Presse et revues
4 pages
Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-05-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 mai 1892 07 mai 1892
Description : 1892/05/07 (N31). 1892/05/07 (N31).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632329
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
re
N° 81 — Samedi 1 Mai 1882.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 18 Floréal An 108 — N° 81.
Réveil d u Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
* PRIX DES ABONNEMENTS :
Le Havre
Départements.
UN an six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ELECTIONS MUNICIPALES
DU HAVRE
Scrutin de Ballottage du 8 Mai
Liste Républicaine
MM. BERNARD (J.), Président du Syndi
cat de la Boucherie ;
PALFRÂY père, employé de com
merce.
ELECTIONS MU NICIPALES DO 1 er MAI 1892
Ville du Havre
LISTE RÉPUBLICAINE
Inscrits 23.301
Votants 13.734
Suffrages exprimés 13.607
Majorité absolue 6.804
Bulletins blancs 127
Voici par ordre numérique la liste des candidats
élus, avec les chiffres rectifiés :
MM.
Brindeau (Louis) 12.545
Marical 12.249
Guerrand 12.175
De Coninck (J.) 12.118
Heu 12.000
Gardye (J.) 12.001
Persàc (G.) 11.939
Duplat (A.) 11.849
Flambard 11.815
Reine (Henry) 11.379
Rispal. ............... . ......... V*.... 11.325
Rident 11.325
Roederer 11.212
Mundler (H.) 11.075
Lefebvre 10.741
Bricka (E.) 10.697
Lafond . 10.632
Fauvel ^ 10.570
Ciieuret (L.) 10.568
Cherfils (Ch.) 10.514
Fourmentin 10.405
Vautier 10.287
Acher (F.) 10.101
Windesheim (E.) 9.956
Bauzin(E.) 9.868
Guillot (Denis) 9.667
Boell (V.) 9.616
Maillart (Th.) 9.488
E. Seigneuré fils 9.350
Magois 8.476
Lavotte 8.374
Dourt(V.). — 8.331
Enault 8.176
Thierry 7.931
Viennent après les noms suivants :
Palfray père 5.873
Bernard (J.) 5.551
Paisant 4.825
Noël 4.701
Gouy 3.454
Derenemesnil 3.326
Osswalû 2.951
Brot 107
Sanvic
Inscrits : 1,247. — Votants : 883
Nous sommes heureux d’enregistrer le succès
de la liste républicaine. Tous ses membres sont
élus, sauf M. Eugène Dutot, qui est en ballottage,
et a 34 voix de majorité sur M. Alphonse Martin,
concurrent réactionnaire.
Républicains élus : MM. Balière, 768 voix ;
Dérouvois, 768 ; Dufour, 752 ; Lenoble, 751 ;
Aubin, 740 ; Bergeron, 691 ; Duchez, 678 ; Petit,
670 ; Maze, 656 ; Grandcamp, 559 ; Bornon, 536 ;
Avril, 526 ; ITantier, 520 ; Albert Martin, 516 ;
Launay, 512 ; Morel, 502 ; Quertier, 492 ; Ros,
492 ; Carpentier, 477 ; Bottard, 473 ; Lechevaîlier,
461 ; Dupuis, 455, soit 22 élus sur 23.
Viennent ensuite : MM. Eugène Dutot, 434 ;
Alphonse Martin, 400 ; Frémont, 394 ; Verger,
386 ; Pigeon, 321 ; Mousset, 3K32 ; Wattier, 299 ;
Lelaumier, 298 ; Legras, 297 ; Lalouelle, 295 ;
Durand, 289 ; Gueudon, 283 ; Deneuve, 213 ;
Bourgeais, 210 ; Chandelier, 202 ; Boullanger,
150 ; Boivin, 111 ; Laurent Gérard, 110 ; Frédéric
Dutot, 96 ; Burel, 96, et Pierre Colombe!, 90.
Sainte-Adresse
Inscrits : 561 — Votants : 392
Les candidats de la liste que nous avons
publiée ont tous été élus dans l’ordre suivant :
MM. de Querhoënt (J.), 274 voix; PelloWE.),
286; Candon (IL), 364 ; Delarue (A.), 341 ; Gon-
doin (IL), 286 ; Herouard (E.), 252 ; Lefebvre (J.),
264 ; Libert (E.), 307 ; Mar (J.) 261 ; Rouland
(P.), 355 ; Suzanne (A.), 359 ; Tourneur (E,), 271 ;
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIEE, 15
LE REVEIL DU IIA VRE paraît le Samedi
Boutiller (L.), 205 ; Caplet (A.), 252 ; Lanctuit
(J.), 282 ; Leparc (L.), 268.
Bléville
La liste républicaine passe tout entière sauf
deux ballottages.
MM. Weber fJ.), 353 voix ; Devarieux (A.),
345 ; Soudey (E.), 344 ; Aubourg (F.), 340.; Duval
(A.), 338 ; Bourdon (A.), 335 ; Fidelin (J:), 324 ;
Grignon (P.), 322 ; Lambert (A.), 319 ; Morisse
(E.), 318 ; Levêque (G.), 313 ; Touchard (E.), 302 ;
Delauriay (A.), 294 ; Guillot (L.), 289 ; Vautier
(P.), 265 ; Gervais (L.), 255 ; Delahaye (G.), 222 ;
Lebourgeois (LL), 206 ; Maubert (A.), 199 ; Poupel
(A.), 183 ; Enault, 177.
Lies deux derniers sont en ballottage.
Graville-Sainte-Honorine
Inscrits : 1,321. — Votants : 841
Sont élus : MM. Samson, 615 voix ; Pansard,
612 ; Bouteleux, 610 ; Ven, 605 ; Henry, 596 ;
Souibieu, 594 ; Martin, 591 ; Simenel, 588 ;
Edouard, '583 ; Musette, 577 ; Issen, 575 ; Le-
moussu, 572 ; Deniau, 567 ; Campion, 561 ; Pro
tais, 555 ; Ferrand, 551 ; Carel, 546 ; Fouquet,
543 ; Ebran, 527 ; Lévy, 520 ; Maridor, 516 ;
Lepont, 506.
22 candidats de la liste républicaine ,sont élus
au P r tour.
M. Ocker, de cette même liste, est en ballottage
avec 377 voix, contre MM. Gônfrav, 248 voix ;
Massif, 230, etc.
—. . ■ , »
LA LAÏCISATION
ET LE SUFFRAGE UNIVERSEL
Le scrutin du 1 er Mai vient de donner une
consécration éclatante au principe de laïci
sation.
Quelques réactionnaires, en tête desquels un
homme bien connu pour ses opinions clérica
les et auquel son instinct de combativité
valut, récemment, un maître coup de poing,
administré par un de nos plus jeunes notaires,
avaient, paraît-il, prisPinitiative d’une grande
manifestation en faveur des sœurs.
Après avoir frappé en vain à la porte de
quelques marguilliers qui les éconduisirent,
ne se souciant pas d’ajouter un échec nouveau
à tant d’autres déjà subis, ils se résignèrent
à patronner une liste 'de 22 noms républicains
d’où étaient soigneusement exclus les laïcisa-
teurs de l’ancien Conseil.
Nous ne nous arrêterons pas à signaler ce
qu T un tel patronage, publiquement affirmé
dans le Courrier, avait de désobligeant pour
les 22 républicains recommandés à la confiance
des cléricaux.
Notons, en passant, que, par un prodige
de naïveté, le comité du Courrier a essayé de
distinguer entre les promoteurs et les parti
sans de la, laïcisation. Etes-vous un des auteurs
du projet de laïcisation ? Le Courrier vous
arrête à la porte du Conseil municipal. Etes-
vous simplement un de ceux dont le vote a
entraîné la laïcisation ? Le Courrier vous
pardonne. Donnez-vous donc la peine d’en
trer.
Voilà à quelles escobarderies en sont réduits
les défenseurs des congréganistes, pour ne
pas se croiser les bras en période électorale !
Et de fait ces Messieurs ne pouvaient pas
ignorer que si la laïcisation est devenue totale,
c’est à la suite de la laïcisation' de deux
bureaux distributeurs, proposée par M. L.
Brindeau, maire, dans la, séance du 25
novembre 1891, acceptée par la commission
et votée par 22 voix contre 4. Si les conser
vateurs avaient eu le courage de leur opi
nion ils auraient voté uniquement pour MM.
Rœderer, Heu, Dourt et Thierry qui, jusqu’au
bout, ont fait des objections contre la laïcisa
tion. Encore est-il bon d’observer que MM.
Heu et D-ourt, dans la même séance du 25
novembre, avaient proposé la laïcisation d’un
bureau.
Les réactionnaires ont donc clos par la
plus grotesque des palinodies leur campagne
en faveur des congréganistes.
Ils se sont, en outre, couverts d’un
ridicule que toute l’eau bénite de la chré
tienté n’effacerait pas-. Nous leur apprendrons
en effet que, parmi les vingt-deux recom
mandés par eux au corps électoral se trouvent
— voilez-vous la face, o pieux Alexandre !
— trois francs-maçons ! ! !
Le Courrier clu Havre réduit, pour avoir
l’air de jouer un rôle dans les élections, à
renforcer les suffrages donnés à la Eranc-
Maçonnerie, avouez que c’est amusant.
A quand la demande d’initiation des pro
fanes Brenier et Alexandre dans l’une des
trois loges du Havre ?
LES
Elections Municipales du 1 er Mai
L’élection de dimanche dernier s’est effectuée
dans des conditions que nous croyons sans exemple
au Havre.
Quinze jours avant le scrutin, les électeurs
'semblaient absolument engourdis. Les journaux
quotidiens faisaient les morts ; seul, le Réveil du
Havre avait dénoncé cette torpeur inexplicable.
Le public, c’est-à-dire l’ensemble des intéressés,
restait indifférent.
Et cependant, l’on savait que, dans le même
temps, les conseillers municipaux, dont le mandat
allait expirer, avaient des réunions entre eux
pour s’occuper de leurs affaires électorales et
procéder à l’élaboration d’une liste de candidats, et
qu’un comité avait été formé à cet effet. Les
électeurs savaient cela.
Mais ils n’ont rien su tenter d’efficace, de
pratique, d’utile, soit pour protester contre ce
travail, soit peur en faire un similaire. Car il est
certain que l’essai qui a été fait dans ce but,
quelques jours avant le vote, était absolument
insuffisant, et, pour deux motifs principaux,
devait avorter : il s’est, d’abord, produit trop
tard ; — ensuite, son mode de procéder constituait
une erreur fondamentale.
L’on ne peut pas, en effet, en quelques jours,
former une liste sérieuse de trente-six noms ;
avec la meilleure volonté du monde et la plus
grande activité, cela est matériellement impos
sible.
D’un autre côté, on a trop souvent le tort de
croire qu’une réunion publique, composée d’élec
teurs d’opinions diverses et opposées, soit un
endroit propice pour faire de la bonne besogne
électorale. Nous voudrions désillusionner nos
amis sous ce rapport. Par les comptes rendus des
réunions que nous avons publiés, l’on a vu com
ment les choses s’y sont passées. Un nom, plus
ou moins connu, est proposé ; selon le tempéram-
ment de l’assemblée il est accepté ou refusé. Et
cela, sans aucune espèce de renseignements, de
preuves, de discussion.
Les réunions publiques nous paraissent bonnes
et utiles, non pas pour élaborer une liste, décou
vrir des candidats ; — mais pour discuter et sou
tenir un travail déjà préparé.
C’est en cela que les comités, dont on a pour
suivi la démolition avec tant d’acharnement,
avaient du bon. Ils confectionnaient les listes,
allaient aux renseignements, et quand leurs can
didats se trouvaient mis en discussion, soit dans
Ta presse, soit dans les réunions, ils étaient prêts
à répondre. Tandis qu’un nom, lancé dans une
assemblée de mille personnes, trois ou quatre
jours avant l’élection, ne peut être soumis à aucun
contrôle sérieux.
On est donc forcé de reconnaître qué, dans la
dernière élection, il' n’a rien été tenté d’efficace
contre la liste de trente-six noms parue en premier
lieu. On peut le regretter, mais il faut bien
constater que le public électoral n’a pas jugé à
propos d’intervenir à temps ; il a dormi jusqu’à la
veille du scrutin !
Il s’est, par suite, trouvé dans l’obligation de
ne voter que pour des noms sur lesquels la
discussion ne s’était, en réalité, pas établie publi
quement et ouvertement. C’est une faute dont lui
seul est responsable.
Il est vrai que pour avoir l’air de s’agiter, l’on
s’est livré, dans certains milieux, à quelques
manœuvres peu avouables. Ainsi, l’on a distribué
une liste sur laquelle, par nn trait noir imprimé
passé sur neuf noms, l’on indiquait vouloir rayer
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
des candidats alsaciens-lorrains. C’est là une
action mesquine et honteuse dont les auteurs n’ont
pas en la franchise de se faire connaître publi
quement.
Ôn a émis, en outre, une liste de protestation
dont nous avouons ne pas avoir compris le sens ;
sa composition est des plus hétérogènes, ne
représentant aucun principe net et déterminé.
De son côté, le parti réactionnaire n’a pas cru
devoir poser de candidats de son crû. Il s’est
contenté de publier une liste portant vingt-deux
noms empruntés à la liste républicaine.
En réalité, les électeurs républicains avaient à
leur disposition deux listes : l’une de trente-six
noms, l’autre de trente-quatre noms, ne différant
l’une de l’autre que par quelques noms ; — les
électeurs réactionnaires avaient une liste de vingt-
deux candidats pris sur les listes républicaines.
Au scrutin, la moyenne des voix peut être
évaluée à 6,000 pour la première liste, 4,000 pour
la deuxième, 2,000 pour celle des réactionnaires.
De sorte que ceux qui se sont trouvés sur les
trois listes ont pu obtenir jusqu’à 12,500 voix.
Il convient donc d’en retrancher la moyenne des
2,000 voix réactionnaires, pour avoir les chiffres
véritablement républicains qui, seuls, ont, à nos
yeux, une réelle valeur.
Dimanche prochain aura lieu le scrutin de
ballottage qui complétera cette élection ; nous
espérons que MM. Bernard et Palfray seront
facilement élus.
Ensuite commencera, pour nos édiles, la période
de travail qu’ils auront à remplir.
Pour aujourd’hui, quelles que soient les fautes
que le public électoral peut avoir à se reprocher,
il faut accepter les faits acquis. Au nouveau
Conseil de mériter, par une administration loyale
et démocratique de nos intérêts municipaux, la
confiance qui lui est faite par 10,000 républicains.
Puissent, en même temps, les électeurs se sou
venir de cette leçon et ne pas oublier que leur
devoir ne consiste pas seulement à voter le jour
du scrutin, mois à apporter aux questions publi
ques et au contrôle de leurs représentants le souci
de tous les instants, de façon à ce qu’aux jours de
scrutin, chacun vote en connaissance de cause,
librement, sainement et républicainement.
Le Scrutin de ballottage
Nous apprenons que M. Paisant a envoyé une
lettre aux journaux pour remercier les électeurs
qui lui ont accordé leurs suffrages aux élections
du 1 e ’ mai.
En même temps, M. Paisant annonce qu’il re
nonce à poser sa candidature aux élections de
demain.
SEMAINE POLITIQUE
' FRANCE
Elections Municipales du 1 er Mai. — Les
élections municipales ont eu lieu dimanche der
nier, dans toutes les communes de France, sauf à
Paris.
La statistique générale sur les résultats de ces
élections n’a pas encore pu être dressée, on le
conçoit aisément ; mais voici le relevé fait au
ministère de l’intérieur pour les chefs-lieux de
département, d’arrondissement et de canton, dans
16 départements :
326 Conseils municipaux républicains.
82 » » réactionnaires.
1 » » socialiste.
2 » » douteux.
95 ballottages.
506 résultats ensemble.
Traitement de l’évêque de Nancy. — Le
ministre de la justice et des cultes vient de décider
que le traitement de M. Turrinaz, évêque de
Nancy, serait supprimé, en raison de la brochure
que ce prélat a publiée récemment sous le titre :
Sauvons la France chrétienne , et dans laquelle
il critique la circulaire du ministre des cultes
relative aux conférences organisées dans les
églises.
ITALIE
Le roi d’Italie doit se rendre à Berlin dans le
courant du mois de juin.
Il est permis de penser que ce n’est pas une
simple visite d’amitié qui inspire à ce voyage, et
que d’autres motifs plus sérieux en sont la cause,
notamment la question des économies qui s’impo
sent à l’Italie et la forcent à réduire son effectif
militaire.
Quoi qu’il en soit, la Germania nous apprend
que l’empereur et l’impératrice d’Allemagne cau
sent en italien, entre eux, depuis quelques jours,
pour se familiariser avec cette langue, afin d’être
en état de s’entretenir avec le roi et la reine
d’Italie ; car le roi Humbert I er sera accompagné
dans son voyage par madame son épouse !
N° 81 — Samedi 1 Mai 1882.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 18 Floréal An 108 — N° 81.
Réveil d u Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
* PRIX DES ABONNEMENTS :
Le Havre
Départements.
UN an six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ELECTIONS MUNICIPALES
DU HAVRE
Scrutin de Ballottage du 8 Mai
Liste Républicaine
MM. BERNARD (J.), Président du Syndi
cat de la Boucherie ;
PALFRÂY père, employé de com
merce.
ELECTIONS MU NICIPALES DO 1 er MAI 1892
Ville du Havre
LISTE RÉPUBLICAINE
Inscrits 23.301
Votants 13.734
Suffrages exprimés 13.607
Majorité absolue 6.804
Bulletins blancs 127
Voici par ordre numérique la liste des candidats
élus, avec les chiffres rectifiés :
MM.
Brindeau (Louis) 12.545
Marical 12.249
Guerrand 12.175
De Coninck (J.) 12.118
Heu 12.000
Gardye (J.) 12.001
Persàc (G.) 11.939
Duplat (A.) 11.849
Flambard 11.815
Reine (Henry) 11.379
Rispal. ............... . ......... V*.... 11.325
Rident 11.325
Roederer 11.212
Mundler (H.) 11.075
Lefebvre 10.741
Bricka (E.) 10.697
Lafond . 10.632
Fauvel ^ 10.570
Ciieuret (L.) 10.568
Cherfils (Ch.) 10.514
Fourmentin 10.405
Vautier 10.287
Acher (F.) 10.101
Windesheim (E.) 9.956
Bauzin(E.) 9.868
Guillot (Denis) 9.667
Boell (V.) 9.616
Maillart (Th.) 9.488
E. Seigneuré fils 9.350
Magois 8.476
Lavotte 8.374
Dourt(V.). — 8.331
Enault 8.176
Thierry 7.931
Viennent après les noms suivants :
Palfray père 5.873
Bernard (J.) 5.551
Paisant 4.825
Noël 4.701
Gouy 3.454
Derenemesnil 3.326
Osswalû 2.951
Brot 107
Sanvic
Inscrits : 1,247. — Votants : 883
Nous sommes heureux d’enregistrer le succès
de la liste républicaine. Tous ses membres sont
élus, sauf M. Eugène Dutot, qui est en ballottage,
et a 34 voix de majorité sur M. Alphonse Martin,
concurrent réactionnaire.
Républicains élus : MM. Balière, 768 voix ;
Dérouvois, 768 ; Dufour, 752 ; Lenoble, 751 ;
Aubin, 740 ; Bergeron, 691 ; Duchez, 678 ; Petit,
670 ; Maze, 656 ; Grandcamp, 559 ; Bornon, 536 ;
Avril, 526 ; ITantier, 520 ; Albert Martin, 516 ;
Launay, 512 ; Morel, 502 ; Quertier, 492 ; Ros,
492 ; Carpentier, 477 ; Bottard, 473 ; Lechevaîlier,
461 ; Dupuis, 455, soit 22 élus sur 23.
Viennent ensuite : MM. Eugène Dutot, 434 ;
Alphonse Martin, 400 ; Frémont, 394 ; Verger,
386 ; Pigeon, 321 ; Mousset, 3K32 ; Wattier, 299 ;
Lelaumier, 298 ; Legras, 297 ; Lalouelle, 295 ;
Durand, 289 ; Gueudon, 283 ; Deneuve, 213 ;
Bourgeais, 210 ; Chandelier, 202 ; Boullanger,
150 ; Boivin, 111 ; Laurent Gérard, 110 ; Frédéric
Dutot, 96 ; Burel, 96, et Pierre Colombe!, 90.
Sainte-Adresse
Inscrits : 561 — Votants : 392
Les candidats de la liste que nous avons
publiée ont tous été élus dans l’ordre suivant :
MM. de Querhoënt (J.), 274 voix; PelloWE.),
286; Candon (IL), 364 ; Delarue (A.), 341 ; Gon-
doin (IL), 286 ; Herouard (E.), 252 ; Lefebvre (J.),
264 ; Libert (E.), 307 ; Mar (J.) 261 ; Rouland
(P.), 355 ; Suzanne (A.), 359 ; Tourneur (E,), 271 ;
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIEE, 15
LE REVEIL DU IIA VRE paraît le Samedi
Boutiller (L.), 205 ; Caplet (A.), 252 ; Lanctuit
(J.), 282 ; Leparc (L.), 268.
Bléville
La liste républicaine passe tout entière sauf
deux ballottages.
MM. Weber fJ.), 353 voix ; Devarieux (A.),
345 ; Soudey (E.), 344 ; Aubourg (F.), 340.; Duval
(A.), 338 ; Bourdon (A.), 335 ; Fidelin (J:), 324 ;
Grignon (P.), 322 ; Lambert (A.), 319 ; Morisse
(E.), 318 ; Levêque (G.), 313 ; Touchard (E.), 302 ;
Delauriay (A.), 294 ; Guillot (L.), 289 ; Vautier
(P.), 265 ; Gervais (L.), 255 ; Delahaye (G.), 222 ;
Lebourgeois (LL), 206 ; Maubert (A.), 199 ; Poupel
(A.), 183 ; Enault, 177.
Lies deux derniers sont en ballottage.
Graville-Sainte-Honorine
Inscrits : 1,321. — Votants : 841
Sont élus : MM. Samson, 615 voix ; Pansard,
612 ; Bouteleux, 610 ; Ven, 605 ; Henry, 596 ;
Souibieu, 594 ; Martin, 591 ; Simenel, 588 ;
Edouard, '583 ; Musette, 577 ; Issen, 575 ; Le-
moussu, 572 ; Deniau, 567 ; Campion, 561 ; Pro
tais, 555 ; Ferrand, 551 ; Carel, 546 ; Fouquet,
543 ; Ebran, 527 ; Lévy, 520 ; Maridor, 516 ;
Lepont, 506.
22 candidats de la liste républicaine ,sont élus
au P r tour.
M. Ocker, de cette même liste, est en ballottage
avec 377 voix, contre MM. Gônfrav, 248 voix ;
Massif, 230, etc.
—. . ■ , »
LA LAÏCISATION
ET LE SUFFRAGE UNIVERSEL
Le scrutin du 1 er Mai vient de donner une
consécration éclatante au principe de laïci
sation.
Quelques réactionnaires, en tête desquels un
homme bien connu pour ses opinions clérica
les et auquel son instinct de combativité
valut, récemment, un maître coup de poing,
administré par un de nos plus jeunes notaires,
avaient, paraît-il, prisPinitiative d’une grande
manifestation en faveur des sœurs.
Après avoir frappé en vain à la porte de
quelques marguilliers qui les éconduisirent,
ne se souciant pas d’ajouter un échec nouveau
à tant d’autres déjà subis, ils se résignèrent
à patronner une liste 'de 22 noms républicains
d’où étaient soigneusement exclus les laïcisa-
teurs de l’ancien Conseil.
Nous ne nous arrêterons pas à signaler ce
qu T un tel patronage, publiquement affirmé
dans le Courrier, avait de désobligeant pour
les 22 républicains recommandés à la confiance
des cléricaux.
Notons, en passant, que, par un prodige
de naïveté, le comité du Courrier a essayé de
distinguer entre les promoteurs et les parti
sans de la, laïcisation. Etes-vous un des auteurs
du projet de laïcisation ? Le Courrier vous
arrête à la porte du Conseil municipal. Etes-
vous simplement un de ceux dont le vote a
entraîné la laïcisation ? Le Courrier vous
pardonne. Donnez-vous donc la peine d’en
trer.
Voilà à quelles escobarderies en sont réduits
les défenseurs des congréganistes, pour ne
pas se croiser les bras en période électorale !
Et de fait ces Messieurs ne pouvaient pas
ignorer que si la laïcisation est devenue totale,
c’est à la suite de la laïcisation' de deux
bureaux distributeurs, proposée par M. L.
Brindeau, maire, dans la, séance du 25
novembre 1891, acceptée par la commission
et votée par 22 voix contre 4. Si les conser
vateurs avaient eu le courage de leur opi
nion ils auraient voté uniquement pour MM.
Rœderer, Heu, Dourt et Thierry qui, jusqu’au
bout, ont fait des objections contre la laïcisa
tion. Encore est-il bon d’observer que MM.
Heu et D-ourt, dans la même séance du 25
novembre, avaient proposé la laïcisation d’un
bureau.
Les réactionnaires ont donc clos par la
plus grotesque des palinodies leur campagne
en faveur des congréganistes.
Ils se sont, en outre, couverts d’un
ridicule que toute l’eau bénite de la chré
tienté n’effacerait pas-. Nous leur apprendrons
en effet que, parmi les vingt-deux recom
mandés par eux au corps électoral se trouvent
— voilez-vous la face, o pieux Alexandre !
— trois francs-maçons ! ! !
Le Courrier clu Havre réduit, pour avoir
l’air de jouer un rôle dans les élections, à
renforcer les suffrages donnés à la Eranc-
Maçonnerie, avouez que c’est amusant.
A quand la demande d’initiation des pro
fanes Brenier et Alexandre dans l’une des
trois loges du Havre ?
LES
Elections Municipales du 1 er Mai
L’élection de dimanche dernier s’est effectuée
dans des conditions que nous croyons sans exemple
au Havre.
Quinze jours avant le scrutin, les électeurs
'semblaient absolument engourdis. Les journaux
quotidiens faisaient les morts ; seul, le Réveil du
Havre avait dénoncé cette torpeur inexplicable.
Le public, c’est-à-dire l’ensemble des intéressés,
restait indifférent.
Et cependant, l’on savait que, dans le même
temps, les conseillers municipaux, dont le mandat
allait expirer, avaient des réunions entre eux
pour s’occuper de leurs affaires électorales et
procéder à l’élaboration d’une liste de candidats, et
qu’un comité avait été formé à cet effet. Les
électeurs savaient cela.
Mais ils n’ont rien su tenter d’efficace, de
pratique, d’utile, soit pour protester contre ce
travail, soit peur en faire un similaire. Car il est
certain que l’essai qui a été fait dans ce but,
quelques jours avant le vote, était absolument
insuffisant, et, pour deux motifs principaux,
devait avorter : il s’est, d’abord, produit trop
tard ; — ensuite, son mode de procéder constituait
une erreur fondamentale.
L’on ne peut pas, en effet, en quelques jours,
former une liste sérieuse de trente-six noms ;
avec la meilleure volonté du monde et la plus
grande activité, cela est matériellement impos
sible.
D’un autre côté, on a trop souvent le tort de
croire qu’une réunion publique, composée d’élec
teurs d’opinions diverses et opposées, soit un
endroit propice pour faire de la bonne besogne
électorale. Nous voudrions désillusionner nos
amis sous ce rapport. Par les comptes rendus des
réunions que nous avons publiés, l’on a vu com
ment les choses s’y sont passées. Un nom, plus
ou moins connu, est proposé ; selon le tempéram-
ment de l’assemblée il est accepté ou refusé. Et
cela, sans aucune espèce de renseignements, de
preuves, de discussion.
Les réunions publiques nous paraissent bonnes
et utiles, non pas pour élaborer une liste, décou
vrir des candidats ; — mais pour discuter et sou
tenir un travail déjà préparé.
C’est en cela que les comités, dont on a pour
suivi la démolition avec tant d’acharnement,
avaient du bon. Ils confectionnaient les listes,
allaient aux renseignements, et quand leurs can
didats se trouvaient mis en discussion, soit dans
Ta presse, soit dans les réunions, ils étaient prêts
à répondre. Tandis qu’un nom, lancé dans une
assemblée de mille personnes, trois ou quatre
jours avant l’élection, ne peut être soumis à aucun
contrôle sérieux.
On est donc forcé de reconnaître qué, dans la
dernière élection, il' n’a rien été tenté d’efficace
contre la liste de trente-six noms parue en premier
lieu. On peut le regretter, mais il faut bien
constater que le public électoral n’a pas jugé à
propos d’intervenir à temps ; il a dormi jusqu’à la
veille du scrutin !
Il s’est, par suite, trouvé dans l’obligation de
ne voter que pour des noms sur lesquels la
discussion ne s’était, en réalité, pas établie publi
quement et ouvertement. C’est une faute dont lui
seul est responsable.
Il est vrai que pour avoir l’air de s’agiter, l’on
s’est livré, dans certains milieux, à quelques
manœuvres peu avouables. Ainsi, l’on a distribué
une liste sur laquelle, par nn trait noir imprimé
passé sur neuf noms, l’on indiquait vouloir rayer
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
des candidats alsaciens-lorrains. C’est là une
action mesquine et honteuse dont les auteurs n’ont
pas en la franchise de se faire connaître publi
quement.
Ôn a émis, en outre, une liste de protestation
dont nous avouons ne pas avoir compris le sens ;
sa composition est des plus hétérogènes, ne
représentant aucun principe net et déterminé.
De son côté, le parti réactionnaire n’a pas cru
devoir poser de candidats de son crû. Il s’est
contenté de publier une liste portant vingt-deux
noms empruntés à la liste républicaine.
En réalité, les électeurs républicains avaient à
leur disposition deux listes : l’une de trente-six
noms, l’autre de trente-quatre noms, ne différant
l’une de l’autre que par quelques noms ; — les
électeurs réactionnaires avaient une liste de vingt-
deux candidats pris sur les listes républicaines.
Au scrutin, la moyenne des voix peut être
évaluée à 6,000 pour la première liste, 4,000 pour
la deuxième, 2,000 pour celle des réactionnaires.
De sorte que ceux qui se sont trouvés sur les
trois listes ont pu obtenir jusqu’à 12,500 voix.
Il convient donc d’en retrancher la moyenne des
2,000 voix réactionnaires, pour avoir les chiffres
véritablement républicains qui, seuls, ont, à nos
yeux, une réelle valeur.
Dimanche prochain aura lieu le scrutin de
ballottage qui complétera cette élection ; nous
espérons que MM. Bernard et Palfray seront
facilement élus.
Ensuite commencera, pour nos édiles, la période
de travail qu’ils auront à remplir.
Pour aujourd’hui, quelles que soient les fautes
que le public électoral peut avoir à se reprocher,
il faut accepter les faits acquis. Au nouveau
Conseil de mériter, par une administration loyale
et démocratique de nos intérêts municipaux, la
confiance qui lui est faite par 10,000 républicains.
Puissent, en même temps, les électeurs se sou
venir de cette leçon et ne pas oublier que leur
devoir ne consiste pas seulement à voter le jour
du scrutin, mois à apporter aux questions publi
ques et au contrôle de leurs représentants le souci
de tous les instants, de façon à ce qu’aux jours de
scrutin, chacun vote en connaissance de cause,
librement, sainement et républicainement.
Le Scrutin de ballottage
Nous apprenons que M. Paisant a envoyé une
lettre aux journaux pour remercier les électeurs
qui lui ont accordé leurs suffrages aux élections
du 1 e ’ mai.
En même temps, M. Paisant annonce qu’il re
nonce à poser sa candidature aux élections de
demain.
SEMAINE POLITIQUE
' FRANCE
Elections Municipales du 1 er Mai. — Les
élections municipales ont eu lieu dimanche der
nier, dans toutes les communes de France, sauf à
Paris.
La statistique générale sur les résultats de ces
élections n’a pas encore pu être dressée, on le
conçoit aisément ; mais voici le relevé fait au
ministère de l’intérieur pour les chefs-lieux de
département, d’arrondissement et de canton, dans
16 départements :
326 Conseils municipaux républicains.
82 » » réactionnaires.
1 » » socialiste.
2 » » douteux.
95 ballottages.
506 résultats ensemble.
Traitement de l’évêque de Nancy. — Le
ministre de la justice et des cultes vient de décider
que le traitement de M. Turrinaz, évêque de
Nancy, serait supprimé, en raison de la brochure
que ce prélat a publiée récemment sous le titre :
Sauvons la France chrétienne , et dans laquelle
il critique la circulaire du ministre des cultes
relative aux conférences organisées dans les
églises.
ITALIE
Le roi d’Italie doit se rendre à Berlin dans le
courant du mois de juin.
Il est permis de penser que ce n’est pas une
simple visite d’amitié qui inspire à ce voyage, et
que d’autres motifs plus sérieux en sont la cause,
notamment la question des économies qui s’impo
sent à l’Italie et la forcent à réduire son effectif
militaire.
Quoi qu’il en soit, la Germania nous apprend
que l’empereur et l’impératrice d’Allemagne cau
sent en italien, entre eux, depuis quelques jours,
pour se familiariser avec cette langue, afin d’être
en état de s’entretenir avec le roi et la reine
d’Italie ; car le roi Humbert I er sera accompagné
dans son voyage par madame son épouse !
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