Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-03-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 mars 1900 03 mars 1900
Description : 1900/03/03 (N201). 1900/03/03 (N201).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634001
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5 e Année —N° 201.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi S Mars 1900.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. TiiOiHîtiERET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL DU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
LES
Elections Municipales
de 1900
L’œuvre du Conseil municipal actuel
1896-1900
III
Dans nos articles des 10 et 17
février, nous avons essayé de résu
mer le travail accompli, depuis
quatre années, par notre assemblée
communale. L’énumération rapide
à laquelle nous avons procédé, sans
parti pris, a permis à nos lecteurs
de constater que, si la majorité dé
mocratique du Conseil a agi avec
moins de prétention et de faste que
les majorités qui ont siégé antérieu
rement à l’Hôtel de Ville, elle a fait
de meilleure besogne républicaine.
Il serait injuste de méconnaître
qu’une fraction de la minorité a,
dans la plupart des améliorations
proposées par l’administration, prêté
un concours loyal à ceux qu’elle con
sidérait comme des adversaires poli
tiques. L’opposition, à ce point de
vue, paraît avoir eu, depuis le
départ de M. Rident, une attitude
moins agressive. Cet ancien adjoint,
d’un naturel assez paresseux, excel
lait dans la critique acerbe. L’on dit
même qu’il ne dédaignait pas d’en
courager, par d’opportunes subven
tions, certaine presse à images qui
a cessé de diriger des traits sans
portée contre M. Marais et ses col
laborateurs depuis qu’elle s’est aper
çue que, sinon la population qui la
lit rarement, du moins ses quelques
douzaines de lecteurs cessaient de
s’intéresser à ses grossières ma
nœuvres de dénigrement.
En perdant M. Rident, son chef
incontesté, la minorité du Conseil
municipal y a gagné en esprit pra
tique. Aussi, l’a-t-on vue-plus d’une
fois — comme mercredi dernier, M.
de Coninck félicitant l’administra
tion de ses acquisitions utiles de ter
rains dans le quatrième canton, —
adhérer à cette gestion administra
tive honnête et pleine de clarté à
laquelle M. Rispal et ses collabora
teurs ne nous avaient pas habitués.
Il n’est jamais trop tard pour recon
naître loyalement que l’on s’est
trompé.
Il est cependant des questions
dans lesquelles la politique a joué un
certain rôle et qui ont accusé au
sein du Conseil une division avec un
nouveau classement des' partis que
les élections de 1896 ne faisaient
certes pas prévoir. Nous citerons
comme exemple — car il est carac
téristique, — la discussion qui a eu
lieu au sein du Conseil sur l’applica
tion du décret Millerand.
Nos lecteurs connaissent la ques
tion. Nous l’avons exposée ici même
dans tous ses détails. Et nous
avons noté avec regret que, sur ce
point, quelques démocrates dissi
dents, unis à la minorité du Conseil
municipal, avaient fait écarter cette
application des dispositions du dé
cret aux ouvriers de nos entreprises
municipales.
Au fond, le débat qui a eu lieu sur
cette question a eu le caractère d’un
débat politique. Certains conseillers
d’allures modérées se sont effrayés
d’une réforme du moment qu’elle
portait le nom d’un ministre socia
liste. En quoi ils nous semblent avoir
agi avec une regrettable étroitesse
d’idées. Car, qu’importe le nom d’un
réformateur, pourvu que la réforme
soit juste ? Il faut croire, au surplus,
que l’application du décret à nos
services municipaux et aux travaux
communaux n’était pas une chose
bien terrible, puisque le Petit Havre
lui-même, d’un socialisme peu fa
rouche, déclarait la réforme toute
naturelle et s’étonnait de l’opposition
qu’elle rencontrait dans une fraction
importante du Conseil.
Dans la circonstance, la majorité
composite qui a repoussé les propo
sitions de M. Marais nous semble
avoir fait, nous le disons franche
ment, œuvre rétrograde. Cela, est
dû, nous ne l’ignorons pas, aux
menées des individualistes forcenés
qui constituent une infime minorité
au Conseil, mais qui, lorsqu’une
réforme leur déplaît, la proclament
contraire à la liberté ! Il parait que
la liberté pour le patron de faire
travailler ses ouvriers douze et
quinze heures par jour est sacrée !
Ce qui n’empêche pas d’ailleurs ces
apôtres de la liberté illimitée pour
le patron de voter au besoin toutes
les subventions qu’on voudra pour
ce qui peut favoriser leurs lubies ou
leur intérêt. Si Turgot revenait, il
rirait bien des sottises qu’on commet
en son nom !
La faute commise par la coalition
que nous avons signalée n’est pas,
empressons-nous de le dire, irrépa
rable. Il dépend de la population
républicaine du Havre de tracer net
tement sur ce point leur devoir aux
nouveaux conseillers qu’elle enverra
ou renverra à l’Hôtel de Ville en
mai prochain.
Puisque nous parlons des votes
politiques du Conseil, nous ne pou
vons passer sous silence les inci
dents qui se sont produits à l’occa
sion des élections sénatoriales. Dans
cette circonstance, la coalition qui
s’était formée contre l’application du
décret Millerand s’est brusquement
dissoute.
On conçoit* aisément que les ré
publicains qui ont combattu depuis
longtemps dans notre région la po
litique de M. Siegfried et de ses amis
n’aient pas manifesté avec enthou
siasme leur adhésion à sa candida
ture sénatoriale. Mais la République
avant tout ! Et, du moment que la
question peut se poser entre M. Sieg
fried et M. de Montfort, le devoir
républicain est de préférer le pre
mier au second. Telle n’a pas été
l’opinion de M. Acher qui, entre
voyant la possibilité pour lui de
tirer quelque profit de la situation
faite à M. Siegfried par l’opposition
des nationalistes, n’a pas hésité, non
seulement à combattre ouvertement
la candidature du sénateur sortant,
mais encore à poser devant le Con
grès de Rouen la question patrio-
tarde et dreyfusiste. C’était faire
trop beau jeu à M. de Montfort qui a
été élu avec la majorité que l’on sait.
Ajoutée à celle commise en 1897
lorsque M. Acher s’est présenté
contre M. Rispal, sans aucun man
dat du parti démocratique, cette
faute devait avoir une sanction.
Aussi n’a-t-on pas été surpris d’ap
prendre que M. Acher était sorti,
par un vote presque unanime du
Comité démocratique, de ce groupe
qui ne pouvait le suivre dans cette
voie. C’était déjà trop d’avoir fait
sub r en 1897, au parti radical, une
défaite apparente, dans une ville où
aucun de ses candidats n’est jamais
descendu au-dessous de 2.000 voix.
Faire le jeu d’un Montfort, c’est
vraiment combler la mesure. Nous
n’hésitons donc pas à approuver le
parti démocratique de l’exclusion
qu’il a prononcée.
Si nous avons tenu à rapprocher
ces deux exemples, d’une part des
conditions du travail, et d’autre part
des élections sénatoriales, c’est afin
de montrer où l’abandon des prin
cipes pourrait conduire un parti, s’il
ne se ressaisissait pas. Aujourd’hui
c’est l’ouvrier qu’on sacrifie au nom
d’une liberté trompeuse. Demain
c’est la République elle-même que
l’on compromet en favorisant l’élec
tion d’un réactionnaire.
Les républicains havrais de toutes
nuances, nous parlons de ceux qui
veulent seconder le gouvernement
dans son œuvre de défense républi
caine, le comprendront-ils? Un ave
nir prochain nous l’apprendra.
YERUS
matin qu’il devait aller à la chasse
avec lui.
« C’était le matin, écrit M. Hano-
taux, le soleil se levait sur la mer. »
N’est-il pas permis de douter des
facultés d’observation d’un historien
qui, se trouvant un matin de sep
tembre sur la côte, voit le soleil « se
lever sur la mer? »
Si son histoire de Richelieu est du
même tonneau, nous sommes vraiment
bien renseignés sur le grand Cardinal.
Un Bon Point
EXACTITUDE DIPLOMATIQUE
Dans un article qui a fait le tour de
la presse, et qu’il a consacré à la mé
moire de' Félix Faure, M. Hanotaux,
ancien ministre des Affaires étran
gères, Académicien et historien, parle
du dernier départ du Président, un
M. Fénoux vient à point... quand
on sait attendre. Depuis longtemps,
j'ai fait campagne en faveur de la
construction d’une bibliothèque spa
cieuse et indépendante, en rapport
avec les nécessités d’une grande ville
comme Le Havre. Tardivement, il est
vrai, j’ai la chance d’obtenir un pro
sélyte, c’est, ni plus ni moins, du
rédacteur en chef du Petit Havre qu’il
s’agit. Voici ce qu’il écrivait jeudi,
après avoir parlé de la réorganisation
du Musée de Peinture :
Ce serait le moment de songer à s’oc
cuper de notre bibliothèque qui attend,
elle aussi, depuis longtemps, sa réorga
nisation. Il serait temps de la mettre
dans ses meubles, au lieu de la laisser
dans le local trop exigu qu’elle occupe,
au détriment du développement de nos
galeries de tableaux.
Un bon mouvement de nos édiles serait
de lui trouver ou de lui construire quel
que part son petit hôtel. Les deux salles
qu’elle occupe au Musée ne seraient pas
de trop pour compléter nos expositions
d’œuvres et d’objets d’art, et notre habile
et dévoué conservateur se chargerait
bien de les garnir rapidement.
Il est regrettable que M. Fénoux
ait tant attendu pour se mettre en
route. Cependant, pour une fois, il
mérite un bon point ; ne le lui mar
chandons pas. C’est, peut-être, le
commencement de la sagesse; aussi,
je ne désespère pas de l’amener un
jour à défendre le principe de l’impôt
sur le revenu ; à combattre à nos
côtés pour le libre échange, à soutenir
l’œuvre républicaine du ministère
Waldeck-Rousseau ; à tomber l’in
capable Rispal et l’équivoque Brin-
deau, etc... Nous lui devrons bien,
alors, en xémoignage de satisfaction,
le célèbre tableau de Saraben, repré
sentant le baptême civique d’Hippo-
lyte Clovis, au bureau de rédaction
du Réveil; le méliniste ébloui par Fé-
tincellement de la vérité et notre vé
nérable gérant, après lui avoir versé
sur le front l’eau bienfaisante, s’é
criant : « Baisse la tête, opportuniste
« endurci ; brûle ce que tu as adoré et
< adore ce que tu as brûlé ». Le Havre
aura trouvé sa lumière !
Quoi qu’il en soit, l’administration
municipale a déjà songé à ouvrir un
nouveau temple à Minerve, sous la
bienveillante intervention de MM.
Marais, Denis-Gnillot et Cherfils. Un
projet est dressé, si je ne me trompe,
comportant l’érection d’un monument
sur la place Tbiers et prévoyant le
débit de plusieurs centaines de mille
francs. Sans se laisser entraîner à
l’exagération des dépenses, il est utile
de bien faire pour obtenir une biblio
thèque vaste et confortable, capable
de réunir plus largement les travaux
de la pensée, enterrer les vieux pré
jugés et contribuer à l’enfantement
d’un monde nouveau.
Déjà, après la demande que j’en
avais faite, sur l’init'ative intelligente
et dévouée de M. Millot, le sympa
thique bibliothécaire, qui n’a pas
craint de consacrer ses efforts à la
tâche, les séances du soir ont été pro
longées ; elles sont devenues plus
accessibles et ont donné de bons ré
sultats.
Des cinq ou six habitués qui s’y
rendaient, le nombre s’est élevé. C’est
ainsi que, chaque journée, l’on peut
compter, maintenant, une moyenne
de soixante à soixante-dix lecteurs qui
viennent s’instruire et passer leur
temps de façon plus profitable pour
eux-mêmes et pour la société, que
d’aller au cabaret.
Ce premier avantage est encoura
geant, je continue à réclamer du Con
seil municipal les sacrifices néces
saires pour l’agrandissement et l’ins
tallation, dans un goût moderne, de
la bibliothèque de la ville, en un
quartier central.
Alf. HENRI.
MAUVAIS PROPHÈTE
Suivant une vieille manie, le Journal
du havre , par la plume de son corres
pondant Martineau, annonce presque
tous les jours la chute prochaine, non
pas comme on pourrait le croire du
susdit journal, mais du ministère de
défense républicaine.
Et ce sont des confidences extraor
dinaires sur les coulisses parlemen
taires, confidences dont les lecteurs du
Moniteur-Brindeau ont la primeur
huit jours après les lecteurs des autres
journaux
— « Oui, ma chère, il va tomber.
« Ça se sent. Il va y avoir l’interpel-
« lation Berry, je ne vous dis que ça !
« Ce qu’on va rigoler. Et puis on dis
cute sérieusement Millerand et de
Lanessant. Galiffet est malade et
Napoléon est mort. Il vase passer
bien des choses, ma chère »
Et le Ministère durait toujours !
Martineau s’en va-t-en guerre
Le canard sénile du quai d’Orléans,
qui, sur le coup de six heures du soir,
s’offre aux passants sur nos boulevards,
par la main de petites filles de six à
huit ans, est en train de lisser ses plu
mes. Il se dit, le respectable palmi
pède qu’on a vu tour à tour boulan-
giste, méliniste, révisionniste, drey
fusard, nationaliste, etc.... que, s’il
pouvait pêcher quelque pitance dans
les eaux électorales, en contribuant à
les troubler, ce serait tout profit pour
ceux qui l’entretiennent et qui sont
fatigués de lui fournir la pâtée quo
tidienne sous les espèces de pièces de
cent sous.
En effet, la situation n’est pas bril
lante pour lui ! Un peu moins de trois
cents abonnés, une vente au numéro
de deux cents exemplaires par jour,
la distribution gratuite de cinq cents
numéros, ce n’est pas avec cela que
l’on remplume un canard, eût-il Mar-
tineau pour correspondant parlemen
taire. Il est vrai qu’il y a le syndicat
des chemins de fei et sa bonne copie...
Le canard de la dynastie Brindeau
vient donc de rentrer en scène, et cela
à l’occasion du compte rendu de la
dernière séance du Conseil municipal*
Bien entendu il tape ferme sur le
Maire. Décidément M. Louis Brindeau
a la rancune tenace. Il n’a pas encore
pardonné à M. Marais et à ses amis de
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi S Mars 1900.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. TiiOiHîtiERET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL DU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
LES
Elections Municipales
de 1900
L’œuvre du Conseil municipal actuel
1896-1900
III
Dans nos articles des 10 et 17
février, nous avons essayé de résu
mer le travail accompli, depuis
quatre années, par notre assemblée
communale. L’énumération rapide
à laquelle nous avons procédé, sans
parti pris, a permis à nos lecteurs
de constater que, si la majorité dé
mocratique du Conseil a agi avec
moins de prétention et de faste que
les majorités qui ont siégé antérieu
rement à l’Hôtel de Ville, elle a fait
de meilleure besogne républicaine.
Il serait injuste de méconnaître
qu’une fraction de la minorité a,
dans la plupart des améliorations
proposées par l’administration, prêté
un concours loyal à ceux qu’elle con
sidérait comme des adversaires poli
tiques. L’opposition, à ce point de
vue, paraît avoir eu, depuis le
départ de M. Rident, une attitude
moins agressive. Cet ancien adjoint,
d’un naturel assez paresseux, excel
lait dans la critique acerbe. L’on dit
même qu’il ne dédaignait pas d’en
courager, par d’opportunes subven
tions, certaine presse à images qui
a cessé de diriger des traits sans
portée contre M. Marais et ses col
laborateurs depuis qu’elle s’est aper
çue que, sinon la population qui la
lit rarement, du moins ses quelques
douzaines de lecteurs cessaient de
s’intéresser à ses grossières ma
nœuvres de dénigrement.
En perdant M. Rident, son chef
incontesté, la minorité du Conseil
municipal y a gagné en esprit pra
tique. Aussi, l’a-t-on vue-plus d’une
fois — comme mercredi dernier, M.
de Coninck félicitant l’administra
tion de ses acquisitions utiles de ter
rains dans le quatrième canton, —
adhérer à cette gestion administra
tive honnête et pleine de clarté à
laquelle M. Rispal et ses collabora
teurs ne nous avaient pas habitués.
Il n’est jamais trop tard pour recon
naître loyalement que l’on s’est
trompé.
Il est cependant des questions
dans lesquelles la politique a joué un
certain rôle et qui ont accusé au
sein du Conseil une division avec un
nouveau classement des' partis que
les élections de 1896 ne faisaient
certes pas prévoir. Nous citerons
comme exemple — car il est carac
téristique, — la discussion qui a eu
lieu au sein du Conseil sur l’applica
tion du décret Millerand.
Nos lecteurs connaissent la ques
tion. Nous l’avons exposée ici même
dans tous ses détails. Et nous
avons noté avec regret que, sur ce
point, quelques démocrates dissi
dents, unis à la minorité du Conseil
municipal, avaient fait écarter cette
application des dispositions du dé
cret aux ouvriers de nos entreprises
municipales.
Au fond, le débat qui a eu lieu sur
cette question a eu le caractère d’un
débat politique. Certains conseillers
d’allures modérées se sont effrayés
d’une réforme du moment qu’elle
portait le nom d’un ministre socia
liste. En quoi ils nous semblent avoir
agi avec une regrettable étroitesse
d’idées. Car, qu’importe le nom d’un
réformateur, pourvu que la réforme
soit juste ? Il faut croire, au surplus,
que l’application du décret à nos
services municipaux et aux travaux
communaux n’était pas une chose
bien terrible, puisque le Petit Havre
lui-même, d’un socialisme peu fa
rouche, déclarait la réforme toute
naturelle et s’étonnait de l’opposition
qu’elle rencontrait dans une fraction
importante du Conseil.
Dans la circonstance, la majorité
composite qui a repoussé les propo
sitions de M. Marais nous semble
avoir fait, nous le disons franche
ment, œuvre rétrograde. Cela, est
dû, nous ne l’ignorons pas, aux
menées des individualistes forcenés
qui constituent une infime minorité
au Conseil, mais qui, lorsqu’une
réforme leur déplaît, la proclament
contraire à la liberté ! Il parait que
la liberté pour le patron de faire
travailler ses ouvriers douze et
quinze heures par jour est sacrée !
Ce qui n’empêche pas d’ailleurs ces
apôtres de la liberté illimitée pour
le patron de voter au besoin toutes
les subventions qu’on voudra pour
ce qui peut favoriser leurs lubies ou
leur intérêt. Si Turgot revenait, il
rirait bien des sottises qu’on commet
en son nom !
La faute commise par la coalition
que nous avons signalée n’est pas,
empressons-nous de le dire, irrépa
rable. Il dépend de la population
républicaine du Havre de tracer net
tement sur ce point leur devoir aux
nouveaux conseillers qu’elle enverra
ou renverra à l’Hôtel de Ville en
mai prochain.
Puisque nous parlons des votes
politiques du Conseil, nous ne pou
vons passer sous silence les inci
dents qui se sont produits à l’occa
sion des élections sénatoriales. Dans
cette circonstance, la coalition qui
s’était formée contre l’application du
décret Millerand s’est brusquement
dissoute.
On conçoit* aisément que les ré
publicains qui ont combattu depuis
longtemps dans notre région la po
litique de M. Siegfried et de ses amis
n’aient pas manifesté avec enthou
siasme leur adhésion à sa candida
ture sénatoriale. Mais la République
avant tout ! Et, du moment que la
question peut se poser entre M. Sieg
fried et M. de Montfort, le devoir
républicain est de préférer le pre
mier au second. Telle n’a pas été
l’opinion de M. Acher qui, entre
voyant la possibilité pour lui de
tirer quelque profit de la situation
faite à M. Siegfried par l’opposition
des nationalistes, n’a pas hésité, non
seulement à combattre ouvertement
la candidature du sénateur sortant,
mais encore à poser devant le Con
grès de Rouen la question patrio-
tarde et dreyfusiste. C’était faire
trop beau jeu à M. de Montfort qui a
été élu avec la majorité que l’on sait.
Ajoutée à celle commise en 1897
lorsque M. Acher s’est présenté
contre M. Rispal, sans aucun man
dat du parti démocratique, cette
faute devait avoir une sanction.
Aussi n’a-t-on pas été surpris d’ap
prendre que M. Acher était sorti,
par un vote presque unanime du
Comité démocratique, de ce groupe
qui ne pouvait le suivre dans cette
voie. C’était déjà trop d’avoir fait
sub r en 1897, au parti radical, une
défaite apparente, dans une ville où
aucun de ses candidats n’est jamais
descendu au-dessous de 2.000 voix.
Faire le jeu d’un Montfort, c’est
vraiment combler la mesure. Nous
n’hésitons donc pas à approuver le
parti démocratique de l’exclusion
qu’il a prononcée.
Si nous avons tenu à rapprocher
ces deux exemples, d’une part des
conditions du travail, et d’autre part
des élections sénatoriales, c’est afin
de montrer où l’abandon des prin
cipes pourrait conduire un parti, s’il
ne se ressaisissait pas. Aujourd’hui
c’est l’ouvrier qu’on sacrifie au nom
d’une liberté trompeuse. Demain
c’est la République elle-même que
l’on compromet en favorisant l’élec
tion d’un réactionnaire.
Les républicains havrais de toutes
nuances, nous parlons de ceux qui
veulent seconder le gouvernement
dans son œuvre de défense républi
caine, le comprendront-ils? Un ave
nir prochain nous l’apprendra.
YERUS
matin qu’il devait aller à la chasse
avec lui.
« C’était le matin, écrit M. Hano-
taux, le soleil se levait sur la mer. »
N’est-il pas permis de douter des
facultés d’observation d’un historien
qui, se trouvant un matin de sep
tembre sur la côte, voit le soleil « se
lever sur la mer? »
Si son histoire de Richelieu est du
même tonneau, nous sommes vraiment
bien renseignés sur le grand Cardinal.
Un Bon Point
EXACTITUDE DIPLOMATIQUE
Dans un article qui a fait le tour de
la presse, et qu’il a consacré à la mé
moire de' Félix Faure, M. Hanotaux,
ancien ministre des Affaires étran
gères, Académicien et historien, parle
du dernier départ du Président, un
M. Fénoux vient à point... quand
on sait attendre. Depuis longtemps,
j'ai fait campagne en faveur de la
construction d’une bibliothèque spa
cieuse et indépendante, en rapport
avec les nécessités d’une grande ville
comme Le Havre. Tardivement, il est
vrai, j’ai la chance d’obtenir un pro
sélyte, c’est, ni plus ni moins, du
rédacteur en chef du Petit Havre qu’il
s’agit. Voici ce qu’il écrivait jeudi,
après avoir parlé de la réorganisation
du Musée de Peinture :
Ce serait le moment de songer à s’oc
cuper de notre bibliothèque qui attend,
elle aussi, depuis longtemps, sa réorga
nisation. Il serait temps de la mettre
dans ses meubles, au lieu de la laisser
dans le local trop exigu qu’elle occupe,
au détriment du développement de nos
galeries de tableaux.
Un bon mouvement de nos édiles serait
de lui trouver ou de lui construire quel
que part son petit hôtel. Les deux salles
qu’elle occupe au Musée ne seraient pas
de trop pour compléter nos expositions
d’œuvres et d’objets d’art, et notre habile
et dévoué conservateur se chargerait
bien de les garnir rapidement.
Il est regrettable que M. Fénoux
ait tant attendu pour se mettre en
route. Cependant, pour une fois, il
mérite un bon point ; ne le lui mar
chandons pas. C’est, peut-être, le
commencement de la sagesse; aussi,
je ne désespère pas de l’amener un
jour à défendre le principe de l’impôt
sur le revenu ; à combattre à nos
côtés pour le libre échange, à soutenir
l’œuvre républicaine du ministère
Waldeck-Rousseau ; à tomber l’in
capable Rispal et l’équivoque Brin-
deau, etc... Nous lui devrons bien,
alors, en xémoignage de satisfaction,
le célèbre tableau de Saraben, repré
sentant le baptême civique d’Hippo-
lyte Clovis, au bureau de rédaction
du Réveil; le méliniste ébloui par Fé-
tincellement de la vérité et notre vé
nérable gérant, après lui avoir versé
sur le front l’eau bienfaisante, s’é
criant : « Baisse la tête, opportuniste
« endurci ; brûle ce que tu as adoré et
< adore ce que tu as brûlé ». Le Havre
aura trouvé sa lumière !
Quoi qu’il en soit, l’administration
municipale a déjà songé à ouvrir un
nouveau temple à Minerve, sous la
bienveillante intervention de MM.
Marais, Denis-Gnillot et Cherfils. Un
projet est dressé, si je ne me trompe,
comportant l’érection d’un monument
sur la place Tbiers et prévoyant le
débit de plusieurs centaines de mille
francs. Sans se laisser entraîner à
l’exagération des dépenses, il est utile
de bien faire pour obtenir une biblio
thèque vaste et confortable, capable
de réunir plus largement les travaux
de la pensée, enterrer les vieux pré
jugés et contribuer à l’enfantement
d’un monde nouveau.
Déjà, après la demande que j’en
avais faite, sur l’init'ative intelligente
et dévouée de M. Millot, le sympa
thique bibliothécaire, qui n’a pas
craint de consacrer ses efforts à la
tâche, les séances du soir ont été pro
longées ; elles sont devenues plus
accessibles et ont donné de bons ré
sultats.
Des cinq ou six habitués qui s’y
rendaient, le nombre s’est élevé. C’est
ainsi que, chaque journée, l’on peut
compter, maintenant, une moyenne
de soixante à soixante-dix lecteurs qui
viennent s’instruire et passer leur
temps de façon plus profitable pour
eux-mêmes et pour la société, que
d’aller au cabaret.
Ce premier avantage est encoura
geant, je continue à réclamer du Con
seil municipal les sacrifices néces
saires pour l’agrandissement et l’ins
tallation, dans un goût moderne, de
la bibliothèque de la ville, en un
quartier central.
Alf. HENRI.
MAUVAIS PROPHÈTE
Suivant une vieille manie, le Journal
du havre , par la plume de son corres
pondant Martineau, annonce presque
tous les jours la chute prochaine, non
pas comme on pourrait le croire du
susdit journal, mais du ministère de
défense républicaine.
Et ce sont des confidences extraor
dinaires sur les coulisses parlemen
taires, confidences dont les lecteurs du
Moniteur-Brindeau ont la primeur
huit jours après les lecteurs des autres
journaux
— « Oui, ma chère, il va tomber.
« Ça se sent. Il va y avoir l’interpel-
« lation Berry, je ne vous dis que ça !
« Ce qu’on va rigoler. Et puis on dis
cute sérieusement Millerand et de
Lanessant. Galiffet est malade et
Napoléon est mort. Il vase passer
bien des choses, ma chère »
Et le Ministère durait toujours !
Martineau s’en va-t-en guerre
Le canard sénile du quai d’Orléans,
qui, sur le coup de six heures du soir,
s’offre aux passants sur nos boulevards,
par la main de petites filles de six à
huit ans, est en train de lisser ses plu
mes. Il se dit, le respectable palmi
pède qu’on a vu tour à tour boulan-
giste, méliniste, révisionniste, drey
fusard, nationaliste, etc.... que, s’il
pouvait pêcher quelque pitance dans
les eaux électorales, en contribuant à
les troubler, ce serait tout profit pour
ceux qui l’entretiennent et qui sont
fatigués de lui fournir la pâtée quo
tidienne sous les espèces de pièces de
cent sous.
En effet, la situation n’est pas bril
lante pour lui ! Un peu moins de trois
cents abonnés, une vente au numéro
de deux cents exemplaires par jour,
la distribution gratuite de cinq cents
numéros, ce n’est pas avec cela que
l’on remplume un canard, eût-il Mar-
tineau pour correspondant parlemen
taire. Il est vrai qu’il y a le syndicat
des chemins de fei et sa bonne copie...
Le canard de la dynastie Brindeau
vient donc de rentrer en scène, et cela
à l’occasion du compte rendu de la
dernière séance du Conseil municipal*
Bien entendu il tape ferme sur le
Maire. Décidément M. Louis Brindeau
a la rancune tenace. Il n’a pas encore
pardonné à M. Marais et à ses amis de
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