Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1894-05-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 mai 1894 12 mai 1894
Description : 1894/05/12 (N144). 1894/05/12 (N144).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263343f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
Année — R° 144 — Samedi 12 Mai 1894.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
4 e Année — 29 floréal An 102 — N° 144.
ORGANE
paix DES ABONNEMENTS :
Le Havre
Départements.
UN an six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RÜË CASIMIR-PÉRIKH, 15
LE RÉVEIL DU HAVRE paraît tous les Samedis
PRIX DES INSERTIONS:
. . >1 a « . n JS'H { ; aï
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
r
9
<1
• #
JUGEMENT DU 22 MARS 1894
Affaire Debot c. « Le Réveil du Havre »
Attendu que le journal Le Réveil du Havre,
dans trois articles parus dans les numéros des 9,
16 et 23 décembre 1893, et intitulés les deux pre
miers : « Paul Debot dévoilé », le troisième : « Un
patron de M. Siegfried », Paul Debot est désigné
comme ayant puisé à pleines mains dans la caisse
de la Société coopérative des ouvrierspeintres, et
revenant d’un voyage à Toulon, les poches vides,
comme ayant détourné de la caisse de la dite
Société, dont il était le directeur, des sommes
importantes se chiffrant par plusieurs milliers de
francs, soit pour les faire servir à ses besoins
personnels, soit pour patronner une candidature
électorale ;
Que le journal presse le parquet d’exercer des
poursuites, félicite M. le Procureur de la Répu
blique des poursuites commencées, dit qu’il n’y a
pas de pitié à avoir envers ce triste sire , et
tiendra ses lecteurs au courant de cette malpropre
affaire ; °
Attendu que les énonciations de ces articles
sont éwdemment diffamatoires, et que le titre
même des articles des 9 et 16 décembre.: « Paul
Debot dévoilé » ne laisse aucun douté sur l’in-
ment alléguer sa tonne foi dont il se- trouve
d’ailleurs dans l’impossibilité de rapporter la
preuve; qu’il a eu le tort d’accueillir à la légère
et sans les contrôler, les faits graves qu’il a
insérés dans son journal et qui étaient de nature
à porter un grave préjudice à l’honorabilité de
Debot; ' - —
Attendu que l’aveu fait par Le Roy lui-même
dans ses conclusions, qu’il a pu commenter la
plainte en termes peu flatteurs pour Debot^ le
journal ayant d’ailleurs à se plaindre personnelle
ment de Debot est exclusif de la bônne foi et
dénote l’intention de nuire ; .
Attendu que le préjudice est certain, que les
imputations diffamatoires ont causé à Debot un
dommage dont réparation est due, et. que le
Tribunal a les éléments suffisants pour apprécier ;
Attendu, toutefois, qu’on doit tenir compte à
Le Roy, dans une certaine mesure, de cette cir
constance, qu’il a, antérieurement à l’assignation
et dans le numéro du 24 février 1894, rendu
compte spontanément de l’ordonnance de non-lieu
A Suivre rendue quelques jours' auparavant, au
profit de Paul Debot ;
Par ces motifs :
Le tribunal statuant en matière ordinaire et en
premier ressort, ’
Condamne Le Roy ès-qualités, à payer à Debot
pour les causes sus-indiquées la somme de trois
cents francs, à titre de dommages-intérêts ;
Dit que le Réveil du Havre, sera tenû, à titre
de réparation civile, à insérer en première co
lonne et première page et avec des caractères sem
blables à ceux employés pour l’impression du
journal, dans le plus prochain numéro qui suivra
la signification du jugement, le texte du présent
jugement, sous contrainte de cinq cents francs ;
Condamne Le Roy ès-qualités aux dépens dont
distraction est accordée à M* Jacquot, avoué, sur
son affirmation légale.
La majorité servile de M. Casimir Périer a
tenu à montrer, une fois de plus, à la France
entière, que ceux qui la composent se Rappro
chent plus par leur psychologie de certain
animal, ami de l'homme., que de véritables
représentants du peuple.
Après s’être laissée mener par le grand
piqueur d’Anzîn, elle a voulu, mardi, prouver
que, semblable au chienTéchant k la main qui
qui vient de le frapper, elle était capable de
l’amour le plus profond et du plus entier
dévouement pour celui qui souvent — trop
souvent même pour la dignité de la représen
tation nationale — l'a tenue sous le talon de
sa botte.
La majorité, à l’instar de certaines femmes
qui aiment d'autant plus leur mâle que ce
dernier les a plus battues, a manifesté mardi,
par force gambades, combien de sérieux coups
de cravache pouvaient parfois être un moyen
de s’attacher les cœurs et de les faire vibrer à
l’occasion.
M. Casimir Périer — car tout le gouverne
ment est incarné dans sa froide personne- —
certain de tomber sur la question du budget
et désireux de quitter le pouvoir dans dès
conditions moins préjudiciables^ son élection
présidentielle, avait résolu de poser la ques
tion de confiance dans l’affaire des pour
suites contre Toussaint, persuadé que la
majorité, attaquée dans ses privilèges mêmes,
se montrerait — pour une fois — rebelle.
Déjà, le nouveau ministère était constitué :
Loubet, Ribot, Bourgeois se réjouissaient et
Casimir-Périer, certain s’il succombait pour
cette cause de sa majorité au Sénat et de 200
voix au moins à la Chambre, lut» dû Congrès
en fin 94, prenait ses dispositions pour s’ins
taller à l’Elysée.
Une majorité de 65 voix, dont 50 de droite,
a renversé ce beau rêve.
Les poursuites contre Toussaint on tsurexcité
les socialistes ; et augmenté F impopularité
ministérielle dans les masses ouvrières.
M. Casimir Périer reste avec sa majorité do
cile, ministre... malgré lui, en attendant que la
discussion du budget, devant laquelle il ne
peut se dérober, et dont il essaiera certaine
ment, par tous les moyens en son pouvoir, de
triompher, le renvoie.... toujours malgré lui,
à son siège de député.
C’est ce que nous souhaitons pour le plus
grand bien de la République.
VINDEX.
DN NOUVEAU SAINT
Est-ce l’effet du printemps ou la brusque éclo
sion de l’eprit nouveau qui trouble la cervelle de
Philippe Capet.
Je ne saurais répondre catégoriquement ; je me
borne à enregistrer l’incommensurable bévue que
vient de commettre l’homme de Villamanrique.
Quelques jeunes fêtards en quête d’un prétexte
à nopce ayant eu l’idée de se réunir à Paris et
d’envoyer, à l’issue d'un banquet intime,' une
adresse au Roy in-partibus, Philippe, ne compre*
nant pas que ces gommeux sont royalistes par
snobisme, tout comme ils ont une danseuse pour
maîtresse ou une écurie de* courses, a taillé sa
meilleure plume et, suivant son habitude, n’a pas
manqué cette occasion de dire une bêtise.
Oyez plutôt la prose de Monseigneur le Comte
de Paris : l
« ... Soyez assurés que je suivrai avec la plus
vive sollicitude vos efforts et vos travaux. Mes
conseils èt mes directions ne vous feront jamais
défaut. Ceux d’entre vous qui ont déjà fait le. Pèle-
rinage de l’exil le savent par l’expérience.. . »
Vous avez bien lu, le mot pèlerinage y est tout
au long. Or, pas de pèlérinage sans reliques, pour
être honoré comme tel iî faut être saint et voilà
comment le prétendant vient de se canoniser lui-
même. Il n’a seulement pas songé à demander
l’investiture du pape., Vôus ne vous attendiez pas
à celle-là? ni moi non plus.
Nous verrons certainement un de ces jours —
lorsque Spuller aura signé la paix avec Couillié
— la consécration et la bénédiction de la bannière
de Saint Philippe de Villamanrique. Les amateurs
de symétrie nageront dans la joie: Jeanne d’Arc
aura un pendant.
Puis, quand lé comte de Paris, sera las de faire
son petit saint, il nous la fera sans doute à la
Marie Alacoque et nous montrera ses stigmates.
L’âme du Béarnais doit bien rire de cette façon
de conquérir un royaume. :
La seconde partie du manifeste de Philippe
Capet est aussi cocasse que la première sinon
plus. On peut y lire cette phrase : i ’ ; :
« .;. V et noubiions pas que l’avenir appartient à
ceux qui savent joindre la persévérance à l’éner
gie. » ‘
Ainsi l’homme néfaste qui, profitant de la ser
vilité d’une assemblée réactionnaire, n’a pas craint,
au moment ou la France épuisée râlait sous le
talon du vainqueur, de se faire donner des millions
qui ne lui étaient pas dûs, aidant ainsi à précipiter
sa patrie dans Tabîme, cet homme ose parler
d’espoir.
Il faut convenir qu’il a un rude aplomb ou une
complète inconscience.
Il faudrait qu’il n’existât plus — je ne dirai pas
un seul républicain, — mais un seul Français pour
que le vampire qui s’est gloutonnement abattu sur
la France au moment où ses blessures la rendaient
incapable de se défendre, restât seulement vingt-
quatre heures au pouvoir. ' ; :
Allons, Philippe d’Orléans, a raison de se cano
niser, c’est la Seule clibse qu’il puisse faire saris
causer de tort à personne.
“ La maison de France ” ? locution surannée,
sans signification, aujourd’hui comme demain, et
dont on peut dire : Vieille relique /
Pierre MÉRITEL.
'? •-- r "
$ *4îr Lr*
* vajbWj
Nous sommes vraiment stupéfaits de l’attitude
que prennent certains de nos confrères de la
presse radicale-socialiste, en face de l’agitation
que se donnent les évêques au sujet des fabriques.
Laissons donc*ces braves ensoutanés de violet
se donner du mouvement, cela les changera un
peu ; ne font-ils pas de bonne besogne en guer
royant contre nos gouvernants ? N'est-îi pas facile
de voir que chacun de leurs gestes et chacune de
leurs grimaces nous poussent d’un pas de plus
vers la séparation des Eglises et de l’Etat ?
Pour nous, c’est un signe précurseur infaillible,
et nous approuvons fort messieurs de la violette ;
ils vont nous épargner la moitié du chemin.
Ainsi soit-il ! P. H.
LE F.'. CORNÉLIUS HERZ
C’est une perle, Mesdames et Messieurs, une
vraie perle d’une eau plus claire que celle du
canal de Panama ; je la cueille délicatement au
bout de ma plume et l’expose à vos regards dans
tout son éclat.
Admirez, mais n'y touchez pas :
« SERVICE TÉLÉPHONIQUE
« (Correspondance spéciale du Petit Havre) *
« Paris, 3 h. matin.
« L’enterrement de l'affaire Cornélius Herz.
— Le Tribunal civil de la Seine a homologué,
hier, une transaction intervenue entre MM. Le-
marquis et Imbert, au nom des héritiers Reinach
et de Cornélius Herz, aux termes de laquelle le
montant des sommes auxquelles la Compagnie de
Panama pourrait avoir droit, soit Contre la suc
cession Reinach, soit contre Herz, est fixé à
forfait au chiffre de 3,050,000 francs, supportés
jusqu’à concurrence de 1,500,000 fr. pai* M. ét
Mme Cornélius Herz, et de 1,550,000 fr. par la
succession Reinach.
«Comme suite de cette transaction, MM. Imbert,
administrateur de la succession Reinach, et Gau-
teron, liquidateur de la Compagnie de Panama,
ont retiré les plaintes formées contre Cornélius
Herz, sur lesquelles était basée la demande d’ex
tradition. » ^ .
Grâce au correspondant spécial du Petit Havre ,
nous savons d’ores et déjà que les plaintes formées
contre Cornélius Herz, sur lequelles était basée
la demande d’extradition, sont retirées par MM.
Imbert et Gauteron, l’un agissant comme admi
nistrateur de la succession Reinach, l’autre en
qualité de liquidateur de la Compagnie du Pa
nama.
Donc, comme le dit le grand raseur Figaro , il
n’y a plus d’affaire Cornélius Herz. C est un
fameux 1 résultat pour tout le monde.
Et voilà ce qu’on nous sert, après toute la
rumeur faite autour des ignominies dont Corné
lius Herz et Reinach ont été les principaux héros.
Avec trois des millions qu’ils ont encaissés, ces
honnêtes écumeurs de notre épargne populaire
trop crédule, vont se trouver : complètement à
l’abri de toute revendication ou poursuite quel
conque.
L’un d’eux est mort ; l’autre était agonisant à
Bournemouth, ce qui ne l’empêchait pas de di
gérer des chèques pliés en sept doubles et de se
moquer agréablement des princes de la science
officielle.
Les héritiers du juif Reinach seront, après res
titution de 1,500,000 francs, autorisés à jouir en
paix de tout ce que le vieux trafiqueur avait pu
.amasser en jouant des consciences parlementaires
.françaises, avant de rendre sa vilaine âme à
Jéhovah.. Laissons-les donc à leur jouissance.
Mais l’autre, celui qui n’est pas mort et ne
semble pas même avoir envie de mourir, quoiqu’il
ait voulu nous le faire croire, le docteur juif—
allemand-américain-francisé, ex-inspecteur gé
néral des loges maçonniques pour V Angleterre,
l'Allemagne et la France , le maître ès-corruption
par excellence, celui qui, depuis dix ans, gou
vernait oecultement nos gouvernants et exerçait
une prépondérance si néfaste sur notre politique
étrangère, cet être hybride, sans nationalité défi
nie et dont le nom seul suffit pour amener le
vomissement d’un Français, qu’en ferez-vous ?...
Allons, messieurs de là. grande bande, il faut
répondre.
« Il est inexact, contrairement à ce qui a été
annoncé par divers journaux, que le gouverne*»
ment français ait renoncé à demander l’extradi
tion de Coriiélius Herz. »
Telle est la réponse que le seigneur P. Anzin a
daigné communiquer à ses bons et féaux reptiles.
Elle ne nous satisfait en aucune façon, parce
qu’elle arrive, comme les autres carabiniers de la
magistrature chargés d’appréhender les panâ-
mistes, chéquards de haut vol, etc., trop tard.
En effet, l’extradition du général en chef des
fils de la Veuve à été demandée sur des faits
correctionnels du Panama, déclarés prescrits par
la Cour de Cassation.
Par conséquent, les honnêtes gens qui gou
vernent le peuple, au nom du peuple, se sont
encore une fois de plus, moqué du peuple.
Quel nom voulez-vous donner à cette Répu
blique, si cé n’est celui de République des ché
quards.
« C’est un fameux résultat pour tout le monde.»
Hélas ! nous le verrons trop tôt ce fameux
résultat : voici déjà que l’on nous sert Rouvier-
Vlasto à la tête du budget.
Trois milliards d’un seul coup, mes enfants ;
Cornélius libre de tout engagement; Rouvier à Ta
caisse, Arton dans la coulisse, n’attendant qu’un
psttt d’un Dupas pour rentrer en scène ;
Wilson au banc des députés, après avoir été au
ban de l’opinion ; les trois anabaptistes Casimir
P. Anzin, Spuller et Raynal continuant à chanter
leur complainte : « Esprit nouveau, descendez en
nous...»
Que diable pouvez-vous ambitionner de plus
réussi et tout n’est-il pas pour le mieux dans un
gouvernement qui commence à Raynal, pour finir
à des marchands de ponnes lorgnettes ?
En vérité, je vous le dis, il y a de beaux jours
encore pour le < Chèque ».
Jacques Bonhomme, mon ami, prépare tes
écus !
Pierre HOUCHARD.
N.-B. — L’interpellation de M. Marcel Habert
et les débats qui s’en sont suivis, ne font que
confirmer notre opinion. Nous en reparlerons dans
notre prochain numéro.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
4 e Année — 29 floréal An 102 — N° 144.
ORGANE
paix DES ABONNEMENTS :
Le Havre
Départements.
UN an six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RÜË CASIMIR-PÉRIKH, 15
LE RÉVEIL DU HAVRE paraît tous les Samedis
PRIX DES INSERTIONS:
. . >1 a « . n JS'H { ; aï
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
r
9
<1
• #
JUGEMENT DU 22 MARS 1894
Affaire Debot c. « Le Réveil du Havre »
Attendu que le journal Le Réveil du Havre,
dans trois articles parus dans les numéros des 9,
16 et 23 décembre 1893, et intitulés les deux pre
miers : « Paul Debot dévoilé », le troisième : « Un
patron de M. Siegfried », Paul Debot est désigné
comme ayant puisé à pleines mains dans la caisse
de la Société coopérative des ouvrierspeintres, et
revenant d’un voyage à Toulon, les poches vides,
comme ayant détourné de la caisse de la dite
Société, dont il était le directeur, des sommes
importantes se chiffrant par plusieurs milliers de
francs, soit pour les faire servir à ses besoins
personnels, soit pour patronner une candidature
électorale ;
Que le journal presse le parquet d’exercer des
poursuites, félicite M. le Procureur de la Répu
blique des poursuites commencées, dit qu’il n’y a
pas de pitié à avoir envers ce triste sire , et
tiendra ses lecteurs au courant de cette malpropre
affaire ; °
Attendu que les énonciations de ces articles
sont éwdemment diffamatoires, et que le titre
même des articles des 9 et 16 décembre.: « Paul
Debot dévoilé » ne laisse aucun douté sur l’in-
ment alléguer sa tonne foi dont il se- trouve
d’ailleurs dans l’impossibilité de rapporter la
preuve; qu’il a eu le tort d’accueillir à la légère
et sans les contrôler, les faits graves qu’il a
insérés dans son journal et qui étaient de nature
à porter un grave préjudice à l’honorabilité de
Debot; ' - —
Attendu que l’aveu fait par Le Roy lui-même
dans ses conclusions, qu’il a pu commenter la
plainte en termes peu flatteurs pour Debot^ le
journal ayant d’ailleurs à se plaindre personnelle
ment de Debot est exclusif de la bônne foi et
dénote l’intention de nuire ; .
Attendu que le préjudice est certain, que les
imputations diffamatoires ont causé à Debot un
dommage dont réparation est due, et. que le
Tribunal a les éléments suffisants pour apprécier ;
Attendu, toutefois, qu’on doit tenir compte à
Le Roy, dans une certaine mesure, de cette cir
constance, qu’il a, antérieurement à l’assignation
et dans le numéro du 24 février 1894, rendu
compte spontanément de l’ordonnance de non-lieu
A Suivre rendue quelques jours' auparavant, au
profit de Paul Debot ;
Par ces motifs :
Le tribunal statuant en matière ordinaire et en
premier ressort, ’
Condamne Le Roy ès-qualités, à payer à Debot
pour les causes sus-indiquées la somme de trois
cents francs, à titre de dommages-intérêts ;
Dit que le Réveil du Havre, sera tenû, à titre
de réparation civile, à insérer en première co
lonne et première page et avec des caractères sem
blables à ceux employés pour l’impression du
journal, dans le plus prochain numéro qui suivra
la signification du jugement, le texte du présent
jugement, sous contrainte de cinq cents francs ;
Condamne Le Roy ès-qualités aux dépens dont
distraction est accordée à M* Jacquot, avoué, sur
son affirmation légale.
La majorité servile de M. Casimir Périer a
tenu à montrer, une fois de plus, à la France
entière, que ceux qui la composent se Rappro
chent plus par leur psychologie de certain
animal, ami de l'homme., que de véritables
représentants du peuple.
Après s’être laissée mener par le grand
piqueur d’Anzîn, elle a voulu, mardi, prouver
que, semblable au chienTéchant k la main qui
qui vient de le frapper, elle était capable de
l’amour le plus profond et du plus entier
dévouement pour celui qui souvent — trop
souvent même pour la dignité de la représen
tation nationale — l'a tenue sous le talon de
sa botte.
La majorité, à l’instar de certaines femmes
qui aiment d'autant plus leur mâle que ce
dernier les a plus battues, a manifesté mardi,
par force gambades, combien de sérieux coups
de cravache pouvaient parfois être un moyen
de s’attacher les cœurs et de les faire vibrer à
l’occasion.
M. Casimir Périer — car tout le gouverne
ment est incarné dans sa froide personne- —
certain de tomber sur la question du budget
et désireux de quitter le pouvoir dans dès
conditions moins préjudiciables^ son élection
présidentielle, avait résolu de poser la ques
tion de confiance dans l’affaire des pour
suites contre Toussaint, persuadé que la
majorité, attaquée dans ses privilèges mêmes,
se montrerait — pour une fois — rebelle.
Déjà, le nouveau ministère était constitué :
Loubet, Ribot, Bourgeois se réjouissaient et
Casimir-Périer, certain s’il succombait pour
cette cause de sa majorité au Sénat et de 200
voix au moins à la Chambre, lut» dû Congrès
en fin 94, prenait ses dispositions pour s’ins
taller à l’Elysée.
Une majorité de 65 voix, dont 50 de droite,
a renversé ce beau rêve.
Les poursuites contre Toussaint on tsurexcité
les socialistes ; et augmenté F impopularité
ministérielle dans les masses ouvrières.
M. Casimir Périer reste avec sa majorité do
cile, ministre... malgré lui, en attendant que la
discussion du budget, devant laquelle il ne
peut se dérober, et dont il essaiera certaine
ment, par tous les moyens en son pouvoir, de
triompher, le renvoie.... toujours malgré lui,
à son siège de député.
C’est ce que nous souhaitons pour le plus
grand bien de la République.
VINDEX.
DN NOUVEAU SAINT
Est-ce l’effet du printemps ou la brusque éclo
sion de l’eprit nouveau qui trouble la cervelle de
Philippe Capet.
Je ne saurais répondre catégoriquement ; je me
borne à enregistrer l’incommensurable bévue que
vient de commettre l’homme de Villamanrique.
Quelques jeunes fêtards en quête d’un prétexte
à nopce ayant eu l’idée de se réunir à Paris et
d’envoyer, à l’issue d'un banquet intime,' une
adresse au Roy in-partibus, Philippe, ne compre*
nant pas que ces gommeux sont royalistes par
snobisme, tout comme ils ont une danseuse pour
maîtresse ou une écurie de* courses, a taillé sa
meilleure plume et, suivant son habitude, n’a pas
manqué cette occasion de dire une bêtise.
Oyez plutôt la prose de Monseigneur le Comte
de Paris : l
« ... Soyez assurés que je suivrai avec la plus
vive sollicitude vos efforts et vos travaux. Mes
conseils èt mes directions ne vous feront jamais
défaut. Ceux d’entre vous qui ont déjà fait le. Pèle-
rinage de l’exil le savent par l’expérience.. . »
Vous avez bien lu, le mot pèlerinage y est tout
au long. Or, pas de pèlérinage sans reliques, pour
être honoré comme tel iî faut être saint et voilà
comment le prétendant vient de se canoniser lui-
même. Il n’a seulement pas songé à demander
l’investiture du pape., Vôus ne vous attendiez pas
à celle-là? ni moi non plus.
Nous verrons certainement un de ces jours —
lorsque Spuller aura signé la paix avec Couillié
— la consécration et la bénédiction de la bannière
de Saint Philippe de Villamanrique. Les amateurs
de symétrie nageront dans la joie: Jeanne d’Arc
aura un pendant.
Puis, quand lé comte de Paris, sera las de faire
son petit saint, il nous la fera sans doute à la
Marie Alacoque et nous montrera ses stigmates.
L’âme du Béarnais doit bien rire de cette façon
de conquérir un royaume. :
La seconde partie du manifeste de Philippe
Capet est aussi cocasse que la première sinon
plus. On peut y lire cette phrase : i ’ ; :
« .;. V et noubiions pas que l’avenir appartient à
ceux qui savent joindre la persévérance à l’éner
gie. » ‘
Ainsi l’homme néfaste qui, profitant de la ser
vilité d’une assemblée réactionnaire, n’a pas craint,
au moment ou la France épuisée râlait sous le
talon du vainqueur, de se faire donner des millions
qui ne lui étaient pas dûs, aidant ainsi à précipiter
sa patrie dans Tabîme, cet homme ose parler
d’espoir.
Il faut convenir qu’il a un rude aplomb ou une
complète inconscience.
Il faudrait qu’il n’existât plus — je ne dirai pas
un seul républicain, — mais un seul Français pour
que le vampire qui s’est gloutonnement abattu sur
la France au moment où ses blessures la rendaient
incapable de se défendre, restât seulement vingt-
quatre heures au pouvoir. ' ; :
Allons, Philippe d’Orléans, a raison de se cano
niser, c’est la Seule clibse qu’il puisse faire saris
causer de tort à personne.
“ La maison de France ” ? locution surannée,
sans signification, aujourd’hui comme demain, et
dont on peut dire : Vieille relique /
Pierre MÉRITEL.
'? •-- r "
$ *4îr Lr*
* vajbWj
Nous sommes vraiment stupéfaits de l’attitude
que prennent certains de nos confrères de la
presse radicale-socialiste, en face de l’agitation
que se donnent les évêques au sujet des fabriques.
Laissons donc*ces braves ensoutanés de violet
se donner du mouvement, cela les changera un
peu ; ne font-ils pas de bonne besogne en guer
royant contre nos gouvernants ? N'est-îi pas facile
de voir que chacun de leurs gestes et chacune de
leurs grimaces nous poussent d’un pas de plus
vers la séparation des Eglises et de l’Etat ?
Pour nous, c’est un signe précurseur infaillible,
et nous approuvons fort messieurs de la violette ;
ils vont nous épargner la moitié du chemin.
Ainsi soit-il ! P. H.
LE F.'. CORNÉLIUS HERZ
C’est une perle, Mesdames et Messieurs, une
vraie perle d’une eau plus claire que celle du
canal de Panama ; je la cueille délicatement au
bout de ma plume et l’expose à vos regards dans
tout son éclat.
Admirez, mais n'y touchez pas :
« SERVICE TÉLÉPHONIQUE
« (Correspondance spéciale du Petit Havre) *
« Paris, 3 h. matin.
« L’enterrement de l'affaire Cornélius Herz.
— Le Tribunal civil de la Seine a homologué,
hier, une transaction intervenue entre MM. Le-
marquis et Imbert, au nom des héritiers Reinach
et de Cornélius Herz, aux termes de laquelle le
montant des sommes auxquelles la Compagnie de
Panama pourrait avoir droit, soit Contre la suc
cession Reinach, soit contre Herz, est fixé à
forfait au chiffre de 3,050,000 francs, supportés
jusqu’à concurrence de 1,500,000 fr. pai* M. ét
Mme Cornélius Herz, et de 1,550,000 fr. par la
succession Reinach.
«Comme suite de cette transaction, MM. Imbert,
administrateur de la succession Reinach, et Gau-
teron, liquidateur de la Compagnie de Panama,
ont retiré les plaintes formées contre Cornélius
Herz, sur lesquelles était basée la demande d’ex
tradition. » ^ .
Grâce au correspondant spécial du Petit Havre ,
nous savons d’ores et déjà que les plaintes formées
contre Cornélius Herz, sur lequelles était basée
la demande d’extradition, sont retirées par MM.
Imbert et Gauteron, l’un agissant comme admi
nistrateur de la succession Reinach, l’autre en
qualité de liquidateur de la Compagnie du Pa
nama.
Donc, comme le dit le grand raseur Figaro , il
n’y a plus d’affaire Cornélius Herz. C est un
fameux 1 résultat pour tout le monde.
Et voilà ce qu’on nous sert, après toute la
rumeur faite autour des ignominies dont Corné
lius Herz et Reinach ont été les principaux héros.
Avec trois des millions qu’ils ont encaissés, ces
honnêtes écumeurs de notre épargne populaire
trop crédule, vont se trouver : complètement à
l’abri de toute revendication ou poursuite quel
conque.
L’un d’eux est mort ; l’autre était agonisant à
Bournemouth, ce qui ne l’empêchait pas de di
gérer des chèques pliés en sept doubles et de se
moquer agréablement des princes de la science
officielle.
Les héritiers du juif Reinach seront, après res
titution de 1,500,000 francs, autorisés à jouir en
paix de tout ce que le vieux trafiqueur avait pu
.amasser en jouant des consciences parlementaires
.françaises, avant de rendre sa vilaine âme à
Jéhovah.. Laissons-les donc à leur jouissance.
Mais l’autre, celui qui n’est pas mort et ne
semble pas même avoir envie de mourir, quoiqu’il
ait voulu nous le faire croire, le docteur juif—
allemand-américain-francisé, ex-inspecteur gé
néral des loges maçonniques pour V Angleterre,
l'Allemagne et la France , le maître ès-corruption
par excellence, celui qui, depuis dix ans, gou
vernait oecultement nos gouvernants et exerçait
une prépondérance si néfaste sur notre politique
étrangère, cet être hybride, sans nationalité défi
nie et dont le nom seul suffit pour amener le
vomissement d’un Français, qu’en ferez-vous ?...
Allons, messieurs de là. grande bande, il faut
répondre.
« Il est inexact, contrairement à ce qui a été
annoncé par divers journaux, que le gouverne*»
ment français ait renoncé à demander l’extradi
tion de Coriiélius Herz. »
Telle est la réponse que le seigneur P. Anzin a
daigné communiquer à ses bons et féaux reptiles.
Elle ne nous satisfait en aucune façon, parce
qu’elle arrive, comme les autres carabiniers de la
magistrature chargés d’appréhender les panâ-
mistes, chéquards de haut vol, etc., trop tard.
En effet, l’extradition du général en chef des
fils de la Veuve à été demandée sur des faits
correctionnels du Panama, déclarés prescrits par
la Cour de Cassation.
Par conséquent, les honnêtes gens qui gou
vernent le peuple, au nom du peuple, se sont
encore une fois de plus, moqué du peuple.
Quel nom voulez-vous donner à cette Répu
blique, si cé n’est celui de République des ché
quards.
« C’est un fameux résultat pour tout le monde.»
Hélas ! nous le verrons trop tôt ce fameux
résultat : voici déjà que l’on nous sert Rouvier-
Vlasto à la tête du budget.
Trois milliards d’un seul coup, mes enfants ;
Cornélius libre de tout engagement; Rouvier à Ta
caisse, Arton dans la coulisse, n’attendant qu’un
psttt d’un Dupas pour rentrer en scène ;
Wilson au banc des députés, après avoir été au
ban de l’opinion ; les trois anabaptistes Casimir
P. Anzin, Spuller et Raynal continuant à chanter
leur complainte : « Esprit nouveau, descendez en
nous...»
Que diable pouvez-vous ambitionner de plus
réussi et tout n’est-il pas pour le mieux dans un
gouvernement qui commence à Raynal, pour finir
à des marchands de ponnes lorgnettes ?
En vérité, je vous le dis, il y a de beaux jours
encore pour le < Chèque ».
Jacques Bonhomme, mon ami, prépare tes
écus !
Pierre HOUCHARD.
N.-B. — L’interpellation de M. Marcel Habert
et les débats qui s’en sont suivis, ne font que
confirmer notre opinion. Nous en reparlerons dans
notre prochain numéro.
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