Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-05-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 mai 1892 14 mai 1892
Description : 1892/05/14 (N32). 1892/05/14 (N32).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263233q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
i re Année — 8° 52 — Samedi lï Mai 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
1 ce Année — 25 Floréal An 190 — N° 32.
Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
\
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION -
15, RUE C AS IMI R-P.ÈRI ER , 15
LE RÉ VEIL DU II A VUE 'paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonc.es 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
laaaasggggKæas^s^is
ELECTIONS MUNICIPALES D3 HAVRE
Du Dimanche 8 Mai 1892
SCRUTIN DE BALLOTTAGE
Inscrits : 23,301. — Votants : 4,802
MM. Bernard.. 3.734 voix
Palfray r t .. 3.707 »
Noël 290 »
Faisant 259 »
Divers et nuis 435
Blancs 298
Aux nouveaux abonnés
La rédaction du Réoeil du Havre informe ses
nouveaux abonnés qu’ils recevront gratuitement
la collection complète du feuilleton YVON LE
GAREC.
LE COUR RIER DU HAVRE
Est-ce son grand âge, sont-ce ses insuccès
qui le rendent malade, nous ne savons, mais
ce que nous constatons quotidiennement,
c’est que son niveau intellectuel a baissé
au-dessous de zéro.
Le Courrier est né en 1836, en a vu de
toutes les couleurs, mais le rouge l’effraye au
point de lui faire perdre la tète. Tout
dégringole et tout se chambarde, rue de la
Bourse. Brenier qui n’y est plus, se met aux
genoux d’Alexandre (Edouard). Celui-ci le
bénit et l’asperge. C’est qu’en effet, le grand
maître des destinées de notre confrère est
entre les mains du grand convaincu qui a
nom Alexandre. C’est celui-ci qui commande
et celui-là qui obéit.
Mais rien ne va mieux pour cela, au con
traire. Les dernières élections municipales
ont eu de bon, entre autres choses, que la
campagne qui les a précédées a prouvé à ne
plus s’y jamais méprendre, que la feuille en
question ne savait plus du tout ce qu’elle
faisait ni ce qu’elle pensait. N’a-t-elle pas
soutenu de son aide -puissante ! des francs-
maçons ? Qui l’aurait cru ? Vous en êtes-vous
confessé au moins, mon fils! Pauvre Alexandre.
Pardonnez-lui, mon Dieu
Amen.
Puis ce n’est pas tout.
Un autre genre maintenant. Connaissez-
vous M. Ch. Vesque ? Il se rappelle très
bien qu’en 1682, nous n’avions encore
au Havre ni tramways, ni funiculaire, et
qu’avant, la création du monde, tous les
peuples parlaient la même langue. C’est un
homme prodigieux. Il nous l’a prouvé l’autre
jour à propos de cette grosse question de
cabinet, celui de la place Thiers. Il a empoi
gné la chose et nous a fait l’historique de
quelques-uns des pavés du Havre. C’était
beau, Messieurs, et intéressant, donc !
En bons et aimables confrères, nous vous
conseillons, amis lecteurs, la dégustation du
Courrier. Vous en aurez pour votre sou, et
rirez tout votre saoul.
.... —. , <^|>» ' , : ; ’ •
SEMAINE POLITIQUE)
FRANCE
Elections Municipales. — La statistique
des élections municipales dans les chefs-lieux de
département et d’arrondissement est aujourd’hui
complète. Elle donne les résultats suivants :
336 chefs-lieux ont un conseil municipal répu
blicain; 22 un conseil réactionnaire, 1 de nuancé
douteuse, soit, au total, 359 chefs-lieux.
Les républicains ont gagné 19 chefs-lieux et eu
ont perdu 3, soit, au total, 16 chefs-lieux gagnés.
ANGLETERRE
L’agence Havas donne les détails suivants qui
lui sont communiqués par un de ses correspon
dants de Guernesey, sur les désordres qui viennent
de se produire dans File de Sercq :
Sercq est régie, comme les autres îles de l’ar
chipel normand, par des lois et des usages du
moyen-âge. Elle est tout entière la propriété de
quelques tenants, qui ont cru, à Pâques dernières,
avoir le droit d’interdire au peuple la chasse sur
toute l’étendue de son territoire. M. le sénéchal
est chargé de l’exécution de cette loi qui, du même
coup, réduit à la misère le pauvre et à un vil
esclavage l’ouvrier. Les plus courageux travail
leurs gagnent 20 sous par jour et les femmes 16
sous. Retirer à toute cette classe de la société le
droit de chasse, c’est enlever à leurs chétifs enfants
la bouchée de pain.
Le peuple vient donc de se révolter ; ses repré
sailles se sont tout d’abord portées sur les clôtures
de la propriété du seigneur de l’île, qu’ils ont
entièrement brisées. Puis ils ont incendié la pro
priété de la Monnèrie, appartenant à M. Baker,
dont rien n’a pu être sauvé ; le feu s’est commu
niqué à une maison voisine dont toutes les réserves
de jonc ont été brûlées. En même temps que ce
terrible incendie, un second était allumé dans un
pré tout proche et détruisait les ùëcoltes de jonc
de M. Baker. La-nuit, des affiches ont été apposées
près de la demeure de M. Godefray, sénéchal, avec
ces mots : « Godefray, tu vas mourir cette année. »
On ignore quels sont les coupables; on soupçonne
qu’ils doivent être très nombreux, on croit même
tout le peuple- serquais de connivence avec eux.
Mais, ceux-ci, peu effrayés des mesures de sécurité
qui vont être prises, font répandre le bruit qu'ils
vont continuer la série de leurs incendies. Tous
les tenants sont terrifiés.
ALLEMAGNE
Grande émotion à Berlin, au sujet d’une loterie
destinée à fournir les moyens d’embellir les abords
du château royal. Il y a eu à cette occasion une
vive discussion à la Chambre des Députés. M.
Richter a demandé des explications catégoriques
et a exposé les projets fantastiques, pris sérieuse
ment en considération, de lacs, de cascades, de
yacht impérial venant atterrir au centre de Berlin.
Il déplore la barbare destruction des monuments
historiques.
Il montre la disproportion entre les dépenses
croissantes pour la prétendue gloire, pour le luxe
que l’on déclare indispensable afin de soutenir le
prestige de la monarchie, et les économies prêchées
par le ministre des finances lorsqu’il s’agit des
intérêts vitaux de la nation. Que pensera le pays
d’un pareil système ?
Il demande que le ministère se prononce sur la
question des loteries et qu’il dise qu’elles sont in
terdites en principe.
M. de Bœttinger avoue F existence des projels,
mais il dit qu’ils constituent un acte personnel du
souverain dont le ministère ne saurait être respon
sable.
Le ministre de l'intérieur, M. ITerrfusth, dit
qu’il ne sait rien d’une loterie.
Finalement, la discussion est close.
La Robe à Jésus-Christ. — Une nouvelle
des plus importantes nous arrive d’Allemagne ;
nous la trouvons dans la Semaine Religieuse de
Rouen : .
« Le dimanche des Rameaux, la sainte Robe de
« Trêves a été enfermée dans le nouveau reli-
« quaire, construit exprès pour mettre la précieuse
« relique à l’abri du feu. »
Ne trouvez-vous pas cela très sérieux ? Nous
pensons’toutefois qu’il y aurait lieu d’organiser
en outre une compagnie de pompiers spécialement
préposée à la garde de cette tunique. On ne saurait
prendre trop de précautions !
ITALIE
Le cabinet italien présidé par M. di Rudini est
tombé à la suite des interpellations adressées par
plusieurs membres de la ‘Chambre des Députés,
sur les causes de la dernière crise.
M. di Rudini n’a pu tenir devant les discours
de MM. Marinuzzi et Imbriani. Ce dernier, sur
tout, a été très catégorique, reprochant au gouver
nement l’exagération des dépenses militaires qui
sont la conséquence inévitable de la triple alliance.
La ruine de l’Italie, suivant lui, procède de deux
causes : la triple alliance et la politique africaine.
M. Grimaldi ayant proposé un ordre de jour de
confiance, la Chambre Fa repoussé par 193 voix
contre 185 ; à la suite de ce vote, les ministres ont
remis au roi leur démission.
Ce résultat, est dû en grande partie à l’attitude
du groupe piém.ontais, dont le chef est M. Gioliti.
Après plusieurs jours de tâtonnements, le roi
vient de charger celui-ci de constituer un cabinet.
RAPPROCHEMENT
Les réactionnaires et les cléricaux se défendent
naturellement de toute attache avec les dynami
teurs. Cependant nous sommes obligés de faire
cette constatation que, dans la plupart des der
niers attentats dont les auteurs sont connus, on
trouve la main d’amis du clergé.
L’épicier Gonin, le maladroit opérateur de
Tours était un clérical militant qui avait mani
festé ses opinions, non-seulement à Tours, mais
encore à Fougères où, possédant une charge
d’huissier qu’il vendit afin d’éviter des poursuites
disciplinaires, il fut l’agent élect oral de M. Marie
DelaTdsse, député conservateur ff Ile-èt-VilalneU
Et, de cette alliance entre les anarchistes et
les catholiques, les preuves ne se trouvent pas
qu’en France ; elles abondent en Belgique aussi.
Parmi les nombreux inculpés dans l’affaire des
explosions liégeoises, il en est six sur lesquels
pèsent des charges très sérieuses, et qui auront
beaucoup de peine à se disculper. Or, de ceux-là,
deux au moins sont connus pour leur dévotion.
Les dépêches de Liège représentent Joseph
Stoumont comme « un fervent catholique, pares
seux et ivrogne » et, de Mathyssen fils, le plus
important des prévenus, ie fournisseur des explo
sifs, ces mêmes dépêches disent : « il affectait de
grands dehors de dévotion ; c’est un catholique
militant. Lorsque les commissaires pénétrèrent
chez lui, un prêtre en sortait. »
Nous ne prétendons pas que le clergé, que les
curés aient une responsabilité dans les crimes
commis. Nous n’avons pas à le rechercher. C’est
à la justice qu’incombe le soin d’en découvrir les
auteurs et les complices. Mais nous ne pouvons
nous dispenser de signaler ces rapprochements
destinés, peut-être, à éclaircir des affaires restées
mystérieuses jusqu’ici.
AU DAHO MEY
Behanzin a adressé au gouverneur et aux négo
ciants de Porto-Novp une lettre dans laquelle il
prétend que le traité de 1890 lui assure la posses
sion de FOuémê.
Il a attaqué la canonnière française parce
quelle était venue déranger ses troupes. S’il avait
eu des intentions hostiles, il aurait attaqué Porto-
No vo.
Si les Français l’attaquent, il est prêt à les
repousser avec 10,000, 20,000, 40,000 soldats sur
chaque point.
Les autorités d’Abomey Kalavy refusent de
laisser continuer les transactions avec Kotonou.
Behanzin aurait ordonné à chaque habitant (?)
de fournir un soldat ou de l’argent.
Kotonou, 10 mai.
Le Talisman est arrivé ce matin devant Koto
nou. Il s’est rangé sous les ordres du Sanê.
Le Héron, aviso de flottille, est attendu, venant
du Sénégal.
L’EXPLOSION M BOULEVARD MAGENTA
graves subies à l’explosion du boulevard Magenta.
Leur inhumation a eu lieu aux frais de l’Etat.
Une foule nombreuse avait tenu à témoigner une
dernière fois ses sympathies à ces malheureux,
qu’elle a accompagnés jusqu’à leur dernière de
meure.
Divers journaux ont présenté Hamonod comme
l’un des auteurs de l’explosion. C’est là un bruit
ridicule, absolument démenti d’ailleurs, et qui ne
fait guère honneur à ceux qui Font enregistré.
Mme Véry et sa fille ont quitté l’hôpital Saint-
Louis, complètement guéries.
Espérons que jamais nous n’aurons à revenir
sur des faits semblables.
UNE LETTRE A M, RICARD
L’assemblée générale de la Libre-Pensée rouen-
naise vient d’adresser à M. Ricard, garde des
sceaux, la lettre ci-contre :
A Monsieur le Ministre de la justice et des
'-cultes.
« Monsieur le Ministre,
« Mes collègues de la Libre-Pensée m’ont donné
la très agréable mission de vous adresser leurs
bien sincères félicitations.
« Pour la première fois, depuis bien longtemps,
le clergé est rappelé au respect des lois que la
coupable faiblesse de vos prédécessëurs l’avait
habitué à transgresser impunément, et lui avait
appris à mépriser.
!j3o£?z persuadé. Monsieur le Ministre, que
nous comprenons les difficultés de votre tâche,
que nous apprécions le courage qu’il y a à rompre
avec des habitudes invétérées, à affronter les
colères, la haine d’une caste puissante qui ne
pardonne jamais à qui s’attaque à elle.
« Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assu
rance de ma considération la plus distinguée.
4 L’administrateur de la Libre-Pensée rouen-
naise, e. Salva.
« Rouen, le H mai 1892. »
MM. Very et Hamonod, les victimes des dyna
miteurs ont succombé à la suite des blessures
Le MOIS DE JEANNE D’ARC
Le Temps publie, depuis le 1 er mai, les éphé-
niéiides du « mois de Jeanne d’Arc », qui lui sont
communiquées par M. Joseph Fabre.
« C est. dans ce mois, dit le journal, que, par
« une singulière coïncidence, tombent presque
« toutes les dates de l’admirable histoire de
* Jeanne d’Arc. M. Fabre nous a offert de nous
« apporter ici, chaque jour de ce mois, sous
« forme d’éphémérides, quelques-uns des plus
«- glorieux ou des plus touchants souvenirs de sa
« vie. Nous avons accueilli sa pieuse pensée. La
« religion de Jeanne d’Arc n’est que la religion
« de la patrie, qui a trouvé en elle la plus pure et
« la plus haute personnification. »
Chacune de ces éphémérides, qui se compose
d’une indication sommaire, est suivie d’un exposé
détaillé du fait historique.
Mai, jusqu’à présent, était le mois de Marie ;
pourquoi ? Affaire de caprice !
Dorénavant, il faut appeler Mai, le mois de
Jeanne d’Arc ; c’est le mois de ses principales
actions et de son martyre ; le caprice n’est pour
rien dans cette dénomination, qui s’appuie sur la
vérité historique.
Nous croyons qu’on lira avec intérêt, les éphé
mérides du mois de Jeanne d’Arc, que nous
recommandons entre autres spécialement aux
instituteurs :
1 er Mai. — Tandis que ses compagnes,
fêtant le mai, chantent et dansent, Jeanne reste
assise sous le hêtre des dames fées, et est absorbée
dans son idée fixe : sauver la France.
*
* *
2 Mai Ik29. — Jeanne, à cheval, explore les
positions des Anglais autour d’Orléans.
2 Mai 1-1.31. Jeanne, prisonnière à Rouen,
subit une admonition publique qui lui est adressée
par Jean Chatillon, archidiacre d’Evreux, sous la
présidence de l’évêque de Beauvais et du vicaire
inquisiteur, assisté de soixante-trois hommes
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
1 ce Année — 25 Floréal An 190 — N° 32.
Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
\
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
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15, RUE C AS IMI R-P.ÈRI ER , 15
LE RÉ VEIL DU II A VUE 'paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS:
Annonc.es 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
laaaasggggKæas^s^is
ELECTIONS MUNICIPALES D3 HAVRE
Du Dimanche 8 Mai 1892
SCRUTIN DE BALLOTTAGE
Inscrits : 23,301. — Votants : 4,802
MM. Bernard.. 3.734 voix
Palfray r t .. 3.707 »
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Faisant 259 »
Divers et nuis 435
Blancs 298
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la collection complète du feuilleton YVON LE
GAREC.
LE COUR RIER DU HAVRE
Est-ce son grand âge, sont-ce ses insuccès
qui le rendent malade, nous ne savons, mais
ce que nous constatons quotidiennement,
c’est que son niveau intellectuel a baissé
au-dessous de zéro.
Le Courrier est né en 1836, en a vu de
toutes les couleurs, mais le rouge l’effraye au
point de lui faire perdre la tète. Tout
dégringole et tout se chambarde, rue de la
Bourse. Brenier qui n’y est plus, se met aux
genoux d’Alexandre (Edouard). Celui-ci le
bénit et l’asperge. C’est qu’en effet, le grand
maître des destinées de notre confrère est
entre les mains du grand convaincu qui a
nom Alexandre. C’est celui-ci qui commande
et celui-là qui obéit.
Mais rien ne va mieux pour cela, au con
traire. Les dernières élections municipales
ont eu de bon, entre autres choses, que la
campagne qui les a précédées a prouvé à ne
plus s’y jamais méprendre, que la feuille en
question ne savait plus du tout ce qu’elle
faisait ni ce qu’elle pensait. N’a-t-elle pas
soutenu de son aide -puissante ! des francs-
maçons ? Qui l’aurait cru ? Vous en êtes-vous
confessé au moins, mon fils! Pauvre Alexandre.
Pardonnez-lui, mon Dieu
Amen.
Puis ce n’est pas tout.
Un autre genre maintenant. Connaissez-
vous M. Ch. Vesque ? Il se rappelle très
bien qu’en 1682, nous n’avions encore
au Havre ni tramways, ni funiculaire, et
qu’avant, la création du monde, tous les
peuples parlaient la même langue. C’est un
homme prodigieux. Il nous l’a prouvé l’autre
jour à propos de cette grosse question de
cabinet, celui de la place Thiers. Il a empoi
gné la chose et nous a fait l’historique de
quelques-uns des pavés du Havre. C’était
beau, Messieurs, et intéressant, donc !
En bons et aimables confrères, nous vous
conseillons, amis lecteurs, la dégustation du
Courrier. Vous en aurez pour votre sou, et
rirez tout votre saoul.
.... —. , <^|>» ' , : ; ’ •
SEMAINE POLITIQUE)
FRANCE
Elections Municipales. — La statistique
des élections municipales dans les chefs-lieux de
département et d’arrondissement est aujourd’hui
complète. Elle donne les résultats suivants :
336 chefs-lieux ont un conseil municipal répu
blicain; 22 un conseil réactionnaire, 1 de nuancé
douteuse, soit, au total, 359 chefs-lieux.
Les républicains ont gagné 19 chefs-lieux et eu
ont perdu 3, soit, au total, 16 chefs-lieux gagnés.
ANGLETERRE
L’agence Havas donne les détails suivants qui
lui sont communiqués par un de ses correspon
dants de Guernesey, sur les désordres qui viennent
de se produire dans File de Sercq :
Sercq est régie, comme les autres îles de l’ar
chipel normand, par des lois et des usages du
moyen-âge. Elle est tout entière la propriété de
quelques tenants, qui ont cru, à Pâques dernières,
avoir le droit d’interdire au peuple la chasse sur
toute l’étendue de son territoire. M. le sénéchal
est chargé de l’exécution de cette loi qui, du même
coup, réduit à la misère le pauvre et à un vil
esclavage l’ouvrier. Les plus courageux travail
leurs gagnent 20 sous par jour et les femmes 16
sous. Retirer à toute cette classe de la société le
droit de chasse, c’est enlever à leurs chétifs enfants
la bouchée de pain.
Le peuple vient donc de se révolter ; ses repré
sailles se sont tout d’abord portées sur les clôtures
de la propriété du seigneur de l’île, qu’ils ont
entièrement brisées. Puis ils ont incendié la pro
priété de la Monnèrie, appartenant à M. Baker,
dont rien n’a pu être sauvé ; le feu s’est commu
niqué à une maison voisine dont toutes les réserves
de jonc ont été brûlées. En même temps que ce
terrible incendie, un second était allumé dans un
pré tout proche et détruisait les ùëcoltes de jonc
de M. Baker. La-nuit, des affiches ont été apposées
près de la demeure de M. Godefray, sénéchal, avec
ces mots : « Godefray, tu vas mourir cette année. »
On ignore quels sont les coupables; on soupçonne
qu’ils doivent être très nombreux, on croit même
tout le peuple- serquais de connivence avec eux.
Mais, ceux-ci, peu effrayés des mesures de sécurité
qui vont être prises, font répandre le bruit qu'ils
vont continuer la série de leurs incendies. Tous
les tenants sont terrifiés.
ALLEMAGNE
Grande émotion à Berlin, au sujet d’une loterie
destinée à fournir les moyens d’embellir les abords
du château royal. Il y a eu à cette occasion une
vive discussion à la Chambre des Députés. M.
Richter a demandé des explications catégoriques
et a exposé les projets fantastiques, pris sérieuse
ment en considération, de lacs, de cascades, de
yacht impérial venant atterrir au centre de Berlin.
Il déplore la barbare destruction des monuments
historiques.
Il montre la disproportion entre les dépenses
croissantes pour la prétendue gloire, pour le luxe
que l’on déclare indispensable afin de soutenir le
prestige de la monarchie, et les économies prêchées
par le ministre des finances lorsqu’il s’agit des
intérêts vitaux de la nation. Que pensera le pays
d’un pareil système ?
Il demande que le ministère se prononce sur la
question des loteries et qu’il dise qu’elles sont in
terdites en principe.
M. de Bœttinger avoue F existence des projels,
mais il dit qu’ils constituent un acte personnel du
souverain dont le ministère ne saurait être respon
sable.
Le ministre de l'intérieur, M. ITerrfusth, dit
qu’il ne sait rien d’une loterie.
Finalement, la discussion est close.
La Robe à Jésus-Christ. — Une nouvelle
des plus importantes nous arrive d’Allemagne ;
nous la trouvons dans la Semaine Religieuse de
Rouen : .
« Le dimanche des Rameaux, la sainte Robe de
« Trêves a été enfermée dans le nouveau reli-
« quaire, construit exprès pour mettre la précieuse
« relique à l’abri du feu. »
Ne trouvez-vous pas cela très sérieux ? Nous
pensons’toutefois qu’il y aurait lieu d’organiser
en outre une compagnie de pompiers spécialement
préposée à la garde de cette tunique. On ne saurait
prendre trop de précautions !
ITALIE
Le cabinet italien présidé par M. di Rudini est
tombé à la suite des interpellations adressées par
plusieurs membres de la ‘Chambre des Députés,
sur les causes de la dernière crise.
M. di Rudini n’a pu tenir devant les discours
de MM. Marinuzzi et Imbriani. Ce dernier, sur
tout, a été très catégorique, reprochant au gouver
nement l’exagération des dépenses militaires qui
sont la conséquence inévitable de la triple alliance.
La ruine de l’Italie, suivant lui, procède de deux
causes : la triple alliance et la politique africaine.
M. Grimaldi ayant proposé un ordre de jour de
confiance, la Chambre Fa repoussé par 193 voix
contre 185 ; à la suite de ce vote, les ministres ont
remis au roi leur démission.
Ce résultat, est dû en grande partie à l’attitude
du groupe piém.ontais, dont le chef est M. Gioliti.
Après plusieurs jours de tâtonnements, le roi
vient de charger celui-ci de constituer un cabinet.
RAPPROCHEMENT
Les réactionnaires et les cléricaux se défendent
naturellement de toute attache avec les dynami
teurs. Cependant nous sommes obligés de faire
cette constatation que, dans la plupart des der
niers attentats dont les auteurs sont connus, on
trouve la main d’amis du clergé.
L’épicier Gonin, le maladroit opérateur de
Tours était un clérical militant qui avait mani
festé ses opinions, non-seulement à Tours, mais
encore à Fougères où, possédant une charge
d’huissier qu’il vendit afin d’éviter des poursuites
disciplinaires, il fut l’agent élect oral de M. Marie
DelaTdsse, député conservateur ff Ile-èt-VilalneU
Et, de cette alliance entre les anarchistes et
les catholiques, les preuves ne se trouvent pas
qu’en France ; elles abondent en Belgique aussi.
Parmi les nombreux inculpés dans l’affaire des
explosions liégeoises, il en est six sur lesquels
pèsent des charges très sérieuses, et qui auront
beaucoup de peine à se disculper. Or, de ceux-là,
deux au moins sont connus pour leur dévotion.
Les dépêches de Liège représentent Joseph
Stoumont comme « un fervent catholique, pares
seux et ivrogne » et, de Mathyssen fils, le plus
important des prévenus, ie fournisseur des explo
sifs, ces mêmes dépêches disent : « il affectait de
grands dehors de dévotion ; c’est un catholique
militant. Lorsque les commissaires pénétrèrent
chez lui, un prêtre en sortait. »
Nous ne prétendons pas que le clergé, que les
curés aient une responsabilité dans les crimes
commis. Nous n’avons pas à le rechercher. C’est
à la justice qu’incombe le soin d’en découvrir les
auteurs et les complices. Mais nous ne pouvons
nous dispenser de signaler ces rapprochements
destinés, peut-être, à éclaircir des affaires restées
mystérieuses jusqu’ici.
AU DAHO MEY
Behanzin a adressé au gouverneur et aux négo
ciants de Porto-Novp une lettre dans laquelle il
prétend que le traité de 1890 lui assure la posses
sion de FOuémê.
Il a attaqué la canonnière française parce
quelle était venue déranger ses troupes. S’il avait
eu des intentions hostiles, il aurait attaqué Porto-
No vo.
Si les Français l’attaquent, il est prêt à les
repousser avec 10,000, 20,000, 40,000 soldats sur
chaque point.
Les autorités d’Abomey Kalavy refusent de
laisser continuer les transactions avec Kotonou.
Behanzin aurait ordonné à chaque habitant (?)
de fournir un soldat ou de l’argent.
Kotonou, 10 mai.
Le Talisman est arrivé ce matin devant Koto
nou. Il s’est rangé sous les ordres du Sanê.
Le Héron, aviso de flottille, est attendu, venant
du Sénégal.
L’EXPLOSION M BOULEVARD MAGENTA
graves subies à l’explosion du boulevard Magenta.
Leur inhumation a eu lieu aux frais de l’Etat.
Une foule nombreuse avait tenu à témoigner une
dernière fois ses sympathies à ces malheureux,
qu’elle a accompagnés jusqu’à leur dernière de
meure.
Divers journaux ont présenté Hamonod comme
l’un des auteurs de l’explosion. C’est là un bruit
ridicule, absolument démenti d’ailleurs, et qui ne
fait guère honneur à ceux qui Font enregistré.
Mme Véry et sa fille ont quitté l’hôpital Saint-
Louis, complètement guéries.
Espérons que jamais nous n’aurons à revenir
sur des faits semblables.
UNE LETTRE A M, RICARD
L’assemblée générale de la Libre-Pensée rouen-
naise vient d’adresser à M. Ricard, garde des
sceaux, la lettre ci-contre :
A Monsieur le Ministre de la justice et des
'-cultes.
« Monsieur le Ministre,
« Mes collègues de la Libre-Pensée m’ont donné
la très agréable mission de vous adresser leurs
bien sincères félicitations.
« Pour la première fois, depuis bien longtemps,
le clergé est rappelé au respect des lois que la
coupable faiblesse de vos prédécessëurs l’avait
habitué à transgresser impunément, et lui avait
appris à mépriser.
!j3o£?z persuadé. Monsieur le Ministre, que
nous comprenons les difficultés de votre tâche,
que nous apprécions le courage qu’il y a à rompre
avec des habitudes invétérées, à affronter les
colères, la haine d’une caste puissante qui ne
pardonne jamais à qui s’attaque à elle.
« Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assu
rance de ma considération la plus distinguée.
4 L’administrateur de la Libre-Pensée rouen-
naise, e. Salva.
« Rouen, le H mai 1892. »
MM. Very et Hamonod, les victimes des dyna
miteurs ont succombé à la suite des blessures
Le MOIS DE JEANNE D’ARC
Le Temps publie, depuis le 1 er mai, les éphé-
niéiides du « mois de Jeanne d’Arc », qui lui sont
communiquées par M. Joseph Fabre.
« C est. dans ce mois, dit le journal, que, par
« une singulière coïncidence, tombent presque
« toutes les dates de l’admirable histoire de
* Jeanne d’Arc. M. Fabre nous a offert de nous
« apporter ici, chaque jour de ce mois, sous
« forme d’éphémérides, quelques-uns des plus
«- glorieux ou des plus touchants souvenirs de sa
« vie. Nous avons accueilli sa pieuse pensée. La
« religion de Jeanne d’Arc n’est que la religion
« de la patrie, qui a trouvé en elle la plus pure et
« la plus haute personnification. »
Chacune de ces éphémérides, qui se compose
d’une indication sommaire, est suivie d’un exposé
détaillé du fait historique.
Mai, jusqu’à présent, était le mois de Marie ;
pourquoi ? Affaire de caprice !
Dorénavant, il faut appeler Mai, le mois de
Jeanne d’Arc ; c’est le mois de ses principales
actions et de son martyre ; le caprice n’est pour
rien dans cette dénomination, qui s’appuie sur la
vérité historique.
Nous croyons qu’on lira avec intérêt, les éphé
mérides du mois de Jeanne d’Arc, que nous
recommandons entre autres spécialement aux
instituteurs :
1 er Mai. — Tandis que ses compagnes,
fêtant le mai, chantent et dansent, Jeanne reste
assise sous le hêtre des dames fées, et est absorbée
dans son idée fixe : sauver la France.
*
* *
2 Mai Ik29. — Jeanne, à cheval, explore les
positions des Anglais autour d’Orléans.
2 Mai 1-1.31. Jeanne, prisonnière à Rouen,
subit une admonition publique qui lui est adressée
par Jean Chatillon, archidiacre d’Evreux, sous la
présidence de l’évêque de Beauvais et du vicaire
inquisiteur, assisté de soixante-trois hommes
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