Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1894-05-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 mai 1894 19 mai 1894
Description : 1894/05/19 (N145). 1894/05/19 (N145).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263344v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
4® Année — N® 145 — Samedi 19 Mai 1X94
4® Année — 30 Floréal An 102 — S° 145.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
vmawoBmBom
UN AN SIX MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
Annonces.
Réclames.
Le Havre
Départements
LE RÉ VE IL DU HAVRE paraît tous les Samedis
On traite à Forfait
Élections Municipales Complémentaires
Scrutin du 20 Mai
Liste Ftépublicaine
M. PAUL NICOLE, Négociant-Armateur, cheva
lier de la Légion d’Honneur
M. GOBIN, président de la Société des Combat
tants de Grave-lotte et des Volontaires de
1870-71.
M. FLAVIGNŸ, chef de bataillon en retraite,
officier de la Légion d’Honneur.
Profession de foi des Candidats
Chers concitoyens,
Un groupe d’électeurs républicains est venu
nous proposer l'a candidature aux fonctions dé
conseillers municipaux.
. Nous n’avons pu nous dérobera leurs pressantes
démarches et, forts de leur appui, nous nous pré
sentons à vos suffrages, en offrant à 1 la 1 Ville du
Havre tout notre dévouement et toute notre bonne
volonté.
Nos sentiments politiques sont ceux? qüé vous
avez manifestés au Havre depuis 25' ans, c’est-à-
dire des sentiments démocratiques, sagement pro
gressistes, auxquels se joint le désir d’ameéer
gbu-îimikvnent à la République tous les membres
de la grande famille française.
Nouveaux dans la vie munipale, nous étudierons
avec ardeur les grandes questions qui intéressent
notre chère ville du Havre, persuadés qu’en cette
matière, ; notre profonde affection pour elle sera
pour nous le meilleur et le plus sûr des guides.
Les grandes questions d’économie sociale et
d’hygiène publique seront l’objet principal de toute
notre sollicitude ; nous étudierons parallèlement
les questions sitimportantes qui touchent au déve
loppement dé notre port et aux voies de communi
cation avec l’extérieur, notamment celle, capitale
poiir le Havre* de la ligne du Sud-Ouest, dont la
•'Construction assurerait certainement à notre port
une nouvelle et longue période de prospérité.
Nous espérons, chers concitoyens, rencontrer
sûr ce terrain vos sympathies et vos suffrages.
Vive le Havre ! Vive la République !
Fl 1 VIGNY.
Gobin,
Paul Nicole.
Élection au Conseil d’Arrondissement*
Nous apprenons avec grand plaisir que M.
Weber, maire de Blëviîle, pose sa candidature au
siège de Conseiller d’arrondissement, devenu
Vacant, par suite du décès de M.Marical.
M. Weber est un républicain de vieille roche
et il a depuis longtemps fait ses preuves comme
administrateur. Aussi, nous recommandons cha-
leiireuserhent à tous nos amis d’appuyer sa candi
dature, les intérêts du peuple ayant tout intérêt à
être défendus par un’homme dont le passé sans
défaillance répond de l’avenir.
UNE NOUVELLE LISTE DE CANDIDATS
Au moment de mettre sous presse, on nous in
forme qu’une liste de candidats socialistes surgira
à la dernière heure.
Ces trois candidats auraient été choisis dans
une réunion privée, tenue mardi dernier, à l’Elysée.
Une nouvelle réunion aurait encore, été ténue,
jeudi soir, pour rédiger le programme des candi
dats, qui sera, dit-on, celui du Parti ouvrier.
Nous ignorons sous quelle initiative se mijottent
cés' préparatifs électoraux ; mais; quelle qu’elle
soit, nous doutons fort que cë soit sous l’égide de
vrais socialistes, Car ceux-ci n’ofit pas pour habi
tude de travailler dans l’ombre et de cacher leurs
menées soifs le manteau delà cheminée.
On ajoute encore que ce soir, samedi, une gran
de réunion publique se tiendra à l’Élysée, où les
candidats se découvriront pour faire connaître
et développer leur programme. Bien entendu, nous
ne publions cette nouvelle que sous toutes réserves.
LE NOUVEAU PRÉSIDENT
DE LA
Au mois de décembre prochain se réunira
le Congrès pour l’élection du président de la
République.
Six longs mois nous séparent de cette époque
et déjà les candidatures plus ou moins sérieuses
s’affirment de tous côtés. Jusqu’à présent au
cun des aspirants à 1# plus haute magistrature
de FEtat n’a osé se déclarer carrément, ils se
sont tous contentés dé faire lancer par les
journaux à leur dévotion quelques balloris
d’essai.
Pas un n’ose ftiàrcber résolument à l’as-
j saut : c’est à quatre pattes, en rampant qu’ils
se dirigent prudemment vers la mirifique
. assiette au beurre/ objet de leurs convoitises.
| Le titulaire actuel cache sous fin air de
; froide indiflfétfénce, la cruelle angoissé qui
'F&feiôt ; il sent le sceptre lui glisser des :
i mains et fait de vains efforîfe pour le retenir.
Cependant, comme il" faut bien sé mëiiàger
une porte de sortie, il fait dire de temps à
autre par les feuilles officieuses qu’il ne se
représentera pas, et le lendemain il fait dé
mentir le racontar de la veille.
Peine perdue ; la dynastie carnoticnne est
condamnée, les compétiteurs sont trop ardents
et trop acharnés pour laisser en place un
homme que rien ne distingue et qui n’a été
élu que par surprise.
Casimir Périer fait de vains efforts pour
quitter le Ministère sans avoir été obligé de
froisser la droite ou la gauche : il ménage la
chèvre et le chou ; mais les parlementaires
| sauront l’acculer dans une telle impasse qu’il
sera bien obligé de choisir entre la politique
réactionnaire et le progrès. Comme tous ses ,
instincts le portent à droite, quels que soient
ses efforts, il versera de ce côté : chassez le na-
‘ turel, il revient au galop * et alors, il sera
aussi impopulaire que feu Jules Ferry, de
sorte que personne n’aura l’audace de mettre
son nom en avant.
Le gros Dupuy, assoupi dans le fauteuil
j du Palais-Bourbon, fait d’agréables rêves :
îpar un geste machinal, il caresse fréquem
ment sa poitrine et croit sentir sous les doigts
le moiré'du grand cordon.
Pauvre homme ! il a compté sans le ridi
cule qui tue tout en France : personne ne
voudra faire représenter la Patrie par un
tonneau.
Les vieillards du Luxembourg auraient
bien quelques tendresses pour Challemel-
Lacofir, mais il est gaga, et peut être considéré
comme évincé d’avance.
La ceinture de Nérodom a tellement serré
Constant qu’elle a étranglé son élection.
Alors, à qui la timbale ?
Voilà le chiendent.
Cette question qui préoccupe le parlement
au point de lui faire oublier qu’il a des choses
beaucoup plus sérieuses à faire, car, en
somme, quelle importance cela peut-il avoir
que la présidence de la République, soit occu
pée par Pierre, Paul ou Jacques, puisque le
chef du pouvoir exécutif est irresponsable et
n’a rien à faire. On pourrait fort bien
s’en passer ou mettre à la place la statue
d’Henri IV ou celle d’Étienne Mafrcel ; cette
question, dis-je, a également attiré l’attention
d’un de mes confrères parisièns.
Drumont a eu L’idée de tâter l’oprnmn pu
blique au sujet du successeur éventuel île
M. Sadi Carnot.
Pour cé faire, il ouvré un plébiscite dans
la Libre Parole.
On votera avec des bulletins à détacher
dudit journal, et un comité, composé de repré
sentants de tous les partis, opérera le recen
sement afin que le scrutin soit sincère et ne
présente aucune des irrégularités familières
aux scrutins officiels.
Les candidats soumis au suffrage universel
par l’auteur de la France Juive T sont :
Badi Carnot, Casimir Périer, Cavaignac,
Brisson, Constans, Dupuy, Challemel-Lfi-
cour, Comte de Paris, Prinee Victor, Le
général X,
Le I générai X/ expl i que Dfiim 6 nf-, lepré-
sente Ifi jtarsôfifiage incôfinfi qui apparaîtra
au dernier moment. M- Cëyi ■
La tentative de Drumont né 1 n^tnqjiepas
d’originalité, mais je né vois pà’s bien Quelle
indication eïië pourra fournir.
J'admtetfe Volontiers fë dépbutMêment
sera fait exactement, qu’il n’y aura aucune
fraude, mais après, qfi'ést-çé qiüé pfofivëra le
résultat obtenu ? tout simplement qfie îës lec
teurs de lia' f ière ^àirVàprëLèréa’t'M. un-fel*.
Or, nul ne contestera que la clientèle d’un
journal se compose d’un public tout spécial,
ce sera cette clientèle qui sera consultée, et
non le peuple français. De plus, même
eii admettant un moment —- ce qui n’est
pas — que les lecteurs de la Libre Parole
représentent l’opinion publique, qu’est-ce
qui empêchera les farceurs de fausser le
scrutin : je peux acheter dix, vingt, cent
journaux et disposer ainsi de cent voix ; les
femmes, les enfants, tout le monde peut voter.
Le système employé par mon distingué
confrère est peut-être une excellente réclame
pour son journal, mais quant au résultat
politique, je n’en vois pas : l’indication
: donnée sera nulle, le résultat financier excel
lent, sans doute; cëpendant, comme je ne crois
pas que ce soit là le but de Drumont, il ne lui
reste plus qu’à reconnaître qu’il s’est fourré
le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Quant à dire, dès maintenant, quel sera le
résultat de l’élection présidentielle, c’est
presque impossible. Tout ce qu’on peut affir
mer, sans crainte de se tromper, c’est que ce
sera un inconnu ; il y a au parlement trop de
jalousies, de haines pour qu’on laisse décro
cher la timbale par un homme de valeur.
Nous aurons donc un soliveau quelconque
qui, pendant sept ans, léchera l’assiette au
beurre et, puisqu’il en faut un, mieux le vaut
insignifiant qu’intelligent et ambitieux.
Pierre MÉRITEL.
FUMISTERIE GOUVERNEMENTALE
Au moment où nous mettions sous presse, nous
recevions le compte rendu de la Chambre et les
débats sur l’interpellation de M'. Marcel Habert,
suivis dé la critique suivante, de notre ami et col
laborateur Pierre Houchard, mais trop tard pour
paraître dans notre derq|er numéro :
« Malgré l’obligation où s’est vu Casimir P.
Anzin de se rallier à l’ordre du jour énergique de
M. Chapuis, après les héroïques efforts de M. Félix
« Le gouvernement sait fort bien que la pres
cription couvrira le misérable, c’est pourquoi il
affecte de vouloir agir aujourd’hui (contraint et
forcé), ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps.
Maïs les frères et complices de l’agonisant de
Bournemouth veillaient au salut du grand inspec
teur.
« Le discours de M. Habert est de tout point un
acte d’honnête homme, nous recommandons à nos
amis dé liré à YOfficiel le compte rendu de cette
séance, ils verront combien sont trop fondées et
nos critiques des personnages gouvernementaux
qui ont successivement protégé les trois juifs
Reinâch, Cornélius Herz et Art on, et combien
sont légitimes nos appréhensions patriotiques en
présence dè teliés turpitudes.
« L’avenir nous jugera, mais il est à craindre
que l’effort de la séance de jeudi ne soit perdu et
ri’offre pas plus de garantie au pays que le fameux
billet de La Châtré.
P. H.
*
* *
Gomme corollaire aux appréciations ci-dessus,
le Figaro, de son côté, démontre que tous ces
semblants de poursuites ne sont que pures fumis
teries, lancées pat nos gouvernementaux pour
endormir l’opinion publique :
* Personne ne s’étonnera si nous ajoutons que
res ministères qui ont précédé celui de M. Casimir
Périer 1 ont fait « tout ce qu’il fallait » pour que
cette action soit éteinte et pour que le procès ne
soit? jamais réellement engagé. Comme preuves,
il suffit d’éiiumérer les faits visés dans les trqis
mandats d’arrêt lancés contre le terrible malade.
i Lé docteur Herz était poursuivi :
« 1° Comme complice de M. de Lesseps pour
paiements faits par M. de Lesseps ou M. Jacques
de Reinach avec de l’argent escroqué par les
administrateurs au détriment de la Compagnie de
Panama.
« Or, la Cour de cassation a déclaré, le 15 juin
dernier, que la prescription était acquise. Ce pre
mier délit n’existe donc plus.
| « 2° Pour délit de chantage au préj udico du baron
| de Reinach, chantage opéré au moyen d’un télé
gramme daté de Francfort, 10 juillet 1888, qui à
amenéTé 24 juillet de la même année, le versement
de deux millions entre lès mains du docteur Herz.
« Cet acte a été couvert par la prescription le
22 juillet 1891, dix-huit mois avant toute poursuite/
« Pour délit de chantage dans l’affaire Schwob
en octobre 1885 et décembre 1888.
« Cet acte a été couvert par la prescription une
année avant toute instruction ou toute poursuite !
c 3° Pour délit de chantage résultant de 3 lignes
d’un télégramme chiffré contenu dans une lettre
adressée par M. Chabert au baron de Reinach, le
17 février 1890.
« Le télégramme de menace ne concernait pas
une question d’argent, mais un projet diplomatique
très grave que M. de Reinach voulait faire échouer.
Le texte en a été connu par l’interview do Figaro.
« D’ailleurs, même en admettant le chantage,
il y aurait, comme pouf les autres délits, prescrip
tion depuis le 16 février 1893, les trois mandats
d’arrêts des 18, 20 et 23 janvier 1893 étant nuis
comme émanant d’un magistrat incompétent. Car,
et ceci est le comble de la fantaisie, les trois man
dats d’arrêt n’ont aucune valeur.
< Le procureur général devait seul citer direc
tement le docteur Herz-, grand officier de la Légion
d’honneur, jusqu’au jour où il a été rayé des cadres
de la grande chancellerie et le juge d’instruction
n’avait aucune qualité pour signer ces mandats ! !
« Tel est le cas de Cornélius Herz. »
LES ITAL IENS EN FRANCE
M. Cluseret vient d’adresser au ministre de la
Guerre la lettre suivante :
« Paris, 12 mai.
« Monsieur le Ministre,
« Je suis informé que, depuis plusieurs mois, In
aure pour faire adopter un ordre du jour anodin,
fiis n’avons rien à retrancher de nos apprécia-
Un fPn î t*A pAtinXlinn Unnr»
groupe fortifié du Faron, clef de Toulon, est;
occupé par une équipe d’ouvriers italiens sous les
ordres d’un contre-maître italien.
4® Année — 30 Floréal An 102 — S° 145.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
vmawoBmBom
UN AN SIX MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
Annonces.
Réclames.
Le Havre
Départements
LE RÉ VE IL DU HAVRE paraît tous les Samedis
On traite à Forfait
Élections Municipales Complémentaires
Scrutin du 20 Mai
Liste Ftépublicaine
M. PAUL NICOLE, Négociant-Armateur, cheva
lier de la Légion d’Honneur
M. GOBIN, président de la Société des Combat
tants de Grave-lotte et des Volontaires de
1870-71.
M. FLAVIGNŸ, chef de bataillon en retraite,
officier de la Légion d’Honneur.
Profession de foi des Candidats
Chers concitoyens,
Un groupe d’électeurs républicains est venu
nous proposer l'a candidature aux fonctions dé
conseillers municipaux.
. Nous n’avons pu nous dérobera leurs pressantes
démarches et, forts de leur appui, nous nous pré
sentons à vos suffrages, en offrant à 1 la 1 Ville du
Havre tout notre dévouement et toute notre bonne
volonté.
Nos sentiments politiques sont ceux? qüé vous
avez manifestés au Havre depuis 25' ans, c’est-à-
dire des sentiments démocratiques, sagement pro
gressistes, auxquels se joint le désir d’ameéer
gbu-îimikvnent à la République tous les membres
de la grande famille française.
Nouveaux dans la vie munipale, nous étudierons
avec ardeur les grandes questions qui intéressent
notre chère ville du Havre, persuadés qu’en cette
matière, ; notre profonde affection pour elle sera
pour nous le meilleur et le plus sûr des guides.
Les grandes questions d’économie sociale et
d’hygiène publique seront l’objet principal de toute
notre sollicitude ; nous étudierons parallèlement
les questions sitimportantes qui touchent au déve
loppement dé notre port et aux voies de communi
cation avec l’extérieur, notamment celle, capitale
poiir le Havre* de la ligne du Sud-Ouest, dont la
•'Construction assurerait certainement à notre port
une nouvelle et longue période de prospérité.
Nous espérons, chers concitoyens, rencontrer
sûr ce terrain vos sympathies et vos suffrages.
Vive le Havre ! Vive la République !
Fl 1 VIGNY.
Gobin,
Paul Nicole.
Élection au Conseil d’Arrondissement*
Nous apprenons avec grand plaisir que M.
Weber, maire de Blëviîle, pose sa candidature au
siège de Conseiller d’arrondissement, devenu
Vacant, par suite du décès de M.Marical.
M. Weber est un républicain de vieille roche
et il a depuis longtemps fait ses preuves comme
administrateur. Aussi, nous recommandons cha-
leiireuserhent à tous nos amis d’appuyer sa candi
dature, les intérêts du peuple ayant tout intérêt à
être défendus par un’homme dont le passé sans
défaillance répond de l’avenir.
UNE NOUVELLE LISTE DE CANDIDATS
Au moment de mettre sous presse, on nous in
forme qu’une liste de candidats socialistes surgira
à la dernière heure.
Ces trois candidats auraient été choisis dans
une réunion privée, tenue mardi dernier, à l’Elysée.
Une nouvelle réunion aurait encore, été ténue,
jeudi soir, pour rédiger le programme des candi
dats, qui sera, dit-on, celui du Parti ouvrier.
Nous ignorons sous quelle initiative se mijottent
cés' préparatifs électoraux ; mais; quelle qu’elle
soit, nous doutons fort que cë soit sous l’égide de
vrais socialistes, Car ceux-ci n’ofit pas pour habi
tude de travailler dans l’ombre et de cacher leurs
menées soifs le manteau delà cheminée.
On ajoute encore que ce soir, samedi, une gran
de réunion publique se tiendra à l’Élysée, où les
candidats se découvriront pour faire connaître
et développer leur programme. Bien entendu, nous
ne publions cette nouvelle que sous toutes réserves.
LE NOUVEAU PRÉSIDENT
DE LA
Au mois de décembre prochain se réunira
le Congrès pour l’élection du président de la
République.
Six longs mois nous séparent de cette époque
et déjà les candidatures plus ou moins sérieuses
s’affirment de tous côtés. Jusqu’à présent au
cun des aspirants à 1# plus haute magistrature
de FEtat n’a osé se déclarer carrément, ils se
sont tous contentés dé faire lancer par les
journaux à leur dévotion quelques balloris
d’essai.
Pas un n’ose ftiàrcber résolument à l’as-
j saut : c’est à quatre pattes, en rampant qu’ils
se dirigent prudemment vers la mirifique
. assiette au beurre/ objet de leurs convoitises.
| Le titulaire actuel cache sous fin air de
; froide indiflfétfénce, la cruelle angoissé qui
'F&feiôt ; il sent le sceptre lui glisser des :
i mains et fait de vains efforîfe pour le retenir.
Cependant, comme il" faut bien sé mëiiàger
une porte de sortie, il fait dire de temps à
autre par les feuilles officieuses qu’il ne se
représentera pas, et le lendemain il fait dé
mentir le racontar de la veille.
Peine perdue ; la dynastie carnoticnne est
condamnée, les compétiteurs sont trop ardents
et trop acharnés pour laisser en place un
homme que rien ne distingue et qui n’a été
élu que par surprise.
Casimir Périer fait de vains efforts pour
quitter le Ministère sans avoir été obligé de
froisser la droite ou la gauche : il ménage la
chèvre et le chou ; mais les parlementaires
| sauront l’acculer dans une telle impasse qu’il
sera bien obligé de choisir entre la politique
réactionnaire et le progrès. Comme tous ses ,
instincts le portent à droite, quels que soient
ses efforts, il versera de ce côté : chassez le na-
‘ turel, il revient au galop * et alors, il sera
aussi impopulaire que feu Jules Ferry, de
sorte que personne n’aura l’audace de mettre
son nom en avant.
Le gros Dupuy, assoupi dans le fauteuil
j du Palais-Bourbon, fait d’agréables rêves :
îpar un geste machinal, il caresse fréquem
ment sa poitrine et croit sentir sous les doigts
le moiré'du grand cordon.
Pauvre homme ! il a compté sans le ridi
cule qui tue tout en France : personne ne
voudra faire représenter la Patrie par un
tonneau.
Les vieillards du Luxembourg auraient
bien quelques tendresses pour Challemel-
Lacofir, mais il est gaga, et peut être considéré
comme évincé d’avance.
La ceinture de Nérodom a tellement serré
Constant qu’elle a étranglé son élection.
Alors, à qui la timbale ?
Voilà le chiendent.
Cette question qui préoccupe le parlement
au point de lui faire oublier qu’il a des choses
beaucoup plus sérieuses à faire, car, en
somme, quelle importance cela peut-il avoir
que la présidence de la République, soit occu
pée par Pierre, Paul ou Jacques, puisque le
chef du pouvoir exécutif est irresponsable et
n’a rien à faire. On pourrait fort bien
s’en passer ou mettre à la place la statue
d’Henri IV ou celle d’Étienne Mafrcel ; cette
question, dis-je, a également attiré l’attention
d’un de mes confrères parisièns.
Drumont a eu L’idée de tâter l’oprnmn pu
blique au sujet du successeur éventuel île
M. Sadi Carnot.
Pour cé faire, il ouvré un plébiscite dans
la Libre Parole.
On votera avec des bulletins à détacher
dudit journal, et un comité, composé de repré
sentants de tous les partis, opérera le recen
sement afin que le scrutin soit sincère et ne
présente aucune des irrégularités familières
aux scrutins officiels.
Les candidats soumis au suffrage universel
par l’auteur de la France Juive T sont :
Badi Carnot, Casimir Périer, Cavaignac,
Brisson, Constans, Dupuy, Challemel-Lfi-
cour, Comte de Paris, Prinee Victor, Le
général X,
Le I générai X/ expl i que Dfiim 6 nf-, lepré-
sente Ifi jtarsôfifiage incôfinfi qui apparaîtra
au dernier moment. M- Cëyi ■
La tentative de Drumont né 1 n^tnqjiepas
d’originalité, mais je né vois pà’s bien Quelle
indication eïië pourra fournir.
J'admtetfe Volontiers fë dépbutMêment
sera fait exactement, qu’il n’y aura aucune
fraude, mais après, qfi'ést-çé qiüé pfofivëra le
résultat obtenu ? tout simplement qfie îës lec
teurs de lia' f ière ^àirVàprëLèréa’t'M. un-fel*.
Or, nul ne contestera que la clientèle d’un
journal se compose d’un public tout spécial,
ce sera cette clientèle qui sera consultée, et
non le peuple français. De plus, même
eii admettant un moment —- ce qui n’est
pas — que les lecteurs de la Libre Parole
représentent l’opinion publique, qu’est-ce
qui empêchera les farceurs de fausser le
scrutin : je peux acheter dix, vingt, cent
journaux et disposer ainsi de cent voix ; les
femmes, les enfants, tout le monde peut voter.
Le système employé par mon distingué
confrère est peut-être une excellente réclame
pour son journal, mais quant au résultat
politique, je n’en vois pas : l’indication
: donnée sera nulle, le résultat financier excel
lent, sans doute; cëpendant, comme je ne crois
pas que ce soit là le but de Drumont, il ne lui
reste plus qu’à reconnaître qu’il s’est fourré
le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Quant à dire, dès maintenant, quel sera le
résultat de l’élection présidentielle, c’est
presque impossible. Tout ce qu’on peut affir
mer, sans crainte de se tromper, c’est que ce
sera un inconnu ; il y a au parlement trop de
jalousies, de haines pour qu’on laisse décro
cher la timbale par un homme de valeur.
Nous aurons donc un soliveau quelconque
qui, pendant sept ans, léchera l’assiette au
beurre et, puisqu’il en faut un, mieux le vaut
insignifiant qu’intelligent et ambitieux.
Pierre MÉRITEL.
FUMISTERIE GOUVERNEMENTALE
Au moment où nous mettions sous presse, nous
recevions le compte rendu de la Chambre et les
débats sur l’interpellation de M'. Marcel Habert,
suivis dé la critique suivante, de notre ami et col
laborateur Pierre Houchard, mais trop tard pour
paraître dans notre derq|er numéro :
« Malgré l’obligation où s’est vu Casimir P.
Anzin de se rallier à l’ordre du jour énergique de
M. Chapuis, après les héroïques efforts de M. Félix
« Le gouvernement sait fort bien que la pres
cription couvrira le misérable, c’est pourquoi il
affecte de vouloir agir aujourd’hui (contraint et
forcé), ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps.
Maïs les frères et complices de l’agonisant de
Bournemouth veillaient au salut du grand inspec
teur.
« Le discours de M. Habert est de tout point un
acte d’honnête homme, nous recommandons à nos
amis dé liré à YOfficiel le compte rendu de cette
séance, ils verront combien sont trop fondées et
nos critiques des personnages gouvernementaux
qui ont successivement protégé les trois juifs
Reinâch, Cornélius Herz et Art on, et combien
sont légitimes nos appréhensions patriotiques en
présence dè teliés turpitudes.
« L’avenir nous jugera, mais il est à craindre
que l’effort de la séance de jeudi ne soit perdu et
ri’offre pas plus de garantie au pays que le fameux
billet de La Châtré.
P. H.
*
* *
Gomme corollaire aux appréciations ci-dessus,
le Figaro, de son côté, démontre que tous ces
semblants de poursuites ne sont que pures fumis
teries, lancées pat nos gouvernementaux pour
endormir l’opinion publique :
* Personne ne s’étonnera si nous ajoutons que
res ministères qui ont précédé celui de M. Casimir
Périer 1 ont fait « tout ce qu’il fallait » pour que
cette action soit éteinte et pour que le procès ne
soit? jamais réellement engagé. Comme preuves,
il suffit d’éiiumérer les faits visés dans les trqis
mandats d’arrêt lancés contre le terrible malade.
i Lé docteur Herz était poursuivi :
« 1° Comme complice de M. de Lesseps pour
paiements faits par M. de Lesseps ou M. Jacques
de Reinach avec de l’argent escroqué par les
administrateurs au détriment de la Compagnie de
Panama.
« Or, la Cour de cassation a déclaré, le 15 juin
dernier, que la prescription était acquise. Ce pre
mier délit n’existe donc plus.
| « 2° Pour délit de chantage au préj udico du baron
| de Reinach, chantage opéré au moyen d’un télé
gramme daté de Francfort, 10 juillet 1888, qui à
amenéTé 24 juillet de la même année, le versement
de deux millions entre lès mains du docteur Herz.
« Cet acte a été couvert par la prescription le
22 juillet 1891, dix-huit mois avant toute poursuite/
« Pour délit de chantage dans l’affaire Schwob
en octobre 1885 et décembre 1888.
« Cet acte a été couvert par la prescription une
année avant toute instruction ou toute poursuite !
c 3° Pour délit de chantage résultant de 3 lignes
d’un télégramme chiffré contenu dans une lettre
adressée par M. Chabert au baron de Reinach, le
17 février 1890.
« Le télégramme de menace ne concernait pas
une question d’argent, mais un projet diplomatique
très grave que M. de Reinach voulait faire échouer.
Le texte en a été connu par l’interview do Figaro.
« D’ailleurs, même en admettant le chantage,
il y aurait, comme pouf les autres délits, prescrip
tion depuis le 16 février 1893, les trois mandats
d’arrêts des 18, 20 et 23 janvier 1893 étant nuis
comme émanant d’un magistrat incompétent. Car,
et ceci est le comble de la fantaisie, les trois man
dats d’arrêt n’ont aucune valeur.
< Le procureur général devait seul citer direc
tement le docteur Herz-, grand officier de la Légion
d’honneur, jusqu’au jour où il a été rayé des cadres
de la grande chancellerie et le juge d’instruction
n’avait aucune qualité pour signer ces mandats ! !
« Tel est le cas de Cornélius Herz. »
LES ITAL IENS EN FRANCE
M. Cluseret vient d’adresser au ministre de la
Guerre la lettre suivante :
« Paris, 12 mai.
« Monsieur le Ministre,
« Je suis informé que, depuis plusieurs mois, In
aure pour faire adopter un ordre du jour anodin,
fiis n’avons rien à retrancher de nos apprécia-
Un fPn î t*A pAtinXlinn Unnr»
groupe fortifié du Faron, clef de Toulon, est;
occupé par une équipe d’ouvriers italiens sous les
ordres d’un contre-maître italien.
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