Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-03-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 mars 1900 10 mars 1900
Description : 1900/03/10 (N202). 1900/03/10 (N202).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263401f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5“ Année - N* 202. CINQ CENTIMES LE NUMERO Samedi 18 Mars 1880.
Organe dû Parti Républicain Démocrauque
PRIX DES 4BONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
»
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE OASIMIR-PÉRXER
Secrétaire de la Rédaction F. thoihiieret
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
Annonces
Réclames,
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 j>
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE , désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Pèrier.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
L’ATTITUDE
DE
MM. RispaletBrindeau
Nos lecteurs connaissent les votes
les plus récents des deux députés
du Havre. Et c’est, on peut l’affir
mer, pour tous les républicains, un
sujet d’étonnement et d’humiliation.
Songer que l’effort lovai de notre
ville vers le progrès politique a pu
aboutir à de telles monstruosités,
c’est douter un instant de l’utilité de
l’effort. Il y a là de quoi décourager
les militants, de quoi pénétrer les
hésitants du plus déplorable des scep
ticismes.
On se rappelle dans quelles con
ditions ont été élus MM. Rispal et
Brindeau, après une carrière poli
tique assez équivoque.
M. Rispal n’avait rien qui le re
commandât personnellement à l’at
tention des électeurs républicains du
Havre, lorsqu’il entra au conseil
municipal. Il comprit bientôt que ré
duit à ses seuls moyens, il n’arrive
rait à rien, et on le vit s’attacher à
la fortune politique de M. Siegfried,
qui eut le grand tort, — disons le, la
naïveté, — de se laisser prendre à
la fausse franchise du bonhomme.
Et l’on vit sans cesse M. Rispal se
recommander de M. Siegfried dans
le sillage duquel il s’efforcait de se
tenir, un peu comme les requins se
tiennent dans le sillage d’un navire.
L’événement a démontré ce qu’il
fallait croire du républicanisme de
M. Rispal. Ceux qui ont suivi de
près les élections sénatoriales ont
été édifiées sur les manœuvres des
nationalistes, dont MM. Rispal et
Brindeau, unis à de rares dissidents
du parti républicain, faisaient ouver
tement le jeu.
Quant à M. Brindeau, on peut
dire qu’il n’est parvenu que grâce à
de perpétuels malentendus. Choisi
par les opportunistes pour barrer
la route aux radicaux du Conseil
municipal, à raison de la pâleur de
son républicanisme, et son manque
absolu de caractère, il a toujours
mis ses préférences personnelles ou
ses haines au-dessus de ses devoirs.
On se rappelle les incidents qui
eurent lieu au commencement de
1896, actes de favoritisme et de né
potisme, qui entraînèrent la défaite
de M. Brindeau et de ses amis. Et
cela malgré l’appui du parti réaction
naire, dont le concours n’a du reste
d’ailleurs jamais fait défaut à M.
Brindeau personnellement, quand il
y a fait appel.
Ces deux députés ont ceci de com
mun que, lorsqu’ils ont senti leur
situation menacée, en quelque cir
constance que ce fût, ils n’ont jamais
hésité à faire prendre des engage
ments envers les cléricaux pour
tâcher de s’assurer une majorité.
C’est précisément cette duplicité
qui va les perdre. Ceux des opportu
nistes qui les ont pris quelque temps
au sérieux reconnaissent enfin, —
il est un peu tard, hélas! — que
MM. Rispal et Brindeau ont trompé
tout le monde, excepté les réaction
naires.
Sur ce point, il ne peut y avoir
d’équivoque. Les votes récents de
ces deux députés marchant à la ba
guette sous l’œil de Méline, se mon
trant même parfois plus mélinistes
que Méline lui-même, consacrént
leur rupture définitive avec le parti
républicain. Ils sont désormais
classés dans le groupe des Lasies,
des Millevoye, et de ce de Montfort
dont ils ont assuré l’élection au
Sénat.
Cette attitude a éclairé enfin leurs
anciens amis, et, si nos renseigne
ments sont exacts, une hostilité dé
clarée aurait succédé aux anciens
rapports amicaux qui unissaient ces
deux députés au Comité central qui
avait patronné leurs candidatures.
Après les élections sénatoriales,
une demande d’explications aurait
été adressée à MM. Rispal et Brin
deau, spécialement convoqués à cet
effet devant le Comité qui les a sou
tenus. Ces Messieurs auraient ré
pondu à cette convocation avec une
certaine insolence, en déclarant
qu’ils sauraient s’expliquer en temps
et lieu...
Il parait que le Comité central s’est
contenté de cette réponse, ce qui
donnerait à entendre qu’il n’a guère
d’autorité sur ses élus.
Chose assez singulière, ces dissen
timents, qui intéressent pourtant le
corps électoral tout entier, sont soi
gneusement tenus secrets par les
intéressés, comme s’il s’agissait d’une
simple querelle de famille. De sorte
que le bon électeur qui, sur la foi
des chefs du parti oppoituniste, a
accordé ses suffrages aux deux amis
de M. de Montfort, en est à croire
que MM. Rispal et Brindeau repré
sentent toujours la politique du parti
progressiste havrais.
Si l’électeur y comprend quelque
chose, il a vraiment de la chance.
VERUS
UNE BONNE MESURE
Une décision du ministre de la
marine vient d’augmenter dans les
conditions suivantes le taux des se
cours attribués aux familles des vic
times de la mer.
Les veuves, ascendants ou aînés
d’orphelins de marins ayant trouvé la
mort dans un naufrage ou accident
de mer recevronc un secours de 600,
500, 400 ou 300 francs, suivant le
diplôme dont la victime était titulaire
ou le poste qu’elle occupait ; en outre,
la somme de 50 francs, à laquelle
chaque orphelin au-dessous de seize
ans et non embarqué avait droit pré
cédemment, est portée à 100 francs.
Ladécision ministérielle fait remon
ter au 1 er janvier le bénéfice de l'aug
mentation des secours accordés aux
parents des victimes.
POU R LA PAIX
La Société Française pour l’Arbi
trage entre Nations, qui compte parmi
ses membres M. Frédéric Passy, de
l’Institut, l’un des apôtres les plus
convaincus de la ligue pour la paix,
vient de prendre, en France, l’initia
tive d’une pétition dont le but est
de solliciter l’intervention des puis
sances étrangères dans le conflit anglo-
boer.
Des efforts semblables sont tentés
en Belgique, en Allemagne, en Suisse.
En Angleterre, même, un parti consi
dérable s’est formé pour réclamer la
cessation des hostilités.
La médiation des puissances est
encore chose problématique, chacun
des gouvernements étrangers escomp
tant jusqu’à ce jour, le gain qu’il
pourra tirer particulièrement de la
guerre ou craignant de remplir le
rôle de bouc émissaire, en cas de com
plications. La France, cependant,
malgré l’intérêt qu’elle pourrait atta
cher à la question d’Egypte, semble
assez libre de ses actions pour sollici
ter les bons offices des pays signataires
de la Convention de la Haye.
Je sais bien qu’il n’existe aucune
sanction aux délibérations des puis
sances. Je sais aussi que les belligé
rants s’empresseront d’accepter ou de
refuser les solutions proposées, selon
qu’elles serviront ou contrecarreront
leurs vues. Il faudrait, pour une
action décisive, une loi internationale
réglant de façon absolue la possession
territoriale de part et d’autre, l’ac
croissement colonial et laissant le
plus souvent, aux nations en conflit,
toutes les charges de la guerre, sans
aucun profit.
Mais qui osera proposer une telle
entente et en assumer les responsabi
lités, en face de l’Angleterre. Ce qui
s’est fait pour la Grèce et la Turquie,
deux nations secondaires au point de
vue des forces militaires, reste une
énigme à l’endroit de notre voisine
d’Outre-Manche.
Toutefois, il est utile d’agiter aux
yeux des peuples, devant les excès de
chauvinisme, l’idée de la paix et des
bienfaits qu’elle comporte toujours,
et des atroces conséquences qu’elle
épargne. Il est salutaire de montrer
aux gouvernements respectifs que
l’astre de la gloire militaire pâlit ; que
la conscience universelle s’éveille
pour mettre un frein aux ambitions
malsaines, ainsi qu’aux spéculations
financières honteuses.
Quand, devant les hécatombes hu
maines, devant les ruines et l’appau
vrissement général que sème la guerre,
même pour les nations qui ne la subis
sent pas, les peuples auront tous com
pris qu’ils- doivent s’unir pour conjurer
de tels fléaux, un Napoléon, un Bis
marck ou un Chamberlain pourra se
lever et s’agiter. Il parlera dans le vide.
Beaucoup le considéreront comme Un
fou,ivre d’orgueil. S’il estcriminel, fal
sificateur et corrupteur,la vindicte pu
blique se chargera de le mettre hors
d’état dejnuire. La guillotine, la corde
ou l’électrocution remplaceront peut-
être le fer meurtrier des rares ven
geurs de la justice immanente.
C’est pourquoi, à ces titres, je salue
les pétitions de l’étranger, la pétition
de la Société Française pour l’arbi
trage, ainsi que l’appel de sa section
havraise. Elle a voulu, qu’au lende
main du Congrès de la Haye, la
guerre du Transvaal ne soit pas une
ironie et que les monarques comme
les gouvernements comprennent la
leçon qui sort, lentement, des entrail
les du monde.
Alf. HENRI.
★
* *
Voici l’appel du Comité de la Sec
tion Havraise :
Le public français a suivi les événe
ments de la guerre du Transvaal avec la
passion des joueurs d’échecs suivant une
habile partie.
Mais ici, les pièces abattues sont des
hommes, et les cartes du théâtre de la
guerre, répandues à profusion, représen
tent autant de lambeaux pantelants de
chair humaine !
Si les hommes auxquels appartenait
cette chair, si les femmes et les enfants
qui pleurent des larmes de sang ne par
lent pas la même langue que nous, ils
sont cependant de la grande famille hu
maine, qui partout peine et travaille pour
accroître les fruits de la civilisation dont
nous jouissons tous, et que notre grande
Exposition s’apprête à célébrer.
Solidaire des autres peuples dans l’a
bondance, ne reconnaîtrons-nous pas que
nous le sommes aussi dans la destruction.
Il n’est pas un Français, pas une Fran
çaise qui ne doivent souhaiter la fin de
cette atroce guerre. Il n’en sera pas pour
refuser une signature à la pétition ci-
dessous.
Société Française
pour l’arbitage entre Nations.
Pour la Section Havraise, le Comité :
H. Follin, Président.
Mme H. Génestal, Vice-Présidente.
Mlle L. Gascuel. »
D r Legène, Vice-Président.
H. Du Pasquier, Secrétaire.
PÉTITION
pour la paix dans l'Afrique du Sud
Les soussignés, considérant que l’art. 3
de la Convention, signée à la Haye par
les représentants de vingt-six puissances,
y compris la France et l’Angleterre, est
ainsi conçu :
« Art. 3. — ... Le droit d’offrir les
bons offices ou la médiation appartient
aux puissances étrangères au conflit,
même pendant le cours des hostilités ;
« L’exercice de ce droit ne peut jamais
être considéré par l’une ou l’autre des
parties en litige comme un acte peu
amical » ;
Expriment le voeu que le gouvernement
français, d’accord avec les autres puis
sances signataires de la Convention de la
Haye, offre aux gouvernements belligé
rants les bons offices ou la médiation
prévus à l’article 3 de cette Convention.
Adresser les Feuilles signées (n’y eut-il
qu’une signature) à M. H. Follin, 138,
boulevard de Strasbourg, ou à tout autre
membre du Comité.
LES 28 JOURS
Il y a deux semaines, la Chambre
des députés a décidé que les périodes
de 28 jours et de 13 jours seraient
supprimées, cette année, en l’honneur
de l’Exposition.
Grande joie dans tout le pays. Plu
sieurs centaines de milliers de ci
toyens, nationalistes et militaristes ou
non, se réjouissaient d’échapper à la
corvée.
Hier, la même Chambre des dépu
tés a décidé que sa première décision
ne comptait pas, et que les réservistes
et territoriaux répondraient à l’appel
comme tous les ans.
Les bons électeurs demanderont à
leurs députés la raison de cette co
médie.
M. Mézières, à la commission de
l’armée, et M. Jules Roche, au Figaro,
n’ayant jamais paru à la caserne,
avaient insisté pour le rétablissement
des périodes. Le général de sacristie
Delanne, chef d’état-major général, a
fait valoir la nécessité de montrer aux
visiteurs étrangers « nos admirables
troupes de réserve ».
Est-ce donc à la rue du Caire que
se feront les manœuvres ?
Les étrangers se soucient peu de
voir ies soldats territoriaux. Il leur
suffirait de contempler notre incom
parable collection de généraux faus
saires, menteurs, escrocs ou maîtres-
chanteurs, et de visiter les « maisons >
tenues par des officiers supérieurs.
U. G.
UNE ENQUÊTE
AU MINISTÈRE DE LA MARINE
Le conseil dos directeurs a décidé
d’agir avec rapidité et énergie, comme
le demande M. de Lanessan, et il va,
d’urgence, ouvrir une enquête minu
tieuse sur tous les faits révélés à l’actif
des officiers ou fonctionnaires du
ministère de la marine.
Un des membres du conseil, M.
Châtelain, inspecteur en chef des
services administratifs et directeur du
contrôle de la marine, a été chargé
de conduire cette enquête, d’entendre
toutes les personnes capables de four
nir d’utiles renseignements, et de faire
un rapport au conseil des directeurs,
dans le plus bref délai possible.
M. Châtelain a tout d’abord résolu
dese mettre en contact avec M. Camille
Pelletan, député, et d’obtenir de lui
communication des documents qu’il
peut posséder et qui doivent aider à
faire la lumière. M. Pelletan a, en
effet, apporté à la tribune des révé
lations sensationnelles, et il doit être
en possession d’un dossier complet
dont l’étude peut faciliter la tâche de
M. Châtelain.
La Banque coopérative
Ceci dit, passons à l’affaire de la
Banque coopérative des employés civils
de l’Etat. Dans son discours, M. Ca
mille Pelletan avait protesté contre la
présence, dans le conseil d’adminis
tration de cette banque, de deux chefs
de bureau du ministère de la marine,
MM. Wilhelm et Valentino.
Mis en demeure d’opter pour l’une
ou l’autre de ces fonctions, MM. Wil
helm et Valentino ont répondu en
Organe dû Parti Républicain Démocrauque
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PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
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d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Pèrier.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
L’ATTITUDE
DE
MM. RispaletBrindeau
Nos lecteurs connaissent les votes
les plus récents des deux députés
du Havre. Et c’est, on peut l’affir
mer, pour tous les républicains, un
sujet d’étonnement et d’humiliation.
Songer que l’effort lovai de notre
ville vers le progrès politique a pu
aboutir à de telles monstruosités,
c’est douter un instant de l’utilité de
l’effort. Il y a là de quoi décourager
les militants, de quoi pénétrer les
hésitants du plus déplorable des scep
ticismes.
On se rappelle dans quelles con
ditions ont été élus MM. Rispal et
Brindeau, après une carrière poli
tique assez équivoque.
M. Rispal n’avait rien qui le re
commandât personnellement à l’at
tention des électeurs républicains du
Havre, lorsqu’il entra au conseil
municipal. Il comprit bientôt que ré
duit à ses seuls moyens, il n’arrive
rait à rien, et on le vit s’attacher à
la fortune politique de M. Siegfried,
qui eut le grand tort, — disons le, la
naïveté, — de se laisser prendre à
la fausse franchise du bonhomme.
Et l’on vit sans cesse M. Rispal se
recommander de M. Siegfried dans
le sillage duquel il s’efforcait de se
tenir, un peu comme les requins se
tiennent dans le sillage d’un navire.
L’événement a démontré ce qu’il
fallait croire du républicanisme de
M. Rispal. Ceux qui ont suivi de
près les élections sénatoriales ont
été édifiées sur les manœuvres des
nationalistes, dont MM. Rispal et
Brindeau, unis à de rares dissidents
du parti républicain, faisaient ouver
tement le jeu.
Quant à M. Brindeau, on peut
dire qu’il n’est parvenu que grâce à
de perpétuels malentendus. Choisi
par les opportunistes pour barrer
la route aux radicaux du Conseil
municipal, à raison de la pâleur de
son républicanisme, et son manque
absolu de caractère, il a toujours
mis ses préférences personnelles ou
ses haines au-dessus de ses devoirs.
On se rappelle les incidents qui
eurent lieu au commencement de
1896, actes de favoritisme et de né
potisme, qui entraînèrent la défaite
de M. Brindeau et de ses amis. Et
cela malgré l’appui du parti réaction
naire, dont le concours n’a du reste
d’ailleurs jamais fait défaut à M.
Brindeau personnellement, quand il
y a fait appel.
Ces deux députés ont ceci de com
mun que, lorsqu’ils ont senti leur
situation menacée, en quelque cir
constance que ce fût, ils n’ont jamais
hésité à faire prendre des engage
ments envers les cléricaux pour
tâcher de s’assurer une majorité.
C’est précisément cette duplicité
qui va les perdre. Ceux des opportu
nistes qui les ont pris quelque temps
au sérieux reconnaissent enfin, —
il est un peu tard, hélas! — que
MM. Rispal et Brindeau ont trompé
tout le monde, excepté les réaction
naires.
Sur ce point, il ne peut y avoir
d’équivoque. Les votes récents de
ces deux députés marchant à la ba
guette sous l’œil de Méline, se mon
trant même parfois plus mélinistes
que Méline lui-même, consacrént
leur rupture définitive avec le parti
républicain. Ils sont désormais
classés dans le groupe des Lasies,
des Millevoye, et de ce de Montfort
dont ils ont assuré l’élection au
Sénat.
Cette attitude a éclairé enfin leurs
anciens amis, et, si nos renseigne
ments sont exacts, une hostilité dé
clarée aurait succédé aux anciens
rapports amicaux qui unissaient ces
deux députés au Comité central qui
avait patronné leurs candidatures.
Après les élections sénatoriales,
une demande d’explications aurait
été adressée à MM. Rispal et Brin
deau, spécialement convoqués à cet
effet devant le Comité qui les a sou
tenus. Ces Messieurs auraient ré
pondu à cette convocation avec une
certaine insolence, en déclarant
qu’ils sauraient s’expliquer en temps
et lieu...
Il parait que le Comité central s’est
contenté de cette réponse, ce qui
donnerait à entendre qu’il n’a guère
d’autorité sur ses élus.
Chose assez singulière, ces dissen
timents, qui intéressent pourtant le
corps électoral tout entier, sont soi
gneusement tenus secrets par les
intéressés, comme s’il s’agissait d’une
simple querelle de famille. De sorte
que le bon électeur qui, sur la foi
des chefs du parti oppoituniste, a
accordé ses suffrages aux deux amis
de M. de Montfort, en est à croire
que MM. Rispal et Brindeau repré
sentent toujours la politique du parti
progressiste havrais.
Si l’électeur y comprend quelque
chose, il a vraiment de la chance.
VERUS
UNE BONNE MESURE
Une décision du ministre de la
marine vient d’augmenter dans les
conditions suivantes le taux des se
cours attribués aux familles des vic
times de la mer.
Les veuves, ascendants ou aînés
d’orphelins de marins ayant trouvé la
mort dans un naufrage ou accident
de mer recevronc un secours de 600,
500, 400 ou 300 francs, suivant le
diplôme dont la victime était titulaire
ou le poste qu’elle occupait ; en outre,
la somme de 50 francs, à laquelle
chaque orphelin au-dessous de seize
ans et non embarqué avait droit pré
cédemment, est portée à 100 francs.
Ladécision ministérielle fait remon
ter au 1 er janvier le bénéfice de l'aug
mentation des secours accordés aux
parents des victimes.
POU R LA PAIX
La Société Française pour l’Arbi
trage entre Nations, qui compte parmi
ses membres M. Frédéric Passy, de
l’Institut, l’un des apôtres les plus
convaincus de la ligue pour la paix,
vient de prendre, en France, l’initia
tive d’une pétition dont le but est
de solliciter l’intervention des puis
sances étrangères dans le conflit anglo-
boer.
Des efforts semblables sont tentés
en Belgique, en Allemagne, en Suisse.
En Angleterre, même, un parti consi
dérable s’est formé pour réclamer la
cessation des hostilités.
La médiation des puissances est
encore chose problématique, chacun
des gouvernements étrangers escomp
tant jusqu’à ce jour, le gain qu’il
pourra tirer particulièrement de la
guerre ou craignant de remplir le
rôle de bouc émissaire, en cas de com
plications. La France, cependant,
malgré l’intérêt qu’elle pourrait atta
cher à la question d’Egypte, semble
assez libre de ses actions pour sollici
ter les bons offices des pays signataires
de la Convention de la Haye.
Je sais bien qu’il n’existe aucune
sanction aux délibérations des puis
sances. Je sais aussi que les belligé
rants s’empresseront d’accepter ou de
refuser les solutions proposées, selon
qu’elles serviront ou contrecarreront
leurs vues. Il faudrait, pour une
action décisive, une loi internationale
réglant de façon absolue la possession
territoriale de part et d’autre, l’ac
croissement colonial et laissant le
plus souvent, aux nations en conflit,
toutes les charges de la guerre, sans
aucun profit.
Mais qui osera proposer une telle
entente et en assumer les responsabi
lités, en face de l’Angleterre. Ce qui
s’est fait pour la Grèce et la Turquie,
deux nations secondaires au point de
vue des forces militaires, reste une
énigme à l’endroit de notre voisine
d’Outre-Manche.
Toutefois, il est utile d’agiter aux
yeux des peuples, devant les excès de
chauvinisme, l’idée de la paix et des
bienfaits qu’elle comporte toujours,
et des atroces conséquences qu’elle
épargne. Il est salutaire de montrer
aux gouvernements respectifs que
l’astre de la gloire militaire pâlit ; que
la conscience universelle s’éveille
pour mettre un frein aux ambitions
malsaines, ainsi qu’aux spéculations
financières honteuses.
Quand, devant les hécatombes hu
maines, devant les ruines et l’appau
vrissement général que sème la guerre,
même pour les nations qui ne la subis
sent pas, les peuples auront tous com
pris qu’ils- doivent s’unir pour conjurer
de tels fléaux, un Napoléon, un Bis
marck ou un Chamberlain pourra se
lever et s’agiter. Il parlera dans le vide.
Beaucoup le considéreront comme Un
fou,ivre d’orgueil. S’il estcriminel, fal
sificateur et corrupteur,la vindicte pu
blique se chargera de le mettre hors
d’état dejnuire. La guillotine, la corde
ou l’électrocution remplaceront peut-
être le fer meurtrier des rares ven
geurs de la justice immanente.
C’est pourquoi, à ces titres, je salue
les pétitions de l’étranger, la pétition
de la Société Française pour l’arbi
trage, ainsi que l’appel de sa section
havraise. Elle a voulu, qu’au lende
main du Congrès de la Haye, la
guerre du Transvaal ne soit pas une
ironie et que les monarques comme
les gouvernements comprennent la
leçon qui sort, lentement, des entrail
les du monde.
Alf. HENRI.
★
* *
Voici l’appel du Comité de la Sec
tion Havraise :
Le public français a suivi les événe
ments de la guerre du Transvaal avec la
passion des joueurs d’échecs suivant une
habile partie.
Mais ici, les pièces abattues sont des
hommes, et les cartes du théâtre de la
guerre, répandues à profusion, représen
tent autant de lambeaux pantelants de
chair humaine !
Si les hommes auxquels appartenait
cette chair, si les femmes et les enfants
qui pleurent des larmes de sang ne par
lent pas la même langue que nous, ils
sont cependant de la grande famille hu
maine, qui partout peine et travaille pour
accroître les fruits de la civilisation dont
nous jouissons tous, et que notre grande
Exposition s’apprête à célébrer.
Solidaire des autres peuples dans l’a
bondance, ne reconnaîtrons-nous pas que
nous le sommes aussi dans la destruction.
Il n’est pas un Français, pas une Fran
çaise qui ne doivent souhaiter la fin de
cette atroce guerre. Il n’en sera pas pour
refuser une signature à la pétition ci-
dessous.
Société Française
pour l’arbitage entre Nations.
Pour la Section Havraise, le Comité :
H. Follin, Président.
Mme H. Génestal, Vice-Présidente.
Mlle L. Gascuel. »
D r Legène, Vice-Président.
H. Du Pasquier, Secrétaire.
PÉTITION
pour la paix dans l'Afrique du Sud
Les soussignés, considérant que l’art. 3
de la Convention, signée à la Haye par
les représentants de vingt-six puissances,
y compris la France et l’Angleterre, est
ainsi conçu :
« Art. 3. — ... Le droit d’offrir les
bons offices ou la médiation appartient
aux puissances étrangères au conflit,
même pendant le cours des hostilités ;
« L’exercice de ce droit ne peut jamais
être considéré par l’une ou l’autre des
parties en litige comme un acte peu
amical » ;
Expriment le voeu que le gouvernement
français, d’accord avec les autres puis
sances signataires de la Convention de la
Haye, offre aux gouvernements belligé
rants les bons offices ou la médiation
prévus à l’article 3 de cette Convention.
Adresser les Feuilles signées (n’y eut-il
qu’une signature) à M. H. Follin, 138,
boulevard de Strasbourg, ou à tout autre
membre du Comité.
LES 28 JOURS
Il y a deux semaines, la Chambre
des députés a décidé que les périodes
de 28 jours et de 13 jours seraient
supprimées, cette année, en l’honneur
de l’Exposition.
Grande joie dans tout le pays. Plu
sieurs centaines de milliers de ci
toyens, nationalistes et militaristes ou
non, se réjouissaient d’échapper à la
corvée.
Hier, la même Chambre des dépu
tés a décidé que sa première décision
ne comptait pas, et que les réservistes
et territoriaux répondraient à l’appel
comme tous les ans.
Les bons électeurs demanderont à
leurs députés la raison de cette co
médie.
M. Mézières, à la commission de
l’armée, et M. Jules Roche, au Figaro,
n’ayant jamais paru à la caserne,
avaient insisté pour le rétablissement
des périodes. Le général de sacristie
Delanne, chef d’état-major général, a
fait valoir la nécessité de montrer aux
visiteurs étrangers « nos admirables
troupes de réserve ».
Est-ce donc à la rue du Caire que
se feront les manœuvres ?
Les étrangers se soucient peu de
voir ies soldats territoriaux. Il leur
suffirait de contempler notre incom
parable collection de généraux faus
saires, menteurs, escrocs ou maîtres-
chanteurs, et de visiter les « maisons >
tenues par des officiers supérieurs.
U. G.
UNE ENQUÊTE
AU MINISTÈRE DE LA MARINE
Le conseil dos directeurs a décidé
d’agir avec rapidité et énergie, comme
le demande M. de Lanessan, et il va,
d’urgence, ouvrir une enquête minu
tieuse sur tous les faits révélés à l’actif
des officiers ou fonctionnaires du
ministère de la marine.
Un des membres du conseil, M.
Châtelain, inspecteur en chef des
services administratifs et directeur du
contrôle de la marine, a été chargé
de conduire cette enquête, d’entendre
toutes les personnes capables de four
nir d’utiles renseignements, et de faire
un rapport au conseil des directeurs,
dans le plus bref délai possible.
M. Châtelain a tout d’abord résolu
dese mettre en contact avec M. Camille
Pelletan, député, et d’obtenir de lui
communication des documents qu’il
peut posséder et qui doivent aider à
faire la lumière. M. Pelletan a, en
effet, apporté à la tribune des révé
lations sensationnelles, et il doit être
en possession d’un dossier complet
dont l’étude peut faciliter la tâche de
M. Châtelain.
La Banque coopérative
Ceci dit, passons à l’affaire de la
Banque coopérative des employés civils
de l’Etat. Dans son discours, M. Ca
mille Pelletan avait protesté contre la
présence, dans le conseil d’adminis
tration de cette banque, de deux chefs
de bureau du ministère de la marine,
MM. Wilhelm et Valentino.
Mis en demeure d’opter pour l’une
ou l’autre de ces fonctions, MM. Wil
helm et Valentino ont répondu en
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