Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-07-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juillet 1892 09 juillet 1892
Description : 1892/07/09 (N40). 1892/07/09 (N40).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632418
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
P
I re Année — N° 40 — Samedi 9 Juillet 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
1" Année — 21
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
A NOS ABONNÉS
L’Administration du “ RÉVEIL ”, a
l’honneur d’informer ses abonnés nou
veaux, que l’encaissement de leur sous
cription sera opéré par les soins de la
poste, dans le courant du mois de juillet.
Ceux de nos abonnés qui désireraient
effectuer leur versement dans nos bu
reaux, sont priés de le faire avant le 15
juillet. Le prix de l’abonnement est de 3 fr.
Les Elections Cantonales
Nous trouvions étrange, il y a quelques
jours, l’inaction du corps électoral à l’appro
che des élections cantonales, et nous émet
tions le vœu que la consultation politique qui
doit avoir lieu le 31 juillet fût précédée d’un
débat public.
L’inertie dont les électeurs ont fait preuve
dans le mois qui a précédé les élections muni
cipales et qui a donné lieu à une élaboration
hâtive de la liste et aux incidents que l’on sait,
aurait dû servir de leçon aux électeurs. Il
paraît qu’il n'en est rien. On se croise les bras
comme naguère, quitte à batailler dans les
trois ou quatre jours qui précéderont le scru
tin, ce qui peut sembler insuffisant.
On sait que trois conseillers généraux sont
à renouveler, MM. Rispal, Fauvel etRœderer,
ainsi que trois conseillers d’arrondissement :
MM. Paisant, Cheuret et Odinet.
Jusqu’à ce jour deux élus seulement de la
série sortante ont rendu compte de leur man
dat : ce sont les représentants du 4 e canton,
MM. Fauvel et Cheuret. En ce qui les con
cerne, on sait à quoi s'en tenir. On connaît,
non-seulement leurs votes et l’explication
qu’ils en ont dbnnée, on connaît clairement
leurs tendances politiques et l’orientation de
leurs idées. C’est très bien. Mais que font les
autres ?
Croit-on qu’il soit indifférent à nos conci
toyens de savoir ce qui va se passer dans les
2 e et 5 e cantons? N’y a-t-il pas notamment
des explications à fournir dans le 2 e canton
par M. Rispal pour son attitude en 1891 dans
la candidature Rouland si maladroitement
lancée par lui ? Ne deinandera-t-on pas aussi
àM. Paisant s’il a fait taire ses espérances
relativement à un siège qu’à maintes reprises
il a déclaré ambitionner au conseil général?
Ce n’est pas que nous ayons la prétention
d’indiquer dès à présent aux électeurs le
devoir qui leur incombe dans le 2 e canton ni
dans tout autre. Mais nous préférerions une
agitation électorale, quelle qu’elle fût, et
surtout des déclarations nettes et loyales, à
cette attitude expectante, qui si elle se pro
longe davantage, n’aboutira qu’à des malen
tendus, à des mécomptes et peuUêtre aussi
aux manœuvres de la dernière heure.
Aux électeurs d’aviser.
_____ ——-———•—■—■—
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — Un grand débat
■s’est engagé à la Chambre au sujet des crédits de
la marine. MM. Lockroy, Brisson, de La Ferron-
nays, Godefroy Cavaignac, ministre de la marine,
Thomson, rapporteur, Clémenceau, Burdeau y
ont pris la parole, et l’ensemble du projet a été
adopté par fc 431 voix contre 23.
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE C A SI MIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
* -
¥ ¥
Cette discussion avait interrompu, pendant trois
jours, celle du renouvellement du privilège de la
Banque de France, qui a été reprise par un sub
stantiel discours de M. Germain, et un autre de
M. Rouvier ; puis la discussion s’est animée ;
M. Dumay a parlé, M. Pelletan a répondu à MM.
Burdeau et Rouvier ; M. Burdeau a essayé de ré
futer les arguments financiers de M. Pelletan, —
après quoi, la discussion générale a été close. —
La Chambre passera prochainement à l’examen
des articles.
★
¥ ¥
Le Sénat. — Le Sénat a discuté, dans sa
séance du 4 juillet, en deuxième délibération, le
projet de loi concernant l’hygiène et la sécurité
des travailleurs dans les établissements indus
triels.
Après un débat assez court, l’ensemble de la loi
a été adopté.
A
¥ ¥
Le lendemain 5 juillet, le Sénat a délibéré, en
première lecture, sur la proposition de loi, adop
tée par la Chambre des députés, ayant pour objet
de réprimer les atteintes portées à l’exercice des
droits reconnus par la loi du 21 mars i884 aux
syndicats professionnels.
On se souvient que c’est le projet qui porte le
nom de proposition Bovier-Lapierre.
La commission du Sénat en demandait le rejet,
comme favorisant spécialement et uniquement les
syndicats ouvriers sans donner aux patrons de
garanties de réciprocité.
M. René Goblet a présenté un contre-projet ; il
a pensé que la proposition adoptée par la Chambre
des Députés devrait être non pas purement rejetée,
mais modifiée, car il y a quelque chose à faire ;
il a donc demandé le renvoi de sa contre-proposi
tion à la commission, ce qui a été appuyé par M.
Tolain et le garde des sceaux et accepté finale
ment par le Sénat, à la majorité de 144 voix
contre 99.
Voici le texte de l’amendement de M. René Go
blet, qui, dans l’esprit de son auteur, doit, non
pas remplacer ou compléter la proposition Bovier-
Lapierre, mais être ajouté à la loi générale de
1884 sur les syndicats professionnels :
« Ceux qui, par voies de fait ou menace, priva
tion d’emploi ou refus concerté de travail, auront
porté atteinte au libre exercice des droits résul
tant pour les ouvriers et patrons de la loi du 21
mars 1884 sur les syndicats professionnels, seront
punis d’un emprisonnement de six jours à un mois
et d’une amende de 16 à 200 francs ou de l’une de
ces deux peines seulement.
« Seront punis des mêmes peines ceux qui, par
voie d’interdictions générales affichées dans les
ateliers, auront déclaré refuser d’employer des
ouvriers syndiqués ou non-syndiqués. »
*
¥ ¥
La Patente des Grands Magasins. —
La Commission des Patentes vient de prendre les
décisions suivantes. Elle a établi dix-neuf spécia
lités générales, au lieu de dix proposées par la
direction des contributions. Les droits sont fixés
comme suit :
Pour les magasins occupant moins de 50 em
ployés, le droit fixe sera de 200 francs, quel que
soit le nombre de spécialités. De 50 à 100 emplo
yés, il sera de 100 francs par spécialité. De 100 à
200 employés, il sera de 200 francs par spécialité.
De 200 à 300 employés, il sera de 400 francs par
spécialité. De 300 à 600 employés, il sera de 1,000
francs par spécialité. De 1,500 à 1,800 employés,
il sera de 1,500 francs par spécialité. De 1,800 à
2,100 employés, il sera de 20,000 francs par spé
cialité. Au-dessus de 2,100 employés, il sera de
30,000 francs par spécialité.
A
¥ ¥
Elections cantonales. —- Le Journal offi
ciel publie le décret fixant au dimanche 31 Juillet
1892, la date des élections pour le renouvellement
de la première série sortante des Conseils géné
raux et des conseillers d’arrondissement, dans
les départements autres que celui de la Seine.
Le même jour, auront lieu les élections pour le
renouvellement de la première série sortante des
Conseils d’arrondissement du département de la
Seine.
Le scrutin ne durera qu’un seul jour ; il sera
ouvert à sept heures du matin et clos à six heures
du soir.
En cas de ballottage, le deuxième tour de
scrutin aura lieu le dimanche 7 août.
★
¥ ¥
Le Journal officiel , du 7 juillet, publie un
arrêté nommant une commission chargée de
rechercher les bases du réglement d’administra
tion publique, relatif à la comptabilité des fabri
ques et consistoires. On sait que l’article 78 de
la loi des finances du 26 janvier 1892, porte qu’à
partir du 1 er janvier 1893, les comptes et budgets
des fabriques et' consistoires seront soumis à
toutes les règles de la comptabilité des autres
établissements publics.
La commission qui vient d’être nommée aura
une besogne vraiment utile à accomplir. La
comptabilité des fabriques et consistoires est la
chose la plus bizarre que l’on puisse imaginer ;
et si cette commission est à la hauteur de ce
qu’il y aura à faire, elle rendra un véritable service
à ceux qui ont à s’occuper de ces budgets — les
Conseils municipaux, notamment. Et —chose qui
surprendra beaucoup de gens, peut-être — l’ab
sence de toute règle de comptabilité est plus
grande encore chez les protestants que chez
les catholiques ! Chez ces .derniers, il existe des
formules imprimées qui guident mais qui ont le
tort de ne plus marcher d’accord avec l’esprit de
la nouvelle loi municipale ; ‘chez les autres, il n’y
a rien... que la prétention de toucher toujours et
quand même des subventions municipales et
départementales.
A ce propos, nous appelons l’attention de nos
conseillers municipaux sur l’arrêté que nous
venons de mentionner ; il prouve que la Chambre
s’est émue des agissements du monde des églises en
questions de comptabilité, et nous pensons que
nos édiles devront être aussi stricts que possible
dans l’examen des comptes et budgets qui leur
sont soumis pour avis.
ALSACE-LORRAINE
Dimanche dernier a eu lieu en Alsace-Lor
raine, l’application de la loi sur le repos du
dimanche. Dans toute l’étendue de cette province
il a été impossible de trouver à acheter quelque
chose, à partir de midi.
ANGLETERRE
Des élections à la Chambre de Commerce ont
lieu en Angleterre. D’après les renseignements
que nous possédons jusqu’à ce jour, les Gladsto-
niens gagnent du terrain. Parmi les vaincus, on
cite l’explorateur Stanley, unioniste.
ITALIE
Les dix-sept archevêques réunis à Rouen la se
maine dernière pour l’inauguration du monument
de. Jeanne d’Arc ont adressé au pape une dépêche
dans laquelle ils renouvellent leurs instances « aux
« pieds de sa sainteté pour l’introduction de la
« cause de Jeanne d’Arc. »
Le pape a fait répondre immédiatement par un
de ses cardinaux ; mais -c’est un roublard ! Il s’est
contenté d’envoyer la bénédiction apostolique, ce
qui ne lui coûte pas grand chose, mais est resté
muet sur la question d 'introduction de la cause,
ce qui est plus délicat et moins facile. Aussi s’est-
il prudemment abstenu d’y faire allusion !
ms lirons
Etat de l’Instruction laïque au Havre
Un de nos correspondants nous ayant écrit
qu’une directrice d'école de notre ville était
la terreur de ses adjointes, nous avons recher
ché si ce n’était pas là un cas isolé. Malheu
reusement, il n’en est pas ainsi, et nous sa
vons qu’il s’agit d’un mal dont souffre presque
tout le personnel si dévoué de nos écoles
laïques. A part quelques louables exceptions
(même chez certains chefs d’établissements
dont il nous est arrivé de blâmer les compro
missions cléricales) la concorde, la bonne en
tente, l’étroite solidarité, toutes qualités qui
font la force du personnel enseignant congré
ganiste, sont presque inconnues au Havre
dans nos écoles communales. Nous avons ac
quis la certitude que des directeurs et direc
trices d’écoles, se croyant à cent coudées au-
dessus de leurs adjoints et adjointes, même
titulaires, exigeraient le servilisme de la part
de leurs subordonnés.
Entre directeurs et directrices la concorde
n’existe pas non plus.
On paraît y goûter la maxime du certain
chef de service : « diviser pour régner » ) qui
se traduit dans nos écoles par cette autre :
« La force prime le droit ». Nous avons un
énorme dossier de réclamations légitimes
faites sans effet, de tracasseries et même de
méchancetés endurées, toutes plus extra
ordinaires les unes que les autres, auquel
nous reviendrons un jour ou l’autre.
Nous nous contentons pour aujourd’hui de
citer un seul fait qui, entre cent, viendra
corroborer notre dire.
Dans une commune voisine du Havre
vivait, il y a quelque temps, un digne insti
tuteur qui y exerçait depuis de longues
années.
Ce fonctionnaire qui, de son vivant, jouis
sait de toutes les sympathies de son personnel
et des habitants, fut vénéré après sa mort.
Son buste décore aujourd’hui la mairie de
l’endroit, une rue porte son nom.
On lui a donné un successeur rogue envers
ses subordonnés, qui, depuis le peu de temps
qu’il occupe le poste qu’on lui a confié, a
réussi à désunir son personnel et à s’aliéner
l’estime de presque tous les habitants.
Ajoutons qu’en revanche, il a su gagner
celle de son inspecteur primaire. Mais cela ne
suffit pas. A bon entendeur, demi-mot suffit.
Libéralisme de M. Marie Gardine
Le Petit Havre a reproduit notre entrefilet
relatif à une institutrice secrétaire de mairie.
Nous remercions notre confrère d’avoir con
firmé la sûreté de notre information et nous
sommes de son avis quand il ajoute que c’est
là un des effets de la loi de 1886. Mais nous
tenons à lui faire remarquer que pour un
administrateur tel que M. Marie Cardine,
appliquer les lois scolaires en vigueur, est la
meilleure preuve d’un libéralisme sincère et
que l’épithète de fumistes (pire que celle de
réactionnaires) doit être réservée à ces fonc
tionnaires, si habiles en l’art d’appliquer la
loi, en la tournant.
QUESTIONS OUVRIÈRES
Le Conseil supérieur du travail
Le Conseil supérieur du travail a tenu dans la
dernière huitaine, un certain nombre de séances,
dans lesquelles ont été émis des vœux sur diffé
rentes questions intéressant les travailleurs.
Le rapport de M. Siegfried, sur les habitations
ouvrières, a été, notamment, très discuté. — M.
Lamendin, député du Pas-de-Calais, l’a, entre
autres, combattu, parce qu’il voit dans cette façon
de loger les ouvriers dans des cités, une manière
de restreindre leurs libertés. Mieux vaudrait les
encourager à verser leurs économies, s’ils en ont,
dans les caisses d’épargne. Que l’on oblige les
propriétaires à construire des maisons plus salu
bres, mieux aérées.
M. Keufer, dont nos lecteurs se rappellent sans
doute l’article sur le travail des femmes publié
I re Année — N° 40 — Samedi 9 Juillet 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
1" Année — 21
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
A NOS ABONNÉS
L’Administration du “ RÉVEIL ”, a
l’honneur d’informer ses abonnés nou
veaux, que l’encaissement de leur sous
cription sera opéré par les soins de la
poste, dans le courant du mois de juillet.
Ceux de nos abonnés qui désireraient
effectuer leur versement dans nos bu
reaux, sont priés de le faire avant le 15
juillet. Le prix de l’abonnement est de 3 fr.
Les Elections Cantonales
Nous trouvions étrange, il y a quelques
jours, l’inaction du corps électoral à l’appro
che des élections cantonales, et nous émet
tions le vœu que la consultation politique qui
doit avoir lieu le 31 juillet fût précédée d’un
débat public.
L’inertie dont les électeurs ont fait preuve
dans le mois qui a précédé les élections muni
cipales et qui a donné lieu à une élaboration
hâtive de la liste et aux incidents que l’on sait,
aurait dû servir de leçon aux électeurs. Il
paraît qu’il n'en est rien. On se croise les bras
comme naguère, quitte à batailler dans les
trois ou quatre jours qui précéderont le scru
tin, ce qui peut sembler insuffisant.
On sait que trois conseillers généraux sont
à renouveler, MM. Rispal, Fauvel etRœderer,
ainsi que trois conseillers d’arrondissement :
MM. Paisant, Cheuret et Odinet.
Jusqu’à ce jour deux élus seulement de la
série sortante ont rendu compte de leur man
dat : ce sont les représentants du 4 e canton,
MM. Fauvel et Cheuret. En ce qui les con
cerne, on sait à quoi s'en tenir. On connaît,
non-seulement leurs votes et l’explication
qu’ils en ont dbnnée, on connaît clairement
leurs tendances politiques et l’orientation de
leurs idées. C’est très bien. Mais que font les
autres ?
Croit-on qu’il soit indifférent à nos conci
toyens de savoir ce qui va se passer dans les
2 e et 5 e cantons? N’y a-t-il pas notamment
des explications à fournir dans le 2 e canton
par M. Rispal pour son attitude en 1891 dans
la candidature Rouland si maladroitement
lancée par lui ? Ne deinandera-t-on pas aussi
àM. Paisant s’il a fait taire ses espérances
relativement à un siège qu’à maintes reprises
il a déclaré ambitionner au conseil général?
Ce n’est pas que nous ayons la prétention
d’indiquer dès à présent aux électeurs le
devoir qui leur incombe dans le 2 e canton ni
dans tout autre. Mais nous préférerions une
agitation électorale, quelle qu’elle fût, et
surtout des déclarations nettes et loyales, à
cette attitude expectante, qui si elle se pro
longe davantage, n’aboutira qu’à des malen
tendus, à des mécomptes et peuUêtre aussi
aux manœuvres de la dernière heure.
Aux électeurs d’aviser.
_____ ——-———•—■—■—
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Chambre des Députés. — Un grand débat
■s’est engagé à la Chambre au sujet des crédits de
la marine. MM. Lockroy, Brisson, de La Ferron-
nays, Godefroy Cavaignac, ministre de la marine,
Thomson, rapporteur, Clémenceau, Burdeau y
ont pris la parole, et l’ensemble du projet a été
adopté par fc 431 voix contre 23.
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE C A SI MIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
* -
¥ ¥
Cette discussion avait interrompu, pendant trois
jours, celle du renouvellement du privilège de la
Banque de France, qui a été reprise par un sub
stantiel discours de M. Germain, et un autre de
M. Rouvier ; puis la discussion s’est animée ;
M. Dumay a parlé, M. Pelletan a répondu à MM.
Burdeau et Rouvier ; M. Burdeau a essayé de ré
futer les arguments financiers de M. Pelletan, —
après quoi, la discussion générale a été close. —
La Chambre passera prochainement à l’examen
des articles.
★
¥ ¥
Le Sénat. — Le Sénat a discuté, dans sa
séance du 4 juillet, en deuxième délibération, le
projet de loi concernant l’hygiène et la sécurité
des travailleurs dans les établissements indus
triels.
Après un débat assez court, l’ensemble de la loi
a été adopté.
A
¥ ¥
Le lendemain 5 juillet, le Sénat a délibéré, en
première lecture, sur la proposition de loi, adop
tée par la Chambre des députés, ayant pour objet
de réprimer les atteintes portées à l’exercice des
droits reconnus par la loi du 21 mars i884 aux
syndicats professionnels.
On se souvient que c’est le projet qui porte le
nom de proposition Bovier-Lapierre.
La commission du Sénat en demandait le rejet,
comme favorisant spécialement et uniquement les
syndicats ouvriers sans donner aux patrons de
garanties de réciprocité.
M. René Goblet a présenté un contre-projet ; il
a pensé que la proposition adoptée par la Chambre
des Députés devrait être non pas purement rejetée,
mais modifiée, car il y a quelque chose à faire ;
il a donc demandé le renvoi de sa contre-proposi
tion à la commission, ce qui a été appuyé par M.
Tolain et le garde des sceaux et accepté finale
ment par le Sénat, à la majorité de 144 voix
contre 99.
Voici le texte de l’amendement de M. René Go
blet, qui, dans l’esprit de son auteur, doit, non
pas remplacer ou compléter la proposition Bovier-
Lapierre, mais être ajouté à la loi générale de
1884 sur les syndicats professionnels :
« Ceux qui, par voies de fait ou menace, priva
tion d’emploi ou refus concerté de travail, auront
porté atteinte au libre exercice des droits résul
tant pour les ouvriers et patrons de la loi du 21
mars 1884 sur les syndicats professionnels, seront
punis d’un emprisonnement de six jours à un mois
et d’une amende de 16 à 200 francs ou de l’une de
ces deux peines seulement.
« Seront punis des mêmes peines ceux qui, par
voie d’interdictions générales affichées dans les
ateliers, auront déclaré refuser d’employer des
ouvriers syndiqués ou non-syndiqués. »
*
¥ ¥
La Patente des Grands Magasins. —
La Commission des Patentes vient de prendre les
décisions suivantes. Elle a établi dix-neuf spécia
lités générales, au lieu de dix proposées par la
direction des contributions. Les droits sont fixés
comme suit :
Pour les magasins occupant moins de 50 em
ployés, le droit fixe sera de 200 francs, quel que
soit le nombre de spécialités. De 50 à 100 emplo
yés, il sera de 100 francs par spécialité. De 100 à
200 employés, il sera de 200 francs par spécialité.
De 200 à 300 employés, il sera de 400 francs par
spécialité. De 300 à 600 employés, il sera de 1,000
francs par spécialité. De 1,500 à 1,800 employés,
il sera de 1,500 francs par spécialité. De 1,800 à
2,100 employés, il sera de 20,000 francs par spé
cialité. Au-dessus de 2,100 employés, il sera de
30,000 francs par spécialité.
A
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Elections cantonales. —- Le Journal offi
ciel publie le décret fixant au dimanche 31 Juillet
1892, la date des élections pour le renouvellement
de la première série sortante des Conseils géné
raux et des conseillers d’arrondissement, dans
les départements autres que celui de la Seine.
Le même jour, auront lieu les élections pour le
renouvellement de la première série sortante des
Conseils d’arrondissement du département de la
Seine.
Le scrutin ne durera qu’un seul jour ; il sera
ouvert à sept heures du matin et clos à six heures
du soir.
En cas de ballottage, le deuxième tour de
scrutin aura lieu le dimanche 7 août.
★
¥ ¥
Le Journal officiel , du 7 juillet, publie un
arrêté nommant une commission chargée de
rechercher les bases du réglement d’administra
tion publique, relatif à la comptabilité des fabri
ques et consistoires. On sait que l’article 78 de
la loi des finances du 26 janvier 1892, porte qu’à
partir du 1 er janvier 1893, les comptes et budgets
des fabriques et' consistoires seront soumis à
toutes les règles de la comptabilité des autres
établissements publics.
La commission qui vient d’être nommée aura
une besogne vraiment utile à accomplir. La
comptabilité des fabriques et consistoires est la
chose la plus bizarre que l’on puisse imaginer ;
et si cette commission est à la hauteur de ce
qu’il y aura à faire, elle rendra un véritable service
à ceux qui ont à s’occuper de ces budgets — les
Conseils municipaux, notamment. Et —chose qui
surprendra beaucoup de gens, peut-être — l’ab
sence de toute règle de comptabilité est plus
grande encore chez les protestants que chez
les catholiques ! Chez ces .derniers, il existe des
formules imprimées qui guident mais qui ont le
tort de ne plus marcher d’accord avec l’esprit de
la nouvelle loi municipale ; ‘chez les autres, il n’y
a rien... que la prétention de toucher toujours et
quand même des subventions municipales et
départementales.
A ce propos, nous appelons l’attention de nos
conseillers municipaux sur l’arrêté que nous
venons de mentionner ; il prouve que la Chambre
s’est émue des agissements du monde des églises en
questions de comptabilité, et nous pensons que
nos édiles devront être aussi stricts que possible
dans l’examen des comptes et budgets qui leur
sont soumis pour avis.
ALSACE-LORRAINE
Dimanche dernier a eu lieu en Alsace-Lor
raine, l’application de la loi sur le repos du
dimanche. Dans toute l’étendue de cette province
il a été impossible de trouver à acheter quelque
chose, à partir de midi.
ANGLETERRE
Des élections à la Chambre de Commerce ont
lieu en Angleterre. D’après les renseignements
que nous possédons jusqu’à ce jour, les Gladsto-
niens gagnent du terrain. Parmi les vaincus, on
cite l’explorateur Stanley, unioniste.
ITALIE
Les dix-sept archevêques réunis à Rouen la se
maine dernière pour l’inauguration du monument
de. Jeanne d’Arc ont adressé au pape une dépêche
dans laquelle ils renouvellent leurs instances « aux
« pieds de sa sainteté pour l’introduction de la
« cause de Jeanne d’Arc. »
Le pape a fait répondre immédiatement par un
de ses cardinaux ; mais -c’est un roublard ! Il s’est
contenté d’envoyer la bénédiction apostolique, ce
qui ne lui coûte pas grand chose, mais est resté
muet sur la question d 'introduction de la cause,
ce qui est plus délicat et moins facile. Aussi s’est-
il prudemment abstenu d’y faire allusion !
ms lirons
Etat de l’Instruction laïque au Havre
Un de nos correspondants nous ayant écrit
qu’une directrice d'école de notre ville était
la terreur de ses adjointes, nous avons recher
ché si ce n’était pas là un cas isolé. Malheu
reusement, il n’en est pas ainsi, et nous sa
vons qu’il s’agit d’un mal dont souffre presque
tout le personnel si dévoué de nos écoles
laïques. A part quelques louables exceptions
(même chez certains chefs d’établissements
dont il nous est arrivé de blâmer les compro
missions cléricales) la concorde, la bonne en
tente, l’étroite solidarité, toutes qualités qui
font la force du personnel enseignant congré
ganiste, sont presque inconnues au Havre
dans nos écoles communales. Nous avons ac
quis la certitude que des directeurs et direc
trices d’écoles, se croyant à cent coudées au-
dessus de leurs adjoints et adjointes, même
titulaires, exigeraient le servilisme de la part
de leurs subordonnés.
Entre directeurs et directrices la concorde
n’existe pas non plus.
On paraît y goûter la maxime du certain
chef de service : « diviser pour régner » ) qui
se traduit dans nos écoles par cette autre :
« La force prime le droit ». Nous avons un
énorme dossier de réclamations légitimes
faites sans effet, de tracasseries et même de
méchancetés endurées, toutes plus extra
ordinaires les unes que les autres, auquel
nous reviendrons un jour ou l’autre.
Nous nous contentons pour aujourd’hui de
citer un seul fait qui, entre cent, viendra
corroborer notre dire.
Dans une commune voisine du Havre
vivait, il y a quelque temps, un digne insti
tuteur qui y exerçait depuis de longues
années.
Ce fonctionnaire qui, de son vivant, jouis
sait de toutes les sympathies de son personnel
et des habitants, fut vénéré après sa mort.
Son buste décore aujourd’hui la mairie de
l’endroit, une rue porte son nom.
On lui a donné un successeur rogue envers
ses subordonnés, qui, depuis le peu de temps
qu’il occupe le poste qu’on lui a confié, a
réussi à désunir son personnel et à s’aliéner
l’estime de presque tous les habitants.
Ajoutons qu’en revanche, il a su gagner
celle de son inspecteur primaire. Mais cela ne
suffit pas. A bon entendeur, demi-mot suffit.
Libéralisme de M. Marie Gardine
Le Petit Havre a reproduit notre entrefilet
relatif à une institutrice secrétaire de mairie.
Nous remercions notre confrère d’avoir con
firmé la sûreté de notre information et nous
sommes de son avis quand il ajoute que c’est
là un des effets de la loi de 1886. Mais nous
tenons à lui faire remarquer que pour un
administrateur tel que M. Marie Cardine,
appliquer les lois scolaires en vigueur, est la
meilleure preuve d’un libéralisme sincère et
que l’épithète de fumistes (pire que celle de
réactionnaires) doit être réservée à ces fonc
tionnaires, si habiles en l’art d’appliquer la
loi, en la tournant.
QUESTIONS OUVRIÈRES
Le Conseil supérieur du travail
Le Conseil supérieur du travail a tenu dans la
dernière huitaine, un certain nombre de séances,
dans lesquelles ont été émis des vœux sur diffé
rentes questions intéressant les travailleurs.
Le rapport de M. Siegfried, sur les habitations
ouvrières, a été, notamment, très discuté. — M.
Lamendin, député du Pas-de-Calais, l’a, entre
autres, combattu, parce qu’il voit dans cette façon
de loger les ouvriers dans des cités, une manière
de restreindre leurs libertés. Mieux vaudrait les
encourager à verser leurs économies, s’ils en ont,
dans les caisses d’épargne. Que l’on oblige les
propriétaires à construire des maisons plus salu
bres, mieux aérées.
M. Keufer, dont nos lecteurs se rappellent sans
doute l’article sur le travail des femmes publié
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