Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-20
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 février 1913 20 février 1913
Description : 1913/02/20 (A33,N14544). 1913/02/20 (A33,N14544).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526378937
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
N 11,544
MSBS
5 Centimes — eoTN DU HAT — 5 Centimes (e-s Pa gesy
===========================-======="
Jeudi 20eFévrier 1943
Adminislzatenr- Déléras
RANDOLET
Adresser tout ce
qui concerne l’Administration
M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle. 85
Adressa Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions st Annoncez. TEL. 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS
AN NON GES
Bureau du Journal. 112. bouF de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
La PETIT HA VUE est désigné pour les Annonçât judiciaires et légales
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
ütkEtHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 19 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
NEW-YORK, 19 FÉVRIER
Coteus « mars, baisse 47 points ; mai
baisse45 points; juillet, baisse 13 points
octobre, baisse 3 points.— A peine soutenu.
Cales s baisse 30 à.24 points.
NEW-YORK, 19 FÉVRIER
La Réplique française
AUX
Armements allemands
rite qu’on s’y arrête. Examinant la loi de fi
nances, dans la séance de lundi dernier,
l’honorable rapporteur général s’est exprimé
en ces termes «
Rédaclour en fW, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIIPPOLYTE FNOUI
85, Rue Fontenelle, 85
TÉLÉPHONE : Rédaction. No 7.60
ABONNEMENTS
Tnors Mois
Six Mois
UN Am
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEure
l’Oise et la Somme 1
Autres Départements..
Union Postale
Fr.
19 Fr.
10
20 Fr.
4.4% »
On s’abonna également, SANS FRAIS, dans tous les dorsaux de Poste de ^ano»
*=M====RRSMS=****eL
LE CRIME DE LA REMUÉE
CUIVRE
Comptant ..
§ mois
ETAIN
Domptant .
B mois
FER
Comptant..
1 mois....
calme
cal ne
soutenu
£ 64 -I-
4 63 17/6
£ 220 -J-
£ «16 6/-
£ 61/4 %
£ 62/- J
40/—
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 48 février 4 +43.
LA GUERRE D'ORIENT
Le Confit roumano-bulgare
Cologne. — On mande de Bucarest à la Ga-
jelte de Cologne :
Dans la note qu’il a envoyée à Sofia, le
gouvernement roumain décimé l’offre de la
Bulgarie qu’il qualifie d’insuffisante.
En raison des conseils donnés avec insis-
la
tance par les puissances, on croit que
Roumanie s'abstiendra provisoirement de
prendre des mesures extrèmes.
La panique à Constantinople
Athènes. — 280 Grecs exilés de Turquie et
arri vés de Constantinople, rapportent que la
panique règne à Constantinople.
De nombreuses personnes se réfugient
dans les hôpitaux, consulats, ambassades et
au couvent russe de Galata.
Les arrestations se font jour et nuit.
Ils assurent que la chute des Jeunes Turcs
est prochaine.
Les massacres de chrétiens continuent sur
les côtes de la Mer de Marmara.
Les ambassadeurs de la Triple-Entente
protègent le départ des chrétiens.
LA MAISON MILITAIRE DE M. POINCARÉ
Le capitaine de vaisseau Grandclément est
désigne pour être attaché à la personne du
président de la République.
A LA COMMISSION DU BUDGET
Daus sa seance d’hier, la Commission du
budget a examiné les amendements Renard
et Malvysur la suppression des impôts sur
‘a propriété foncière non bâtie, les con tri bu-
tions personnelles mobilières, les impôts des
portes et fenêtres et leur remplacement par
an impôt progressif sur le revenu, et l‘a-
rendement Gheusi sur les patentes
revenus commerciaux.
Après une longue discussion d’où
su lia que le vote de ces amendements
serait dans le budget un trou ae trois
et les
il ré-
creu-
cents
millions, la Commission a décidé de propo
ser à la Chambre un texte portant que des
dispositions legislatives assurant les ressour
ces compensatrices devraient intervenir
avant 4945 et que le gouvernement serait
invité à présenter des projeté en ce sens
avant la fin de la session ordinaire de 4913.
La Commission a prononcé la disjonction
des articles sur les patentes, estimant que
la réforme ne peut s’opérer que par étapes
successives.
M. Chéron, rapporteur général, soutiendra
ces décisions devant la Chambre au nom de
U Commission du budget»
RÉUNION DU GROUPE
RADICAL-SOCIALISTE DE LA CHAMBRE
Le groupe radical-socialiste qui compte
148 membres, a continue l’examen du pro-
jet de reglement intérieur tendant à organi
ser la discipline du parti.
La discussion a été longue et confuse,tons
les membres n'étant pas d'accord sur la ma
nière pratique d’assurer cette discipline.
Des objections ont même été soulevées ;
on est cependant tombe d’accord sur la né
cessité d’assurer la discipline du groupe en
tant q u 'émanation du parti ludical-socialiste
lui-mème.
Seuls resteraient adhérents ceux qui con
tresigneraient les résolutions arrêtées dans
les congrès du parti.
Une décision ferme interviendra peut-être
dans une huitaine de jours.
CONDAMNATION DU GÉRANT
DE L’ « ANARCHIE •
La 9° Chambre correctionnelle a jugé hier
Fourcade, gérant de l’ Anarchie , poursuivi
pour provocation au meurtre des jures dans
l’affaire des bandits.
Le tribunal repoussant les conclusions
d’incompétence que Fourcade avait dépo
sées, l'a condamné par défaut à 5 ans de
prison et mille francs d’amende.
LES BANDITS DE PÉGOMAS
Cannes. — On a retrouvé Agnes, dit La-
fouette, que Chiapali accusait de l’avoir inci-
ûé à incendier des maisons et à profaner des
cimetières.
Il a protesté de son innocence et n’a pas
davantage eié inquiété.
Les inspecteurs poursuivent leurs recher
ches.
Nice. — Chiapali, écroué à la prison de
Grasse, a fait hier soir de nouveaux aveux.
Comme il avait manifesté le désir d’être
encore entendu par le juge d'instruction, ce
lui-ci, accompagné du défenseur de l’accusé,
M. Jourdan, s’est rendu dans sa cellule.
Chiapali a alors avoué être l'auteur de la
tentative de meurtre commise dans la soirée
du 5 janvier dernier, au café de Pegomas, et
qui faillit coûter la vie au ieune Bologne.
Cuivre Standard disp.
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Amalgasat. Coq...
CHICAGO. 19 FÉVRIER
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LA RÉVOLU I ION MEASCAINE
Mexico.— Gustave Madero, frere du pré
sident, vient d’être executé.
Mexico. — La fraction Diaz-Huerta esi
maîtresse de la situation.
Les membres de l’ancien gouvernement
sont prisonniers ou en fuite.
Des milliers de personnes ont acclamé les
généraux Huerta, Blanquet, Diaz et Mondra-
gon.
On a brûlé les bureaux du Nueva Hora, or-
gane de M. Madero.
Ce fut la seule scène de désordre qui se
produisit.
Francisco Madero et son frère Gustave Ma
dero ont été transférés aujourd’hui à l’ar-
senal où Félix Diaz les a emprisonnés.
C’est un peu après neuf heures du matin
que Gustave Madero a été fusillé sur une des
positions des rebelles.
WASHINGTON. — Le président provisoire du
Mexique a envoyé au président Taft un télé
gramme ainsi conçu :
« J’ai l’honneur de vous informer que
nous avons renversé le gouvernement. Les
troupes sont de notre côté. La paix et la
prospérité renaîtront à partir d'aujour
d’hui. »
On sait quelle formidable augmentation
l’armée allemande avait déjà reçue et allait
recevoir avant la fin de la présente année,
par le seul jeu des lois milifaires de 1911
et de 1912.
Les effectifs qu’on se proposait d’attein-
dre fin 1915 seront à peu près réalisés le
1 er octobre prochain. À cette date, l'armée
active se composera de 720 000 hommes, et
une nouvelle loi est déjà en élaboration qui
portera ce chiffre à 855,000 hommes !
L’armée allemande, dans très peu de
temps, dépassera donc la nôtre de plus de
35 0/0. Comment faire face à cette situa
tion ?
Suivant une information publiée par le
Temps, le gouvernement fera connaître, la
semaine prochaine, trois importants pro
jets relatifs à l’augmentation de la force
militaire de la France sur terre. Ces pro
jets ont été examinés depuis trois semaines
par les ministres compétents, sous la prési
dence de M. Briand, au cours de six confé
rences successives. A la dernière, assis-
taient, en outre des ministres : le généra-
lissimo, les directeurs du ministère de la
guerre, e président et le rapporteur géné
ral de la Commission des finances du Sénat,
les présidents et rapporteurs des Commis
sions de i armée de la Chambre et du Sénat.
Voici, d’après notre confrère, les grandes
lignes du programme projeté :
I. Dépenses immédiates
Un crédit hors budget de 70 a 80 millions
va être demandé d'urgence au Parlement :
ce crédit est destiné à achever, avant la fin
de l’année, un certain nombre de réformés
dans le matériel et l’outillage, reformes que
les derniers budgets avaient échelonnées sur
plusieurs exercices.
C’etait le cas notamment en ce qui con
cerne les places fortes, la transformation
encore incomplète des obus, les transports
de munitions et un nouveau renforcement
des munitions d’artillerie.
II. Programme d’armement
Un second crédit qui se montera à plus de
500 millions sera demandé aux Chambres
En 1902, le budget de la guerre allemand
dépasse le nôtre de 121 millions ; en 4906,
de 306 millions ; en 1943, de 327 rainions et
pour 4914, la différence sera de 515 millions.
En 1913, le budget de la marine allemand
dépasse le nôtre de 57 millions.
3 ?
Mais voici un chiffre particulièrement sug
gestif : vous savez qu’il y a dans le budget
de la guerre français comme dans le budget
de la guerre ademand une troisième section
de dépenses; c’est celle qui s'applique au
perfectionnement de l’armement, celle
u’on appelle dans le budget allemand des
epenses « pour une fois ». Puisque j’exami
ne les budgets de 1902 à 4943, voul
ez-vous
que je compare ce que, pour la troisième
section du budget de la guerre, la France a
dépensé pendant la période que j’envisage
et ce qu’a dépensé l’Allemagne ? La France
980 millions, l’Allemagne 2 milliards 2 mil
lions, soit 1 milliard 22 millions de plus que
nous, c’est-à-dire 104,50 070 de plus” que la
France.
Voilà des chiffres ; il faut qu’on les con
naisse. Et vous savez quel est le programme
allemand en préparation. Je ne ne veux pas
dramatiser — puisque tout à l’heure on
m’accusait de le faire ; je dis que nous ne
pouvons pas assister impassibles à un tel
effort, qu’il n’y a pas un bon Français qui ne
consentirait ici tous les sacrifices nécessai
res pour assurer la sécurité et l’intégrité du
pays.
LES AFFAIRES DU MAROC
L’occupation de Tetuan par les Espagnols
Madrid. — Le president du Conseil vient
d’annoncer que le général Alfau a arboré
aujourd’hui le drapeau espagnol à Tetuan et
qu’un escadron de cavalerie s'embarque à
Algésiras pour Tetuan.
Le président du Conseil a déclaré aux jour
nalistes que l’occupation de Tetuan a sim
plement pour but de maintenir l’ordre par
mi les tribus limitrophes et d’executer les
clauses de l’acte d’Algesiras et du traité ré
cemment conclu avec la France en ce qui
concerne le maintien de l’ordre dans cette
zone.*
Tanger (source anglaise). —- Les Espa
gnol’» ont occupé aujourd’hui Tetuan ; iis y
installent la résidence générale de la zone
espagnole du Maroc.
BULLETIN MILITAIRE
L’accident du « Danton »
Le ministère de la marine communique à la
presse la note suivante :
L'accident survenu à bord du Danton s’est
produit pendant une écoie à feu o'ariillerie
secondaire exécutée dans la nuit du 47 au 48
février, aux environs de la rad des Salins-
d'Hyères. Le Danton avait manœuvré pour
tirer sur le but en chasse, c’est-à-dire en fai
sant route vers le but. Les volées des pièces
d’artillerie secondaires étaient donc dirigées
vers l’avant et faisaient un angle de 350 avec
l’axe du bâtiment.
L’accident est survenu dans la batterie des
pièces de 75 millimètres du groupe milieu,
qui comprend quatre pièces de chaque bord.
On venait d'éclairer le but avec des projec
teurs électriques et de commencer le feu
par tribord, lorsque la volée de la pièce la
plus sur l’arrière de la batterie de 75 milli
mètres fit éclat. La rupture s'est produite à
80 centimètres de la bouche de la pièce. La
longueur totale de la pièce est de 4 mètres 50.
Les éclats de la volée furent projetés dans
l’embrasure de la pièce située immédiate
ment sur l’avant de celle qui occasionna
T’accident. Les éclats tuèrent un servant de
la pièce correspondant à cette embrasure et
deux quartiers-maîtres qui se trouvaient
dans la batterie située vers le centre du bâ-
liment.
Ces deux quartiers-maîtres étaient munis
de chronographes et étaient chargés d’appre-
cier le temps mis pour l’armement des piè
ces secondaires.
Le contre-amiral Ganchet, qui commande
la 2e division de la Are escadre, est arrivé
hier matin à Paris pour rendre compte des
circonstances de l’accident d’artillerie du
Danton.
Les servants de la pièce explosée ne s’é
taient point aperçus de l’accident et ont re
chargé la pièce pour continuer le tir. Ils
allaient tirer quand ils ont vu qu’il s’était
passé quelque chose d’anormal à la pièce la
plus rapprochée d’eux ; le pointeur de la
pièce indemne venait d’être tué par l’explo
sion.
Toulon. — La date des obsèques des victi
mes au Danton sera fixée par les autorités
maritimes, d’accord avec les familles.
Après la cérémonie, les corps seront diri
gés vers leur pays natal.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la EIRAIRIE IHTERMRTIOHALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de (HOTEL TERMINUS)
In découvrira-t-on Fauteur @
avant les vacances de Pâques. Il aura pour
objet la réalisation d’un programme mili
taire, destiné à être exécute ‘.fana uà aélai
mili—
fixe, comme l’ont été les programmes alle
mands de 4911 et 1912.
Ce crédit de 500 millions servira à accom
plir des réformes d’ordre matériel qui com
portent certains délais. Ces reformes seront
relatives à l'armement, notamment aux
places fortes, aux munitions d'artillerie, à
l’artillerie lourde et à l’aéronautique mili
taire. Les services techniques recevront
l’ordre d’aboutir au plus vite, en utilisant,
si besoin, l'industrie privée.
Le délai d’exécution n’est pas encore ar
rêté. Il sera aussi réduit que possible.
m. Effstifs
Le ministre de la guerre a été chargé de
soumettre la semaine prochaine au Conseil
des ministres un programme destiné à pré
parer l’augmentation reconnue indispensa
ble des etlectifs.
Il est dès maintenant arrêté que toutes les
augmenta ions qui peu veut être réalisées
par des moyens administratifs et financiers
et sans modifier les lois organiques le seront
sans délai. La question est de savoir quels
résultats donneront ces augmentations. Le
Conseil des ministres sera prochainement
fixé à cet égard.
Les principales mesures envisagées dans
cet ordre d’idees sont des modfications ren
dant au service armé les hommes actuelle
ment employas dans les services adminis
tratifs (section d’administration et d’infir
miers, tailleurs, etc ), le développement des
engagements et rengagements,‘organisation
plus intensive du recrutement indigène en
Algérie, en Tunisie et dans l’Afrique occi
dentale.
Le ministre de la guerre a été d’autre part
invite, si, comme il est probable, les résul
tats obtenus par ces diverses réformes ne
sont pas suffisants, à étudier et à proposer
les modifications législatives nécessaires. Ces
propositions, soumises au Conseil des mi
nistres, seront immédiatement examinées et
une prompte décision du gouvernement les
sanctionnera.
Les diverses solutions susceptibles d’être
envisagées dans ce cas sont, soit le retour
au service de trois ans pour certaines ar
mes, soit l’établissement du service de tren
te mois pour soutes les armes, soit une
combinaison mixte empruntée à ces deux
systèmes.
Au surplus les lois existantes exigent dès
maintenant une initiative. En effet la loi des
cadres récemment votée porte (article 2) :
« Tous les ans, le ministre fera connaître aux
Chambres l’effectif réalisé au 1 er avril et leur
soumettra les mesures propres à le mainte
nir à hauteur des fixations légales ». Or la
loi des cadres prévoit pour l’infanterie un
effectif minimum de 445 hommes par compa
gnie et ce minimum n est pas atteint.
La question de savoir si le minimum légal
de 115 hommes par compagnie est suffisant,
sera du reste examinée, et si besoin, tran
chée par une décision nouvelle. Tout le gou
vernement en effet est d’accord sur la néces
sité d’augmenter les effectifs.
Le gouvernement demandera aux Cham
bres de hâter le débat sur les effectifs,
aussi bien que le vote des crédits indiqués
ci-dessus.
* *
Mais, ainsi qu’on l’a vu plus haut, en ou
tre de la question financière, un autre gra
ve problème se trouve immédiatement posé :
celui des effectifs. En présence d’une ar
mée allemande de premier choc s’élevant à
860,000 hommes, nos effectifs de l’armée
active seront d’une insuffisance évidente.
Et si le nombre n’est pas tout à la guerre,
s’il ne doit pas être un épouvantail qui
trouble et affole l’opinion, il faut cependant
reconnaître qu’une disproportion trop gran
de nous serait fatale. La brusque irruption
d’une masse ennemie considérable, fran
chissant les Vosges, empêcherait la. mobili
sation de nos réserves.
Or, en présence de notre faible natalité,
il est douteux que les moyens administra
tifs et financiers suffisent à l’augmentation
nécessaire de nos effectifs. Dans les discus
sions qui se sont élevées dans la presse, tan
dis que les uns, — tel le général Bazaine-
Hayter, qui fut l’un des partisans les plus
convaincus de la loi de deux ans, — préco
nisent le retour à la loi de trois ans. obli
gatoire pour tous, d’autres, comme le géné
ral de Lacroix, dans le Temps, réclament ce
service de trois ans, au moins pour les ar
mes de la cavalerie et de l’artillerie.
La seconde proposition paraît d'une ap
plication bien d flicile ; la première ne sau
rait être acceptée qu’à toute extrémité.
Mais, avant de recourir à ces moyens ex
trêmes, il conviendrait tout d’abord d’exa
miner minutieusement certaines autres so
lutions techniques.
L’une, par exemple, en se souciant mé
diocrement des intérêts particuliers des
villes de garnison du Centre ou du Midi,
consisterait à renforcer considérablement,
à la frontière de l'Est, nos contingents de
premier choc. Une autre aurait pour résul
tat de « transformer l’accessoire en néces
saire ». Tous les non-combattants : musi
ciens, soldats d’administration, infirmiers,
tailleurs, seraient remplacés au besoin par
un personnel civil. Plus d’embusqués ; rien
que des combattants. Et l’on devrait en ou
tre envisager les engagements et rengage
ments provoqués au moyen de primes, et
qui seraient surtout nécessaires dans l’ar
tillerie et la cavalerie.
Enfin nous aurions tout intérêt à ne pas
négliger les « réservoirs d’hommes » que
renferment nos colonies d’Afrique du Nord
et d’Afrique occidentale.: Et certaines élu
des, certaines propositions publiées ou ex
primées naguère, pourraient être exami
nées à nouveau de façon utile et profitable.
Telle est la situation de la question à
l’heure actuelle. Et les solutions préparées
dans les Conseils au gouvernement seront
arrêtées à bref délai, aujourd'hui même
peut-être, en Conseil des ministres. Nous
les attendons avec confiance, dans la certi
tude qu’elles seront inspirées par la seule
préoccupation de la défense nationale et de
la sauvegarde de l’intégrité de la patrie.
Th. V.
LES
Nouveaux Armements de "‘Allemagne
et les Projets Français
* *
Les renseignements fournis par le Temps
sur les projets militaires français, en ré
ponse aux projets de l’Allemagne, sont com
mentés dans toute la presse avec beaucoup
de sang-troid et avec tout le sérieux qu’il
convient. Sauf le parti socialiste unifié, qui
s’obstine à nier l’évidence, tous les hommes
politiques sont unanimes à reconnaître
qu’un effort considérable est nécessaire.
D’ailleurs, à la Chambre des Députés, M.
Chéron, rapporteur général du budget, l’a
démontré avec d’autant plus d’éloquence
qu’il a laissé parler les chiffres, ajoutant que
« la Commission du budget consentirait tout
l’éffort nécessaire pour assurer la sécurité
de la patrie ». Et cette démonstration mé-
La seule chose dont on s’entretient à
Berlin, c’est la réponse que se propose de
faire la France à l augmentation des arme
ments désormais imminents en Allemagne.
En général, on a l’impression que le peu
ple allemand a été, à la fois, surpris et deçu
par la manifestation calme, réfléchie, déter
minée qui vient de se produire en France.
Dans les milieux politiques, on prétend
que l’Empire ne dirige pas ses armements
contre telle ou telle puissance, mais qu’il en
règle l’accroissement uniquement selon ses
propres besoins. On déclare, en outre, que
les changements qui s’annoncent dans
l’équilibre européen par les progrès de
l’Alliance balkanique, ont, dans une grande
mesure, décidé l’Allemagne à augmenter ses
effectifs de paix. De plus, certains milieux
allemands paraissent avoir cru jusqu’ici que
la France était arrivée à la limite extrême
des sacrifices qu’elle peut s’imposer au point
de vue militaire. Mais ces milieux pourraient
bien être détrompés.
* $.
Le Temps a r eçu hier, de son corres
pondant du Berlin, le télégramme suivant :
A en juger par la presse allemande, l’Alle-
magne accepte avec gravité, mais sans irrita
tion, le dialogue militaire qui semble devoir,
sous une forme tacite, s’engager entre Paris
et Berlin
Photo Velil Havre
Cliché Petit Havre
En haut
„ En bas
L’étable dans laquelle Bobée fut assaillie
(C’est par la porte de droite que l’assassin tira)
On explore la mare à purin.
(Voir l'article en Chronique locale)
Si on excepte quelques traits de dépit iro
nique, le ton des gazettes est, dans l’ensem
ble, sérieux et même, de-ci de-là, coloré d'une
nuance de. respect.
Le Courrier de la Bourse donne la note sui
vante qui semble bien être d’origine offi
cieuse :
On ne saurait se dissimuler que cet accroisse-
ment de l’armée française s un étroit rapport avec
la loi militaire allemande. Cet accroissement n’é
tait pas tout à fait inattendu, mais il est surpre-
nant par ses grandes dimensions. On ne saurait
parler de rivalité d’armement sur terre, comme
l’écrivent certains journalistes. Cette question est
d’ailleurs pour la France une question vitale. Le
rapport des forces allemandes et des forces fran
çaises, après la nouvelle loi allemande, sera très
inégal. Pour juger du projet français, il faut at
tendre les chiffres officiels.
Cette dernière ligne indique suffisamment
qu’il existe à Berlin quelque scepticisme sur
la façon dont les Français exécuteront le
programme militaire annoncé par la presse
parisienne.
A en jurer par le retard qu’ils mettent à
commenter les dépêches parisiennes, les
journaux berlinois ont été un peu interdits
par la rapidité avec laquelle la France sem
ble vouloir parer aux dangereux effets de la
nouvelle loi militaire allemande.
La Deutsche Tageszeitung, journal conser
vateur et agrarien, indique un des avanta
ges politiques possibles d’une incontestable
suprématie allemande sur le continent :
La France est obligée d’armer pour conserver
quelque valeur auprès de ses amis anglais.
Du poini de vue purement militaire, nous som
mes convaincus que si l’armée et la flotte alle-
mande font leur devoir, le dénouement d’une pro
chaine guerre franco-allemande surviendra beau
coup trop vite pour que les régiments anglais
puissent intervenir. N’oublions pas que la p ssi-
bitté d’un échange de vues utile entre l’Angle
terre et l’Allemagne croît avec l’importance de
nos armements militaires.
Un spécialiste des affaires militaires écrit
dans le Lohal-Anzeiger :
C’est le bon droit des Français d'augmenter leur
ara ée et de perfectionner leur artillerie. Si nous
continuons sans nous émouvoir à accroître nos
armements en proportion avec l’augmentation de
noire population, nous posséderons bientôt une
si écrasante supériorité que le coq gaulois perdra
bientôt toute envie de décharger sur nous sa co-
lere.
D’ailleurs, il est évident que la nouvelle loi mi
litaire française était déjà chose résolue avant
u’on ait parlé en Allemagne de l’augmentation
es armements. L’amélioration de l’artillerie de
siege, l’introduction de l’obusier léger et le réta-
blssement du service de deux ans et demi ou
trois ans sont des choses dont l’armée française
avait besoin et qui devaient venir quel que fût
l’état des armements. .
Le Lokal Anzeiger demande qu’on appelle
sous les armes tous les Allemands bons
pour le service, quitte à voir après comment
on utilisera ces nouvelles recrues.
Annibal, dit-il, a succombé parce que les pru
dents marchands de Carthage, n’ont plus voulu
lui accorder les crédits necessaires pour l’armée
qui luttait contre Rome. La ruine de Carthage sul-
vit bientôt apres la dimingtion de l’armee dAn-
nibal.
Le Lokal-Anzeiger, par le soin qu’il met,
comme le Courrier de la Bourse, à affirmer
que la nouvelle loi française n’est pas une
conséquence de la loi allemande, démontre
le désir qu’on a, dans certains milieux poli
tiques berlinois de dissimuler à l'opinion pu
blique allemande, le fuit fâcheux que les arme
ments allemands ont contraint la France à une
riposte. Aucun journal — ni les gazettes
progressistes, ni les gazettes socialistes —
n’ose signaler la chose.
DÉCLARATIONS DE M. MILLER AND
Le Temps a demandé à M. Millerand son
opinion sur les mesures militaires que le
gouvernement compte prendre :
« J’approuve pleinement, a-t-il répondu,
les intentions du gouvernement, telles que
vous les avez fait connaître. Je les approuve
d’autant mieux qu’en ce qui concerne les
améliorations matérielles, les crédits dont il
est question ont été demandés par moi-mê
me et que leur emploi avait été réglé par
mes soins à la suite de longues études avec
l’état-major.
» En ce qui touche les effectifs, je n’ai eu
à faire face, pendant mon passage au minis
tère, qu’à la réorganisation décid
ée en Alle-
magne au printemps 1912. A ce moment, j’ai
pris les dispositions necessaires et elles
étaient suffisantes. Cependant, j’avais été
frappé de la nécessité de donner à notre ca
valerie un surcroît de force et j’examinais la
question quand j'ai quitté e ministère. Nous
avions d'abord pensé que l’on pourrait main
tenir les contingents pendant la période cri
tique du renvoi de la classe, en établissant
le service de vingt-quatre-mois réparti sur
vingt-sept, mais à l’examen cet expédient fut
abandonné et les services compétents cher
chèrent d'autres solutions.
. » Quoi qu’il en soit,le problème ne se posait
pas alors avec l’acuité qu’il a pris depuis
quelques jours. Si les renseignements qui
nous parviennent par la voie de la presse
sont exacts, et si l’Allemagne se décide aux
mesures qu’on nous annonce, nous devons
agir sans perdre notre sang-froid, mais aussi
sans perdre de temps. Mais je ne suis pàs
assez instruit de la difficulté récente, ni de
ses détails, pour préconiser tel ou tel sys
tème. Ils existent et c’est beaucoup. Quant
à choisir le moyen de pallier à la faiblesse
de nos effectifs, on ne pourra le faire qu’a-
près avis des techniciens. Il y a compte à
faire. Ce sont les chiffres qui dicteront les
résolutions que l’on devra proposer aux
Chambres.
» Je ne doute pas un instant que le Parle
ment ne prenne hautement ses responsabi
lités comme il l’a toujours fait aux heures
de crise, pour peu que le gouvernement lui
montre son devoir. Sans doute les unifiés
semblent vouloir mener la bataille, mais ils
manquent d’arguments valables. Eu Alle
magne, c’est en trois jours que furent votés
les nouveaux crédits. Si les internationalistes
d’outre Rhin avaient voulu faire une opposi
tion sérieuse, pareil résultat n’eût jamais été
atteint. On ne pourra donc pas nous dire en
France que nos unifiés sont d’accord avec
les démocrates socialistes allemands et n®
font que les imiter. S’ils suivent leur exem-
pie, ils se tairont. »
2082s
Le président de la République
à l’Hôpital Saint-Antoine
M. Raymond Poincaré, accompagné pat
M. Briand, président du Conseil, ainsi qu«
par le general Beaudemoulin, chef de 58
maison militaire, a visité dans la matinée
d’hier l’hôpital Saint-Antoine.
Le président a été reçu par M. Galli, prési
dent du Conseil municipal, par M. Millerand.
ancien ministre de la guerre, par MM. De-
lanney, préfet de la Seine, Lépine, prelet de
police, Mesureur, directeur de l’Assistance
publique, Paul Strauss, sénateur, et par —
Gutzwiller, directeur de l’hôpital, entouré C6
tous les chefs de service.
La visite a commence par la salle Broea
(chirurgie), puis la salle Aran, ou le docteur
MSBS
5 Centimes — eoTN DU HAT — 5 Centimes (e-s Pa gesy
===========================-======="
Jeudi 20eFévrier 1943
Adminislzatenr- Déléras
RANDOLET
Adresser tout ce
qui concerne l’Administration
M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle. 85
Adressa Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions st Annoncez. TEL. 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS
AN NON GES
Bureau du Journal. 112. bouF de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
La PETIT HA VUE est désigné pour les Annonçât judiciaires et légales
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
ütkEtHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 19 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
NEW-YORK, 19 FÉVRIER
Coteus « mars, baisse 47 points ; mai
baisse45 points; juillet, baisse 13 points
octobre, baisse 3 points.— A peine soutenu.
Cales s baisse 30 à.24 points.
NEW-YORK, 19 FÉVRIER
La Réplique française
AUX
Armements allemands
rite qu’on s’y arrête. Examinant la loi de fi
nances, dans la séance de lundi dernier,
l’honorable rapporteur général s’est exprimé
en ces termes «
Rédaclour en fW, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIIPPOLYTE FNOUI
85, Rue Fontenelle, 85
TÉLÉPHONE : Rédaction. No 7.60
ABONNEMENTS
Tnors Mois
Six Mois
UN Am
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEure
l’Oise et la Somme 1
Autres Départements..
Union Postale
Fr.
19 Fr.
10
20 Fr.
4.4% »
On s’abonna également, SANS FRAIS, dans tous les dorsaux de Poste de ^ano»
*=M====RRSMS=****eL
LE CRIME DE LA REMUÉE
CUIVRE
Comptant ..
§ mois
ETAIN
Domptant .
B mois
FER
Comptant..
1 mois....
calme
cal ne
soutenu
£ 64 -I-
4 63 17/6
£ 220 -J-
£ «16 6/-
£ 61/4 %
£ 62/- J
40/—
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 48 février 4 +43.
LA GUERRE D'ORIENT
Le Confit roumano-bulgare
Cologne. — On mande de Bucarest à la Ga-
jelte de Cologne :
Dans la note qu’il a envoyée à Sofia, le
gouvernement roumain décimé l’offre de la
Bulgarie qu’il qualifie d’insuffisante.
En raison des conseils donnés avec insis-
la
tance par les puissances, on croit que
Roumanie s'abstiendra provisoirement de
prendre des mesures extrèmes.
La panique à Constantinople
Athènes. — 280 Grecs exilés de Turquie et
arri vés de Constantinople, rapportent que la
panique règne à Constantinople.
De nombreuses personnes se réfugient
dans les hôpitaux, consulats, ambassades et
au couvent russe de Galata.
Les arrestations se font jour et nuit.
Ils assurent que la chute des Jeunes Turcs
est prochaine.
Les massacres de chrétiens continuent sur
les côtes de la Mer de Marmara.
Les ambassadeurs de la Triple-Entente
protègent le départ des chrétiens.
LA MAISON MILITAIRE DE M. POINCARÉ
Le capitaine de vaisseau Grandclément est
désigne pour être attaché à la personne du
président de la République.
A LA COMMISSION DU BUDGET
Daus sa seance d’hier, la Commission du
budget a examiné les amendements Renard
et Malvysur la suppression des impôts sur
‘a propriété foncière non bâtie, les con tri bu-
tions personnelles mobilières, les impôts des
portes et fenêtres et leur remplacement par
an impôt progressif sur le revenu, et l‘a-
rendement Gheusi sur les patentes
revenus commerciaux.
Après une longue discussion d’où
su lia que le vote de ces amendements
serait dans le budget un trou ae trois
et les
il ré-
creu-
cents
millions, la Commission a décidé de propo
ser à la Chambre un texte portant que des
dispositions legislatives assurant les ressour
ces compensatrices devraient intervenir
avant 4945 et que le gouvernement serait
invité à présenter des projeté en ce sens
avant la fin de la session ordinaire de 4913.
La Commission a prononcé la disjonction
des articles sur les patentes, estimant que
la réforme ne peut s’opérer que par étapes
successives.
M. Chéron, rapporteur général, soutiendra
ces décisions devant la Chambre au nom de
U Commission du budget»
RÉUNION DU GROUPE
RADICAL-SOCIALISTE DE LA CHAMBRE
Le groupe radical-socialiste qui compte
148 membres, a continue l’examen du pro-
jet de reglement intérieur tendant à organi
ser la discipline du parti.
La discussion a été longue et confuse,tons
les membres n'étant pas d'accord sur la ma
nière pratique d’assurer cette discipline.
Des objections ont même été soulevées ;
on est cependant tombe d’accord sur la né
cessité d’assurer la discipline du groupe en
tant q u 'émanation du parti ludical-socialiste
lui-mème.
Seuls resteraient adhérents ceux qui con
tresigneraient les résolutions arrêtées dans
les congrès du parti.
Une décision ferme interviendra peut-être
dans une huitaine de jours.
CONDAMNATION DU GÉRANT
DE L’ « ANARCHIE •
La 9° Chambre correctionnelle a jugé hier
Fourcade, gérant de l’ Anarchie , poursuivi
pour provocation au meurtre des jures dans
l’affaire des bandits.
Le tribunal repoussant les conclusions
d’incompétence que Fourcade avait dépo
sées, l'a condamné par défaut à 5 ans de
prison et mille francs d’amende.
LES BANDITS DE PÉGOMAS
Cannes. — On a retrouvé Agnes, dit La-
fouette, que Chiapali accusait de l’avoir inci-
ûé à incendier des maisons et à profaner des
cimetières.
Il a protesté de son innocence et n’a pas
davantage eié inquiété.
Les inspecteurs poursuivent leurs recher
ches.
Nice. — Chiapali, écroué à la prison de
Grasse, a fait hier soir de nouveaux aveux.
Comme il avait manifesté le désir d’être
encore entendu par le juge d'instruction, ce
lui-ci, accompagné du défenseur de l’accusé,
M. Jourdan, s’est rendu dans sa cellule.
Chiapali a alors avoué être l'auteur de la
tentative de meurtre commise dans la soirée
du 5 janvier dernier, au café de Pegomas, et
qui faillit coûter la vie au ieune Bologne.
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgasat. Coq...
CHICAGO. 19 FÉVRIER
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LA RÉVOLU I ION MEASCAINE
Mexico.— Gustave Madero, frere du pré
sident, vient d’être executé.
Mexico. — La fraction Diaz-Huerta esi
maîtresse de la situation.
Les membres de l’ancien gouvernement
sont prisonniers ou en fuite.
Des milliers de personnes ont acclamé les
généraux Huerta, Blanquet, Diaz et Mondra-
gon.
On a brûlé les bureaux du Nueva Hora, or-
gane de M. Madero.
Ce fut la seule scène de désordre qui se
produisit.
Francisco Madero et son frère Gustave Ma
dero ont été transférés aujourd’hui à l’ar-
senal où Félix Diaz les a emprisonnés.
C’est un peu après neuf heures du matin
que Gustave Madero a été fusillé sur une des
positions des rebelles.
WASHINGTON. — Le président provisoire du
Mexique a envoyé au président Taft un télé
gramme ainsi conçu :
« J’ai l’honneur de vous informer que
nous avons renversé le gouvernement. Les
troupes sont de notre côté. La paix et la
prospérité renaîtront à partir d'aujour
d’hui. »
On sait quelle formidable augmentation
l’armée allemande avait déjà reçue et allait
recevoir avant la fin de la présente année,
par le seul jeu des lois milifaires de 1911
et de 1912.
Les effectifs qu’on se proposait d’attein-
dre fin 1915 seront à peu près réalisés le
1 er octobre prochain. À cette date, l'armée
active se composera de 720 000 hommes, et
une nouvelle loi est déjà en élaboration qui
portera ce chiffre à 855,000 hommes !
L’armée allemande, dans très peu de
temps, dépassera donc la nôtre de plus de
35 0/0. Comment faire face à cette situa
tion ?
Suivant une information publiée par le
Temps, le gouvernement fera connaître, la
semaine prochaine, trois importants pro
jets relatifs à l’augmentation de la force
militaire de la France sur terre. Ces pro
jets ont été examinés depuis trois semaines
par les ministres compétents, sous la prési
dence de M. Briand, au cours de six confé
rences successives. A la dernière, assis-
taient, en outre des ministres : le généra-
lissimo, les directeurs du ministère de la
guerre, e président et le rapporteur géné
ral de la Commission des finances du Sénat,
les présidents et rapporteurs des Commis
sions de i armée de la Chambre et du Sénat.
Voici, d’après notre confrère, les grandes
lignes du programme projeté :
I. Dépenses immédiates
Un crédit hors budget de 70 a 80 millions
va être demandé d'urgence au Parlement :
ce crédit est destiné à achever, avant la fin
de l’année, un certain nombre de réformés
dans le matériel et l’outillage, reformes que
les derniers budgets avaient échelonnées sur
plusieurs exercices.
C’etait le cas notamment en ce qui con
cerne les places fortes, la transformation
encore incomplète des obus, les transports
de munitions et un nouveau renforcement
des munitions d’artillerie.
II. Programme d’armement
Un second crédit qui se montera à plus de
500 millions sera demandé aux Chambres
En 1902, le budget de la guerre allemand
dépasse le nôtre de 121 millions ; en 4906,
de 306 millions ; en 1943, de 327 rainions et
pour 4914, la différence sera de 515 millions.
En 1913, le budget de la marine allemand
dépasse le nôtre de 57 millions.
3 ?
Mais voici un chiffre particulièrement sug
gestif : vous savez qu’il y a dans le budget
de la guerre français comme dans le budget
de la guerre ademand une troisième section
de dépenses; c’est celle qui s'applique au
perfectionnement de l’armement, celle
u’on appelle dans le budget allemand des
epenses « pour une fois ». Puisque j’exami
ne les budgets de 1902 à 4943, voul
ez-vous
que je compare ce que, pour la troisième
section du budget de la guerre, la France a
dépensé pendant la période que j’envisage
et ce qu’a dépensé l’Allemagne ? La France
980 millions, l’Allemagne 2 milliards 2 mil
lions, soit 1 milliard 22 millions de plus que
nous, c’est-à-dire 104,50 070 de plus” que la
France.
Voilà des chiffres ; il faut qu’on les con
naisse. Et vous savez quel est le programme
allemand en préparation. Je ne ne veux pas
dramatiser — puisque tout à l’heure on
m’accusait de le faire ; je dis que nous ne
pouvons pas assister impassibles à un tel
effort, qu’il n’y a pas un bon Français qui ne
consentirait ici tous les sacrifices nécessai
res pour assurer la sécurité et l’intégrité du
pays.
LES AFFAIRES DU MAROC
L’occupation de Tetuan par les Espagnols
Madrid. — Le president du Conseil vient
d’annoncer que le général Alfau a arboré
aujourd’hui le drapeau espagnol à Tetuan et
qu’un escadron de cavalerie s'embarque à
Algésiras pour Tetuan.
Le président du Conseil a déclaré aux jour
nalistes que l’occupation de Tetuan a sim
plement pour but de maintenir l’ordre par
mi les tribus limitrophes et d’executer les
clauses de l’acte d’Algesiras et du traité ré
cemment conclu avec la France en ce qui
concerne le maintien de l’ordre dans cette
zone.*
Tanger (source anglaise). —- Les Espa
gnol’» ont occupé aujourd’hui Tetuan ; iis y
installent la résidence générale de la zone
espagnole du Maroc.
BULLETIN MILITAIRE
L’accident du « Danton »
Le ministère de la marine communique à la
presse la note suivante :
L'accident survenu à bord du Danton s’est
produit pendant une écoie à feu o'ariillerie
secondaire exécutée dans la nuit du 47 au 48
février, aux environs de la rad des Salins-
d'Hyères. Le Danton avait manœuvré pour
tirer sur le but en chasse, c’est-à-dire en fai
sant route vers le but. Les volées des pièces
d’artillerie secondaires étaient donc dirigées
vers l’avant et faisaient un angle de 350 avec
l’axe du bâtiment.
L’accident est survenu dans la batterie des
pièces de 75 millimètres du groupe milieu,
qui comprend quatre pièces de chaque bord.
On venait d'éclairer le but avec des projec
teurs électriques et de commencer le feu
par tribord, lorsque la volée de la pièce la
plus sur l’arrière de la batterie de 75 milli
mètres fit éclat. La rupture s'est produite à
80 centimètres de la bouche de la pièce. La
longueur totale de la pièce est de 4 mètres 50.
Les éclats de la volée furent projetés dans
l’embrasure de la pièce située immédiate
ment sur l’avant de celle qui occasionna
T’accident. Les éclats tuèrent un servant de
la pièce correspondant à cette embrasure et
deux quartiers-maîtres qui se trouvaient
dans la batterie située vers le centre du bâ-
liment.
Ces deux quartiers-maîtres étaient munis
de chronographes et étaient chargés d’appre-
cier le temps mis pour l’armement des piè
ces secondaires.
Le contre-amiral Ganchet, qui commande
la 2e division de la Are escadre, est arrivé
hier matin à Paris pour rendre compte des
circonstances de l’accident d’artillerie du
Danton.
Les servants de la pièce explosée ne s’é
taient point aperçus de l’accident et ont re
chargé la pièce pour continuer le tir. Ils
allaient tirer quand ils ont vu qu’il s’était
passé quelque chose d’anormal à la pièce la
plus rapprochée d’eux ; le pointeur de la
pièce indemne venait d’être tué par l’explo
sion.
Toulon. — La date des obsèques des victi
mes au Danton sera fixée par les autorités
maritimes, d’accord avec les familles.
Après la cérémonie, les corps seront diri
gés vers leur pays natal.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la EIRAIRIE IHTERMRTIOHALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de (HOTEL TERMINUS)
In découvrira-t-on Fauteur @
avant les vacances de Pâques. Il aura pour
objet la réalisation d’un programme mili
taire, destiné à être exécute ‘.fana uà aélai
mili—
fixe, comme l’ont été les programmes alle
mands de 4911 et 1912.
Ce crédit de 500 millions servira à accom
plir des réformes d’ordre matériel qui com
portent certains délais. Ces reformes seront
relatives à l'armement, notamment aux
places fortes, aux munitions d'artillerie, à
l’artillerie lourde et à l’aéronautique mili
taire. Les services techniques recevront
l’ordre d’aboutir au plus vite, en utilisant,
si besoin, l'industrie privée.
Le délai d’exécution n’est pas encore ar
rêté. Il sera aussi réduit que possible.
m. Effstifs
Le ministre de la guerre a été chargé de
soumettre la semaine prochaine au Conseil
des ministres un programme destiné à pré
parer l’augmentation reconnue indispensa
ble des etlectifs.
Il est dès maintenant arrêté que toutes les
augmenta ions qui peu veut être réalisées
par des moyens administratifs et financiers
et sans modifier les lois organiques le seront
sans délai. La question est de savoir quels
résultats donneront ces augmentations. Le
Conseil des ministres sera prochainement
fixé à cet égard.
Les principales mesures envisagées dans
cet ordre d’idees sont des modfications ren
dant au service armé les hommes actuelle
ment employas dans les services adminis
tratifs (section d’administration et d’infir
miers, tailleurs, etc ), le développement des
engagements et rengagements,‘organisation
plus intensive du recrutement indigène en
Algérie, en Tunisie et dans l’Afrique occi
dentale.
Le ministre de la guerre a été d’autre part
invite, si, comme il est probable, les résul
tats obtenus par ces diverses réformes ne
sont pas suffisants, à étudier et à proposer
les modifications législatives nécessaires. Ces
propositions, soumises au Conseil des mi
nistres, seront immédiatement examinées et
une prompte décision du gouvernement les
sanctionnera.
Les diverses solutions susceptibles d’être
envisagées dans ce cas sont, soit le retour
au service de trois ans pour certaines ar
mes, soit l’établissement du service de tren
te mois pour soutes les armes, soit une
combinaison mixte empruntée à ces deux
systèmes.
Au surplus les lois existantes exigent dès
maintenant une initiative. En effet la loi des
cadres récemment votée porte (article 2) :
« Tous les ans, le ministre fera connaître aux
Chambres l’effectif réalisé au 1 er avril et leur
soumettra les mesures propres à le mainte
nir à hauteur des fixations légales ». Or la
loi des cadres prévoit pour l’infanterie un
effectif minimum de 445 hommes par compa
gnie et ce minimum n est pas atteint.
La question de savoir si le minimum légal
de 115 hommes par compagnie est suffisant,
sera du reste examinée, et si besoin, tran
chée par une décision nouvelle. Tout le gou
vernement en effet est d’accord sur la néces
sité d’augmenter les effectifs.
Le gouvernement demandera aux Cham
bres de hâter le débat sur les effectifs,
aussi bien que le vote des crédits indiqués
ci-dessus.
* *
Mais, ainsi qu’on l’a vu plus haut, en ou
tre de la question financière, un autre gra
ve problème se trouve immédiatement posé :
celui des effectifs. En présence d’une ar
mée allemande de premier choc s’élevant à
860,000 hommes, nos effectifs de l’armée
active seront d’une insuffisance évidente.
Et si le nombre n’est pas tout à la guerre,
s’il ne doit pas être un épouvantail qui
trouble et affole l’opinion, il faut cependant
reconnaître qu’une disproportion trop gran
de nous serait fatale. La brusque irruption
d’une masse ennemie considérable, fran
chissant les Vosges, empêcherait la. mobili
sation de nos réserves.
Or, en présence de notre faible natalité,
il est douteux que les moyens administra
tifs et financiers suffisent à l’augmentation
nécessaire de nos effectifs. Dans les discus
sions qui se sont élevées dans la presse, tan
dis que les uns, — tel le général Bazaine-
Hayter, qui fut l’un des partisans les plus
convaincus de la loi de deux ans, — préco
nisent le retour à la loi de trois ans. obli
gatoire pour tous, d’autres, comme le géné
ral de Lacroix, dans le Temps, réclament ce
service de trois ans, au moins pour les ar
mes de la cavalerie et de l’artillerie.
La seconde proposition paraît d'une ap
plication bien d flicile ; la première ne sau
rait être acceptée qu’à toute extrémité.
Mais, avant de recourir à ces moyens ex
trêmes, il conviendrait tout d’abord d’exa
miner minutieusement certaines autres so
lutions techniques.
L’une, par exemple, en se souciant mé
diocrement des intérêts particuliers des
villes de garnison du Centre ou du Midi,
consisterait à renforcer considérablement,
à la frontière de l'Est, nos contingents de
premier choc. Une autre aurait pour résul
tat de « transformer l’accessoire en néces
saire ». Tous les non-combattants : musi
ciens, soldats d’administration, infirmiers,
tailleurs, seraient remplacés au besoin par
un personnel civil. Plus d’embusqués ; rien
que des combattants. Et l’on devrait en ou
tre envisager les engagements et rengage
ments provoqués au moyen de primes, et
qui seraient surtout nécessaires dans l’ar
tillerie et la cavalerie.
Enfin nous aurions tout intérêt à ne pas
négliger les « réservoirs d’hommes » que
renferment nos colonies d’Afrique du Nord
et d’Afrique occidentale.: Et certaines élu
des, certaines propositions publiées ou ex
primées naguère, pourraient être exami
nées à nouveau de façon utile et profitable.
Telle est la situation de la question à
l’heure actuelle. Et les solutions préparées
dans les Conseils au gouvernement seront
arrêtées à bref délai, aujourd'hui même
peut-être, en Conseil des ministres. Nous
les attendons avec confiance, dans la certi
tude qu’elles seront inspirées par la seule
préoccupation de la défense nationale et de
la sauvegarde de l’intégrité de la patrie.
Th. V.
LES
Nouveaux Armements de "‘Allemagne
et les Projets Français
* *
Les renseignements fournis par le Temps
sur les projets militaires français, en ré
ponse aux projets de l’Allemagne, sont com
mentés dans toute la presse avec beaucoup
de sang-troid et avec tout le sérieux qu’il
convient. Sauf le parti socialiste unifié, qui
s’obstine à nier l’évidence, tous les hommes
politiques sont unanimes à reconnaître
qu’un effort considérable est nécessaire.
D’ailleurs, à la Chambre des Députés, M.
Chéron, rapporteur général du budget, l’a
démontré avec d’autant plus d’éloquence
qu’il a laissé parler les chiffres, ajoutant que
« la Commission du budget consentirait tout
l’éffort nécessaire pour assurer la sécurité
de la patrie ». Et cette démonstration mé-
La seule chose dont on s’entretient à
Berlin, c’est la réponse que se propose de
faire la France à l augmentation des arme
ments désormais imminents en Allemagne.
En général, on a l’impression que le peu
ple allemand a été, à la fois, surpris et deçu
par la manifestation calme, réfléchie, déter
minée qui vient de se produire en France.
Dans les milieux politiques, on prétend
que l’Empire ne dirige pas ses armements
contre telle ou telle puissance, mais qu’il en
règle l’accroissement uniquement selon ses
propres besoins. On déclare, en outre, que
les changements qui s’annoncent dans
l’équilibre européen par les progrès de
l’Alliance balkanique, ont, dans une grande
mesure, décidé l’Allemagne à augmenter ses
effectifs de paix. De plus, certains milieux
allemands paraissent avoir cru jusqu’ici que
la France était arrivée à la limite extrême
des sacrifices qu’elle peut s’imposer au point
de vue militaire. Mais ces milieux pourraient
bien être détrompés.
* $.
Le Temps a r eçu hier, de son corres
pondant du Berlin, le télégramme suivant :
A en juger par la presse allemande, l’Alle-
magne accepte avec gravité, mais sans irrita
tion, le dialogue militaire qui semble devoir,
sous une forme tacite, s’engager entre Paris
et Berlin
Photo Velil Havre
Cliché Petit Havre
En haut
„ En bas
L’étable dans laquelle Bobée fut assaillie
(C’est par la porte de droite que l’assassin tira)
On explore la mare à purin.
(Voir l'article en Chronique locale)
Si on excepte quelques traits de dépit iro
nique, le ton des gazettes est, dans l’ensem
ble, sérieux et même, de-ci de-là, coloré d'une
nuance de. respect.
Le Courrier de la Bourse donne la note sui
vante qui semble bien être d’origine offi
cieuse :
On ne saurait se dissimuler que cet accroisse-
ment de l’armée française s un étroit rapport avec
la loi militaire allemande. Cet accroissement n’é
tait pas tout à fait inattendu, mais il est surpre-
nant par ses grandes dimensions. On ne saurait
parler de rivalité d’armement sur terre, comme
l’écrivent certains journalistes. Cette question est
d’ailleurs pour la France une question vitale. Le
rapport des forces allemandes et des forces fran
çaises, après la nouvelle loi allemande, sera très
inégal. Pour juger du projet français, il faut at
tendre les chiffres officiels.
Cette dernière ligne indique suffisamment
qu’il existe à Berlin quelque scepticisme sur
la façon dont les Français exécuteront le
programme militaire annoncé par la presse
parisienne.
A en jurer par le retard qu’ils mettent à
commenter les dépêches parisiennes, les
journaux berlinois ont été un peu interdits
par la rapidité avec laquelle la France sem
ble vouloir parer aux dangereux effets de la
nouvelle loi militaire allemande.
La Deutsche Tageszeitung, journal conser
vateur et agrarien, indique un des avanta
ges politiques possibles d’une incontestable
suprématie allemande sur le continent :
La France est obligée d’armer pour conserver
quelque valeur auprès de ses amis anglais.
Du poini de vue purement militaire, nous som
mes convaincus que si l’armée et la flotte alle-
mande font leur devoir, le dénouement d’une pro
chaine guerre franco-allemande surviendra beau
coup trop vite pour que les régiments anglais
puissent intervenir. N’oublions pas que la p ssi-
bitté d’un échange de vues utile entre l’Angle
terre et l’Allemagne croît avec l’importance de
nos armements militaires.
Un spécialiste des affaires militaires écrit
dans le Lohal-Anzeiger :
C’est le bon droit des Français d'augmenter leur
ara ée et de perfectionner leur artillerie. Si nous
continuons sans nous émouvoir à accroître nos
armements en proportion avec l’augmentation de
noire population, nous posséderons bientôt une
si écrasante supériorité que le coq gaulois perdra
bientôt toute envie de décharger sur nous sa co-
lere.
D’ailleurs, il est évident que la nouvelle loi mi
litaire française était déjà chose résolue avant
u’on ait parlé en Allemagne de l’augmentation
es armements. L’amélioration de l’artillerie de
siege, l’introduction de l’obusier léger et le réta-
blssement du service de deux ans et demi ou
trois ans sont des choses dont l’armée française
avait besoin et qui devaient venir quel que fût
l’état des armements. .
Le Lokal Anzeiger demande qu’on appelle
sous les armes tous les Allemands bons
pour le service, quitte à voir après comment
on utilisera ces nouvelles recrues.
Annibal, dit-il, a succombé parce que les pru
dents marchands de Carthage, n’ont plus voulu
lui accorder les crédits necessaires pour l’armée
qui luttait contre Rome. La ruine de Carthage sul-
vit bientôt apres la dimingtion de l’armee dAn-
nibal.
Le Lokal-Anzeiger, par le soin qu’il met,
comme le Courrier de la Bourse, à affirmer
que la nouvelle loi française n’est pas une
conséquence de la loi allemande, démontre
le désir qu’on a, dans certains milieux poli
tiques berlinois de dissimuler à l'opinion pu
blique allemande, le fuit fâcheux que les arme
ments allemands ont contraint la France à une
riposte. Aucun journal — ni les gazettes
progressistes, ni les gazettes socialistes —
n’ose signaler la chose.
DÉCLARATIONS DE M. MILLER AND
Le Temps a demandé à M. Millerand son
opinion sur les mesures militaires que le
gouvernement compte prendre :
« J’approuve pleinement, a-t-il répondu,
les intentions du gouvernement, telles que
vous les avez fait connaître. Je les approuve
d’autant mieux qu’en ce qui concerne les
améliorations matérielles, les crédits dont il
est question ont été demandés par moi-mê
me et que leur emploi avait été réglé par
mes soins à la suite de longues études avec
l’état-major.
» En ce qui touche les effectifs, je n’ai eu
à faire face, pendant mon passage au minis
tère, qu’à la réorganisation décid
ée en Alle-
magne au printemps 1912. A ce moment, j’ai
pris les dispositions necessaires et elles
étaient suffisantes. Cependant, j’avais été
frappé de la nécessité de donner à notre ca
valerie un surcroît de force et j’examinais la
question quand j'ai quitté e ministère. Nous
avions d'abord pensé que l’on pourrait main
tenir les contingents pendant la période cri
tique du renvoi de la classe, en établissant
le service de vingt-quatre-mois réparti sur
vingt-sept, mais à l’examen cet expédient fut
abandonné et les services compétents cher
chèrent d'autres solutions.
. » Quoi qu’il en soit,le problème ne se posait
pas alors avec l’acuité qu’il a pris depuis
quelques jours. Si les renseignements qui
nous parviennent par la voie de la presse
sont exacts, et si l’Allemagne se décide aux
mesures qu’on nous annonce, nous devons
agir sans perdre notre sang-froid, mais aussi
sans perdre de temps. Mais je ne suis pàs
assez instruit de la difficulté récente, ni de
ses détails, pour préconiser tel ou tel sys
tème. Ils existent et c’est beaucoup. Quant
à choisir le moyen de pallier à la faiblesse
de nos effectifs, on ne pourra le faire qu’a-
près avis des techniciens. Il y a compte à
faire. Ce sont les chiffres qui dicteront les
résolutions que l’on devra proposer aux
Chambres.
» Je ne doute pas un instant que le Parle
ment ne prenne hautement ses responsabi
lités comme il l’a toujours fait aux heures
de crise, pour peu que le gouvernement lui
montre son devoir. Sans doute les unifiés
semblent vouloir mener la bataille, mais ils
manquent d’arguments valables. Eu Alle
magne, c’est en trois jours que furent votés
les nouveaux crédits. Si les internationalistes
d’outre Rhin avaient voulu faire une opposi
tion sérieuse, pareil résultat n’eût jamais été
atteint. On ne pourra donc pas nous dire en
France que nos unifiés sont d’accord avec
les démocrates socialistes allemands et n®
font que les imiter. S’ils suivent leur exem-
pie, ils se tairont. »
2082s
Le président de la République
à l’Hôpital Saint-Antoine
M. Raymond Poincaré, accompagné pat
M. Briand, président du Conseil, ainsi qu«
par le general Beaudemoulin, chef de 58
maison militaire, a visité dans la matinée
d’hier l’hôpital Saint-Antoine.
Le président a été reçu par M. Galli, prési
dent du Conseil municipal, par M. Millerand.
ancien ministre de la guerre, par MM. De-
lanney, préfet de la Seine, Lépine, prelet de
police, Mesureur, directeur de l’Assistance
publique, Paul Strauss, sénateur, et par —
Gutzwiller, directeur de l’hôpital, entouré C6
tous les chefs de service.
La visite a commence par la salle Broea
(chirurgie), puis la salle Aran, ou le docteur
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