Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-07-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 juillet 1892 16 juillet 1892
Description : 1892/07/16 (N41). 1892/07/16 (N41).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263242p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
1 re Année — N® il — Samedi 16 Juillet 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 28 Messidor An 100 — S° il.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
m
mx DES ÀBOlNEHfiNTS :
Le Havre,...
Départements.
UN AN SIX MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PBRIER, 15
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
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A NOS ABONNÉS
L’Administration du “ RÉVEIL ", a
l’honneur d’informer ses abonnés nou
veaux, que l'encaissement de leur sous
cription sera opéré par les soins de la
poste, dans le courant du mois de juillet.
Ceux de nos abonnés qui désireraient
effectuer leur versement dans nos bu
reaux, sont priés de le faire avant le 20
juillet. Le prix de l’abonnement est de 3 fr.
ÉLECTIONS CANTONALES
Yoici le texte de la proclamation que
M. PAISANT, Conseiller d'arrondissement,
vient d’adresser aux électeurs de son canton :
Mes chers Electeurs,
Vous me fîtes l’honneur, il y a 4 ans, de
m’envoyer siéger au Conseil d’arrondissement,
en me donnant mission d’y défendre les inté
rêts républicains et commerciaux de la Ville
du Havre et, plus particulièrement, ceux du
2 e Canton.
Pendant ces quatre années, j’ai la convic
tion d’avoir apporté tous mes efforts et tout
mon zèle à remplir mon mandat. Et, si modes
tes que soient les fonctions de Conseiller
d’arrondissement; j’ai la conscience d’y avoir
consacré mes aptitudes, mon expérience et tout
le dévouement dont je me sens encore aujour
d’hui capable.
C’est donc fort du devoir accompli, mes
chers Electeurs, qu'à nouveau je me présente
devant vous, et viens solliciter le renouvelle
ment de mon mandat.
Vous connaissez mes opinions politiques.
Sorti des rangs du peuple, je ne saurais être
autre chose qu’un républicain de race.
L’amélioration du sort des travailleurs m’a
toujours préoccupé. Il serait bien tard de m’en
détacher.
Vous m’accorderez vos suffrages, Citoyens,
convaincus que vous avez devant vous un
homme franc et sincère, un républicain dévoué
aux institutions du pays, un Havrais aimant
sa ville et ce vieux St-François où il est né.
Vive la République !
A. PAISANT.
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Elections législatives du 10 Juillet 1892
cote-d’or
2 e circonscription de Beaune
MM. le docteur Gueneau, rép 5,762 voix élu
Drouhin, républicain 4,108 »
En remplacement de M. Spuller, républicain,
nommé sénateur.
DROME
Arrondissement de Montélimar
MM. Aymé Martin, avocat, ancien
chef de cabinet de M. Lou
bet au ministère des travaux
publics, républicain 9,955 voix élu
Noyez , maire de Dieulefit,
républicain 1,045 »
En remplacement de M. Madier de Montjau,
républicain, décédé.
MAYENNE
2 e arrondissement de Laval
MM. Gamard, notaire, conseiller
municipal de Paris, roy... 5,772 voix élu
Charles Lecointe, manufactu
rier, ancien député, rép... 4,685 »
En remplacement du colonel de Plazanet, roya
liste, décédé.
YONNE
Arrondissement de Joigny
MM. Loup , conseiller général,
républicain • 10,028 voix élu
Saulnier, conseiller général,
républicain... 4,564 »
Leloup, taillandier, républi
cain-socialiste ? 429 »
Dhumez, propriétaire, con
servateur 235 »
En remplacement de M. Dethou, républicain,
nommé sénateur.
Chambre des Députés. — Nous avons été
sur le peint d’avoir une crise ministérielle ; nous
n’avons eu qu’une crise partielle. M. Godefroy
Cavaignac vient de donner sa démission de minis
tre de la marine, et un décret du 12 juillet nomme
à ce poste, M. Burdeau, député.
La cause de cette démission résulte des expli
cations fournies par M. Cavaignac en réponse à
l’interpellation de M. Pourquery de Boisserin,
qui demandait au Gouvernement ce qu’il avait fait
et ce qu’il restait à faire au Dahomey. La Chambre
avait, le 11 avril dernier, voté un crédit de 3 mil
lions pour permettre au Gouvernement d’agir,
afin d’arriver à une répression de Behanzin et à
une organisation militaire de ce pays, dénaturé à
assurer sa tranquillité et sa sécurité.
La Chambre avait le droit et le devoir de savoir
ce que l’on avait fait dans ce but, depuis trois mois.
La réponse fournie par M. G. Cavaignac ne lui
a paru satisfaisante sur aucun point.
Combien y a-t-il d’hommes au Dahomey ? Quels
sont les hommes qui y sont ? Quelles dispositions
générales a-t-on prises ? Pourquoi n’a-t-on pas
occupé Wyddah ? Pourquoi le blocus a-t-il été si
en retard ? Combien reste-t-il des crédits votés ?
Combien en faut-il encore? Enfin, à qui incombe
la responsabilité du commandement?
A toutes ces questions, M. Cavaignac a fait les
réponses les plus embarrassées ; à les lire dans
l’ Officiel, on est surpris de... l’inexpérience de
l’ex-ministre de la marine.
En réalité, le débat a surtout porté sur l’unité
de commandement des troupes de terre et de mer.
M. Cavaignac était hostile à cette unité ; c’est ce
qui l’a perdu. M. Clémencéau a indiqué, en quel
ques mots, le sens du vote, qu’il recommandait,
pour sa part, à la Chambre, d’émettre :
« Nous croyons, a-t-il dit, — et l’histoire du
passé nous l’enseigne, — que nos navires ne sont
là que comme auxiliaires des troupes de terre. Il
nous paraît indispensable que la flotte, que l’action
maritime soit à la disposition du commandant en
chef.
« Je sais bien que de toute façon et de quelque
manière que nous nous y prenions, nous viendrons
à bout des troupes noires contre lesquelles nous
sommes engagés ; ce n’est pas là, soyez-en sûrs,
ce qui fait l’émotion de la Chambre. Ce qui nous
émeut tous, c’est que nous retrouvons, — dans la
nécessité où vous avez été de subir l’influence de
vos bureaux, de prendre des mesures que dans
votre conscience, j’en suis certain, vous condam
nez, — nous retrouvons l’ancien antagonisme de
la marine contre les troupes de terre. Or, nous
disons qu’après vingt ans passés, il est temps que
cela finisse.
« La Chambre est décidée à briser toutes les
résistances, il faut que les forces nationales soient
unes ; et, en attendant que l’unité se produise sur
d’autres points, nous allons la commencer aujour
d’hui dans le golfe de Bénin. »
Et plus loin :
« En ce qui me concerne, le vote que je vais
rendre ne sera pas dirigé contre vous, M. le Mi
nistre ; il sera dirigé contre le système que vous
nous proposez et que nous ne pouvons pas accep
ter pour l’avenir, parce qu’il pourrait avoir les
conséquences les plus graves pour le sort de la
France.
« Voilà pourquoi nous voulons marquer notre
volonté dès aujourd’hui ; voilà pourquoi nous di
sons aujourd’hui que les expéditions militaires
seront, à l’avenir, sous le régime de l’unité de
commandement.
« Un jour peut-être nous ferons une très grande
expédition militaire, la plus grande de toutes. Si
vous abandonnez aujourd’hui le principe de l’unité
de commandement, si l’on sent votre main défail
lir, si vous laissez les soldats se quereller et arra
cher à la faiblesse du gouvernement central la
dualité du commandement, vous prenez pour l’ave
nir la responsabilité la plus grave. Prenez garde,
messieurs, pensez à l’avenir ! »
L’argumentation de M. C. Cavaignac avait été
trop faible, trop molle, pour supporter le choc et
la Chambre des Députés, par 287 voix contre 150,
a adopté l’ordre du jour motivé de M. Pourquery
de Boisserin, disant :
« La Chambre invite le Gouvernement à con
fier à un seul chef la direction des opérations de
terre et de mer au Dahomey. »
Ajoutons que si la crise n'a pas atteint le minis
tère tout entier, c’est parce que M. G. Cavaignac
a déclaré qu’il parlait en son nom personnel et
qu’il a demandé à ses collègues en portefeuille
de ne pas se considérer visés par le vote de la
Chambre.
Le successeur de M. Cavaignac au ministère
est M. Burdeau. Ce choix est généralement très
approuvé. C’est un esprit très pratique, très au
courant des affaires administratives. Espérons
qu’il saura dans la Marine faire les réformes de
puis si longtemps signalées et réclamées.
★
* *
Une réforme très importante a été prise par la
Chambre, discutant la loi sur les contributions
directes ; à la majorité de 241 voix contre 233, elle
a voté la suppression de la contribution des
portes et fenêtres.
Voici le texte de cette décision :
« La contribution des portes et teftètees est.
supprimée et remplacée par une taxe représentative
calculée à raison de fr. 2,40 pour cent, du revenu
net imposable de la propriété foncière bâtie, à par
tir du 1 er janvier 1894.
« La loi portant fixation des contributions di
rectes pour l’exercice 1894 déterminera les mesures
d’exécution ainsi que les exemptions qui pourraient
être dictées.
« Cette disposition a été ratifiée par le Sénat,
dans sa séance du 12 juillet, par 163 voix contre 75.
On remarque que la réforme ne sera applicable
qu’à partir de 1894 ; d’ici là le gouvernement aura
à étudier et à proposer les taxes de compensation.
ANGLETERRE
Les élections continuent dans la Grande Bretagne
et les Gladstoniens remportent journellement de
nouveaux succès. On peut compter, actuellement,
sur 472 députés élus, 245 ministériels et 227 home
rulers. La majorité gouvernementale est donc
encore de 18 voix ; mais on pense que les 198 siè
ges restant encore à élire aideront à donner, au
résultat définitif, une majorité en faveur du parti
libéral.
LES ÉLECTIONS CANTONALES
4 e Canton
La Réunion du Quartier des Acacias
Constatons tout d’abord, le succès obtenu, lundi
soir, par nos dévoués et sympathiques représen
tants du 4 e Canton, MM Fauvel, Conseiller géné
ral, et Cheuret, Conseiller d’arrondissement, lors
qu’ils ont rendu compte de leur mandat, à près de
cent électeurs réunis dans l’école de la rue des
Acacias : le nombre des électeurs présents est la
meilleure preuve de l’estime qu’ont su inspirer
nos Conseillers aux habitants de ce quartier éloi
gné, habité par de nombreux ouvriers qui, en dépit
des fatigues d’une journée de travail, n’ont pas
hésité à venir s’entretenir avec leurs mandataires.
M. Guimard, promoteur de la réunion, ouvre la
séance à 9 heures 1/2, en prononçant les paroles
suivantes :
i itoyens,
Le but de cette réunion est le compte-rendu du
mandat que nous avons confié au citoyen Fauvel,
comme Conseiller général, et au citoyen Cheuret,
comme Conseiller d’arrondissement. Dans quel
ques instants, ces deux citoyens vont vous expli
quer de quelle façon ils ont rempli leur mandat,
vous demander si vous les approuvez et finale
ment vous prier de vouloir bien leur renouveler
votre confiance.-
Il est procédé ensuite à la formation du bureau.
Sont nommés, à l’unanimité: MM. Lévy, maire de
Graville ; Guimard, vice-président ; Michaux père
et Bouteleux, adjoint de Graville, assesseurs; De-
villers, secrétaire.
Le Président donne la parole à M. Fauvel.
Le sympathique Conseiller général, après avoir
présenté ses excuses à l’assemblée ainsi que celles
de M. Cheuret pour le retard apporté à cette réu
nion, retard ayant eu pour cause la maladie de
Mlle Cheuret, rappelle à ses électeurs que depuis
plus de six ans, ils lui ont confié l’honneur et
la tâche de les représenter. A ce moment, le Havre
et les communes suburbaines ne possédaient,
pour une population de 135,000 habitants que 3
Conseillers généraux et 3 Conseillers d’arrondisse
ment, alors que Rouen, rien que pour la Ville, en
avait 6. Il a donc entrepris d’arriver à réparer
cette irrégularité.
Aidés par Rouen, dit-il, mais combattus par les
campagnes, nous avons réussi à avoir nos six can
tons, et une représentation cantonale égale à celle
du chef-lieu.
En ce qui concerne Ips questions d’assistance
publique, M. Fauvel s'est occupé avec sollicitude
de la question des Sourds-Muets, de l’éducation
des idiots et de l’hygiène des aliénés,
Mi ce qui concerne les questions intéressant
particulièrement Graville, if a demandé que la
lacune de 1 kilomètre sur le chemin 34 soit
comblée.
On sait que pour le chemin de fer du Havre à
Dieppe, c’est une affaire terminée. Mais il n’en est
pas encore de même pour la création d’une ligne
au Sud-Ouest, avec tunnel sur la Seine, allant
rejoindre Mézidon et le Mans : malgré les oppo
sitions qne le projet a rencontrées, M. Fauvel
espère réussir comme il a réussi pour l’Abbaye
de Graville, le monument historique de la région,
en obtenant du conseil général, une subvention
de 3,000 fr. qui, jointe à une subvention de pa
reille somme accordée par le ministère des cultes,
et 800 fr. fournis par la commune, a permis de
faire à ce monument les réparations indispensa
bles pour sa conservation.
La question de la révision du contingent de la
cote mobilière, si importante pour la commune,
et qui avait motivé, à un moment, la démission de
sa dévouée municipalité, est actuellement en train
de recevoir une solution favorable, et les habi
tants de Graville pourront compter sur ses efforts
pour arriver sans retard à cette solution.
Gomme Conseiller municipal du Havre, il s’est
occupé du Chemin n° 32, qui est d’un si grand
intérêt pour le Havre comme pour Graville, ainsi
que de la question des écoles de Graville : une
centaine d’enfants de cette commune vont dans les
écoles de la ville, par suite d’un arrangement
intervenu entre ies deux municipalités. L’honora
ble Conseiller fait remarquer qu’il a fait obtenir
deux bourses à deux élèves de Graville et il en est
d’autant plus heureux que ces deux boursiers sont
d’excellents élèves.
L’escalier de Frileuse a été obtenu . lorsque les
finances de la ville le permettront, il fera tout son
possible pour obtenir la rectification de la rue du
Général-Rouelles.
Au point de vue politique, M. Fauvel s’exprime
à peu près ainsi :
« Vous connaissez mes idées ainsique mes votes
aux élections sénatoriales.
A la dernière élection, j’ai soutenu la candida
ture de M. Guerrand. Malheureusement, et grâce
à la coalition de Rouen et des campagnes, notre
candidat, un vrai républicain, n’a pas été accepté.
En tous cas, soyez persuadés que je continuerai
à voter pour les vrais défenseurs de la République.
(Applaudissements).
J’ai encore déposé un autre vœu, ajoute M.
Fauvel, vœu ayant trait aux chantiers de cons
tructions navales qui ne sont pas suffisamment
soutenus. Voici ce que j’ai demandé : Une prime
plus forte pour les chantiers français et la sup
pression de la 1/2 prime accordée aux navires
construits à l’étranger. Si je reviens au Conseil,
soyez persuadés, que je renouvellerai ces vœux
jusqu’au jour où nous aurons obtenu satisfaction.
C’est là, en effet, une question de premier
ordre qui intéresse énormément la population
ouvrière de Graville.
M. Fauvel termine par une déclaration éner-
ique et ferme au sujet de la République, de la
lépublique socialiste.
Il ne veut pas laisser l’initiative des réformes an
point de vue social à des néo pour ne pas dire de
pseudo républicains et démocrates cette initiative
ayant appartenu aux vrais républicains et aux vrais
démocrates, et il revendique l’honneur d’être l’un
des premiers à la prendre.
En quelques mots, l'orateur traite, d’une façon
qui a intéressé vivement l’auditoire, la question
ouvrière et la question sociale, avec la conviction
d’un défenseur sincère d’une cause juste et honnête
et d’un serviteur dévoué de la République et de la
démocratie.
Ces déclarations ont été accueillies par de nom
breux applaudissements.
Avant de mettre aux voix la candidature de
M. Fauvel, M. Lévy, président, demande si le
candidat ne pourrait pas faire voter une somme
quelconque pour l’achat d’une pompe destinée
spécialement au quartier des Accacias. M. Fauvel
répond que la demande n’a rien d’impossible et
qu’il espère pouvoir réussir.
M. Lévy met alors aux voix l’ordre du jour
suivant :
Les citoyens présents votent des félicitations
à M. Fauvel, le remercient de son dévouement et
lui accordait la continuation de son mandat. » Get
ordre du jour est accepté à l’unanimité.
M. Fauvel remercie en quelques mots, et assure
les électeurs de son dèvouemeut et de son répu
blicanisme.
C’est maintenant le tour à M. Cheuret de rendre
compte de son mandat. 11 s’en est acquitté d’une
façon claire et précise, et a su, avec sa manière
hùmouristique de causer, soulever à maintes
reprises, ies bravos aussi unanimes que sincères
de l’assemblée tout entière.
M, Cheuret s’excuse d’abord du retard dans la
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 28 Messidor An 100 — S° il.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
m
mx DES ÀBOlNEHfiNTS :
Le Havre,...
Départements.
UN AN SIX MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PBRIER, 15
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
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L’Administration du “ RÉVEIL ", a
l’honneur d’informer ses abonnés nou
veaux, que l'encaissement de leur sous
cription sera opéré par les soins de la
poste, dans le courant du mois de juillet.
Ceux de nos abonnés qui désireraient
effectuer leur versement dans nos bu
reaux, sont priés de le faire avant le 20
juillet. Le prix de l’abonnement est de 3 fr.
ÉLECTIONS CANTONALES
Yoici le texte de la proclamation que
M. PAISANT, Conseiller d'arrondissement,
vient d’adresser aux électeurs de son canton :
Mes chers Electeurs,
Vous me fîtes l’honneur, il y a 4 ans, de
m’envoyer siéger au Conseil d’arrondissement,
en me donnant mission d’y défendre les inté
rêts républicains et commerciaux de la Ville
du Havre et, plus particulièrement, ceux du
2 e Canton.
Pendant ces quatre années, j’ai la convic
tion d’avoir apporté tous mes efforts et tout
mon zèle à remplir mon mandat. Et, si modes
tes que soient les fonctions de Conseiller
d’arrondissement; j’ai la conscience d’y avoir
consacré mes aptitudes, mon expérience et tout
le dévouement dont je me sens encore aujour
d’hui capable.
C’est donc fort du devoir accompli, mes
chers Electeurs, qu'à nouveau je me présente
devant vous, et viens solliciter le renouvelle
ment de mon mandat.
Vous connaissez mes opinions politiques.
Sorti des rangs du peuple, je ne saurais être
autre chose qu’un républicain de race.
L’amélioration du sort des travailleurs m’a
toujours préoccupé. Il serait bien tard de m’en
détacher.
Vous m’accorderez vos suffrages, Citoyens,
convaincus que vous avez devant vous un
homme franc et sincère, un républicain dévoué
aux institutions du pays, un Havrais aimant
sa ville et ce vieux St-François où il est né.
Vive la République !
A. PAISANT.
PRIX DES INSERTIONS:
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Elections législatives du 10 Juillet 1892
cote-d’or
2 e circonscription de Beaune
MM. le docteur Gueneau, rép 5,762 voix élu
Drouhin, républicain 4,108 »
En remplacement de M. Spuller, républicain,
nommé sénateur.
DROME
Arrondissement de Montélimar
MM. Aymé Martin, avocat, ancien
chef de cabinet de M. Lou
bet au ministère des travaux
publics, républicain 9,955 voix élu
Noyez , maire de Dieulefit,
républicain 1,045 »
En remplacement de M. Madier de Montjau,
républicain, décédé.
MAYENNE
2 e arrondissement de Laval
MM. Gamard, notaire, conseiller
municipal de Paris, roy... 5,772 voix élu
Charles Lecointe, manufactu
rier, ancien député, rép... 4,685 »
En remplacement du colonel de Plazanet, roya
liste, décédé.
YONNE
Arrondissement de Joigny
MM. Loup , conseiller général,
républicain • 10,028 voix élu
Saulnier, conseiller général,
républicain... 4,564 »
Leloup, taillandier, républi
cain-socialiste ? 429 »
Dhumez, propriétaire, con
servateur 235 »
En remplacement de M. Dethou, républicain,
nommé sénateur.
Chambre des Députés. — Nous avons été
sur le peint d’avoir une crise ministérielle ; nous
n’avons eu qu’une crise partielle. M. Godefroy
Cavaignac vient de donner sa démission de minis
tre de la marine, et un décret du 12 juillet nomme
à ce poste, M. Burdeau, député.
La cause de cette démission résulte des expli
cations fournies par M. Cavaignac en réponse à
l’interpellation de M. Pourquery de Boisserin,
qui demandait au Gouvernement ce qu’il avait fait
et ce qu’il restait à faire au Dahomey. La Chambre
avait, le 11 avril dernier, voté un crédit de 3 mil
lions pour permettre au Gouvernement d’agir,
afin d’arriver à une répression de Behanzin et à
une organisation militaire de ce pays, dénaturé à
assurer sa tranquillité et sa sécurité.
La Chambre avait le droit et le devoir de savoir
ce que l’on avait fait dans ce but, depuis trois mois.
La réponse fournie par M. G. Cavaignac ne lui
a paru satisfaisante sur aucun point.
Combien y a-t-il d’hommes au Dahomey ? Quels
sont les hommes qui y sont ? Quelles dispositions
générales a-t-on prises ? Pourquoi n’a-t-on pas
occupé Wyddah ? Pourquoi le blocus a-t-il été si
en retard ? Combien reste-t-il des crédits votés ?
Combien en faut-il encore? Enfin, à qui incombe
la responsabilité du commandement?
A toutes ces questions, M. Cavaignac a fait les
réponses les plus embarrassées ; à les lire dans
l’ Officiel, on est surpris de... l’inexpérience de
l’ex-ministre de la marine.
En réalité, le débat a surtout porté sur l’unité
de commandement des troupes de terre et de mer.
M. Cavaignac était hostile à cette unité ; c’est ce
qui l’a perdu. M. Clémencéau a indiqué, en quel
ques mots, le sens du vote, qu’il recommandait,
pour sa part, à la Chambre, d’émettre :
« Nous croyons, a-t-il dit, — et l’histoire du
passé nous l’enseigne, — que nos navires ne sont
là que comme auxiliaires des troupes de terre. Il
nous paraît indispensable que la flotte, que l’action
maritime soit à la disposition du commandant en
chef.
« Je sais bien que de toute façon et de quelque
manière que nous nous y prenions, nous viendrons
à bout des troupes noires contre lesquelles nous
sommes engagés ; ce n’est pas là, soyez-en sûrs,
ce qui fait l’émotion de la Chambre. Ce qui nous
émeut tous, c’est que nous retrouvons, — dans la
nécessité où vous avez été de subir l’influence de
vos bureaux, de prendre des mesures que dans
votre conscience, j’en suis certain, vous condam
nez, — nous retrouvons l’ancien antagonisme de
la marine contre les troupes de terre. Or, nous
disons qu’après vingt ans passés, il est temps que
cela finisse.
« La Chambre est décidée à briser toutes les
résistances, il faut que les forces nationales soient
unes ; et, en attendant que l’unité se produise sur
d’autres points, nous allons la commencer aujour
d’hui dans le golfe de Bénin. »
Et plus loin :
« En ce qui me concerne, le vote que je vais
rendre ne sera pas dirigé contre vous, M. le Mi
nistre ; il sera dirigé contre le système que vous
nous proposez et que nous ne pouvons pas accep
ter pour l’avenir, parce qu’il pourrait avoir les
conséquences les plus graves pour le sort de la
France.
« Voilà pourquoi nous voulons marquer notre
volonté dès aujourd’hui ; voilà pourquoi nous di
sons aujourd’hui que les expéditions militaires
seront, à l’avenir, sous le régime de l’unité de
commandement.
« Un jour peut-être nous ferons une très grande
expédition militaire, la plus grande de toutes. Si
vous abandonnez aujourd’hui le principe de l’unité
de commandement, si l’on sent votre main défail
lir, si vous laissez les soldats se quereller et arra
cher à la faiblesse du gouvernement central la
dualité du commandement, vous prenez pour l’ave
nir la responsabilité la plus grave. Prenez garde,
messieurs, pensez à l’avenir ! »
L’argumentation de M. C. Cavaignac avait été
trop faible, trop molle, pour supporter le choc et
la Chambre des Députés, par 287 voix contre 150,
a adopté l’ordre du jour motivé de M. Pourquery
de Boisserin, disant :
« La Chambre invite le Gouvernement à con
fier à un seul chef la direction des opérations de
terre et de mer au Dahomey. »
Ajoutons que si la crise n'a pas atteint le minis
tère tout entier, c’est parce que M. G. Cavaignac
a déclaré qu’il parlait en son nom personnel et
qu’il a demandé à ses collègues en portefeuille
de ne pas se considérer visés par le vote de la
Chambre.
Le successeur de M. Cavaignac au ministère
est M. Burdeau. Ce choix est généralement très
approuvé. C’est un esprit très pratique, très au
courant des affaires administratives. Espérons
qu’il saura dans la Marine faire les réformes de
puis si longtemps signalées et réclamées.
★
* *
Une réforme très importante a été prise par la
Chambre, discutant la loi sur les contributions
directes ; à la majorité de 241 voix contre 233, elle
a voté la suppression de la contribution des
portes et fenêtres.
Voici le texte de cette décision :
« La contribution des portes et teftètees est.
supprimée et remplacée par une taxe représentative
calculée à raison de fr. 2,40 pour cent, du revenu
net imposable de la propriété foncière bâtie, à par
tir du 1 er janvier 1894.
« La loi portant fixation des contributions di
rectes pour l’exercice 1894 déterminera les mesures
d’exécution ainsi que les exemptions qui pourraient
être dictées.
« Cette disposition a été ratifiée par le Sénat,
dans sa séance du 12 juillet, par 163 voix contre 75.
On remarque que la réforme ne sera applicable
qu’à partir de 1894 ; d’ici là le gouvernement aura
à étudier et à proposer les taxes de compensation.
ANGLETERRE
Les élections continuent dans la Grande Bretagne
et les Gladstoniens remportent journellement de
nouveaux succès. On peut compter, actuellement,
sur 472 députés élus, 245 ministériels et 227 home
rulers. La majorité gouvernementale est donc
encore de 18 voix ; mais on pense que les 198 siè
ges restant encore à élire aideront à donner, au
résultat définitif, une majorité en faveur du parti
libéral.
LES ÉLECTIONS CANTONALES
4 e Canton
La Réunion du Quartier des Acacias
Constatons tout d’abord, le succès obtenu, lundi
soir, par nos dévoués et sympathiques représen
tants du 4 e Canton, MM Fauvel, Conseiller géné
ral, et Cheuret, Conseiller d’arrondissement, lors
qu’ils ont rendu compte de leur mandat, à près de
cent électeurs réunis dans l’école de la rue des
Acacias : le nombre des électeurs présents est la
meilleure preuve de l’estime qu’ont su inspirer
nos Conseillers aux habitants de ce quartier éloi
gné, habité par de nombreux ouvriers qui, en dépit
des fatigues d’une journée de travail, n’ont pas
hésité à venir s’entretenir avec leurs mandataires.
M. Guimard, promoteur de la réunion, ouvre la
séance à 9 heures 1/2, en prononçant les paroles
suivantes :
i itoyens,
Le but de cette réunion est le compte-rendu du
mandat que nous avons confié au citoyen Fauvel,
comme Conseiller général, et au citoyen Cheuret,
comme Conseiller d’arrondissement. Dans quel
ques instants, ces deux citoyens vont vous expli
quer de quelle façon ils ont rempli leur mandat,
vous demander si vous les approuvez et finale
ment vous prier de vouloir bien leur renouveler
votre confiance.-
Il est procédé ensuite à la formation du bureau.
Sont nommés, à l’unanimité: MM. Lévy, maire de
Graville ; Guimard, vice-président ; Michaux père
et Bouteleux, adjoint de Graville, assesseurs; De-
villers, secrétaire.
Le Président donne la parole à M. Fauvel.
Le sympathique Conseiller général, après avoir
présenté ses excuses à l’assemblée ainsi que celles
de M. Cheuret pour le retard apporté à cette réu
nion, retard ayant eu pour cause la maladie de
Mlle Cheuret, rappelle à ses électeurs que depuis
plus de six ans, ils lui ont confié l’honneur et
la tâche de les représenter. A ce moment, le Havre
et les communes suburbaines ne possédaient,
pour une population de 135,000 habitants que 3
Conseillers généraux et 3 Conseillers d’arrondisse
ment, alors que Rouen, rien que pour la Ville, en
avait 6. Il a donc entrepris d’arriver à réparer
cette irrégularité.
Aidés par Rouen, dit-il, mais combattus par les
campagnes, nous avons réussi à avoir nos six can
tons, et une représentation cantonale égale à celle
du chef-lieu.
En ce qui concerne Ips questions d’assistance
publique, M. Fauvel s'est occupé avec sollicitude
de la question des Sourds-Muets, de l’éducation
des idiots et de l’hygiène des aliénés,
Mi ce qui concerne les questions intéressant
particulièrement Graville, if a demandé que la
lacune de 1 kilomètre sur le chemin 34 soit
comblée.
On sait que pour le chemin de fer du Havre à
Dieppe, c’est une affaire terminée. Mais il n’en est
pas encore de même pour la création d’une ligne
au Sud-Ouest, avec tunnel sur la Seine, allant
rejoindre Mézidon et le Mans : malgré les oppo
sitions qne le projet a rencontrées, M. Fauvel
espère réussir comme il a réussi pour l’Abbaye
de Graville, le monument historique de la région,
en obtenant du conseil général, une subvention
de 3,000 fr. qui, jointe à une subvention de pa
reille somme accordée par le ministère des cultes,
et 800 fr. fournis par la commune, a permis de
faire à ce monument les réparations indispensa
bles pour sa conservation.
La question de la révision du contingent de la
cote mobilière, si importante pour la commune,
et qui avait motivé, à un moment, la démission de
sa dévouée municipalité, est actuellement en train
de recevoir une solution favorable, et les habi
tants de Graville pourront compter sur ses efforts
pour arriver sans retard à cette solution.
Gomme Conseiller municipal du Havre, il s’est
occupé du Chemin n° 32, qui est d’un si grand
intérêt pour le Havre comme pour Graville, ainsi
que de la question des écoles de Graville : une
centaine d’enfants de cette commune vont dans les
écoles de la ville, par suite d’un arrangement
intervenu entre ies deux municipalités. L’honora
ble Conseiller fait remarquer qu’il a fait obtenir
deux bourses à deux élèves de Graville et il en est
d’autant plus heureux que ces deux boursiers sont
d’excellents élèves.
L’escalier de Frileuse a été obtenu . lorsque les
finances de la ville le permettront, il fera tout son
possible pour obtenir la rectification de la rue du
Général-Rouelles.
Au point de vue politique, M. Fauvel s’exprime
à peu près ainsi :
« Vous connaissez mes idées ainsique mes votes
aux élections sénatoriales.
A la dernière élection, j’ai soutenu la candida
ture de M. Guerrand. Malheureusement, et grâce
à la coalition de Rouen et des campagnes, notre
candidat, un vrai républicain, n’a pas été accepté.
En tous cas, soyez persuadés que je continuerai
à voter pour les vrais défenseurs de la République.
(Applaudissements).
J’ai encore déposé un autre vœu, ajoute M.
Fauvel, vœu ayant trait aux chantiers de cons
tructions navales qui ne sont pas suffisamment
soutenus. Voici ce que j’ai demandé : Une prime
plus forte pour les chantiers français et la sup
pression de la 1/2 prime accordée aux navires
construits à l’étranger. Si je reviens au Conseil,
soyez persuadés, que je renouvellerai ces vœux
jusqu’au jour où nous aurons obtenu satisfaction.
C’est là, en effet, une question de premier
ordre qui intéresse énormément la population
ouvrière de Graville.
M. Fauvel termine par une déclaration éner-
ique et ferme au sujet de la République, de la
lépublique socialiste.
Il ne veut pas laisser l’initiative des réformes an
point de vue social à des néo pour ne pas dire de
pseudo républicains et démocrates cette initiative
ayant appartenu aux vrais républicains et aux vrais
démocrates, et il revendique l’honneur d’être l’un
des premiers à la prendre.
En quelques mots, l'orateur traite, d’une façon
qui a intéressé vivement l’auditoire, la question
ouvrière et la question sociale, avec la conviction
d’un défenseur sincère d’une cause juste et honnête
et d’un serviteur dévoué de la République et de la
démocratie.
Ces déclarations ont été accueillies par de nom
breux applaudissements.
Avant de mettre aux voix la candidature de
M. Fauvel, M. Lévy, président, demande si le
candidat ne pourrait pas faire voter une somme
quelconque pour l’achat d’une pompe destinée
spécialement au quartier des Accacias. M. Fauvel
répond que la demande n’a rien d’impossible et
qu’il espère pouvoir réussir.
M. Lévy met alors aux voix l’ordre du jour
suivant :
Les citoyens présents votent des félicitations
à M. Fauvel, le remercient de son dévouement et
lui accordait la continuation de son mandat. » Get
ordre du jour est accepté à l’unanimité.
M. Fauvel remercie en quelques mots, et assure
les électeurs de son dèvouemeut et de son répu
blicanisme.
C’est maintenant le tour à M. Cheuret de rendre
compte de son mandat. 11 s’en est acquitté d’une
façon claire et précise, et a su, avec sa manière
hùmouristique de causer, soulever à maintes
reprises, ies bravos aussi unanimes que sincères
de l’assemblée tout entière.
M, Cheuret s’excuse d’abord du retard dans la
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