Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-08-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 août 1893 15 août 1893
Description : 1893/08/15 (N101). 1893/08/15 (N101).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263300p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
2 e Aimée — N° 101 — Mardi 15 Août 1893.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
2 e Année — 27 Thermidor An 101— H® 181.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABOOTENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉEIER, 15
LE RÉVEIL DUIÎA VREparaît tous les jours
PRIX DES IXSERIfôSS'î
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 eent. la ligne
On traite à Forfait
D ET LE PANAMA
AVIS
IE RÉVEIL DU HAVRE
paraît
TOU». LES JOUe»
à T Eeurus du matin
S0HX11BB B U l'RÈS ENT NUMÉRO
M. Siegfried et le Panama.
Aux Forges et Chantiers.
Réunions publiques.
Silence aux Vendus.
Livrées et Vélocipèdes.
Les Câbles sous-marins et la Défense
Nationale.
Ribot, Siegfried et C e .
La Dissolution des Syndicat.
COMITE REPUBLICAIN
DES COMMERÇANTS, OUVRIERS & EMPLOYÉS
CONSEILLER GÉNÉRAL - CANDIDAT RÉPUBLICAIN
Siegfried el le Panama
Si peu républicain que soit M. Siegfried,
si peu énergique qu’il soit dès qu’il s’agit des
intérêts du Havre, il est cependant une
liberté que, pendant cette dernière législa
ture nous l’avons vu défendre, avec une
grande habileté et une profonde science parle
mentaire : la liberté des tripotages.
Au moment où l’attention de la France
entière était tournée vers les tristes péripéties
du Panama, nous le voyons voter avec per
sistance contre les poursuites, ou se tenir
dans une abstention coupable.
Lors du vote sur P urgence de la proposition
Roissy d’An glas, tendant à établir la respon
sabilité de la presse en matière de publicité
financière, alors que 346 de ses collègues,
justement indignés contre le triste rôle de
certains journaux dans cette affaire, adop
taient la proposition, M. Siegfried fut un d< s
rares qui s’eu dosinteresserènt. Peut-être sur
ce point, comme sur beaucoup d’autres,
n’avait-il pu réussir à se faire une con
viction ?
Plus tard malgré les obstacles élevés par
les amis deM. Siegfried, par tous ceux qui,
pour des raisons que nous n avons pas a
examiner, avaient intérêt au silence, les pour
suites commencèrent.
C’est le 12 novembre 1892 qu’on vota
l’urgence de la proposition Pontois sur le
privilège juridictionnel conféré par 1 article
479 du Code d’instruction criminelle. Il
s’agissait, on le sait, de crier bien haut au
pays, que dans toutes les questions intéressant
l’honneur national, il n’y aurait qu’une loi
pour tous, et qu’on enverrait en correction
nelle, comme de simples maraudeurs, les
coupables si haut placés qu’ils fussent. Cette
prcpositiou éminemment égalitaire ne fut pas
du goût de M. Siegfried ; il vota contre avec
la minorité.
Le 8 décembre, le Parlement vota l’urgence
de la proposition De Ramel qui favorisait la
représentation devant les tribunaux des
porteurs de titre du Panama. C était, on le
voit, encore un moyen d’arriver à prompte et
bonne justice, 6t il semblait du devoir de
tout représentant du peuple de prendre à
l’occasion de cette proposition la d feu se de
tous ceux qui avaient été honteusement
pillés par les « requins de la haute finance ».
M. Siegfried cependant n’en faite rien ; il
s’abstient.
Les 2 votes, dont nous venons de
varier, ne manquent certes pas d'un certain,
intérêt, mais le plus joli de tous est encore
celui du 5 décembre.
11 s’agissait de donner de sérieux pouvoirs
à la Commission d’enquête qui devenait déci
dément une vraie parlote de concierges. Etant
donné les votes précédents de M. Siegfried,
tout obstacle élevé contre la proposition
ourquery de Boisserin devenait suspect, il
n’hésita pas cependant à se prononcer contre
'augmentation des pouvoirs de la dite Com
mission.
En somme, les Havrais, sur ce point comme
sur bien d'autres, ont été trahis par leur
représentant. Ils sont nombreux, dans notre
ville, les petits commerçants, les employés,
qui ont vu s’engloutir dans un abominable
vol le fruit de toute une vie de travail et
d’économie.
Si dans cette occurrence M Siegfried avait
compris qu’il avait à jouer un noble rôle, s’il
avait compris que son devoir le plus sacré
était de soutenir a la Chambre les revendi
cations des spoliés, peut-être eût-on oublié
tout ce que ses votes précédents avaient de
coupables. : ,
Mais il ®Ti’en a rien fuit, étirions devons,,
nous tous qui avons souffert, soit dans nos-
intérêts, soit dans notre respecte de F honneur
national, nous élever contre ^attitude sus
pecte d’un homme qui a toujours sacrifié-à
ses amis de la haute finance, les intérêts des
petits, des humbles qu’il devait représenter..
M. G.
Ceux qui parlent- autrement sont de mau
vais plaisants qui se moquent des ouvriers..
Les actes de pression sont donc parfaite
ment inutiles.
La classe ouvrière,, certes, plus digne que
le journalisme financier, agit suivant sa con
science. Elle votera le 20 août, en dépit de
tous les-efforts, pour un candidat qui, s’il
avait été député en Janvier 1893, n’aurait
jamais voté la demi-prime à la marine étran
gère. Nous avons nommé M. Denis Guillot
qui,, à la différence de M. Siegfried.,,a toujours
exécuté, ses promesses.
NIONS PUBLIQUES
Nous informions les Electeurs de la première
circonscription du Havre, qu’une Réunion
publique sera tenue, salle Rivoli) aujourd'hui
mardi 15 courant,, à deux heures et demie,
chez Mme Nicolas».
Le citoyen DENIS GUILLOT*. candidat,
développera son programme*
Le samedi, l^août, à huit heures et demie
du soiiiy Réaction générale des Electeurs des
.« 1 er ,. 2 e ,. 3 e efe 5 e cantons*, salle du Théâtre-
âü l FORG ES ET CH ANTIERS
Nous recevons de divers ouvriers et em
ployés des Forges et chantiers, tous dévoués à
la cause républicaine, des renseignements
édifiants sur les actes de pression que les
agents électoraux de M. Siegfried essaient
d’exercer sur les ateliers.
Pour qui prend-on les ouvriers de nos
ateliers de métallurgie ?
Les croit-on capables d’ajouter foi aux ré
clames, cousues de fil blanc, de M. Siegfried
et de ses amis?
Les ouvriers et employés de nos grands ate
liers de construction savent parfaitement que,
sileGouvernementfaitexécuter, au Havre, des
travaux considérables, ce n’est pas à M. Sieg
fried ou à tout autre qu’ils le doivent.
En dépit des affiches électorales qu’oq
appose aux Forges et Chantiers, les commandes
qu’y fait le Gouvernement, sont dues, non
pas à la protection de tel ou tel député, mais
à la perfection de la main d’œuvre, à la bonne
exécution du travail.
M. Siegfried est invité à y assister.
Le? citoyen DENIS GUILLOT a pris l’en
; gagement de se rendre à. toutes les Réunions;j
qui seront organisées par, M. Siegfried.
.. —
RÉUNION PUBLIQUE
DU CERCLE FRANKLIN
Environ neuf cents personnes s’étaient rendues
à.Fappel de M. Denis. Guillot, qui exposait, hier
sofir, son mandat à ses électeurs.
La séance est ouverte à neuf heures, par le
citoyen Finaud.
Oïl propose pour la présidence Marais dont le
nom est acclamé, mais son absence oblige de
de mettre aux voix les noms des citoyens Finaud
et Lefebvre.
Le citoyen Finaud est nommé président. Les
citoyens dont les noms suivent complètent l’élec
tion du bureau : Baron et Defrance, assesseurs ;
Meyer, secrétaire.
Le président, au début de la séance, donne
lecture de la lettre suivante :
Le Havre, le 14 août 1893.
Monsieur le Président,
Depuis plusieurs jours, j’ai accepté d’assister ce
soir à la réunion des Inscrits maritimes, à laquelle
M. Denis Guillot est convoqué comme moi.
La réunion qui a lieu au même moment au Cer
cle Franklin ayant été annoncée postérieurement
ie me trouve, à mon grand regret, empêché de m’y
rendre.
J’aurai du reste l’occasion de me trouver avec le
corps électoral dans les trois réunions publiques
et contradictoires que j’ai annoncées pour cette
semaine.
Veuillez agréer, etc.
Jules Siegfried.
Le citoyen Finaud, après avoir déclaré la séance
ouverte, donne la parole à M.Denis Guillot.
Le citoyen Guillot déclare» qu’il avait organisé
une réunion contradictoire, mais tque la réunion
de la Scala, ayant été décidée ensi u'te, il s’engage».
D l’encontre de son concurrent qui , lui, se dérobe),
à aller à la Sca/a, rendre compte s de sa conduite-
envers les marins du commerce.
Le citoyen Denis Guillot*péri *ï ensuite de son»
programme. Il déclare que.-,les questions de sort
programme (programme qn’um >. certaine presse
lui reproche) ont été, en effet, p reposées avant-lui
à la Chambre, mais qu’elles nYjnt jamais abouti,
M. Denis Guillot n’a pas la prétention d’avoir
trouvé des articles nouveaux ; il s’en rapporte aux
vieux programmes répubëcair is et prend dans les
bagages des anciens ce* qa’i 1s n’ont pu porter
jusqu’à destination.
Et il déclare qu’il chercher a à faire triompher
les réformes démocratiques n écessaires qui se sont
toutes promenées, bien des f( >D de la Chambre au
Sénat, et n’ont jamais paru au Journal Officiel.
Au point de vue local, il signale les réformes '
oubliées et qu’aurait pu ‘proposer M. Siegfried
pendant son passage a» iï linbtère du commerce.
* Ces réformes, dit-il, nous , les attendions tous, et,
sur ce point, comme sur * d’autres, les espéiances
du Havre ont été déçues . » (Salve d’applaudis
sements).
Il rappelle la question d es salaisons américaines,
et montre tous les a vanta ges que la ville du, Havre
tirait de çe commerce, et en tirerait ..encore;, si l’on
avait pu faire abroger ce décret Tuard, qui nous
fait perdre plusieiSF$ i aillions..
Exposant l’intérêt qiCa une ville maritime à la
suppression de la demi-prime à la construction
étrangère, il s’étonne de la voir consacrée par un
voté de son concurrent.
Il condamne également les agissements de M.
Siegfried, qui a voté 1 fr. 4{Fau lieu de I fr. 70,
comme prime à la marine à voiles.
Le citoyen Guillot déclare,* avoir toujours tenu
ses promesses, tant au Conseil municipal, qu’au
Conseil général*.et il s’engage à continuer à les
tenir si les électeurs lui font l’honneur de î’inves-
, tir de leur mandat. (Applaudissement prolongés).
Il traduira.les désirs de sa ville natale par des
propositions de loi, et, sans s’occuper des cla
meurs de la droite ou d’autres groupes, il montera
à la tribune pour dëfendëe les intérêts des élec
teurs havraàs, car ce sont des intérêts nationaux.
. Il s’engage, malgré les .pkiisanteries. d'une cer
taine presse locale à ce sujet, à venir chaque année
rendre compte à ses électeurs da son mandat. Bien.,
plus, chaque fois qu’une question importante se
présentera à la Chambre, il convoquera les élec
teurs intéressés, afin de consulter leurs intérêts.
Et malgré les attaques de certains journaux
journaux qui ne sont maintenant que des agences
financières. (Applaudissements répétés) — le.
corps électoral, en le nommant, peut être certain,
d’envoyer à la Chambre m républicain sincère*
dévoué aux intérêts.dn Havre et de la République,.
Le citoyen Denis.Guilkte termine alors ses. ex
plications par le cri de : Vive la République;, ré
pété par toute l'assistance'.
Les bravos éclatent de-toutes parts.
Un premier citoyen demande la parafer eîs pose
au candidat Guillot la question suivante
Si M. Siegfried se portait aux élections sénato
riales, aurait-il votre vote ?
Le citoyen Denis Guillotrépond immédiatement:
« Plusieurs candidats étant en présence, je
voterais pour celui qui présenterait le plus de
garanties pour la république et pour notre cité. »
Le citoyen Fischer prend ensuite la parole. Il
déclare que M. Siegfried n'ayant jamais rempli
ses engagements, il ne votera pas pour lui. Mais
il acclame la candidature dn citoyed Denis
Guillot, et engage les électeurs présents à faire
de même dansla journée du 2Q août.
Un autre citoyen, s’adressant aux travailleurs,
leur rappelle les troubles malheureux de Fourmies,
au sujet desquels M. Siegfried a voté pour le
sinistre Constans, Carmaux, où le même a voté
contre les ouvriers ; et les dernières affaires de
Paris où il a autorisé les poursuites contre les
étudiants ; il conclut en déclarant que tous les
CINQ CENTIMES LE NUMERO
2 e Année — 27 Thermidor An 101— H® 181.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABOOTENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉEIER, 15
LE RÉVEIL DUIÎA VREparaît tous les jours
PRIX DES IXSERIfôSS'î
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 eent. la ligne
On traite à Forfait
D ET LE PANAMA
AVIS
IE RÉVEIL DU HAVRE
paraît
TOU». LES JOUe»
à T Eeurus du matin
S0HX11BB B U l'RÈS ENT NUMÉRO
M. Siegfried et le Panama.
Aux Forges et Chantiers.
Réunions publiques.
Silence aux Vendus.
Livrées et Vélocipèdes.
Les Câbles sous-marins et la Défense
Nationale.
Ribot, Siegfried et C e .
La Dissolution des Syndicat.
COMITE REPUBLICAIN
DES COMMERÇANTS, OUVRIERS & EMPLOYÉS
CONSEILLER GÉNÉRAL - CANDIDAT RÉPUBLICAIN
Siegfried el le Panama
Si peu républicain que soit M. Siegfried,
si peu énergique qu’il soit dès qu’il s’agit des
intérêts du Havre, il est cependant une
liberté que, pendant cette dernière législa
ture nous l’avons vu défendre, avec une
grande habileté et une profonde science parle
mentaire : la liberté des tripotages.
Au moment où l’attention de la France
entière était tournée vers les tristes péripéties
du Panama, nous le voyons voter avec per
sistance contre les poursuites, ou se tenir
dans une abstention coupable.
Lors du vote sur P urgence de la proposition
Roissy d’An glas, tendant à établir la respon
sabilité de la presse en matière de publicité
financière, alors que 346 de ses collègues,
justement indignés contre le triste rôle de
certains journaux dans cette affaire, adop
taient la proposition, M. Siegfried fut un d< s
rares qui s’eu dosinteresserènt. Peut-être sur
ce point, comme sur beaucoup d’autres,
n’avait-il pu réussir à se faire une con
viction ?
Plus tard malgré les obstacles élevés par
les amis deM. Siegfried, par tous ceux qui,
pour des raisons que nous n avons pas a
examiner, avaient intérêt au silence, les pour
suites commencèrent.
C’est le 12 novembre 1892 qu’on vota
l’urgence de la proposition Pontois sur le
privilège juridictionnel conféré par 1 article
479 du Code d’instruction criminelle. Il
s’agissait, on le sait, de crier bien haut au
pays, que dans toutes les questions intéressant
l’honneur national, il n’y aurait qu’une loi
pour tous, et qu’on enverrait en correction
nelle, comme de simples maraudeurs, les
coupables si haut placés qu’ils fussent. Cette
prcpositiou éminemment égalitaire ne fut pas
du goût de M. Siegfried ; il vota contre avec
la minorité.
Le 8 décembre, le Parlement vota l’urgence
de la proposition De Ramel qui favorisait la
représentation devant les tribunaux des
porteurs de titre du Panama. C était, on le
voit, encore un moyen d’arriver à prompte et
bonne justice, 6t il semblait du devoir de
tout représentant du peuple de prendre à
l’occasion de cette proposition la d feu se de
tous ceux qui avaient été honteusement
pillés par les « requins de la haute finance ».
M. Siegfried cependant n’en faite rien ; il
s’abstient.
Les 2 votes, dont nous venons de
varier, ne manquent certes pas d'un certain,
intérêt, mais le plus joli de tous est encore
celui du 5 décembre.
11 s’agissait de donner de sérieux pouvoirs
à la Commission d’enquête qui devenait déci
dément une vraie parlote de concierges. Etant
donné les votes précédents de M. Siegfried,
tout obstacle élevé contre la proposition
ourquery de Boisserin devenait suspect, il
n’hésita pas cependant à se prononcer contre
'augmentation des pouvoirs de la dite Com
mission.
En somme, les Havrais, sur ce point comme
sur bien d'autres, ont été trahis par leur
représentant. Ils sont nombreux, dans notre
ville, les petits commerçants, les employés,
qui ont vu s’engloutir dans un abominable
vol le fruit de toute une vie de travail et
d’économie.
Si dans cette occurrence M Siegfried avait
compris qu’il avait à jouer un noble rôle, s’il
avait compris que son devoir le plus sacré
était de soutenir a la Chambre les revendi
cations des spoliés, peut-être eût-on oublié
tout ce que ses votes précédents avaient de
coupables. : ,
Mais il ®Ti’en a rien fuit, étirions devons,,
nous tous qui avons souffert, soit dans nos-
intérêts, soit dans notre respecte de F honneur
national, nous élever contre ^attitude sus
pecte d’un homme qui a toujours sacrifié-à
ses amis de la haute finance, les intérêts des
petits, des humbles qu’il devait représenter..
M. G.
Ceux qui parlent- autrement sont de mau
vais plaisants qui se moquent des ouvriers..
Les actes de pression sont donc parfaite
ment inutiles.
La classe ouvrière,, certes, plus digne que
le journalisme financier, agit suivant sa con
science. Elle votera le 20 août, en dépit de
tous les-efforts, pour un candidat qui, s’il
avait été député en Janvier 1893, n’aurait
jamais voté la demi-prime à la marine étran
gère. Nous avons nommé M. Denis Guillot
qui,, à la différence de M. Siegfried.,,a toujours
exécuté, ses promesses.
NIONS PUBLIQUES
Nous informions les Electeurs de la première
circonscription du Havre, qu’une Réunion
publique sera tenue, salle Rivoli) aujourd'hui
mardi 15 courant,, à deux heures et demie,
chez Mme Nicolas».
Le citoyen DENIS GUILLOT*. candidat,
développera son programme*
Le samedi, l^août, à huit heures et demie
du soiiiy Réaction générale des Electeurs des
.« 1 er ,. 2 e ,. 3 e efe 5 e cantons*, salle du Théâtre-
âü l FORG ES ET CH ANTIERS
Nous recevons de divers ouvriers et em
ployés des Forges et chantiers, tous dévoués à
la cause républicaine, des renseignements
édifiants sur les actes de pression que les
agents électoraux de M. Siegfried essaient
d’exercer sur les ateliers.
Pour qui prend-on les ouvriers de nos
ateliers de métallurgie ?
Les croit-on capables d’ajouter foi aux ré
clames, cousues de fil blanc, de M. Siegfried
et de ses amis?
Les ouvriers et employés de nos grands ate
liers de construction savent parfaitement que,
sileGouvernementfaitexécuter, au Havre, des
travaux considérables, ce n’est pas à M. Sieg
fried ou à tout autre qu’ils le doivent.
En dépit des affiches électorales qu’oq
appose aux Forges et Chantiers, les commandes
qu’y fait le Gouvernement, sont dues, non
pas à la protection de tel ou tel député, mais
à la perfection de la main d’œuvre, à la bonne
exécution du travail.
M. Siegfried est invité à y assister.
Le? citoyen DENIS GUILLOT a pris l’en
; gagement de se rendre à. toutes les Réunions;j
qui seront organisées par, M. Siegfried.
.. —
RÉUNION PUBLIQUE
DU CERCLE FRANKLIN
Environ neuf cents personnes s’étaient rendues
à.Fappel de M. Denis. Guillot, qui exposait, hier
sofir, son mandat à ses électeurs.
La séance est ouverte à neuf heures, par le
citoyen Finaud.
Oïl propose pour la présidence Marais dont le
nom est acclamé, mais son absence oblige de
de mettre aux voix les noms des citoyens Finaud
et Lefebvre.
Le citoyen Finaud est nommé président. Les
citoyens dont les noms suivent complètent l’élec
tion du bureau : Baron et Defrance, assesseurs ;
Meyer, secrétaire.
Le président, au début de la séance, donne
lecture de la lettre suivante :
Le Havre, le 14 août 1893.
Monsieur le Président,
Depuis plusieurs jours, j’ai accepté d’assister ce
soir à la réunion des Inscrits maritimes, à laquelle
M. Denis Guillot est convoqué comme moi.
La réunion qui a lieu au même moment au Cer
cle Franklin ayant été annoncée postérieurement
ie me trouve, à mon grand regret, empêché de m’y
rendre.
J’aurai du reste l’occasion de me trouver avec le
corps électoral dans les trois réunions publiques
et contradictoires que j’ai annoncées pour cette
semaine.
Veuillez agréer, etc.
Jules Siegfried.
Le citoyen Finaud, après avoir déclaré la séance
ouverte, donne la parole à M.Denis Guillot.
Le citoyen Guillot déclare» qu’il avait organisé
une réunion contradictoire, mais tque la réunion
de la Scala, ayant été décidée ensi u'te, il s’engage».
D l’encontre de son concurrent qui , lui, se dérobe),
à aller à la Sca/a, rendre compte s de sa conduite-
envers les marins du commerce.
Le citoyen Denis Guillot*péri *ï ensuite de son»
programme. Il déclare que.-,les questions de sort
programme (programme qn’um >. certaine presse
lui reproche) ont été, en effet, p reposées avant-lui
à la Chambre, mais qu’elles nYjnt jamais abouti,
M. Denis Guillot n’a pas la prétention d’avoir
trouvé des articles nouveaux ; il s’en rapporte aux
vieux programmes répubëcair is et prend dans les
bagages des anciens ce* qa’i 1s n’ont pu porter
jusqu’à destination.
Et il déclare qu’il chercher a à faire triompher
les réformes démocratiques n écessaires qui se sont
toutes promenées, bien des f( >D de la Chambre au
Sénat, et n’ont jamais paru au Journal Officiel.
Au point de vue local, il signale les réformes '
oubliées et qu’aurait pu ‘proposer M. Siegfried
pendant son passage a» iï linbtère du commerce.
* Ces réformes, dit-il, nous , les attendions tous, et,
sur ce point, comme sur * d’autres, les espéiances
du Havre ont été déçues . » (Salve d’applaudis
sements).
Il rappelle la question d es salaisons américaines,
et montre tous les a vanta ges que la ville du, Havre
tirait de çe commerce, et en tirerait ..encore;, si l’on
avait pu faire abroger ce décret Tuard, qui nous
fait perdre plusieiSF$ i aillions..
Exposant l’intérêt qiCa une ville maritime à la
suppression de la demi-prime à la construction
étrangère, il s’étonne de la voir consacrée par un
voté de son concurrent.
Il condamne également les agissements de M.
Siegfried, qui a voté 1 fr. 4{Fau lieu de I fr. 70,
comme prime à la marine à voiles.
Le citoyen Guillot déclare,* avoir toujours tenu
ses promesses, tant au Conseil municipal, qu’au
Conseil général*.et il s’engage à continuer à les
tenir si les électeurs lui font l’honneur de î’inves-
, tir de leur mandat. (Applaudissement prolongés).
Il traduira.les désirs de sa ville natale par des
propositions de loi, et, sans s’occuper des cla
meurs de la droite ou d’autres groupes, il montera
à la tribune pour dëfendëe les intérêts des élec
teurs havraàs, car ce sont des intérêts nationaux.
. Il s’engage, malgré les .pkiisanteries. d'une cer
taine presse locale à ce sujet, à venir chaque année
rendre compte à ses électeurs da son mandat. Bien.,
plus, chaque fois qu’une question importante se
présentera à la Chambre, il convoquera les élec
teurs intéressés, afin de consulter leurs intérêts.
Et malgré les attaques de certains journaux
journaux qui ne sont maintenant que des agences
financières. (Applaudissements répétés) — le.
corps électoral, en le nommant, peut être certain,
d’envoyer à la Chambre m républicain sincère*
dévoué aux intérêts.dn Havre et de la République,.
Le citoyen Denis.Guilkte termine alors ses. ex
plications par le cri de : Vive la République;, ré
pété par toute l'assistance'.
Les bravos éclatent de-toutes parts.
Un premier citoyen demande la parafer eîs pose
au candidat Guillot la question suivante
Si M. Siegfried se portait aux élections sénato
riales, aurait-il votre vote ?
Le citoyen Denis Guillotrépond immédiatement:
« Plusieurs candidats étant en présence, je
voterais pour celui qui présenterait le plus de
garanties pour la république et pour notre cité. »
Le citoyen Fischer prend ensuite la parole. Il
déclare que M. Siegfried n'ayant jamais rempli
ses engagements, il ne votera pas pour lui. Mais
il acclame la candidature dn citoyed Denis
Guillot, et engage les électeurs présents à faire
de même dansla journée du 2Q août.
Un autre citoyen, s’adressant aux travailleurs,
leur rappelle les troubles malheureux de Fourmies,
au sujet desquels M. Siegfried a voté pour le
sinistre Constans, Carmaux, où le même a voté
contre les ouvriers ; et les dernières affaires de
Paris où il a autorisé les poursuites contre les
étudiants ; il conclut en déclarant que tous les
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