Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 février 1913 18 février 1913
Description : 1913/02/18 (A33,N14542). 1913/02/18 (A33,N14542).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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Mardi 18 Février 4943
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10
20 Fr.
2% »
Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN —
&
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 17 FÉVRIER
Cotons » mars, baisse 14 points ; mai,
baisse 18 points ; juillet, baisse 21 points ;
octobre, baisse 13 points. A peine soutenu.
Café» t baisse 2 à 24 points.
berera
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TRIPLE ASSASSINAT A LA REMUÉE
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LONDRES, il Février, Dépêche de 4 h. 30
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la Presse Républicaine Départementale
chez M. Poincaré
Hier, à trois heures, le Comité de l’Asso-
ciation et Syndicat de la Presse républicaine
départementale de France a été reçu par M.
Poincaré, président de la République, à son
domicile particulier, 5, rue du Commandant-
Marchand. M. Dubar, directeur de VEcko dzi
Nord à Lille, président du Syndicat, a pré
senté ses confrères, MM. Ferdinand Réal, ré
dacteur en chef de la Petite Gironde, vice-
président ; Georges Robert, rédacteur en
chef du Progrès du Norfi, à Lille, vice-prési-
dent ; Maurice Sarraut, directeur de l’agence
parisienne de la Dépêche de Toulouse, à Paris,
secrétaire général ; Léon Refray, rédacteur
en chef de l’Indépendant du Loir et Cher, à
Blois ; Victor Hinzelin, directeur de l'Impar
tial de l'Est à Nancy ; Auguste Ferrouillat,
directeur du Lyon Répubicain à Lyon ; Victor
Le Tréguilly, directeur du Nouvelliste d’Avran-
ehes ; Alexandre Masson, directeur de l'Avenir
de la Vienne à Poitiers ; Paul Mercier, direc
teur du Mémorial des Deux Sèvres à Niort; Louis
Ariste, directeur du Midi Républicain, à Tou
louse ; Louis Coudurier, rédacteur en chef
de la Dépêche de Brest ; Joseph Lafond, direc-
teur du Journal de Rouen ; Ernest Arraalt,
directeur de la Dépêche du Centre et de l’Ouest.
a Tours ; François A ki es, rédacteur en cher
du Républicain Orléanais, à Orléans ; Georges
Yodereau, directeur politique de VIndépciV
jmt de l’Auæois et du Morvan, à Semur ; Geor
ges Corneau, directeur du Petit Ardennais, à
Mezières ; Daniel Chambon, directeur du Nou
velliste du Centre, à St-Amand ; Hippolyte
Fénoux, rédacteur en chef des journaux Le
Davre et Le Petit Havre ; Gaston Lemyre, ré
dacteur en chef du Cri Cambresien ; Gustave
Bourrageas, administrateur du Petit Marseil
lais, à Marseille ; René Guillemot, rédacteur
en chef du Courrier du Centre, à Limoges ;
Georges Dailly, directeur du Progrès de l’Est,
à Reims; Ernest Laurent, directeur du Cour
tier de Saumur, membres du Comité.
M. Dubar, président du Syndicat, a pris la
parole en ces termes :
« Monsieur le président,
» Votre élévation à la présidence de la Ré-
publique a particulièrement intéressé, ému,
passionné même nos provinces françaises.
L’est qu’après Agadir et les menaces de guer
re qui ont suivi, après le conflit balkanique
et la crise européenne qui en fat la consé
quence, le pays a senti combien il importait
que fassent assurées l’unité et la continuité !
de vues dans la direction des affaires exté
rieures afin de sauvegarder dans la paix et
dans la guerre l’honneur et la dignité natio
nales.
» Je vous présente, Monsieur le président,
les membres du Comité de la Presse répu
blicaine départementale.
» Vous voyez que nous sommes venus de
tous les points du territoire. Tous, nous
sommes animés du même loyalisme répu
blicain, aujourd’hui comme hier, lorsque
vous dirigiez avec tant d’autorité un de nos
départements ministériels les plus impor
tants ; nous nous honorons d’être avec vous,
auprès de vous, la sauvegarde supérieure de
la France.
» Ce concours loyal, la presse départe
mentale le donnera au président de la R pu
blique comme elle le donna au président du
Conseil, modestement et discrètement, sans
bruit, avec un dévouement absolu, ne re
cherchant d’autre récompense que la satis
faction de bien servir le pays, soit qu’il
j’agisse des nécessités gouvernementales ex
térieures, soit qu’il s’agisse de défendre à
l’intérieur les grands principes républicains.
» D’ailleurs, vous n’goorez pas, Monsieur
le président, la presse que nous représen
tons.
» Vous avez fait du journalisme à Paris et
yous avez brillamment collaboré à l’un des
journaux de province représenté dans notre
Comité.
» Vous savez quels services rendent non
pas seulement les grands organes régionaux,
mais aussi les vaillantes feuilles des dépar
tements et des arrondissements dont l’action
est si précieuse à la cause républicaine.
» Veuillez recevoir, Monsieur le président,
l’hommage respectueux des journalistes de
la province qui se font gloire d’apporter leur
collaboration désintéressée à ceux qui n’ont
en vue que la grandeur de la Patrie et de la
République. »
M. Poincaré a répondu par une brillante
improvisation dont voici les grandes lignes :
« Je vous remercie de votre visite et j’y
suis extrêmement sensible. C’est avec raison
que vous avez dit que pendant de longues
années j’ai fait partie de la presse départe
mentale, mais ce n’est pas dans un seul
journal départemental que j’ai écrit, mais
dans plusieurs.
» Je suis donc content de vous voir en si
grand nombre auprès de moi.
» M. Ferrouillat se souvient certainement
que j’ai été pendant de longues années le
collaborateur du Lyon Républicain pour la
politique étrangère, bien que ma collabora-
ion fut anonyme.
» De même M. Sarraut n’a pas oublié que
j’ai écrit maintes fois dans la Dépêche de Tou-
Uwse.
% » La presse parisienne m’a souvent T8-
proché mes infidélités, mais toujours je fai
sais remarquer que le concours d’un hom
me politique est beaucoup plus utile et qu’il
peut exercer une bien plus heureuse inflen-
ce dans la presse départementale plutôt que
dans la presse parisienne.
» C’est donc à la presse de province que
je me sais donné avec le plus de dévoue
ment.
» Elle ne l’a pas oublié et n’a cessé de me
prêter, depuis que les lourdes responsabi
lités du pouvoir m’ont contraint de suspen
dre ma collaboration, le plus bienveillant
concours.
» Je la remercie notamment de ce con
cours si absolu qu’elle m’a prêté Pan der
nier au gouvernement que j’avais l’honneur
de présider et qui fut au milieu des difficul
tés que nous avons traversées, mon plus
ferme appui.
» Et je puis bien vous dire que cette una
nimité avec laquelle la presse tout entière a
soutenu son gouvernement a produit en Eu
rope une impression énorme. Cette impres-
sion a été telle que de nombreuses person
nalités étrangères m’ont demandé à moi-
même et cherché par tous les moyens à sa
voir de quelles ressources je disposais pour
exercer une si grande influence sur la
presse de ce pays. Mais je sais bien, moi à
quels liens je les dois : c’est à la confrater
nité qui nous unit, Messieurs et c’est à votre
patriotisme.
» Je vous remercie également, Messieurs,
de f accueil si sympathiquo que vous avez
fait à mon élection à la présidence de la Ré
publique.
» Quelques-uns d’entre vous ont pu sou
tenir d’autres candidatures que la mienne,
mais ils n’ont pas oublié ensuite que j’avais
été leur collaborateur et leur confrère.
» Je leur en sais beaucoup de gré et les
assure — connaissant les devoirs inexora
bles et impérieux que mon élection m’im
pose — que je compte les remplir au mieux
des intérêts de la République et de la Pa
trie. »
Après ce discours chaleureusement ac
cueilli par tous les journalistes présents, le
président de la République s’est familière
ment entretenu avec nombre d’entre eux et
Les Retraits s Ouvrières
M. René Besnard, ministre du travail, a
soumis, ainsi que uous l’avons dit, au Con
seil des ministres, d’après les renseigne
ments des préfets, la statistique des assurés
de la loi sur les retraites à la date du ier jan
vier 1913.
Il résulte de cette statistique officielle, que
le nombre des assurés inscrits sur les listes,
à titre obligatoire, est actuellement de
7,077,350, en augmentation de 79,361 sur les
chiffres du 1er octobre 1912.
Cette augmentation ne correspond pas au
nombre des inscriptions nouvelles qui se
sont produites au cours du trimestre.
En effet, pendant la même période, 212.620
assurés obligatoires ont été rayés des listes,
notamment à la suite des demandes de li
quidation.
Les assurés facultatifs sont actuellement
au nombre de 776,782, en augmentation de
75,917 sur le chiffre atteint au ier octobre
dernier.
Le nombre des radiations d’assurés facul
tatifs opérées au cours du 4« trimestre 4912,
principalement à la suite des demandes de
liquidation, s’élève à 82,759.
Quant au produit, pendant le dernier
trimestre 1912, de la vente des timbres-
retraite, il a atteint le chiffre de 12 mil
lions .901,994 fr. 05.
La moyenne mensuelle de vente pendant
les six premiers trimestres de ‘application
de la loi s'établit comme suit :
Vente mensuelle
3e trimestre 1911.....Fr
4® —- — .......
ier trimestre 1912
2» — —
3’ — —
4e —
1.172.004
2.482.947
2.763 868
3.130.872
25
30
31
21
4.456.995 21
4.300.684 68
il a bien voulu prodiguer les marques de
sympathie à tous ses anciens confrères de
presse républicaine départementale.
$
k"is
la
Une Visite de 51. Peincaré an Havre
Noire rédacteur et; chef, M. Hippolyte Fénoux,
lui ayant rappelé les liens sympathiques qu'il
a conservés au Havre, lui a affirmé le plaisir
qu’il fera à la population havraise en prenant
part aux solennités que comporteront nos pro
chaines régates internationales.
M. Poincaré a bien voulu lui répondre
que, déjà sollicité à est égard, il avait,
en principe, l’intention d’accepter cette
invitation.
* *
M. Poincaré vient de faire parvenir à
M. Paul Strauss une lettre dans laquelle il
lui dit combien il a été touché des félicita
tions et des vœux que l’Assemblée générale
des journalistes républicains lui exprimait
hier et il le prie de transmettre ses remercie
ments à tous les membres.
L’AMNISTIE
La Commission de la réforme judiciaire a
continué l’examen du projet relatif à l’am-
nistie.
Les renseignement fournis par M. Barthou
sur les infractions à la loi sur les congréga
tions lui ayant paru insuffisantes ou incom
plètes, elle a ajourné sa décision sur ce
point.
La Commission a décidé d’accorder l’am
nistie pour les délits prévus par les articles
222 à 225 du code pénal, puis elle a repous
sé tous les amendements relatifs aux délits
ou contraventions en matière de pêche,
chasse, police du roulage, conduite d’auto-
mobiles, contributions indirectes, repos
hebdomadaire.
Enfin, elle a décidé d’étendre l’amnistie
aux déserteurs et personnes qui se trouvent
dans les conditions de la loi d’amnistie de
1906 spécifiant toutefois que seraient exclus
de la prochaine amnistie les déserteurs qui,
l’ayant pu, n’ont pas réclamé le bénéfice de
la précédente loi.
La Commission se réunira à nouveau
jeudi.
029n2naeasansenenn£.22G$:1221a2/:1esSO)
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la EIBRRIRIE IWTEHNATIOMNLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
line Famille massacrée à coups de fusil
Fhe.3 Setit Heers
Slichs PalftBesve
sstsok
Rsbmeer*
-...
lsss
LA MAISON DU CRIME
Les gendarmes encadrent la porte de la cuisine où le Parquet procède aux interrogatoires
L’élévation très sensible du produit de la
vente des timbres au cours du Ze trimestre
1912, par rapport au 2e trimestre, tient aux
achats exceptionnels de timbres effectues
par les assures de la période transitoire, qui
ont dû parfaire leurs versements. sur leurs
cartes avant de demander la liquidation de
leurs pensions.
La Fin du Mandat
de M. Fallières
LA RÉCEPTION DU CORPS DIPLOMATIQUE
A L'ELYSEE
Les membres du corps diplomatique
avaient exprimé le désir d’être reçus par M.
Fallières avant respiration de son mandat
Ueprsuout dt lanepunique.
Cette réception a eu lieu hier matin à onze
heures.
Les ambassadeurs, ministres plénipoten
tiaires, chefs de mission, conseillers et atta
chés présents à Paris, se sont rendus au pa
lais de l'Elysée en grand uniforme.
Sir Francis Bertie, ambassadeur d’Angle
terre, s’est adressé en ces termes au prési
dent :
Monsieur le président,
La petite commune de la Remuée a été au
cours de la nuit de dimanche à lundi, le
théâtre d’une épouvantable tuerie. Un sau
vage individu dont malheureusement les
premières enquêtes de la justice n’ont pas
permis de retrouver la trace, a tué à coups
de fusil un honnête cultivateur, sa femme
et son fils :
Le mobile de ce triple assassinat n’a pu
encore être établi, toutefois les constatations
qui ont été faites, témoignent d'une férocité
inouïe de la part de son auteur.
Cette tragédie qui s’est déroulée dans une
ferme longée par une grande route très fré
quentée, a été vite connue dans les envi
rons et a répandu dans toute la région une
horreur indicible.
Dès que nous avons eu connaissance de
cet atroce forfait nous nous sommes trans-
portés sur les lieux. Nous y avons recueilli
loo roaccigucmouto SUlVauts qui ne man
queront pas d’intéresser très vivement
lecteurs.
nos
Le corps diplomatique vous est reconnaissant
d’avoir bien voulu le recevoir aujourd’hui
audience de congé. Il a pu constater à maintes
en
reprises que votre pensée généreuse s’appli-
quait toujours à maintenir et à étendre les liens
d’amitié et de cordialité entre votre pays et les
nôtres.
En vous exprimant, monsieur le président, Je
vif et reconnaissant souvenir de la bonne gr^ee
et de l’affabitite qui ont toujours marqué vos re
lations avec le corps diplomatique, nous nous
permettons de vous souhaiter de longues années
de bonheur et de prospérité pendant lesquelles,
entouré du respect de vos concitoyens et de
l’affection des vôtres, vous jouirez du reposant
quel les grands services que vous avez rendus à
la France vous donnent si pleinement droit.
Le président de la République a répondu ?
Monsieur l’ambassadeur,
Messieurs,
Le plaisir très grand que j’éprouve fi me Tel=
contrer une dernière fois avec le corps diplanias
tique tout entier sera pour mol un des plus chors
souvenirs de la fin de mon septennat. Je n’otihlie:
rai pas surtout la bonne grâc) avec lequel!© vOUS
m’avez fait part de vos sentiments d mnen égard;
non plus que les souhaits dont vous avez hied
voulu m’adresser la touchante expression, Jy
suis particuliérement sensible, et je vous prig
de croire à la sincérité de ma complets grAU=
lude.
Il m'est d'autant plus agréable de vous én don-
ner l’assurance que rien n’a jamais troubié 10§
relation personnelles.
J'aime à me rappeler, au moment où ils vont
officiellement cesser, que mes rapports avec le
corps diplomatique ont ' "—2
lents. Je me plais à vous rendre cette Justice que
dans l’exercice de vos hautes fonctions, qui exi-
gent à la fois tant de tact et tant de délicatesse,
vous n’avez jamais séparé de la fermeté légitimé
à défendre les intérêts confiés à vos soins, la
loyauté qui ajoute au poids de la raison, et la
courtoisie qui est une des formes les plus élevées
du respect de l’opinion d’autrui.
C’est à de telles pratiques que l’on doit de voir,
dans les conjonctures les plus ardues, les difficul
tés s’atténuer,, les routes s’aplanir et les choses
arriver, en fin de cause, à des rapprochements ou
à des ententes toujours si désirables entre les
que 188 rapports aVeC 1e
at élé de tous points excel-
gouvernements ou les peuples.
Quand on a au cœur l’amour de son pays, on
n a pas de plus haute satisfaction de conscience,
vous me direz si je me trompe, que d’aider, dans
le champ de la politique extérieure, aux solutions
pacifiques qui concourent au bien de la patrie et
de l’humanité.
Que mes dernières paroles soient pour vous
faire mes adieux et vous offrir les vœux que je
forme pour votre bonheur et aussi pour celui des
personnes qui vous sont chères et vers lesquelles
vont, du fond de vos cœurs, les meilleures et les
plus affectueuses de vos pensées.
», FALLIÈRES ET LA PRESSE
Le président de la République a reeu à
trois heures et demie M. G. Aubry, prési
dent, et les membres de la presse parle
mentaire, ainsi que M. Gaussorgues, syndic
et les membres de la presse des voyages
présidentiels.
MM. Aubry et Gaussorgues ont présenté à
M. Fallières, au nom de leurs confrères,
l'expression de leur reconnaissance pour la
haute bienveillance que le président a tot-
jours témoignée à ‘Association con t rate r=
nelle de la presse parlementaire et pour les
attentions délicates qu’il a toujours eues au
cours de ses déplacements pour ceux qui
l’accompagnaient.
M. Panières a répondu que parmi les sote
venirs les plus agréables de son septennat
figureront certainement ceux de ses déplas
cements. Il a félicité les représentants de la
presse de la façon dont ils ont en toutes cir
constances rempli leur mission, et particu-
lièrement à l’étranger, où ils ont contribué
à faire aimer davantage la France,
Les Léetx «ee Crime
La riante localité de la Remuée est
tra-
versée dans sa plus grande longueur par le
chemin de grande communication qui va de
Saint-Romain à Lillebonne.
C'est en bordure de cette route qu’est si
tuée la ferme où s’est déroulée la san
glante scène, au lieu dit « Mare de . Romes-
ni! ». C’est là troisième propriété sur la
droite quand on vient de Saint-Romain.
Elle a environ 44 acres de terre avec les
herbages*
naissance un escalier conduisant au grenier,
lequel s’étend sur toute la longueur du bâti
ment. Une petite chambre est contiguë au
cellier puis, en allant vers la droite, on trou
ve une seconde chambre ; c’est dans cette
pièce que le père et le fils ont été assassinés.
Elle commmunique avec la cuisine. La der-
niière pièce, occupant par conséquent la par
tie droite, est également une chambre. Cha
cun de ces appartements est doté d’ane por
te qui les fait communiquer directement
avec la cour, de sorte que l’on peut entrer
ou sortir de ces diverses pièces sans
traverser les autres, et sans que les person
nes qui s’y trouvent puissent se rendre
compte des allées et venues qui se produi
sent dans les locaux voisins.
Trois autres bâtiments s’élèvent dans la
cour. A l’Est, face à la barrière d’entrée et
contre un petit talas bordant la propriété,
une petite étable est séparée d’un grenier à
fourrages par une mare à purin. A proxi
mité de ce grenier se trouve un puits-citer-
ne. En face, de l’autre côté de la cour, est
bâtie une remise-grange dont une partie a
été aménagée en étable.
Sans qu’on les sache fortunés, les époux
Bobée jouissaient d’une honnête aisance.
Leurs affaires étaient prospères et ils de
vaient cet heureux résultat à leurs qualités
d’ordre et d’économie.
Vers 10 heures du soir,ils prenaient congé
et rentraient au logis.
Ainsi qu’elle en a l’habitude Mme Bobée
s était levée vers une heure et demie du ma
tin, pour aller à l’étable et traire ses vaches,
devant vers deux heures remettre le lait au
collecteur qui l’apporte au Havre.
Elle se rendit tout d’abord, ainsi qu’elle l’a
déclaré hier matin, dans la grange-remise
qui abrite deux vaches.
Son travail achevé sur ce point, elle gagna
J étable principale où sont enfermées troig
attires vaches.
A 2 faible lueur de sa lanterne, elle trayait
la second? de ces bêtes, lorsqu’un individu
ouvrit les bottants de la porte et, sans mot
dire, tira sur enc un coup de fusil qui Fat*
teignit dans le dos, à l'omoplate gauche.
On conçoit combien ceits brutale agres
sion la surprit. Elle se retourna néanmoins,
a-t-elle dit, vers l’embrasure et s'écria : « Que
me voulez-vous ? Je ne vous ai rien fait.
Pourquoi me faites-vous du mal ? »
Sans autre explication le criminel, pour
achever la malheureuse, déchargea le se
cond coup de son arme sur Mme Bobée, qui
fut cette fois atteinte à la cuisse gauche,
puis il sortit.
Mais ce n’était pas pour longtemps. Il dut
entendre sans doute la femme pousser des
gémissements, car ayant rechargé son arme,
il pénétra une seconde fois dans l’étable.
Pendant ce court instant de répit, Mme Bo
bée, bien que cruellement atteinte, s’était
réfugiée, sous l’empire de la peur, derrière
ses vaches.
Le malfaiteur n’eut pas de peine à la dé
couvrir et l’ayant visée lui tira un nouveau
coup de feu qui l’atteignit cette fois à la
cuisse droite.
Le coupable croyant cette fois avoir achevé
sa victime disparut.
Combien Mme Bobée, resta-t-elle de temps
ainsi ? Fort peu de temps selon sa connais
sance et c’est ce que les faits semblent bien
confirmer.
Le déceseerte des Victime»
Vers deux heures, ainsi qu’il le fait régu
lièrement chaque jour, M. Abel Lenormand,
âgé de 17 ans, qui effectue en voiture pour
le compte de son père, laitier à Saint-Ro-
—i. la collecte des cruches pleines dans
les fermes des environs, se présentait de
vant la barrière et se dirigeait vers l’endroit
où il a coutume de trouver les récipients.
Dans le silence profond de la nuit, il en-
main,
tendit une voix affaiblie qu’il reconnut pour
être celle de la fermière et qui criait : Abel 1
Abel ! au secours î
Il se dirigea vers l’étable d’où partaient
ces cris, croyant tout d’abord que Mme Bo
bée avait été blessée par l’une de ses bêtes.
S’étant glissé entre ces animaux, il essaya
de la relever mais, ne pouvant y parvenir,
il s’en fut vers l’habitation pour prévenir le
mari et lui demander de l’aider.
Après avoir frappé à la porte de la cham
bre sans obtenir de réponse — et pour cau
se — il poussa la porte de la cuisine demeu
rée entrouverte et par l’entrebâillement de
laquelle filtrait une faible lumière.
Très courageux, ils s’occupaient active
ment et sans domestiques de tous les travaux
de la ferme qu’ils exploitaient.
Récemment, ils avaient renouvelé le bail |
i© location de la ferme.
Cliché Pett Havre
PÈRE ET LE FILS BOBÉE
Photo P..3 Havn
DEUX DES VICTIMES : LE
Noas avons dit que cette cuisine comma- ’
niquait directement avec la chambre ; la la- ’
mière venait de cette chambre et le laitier y i
pénétra.
Alors il aperçut un spectacle véritablement
effrayant. Une famée acre, mais cependant
peu dense remplissait la pièce. Sur les lits,,
deux cadavres ensanglantés, ceux du père
et du fils, apparurent a Ses yeux effarés.
Pris d’une peur instinctive et très légiti- ;
j me, le jeune Lenormand n’eut qu’une peu- i
| sée, aller chercher du secours,
La maison la plus proche était celle de
M. Doray, cultivateur. Il y courut, et le voi
sin, mis brièvement au courant de ce que
venait de voir le jeune homme, alla quérir
son domestique, M. Niel. Tous trois allèrent
aussitôt à l’étable pour secourir Mme Bobée.
Malgré leurs efforts combinés, ils ne purent
la dégager, tant cela était difficile. Force leur
fut donc de recourir à d’autres voisins. Cette
Cette ferme est occupée depuis une dou-
mine d’années par M Alfred Bobée, et sa
tamille, les victimes d’aujourd’hui;
La propriété appartient en même temps
que celles limitrophes à M. Capeile, ancien
epigier au Havre; rue Frédéric-Sauvage, qui
la louait auparavant à un fermier du nom
de Jeanne,
M. Alfred Bobée, aujourd’hui âgé de 38
ans, épousa à Sainneville, Mlle Gabrialle
Bailleul, de Qour ans plus je
puis vint occuper la ferme ou — -, .
neuf ans un fils qui reçut le prénom
©une q 11e lui,
1 naquit il y a
Leur fils, âgé de 9 ans seulement, ne pou
vait naturellement les assister dans leurs
travaux que durant les journées de vacan-
CPS •
Régulièrement il allait en classe et son
professeur, comme ses petits camarades
qui l’estimaient, sont anjourd’hui profondé
ment affectés par sa terrifiante disparition.
Les époux jouissaient également en toute
la contrée de l’estime de ceux qui les con
naissaient.
Achernensent el‘«ssessen
d'Albert. , , ,
La maison d’habitation est élevée dans a
partie droit® do la cour de forme et parrale-
lement à la route.
Elle ne comprend qu’un rer-de-chaussée,
divisé en cinq pièces. La partie gauche
en est occupée par un cellier où ©rend
Dimanche après s’être occupés des menus
travaux quotidiens pendant la matinée et
une partie de l’après-midi, les époux Bobée
et leur fils, laissant un moment leur ferme,
étaient allés passer une partie de la veillée
chez leurs voisins.
fois, ce furent le «Père Caillou» et Mme
Donnet qui se joignirent à eux.
La femme put alors être dégagée et ils la
portèrent dans la chambre située à droite de
la cuisine.
La malheureuse, malgré ses vives dou
leurs et une perte abondante de sang, n’a
vait pas perdu connaissance. Pendant toute
la traversée de la cour, elle se plaignit par-
ticulièrement de souffrances dans les jam
be», mais semblait ne pas se ressentir de sa
gruelle blessure dorsale qui, pourtant, était
mortelle.
Mme Bobée fut étendue sur le lit et pen-
dant que Mme Donnet lui prodiguait les pre
miers soins avec l’assistance des témoins, les
autres se rendaient dans la chambre où gi
saient les cadavres ensanglantés du père et
du fils.
Devant de telles situations le fils Frédéric
Donnet se chargea de courir à Saint-Romain
pour prévenir la gendarmerie en même
temps qu’il réclamait le concours médical
de M. Paul Fidel.
Vers 3 heures, M. Noùet, brigadier accom
pagné des gendarmes Dufoy et Jorry, arri
vait à la ferme Bobée.
Ils étaient rejoints peu après par le doc
teur Fidel, qui pansa les blessures de la
femme. Il en reconnut immédiatement la
gravité : elle avait les deux cuisses fractu
rées et la blessure qu'elle portait dans le dos
semblait intéresser le poumon.
gnlea*a , ogate»iarc a ên-eœtremis n
Après s’être brièvement rendus compte de
Pacte criminel dont la famille Bobée avait été
victime, et pendant que deux gendarmes
visitaient tous les bâtiments de la ferme
pour tâcher de découvrir les traces du cou
pable, le brigadier Nouet, profitant de ce
que Mme Bobée avait conservé sa connais
sance, s’efforça d’obtenir d’elle quelques
éclaircissements sur le drame.
Il put ainsi recueillir les premières indi
cations que nous avons données plus haat. '
Elle fit en outre connaître quelques détails
qui, en permettant de reconstituer la scène
tragique, fourniront peut-être le moyen d’en
découvrir l’auteur.
Elle déclara notamment que, au moment:
où elle commençait à traire les vaches de la
deuxième étable, elle avait entendu trois dé
tonations sourdes. Elle ne s’en préoccupa
pas autrement, croyant qu’il s’agissait d un
acte de braconnage. .
Le vol pouvant être le mobile du crime, le
brigadier Nouet demanda à Mme Bobée st
elle avait de l’argent. Elle indiqua où elle le
plaçait d’ordinaire, dans la chambre située à
gauche de celle des époux. On trouva ainsi
462 francs et Mme Bobée déclara que c était
bien ce qu’elle possédait. Les époux avaient
d’ailleurs payé 200 francs à un grainetier sa-
Comme on lui demandait si elle pouvait
donner quelques indications sur la personne
de son agresseur, elle dit au elle n avait pas
i
5
33” Année == N 14,542
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Petit
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Mardi 18 Février 4943
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10
20 Fr.
2% »
Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN —
&
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 17 FÉVRIER
Cotons » mars, baisse 14 points ; mai,
baisse 18 points ; juillet, baisse 21 points ;
octobre, baisse 13 points. A peine soutenu.
Café» t baisse 2 à 24 points.
berera
Mounciles Politiques
TRIPLE ASSASSINAT A LA REMUÉE
METAUX
LONDRES, il Février, Dépêche de 4 h. 30
============
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant..
irrégul.
« 64 -f-
27/6
J mois.,..,!
£ 64 -/-
27/6
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Comptant..
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18/—
B mois
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Comptant .,
faible
£ 60/4 %
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2/7% d
3 mois
4 60/10 %
-/- 1
2/9 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu is février 1813.
NEW-YORK, 17 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
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Fer
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14 —
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Saindoux sur.
Mai
10 65
10 60
—
Juillet.,..
10 67
10 65
la Presse Républicaine Départementale
chez M. Poincaré
Hier, à trois heures, le Comité de l’Asso-
ciation et Syndicat de la Presse républicaine
départementale de France a été reçu par M.
Poincaré, président de la République, à son
domicile particulier, 5, rue du Commandant-
Marchand. M. Dubar, directeur de VEcko dzi
Nord à Lille, président du Syndicat, a pré
senté ses confrères, MM. Ferdinand Réal, ré
dacteur en chef de la Petite Gironde, vice-
président ; Georges Robert, rédacteur en
chef du Progrès du Norfi, à Lille, vice-prési-
dent ; Maurice Sarraut, directeur de l’agence
parisienne de la Dépêche de Toulouse, à Paris,
secrétaire général ; Léon Refray, rédacteur
en chef de l’Indépendant du Loir et Cher, à
Blois ; Victor Hinzelin, directeur de l'Impar
tial de l'Est à Nancy ; Auguste Ferrouillat,
directeur du Lyon Répubicain à Lyon ; Victor
Le Tréguilly, directeur du Nouvelliste d’Avran-
ehes ; Alexandre Masson, directeur de l'Avenir
de la Vienne à Poitiers ; Paul Mercier, direc
teur du Mémorial des Deux Sèvres à Niort; Louis
Ariste, directeur du Midi Républicain, à Tou
louse ; Louis Coudurier, rédacteur en chef
de la Dépêche de Brest ; Joseph Lafond, direc-
teur du Journal de Rouen ; Ernest Arraalt,
directeur de la Dépêche du Centre et de l’Ouest.
a Tours ; François A ki es, rédacteur en cher
du Républicain Orléanais, à Orléans ; Georges
Yodereau, directeur politique de VIndépciV
jmt de l’Auæois et du Morvan, à Semur ; Geor
ges Corneau, directeur du Petit Ardennais, à
Mezières ; Daniel Chambon, directeur du Nou
velliste du Centre, à St-Amand ; Hippolyte
Fénoux, rédacteur en chef des journaux Le
Davre et Le Petit Havre ; Gaston Lemyre, ré
dacteur en chef du Cri Cambresien ; Gustave
Bourrageas, administrateur du Petit Marseil
lais, à Marseille ; René Guillemot, rédacteur
en chef du Courrier du Centre, à Limoges ;
Georges Dailly, directeur du Progrès de l’Est,
à Reims; Ernest Laurent, directeur du Cour
tier de Saumur, membres du Comité.
M. Dubar, président du Syndicat, a pris la
parole en ces termes :
« Monsieur le président,
» Votre élévation à la présidence de la Ré-
publique a particulièrement intéressé, ému,
passionné même nos provinces françaises.
L’est qu’après Agadir et les menaces de guer
re qui ont suivi, après le conflit balkanique
et la crise européenne qui en fat la consé
quence, le pays a senti combien il importait
que fassent assurées l’unité et la continuité !
de vues dans la direction des affaires exté
rieures afin de sauvegarder dans la paix et
dans la guerre l’honneur et la dignité natio
nales.
» Je vous présente, Monsieur le président,
les membres du Comité de la Presse répu
blicaine départementale.
» Vous voyez que nous sommes venus de
tous les points du territoire. Tous, nous
sommes animés du même loyalisme répu
blicain, aujourd’hui comme hier, lorsque
vous dirigiez avec tant d’autorité un de nos
départements ministériels les plus impor
tants ; nous nous honorons d’être avec vous,
auprès de vous, la sauvegarde supérieure de
la France.
» Ce concours loyal, la presse départe
mentale le donnera au président de la R pu
blique comme elle le donna au président du
Conseil, modestement et discrètement, sans
bruit, avec un dévouement absolu, ne re
cherchant d’autre récompense que la satis
faction de bien servir le pays, soit qu’il
j’agisse des nécessités gouvernementales ex
térieures, soit qu’il s’agisse de défendre à
l’intérieur les grands principes républicains.
» D’ailleurs, vous n’goorez pas, Monsieur
le président, la presse que nous représen
tons.
» Vous avez fait du journalisme à Paris et
yous avez brillamment collaboré à l’un des
journaux de province représenté dans notre
Comité.
» Vous savez quels services rendent non
pas seulement les grands organes régionaux,
mais aussi les vaillantes feuilles des dépar
tements et des arrondissements dont l’action
est si précieuse à la cause républicaine.
» Veuillez recevoir, Monsieur le président,
l’hommage respectueux des journalistes de
la province qui se font gloire d’apporter leur
collaboration désintéressée à ceux qui n’ont
en vue que la grandeur de la Patrie et de la
République. »
M. Poincaré a répondu par une brillante
improvisation dont voici les grandes lignes :
« Je vous remercie de votre visite et j’y
suis extrêmement sensible. C’est avec raison
que vous avez dit que pendant de longues
années j’ai fait partie de la presse départe
mentale, mais ce n’est pas dans un seul
journal départemental que j’ai écrit, mais
dans plusieurs.
» Je suis donc content de vous voir en si
grand nombre auprès de moi.
» M. Ferrouillat se souvient certainement
que j’ai été pendant de longues années le
collaborateur du Lyon Républicain pour la
politique étrangère, bien que ma collabora-
ion fut anonyme.
» De même M. Sarraut n’a pas oublié que
j’ai écrit maintes fois dans la Dépêche de Tou-
Uwse.
% » La presse parisienne m’a souvent T8-
proché mes infidélités, mais toujours je fai
sais remarquer que le concours d’un hom
me politique est beaucoup plus utile et qu’il
peut exercer une bien plus heureuse inflen-
ce dans la presse départementale plutôt que
dans la presse parisienne.
» C’est donc à la presse de province que
je me sais donné avec le plus de dévoue
ment.
» Elle ne l’a pas oublié et n’a cessé de me
prêter, depuis que les lourdes responsabi
lités du pouvoir m’ont contraint de suspen
dre ma collaboration, le plus bienveillant
concours.
» Je la remercie notamment de ce con
cours si absolu qu’elle m’a prêté Pan der
nier au gouvernement que j’avais l’honneur
de présider et qui fut au milieu des difficul
tés que nous avons traversées, mon plus
ferme appui.
» Et je puis bien vous dire que cette una
nimité avec laquelle la presse tout entière a
soutenu son gouvernement a produit en Eu
rope une impression énorme. Cette impres-
sion a été telle que de nombreuses person
nalités étrangères m’ont demandé à moi-
même et cherché par tous les moyens à sa
voir de quelles ressources je disposais pour
exercer une si grande influence sur la
presse de ce pays. Mais je sais bien, moi à
quels liens je les dois : c’est à la confrater
nité qui nous unit, Messieurs et c’est à votre
patriotisme.
» Je vous remercie également, Messieurs,
de f accueil si sympathiquo que vous avez
fait à mon élection à la présidence de la Ré
publique.
» Quelques-uns d’entre vous ont pu sou
tenir d’autres candidatures que la mienne,
mais ils n’ont pas oublié ensuite que j’avais
été leur collaborateur et leur confrère.
» Je leur en sais beaucoup de gré et les
assure — connaissant les devoirs inexora
bles et impérieux que mon élection m’im
pose — que je compte les remplir au mieux
des intérêts de la République et de la Pa
trie. »
Après ce discours chaleureusement ac
cueilli par tous les journalistes présents, le
président de la République s’est familière
ment entretenu avec nombre d’entre eux et
Les Retraits s Ouvrières
M. René Besnard, ministre du travail, a
soumis, ainsi que uous l’avons dit, au Con
seil des ministres, d’après les renseigne
ments des préfets, la statistique des assurés
de la loi sur les retraites à la date du ier jan
vier 1913.
Il résulte de cette statistique officielle, que
le nombre des assurés inscrits sur les listes,
à titre obligatoire, est actuellement de
7,077,350, en augmentation de 79,361 sur les
chiffres du 1er octobre 1912.
Cette augmentation ne correspond pas au
nombre des inscriptions nouvelles qui se
sont produites au cours du trimestre.
En effet, pendant la même période, 212.620
assurés obligatoires ont été rayés des listes,
notamment à la suite des demandes de li
quidation.
Les assurés facultatifs sont actuellement
au nombre de 776,782, en augmentation de
75,917 sur le chiffre atteint au ier octobre
dernier.
Le nombre des radiations d’assurés facul
tatifs opérées au cours du 4« trimestre 4912,
principalement à la suite des demandes de
liquidation, s’élève à 82,759.
Quant au produit, pendant le dernier
trimestre 1912, de la vente des timbres-
retraite, il a atteint le chiffre de 12 mil
lions .901,994 fr. 05.
La moyenne mensuelle de vente pendant
les six premiers trimestres de ‘application
de la loi s'établit comme suit :
Vente mensuelle
3e trimestre 1911.....Fr
4® —- — .......
ier trimestre 1912
2» — —
3’ — —
4e —
1.172.004
2.482.947
2.763 868
3.130.872
25
30
31
21
4.456.995 21
4.300.684 68
il a bien voulu prodiguer les marques de
sympathie à tous ses anciens confrères de
presse républicaine départementale.
$
k"is
la
Une Visite de 51. Peincaré an Havre
Noire rédacteur et; chef, M. Hippolyte Fénoux,
lui ayant rappelé les liens sympathiques qu'il
a conservés au Havre, lui a affirmé le plaisir
qu’il fera à la population havraise en prenant
part aux solennités que comporteront nos pro
chaines régates internationales.
M. Poincaré a bien voulu lui répondre
que, déjà sollicité à est égard, il avait,
en principe, l’intention d’accepter cette
invitation.
* *
M. Poincaré vient de faire parvenir à
M. Paul Strauss une lettre dans laquelle il
lui dit combien il a été touché des félicita
tions et des vœux que l’Assemblée générale
des journalistes républicains lui exprimait
hier et il le prie de transmettre ses remercie
ments à tous les membres.
L’AMNISTIE
La Commission de la réforme judiciaire a
continué l’examen du projet relatif à l’am-
nistie.
Les renseignement fournis par M. Barthou
sur les infractions à la loi sur les congréga
tions lui ayant paru insuffisantes ou incom
plètes, elle a ajourné sa décision sur ce
point.
La Commission a décidé d’accorder l’am
nistie pour les délits prévus par les articles
222 à 225 du code pénal, puis elle a repous
sé tous les amendements relatifs aux délits
ou contraventions en matière de pêche,
chasse, police du roulage, conduite d’auto-
mobiles, contributions indirectes, repos
hebdomadaire.
Enfin, elle a décidé d’étendre l’amnistie
aux déserteurs et personnes qui se trouvent
dans les conditions de la loi d’amnistie de
1906 spécifiant toutefois que seraient exclus
de la prochaine amnistie les déserteurs qui,
l’ayant pu, n’ont pas réclamé le bénéfice de
la précédente loi.
La Commission se réunira à nouveau
jeudi.
029n2naeasansenenn£.22G$:1221a2/:1esSO)
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la EIBRRIRIE IWTEHNATIOMNLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
line Famille massacrée à coups de fusil
Fhe.3 Setit Heers
Slichs PalftBesve
sstsok
Rsbmeer*
-...
lsss
LA MAISON DU CRIME
Les gendarmes encadrent la porte de la cuisine où le Parquet procède aux interrogatoires
L’élévation très sensible du produit de la
vente des timbres au cours du Ze trimestre
1912, par rapport au 2e trimestre, tient aux
achats exceptionnels de timbres effectues
par les assures de la période transitoire, qui
ont dû parfaire leurs versements. sur leurs
cartes avant de demander la liquidation de
leurs pensions.
La Fin du Mandat
de M. Fallières
LA RÉCEPTION DU CORPS DIPLOMATIQUE
A L'ELYSEE
Les membres du corps diplomatique
avaient exprimé le désir d’être reçus par M.
Fallières avant respiration de son mandat
Ueprsuout dt lanepunique.
Cette réception a eu lieu hier matin à onze
heures.
Les ambassadeurs, ministres plénipoten
tiaires, chefs de mission, conseillers et atta
chés présents à Paris, se sont rendus au pa
lais de l'Elysée en grand uniforme.
Sir Francis Bertie, ambassadeur d’Angle
terre, s’est adressé en ces termes au prési
dent :
Monsieur le président,
La petite commune de la Remuée a été au
cours de la nuit de dimanche à lundi, le
théâtre d’une épouvantable tuerie. Un sau
vage individu dont malheureusement les
premières enquêtes de la justice n’ont pas
permis de retrouver la trace, a tué à coups
de fusil un honnête cultivateur, sa femme
et son fils :
Le mobile de ce triple assassinat n’a pu
encore être établi, toutefois les constatations
qui ont été faites, témoignent d'une férocité
inouïe de la part de son auteur.
Cette tragédie qui s’est déroulée dans une
ferme longée par une grande route très fré
quentée, a été vite connue dans les envi
rons et a répandu dans toute la région une
horreur indicible.
Dès que nous avons eu connaissance de
cet atroce forfait nous nous sommes trans-
portés sur les lieux. Nous y avons recueilli
loo roaccigucmouto SUlVauts qui ne man
queront pas d’intéresser très vivement
lecteurs.
nos
Le corps diplomatique vous est reconnaissant
d’avoir bien voulu le recevoir aujourd’hui
audience de congé. Il a pu constater à maintes
en
reprises que votre pensée généreuse s’appli-
quait toujours à maintenir et à étendre les liens
d’amitié et de cordialité entre votre pays et les
nôtres.
En vous exprimant, monsieur le président, Je
vif et reconnaissant souvenir de la bonne gr^ee
et de l’affabitite qui ont toujours marqué vos re
lations avec le corps diplomatique, nous nous
permettons de vous souhaiter de longues années
de bonheur et de prospérité pendant lesquelles,
entouré du respect de vos concitoyens et de
l’affection des vôtres, vous jouirez du reposant
quel les grands services que vous avez rendus à
la France vous donnent si pleinement droit.
Le président de la République a répondu ?
Monsieur l’ambassadeur,
Messieurs,
Le plaisir très grand que j’éprouve fi me Tel=
contrer une dernière fois avec le corps diplanias
tique tout entier sera pour mol un des plus chors
souvenirs de la fin de mon septennat. Je n’otihlie:
rai pas surtout la bonne grâc) avec lequel!© vOUS
m’avez fait part de vos sentiments d mnen égard;
non plus que les souhaits dont vous avez hied
voulu m’adresser la touchante expression, Jy
suis particuliérement sensible, et je vous prig
de croire à la sincérité de ma complets grAU=
lude.
Il m'est d'autant plus agréable de vous én don-
ner l’assurance que rien n’a jamais troubié 10§
relation personnelles.
J'aime à me rappeler, au moment où ils vont
officiellement cesser, que mes rapports avec le
corps diplomatique ont ' "—2
lents. Je me plais à vous rendre cette Justice que
dans l’exercice de vos hautes fonctions, qui exi-
gent à la fois tant de tact et tant de délicatesse,
vous n’avez jamais séparé de la fermeté légitimé
à défendre les intérêts confiés à vos soins, la
loyauté qui ajoute au poids de la raison, et la
courtoisie qui est une des formes les plus élevées
du respect de l’opinion d’autrui.
C’est à de telles pratiques que l’on doit de voir,
dans les conjonctures les plus ardues, les difficul
tés s’atténuer,, les routes s’aplanir et les choses
arriver, en fin de cause, à des rapprochements ou
à des ententes toujours si désirables entre les
que 188 rapports aVeC 1e
at élé de tous points excel-
gouvernements ou les peuples.
Quand on a au cœur l’amour de son pays, on
n a pas de plus haute satisfaction de conscience,
vous me direz si je me trompe, que d’aider, dans
le champ de la politique extérieure, aux solutions
pacifiques qui concourent au bien de la patrie et
de l’humanité.
Que mes dernières paroles soient pour vous
faire mes adieux et vous offrir les vœux que je
forme pour votre bonheur et aussi pour celui des
personnes qui vous sont chères et vers lesquelles
vont, du fond de vos cœurs, les meilleures et les
plus affectueuses de vos pensées.
», FALLIÈRES ET LA PRESSE
Le président de la République a reeu à
trois heures et demie M. G. Aubry, prési
dent, et les membres de la presse parle
mentaire, ainsi que M. Gaussorgues, syndic
et les membres de la presse des voyages
présidentiels.
MM. Aubry et Gaussorgues ont présenté à
M. Fallières, au nom de leurs confrères,
l'expression de leur reconnaissance pour la
haute bienveillance que le président a tot-
jours témoignée à ‘Association con t rate r=
nelle de la presse parlementaire et pour les
attentions délicates qu’il a toujours eues au
cours de ses déplacements pour ceux qui
l’accompagnaient.
M. Panières a répondu que parmi les sote
venirs les plus agréables de son septennat
figureront certainement ceux de ses déplas
cements. Il a félicité les représentants de la
presse de la façon dont ils ont en toutes cir
constances rempli leur mission, et particu-
lièrement à l’étranger, où ils ont contribué
à faire aimer davantage la France,
Les Léetx «ee Crime
La riante localité de la Remuée est
tra-
versée dans sa plus grande longueur par le
chemin de grande communication qui va de
Saint-Romain à Lillebonne.
C'est en bordure de cette route qu’est si
tuée la ferme où s’est déroulée la san
glante scène, au lieu dit « Mare de . Romes-
ni! ». C’est là troisième propriété sur la
droite quand on vient de Saint-Romain.
Elle a environ 44 acres de terre avec les
herbages*
naissance un escalier conduisant au grenier,
lequel s’étend sur toute la longueur du bâti
ment. Une petite chambre est contiguë au
cellier puis, en allant vers la droite, on trou
ve une seconde chambre ; c’est dans cette
pièce que le père et le fils ont été assassinés.
Elle commmunique avec la cuisine. La der-
niière pièce, occupant par conséquent la par
tie droite, est également une chambre. Cha
cun de ces appartements est doté d’ane por
te qui les fait communiquer directement
avec la cour, de sorte que l’on peut entrer
ou sortir de ces diverses pièces sans
traverser les autres, et sans que les person
nes qui s’y trouvent puissent se rendre
compte des allées et venues qui se produi
sent dans les locaux voisins.
Trois autres bâtiments s’élèvent dans la
cour. A l’Est, face à la barrière d’entrée et
contre un petit talas bordant la propriété,
une petite étable est séparée d’un grenier à
fourrages par une mare à purin. A proxi
mité de ce grenier se trouve un puits-citer-
ne. En face, de l’autre côté de la cour, est
bâtie une remise-grange dont une partie a
été aménagée en étable.
Sans qu’on les sache fortunés, les époux
Bobée jouissaient d’une honnête aisance.
Leurs affaires étaient prospères et ils de
vaient cet heureux résultat à leurs qualités
d’ordre et d’économie.
Vers 10 heures du soir,ils prenaient congé
et rentraient au logis.
Ainsi qu’elle en a l’habitude Mme Bobée
s était levée vers une heure et demie du ma
tin, pour aller à l’étable et traire ses vaches,
devant vers deux heures remettre le lait au
collecteur qui l’apporte au Havre.
Elle se rendit tout d’abord, ainsi qu’elle l’a
déclaré hier matin, dans la grange-remise
qui abrite deux vaches.
Son travail achevé sur ce point, elle gagna
J étable principale où sont enfermées troig
attires vaches.
A 2 faible lueur de sa lanterne, elle trayait
la second? de ces bêtes, lorsqu’un individu
ouvrit les bottants de la porte et, sans mot
dire, tira sur enc un coup de fusil qui Fat*
teignit dans le dos, à l'omoplate gauche.
On conçoit combien ceits brutale agres
sion la surprit. Elle se retourna néanmoins,
a-t-elle dit, vers l’embrasure et s'écria : « Que
me voulez-vous ? Je ne vous ai rien fait.
Pourquoi me faites-vous du mal ? »
Sans autre explication le criminel, pour
achever la malheureuse, déchargea le se
cond coup de son arme sur Mme Bobée, qui
fut cette fois atteinte à la cuisse gauche,
puis il sortit.
Mais ce n’était pas pour longtemps. Il dut
entendre sans doute la femme pousser des
gémissements, car ayant rechargé son arme,
il pénétra une seconde fois dans l’étable.
Pendant ce court instant de répit, Mme Bo
bée, bien que cruellement atteinte, s’était
réfugiée, sous l’empire de la peur, derrière
ses vaches.
Le malfaiteur n’eut pas de peine à la dé
couvrir et l’ayant visée lui tira un nouveau
coup de feu qui l’atteignit cette fois à la
cuisse droite.
Le coupable croyant cette fois avoir achevé
sa victime disparut.
Combien Mme Bobée, resta-t-elle de temps
ainsi ? Fort peu de temps selon sa connais
sance et c’est ce que les faits semblent bien
confirmer.
Le déceseerte des Victime»
Vers deux heures, ainsi qu’il le fait régu
lièrement chaque jour, M. Abel Lenormand,
âgé de 17 ans, qui effectue en voiture pour
le compte de son père, laitier à Saint-Ro-
—i. la collecte des cruches pleines dans
les fermes des environs, se présentait de
vant la barrière et se dirigeait vers l’endroit
où il a coutume de trouver les récipients.
Dans le silence profond de la nuit, il en-
main,
tendit une voix affaiblie qu’il reconnut pour
être celle de la fermière et qui criait : Abel 1
Abel ! au secours î
Il se dirigea vers l’étable d’où partaient
ces cris, croyant tout d’abord que Mme Bo
bée avait été blessée par l’une de ses bêtes.
S’étant glissé entre ces animaux, il essaya
de la relever mais, ne pouvant y parvenir,
il s’en fut vers l’habitation pour prévenir le
mari et lui demander de l’aider.
Après avoir frappé à la porte de la cham
bre sans obtenir de réponse — et pour cau
se — il poussa la porte de la cuisine demeu
rée entrouverte et par l’entrebâillement de
laquelle filtrait une faible lumière.
Très courageux, ils s’occupaient active
ment et sans domestiques de tous les travaux
de la ferme qu’ils exploitaient.
Récemment, ils avaient renouvelé le bail |
i© location de la ferme.
Cliché Pett Havre
PÈRE ET LE FILS BOBÉE
Photo P..3 Havn
DEUX DES VICTIMES : LE
Noas avons dit que cette cuisine comma- ’
niquait directement avec la chambre ; la la- ’
mière venait de cette chambre et le laitier y i
pénétra.
Alors il aperçut un spectacle véritablement
effrayant. Une famée acre, mais cependant
peu dense remplissait la pièce. Sur les lits,,
deux cadavres ensanglantés, ceux du père
et du fils, apparurent a Ses yeux effarés.
Pris d’une peur instinctive et très légiti- ;
j me, le jeune Lenormand n’eut qu’une peu- i
| sée, aller chercher du secours,
La maison la plus proche était celle de
M. Doray, cultivateur. Il y courut, et le voi
sin, mis brièvement au courant de ce que
venait de voir le jeune homme, alla quérir
son domestique, M. Niel. Tous trois allèrent
aussitôt à l’étable pour secourir Mme Bobée.
Malgré leurs efforts combinés, ils ne purent
la dégager, tant cela était difficile. Force leur
fut donc de recourir à d’autres voisins. Cette
Cette ferme est occupée depuis une dou-
mine d’années par M Alfred Bobée, et sa
tamille, les victimes d’aujourd’hui;
La propriété appartient en même temps
que celles limitrophes à M. Capeile, ancien
epigier au Havre; rue Frédéric-Sauvage, qui
la louait auparavant à un fermier du nom
de Jeanne,
M. Alfred Bobée, aujourd’hui âgé de 38
ans, épousa à Sainneville, Mlle Gabrialle
Bailleul, de Qour ans plus je
puis vint occuper la ferme ou — -, .
neuf ans un fils qui reçut le prénom
©une q 11e lui,
1 naquit il y a
Leur fils, âgé de 9 ans seulement, ne pou
vait naturellement les assister dans leurs
travaux que durant les journées de vacan-
CPS •
Régulièrement il allait en classe et son
professeur, comme ses petits camarades
qui l’estimaient, sont anjourd’hui profondé
ment affectés par sa terrifiante disparition.
Les époux jouissaient également en toute
la contrée de l’estime de ceux qui les con
naissaient.
Achernensent el‘«ssessen
d'Albert. , , ,
La maison d’habitation est élevée dans a
partie droit® do la cour de forme et parrale-
lement à la route.
Elle ne comprend qu’un rer-de-chaussée,
divisé en cinq pièces. La partie gauche
en est occupée par un cellier où ©rend
Dimanche après s’être occupés des menus
travaux quotidiens pendant la matinée et
une partie de l’après-midi, les époux Bobée
et leur fils, laissant un moment leur ferme,
étaient allés passer une partie de la veillée
chez leurs voisins.
fois, ce furent le «Père Caillou» et Mme
Donnet qui se joignirent à eux.
La femme put alors être dégagée et ils la
portèrent dans la chambre située à droite de
la cuisine.
La malheureuse, malgré ses vives dou
leurs et une perte abondante de sang, n’a
vait pas perdu connaissance. Pendant toute
la traversée de la cour, elle se plaignit par-
ticulièrement de souffrances dans les jam
be», mais semblait ne pas se ressentir de sa
gruelle blessure dorsale qui, pourtant, était
mortelle.
Mme Bobée fut étendue sur le lit et pen-
dant que Mme Donnet lui prodiguait les pre
miers soins avec l’assistance des témoins, les
autres se rendaient dans la chambre où gi
saient les cadavres ensanglantés du père et
du fils.
Devant de telles situations le fils Frédéric
Donnet se chargea de courir à Saint-Romain
pour prévenir la gendarmerie en même
temps qu’il réclamait le concours médical
de M. Paul Fidel.
Vers 3 heures, M. Noùet, brigadier accom
pagné des gendarmes Dufoy et Jorry, arri
vait à la ferme Bobée.
Ils étaient rejoints peu après par le doc
teur Fidel, qui pansa les blessures de la
femme. Il en reconnut immédiatement la
gravité : elle avait les deux cuisses fractu
rées et la blessure qu'elle portait dans le dos
semblait intéresser le poumon.
gnlea*a , ogate»iarc a ên-eœtremis n
Après s’être brièvement rendus compte de
Pacte criminel dont la famille Bobée avait été
victime, et pendant que deux gendarmes
visitaient tous les bâtiments de la ferme
pour tâcher de découvrir les traces du cou
pable, le brigadier Nouet, profitant de ce
que Mme Bobée avait conservé sa connais
sance, s’efforça d’obtenir d’elle quelques
éclaircissements sur le drame.
Il put ainsi recueillir les premières indi
cations que nous avons données plus haat. '
Elle fit en outre connaître quelques détails
qui, en permettant de reconstituer la scène
tragique, fourniront peut-être le moyen d’en
découvrir l’auteur.
Elle déclara notamment que, au moment:
où elle commençait à traire les vaches de la
deuxième étable, elle avait entendu trois dé
tonations sourdes. Elle ne s’en préoccupa
pas autrement, croyant qu’il s’agissait d un
acte de braconnage. .
Le vol pouvant être le mobile du crime, le
brigadier Nouet demanda à Mme Bobée st
elle avait de l’argent. Elle indiqua où elle le
plaçait d’ordinaire, dans la chambre située à
gauche de celle des époux. On trouva ainsi
462 francs et Mme Bobée déclara que c était
bien ce qu’elle possédait. Les époux avaient
d’ailleurs payé 200 francs à un grainetier sa-
Comme on lui demandait si elle pouvait
donner quelques indications sur la personne
de son agresseur, elle dit au elle n avait pas
i
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