Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-03-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 mars 1893 18 mars 1893
Description : 1893/03/18 (N73). 1893/03/18 (N73).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632737
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
I
2® Année— fi° 78 — Samedi 18 Mars 1898.
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 28 Yenlôsc An 101 — N° 78.
Réveil
HH é
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
mi DES ABONNEMENTS :
Le Havre....
Départements.
UN AN SIX MOIS
5 fr. 3 fr.
6 fr. 3 50
MANŒUVRES POLICIÈRES
On mène grand bruit, depuis une semaine,
de l’incident Cottu. La presse réactionnaire,
dont la principale préoccupation paraît être
de sauver Ch. de Lesseps et ses complices,
n’est pas loin de proposer Mme Cottu comme
une héroïne à mettre, dans nos fastes, au
même rang que Jeanne d’Arc.
Les débats de cette affaire démontrent qu’il
faut en rabattre. L’incident Cottu ne consti
tue pas autre chose, en réalité, qu’une diver
sion habile de la défense des panamistes,
intéressée à détourner des vrais coupables
l’attention publique.
Il faut reconnaître, toutefois, que si M.
Bourgeois a pu se disculper aux applaudisse
ments de la Chambre — ce qui est mince —
et avec l'approbation du pays, — ce qui vaut
mieux, — des accusations portées contre lui,
il reste au fond de toute cette aifaire une
intrigue policière que le gouvernement a
tolérée.
Il est en effet démontré que la police politi
que, au lieu de seconder l’œuvre de la jus
tice,. la contrarie trop souvent. Elle n’a pas
modifié ces mœurs déplorables qu’elle a con
tractées sous l’Empire. Il y a toujours des
agents provocateurs et des négociateurs lou
ches, comme au beau temps de Pietri.
Le gouvernement a supporté pendant quel
ques heures tout l’odieux qui s’attache aux
basses besognes d’une certaine police qu’on
l’accusait d’avoir encouragée. Sera-ce enfin
pour lui une leçon ? Comprendra-t-il que l’in
térêt de la République exige un changement
radical dans certaines institutions que les ré
gimes déchus nous ont malheureusement lé
guées et dont nous n’avons pas su nous débar
rasser ?
Il était écrit que ce-scandale de Panama
révélerait les vices essentiels de notre organi
sation sociale et politique. Il ressemble à ces
maladies qui, en s’attaquant à un organisme,
en*dénoncent tous les points faibles et en font
apparaître toutes les tares.
On savait déjà que la haute banque met
tait la main sur le pouvoir ; — qu’une partie
du monde politique était corruptible ; — que
la presse était en grande majorité prostituée
aux manieurs d’argent; — que le chantage
pouvait être pratiqué par des ministres.
On sait, aujourd’hui, que par la faute de
M. Ribot et de ses prédécesseurs au pouvoir,
inactifs par haine des réformes démocrati
ques, les contribuables paient une police
qui, dans certains cas, au lieu de rechercher
les crimes, cherche à en faire disparaître les
preuves. Cela vraiment est édifiant!
Et il y a des gens qui s’indignent et poussent
des cris d’orfraie quand on propose de mettre
ordre à tout cela, en rendant la magistrature
indépendante du pouvoir, et en assainissant
cette police qui dispose si arbitrairement de
la liberté et de l’honneur des citoyens !
Comment ne pas comprendre que la Répu
blique doit rompre sans hésiter avec ces tra
ditions du passé que le procès de Panama
met à nu dans toute leur impudeur ? Cet
effort vaut certes la peine d’être tenté.
Mais M. Ribot et ses collaborateurs sont-ils
bien à la hauteur d’une pareille tâche? Il
est permis d’en douter.
ADMINISTRATION & REDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL DU IIA VRE paraît le Samedi
SEMAINE POLITIQU
, FRANCE
#
La Chambre des Députés a terminé ia
discussion du projet de loi sur les Caisses d'épar
gne.
Parmi les dispositions principales de ce projet,
citons : la fixation à 1,500 francs comme maximum
de dépôt, et la limitation à 300 francs par quin
zaine ; la gestion de la fortune personnelle des
Caisses d’épargne, qui exclut le placement en
valeurs de commerce et celui en actions des socié
tés de constructions d’habitations à bon marché
mais autorise le placement en obligations de ces
sociétés.
La Chambre n’a pas admis l’art. 11, autorisant
les Caisses d'épargne libres.
★
* *
Le Panama, ou les incidents qui en sont la triste
conséquence, ont donné lieu à plusieurs questions
et interpellations, à la Chambre et au Sénat, dont,
faute de place, il ne nous est pas possible de rendre
compte ici.
Nous vivons sous un système de calomnie et de
dénonciation où éclate dans toute sa laideur, la
tactique des adversaires de la République, qui
consiste à discréditer tout ce qui est républicain.
Ils mènent contre la République une campagne
dont ils espèrent tirer les meilleurs résultats !
★
* *
C’est ainsi qu’une déposition de Mme Cottu, la
femme d’un des condamnés pour escroquerie pana-
miste, a amené la démission de M. Bourgeois,
comme ministre de la justice. Ne voulant pas res
ter sous le coup d’insinuations calomnieuses, il a
tenu à s’expliquer devant la Cour d’assises même
où la déposition avait eu lieu, ainsi qu’à la Cham
bre, pour protester contre les allégations dont il
avait été l’objet.
M. Bourgeois, après ces protestations, a con
senti, sur les instances de ses collègues, à repren
dre son portefeuille, parce que, a-t-il déclaré au
président du Conseil, il tenait à l’honneur de pou
voir répondre aux interpellations qui sont annon
cées.
* *
* * *
La Chambre a abordé la loi sur le traitement
des instituteurs, qu’elle a commencé mardi et qui
occupera plusieurs séances.
:k
* ¥
ALSACE-LORRAINE
On écrit de Mulhouse, au Temps :
« M.Rüdt, de Heidelberg, a fait, à Mulhouse, une
conférence sur la « nature comme éducatrice de
l’humanité ». Le commissaire de police chargé de
la surveillance de la salle a interrompu plusieurs
fois l’orateur, qui a parlé en termes peu respec
tueux des églises, des prêtres et de Dieu, et lui a
fait observer qu’il ne tolérerait pas d’allusion dé
daigneuse à une institution de l’Etat. Après M.
Rüdt, le socialiste Bueb a tenté de prendre la pa
role, mais comme il débutait par dire qu’aux yeux
de la police, le diable est une institution de l’Etat,
le commissaire a dissous la réunion.
Le Lieutenant de vaisseau SERVAN en 1878
Après que toute la presse française a suivi avec
tant d’intérêt, en passionnant les lecteurs sur
l’incident Servan-Pietsch, où le drapeau français
a été si énergiquement soutenu" par le sympathi
que commandant du paquebot transatlantique
Canada ,• nos concitoyens nous sauront gré de leur
relater l’anecdote suivante, qui retrace si glorieu
sement une page de la vie de l’ancien lieutenant de
vaisseau, alors qu’il était aux prises avec les Ca
naques, pendant l’insurrection de 1878. :
« On a raconté que M. Servan, commandant du
transatlantique français Canada avait été, autre
fois, le héros d’une aventure macabre.
« C’était au temps de l’insurrection canaque, en
1878. M, Servan, alors lieutenant de vaisseau,
entrant dans une hutte abandonnée avec le colo
nel Galli-Passebosc, et tous deux mourant de faim,
le Canaque qui leur servait à la fois de guide et
d’interprète leur fit remarquer, suspendues par des
fils à la toitüre, des espèces d’éponges desséchées
ajoutant, dans son langage mi-canaque, mi-fran
çais, que cela ferait un mets excellent. Rien d’au
tre à se mettre sous la dent, va pour la trouvaille
du Canaque.' Les deux officiers firent un repas
succulent, ^fs s’en félicitaient encore le lende
main, quand on leur apprit que ce mets délicieux,
c’était tout simplementdes cervelles humaines.
« Le conteur de l’anecdote ajoutait que cin
quante coups de bâton furent administrés au
Canaque, cause de tout le mal ; mais la digestion
des deux officiers était achevée depuis longtemps,
et il n’y avait plus, justice faite, qu’à prendre son
£ arti de cet acte de cannibalisme involontaire.
l’anecdote eut du succès ; elle n’avait que le
tort d’être inexacte. M. Servan vient de la dé
mentir. Il fréquente dans quelques salons pari
siens, dont il serait fâché que la porte se fermât
devant son anthropophagie. Il n'a jamais mangé,
et il demande qu’on le redise, si peu que ce fût de
cervelle humaine.
« Mais il s’en fallut de peu, par contre, que sa
propre cervelle et tout le reste de sa personne fut
mangé par les Canaques. Il commandait à Canala,
sur la côte ,nord-est de la Nouvelle-Calédonie,
quand éclata brusquement l’insurrection. Bientôt,
toute la circonscription de Bouloupari, au sud-est
de Canala et entre Canala et Nouméa, était en
pleine révolte. Uaraï, qui fait face, sur la côte sud,
à Canala, était menacé. On se demandait si les
tribus même, qui n’étaient point encore ouverte
ment contre nous, n’avaient pas, comme les autres,
contribué au massacre des colons. Les tribus de
l’arrondissement de Canala, notamment, étaient
hésitantes. A tout prix, il fallait les empêcher de
passer à la révolte.
« Le lieutenant de vaisseau Servan prit une
initiative hardie. Il fait appeler les chefs, leur dit
les massacres de colons et qu’il compte sur eux
pour châtier les coupables, puis il leur donne
rendez-vous pour le soir à huit heures et les
congédie. A l’heure dite, il part à cheval, suivi
seulement d’un domestique néo hébridais ; il
joint les Canaques au rendez-vous. Ils sont là 400,
en tenue de guerre et armés, tous dans une
agitation extraordinaire : que vont-ils faire ? Un
officier français est à leur disposition, s’empa
reront-ils de sa personne ou marcheront-ils avec
lui contre les insurgés ? Servan, impassible, feint
de ne rien voir, de ne rien entendre. On se met en
marche. La nuit se passe. Au matin, la question
se pose de nouveau aux tribus toujours prêtes à
la révolte et cependant encore indécises. Un des
chefs, Nondo, est pour la révolte : vont-ils tuer
Servan ?
« Leur résolution semble prise; Nondo a le geste
menaçant. Servan le prévient, marche à lui, et
avec un sourire : —Tiens, lui dit-il, je te donne
ma carabine. — A moi ? dit le sauvage. — Oui, à
toi. Si nous combattons ensemble, c’est un cadeau
que je t’aurai fait ; si au contraire, tu me tues,
comme tu parais en avoir l’intention, tu ne pour
ras pas te vanter de me l’avoir prise. » Nondo est
à la fois étonné et flatté ; la surprise se change
bientôt chez les Canaques en admiration. Ils
étaient séduits, conquis, et durant toute la cam
pagne, ils furent sous la direction de fidèles, et
utiles auxiliaires.
« Servan jouait là sa vie, et il la jouait dans des
conditions que n’eussent certes pas aussi froide
ment envisagées tous les hommes. On va à l’enne
mi sans peur, quand on sait n’avoir à affronter
que des sabres, des baïonnettes ou des balles. Les
Canaques étaient des ennemis entre les mains
desquels on trouvait une mort d’autre sorte. Ils ne
se contentaient pas de tuer, ils mutilaient avec
rage, affreusement, en vrais sauvages que toute
leur férocité native ressaisit .et enfièvre, et après
avoir été assommé, taillé, dépecé, l’ennemi tué
par eux pouvait encore être mangé. Pour Servan,
le péril était tel que le colonel Galli Passebosc
avait demandé* au gouverneur de retirer à l’auda
cieux officier l’autorisation de tenter ce qu’il re
gardait comme une héroïque folie. Tout autre
peut-être eut échoué.
« L’audace, le calme, le sang-froid de Servan
réussirent, et si la campagne eut le résultat que
l’on sait, si l’insurrection fut arrêtée, puis vaincue
définitivement, c’est beaucoup, c’est surtout peut-
être à son coup d’audace, à l’autorité qu’il lui va
lut sur les tribus de Canala, qu’on le doit. M. Ser
van avait alors trente ans.
« Servan est Lorrain, a écrit le commandant
Rivière dans ses « Souvenirs de la Nouvelle-Calé
donie ». C’est une forte tête, aux cheveux coupés
ras sur un corps qui a ses proportions exactes de
résistance et de vigueur. L’àme obstinée a là ses
auxiliaires complets.
« On a vu, par la ferme volonté qu’il eut d’obte
nir raison de l’insulte de l’Allemand, que M. Ser
van, doublement patriote, et comme Français et
comme Lorrain n’a rien perdu en 1893 de l’obsti
nation froide et réfléchie dont il fit preuve en 1878.
Les traits d’héroïsme ne sont certes pas choses
rares dans notre armée et dans notre marine.
Celui-là date de quinze ans, il était bon à rappe
ler ».
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
RÉUNION DES OUVRIERS MÉTALLURGISTES
AU CERCLE FRANKLIN
RAPPORT DE M. MONSALUÉ.
(Suite)
La sociologie est une science qui ne nous esfc
pas familière et nous pouvons bien Ta vouer sans
honte.
Pourquoi ne pas avouer notre ignorance d’une
chose qui ne nous a pas été enseignée, et qui se
rattache à des connaissances très compliquées sur
toutes les opérations industrielles, commerciales
et politiques, en un mot sur toutes les conditions
d’existence de toutes les fonctions sociales.
II n’entre nullement dans notre pensée en formu
lant ces critiques, de déconsidérer les hommes dé
voués, qui sacrifient leur temps et leur repos à ia
recherche des améliorations en faveur de la classe
ouvrière, non, mais simplement d’indiquer que le
mode adopté par nous, jusqu’à ce jour, nous est
préjudiciable et qu’il doit être abandonné, car nous
faisons fausse route. Parce que L’on n’a pas pris
la peine d’examiner les principes sur lesquels l’on
s’appuie avec la meilleure intention du monde et
un réel courage, on va à l’encontre du but qu’on
se propose, et nul ne s’en aperçoit.
C’est, qu’en général, l’homme agit plus qu’il ne
pense, et les groupements ouvriers se composent
surtout d’hommes d’action.
Chacun dirige sa conduite d’après des opinions
personnelles, antérieurement acquises, et le plus
souvent, d’après des idées ayant cours dans le
groupe dont il fait partie, et qu’il accepte comme
un mot d’ordre sans les discuter.
Cette attitude serait irréprochable, s’il y avait
des principes unanimement acceptés, dont il n’y
aurait qu’à discuter l’application ; malheureuse
ment, il n’en est pas ainsi, et les divergences sont
surtout des divergences de principe.
Pour rallier les cœurs, il faut donc rallier les
esprits ; c’est là ce qui justifie la très grande im
portance des fonctions intellectuelles dans la vie
sociale.
Toute société résulte du concours des activités
particulières au bien général ; cüacun fait sa par
tie dans une sorte de concert, et il la fait d’autant
mieux que sa participation est volontaire et plus
éclairée.
Pour que le concours soit volontaire il faut deux
choses, d’abord que l’on tienne avant tout à vivre
ensemble, et par conséquent que l’on soit disposé
à se faire des concessions réciproques ; ensuite que
l’on puisse s’entendre sur les conditions qu’im
posent à chacun cette existence collective.
En d’autres termes, il faut qu’il y ait un moyen
de rallier les hommes et de régler la condition de
chacun
, Le grand danger pour nous, travailleurs, c’est
T absence d’opinions communes, de règlement mo
ral, servant de contre-poids aux perturbations
que provoque cet accroissement de la puissance
envahissante et sans frein de l’industrialisme, et •
du pouvoir toujours croissant de la banque, qui
dispose aujourd’hui, à son gré, de tout l’occident.
Ce qu’il nous faut organiser dans nos syndicats,
et au plus tôt, c’est précisément l’étude des diverses
écoles socialistes, aborder franchement l’examen
de nos institutions sociales, qui dérivent toutes
des régimes monarchiques déchus et irrémédia
blement condamnés à disparaître. Il y a pour nous
un intérêt capital à organiser, à faciliter par un
enseignement préalable, le fonctionnement de
l’opinion publique, pour faire contre-poids à leur
habileté économique et industrielle qui vient jeter
le trouble et le découragement aussi bien dans les
familles que chez les individus. Et cela, malgré
les immenses progrès accomplis par l’outillage
mécanique, par la richesse financière, malgré les
immenses capitaux accumulés.
Il y a dans ce phénomène la démonstration
frappante, que la richesse qui est sociale dans sa
source, dans son origine, est loin de recevoir dans
son application une destination sociale, qui tout
en respectant l’indépendance de tous, permette le
libre développement de la famille, et l’amélioration
de la situation des travailleurs. Loin de là, au
contraire, une des plus graves perturbations
qu’engendre l’accroissement sans frein de la puis
sance financière et industrielle est celle qui amène
la dislocation, la dissolution de la famille du prolé
tariat, cette institution fondamentale de toute
société organisée ; car la formation de la famille
a un double but : la satisfaction des intérêts per
sonnels qu’elle purifie, et le développement des
intérêts bienveillants et affectueux ; c’est là le
problème moral, résolu par la famille.
Il y a là une autre fonction, qui est accomplie
par la famille ; c’est le ralliement des hommes
entre eux, établissant ainsi son rôle politique ; la
famille est aussi la soqrce des plus nobles senti
ments de l’individu, du règlement moral de chacun
des membres de cette famille.
Le foyer domestique est le milieu où naissent
et s’élèvent, dans les meilleures conditions, les
citoyens ralliés entre eux, par les mêmes mœurs,
par les mêmes coutumes, enfin, par les rapports
sociaux de tous les jours ; c’est donc le ralliement
T
2® Année— fi° 78 — Samedi 18 Mars 1898.
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 28 Yenlôsc An 101 — N° 78.
Réveil
HH é
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
mi DES ABONNEMENTS :
Le Havre....
Départements.
UN AN SIX MOIS
5 fr. 3 fr.
6 fr. 3 50
MANŒUVRES POLICIÈRES
On mène grand bruit, depuis une semaine,
de l’incident Cottu. La presse réactionnaire,
dont la principale préoccupation paraît être
de sauver Ch. de Lesseps et ses complices,
n’est pas loin de proposer Mme Cottu comme
une héroïne à mettre, dans nos fastes, au
même rang que Jeanne d’Arc.
Les débats de cette affaire démontrent qu’il
faut en rabattre. L’incident Cottu ne consti
tue pas autre chose, en réalité, qu’une diver
sion habile de la défense des panamistes,
intéressée à détourner des vrais coupables
l’attention publique.
Il faut reconnaître, toutefois, que si M.
Bourgeois a pu se disculper aux applaudisse
ments de la Chambre — ce qui est mince —
et avec l'approbation du pays, — ce qui vaut
mieux, — des accusations portées contre lui,
il reste au fond de toute cette aifaire une
intrigue policière que le gouvernement a
tolérée.
Il est en effet démontré que la police politi
que, au lieu de seconder l’œuvre de la jus
tice,. la contrarie trop souvent. Elle n’a pas
modifié ces mœurs déplorables qu’elle a con
tractées sous l’Empire. Il y a toujours des
agents provocateurs et des négociateurs lou
ches, comme au beau temps de Pietri.
Le gouvernement a supporté pendant quel
ques heures tout l’odieux qui s’attache aux
basses besognes d’une certaine police qu’on
l’accusait d’avoir encouragée. Sera-ce enfin
pour lui une leçon ? Comprendra-t-il que l’in
térêt de la République exige un changement
radical dans certaines institutions que les ré
gimes déchus nous ont malheureusement lé
guées et dont nous n’avons pas su nous débar
rasser ?
Il était écrit que ce-scandale de Panama
révélerait les vices essentiels de notre organi
sation sociale et politique. Il ressemble à ces
maladies qui, en s’attaquant à un organisme,
en*dénoncent tous les points faibles et en font
apparaître toutes les tares.
On savait déjà que la haute banque met
tait la main sur le pouvoir ; — qu’une partie
du monde politique était corruptible ; — que
la presse était en grande majorité prostituée
aux manieurs d’argent; — que le chantage
pouvait être pratiqué par des ministres.
On sait, aujourd’hui, que par la faute de
M. Ribot et de ses prédécesseurs au pouvoir,
inactifs par haine des réformes démocrati
ques, les contribuables paient une police
qui, dans certains cas, au lieu de rechercher
les crimes, cherche à en faire disparaître les
preuves. Cela vraiment est édifiant!
Et il y a des gens qui s’indignent et poussent
des cris d’orfraie quand on propose de mettre
ordre à tout cela, en rendant la magistrature
indépendante du pouvoir, et en assainissant
cette police qui dispose si arbitrairement de
la liberté et de l’honneur des citoyens !
Comment ne pas comprendre que la Répu
blique doit rompre sans hésiter avec ces tra
ditions du passé que le procès de Panama
met à nu dans toute leur impudeur ? Cet
effort vaut certes la peine d’être tenté.
Mais M. Ribot et ses collaborateurs sont-ils
bien à la hauteur d’une pareille tâche? Il
est permis d’en douter.
ADMINISTRATION & REDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉ VE IL DU IIA VRE paraît le Samedi
SEMAINE POLITIQU
, FRANCE
#
La Chambre des Députés a terminé ia
discussion du projet de loi sur les Caisses d'épar
gne.
Parmi les dispositions principales de ce projet,
citons : la fixation à 1,500 francs comme maximum
de dépôt, et la limitation à 300 francs par quin
zaine ; la gestion de la fortune personnelle des
Caisses d’épargne, qui exclut le placement en
valeurs de commerce et celui en actions des socié
tés de constructions d’habitations à bon marché
mais autorise le placement en obligations de ces
sociétés.
La Chambre n’a pas admis l’art. 11, autorisant
les Caisses d'épargne libres.
★
* *
Le Panama, ou les incidents qui en sont la triste
conséquence, ont donné lieu à plusieurs questions
et interpellations, à la Chambre et au Sénat, dont,
faute de place, il ne nous est pas possible de rendre
compte ici.
Nous vivons sous un système de calomnie et de
dénonciation où éclate dans toute sa laideur, la
tactique des adversaires de la République, qui
consiste à discréditer tout ce qui est républicain.
Ils mènent contre la République une campagne
dont ils espèrent tirer les meilleurs résultats !
★
* *
C’est ainsi qu’une déposition de Mme Cottu, la
femme d’un des condamnés pour escroquerie pana-
miste, a amené la démission de M. Bourgeois,
comme ministre de la justice. Ne voulant pas res
ter sous le coup d’insinuations calomnieuses, il a
tenu à s’expliquer devant la Cour d’assises même
où la déposition avait eu lieu, ainsi qu’à la Cham
bre, pour protester contre les allégations dont il
avait été l’objet.
M. Bourgeois, après ces protestations, a con
senti, sur les instances de ses collègues, à repren
dre son portefeuille, parce que, a-t-il déclaré au
président du Conseil, il tenait à l’honneur de pou
voir répondre aux interpellations qui sont annon
cées.
* *
* * *
La Chambre a abordé la loi sur le traitement
des instituteurs, qu’elle a commencé mardi et qui
occupera plusieurs séances.
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ALSACE-LORRAINE
On écrit de Mulhouse, au Temps :
« M.Rüdt, de Heidelberg, a fait, à Mulhouse, une
conférence sur la « nature comme éducatrice de
l’humanité ». Le commissaire de police chargé de
la surveillance de la salle a interrompu plusieurs
fois l’orateur, qui a parlé en termes peu respec
tueux des églises, des prêtres et de Dieu, et lui a
fait observer qu’il ne tolérerait pas d’allusion dé
daigneuse à une institution de l’Etat. Après M.
Rüdt, le socialiste Bueb a tenté de prendre la pa
role, mais comme il débutait par dire qu’aux yeux
de la police, le diable est une institution de l’Etat,
le commissaire a dissous la réunion.
Le Lieutenant de vaisseau SERVAN en 1878
Après que toute la presse française a suivi avec
tant d’intérêt, en passionnant les lecteurs sur
l’incident Servan-Pietsch, où le drapeau français
a été si énergiquement soutenu" par le sympathi
que commandant du paquebot transatlantique
Canada ,• nos concitoyens nous sauront gré de leur
relater l’anecdote suivante, qui retrace si glorieu
sement une page de la vie de l’ancien lieutenant de
vaisseau, alors qu’il était aux prises avec les Ca
naques, pendant l’insurrection de 1878. :
« On a raconté que M. Servan, commandant du
transatlantique français Canada avait été, autre
fois, le héros d’une aventure macabre.
« C’était au temps de l’insurrection canaque, en
1878. M, Servan, alors lieutenant de vaisseau,
entrant dans une hutte abandonnée avec le colo
nel Galli-Passebosc, et tous deux mourant de faim,
le Canaque qui leur servait à la fois de guide et
d’interprète leur fit remarquer, suspendues par des
fils à la toitüre, des espèces d’éponges desséchées
ajoutant, dans son langage mi-canaque, mi-fran
çais, que cela ferait un mets excellent. Rien d’au
tre à se mettre sous la dent, va pour la trouvaille
du Canaque.' Les deux officiers firent un repas
succulent, ^fs s’en félicitaient encore le lende
main, quand on leur apprit que ce mets délicieux,
c’était tout simplementdes cervelles humaines.
« Le conteur de l’anecdote ajoutait que cin
quante coups de bâton furent administrés au
Canaque, cause de tout le mal ; mais la digestion
des deux officiers était achevée depuis longtemps,
et il n’y avait plus, justice faite, qu’à prendre son
£ arti de cet acte de cannibalisme involontaire.
l’anecdote eut du succès ; elle n’avait que le
tort d’être inexacte. M. Servan vient de la dé
mentir. Il fréquente dans quelques salons pari
siens, dont il serait fâché que la porte se fermât
devant son anthropophagie. Il n'a jamais mangé,
et il demande qu’on le redise, si peu que ce fût de
cervelle humaine.
« Mais il s’en fallut de peu, par contre, que sa
propre cervelle et tout le reste de sa personne fut
mangé par les Canaques. Il commandait à Canala,
sur la côte ,nord-est de la Nouvelle-Calédonie,
quand éclata brusquement l’insurrection. Bientôt,
toute la circonscription de Bouloupari, au sud-est
de Canala et entre Canala et Nouméa, était en
pleine révolte. Uaraï, qui fait face, sur la côte sud,
à Canala, était menacé. On se demandait si les
tribus même, qui n’étaient point encore ouverte
ment contre nous, n’avaient pas, comme les autres,
contribué au massacre des colons. Les tribus de
l’arrondissement de Canala, notamment, étaient
hésitantes. A tout prix, il fallait les empêcher de
passer à la révolte.
« Le lieutenant de vaisseau Servan prit une
initiative hardie. Il fait appeler les chefs, leur dit
les massacres de colons et qu’il compte sur eux
pour châtier les coupables, puis il leur donne
rendez-vous pour le soir à huit heures et les
congédie. A l’heure dite, il part à cheval, suivi
seulement d’un domestique néo hébridais ; il
joint les Canaques au rendez-vous. Ils sont là 400,
en tenue de guerre et armés, tous dans une
agitation extraordinaire : que vont-ils faire ? Un
officier français est à leur disposition, s’empa
reront-ils de sa personne ou marcheront-ils avec
lui contre les insurgés ? Servan, impassible, feint
de ne rien voir, de ne rien entendre. On se met en
marche. La nuit se passe. Au matin, la question
se pose de nouveau aux tribus toujours prêtes à
la révolte et cependant encore indécises. Un des
chefs, Nondo, est pour la révolte : vont-ils tuer
Servan ?
« Leur résolution semble prise; Nondo a le geste
menaçant. Servan le prévient, marche à lui, et
avec un sourire : —Tiens, lui dit-il, je te donne
ma carabine. — A moi ? dit le sauvage. — Oui, à
toi. Si nous combattons ensemble, c’est un cadeau
que je t’aurai fait ; si au contraire, tu me tues,
comme tu parais en avoir l’intention, tu ne pour
ras pas te vanter de me l’avoir prise. » Nondo est
à la fois étonné et flatté ; la surprise se change
bientôt chez les Canaques en admiration. Ils
étaient séduits, conquis, et durant toute la cam
pagne, ils furent sous la direction de fidèles, et
utiles auxiliaires.
« Servan jouait là sa vie, et il la jouait dans des
conditions que n’eussent certes pas aussi froide
ment envisagées tous les hommes. On va à l’enne
mi sans peur, quand on sait n’avoir à affronter
que des sabres, des baïonnettes ou des balles. Les
Canaques étaient des ennemis entre les mains
desquels on trouvait une mort d’autre sorte. Ils ne
se contentaient pas de tuer, ils mutilaient avec
rage, affreusement, en vrais sauvages que toute
leur férocité native ressaisit .et enfièvre, et après
avoir été assommé, taillé, dépecé, l’ennemi tué
par eux pouvait encore être mangé. Pour Servan,
le péril était tel que le colonel Galli Passebosc
avait demandé* au gouverneur de retirer à l’auda
cieux officier l’autorisation de tenter ce qu’il re
gardait comme une héroïque folie. Tout autre
peut-être eut échoué.
« L’audace, le calme, le sang-froid de Servan
réussirent, et si la campagne eut le résultat que
l’on sait, si l’insurrection fut arrêtée, puis vaincue
définitivement, c’est beaucoup, c’est surtout peut-
être à son coup d’audace, à l’autorité qu’il lui va
lut sur les tribus de Canala, qu’on le doit. M. Ser
van avait alors trente ans.
« Servan est Lorrain, a écrit le commandant
Rivière dans ses « Souvenirs de la Nouvelle-Calé
donie ». C’est une forte tête, aux cheveux coupés
ras sur un corps qui a ses proportions exactes de
résistance et de vigueur. L’àme obstinée a là ses
auxiliaires complets.
« On a vu, par la ferme volonté qu’il eut d’obte
nir raison de l’insulte de l’Allemand, que M. Ser
van, doublement patriote, et comme Français et
comme Lorrain n’a rien perdu en 1893 de l’obsti
nation froide et réfléchie dont il fit preuve en 1878.
Les traits d’héroïsme ne sont certes pas choses
rares dans notre armée et dans notre marine.
Celui-là date de quinze ans, il était bon à rappe
ler ».
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
RÉUNION DES OUVRIERS MÉTALLURGISTES
AU CERCLE FRANKLIN
RAPPORT DE M. MONSALUÉ.
(Suite)
La sociologie est une science qui ne nous esfc
pas familière et nous pouvons bien Ta vouer sans
honte.
Pourquoi ne pas avouer notre ignorance d’une
chose qui ne nous a pas été enseignée, et qui se
rattache à des connaissances très compliquées sur
toutes les opérations industrielles, commerciales
et politiques, en un mot sur toutes les conditions
d’existence de toutes les fonctions sociales.
II n’entre nullement dans notre pensée en formu
lant ces critiques, de déconsidérer les hommes dé
voués, qui sacrifient leur temps et leur repos à ia
recherche des améliorations en faveur de la classe
ouvrière, non, mais simplement d’indiquer que le
mode adopté par nous, jusqu’à ce jour, nous est
préjudiciable et qu’il doit être abandonné, car nous
faisons fausse route. Parce que L’on n’a pas pris
la peine d’examiner les principes sur lesquels l’on
s’appuie avec la meilleure intention du monde et
un réel courage, on va à l’encontre du but qu’on
se propose, et nul ne s’en aperçoit.
C’est, qu’en général, l’homme agit plus qu’il ne
pense, et les groupements ouvriers se composent
surtout d’hommes d’action.
Chacun dirige sa conduite d’après des opinions
personnelles, antérieurement acquises, et le plus
souvent, d’après des idées ayant cours dans le
groupe dont il fait partie, et qu’il accepte comme
un mot d’ordre sans les discuter.
Cette attitude serait irréprochable, s’il y avait
des principes unanimement acceptés, dont il n’y
aurait qu’à discuter l’application ; malheureuse
ment, il n’en est pas ainsi, et les divergences sont
surtout des divergences de principe.
Pour rallier les cœurs, il faut donc rallier les
esprits ; c’est là ce qui justifie la très grande im
portance des fonctions intellectuelles dans la vie
sociale.
Toute société résulte du concours des activités
particulières au bien général ; cüacun fait sa par
tie dans une sorte de concert, et il la fait d’autant
mieux que sa participation est volontaire et plus
éclairée.
Pour que le concours soit volontaire il faut deux
choses, d’abord que l’on tienne avant tout à vivre
ensemble, et par conséquent que l’on soit disposé
à se faire des concessions réciproques ; ensuite que
l’on puisse s’entendre sur les conditions qu’im
posent à chacun cette existence collective.
En d’autres termes, il faut qu’il y ait un moyen
de rallier les hommes et de régler la condition de
chacun
, Le grand danger pour nous, travailleurs, c’est
T absence d’opinions communes, de règlement mo
ral, servant de contre-poids aux perturbations
que provoque cet accroissement de la puissance
envahissante et sans frein de l’industrialisme, et •
du pouvoir toujours croissant de la banque, qui
dispose aujourd’hui, à son gré, de tout l’occident.
Ce qu’il nous faut organiser dans nos syndicats,
et au plus tôt, c’est précisément l’étude des diverses
écoles socialistes, aborder franchement l’examen
de nos institutions sociales, qui dérivent toutes
des régimes monarchiques déchus et irrémédia
blement condamnés à disparaître. Il y a pour nous
un intérêt capital à organiser, à faciliter par un
enseignement préalable, le fonctionnement de
l’opinion publique, pour faire contre-poids à leur
habileté économique et industrielle qui vient jeter
le trouble et le découragement aussi bien dans les
familles que chez les individus. Et cela, malgré
les immenses progrès accomplis par l’outillage
mécanique, par la richesse financière, malgré les
immenses capitaux accumulés.
Il y a dans ce phénomène la démonstration
frappante, que la richesse qui est sociale dans sa
source, dans son origine, est loin de recevoir dans
son application une destination sociale, qui tout
en respectant l’indépendance de tous, permette le
libre développement de la famille, et l’amélioration
de la situation des travailleurs. Loin de là, au
contraire, une des plus graves perturbations
qu’engendre l’accroissement sans frein de la puis
sance financière et industrielle est celle qui amène
la dislocation, la dissolution de la famille du prolé
tariat, cette institution fondamentale de toute
société organisée ; car la formation de la famille
a un double but : la satisfaction des intérêts per
sonnels qu’elle purifie, et le développement des
intérêts bienveillants et affectueux ; c’est là le
problème moral, résolu par la famille.
Il y a là une autre fonction, qui est accomplie
par la famille ; c’est le ralliement des hommes
entre eux, établissant ainsi son rôle politique ; la
famille est aussi la soqrce des plus nobles senti
ments de l’individu, du règlement moral de chacun
des membres de cette famille.
Le foyer domestique est le milieu où naissent
et s’élèvent, dans les meilleures conditions, les
citoyens ralliés entre eux, par les mêmes mœurs,
par les mêmes coutumes, enfin, par les rapports
sociaux de tous les jours ; c’est donc le ralliement
T
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