Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 février 1913 19 février 1913
Description : 1913/02/19 (A33,N14543). 1913/02/19 (A33,N14543).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637892t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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Le Petit Havre
Mercredi 19 Vévrer 1943
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HIPPOLYTE FÉNOUX
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à M. HIPPOLYTE Fénoux
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LA TRANSMISSION DES POUVOIRS PRÉSIDENTIELS
a Dernière Heure b
PARIS, TROIS HEURES MATIN
NEW-YORK, 18 FÉVRIER
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, iS Février, Dépêche de 4 h. 30
E e =====
CUIVnE
Comptant ..
TON
- COURS
HAUSSE
BAISSE
ferma
£ 64 16
2/6
B mois
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8 mois ;
faible
£ 213 -/-
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Comptant..)
calme
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B mois.... ’
£ 61/-
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 17 février 1013.
MRomssea
Conseil des Ministres
Le Cabinet Briand reste en Fonctions. —
L’Accident du « Danton »
Les ministres et les sous-secrétaires d'Ett
se sont réunis à 6 heures en Conseil, à l’Ely
sée, sous la présidence de M. Raymond Poin-
caré.
M. Briand, président du Conseil, a remis
ru président de la République la démission
du Cabinet.
M. Poincaré a demandé au Cabinet de res
ter en fonctions.
Les décrets de réinvestiture paraîtront ce
matin à l'Officiel.
Le ministre de la marine a communiqué
au Conseil le télégramme de l'amiral de La-
peyrère, commandant en chef de l’armée na-
vale, relatant l’accident qui s’est produit à
bord du cuirassé Danton.
Une pièce de 75 a éclaté et les éclats ont
lué deux quartiers maîtres canonniers et un
fusilier. / ..
Le ministre n'a pas encore reçu de rensei
gnements sur les circonstances de l’acci
dent.
Le Conseil a chargé M. Pierre Baudin, mi
nistre de la marine, de transmettre à l'ami-
ral Boué de Lapeyrère les condoléances du
gouvernement.
Les ministres se réuniront à nouveau jeudi
matin en Conseil à l'Elysee.
Voici le texte de la dépêche que le minis
tre de la marine a adressée au vice-amiral
Boué de Lapeyre à l’issue du Conseil :
« Au cours de la séance que vient de tenir
le Conseil de ministres, le gouvernement ap-
prenant avec une profonde tristesse l’acci
dent de tir du Danton, s'est associé au deuil
de l’armée navale et m'a charge de vous ex-
primer ainsi qu’à vos officiers et à vos équi
pages sa douloureuse sympathie ».
UNE VISITE DE M. POINCARÉ
A L’HOPITAL SAINT-MARTIN
À l’issue du Conseil des ministres, le pré
sident de la République s’est rendu à l’hôpi
tal Saint-Martin pour visiter les pompiers
blessés dans ‘explosion de la rue de la Ro-
quette.
Vers sept heures, M. Poincaré est arrivé,
accompagné de M. Briand, président du
Conseil, et de M. Etienne, ministre de la
guerre.
Le cortège qui était composé, outre le
président de la République et les ministres,
au gouverneur militaire de Paris, du gou-
verneur adjoint, du directeur des services
de la santé au ministère de la guerre, de M.
Lépine, du colonel des sapeurs-pompiers,
etc., s’est dirigé vers le lit de l'adjudant Le
maire et des sous-officiers GominetetMarsel.
M. Poincaré, s’approchant du ht de Lemai
re, au chevet duquel est accrochée la croix
de la Légion-d’Hlonneur, s’informa de l’état
du blessé ; il adressa alors à l’adjudant ses
félicitations pour sa belle conduite.
Le blessé, entendant les paroles du prési
dent, se leva légèrement et murmura :
« Merci I ».
A ce moment, un éclair de magnésium fit
sursauter les malades.
M. Poincaré fit alors cette remarque au
photographe : « Vous pourriez épargner les
malades. Avec moi, tant que vous voudrez,
mais pas avec eux ! »
Le cortège se rendit ensuite dans la salle
où se trouvent les sapeurs blessés.
A chaque chevet, M. Poincaré s’arrête et
rononce quelques paroles de bienveil-
ance.
Le colonel commandant les sapeurs-pom
piers s’avance alors vers M. Poincaré et lui
exprime sa reconnaissance pour cette vi
site.
« Votre régiment mérite tous les éloges de
Sa République, répond M. Poincaré. Nous
gavons combien vos hommes sont vaillants ;
ils viennent de donner une nouvelle preuve
de courage et jo les en félicite très chaleu-
rrensement ! »
A 7 h. 80, M. Poincaré regagnait son auto-
mobile et feo rendait rue du Commandant-
Marchand, très acclamé par la foule.
TÉLÉGRAMME DU Ton
A M. POINCARÉ
- M, Polnearé, président de h République,
a Fer dus télogrammog du 8a? ot du prGai=
dent des Etats Unis,
le télégramme du tsar ;
« THarkois Sole, 1B février.
s A §ôn Eæcplienss prhifant delà
Républiqito frangnise, PariS^
P Au moment où vonc entrot dans l’exer-
(ice des hantpa fonctions atxquelns VOUE 4
appelé la ConHanee du peuple frangaisa 4 mo
Cotens » mars, hausse 14 points; mai,
hausse 16 points ; juillet, hausse 13 points ;
octobre, hausse 49 points. — Soutenu.
Cafés i hausse 5 à 12 points.
NEW-YORK, 18 FÉVRIER
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CHICAGO, 13 FÉVRIER
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Mai
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—
Juillet....
10 67
40 67
tient à cœur de vous renouveler l’assurance
des sentimen s amicaux que je vous ai
exprimés le jour de votre élection à la pré-
sidence.
» Vous connaissez le prix que j’attache h
l’union étroite qui existe entre la France et
la Russie.
» Comptant sur votre concours pour main»
tenir et faire prospérer cette union, je vous
adresse mes vœux les plus sincères et les
plus cordiaux.
» Nicolas. »
LE CABINET DE M. POINCARÉ
VOfficiel publie aujourd’hui les décrets
nommant M. Pichon, maître des requêtes au
Conseil d’Etat, secrétaire général civil de la
présidence de la République et M. Marcel
Gras, chef du secrétariat particulier du pre
sident de la République.
Le Banquet de Parti
Républicain Démocratique
Le Parti Republicain Démocratique a don
né hier soir un grand banquet pour fêter
l’élection à la présidence de la République
de M. Poincaré, ancien vice-présideut du
parti.
M. Emile Loubet, ancien Président delà
République, président d’honneur du parti,
présidait, entouré de MM Adolphe Carnot,
président du parti et Barthou, représentant
le gouvernement.
Une centaine de convives assistaient au
banquet.
MM. Adolphe Carnot et Ratier, sénateurs,
ont prononcé quelques paroles, puis M. Le
brun, ancien ministre, a prononcé un dis-
cours.
a J’éprouve quelques scrupules, dit-il en
tre autres choses, à parler comme il le fan- |
drait de M. Le président de la République. i
» Qu’il me soit seulement permis d’admi- |
rer combien dans cette élection tout n’est •
qu’harmonie.
» Ne semble-t-il pas qu’aux heures diffici- j
les que nous traversons, c’est tout de même |
une garantie pour le pays que de penser que |
celui qui a L’honneur d’èxercer la première !
magistrature s’est toujours donné à tâche de I
résumer en lui les traits essentiels d’une ra
ce dont le caractère est le plus heureux mé
lange de prudence, d’ardeur, d’énergie, de
prévoyance et de réflexion ? »
M. André Faisant, a pris ensuite la parole
au nom des Fédérations et des comités adhé
rents, puis M. Barthou, garde des sceaux,
représentant le gouvernement, a prononcé
quelques paroles :
« L’Alliance républicaine démocratique où
la claire éloquence de M. Poincaré a prodi- |
gué tant d’utiles conseils peut et doit s’ho
norer d’un succès qui eut sa consécration la
plus éclatante.
» Mais le scrutin du 17 janvier perdrait sa
signification exacte si un parti prétendait en
revendiquer le monopole et en exercer le
bénéfice.
» L’union loyale des républicains reste
une nécessité impérieuse pour défendre le
passé et préparer l’avenir.
» Il faut que l’action commune s’exerce non
au profit d’un parti, mais dans l’intérêt su
périeur de la France ! »
a ---==-===
L’ACCiDEILDÜ (DANTON »
Toulon. — Les vice-amiraux Boué de La-
peyrère et BeHue sont allés saluer les corps
des victimes du Danton, qui sont :
Le Conidec, 27 ans, second maître canon
nier ; Arzel François, 30 ans, second maître
canonnier et Jean Pouliguen, 22 ans, matelot
fusilier.
Deux autres matelots n’ont reçu que de
légères contusions.
L’enquête est commencée.
Toulon. —L’accident du Danton s’est pro
duit exactement au groupe de pièces te 75 !
qui se trouvent par le milieu du cuirassé et |
se compose de quatre unités. C’est la der
nière pièce en allant de gauche à droite qui
a causé l’accident par rupture de la volée.
Les officiers assurent que c’est la pre
mière fois que se produit un pareil accident.
Jean. Pouliguen est mort sur le coup ; il
avait la boîte crânienne fendue et le bras
droit brisé.
Lesdeux quart iers-maîtres sont morts alors
qu'on les transportait à l’hôpital du bord.
m=v==--«p=re=======
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
Mexico. — Suivant le ministre des affaires
étrangères, M. Madero consent en principe
à la nomination a’an president par intérim.
Mexico. - L’opposition du gouvernement
s’afliblit.
Leg troupes fédéra!®® semblent démora-
m ma » mw
La Cérémonie à TElysée : Discours de
MM. Fallières et Poincaré
LA RÉCEPTION A L'HOTEL DE VILLE
Photo NADAn - Cliché Petit Havre
M. Raymond POINCARÉ
Président dle la République
L'élévation de M. Poincaré à la présiden
ce de la République a été célébrée hier, à
Paris, dans une manifestation grandiose.
Et Pâme de la France tout entière vibrait
à Paris.
Si, tout d'abord, quelques-uns s’étaient
tenus sur une certaine réserve, — presque
toujours d'ailleurs courtoise et discrète, —
il leur a bien fallu céder au mouvement de
chaleureuse et confiante sympathie qui
entraînait toute la nation vers M. Poincaré.
Son passé républicain, ses mérites per
sonnels, les services éminents qu’il a ren-
dus à son pays en des circonstances parti
culièrement difficiles, — tout concourait à
cette popularité de bon aloi, de même que
ses vertus civiques et la dignité de son
caractère nous sont les garanties sûres que
M. Poincaré maintiendra, à la tête du gou
vernement, les vraies traditions républicai
nes et démocratiques.
Plus et mieux que le représentant de
l’une des fractions de la grande famille
républicaine, M. Poincaré, par la décision
souveraine du Congrès de Versailles, est
devenu la plus haute personnification du
parti républicain tout entier.
Et c’est pourquoi ceux-là même qui
avaient choisi naguère un autre porte-dra
peau sont venus apporter au nouveau prési
dent l’éclatant témoignage de leur loya
lisme.
A l'heure où de très sérieux et très gra
ves problèmes préoccupent les puissances
et au moment où notre démocratie laïque,
résolue à maintenir ses conquêtes, se trouve
instamment sollicitée par les questions éco
nomiques et sociales et par le souci du
mieux être du plus grand nombre, — c’est
un spectacle réconfortant q ic celui de no
tre pays, maître de ses destinées, groupé
autour de l’élu de la Nation, dans un même
sentiment réfléchi de confiance et d’espoir,
dans une même volonté de travailler, dans
la paix, à la sauvegarde et à la prospérité
de la France républicaine.
Tu. Vallée.
La Physionomie de la Journée
(de notre correspondant particulier)
C’est par une radieuse journée d'hiver,
tout ensoleillée, toute vibrante d’allégresse
et d’enthousiasme qu’a été inauguré le sep
tennat de M. Poincaré.
Jusqu’ici, quand un président de la Répu-,
blique succédait à un autre président, la
transmission des pouvoirs n’était, pour ainsi
dire, qu’une simple formalité. La cérémonie
strictement officielle, s’accomplissait entre
les quatre murs de l’Elysée, laissant en
quelque sorte l’opinion publique indiffé-
rente.
Cette fois, par une heureuse innovation
la population de la capitale a été associée à
cet important événement et cette participa
tion du peuple de Paris, interprète de la
France entière, a suffi pour en modifier le
caractère pour lui donner une portée plus
haute et plus significative.
La cérémonie proprement dite de la trans
mission des pouvoirs, cérémonie protoco
laire à laquelle assistaient seuls les hauts
personnages de l’Etat et dont les moindres
détails étaient minutieusement réglés, s’est
déroulée selon les rites immuables. Pour
tant, sous cette solennité un peu froide, on
sentait percer, paraît-il, des sentiments que
le souci du décorum parvenait mal à dissi
muler. Ce n’est pas sans une émotion légi
time qu’un chef de l’Etat, sa tâche accom
plie, remet à son successeur les rênes du
gouvernement. Ce n’est pas sans une émo
tion plus grande encore que le nouveau
président assume à son tour le lourd fardeau
du pouvoir.
La voix de M. Fallières, nous disait une
des personnalités présentes à la cérémonie,
tremblait un peu lorsqu’il prononça les pa
roles décisives, et celle de M. Poincaré, en
répondant à l’allocution de son prédéces
seur, était moins assurée encore.
On remarqua fort, également, avec quelle
respeétueuse gravité M. Poincaré, lorsqu’il
pénétra dans la cour d’honneur de l’Elysée,
salua le drapeau qui, pour la première fois,
s’inclinait devant lui, avec quel mélancoli
que regard M. Fallières descendit, peu après,
les degrés du perron qu’il ne gravira plus
maintenant qu'en qualité de simple ci-
toyen.
Plus émouvante encore en sa simplicité
fut la cérémonie qui suivit la transmission
des pouvoirs.
Alors, M. Poincaré ne songea pas à cacher
le trouble profond qui l’agitait et son cœur
de Lorrain dut battre bien fort lorsqu’il re
çut des mains du général Florentin, grand,
chancelier de la Légion-d’Honneur, le col
lier de grand-maître de notre ordre natio
nal.
A l’Hôtel de Ville, bien qu’officielle encore,
la cérémonie eut un caractère plus démo
cratique. Les nombreux invités qui assis
taient à la réception saluèrent de leurs vi
vats le nouveau président de la République
et ses deux prédécesseurs, mais c’est au de
hors surtout, devant l’Elysée, dans les rues
que devait parcourir le cortège, sur la place
de THôtel-de-Vffie, que le spectacle fut im
pressionnant. Partout la foule était immense
et l’élan qu'elle témoignait, les drapeaux qui
flottaient aux fenêtres, le bruit du canon qui
tonnait aux Invalides donnaient à la capl-
taie, où le nouveau président allait accom ¬
plir sa première promenade officielle, un air
de fête et de victoire.
La haute valeur de M. Poincaré, les cir
constances qui ont accompagné son élec
tion, les espoirs fondés sur sa présidence et
aussi, disons-le, les graves soucis de l’heure
présente, rendaient l’enthousiasme plus vif
et plus vibrantes les acclamations de cette
foule acclamant de tout son cœur l’élu du
Congrès qui, par fortane, est aussi l’élu de
la France.
T. H.
Paris et, on peut le dire, la France tout
on itère, ont célébré hier avec un grand en-
thouslasme, la cérémonie de la transmission
! des pouvoirs.
Les mounments publics sont pavoisés. Les
grands boulevards ont leur aspect des jours
de fête nationale. Les établissements finan-
clers, les magasins, les cafés, les restau-
rants ont arboré à leur façade des faisceaux
de drapeaux. Rue Royale et rue de la Faix,
evénte de l’Opéra, et dans toutes les rues
! donnant rue de Rivoli, de nombreuses mai-
8ous sont brillamment décorées.
Dès une heure de l’après-midi, la foule se
drigo vers les Champs-Elysées, la place de
la Concorde, les Tuileries, et s’échelonne
sur tout le parcours que doit suivre le cor
tège.
De la rue du Commandant-
! Marchand à l’Elysée
Un important service d’ordre avait été
organisé aux alentours de la maison de M.
Poincaré. Derrière ce service d’ordre sta-
. Donnait une foule nombreuse d’où partaient
à chaque instant les cris de « Vive Poincaré !
Vivo le président! » La plupart des maisons
étatent pavoisees et tous les habitants se
tenaient à leurs fenêtres. •
A 2 h. 20, M. Poincaré, en habit et sans
insignes, monte avec M. Briand, président
du Conseil, dans le landau de grand-gala qui
est venu le prendre et qui va le conduire à
l’Elysée. La voiture de M. Poincaré est suivie
d’une autre voiture où se trouvent MM. le
général Beaudemoulin, A. Pichon et le lieu-
tenant-colonel Pénelon.
Au moment où les voitures quittent la rue
du Commandant-Marchand, les honneurs
sont rendus et les trompettes sonnent.
Le cortège présidentiel est escorté d’un
détachement du 1 er régiment de cuirassiers.
L’un des sous officiers porte l’étendard du
régiment.
Lorsque le nouveau président paraît ave
nue de Malakoff, les acclamations redoublent
et prennent la proportion d’une grandiose
manifestation. Sur tout le parcours d’ailleurs
les applaudissements aussi nourris que cha
leureux témoignent à M. Poincaré les senti
ments du peuple de Paris. Après avoir quitté
l avenue de Malakoff, le landau présidentiel
s’engage dans l’avenue du Bois-de-Boulogne,
contourne l’Arc de Triomphe, suit l’avenue
des Champs-Elysées, et arrive à 2 heures 40
au palais de TElysée, par l’avenue Marigny.
Devant le palais d’enthousiastes acclama
tions montent à nouveau de la foule qui at
tend depuis plusieurs heures pour saluer M.
Poincaré à son entrée au palais présidentiel.
La Cérémonie à l’Elysée
Quelques instants avant l’arrivée de M.
Poincaré et de M. Briand à l’Elysée, les pré
sidents du Sénat et de la Chambre, les mi
nistres et les sous-secrétaires d’Etat quittent
le salon du Conseil et pénètrent dans le sa
lon des ambassadeurs. La porte s'ouvre et
M. Fallières entre souriant et serre affec-
tueusement toutes les mains qui se tendent
vers lui. Le président est en habit, la poi
trine barrée par le grand cordon de la Lé-
gion-d’Honneur. Il est suivi de M. Coliignun,
secrétaire général de la présidence ; de M.
Marc Varenne, chef du secrétariat particu
lier, et des officiers de sa maison militaire.
M. Fallières se place devant la cheminée
du salon, les ministres sont derrière lui.
M. Antonin Dubost et le bureau du Sénat
sont a sa droite, M. Deschanel et le bureau
de la Chambre à sa gauche.
Le canon des Iavalides commence à ton
ner.
A ce moment, un attaché du protocole
entre dans le salon, s’incline devant le pré
sident et lui aunonce l’arrivée de M. Poin
caré.
M. Fallières, précédé de deux huissiers,
suivi de sa maison civile et de ses officiers
d ordonnance, traverse lentement le salon
des aides de camp et le salon des tapisseries,
et arrive dans la grande antichambre au
moment où M. Poincaré gravit le perron
d’honneur. Les deux presidents s'avancent
Tun vers l'autre et se serrent la main lon
guement.
De nouveau précédé parles huissiers, M.
Fallières conduit M. Poincaré, qui est à sa
droite, dans le salon des ambassadeurs. M.
Poincaré s’arrête devant la cheminée, salue
les ministres, les sénateurs, les députés, et
la cérémonie commence aussitôt. M. Falliè
res, d’une voix émue, souhaite en ces ter
mes la bienvenue à son successeur :
Monsieur le président.
En vous transmettant les pouvoirs que je
tenais de l’Assemblée nationale de 1903 et
qui vous ont été dévolus par celle de 1913,
laissez-moi vous offrir mes plus cordiales
félicitations.
Elles vont à l’homme éminent, dont la
vie tout entière a été vouée au culte de la
République.
Les services que dans votre brillante
carrière vous avez rendus au Pays, qui ne
les a pas oubliés, vous ont à différentes re
prises ouvert le chemin du pouvoir. Votre
action continuera à s’exercer désormais,
avec une autorité plus haute, en faveur de
la politique de paix, de liberté et de pro
grès à laquelle la nation est fermement at-
tachée.
La France ne pourra qu’y gagner en pres
tige, en force et en prospérité.
Que Messieurs les présidents et Mes
sieurs les membres des bureaux des deux
Chambres me permettent de les remercier
d’avoir bien voulu assister à la remise des
pouvoirs. Leur présence à cette solennité
n’échappera pas à la vigilance attentive du
pays, qui sait aue l’avenir de nos institu
tions repose sur raccord permanent des
grands pouvoirs de l’Etat.
M. Raymond Poincaré a répondu en ces
termes :
Monsieur le président.
Votre accueil si bienveillant et si cordial
est le plus précieux encouragement que je
puisse recevoir au moment où je prends
possession des pouvoirs que m’a confiés
l’Assemblée nationale.
Je suis fier de l’estime et de l’amitié dont
vous voulez bien m’honorer. Dans l’exercice
de ma haute magistrature, je tâcherai de
me rendre digne des sentiments que vous
me marquez et des exemples que vous
m’avez donnés.
Pendant une existence très noblement
remplie, vous avez toujours été le serviteur
loyal.de la République et de la démocratie ;
et tous ceux qui vous ont approché savent
avec quelle conscience et quelle simpli
cité vous vous êtes acquitté des plus grands
devoirs.
Je n’oublierai jamais, pour ma part,
qu’au début et à la fin de votre septennat,
j’ai eu la bonne fortune de siéger auprès de
vous dans les conseils du gouverne ment,
où j’ai pu éprouver, en maintes circons
tances, la sûreté de votre jugement et la
clairvoyance de votre patriotisme.
A mon tour, je consacrerai toutes mes
forces à la tâche qui m’est dévolue et dans
l’accomplissement de laquelle j’aurai be
soin de pouvoir m’appuyer sur la confiance
du Parlement, comme sur celle du pays.
Je suis heureux que Messieurs les prési
dents et Messieurs les membres des bu
reaux des deux Chambres aient bien voulu
assister aujourd’hui à la remise des pou
voirs. Leur présence m’apparaît, à moi
aussi, comme le symbole de l’harmonie, qui
doit assurer le fonctionnement normal de la
Constitution. Ils peuvent compter sur mon
inaltérable dévouement à la République et
à la Patrie.
Et prononçant ces dernières paroles, M.
Poincaré tend la main à M. Fallieres qui la
serre avec émotion.
Quelques applaudissements discrets, et la
cérémonie est terminée. M. Poincaré est pré'
sident de la République française.
M. Poincaré et M. Fallières font le tour du
cercle tous les deux, serrent les mains de
tous les assistants. Le premier reçoit des fé
licitations unanimes, le second l’hommage
de la reconnaissance nationale s’exprimant
par la bouche des chefs éus du Parlement.
Les deux présidants se retirent ensuite
dans les appartements privés.
Legrand collier de la Légion-
d’Honneur
Après la cérémonie de la transmission des
pouvoirs, M. Poincaré a reçu dans le cabinet
présidentiel le grand-chancelier de la Legion-
d’Honneur, qui lui a remis le grand-collier
de l’Ordre. Ce collier, en or, est composé de
médaillés un peu moins larges qu’une pièce
d’un franc, sur lesquelles sont gravées en
relief les armes des villes de France et des
allégories représentant l’industrie, le com
merce, etc.L’envers de ces médailles est uni,
et c’est là qu'on grave les nom3 des prési
dents de la République. Sept médalles de ce
collier exécuté avec l’approbation de Jules
Grévy, en 1881, ont donc déjà un nom gra
vé. Les piécettes sont reliées entre elles par
une chaîne composée de faisceaux républi
cains, et le tout se termine par une croix de
la Légion-d’Honneur.
Un procès-verbal a été ensuite signé, enre
gistrant l’élévation de M. Poincaré à la di-
gnité de grand-maître de Tordre.
De l’Elysée à l’Hôtel de Ville
M. Poincaré, accompagné de M. Fallières,
se rend ensuite à l’Hôtel de Ville.
Sur tout le parcours une foule énorme
acclame le nouveau président de la Républi
que.
Mais c’est surtout en arrivant devant les
Tuileries que le spectacle est impression-
nant.
Le terrain du Jeu de Paume est complète
ment occupé par les sociétés. Les bannières
sont alignées le long de la colonnade de
pierre. Le coup d’œil de cette sorte de haie
de drapeaux tricolores est pittoresque.
A L’HOTEL DE VILLE DE PARIS
L’Hôtel de Ville a sa parure des grandes
fêtes. Des drapeaux sans nombre ornent si
façade piquée, au centre, d’une large tache
rouge et or : le vélum qui protège l’entrée
de la salle des Prevôts, par où accédera le
président. Au dedans, des fleurs et des lu
mières à profusion : les plus belles fleurs,
et les plus rares, des serres de la Ville, les
lumières les plus délicates ou les plus élin-
celantes, qui, harmonieusement disposées,
font pour une heure, de la « maison com-
mime » un palais de féerie.
Aux fenêtres de beaucoup de maisons en
bordure des voies que doit suivre le cortège
officiel, on a fixé de nombreux drapeaux
tricolores. Beaucoup d’industriels et de com
merçants ont pavoisé leurs magasins.
Particulièrement on remarque à l’angle
de la rue du Temple et de la rue de Rivoli,
un immeuble en construction, décoré à
profusion de la base au sommet. A cha
cun des six étages, les planchers déjà termi
nés, disparaissent sous des trophées trico
lores, tandis qu’au faite de la bâtisse, un
large écusson aux initiales R. F. est sur
monté d’un énorme coq gaulois tout doré.
Bien avant l’heure fixee par la réception,
les salons que traversera le cortège s’emplis
sent d’une foule bruyante, animée, joyeuse.
Les commissaires affairés casent à grand
peine les six mille invités de la municipalité,
mais chacun se plie avec bonne humeur aux
exigences de la consigne, et peu a peu le
brouhaha s’apaise. Les chœurs du Conserva-
toire, la musique de la garde républicaine
s’installent dans la grande salle des fêtes, æs
trompettes prennent place en liant de i esca
lier d’honneur. Il est 3 h. 4/2, tout est prêt
on attend le président. .
Quelques instants avant le cortège officiel
arrivent à l'Hôtel de Ville Mmes Poincaré,
N‘ 11,543
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Le Petit Havre
Mercredi 19 Vévrer 1943
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L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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LA TRANSMISSION DES POUVOIRS PRÉSIDENTIELS
a Dernière Heure b
PARIS, TROIS HEURES MATIN
NEW-YORK, 18 FÉVRIER
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, iS Février, Dépêche de 4 h. 30
E e =====
CUIVnE
Comptant ..
TON
- COURS
HAUSSE
BAISSE
ferma
£ 64 16
2/6
B mois
£ 61 -/-
-/-
-/-
ETAIS
Comptant . '
8 mois ;
faible
£ 213 -/-
£213 10/-
30/—
65/—
ren
Comptant..)
calme
£ 60/1 %
B mois.... ’
£ 61/-
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 17 février 1013.
MRomssea
Conseil des Ministres
Le Cabinet Briand reste en Fonctions. —
L’Accident du « Danton »
Les ministres et les sous-secrétaires d'Ett
se sont réunis à 6 heures en Conseil, à l’Ely
sée, sous la présidence de M. Raymond Poin-
caré.
M. Briand, président du Conseil, a remis
ru président de la République la démission
du Cabinet.
M. Poincaré a demandé au Cabinet de res
ter en fonctions.
Les décrets de réinvestiture paraîtront ce
matin à l'Officiel.
Le ministre de la marine a communiqué
au Conseil le télégramme de l'amiral de La-
peyrère, commandant en chef de l’armée na-
vale, relatant l’accident qui s’est produit à
bord du cuirassé Danton.
Une pièce de 75 a éclaté et les éclats ont
lué deux quartiers maîtres canonniers et un
fusilier. / ..
Le ministre n'a pas encore reçu de rensei
gnements sur les circonstances de l’acci
dent.
Le Conseil a chargé M. Pierre Baudin, mi
nistre de la marine, de transmettre à l'ami-
ral Boué de Lapeyrère les condoléances du
gouvernement.
Les ministres se réuniront à nouveau jeudi
matin en Conseil à l'Elysee.
Voici le texte de la dépêche que le minis
tre de la marine a adressée au vice-amiral
Boué de Lapeyre à l’issue du Conseil :
« Au cours de la séance que vient de tenir
le Conseil de ministres, le gouvernement ap-
prenant avec une profonde tristesse l’acci
dent de tir du Danton, s'est associé au deuil
de l’armée navale et m'a charge de vous ex-
primer ainsi qu’à vos officiers et à vos équi
pages sa douloureuse sympathie ».
UNE VISITE DE M. POINCARÉ
A L’HOPITAL SAINT-MARTIN
À l’issue du Conseil des ministres, le pré
sident de la République s’est rendu à l’hôpi
tal Saint-Martin pour visiter les pompiers
blessés dans ‘explosion de la rue de la Ro-
quette.
Vers sept heures, M. Poincaré est arrivé,
accompagné de M. Briand, président du
Conseil, et de M. Etienne, ministre de la
guerre.
Le cortège qui était composé, outre le
président de la République et les ministres,
au gouverneur militaire de Paris, du gou-
verneur adjoint, du directeur des services
de la santé au ministère de la guerre, de M.
Lépine, du colonel des sapeurs-pompiers,
etc., s’est dirigé vers le lit de l'adjudant Le
maire et des sous-officiers GominetetMarsel.
M. Poincaré, s’approchant du ht de Lemai
re, au chevet duquel est accrochée la croix
de la Légion-d’Hlonneur, s’informa de l’état
du blessé ; il adressa alors à l’adjudant ses
félicitations pour sa belle conduite.
Le blessé, entendant les paroles du prési
dent, se leva légèrement et murmura :
« Merci I ».
A ce moment, un éclair de magnésium fit
sursauter les malades.
M. Poincaré fit alors cette remarque au
photographe : « Vous pourriez épargner les
malades. Avec moi, tant que vous voudrez,
mais pas avec eux ! »
Le cortège se rendit ensuite dans la salle
où se trouvent les sapeurs blessés.
A chaque chevet, M. Poincaré s’arrête et
rononce quelques paroles de bienveil-
ance.
Le colonel commandant les sapeurs-pom
piers s’avance alors vers M. Poincaré et lui
exprime sa reconnaissance pour cette vi
site.
« Votre régiment mérite tous les éloges de
Sa République, répond M. Poincaré. Nous
gavons combien vos hommes sont vaillants ;
ils viennent de donner une nouvelle preuve
de courage et jo les en félicite très chaleu-
rrensement ! »
A 7 h. 80, M. Poincaré regagnait son auto-
mobile et feo rendait rue du Commandant-
Marchand, très acclamé par la foule.
TÉLÉGRAMME DU Ton
A M. POINCARÉ
- M, Polnearé, président de h République,
a Fer dus télogrammog du 8a? ot du prGai=
dent des Etats Unis,
le télégramme du tsar ;
« THarkois Sole, 1B février.
s A §ôn Eæcplienss prhifant delà
Républiqito frangnise, PariS^
P Au moment où vonc entrot dans l’exer-
(ice des hantpa fonctions atxquelns VOUE 4
appelé la ConHanee du peuple frangaisa 4 mo
Cotens » mars, hausse 14 points; mai,
hausse 16 points ; juillet, hausse 13 points ;
octobre, hausse 49 points. — Soutenu.
Cafés i hausse 5 à 12 points.
NEW-YORK, 18 FÉVRIER
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Cuivre Standard disp.
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CHICAGO, 13 FÉVRIER
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Juillet....
Mai
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40 65
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lu 6g
—
Juillet....
10 67
40 67
tient à cœur de vous renouveler l’assurance
des sentimen s amicaux que je vous ai
exprimés le jour de votre élection à la pré-
sidence.
» Vous connaissez le prix que j’attache h
l’union étroite qui existe entre la France et
la Russie.
» Comptant sur votre concours pour main»
tenir et faire prospérer cette union, je vous
adresse mes vœux les plus sincères et les
plus cordiaux.
» Nicolas. »
LE CABINET DE M. POINCARÉ
VOfficiel publie aujourd’hui les décrets
nommant M. Pichon, maître des requêtes au
Conseil d’Etat, secrétaire général civil de la
présidence de la République et M. Marcel
Gras, chef du secrétariat particulier du pre
sident de la République.
Le Banquet de Parti
Républicain Démocratique
Le Parti Republicain Démocratique a don
né hier soir un grand banquet pour fêter
l’élection à la présidence de la République
de M. Poincaré, ancien vice-présideut du
parti.
M. Emile Loubet, ancien Président delà
République, président d’honneur du parti,
présidait, entouré de MM Adolphe Carnot,
président du parti et Barthou, représentant
le gouvernement.
Une centaine de convives assistaient au
banquet.
MM. Adolphe Carnot et Ratier, sénateurs,
ont prononcé quelques paroles, puis M. Le
brun, ancien ministre, a prononcé un dis-
cours.
a J’éprouve quelques scrupules, dit-il en
tre autres choses, à parler comme il le fan- |
drait de M. Le président de la République. i
» Qu’il me soit seulement permis d’admi- |
rer combien dans cette élection tout n’est •
qu’harmonie.
» Ne semble-t-il pas qu’aux heures diffici- j
les que nous traversons, c’est tout de même |
une garantie pour le pays que de penser que |
celui qui a L’honneur d’èxercer la première !
magistrature s’est toujours donné à tâche de I
résumer en lui les traits essentiels d’une ra
ce dont le caractère est le plus heureux mé
lange de prudence, d’ardeur, d’énergie, de
prévoyance et de réflexion ? »
M. André Faisant, a pris ensuite la parole
au nom des Fédérations et des comités adhé
rents, puis M. Barthou, garde des sceaux,
représentant le gouvernement, a prononcé
quelques paroles :
« L’Alliance républicaine démocratique où
la claire éloquence de M. Poincaré a prodi- |
gué tant d’utiles conseils peut et doit s’ho
norer d’un succès qui eut sa consécration la
plus éclatante.
» Mais le scrutin du 17 janvier perdrait sa
signification exacte si un parti prétendait en
revendiquer le monopole et en exercer le
bénéfice.
» L’union loyale des républicains reste
une nécessité impérieuse pour défendre le
passé et préparer l’avenir.
» Il faut que l’action commune s’exerce non
au profit d’un parti, mais dans l’intérêt su
périeur de la France ! »
a ---==-===
L’ACCiDEILDÜ (DANTON »
Toulon. — Les vice-amiraux Boué de La-
peyrère et BeHue sont allés saluer les corps
des victimes du Danton, qui sont :
Le Conidec, 27 ans, second maître canon
nier ; Arzel François, 30 ans, second maître
canonnier et Jean Pouliguen, 22 ans, matelot
fusilier.
Deux autres matelots n’ont reçu que de
légères contusions.
L’enquête est commencée.
Toulon. —L’accident du Danton s’est pro
duit exactement au groupe de pièces te 75 !
qui se trouvent par le milieu du cuirassé et |
se compose de quatre unités. C’est la der
nière pièce en allant de gauche à droite qui
a causé l’accident par rupture de la volée.
Les officiers assurent que c’est la pre
mière fois que se produit un pareil accident.
Jean. Pouliguen est mort sur le coup ; il
avait la boîte crânienne fendue et le bras
droit brisé.
Lesdeux quart iers-maîtres sont morts alors
qu'on les transportait à l’hôpital du bord.
m=v==--«p=re=======
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
Mexico. — Suivant le ministre des affaires
étrangères, M. Madero consent en principe
à la nomination a’an president par intérim.
Mexico. - L’opposition du gouvernement
s’afliblit.
Leg troupes fédéra!®® semblent démora-
m ma » mw
La Cérémonie à TElysée : Discours de
MM. Fallières et Poincaré
LA RÉCEPTION A L'HOTEL DE VILLE
Photo NADAn - Cliché Petit Havre
M. Raymond POINCARÉ
Président dle la République
L'élévation de M. Poincaré à la présiden
ce de la République a été célébrée hier, à
Paris, dans une manifestation grandiose.
Et Pâme de la France tout entière vibrait
à Paris.
Si, tout d'abord, quelques-uns s’étaient
tenus sur une certaine réserve, — presque
toujours d'ailleurs courtoise et discrète, —
il leur a bien fallu céder au mouvement de
chaleureuse et confiante sympathie qui
entraînait toute la nation vers M. Poincaré.
Son passé républicain, ses mérites per
sonnels, les services éminents qu’il a ren-
dus à son pays en des circonstances parti
culièrement difficiles, — tout concourait à
cette popularité de bon aloi, de même que
ses vertus civiques et la dignité de son
caractère nous sont les garanties sûres que
M. Poincaré maintiendra, à la tête du gou
vernement, les vraies traditions républicai
nes et démocratiques.
Plus et mieux que le représentant de
l’une des fractions de la grande famille
républicaine, M. Poincaré, par la décision
souveraine du Congrès de Versailles, est
devenu la plus haute personnification du
parti républicain tout entier.
Et c’est pourquoi ceux-là même qui
avaient choisi naguère un autre porte-dra
peau sont venus apporter au nouveau prési
dent l’éclatant témoignage de leur loya
lisme.
A l'heure où de très sérieux et très gra
ves problèmes préoccupent les puissances
et au moment où notre démocratie laïque,
résolue à maintenir ses conquêtes, se trouve
instamment sollicitée par les questions éco
nomiques et sociales et par le souci du
mieux être du plus grand nombre, — c’est
un spectacle réconfortant q ic celui de no
tre pays, maître de ses destinées, groupé
autour de l’élu de la Nation, dans un même
sentiment réfléchi de confiance et d’espoir,
dans une même volonté de travailler, dans
la paix, à la sauvegarde et à la prospérité
de la France républicaine.
Tu. Vallée.
La Physionomie de la Journée
(de notre correspondant particulier)
C’est par une radieuse journée d'hiver,
tout ensoleillée, toute vibrante d’allégresse
et d’enthousiasme qu’a été inauguré le sep
tennat de M. Poincaré.
Jusqu’ici, quand un président de la Répu-,
blique succédait à un autre président, la
transmission des pouvoirs n’était, pour ainsi
dire, qu’une simple formalité. La cérémonie
strictement officielle, s’accomplissait entre
les quatre murs de l’Elysée, laissant en
quelque sorte l’opinion publique indiffé-
rente.
Cette fois, par une heureuse innovation
la population de la capitale a été associée à
cet important événement et cette participa
tion du peuple de Paris, interprète de la
France entière, a suffi pour en modifier le
caractère pour lui donner une portée plus
haute et plus significative.
La cérémonie proprement dite de la trans
mission des pouvoirs, cérémonie protoco
laire à laquelle assistaient seuls les hauts
personnages de l’Etat et dont les moindres
détails étaient minutieusement réglés, s’est
déroulée selon les rites immuables. Pour
tant, sous cette solennité un peu froide, on
sentait percer, paraît-il, des sentiments que
le souci du décorum parvenait mal à dissi
muler. Ce n’est pas sans une émotion légi
time qu’un chef de l’Etat, sa tâche accom
plie, remet à son successeur les rênes du
gouvernement. Ce n’est pas sans une émo
tion plus grande encore que le nouveau
président assume à son tour le lourd fardeau
du pouvoir.
La voix de M. Fallières, nous disait une
des personnalités présentes à la cérémonie,
tremblait un peu lorsqu’il prononça les pa
roles décisives, et celle de M. Poincaré, en
répondant à l’allocution de son prédéces
seur, était moins assurée encore.
On remarqua fort, également, avec quelle
respeétueuse gravité M. Poincaré, lorsqu’il
pénétra dans la cour d’honneur de l’Elysée,
salua le drapeau qui, pour la première fois,
s’inclinait devant lui, avec quel mélancoli
que regard M. Fallières descendit, peu après,
les degrés du perron qu’il ne gravira plus
maintenant qu'en qualité de simple ci-
toyen.
Plus émouvante encore en sa simplicité
fut la cérémonie qui suivit la transmission
des pouvoirs.
Alors, M. Poincaré ne songea pas à cacher
le trouble profond qui l’agitait et son cœur
de Lorrain dut battre bien fort lorsqu’il re
çut des mains du général Florentin, grand,
chancelier de la Légion-d’Honneur, le col
lier de grand-maître de notre ordre natio
nal.
A l’Hôtel de Ville, bien qu’officielle encore,
la cérémonie eut un caractère plus démo
cratique. Les nombreux invités qui assis
taient à la réception saluèrent de leurs vi
vats le nouveau président de la République
et ses deux prédécesseurs, mais c’est au de
hors surtout, devant l’Elysée, dans les rues
que devait parcourir le cortège, sur la place
de THôtel-de-Vffie, que le spectacle fut im
pressionnant. Partout la foule était immense
et l’élan qu'elle témoignait, les drapeaux qui
flottaient aux fenêtres, le bruit du canon qui
tonnait aux Invalides donnaient à la capl-
taie, où le nouveau président allait accom ¬
plir sa première promenade officielle, un air
de fête et de victoire.
La haute valeur de M. Poincaré, les cir
constances qui ont accompagné son élec
tion, les espoirs fondés sur sa présidence et
aussi, disons-le, les graves soucis de l’heure
présente, rendaient l’enthousiasme plus vif
et plus vibrantes les acclamations de cette
foule acclamant de tout son cœur l’élu du
Congrès qui, par fortane, est aussi l’élu de
la France.
T. H.
Paris et, on peut le dire, la France tout
on itère, ont célébré hier avec un grand en-
thouslasme, la cérémonie de la transmission
! des pouvoirs.
Les mounments publics sont pavoisés. Les
grands boulevards ont leur aspect des jours
de fête nationale. Les établissements finan-
clers, les magasins, les cafés, les restau-
rants ont arboré à leur façade des faisceaux
de drapeaux. Rue Royale et rue de la Faix,
evénte de l’Opéra, et dans toutes les rues
! donnant rue de Rivoli, de nombreuses mai-
8ous sont brillamment décorées.
Dès une heure de l’après-midi, la foule se
drigo vers les Champs-Elysées, la place de
la Concorde, les Tuileries, et s’échelonne
sur tout le parcours que doit suivre le cor
tège.
De la rue du Commandant-
! Marchand à l’Elysée
Un important service d’ordre avait été
organisé aux alentours de la maison de M.
Poincaré. Derrière ce service d’ordre sta-
. Donnait une foule nombreuse d’où partaient
à chaque instant les cris de « Vive Poincaré !
Vivo le président! » La plupart des maisons
étatent pavoisees et tous les habitants se
tenaient à leurs fenêtres. •
A 2 h. 20, M. Poincaré, en habit et sans
insignes, monte avec M. Briand, président
du Conseil, dans le landau de grand-gala qui
est venu le prendre et qui va le conduire à
l’Elysée. La voiture de M. Poincaré est suivie
d’une autre voiture où se trouvent MM. le
général Beaudemoulin, A. Pichon et le lieu-
tenant-colonel Pénelon.
Au moment où les voitures quittent la rue
du Commandant-Marchand, les honneurs
sont rendus et les trompettes sonnent.
Le cortège présidentiel est escorté d’un
détachement du 1 er régiment de cuirassiers.
L’un des sous officiers porte l’étendard du
régiment.
Lorsque le nouveau président paraît ave
nue de Malakoff, les acclamations redoublent
et prennent la proportion d’une grandiose
manifestation. Sur tout le parcours d’ailleurs
les applaudissements aussi nourris que cha
leureux témoignent à M. Poincaré les senti
ments du peuple de Paris. Après avoir quitté
l avenue de Malakoff, le landau présidentiel
s’engage dans l’avenue du Bois-de-Boulogne,
contourne l’Arc de Triomphe, suit l’avenue
des Champs-Elysées, et arrive à 2 heures 40
au palais de TElysée, par l’avenue Marigny.
Devant le palais d’enthousiastes acclama
tions montent à nouveau de la foule qui at
tend depuis plusieurs heures pour saluer M.
Poincaré à son entrée au palais présidentiel.
La Cérémonie à l’Elysée
Quelques instants avant l’arrivée de M.
Poincaré et de M. Briand à l’Elysée, les pré
sidents du Sénat et de la Chambre, les mi
nistres et les sous-secrétaires d’Etat quittent
le salon du Conseil et pénètrent dans le sa
lon des ambassadeurs. La porte s'ouvre et
M. Fallières entre souriant et serre affec-
tueusement toutes les mains qui se tendent
vers lui. Le président est en habit, la poi
trine barrée par le grand cordon de la Lé-
gion-d’Honneur. Il est suivi de M. Coliignun,
secrétaire général de la présidence ; de M.
Marc Varenne, chef du secrétariat particu
lier, et des officiers de sa maison militaire.
M. Fallières se place devant la cheminée
du salon, les ministres sont derrière lui.
M. Antonin Dubost et le bureau du Sénat
sont a sa droite, M. Deschanel et le bureau
de la Chambre à sa gauche.
Le canon des Iavalides commence à ton
ner.
A ce moment, un attaché du protocole
entre dans le salon, s’incline devant le pré
sident et lui aunonce l’arrivée de M. Poin
caré.
M. Fallières, précédé de deux huissiers,
suivi de sa maison civile et de ses officiers
d ordonnance, traverse lentement le salon
des aides de camp et le salon des tapisseries,
et arrive dans la grande antichambre au
moment où M. Poincaré gravit le perron
d’honneur. Les deux presidents s'avancent
Tun vers l'autre et se serrent la main lon
guement.
De nouveau précédé parles huissiers, M.
Fallières conduit M. Poincaré, qui est à sa
droite, dans le salon des ambassadeurs. M.
Poincaré s’arrête devant la cheminée, salue
les ministres, les sénateurs, les députés, et
la cérémonie commence aussitôt. M. Falliè
res, d’une voix émue, souhaite en ces ter
mes la bienvenue à son successeur :
Monsieur le président.
En vous transmettant les pouvoirs que je
tenais de l’Assemblée nationale de 1903 et
qui vous ont été dévolus par celle de 1913,
laissez-moi vous offrir mes plus cordiales
félicitations.
Elles vont à l’homme éminent, dont la
vie tout entière a été vouée au culte de la
République.
Les services que dans votre brillante
carrière vous avez rendus au Pays, qui ne
les a pas oubliés, vous ont à différentes re
prises ouvert le chemin du pouvoir. Votre
action continuera à s’exercer désormais,
avec une autorité plus haute, en faveur de
la politique de paix, de liberté et de pro
grès à laquelle la nation est fermement at-
tachée.
La France ne pourra qu’y gagner en pres
tige, en force et en prospérité.
Que Messieurs les présidents et Mes
sieurs les membres des bureaux des deux
Chambres me permettent de les remercier
d’avoir bien voulu assister à la remise des
pouvoirs. Leur présence à cette solennité
n’échappera pas à la vigilance attentive du
pays, qui sait aue l’avenir de nos institu
tions repose sur raccord permanent des
grands pouvoirs de l’Etat.
M. Raymond Poincaré a répondu en ces
termes :
Monsieur le président.
Votre accueil si bienveillant et si cordial
est le plus précieux encouragement que je
puisse recevoir au moment où je prends
possession des pouvoirs que m’a confiés
l’Assemblée nationale.
Je suis fier de l’estime et de l’amitié dont
vous voulez bien m’honorer. Dans l’exercice
de ma haute magistrature, je tâcherai de
me rendre digne des sentiments que vous
me marquez et des exemples que vous
m’avez donnés.
Pendant une existence très noblement
remplie, vous avez toujours été le serviteur
loyal.de la République et de la démocratie ;
et tous ceux qui vous ont approché savent
avec quelle conscience et quelle simpli
cité vous vous êtes acquitté des plus grands
devoirs.
Je n’oublierai jamais, pour ma part,
qu’au début et à la fin de votre septennat,
j’ai eu la bonne fortune de siéger auprès de
vous dans les conseils du gouverne ment,
où j’ai pu éprouver, en maintes circons
tances, la sûreté de votre jugement et la
clairvoyance de votre patriotisme.
A mon tour, je consacrerai toutes mes
forces à la tâche qui m’est dévolue et dans
l’accomplissement de laquelle j’aurai be
soin de pouvoir m’appuyer sur la confiance
du Parlement, comme sur celle du pays.
Je suis heureux que Messieurs les prési
dents et Messieurs les membres des bu
reaux des deux Chambres aient bien voulu
assister aujourd’hui à la remise des pou
voirs. Leur présence m’apparaît, à moi
aussi, comme le symbole de l’harmonie, qui
doit assurer le fonctionnement normal de la
Constitution. Ils peuvent compter sur mon
inaltérable dévouement à la République et
à la Patrie.
Et prononçant ces dernières paroles, M.
Poincaré tend la main à M. Fallieres qui la
serre avec émotion.
Quelques applaudissements discrets, et la
cérémonie est terminée. M. Poincaré est pré'
sident de la République française.
M. Poincaré et M. Fallières font le tour du
cercle tous les deux, serrent les mains de
tous les assistants. Le premier reçoit des fé
licitations unanimes, le second l’hommage
de la reconnaissance nationale s’exprimant
par la bouche des chefs éus du Parlement.
Les deux présidants se retirent ensuite
dans les appartements privés.
Legrand collier de la Légion-
d’Honneur
Après la cérémonie de la transmission des
pouvoirs, M. Poincaré a reçu dans le cabinet
présidentiel le grand-chancelier de la Legion-
d’Honneur, qui lui a remis le grand-collier
de l’Ordre. Ce collier, en or, est composé de
médaillés un peu moins larges qu’une pièce
d’un franc, sur lesquelles sont gravées en
relief les armes des villes de France et des
allégories représentant l’industrie, le com
merce, etc.L’envers de ces médailles est uni,
et c’est là qu'on grave les nom3 des prési
dents de la République. Sept médalles de ce
collier exécuté avec l’approbation de Jules
Grévy, en 1881, ont donc déjà un nom gra
vé. Les piécettes sont reliées entre elles par
une chaîne composée de faisceaux républi
cains, et le tout se termine par une croix de
la Légion-d’Honneur.
Un procès-verbal a été ensuite signé, enre
gistrant l’élévation de M. Poincaré à la di-
gnité de grand-maître de Tordre.
De l’Elysée à l’Hôtel de Ville
M. Poincaré, accompagné de M. Fallières,
se rend ensuite à l’Hôtel de Ville.
Sur tout le parcours une foule énorme
acclame le nouveau président de la Républi
que.
Mais c’est surtout en arrivant devant les
Tuileries que le spectacle est impression-
nant.
Le terrain du Jeu de Paume est complète
ment occupé par les sociétés. Les bannières
sont alignées le long de la colonnade de
pierre. Le coup d’œil de cette sorte de haie
de drapeaux tricolores est pittoresque.
A L’HOTEL DE VILLE DE PARIS
L’Hôtel de Ville a sa parure des grandes
fêtes. Des drapeaux sans nombre ornent si
façade piquée, au centre, d’une large tache
rouge et or : le vélum qui protège l’entrée
de la salle des Prevôts, par où accédera le
président. Au dedans, des fleurs et des lu
mières à profusion : les plus belles fleurs,
et les plus rares, des serres de la Ville, les
lumières les plus délicates ou les plus élin-
celantes, qui, harmonieusement disposées,
font pour une heure, de la « maison com-
mime » un palais de féerie.
Aux fenêtres de beaucoup de maisons en
bordure des voies que doit suivre le cortège
officiel, on a fixé de nombreux drapeaux
tricolores. Beaucoup d’industriels et de com
merçants ont pavoisé leurs magasins.
Particulièrement on remarque à l’angle
de la rue du Temple et de la rue de Rivoli,
un immeuble en construction, décoré à
profusion de la base au sommet. A cha
cun des six étages, les planchers déjà termi
nés, disparaissent sous des trophées trico
lores, tandis qu’au faite de la bâtisse, un
large écusson aux initiales R. F. est sur
monté d’un énorme coq gaulois tout doré.
Bien avant l’heure fixee par la réception,
les salons que traversera le cortège s’emplis
sent d’une foule bruyante, animée, joyeuse.
Les commissaires affairés casent à grand
peine les six mille invités de la municipalité,
mais chacun se plie avec bonne humeur aux
exigences de la consigne, et peu a peu le
brouhaha s’apaise. Les chœurs du Conserva-
toire, la musique de la garde républicaine
s’installent dans la grande salle des fêtes, æs
trompettes prennent place en liant de i esca
lier d’honneur. Il est 3 h. 4/2, tout est prêt
on attend le président. .
Quelques instants avant le cortège officiel
arrivent à l'Hôtel de Ville Mmes Poincaré,
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