Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 février 1913 16 février 1913
Description : 1913/02/16 (A33,N14540). 1913/02/16 (A33,N14540).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637889b
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
35“ Anne
de===mnma
N 11,540
5 Centimes — ÉDITION DU MATIN
5 Centimes
(83 Pages)
Dimanche 16 Février 4943
Administrateur * Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
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AN NON CES
AU HAVRE..... Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 15 FÉVRIER
Cotons t mars, baisse 20 points ; mai,
baisse 23 points ; juillet, baisse 22 points ;
Octobre, baisse 20 points.
Cales i inchangé à hausse 5 points.
NEW-YORK, 15 FÉVRIER
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CHICAGO, 15 FÉVRIER
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LA GUERRE D’ORIENT
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
Londres, 15 février. — Une dépêche de
Mexico dit que M. de La Barra, ancien prési
dent provisoire, accompagné du général An-
gelès, commandant fédéral, a conféré ce
matin avec le président Madeiro.
À la suite de cet entretien, il a reçu l’au-
torisation de conférer avec le général Diaz,
au sujet d’un armistice et de la nomination
d’une Commission chargée d’étudier le rè
glement de la situation.
M. Félix Diaz a répondu qu’il ne peut con
clure un armistice et ne négociera la paix
que sur les bases de la démission préalable
de M. Madeiro, du vice-président et du Cabi
net tout entier.
Le résultat de la conférence a été soumis à
M. Madeiro. •
Les canons des insurgés ont tiré par inter
valles ; ceux des fédérés ont répondu vigou
reusement. .
On interprète cette canonnade ininterrom
pue comme signifiant que M. Madeiro n’est
pas décidé à démissionner.
Les rebelles reçoivent un grand nombre
de recrues qui sont campées à peu de dis
tance de Mexico.
New-York, 15 février. — Une délégation de
sénateurs aurait prié le général Diaz de
consentir à un armistice.
Le général Diaz a refusé, disant qu’il ne
céderait pas tant que M. Madeiro n’aurait
pas démissionné.
Le Sénat rédige actuellement un mani
feste à la Nation, basé sur l’idée que l’in-
tervention des Etats-Unis, va se produire si
l’ordre n’est pas promptement rétabli.
mnazasmannreess
la Réforme électorale
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPoLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONES Rédaction, No 7.60
BONNEMENTS
T rom Mois
26
f
10
Fr.
50
Fr.
5O
Fr.
sa »
44 »
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure /
l’Oise et La Somme ‘5
Autres Départements
" Union Postale.... **” .
On s'adonne également. SANS FRAIS, tie
Six Mois
Un Am
Les Fêtes du 18 Février
La Conférence des Ambassadeurs
Londres, — Suivant une information re-
cueillie dans les milieux diplomatiques, les
conférences des ambassadeurs à Londres
‘ont pas abouti à concilier les divergences
e l’Autriche et de la Russie au suje. des
frontières de l’Albanie.
Néanmoins, de puissantes influences s’en
tremettent dans l’espoir de trouver un
moyen de formuler des propositions accep
tables à la fois à Vienne et à Saint-Péters
bourg.
Les étrangers d’Andrinople
Londres. — Une dépêche de Sofia aux
journaux dit que la Bulgarie permet à envi-
ton trois cents étrangers et aux consuls de
quitter Andrinople.
On croit que quelques consuls resteront,
dans le but d’empêcher le gouverneur d’exé-
cuter sa menace de massacrer quarante mille
Bulgares si la capitulation devenait neces
saire* - T —< ‘
Le Croiseur « Hamidie »
Malte, 15 février. — Le Hamidie ne partira
que le 17 février.
Nouvelles Politiques
UN DINER A L’ÉLYSÉE
Hier soir, M. et Mme Fallières ont donné
tn dîner en l’honneur de M. et de Mme
Poincaré.
Assistaient à ce dîner, tous les ministres,
les sous-secrétaires d’Etat et un grand nom
bre de personnalités politiques, civiles et
militaires.
Au dessert, M. Fallières a porté un toast
en l’honneur de M. et de Mme Poincaré.
g Le plaisir que j’éprouve à fêter dans l’in-
limité votre élévation à la première magis
trature de la République ne serait pas com-
plet si je ne levais pas mon verre en votre
honneur et en 1honneur de Mme Poin
caré. ».
M. Poincaré a répondu en disant que la
pensée de M. Fallières restera toujours pré
sente dans cette maison et que personne
mieux que lui n’a pu apprécier les grands
services que M. Fallières a rendus à la Répu
blique et au pays.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin en conseil, à l’Elysée,
sous la présidence de M. Fallières.
Le ministre des affaires étrangères a en
tretenu le Conseil de la situation extérieure.
Il a fait connaître que la convention d’arbi
trage de 1908, passée avec les Etats-Unis, ve
nait d’être prolongée pour cinq ans.
Le ministre de la marine et le ministre du
commerce ont été chargés de convoquer des
délégués des fabricants de conserves et des
pêcheurs sardiniers, en vue de rechercher
les bases d’un accord.
Le ministre du travail a soumis au Con
seil, d’après les renseignements des préfets,
la statistique des assurés de la loi sur les re-
traites, à la date du 1er janvier 1913.
Les adieux des ministres à M. Fallières
À la fin du Conseil, qui était le dernier du
septennat ue sl. Fallieres, m. brana 1UI a
exprimé les sentiments de profonde recon
naissance que le pays lui gardera pour avoir
présidé à ses destinées avec une si haute im
partialité, et un souci si élevé de l’intérêt
national. Il l’a assuré de l’affection déferente
que tous ses collaborateurs conserveront
pour sa personne.
Le président de la République, en quel
ques mots émus, a remercié M. Briand. Il
s’est félicité d’avoir trouvé chez les hommes
qu’il avait appelés au gouvernement, la
collaboration confiante et efficace qu’ils lui
ont donnée. Demain, son devoir accompli,
il redeviendra un simple citoyen.
- P —
L’ARTILLERIE AU HAVRE
Aux termes des dispositions du décret du
2l janvier 1913 modifiant la composition des
corps de troupe d’artillerie à pied et qui se
ront appliquées à la date du 1er avril 1913, le
2e régiment d’artillerie à pied continue de
détacher deux batteries au Havre.
Le Prochain Conseil
M. Raymond Poincaré présidera pour la
première fois, mardi soir, la réunion du
Conseil des ministres. Ce Conseil se tiendra
à l’Elysée après la transmission des pou
voirs.
Les membres du gouvernement se réuni
ront à nouveau sous sa présidence, jeudi
prochain. M. Raymond Poincaré leur donne
ra communication, au cours de cette réunion,
du message qu’il adressera le jour même au
Sénat et à la Chambre des députés.
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Nouvelles du Sénat
La Réforme Electorale
• DANS L’ARMÉE
be général de brigade Revrilhac, disponi-
ble, est placé au cadre de réserve.
On a distribué vendredi le texte d’une pro
position de loi présentée par M. Lintilhac et
portant modification des lois organiques sur
l’élection des députés.
Cette proposition participe dp système
proportionnaliste et du système majoritaire.
M. Lintilhac y voit un moyen de concilier
les principes des deux systèmes en équili
brant leurs effets.
lois organiques sur
IA COMMISSION SUPÉRIEURE
DES CHEMINS DE FER
Sont nommés membres de la Commission
oupérieure des chemins de fer MM. de Preau-
deau, inspecteur général des Ponts-et-Chaus-
sées de Are classe en remplacement de
M. Lax ; Paul, directeur de la Compagnie des
chemins de fer du Midi, commissaire techni
que de la Commission du réseau du Midi, en
remplacement de M. Moffre.
UN INCIDENT A LANESTER
LORIENT. — A la suite de l’ordre du jour
‘ pte par le Conseil municipal de Lanester
déclarant que le Conseil est décidé à refuser
nous les plis émanant des ministères de la
marine et de la guerre, le préfet du Mor
bihan a réuni le Conseil de préfecture.
Cette assemblée a pris un arrêté annulant
les délibérations du Conseil municipal de
ado
Lanester.
D'autre part, le préfet du Morbihan a
adresse à M. Le Hlalbert, maire de Lanester,
sine lettre lui faisant part de cette annula
tion et terminée ainsi:
« Votre attitude est très blâmable et si je
ne lui donne pas aujourd’hui la sanction
qu’elle pourrait entraîner c’est parce que je
compte qu’en retenant votre attention sur
les conséquences de votre acte, vous n'hési-
terez pas à vous conformer sans retard à
mes instructions ».
UNE GRÈVE A HAMBOURG
BEL.IN, 15 février. — Le Lokal Anzeiger an-
ponce que les chargeurs de charbon de
Hambourg se sont mis en grève.
Le travail est interrompu sur tous les na-
vires mouillés dans le port.
Chaque département forme une circons
cription électorale, sauf le département de la
Seine qui en comprend quatre. Chaque cir
conscription élit un député par 21.500 ins
crits et par fraction supérieure à 7,000.
Les articles suivants règlent les attribu
tions des sièges :
Art. 20.— Chaque liste reçoit autant de sièges
que la moyenne de cette liste contient autant de
fois la moyenne nationale des votants, laquelle
est considérée comme égale à 16,000.
Art. 21. — Les sièges restants sont attribués
aux autres candidats dans l’ordre des voix qu’ils
ont obtenues, sans plus tenir compte des listes
auxquelles ils ont appartenu.
Art. 22. — Les sièges sont attribués, dans cha
que liste, aux candidats ayant obtenu le plus
grand nombre de suffrages.
En cas d’égalité de suffrages, l’élection est ac
quise au candidat le plus âgé.
Si un siège revient à titre égal à plusieurs lis
tes, il est attribué, parmi les candidats en ligne, à
celui qui a recueilli le plus de suffrages et, en
cas d’égalité, au plus âgé.
Art. 23. — S’il y a des candidats auxquels des
sièges reviendraient d’après l’article 21, mais qui
n’ont pas obtenu un chiffre de voix supérieur à
5,000, il y a lieu à Dallottage pour ces sièges.
Ce ballottage a lieu huit jours après et les siè
ges restants sont répartis dans l’ordre des voix
obtenues, à la majorité relative et quel que soit
le nombre des suffrages exprimés.
Art. 24.— Les candidats venant sur.chaque liste
après ceux qui ont été proclamés élus sont appe
lés — dans les conditions de l’article 22, si toute
fois ils ont obtenu plus de cinq mille suffrages —
à remplacer les députés de celte liste dont les
sièges deviennent vacants par suite d’opiion, de
démission, de décès, ou pour toute autre cause.
La notification de cet appel aux suppléants est
faite par le président de la Chambre.
Art 25. — Si, après appel fait aux suppléants dé
finis par l’article 24, la représentation d’une cir
conscription est réduite du tiers ou de cinq dépu
tés lorsqu’elle en comprend plus de quinze, il est
procédé dans le délai de trois mois à des élec
tions complémentaires, à moins que la dernière
vacance ne se produise dans les six mois qui pré
cèdent le renouvellement de la Chambre.
Le bureau du groupe parlementaire de la
réforme électorale, qui comprenait notam
ment : MM. Ch. Benoist, F. Buisson, Ellen-
Prévot, Aynard, Denys-Cochin, Lefas,
Groussier, Braibant, J. Reinach, Jean Jau
rès, a été reçu, ainsi que nous l’avons dit,
par M. Briand, président du Conseil.
D’après le compte rendu officiel de cette
entrevue communiqué à la presse et que
nous avons reproduit, M. Briand, après
avoir rappelé sa récente démarche auprès
de la Commission sénatoriale, a ajouté qu’il
était prêt à s’employer pour obtenir de la
Chambre haute qu’elle se prononce, d’une
manière décisive, au moins sur les princi
pes essentiels de la réforme, avant les va
cances de Pâques.
Sollicité de faire une déclaration! en ce
qui concerne les principes de la réforme,
M. Briand a répondu :
Le gouvernement s’en tiendra à la décla
ration ministérielle. J’ai dit à la Chambre
et j’ai répété à la Commission sénatoriale que
le ministère prenait pour base de la discus
sion les articles essentiels du projet de la
Chambre, c’est-à-dire la représentation des
minorités et le quotient. Qu’on appelle le
quotient « le quotient » ou qu’on le nomme
autrement, la chose importe peu. Mais il
faut que la représentation des minorités soit
assurée par un moyen efficace qui ne peut
être que le quotient ou un synonyme.
Le Sénat est saisi d’un amendement de M.
Peytral, portant que « nul ne pourra être
proclamé élu s’il n’a obtenu la majorité ab
solue. » C’est le principe majoritaire posé.
Il se trouvera sans doute un autre sénateur
proportionnaliste qui présentera, lui, un
autre amendement contenant la représenta
tion des minorités et le quotient. Le gouver
nement le soutiendra. En tout cas, c’est sur
l’article premier que portera tout le débat.
Dans mon discours, j’appuierai les prin
cipes votés par la Chambre. Je n’exercerai
pas de pression, mais je dirai que je ne peux
pas me dérober au devoir de défendre éner
giquement la réforme inscrite dans le pro
gramme du gouvernement.
Je prendrai toutes mes responsabilités. Si
le Sénat repousse la réforme électorale, je
saurai ce qui me reste à faire.
C’est donc une nouvelle affirmation, et:
c’est l’affirmation très nette que M. Briand
posera la question de confiance. Et c’est la
certitude que, si la question de la réforme
électorale peut être posée dans les premiers
jours de mars, elle le sera clairement.
Lorsqu’il y a dix jours le président du
Conseil se présenta devant la Commission
sénatoriale, celle-ci affirma sa volonté de
terminer ses travaux en temps utile. Elle
attendait alors, pour la fin du mois, deux
rapports : l’un de M. Jeanneney, sur le
principe même de la réforme ; l’autre de
M. Trouillot, sur le statut électoral, le mo
de de votation, etc. Et afin qu’elle pût agir
en toute diligence, on avait suggéré à la
Commission de discuter d’abord le rapport
de M. Jeanneney et d’examiner en second
lieu le rapport de M. Trouillot.
Or un curieux incident s’est produit, qui
aura sans doute pour effet de hâter les tra
vaux de la Commission sénatoriale. Alors
que celle-ci avait, comme nous l’avons dit,
donné mandat à M. Trouillot de préparer le
texte de tout un ensemble de dispositions
législatives sur le secret et la sincérité du
vote, sur les manœuvres frauduleuses et
sur la corruption, une difficulté a surgi. La
Commission chargée depuis 1904 d’exami
ner les projets et propositions sur la liberté
et le secret du vote, et sur toutes questions
connexes, a décidé de maintenir ses droits.
Elle n’a voulu ni se dessaisir, ni être des
saisie, et elle va remettre à M. Jeanneney
les résultats de ses travaux consignés dans
un rapport de M. Lintilhac. Dans ces con
ditions, M. Trouillot a exprimé lui-même
le désir que, sans rapport distinct, la seule
question concernant les listes électorales
fût jointe au rapport de M. Jeanneney.
Ainsi la Commission sénatoriale de la
réforme électorale demeure simplement
saisie de la réforme proprement dite. Sa
besogne, qui reste assez lourde, se trouve
cependant allégée de façon appréciable.
Rien ne semble s’opposer, dès lors, à ce que
le rapporteur puisse remplir l’engagement
formel qu’il avait pris de déposer son rap
port à la fin de février.
Et la discussion de la Réforme électorale
pourrait être abordée, devant le Sénat, et à
fond, dans les premiers jouis de mars. La
Chambre haute pourrait se prononcer sur
les principes essentiels de la réforme avant
les vacances de Pâques.
Th. Vallée.
œxscveesbsnsssesaszes
ETEANGEEG
e
CHINE
Le brigandage en Hlandchouris
On mande de Pékin :
Le ministre de Russie a appelé l’attention
du gouvernement chinois sur les dommages
que le brigandage existant dans la Mand
chourie septentrionale inflige aux marchands
étrangers ; le ministre a déclaré que le dé
veloppement du brigandage était dû à l’in
souciance des autorités et à la présence dans
la région de troupes chinoises indisciplinées.
Au cas où le gouvernement chinois ne se
rait pas capable de mettre fin à cet état de
choses, le gouvernement russe se verrait
forcé de prendre lui-même des mesures pour
y remédier.
LES FORMES OU TRIOMPHE
Mardi prochain 18 février, les lycées, col
leges et administrations seront en congé.
M. Poincaré succédera officiellement à M.
Fallières et prendra possession du palais de
l’Elysée pour une période de sept ans.
Voici l’horaire des principales étapes de
cette journée, dite de la « transmission des
pouvoirs ».
2 heures 15. — M. Raymond Poincaré, ac
compagné de M. Aristide Briand, président
du Conseil, quittera son paisible hôtel du
n° 5 de la rue du Commandant-Marchand
pour se rendre à l’Elysée dans le grand lan
dau de gala, encadré d’un régiment de ca
valerie, le Aer cuirassiers, avec son étendard,
qui l’attendra au coin de la rue du Comman
dant-Marchand et de l’avenue Malakoff.
L’itineraire sera le suivant : avenue Mala-
koff, avenue du Bois-de-Boulogne, Champs-
Elysées, avenue Marigny.
Sur tout ce parcours, des sociétés musica-
les et chorales ont été autorisées à se faire
entendre. Une réunion des présidents de ces
sociétés a eu lieu hier soir a l’hôtel des So
ciétés savantes et il a été décidé qu’elles se
grouperont devant la mairie de leurs arron-
dissements respectifs pour se rendre en cor
tège aux Tuileries, où aura lieu' ie rassem-
blemen général.
2 heures 45. — Arrivée à l’Elysée, où M.
Poincaré sera reçu par M. Fallières.
3 heures. — Cérémonie de la transmission
des pouvoirs.
3 heures 30.— Le général Florentin, grand-
chancelier de la Légion-d’Honneur, remettra
au nouveau président de la République le
grand-cordon et le reconnaîtra grand-maître
de l’ordre.
3 heures 35 — Départ de l’Elysée pour l’Hô-
tel de Ville. Dans le landeau présidentiel, M.
Poincaré aura a sa droite M. Fallières ; l’es-
de cava-
EN L’HONNEUR D’UN PRESIDENT
Un des Pylônes de la Place Carnot au h'aors
Voyage de Félix Faure
Glchë Pess Bnvra
EN L’HONNEUR DE L’AGRICULTURE
Colonne constituée entièrement en légumes
à Wesahester [(Angleterre)
corte se composera d’un escadron
lerie. Itinéraire : avenue Marigny, uncpa-
Elysées, place de la Concorde, rue de
Rivoli.
Champs-
4 heures. — Arrivée à l’Hôtel de
Le Havre verra se dérouler cette année
dans sa baie, dans sa rade le
leux spectacle qu’il ait jamais
Le yachting international
nous ses granues assises. Des
blés sont prévues en dehors
plus merveil-
escompté.
tiendra chez
fêtes admira-
de lamanifes-
tation purement sportive.
C’est devant nos côtes, dans nos eaux que
se courra, en juillet prochain, la Coupe du
Monde, épreuve exceptionnelle qui paraît
devoir réunir des concurrents nombreux et
de notoriété première.
Un Comite d’organisation actif et résolu a
délà vn tomber dans sa caisse des souscrip-
tions généreuses. Leur chiffre va s’arrondis
sant encore avec la participation du yach-
ting étranger et tout particulièrement des
initiatives anglaises.
C’est dire que le Havre concentrera pen
dant plusieurs journées de courses l’attention
du monde maritime et que l'on peut attendre
de ce mouvement, en même temps que les
plus heureuses influences sur les relations
internationales, des effets économiques évi
dents.
Quelle occasion pourrait être plus heureu
sement choisie pour accentuer encore l’eclat
de ces fêtes et leur donner tout à coup, avec
le yachting pour prétexte, une portée consi-
dérabe en demandant à d’éminents person
nages de leur prêter le concours de leur
nom et de leur personne ?
Quelle raison pourrait être meilleure pour
le Havre de solliciter d’une part l’honneur
de la venue du président de ia République,
de l’autre celle de 8. M. britannique.
Le yachting ne compte pas d’adepte plus
fervent que Georges V. Il n’en a pas de plus
fidèle, de plus actif, déplus généreux. Qui
sait si l’importance exceptionnelle de nos
fêtes nautiques, leur caractère interna ional,
la large place que le pavillon britannique y
doit occuper ne serait pas susceptible de sé
duire son esprit, si fortement épris des choses
de la mer ?
Qui sait si, à l’heure propice pressenti, il
ne consentirait point à rendre visite à Paris,
en passant par le Havre, heureux et fier de
le saluer à la tête d’une escadre amie.
Ce ne sont là encore que des idées jetées
au vent, mais elles germeront peut-être.
Il n’est pas défendu d’en caresser dès
maintenant la charmante éventualité.
Et peut-être aussi serait-il permis d’entre-
voir la participation à ces grandes fêtes du
yachting, d’un autre yachtman de marque :
S. M. le roi d’Espagne.
«
V %
Le Havre a des traditions de bon accueil et
de cordiale hospitalité. Tout son passé, toute
son histoire sont là pour rappeler la délica
tesse de sa pensée et la générosité de son
geste,
il a su recevoir dignement des mo
narques et mettre la forme de sa réception à
la hauteur de son enthousiasme.
Toutes les fois qu’un chef d'Etat a bien
voulu répondre à son invitation, il l’aac-
cueilli avec une infinie courtoisie, une joie
franche, sincère, reconnaissante.
On pourrait retrouver, en feuilletant ses
archives, bien des pages pittoresques où ces
sentiments populaires se sont traduits de la
façon la plus gracieuse, la plus touchante, la
plus délicatement expressive.
Revues à distance, froidement, avec le re
cul du temps, certaines de ces manifesta
tions nous apparaissent parfois un peu naï
ves dans la forme qui leur fut parfois don
née.
Il en fut cependant d’éclatantes dont le
souvenir à été fixé.
Les fêtes qui marquèrent le séjour de
Louis XV au Havre, en 1749, ont laissé des
traces dans l’histoire locale. La cité em
prunta, pour la circonstance, une incompa
rable parure. La grande rue Saint-Michel, la
rue de Paris actuelle, appela notamment
l’attention des échevins, de la population.
Des portiques, dont le nombre dépassait
cent trente, se dressaient devant les mai
sons, surmontés et reliés entre eux par des
arceaux. .
Les pilastres, qui portaient trente pieds
d’élévation sur six de large, étaient coupés
par des traverses revêtues de lierre et de
laurier, ainsi que les cintres.
Pour faire face à la porte d’Ingouville, on
plaça au Nord un vaisseau « dont toutes
les manoeuvres étaient garnies de fanaux et
le corps du vaisseau couvert de lampions
jusqu’au niveau de l’eau... »
A ces merveilles pyrotechniques, à ces
fantaisies du feuillage et du lampion qui
gardaient dans leur conception, dans leur
exécution, le cachet de la grâce élégante de
l'époque, l’arc de triomphe pendant de long
gues années a succédéf
Et puis, à son tour, il est tombé en dé
suétude.
Son symbolisme était au reste assez rudi
mentaire et sa richesse décorative ne le re
haussait pas toujours. Mais il y avait une
idée profonde et sérieuse en cette parodie
de l’antique.
Une intention sincère et bonne s’affirmait
dans la solennité des portiques provisoires.
Elle évoquait^ par des moyens frustes, des
idées de victoire, des souvenirs de gratitude.
L hommage rendu gardait entier sa signi
fication précise, si fruste que fut cette archi
tecture de toile pinte, si simple que put
être parfois, auprès de l’esprit sceptique
qu’on fêtait, ce décor de bariolage et de car
ton pâte, image éphémère comme la desti
née humaine fragile comme la gloire elle-
même.
Félix Faure, à sa première venue au Havre
comme président de la République, eut
l’honneur répété de l’arc de triomphe. Le
boulevard de Strasbourg lui en offrit plu
sieurs. Ils n’avaient rien de bien héroïque,
avouons-le. Sous la pluie, la peinture à la
colle eut des faiblesses...
Mais l’ancien négociant eut un regard
amusé quand il passa devant la place de la
Bourse. Le Commerce havrais s’était mis en
luxe d’allégorie. Il avait dressé là deux
sortes de pylônes aux lignes originales. Les
divers produits entrant dans le trafic de la
place du Havre s’étaient associés pour la
circonstance dans l’ingéniosité de la mise en
scène.
Des sacs de café, des balles de coton, des
ballots de chiendent, des fûts de pétrole,
formaient des assises, des socles et des co
lonnes, où la symétrie s’efforçait d’évoquer
la belle harmonie en atténuant la banalité.
Tout cela non plus n’était ni bien re
marquable ni bien neuf. Les pylônes emblé
matiques de la place de la Bourse n’ont
point effacé le souvenir de la colonne triom
phale de même genre que la Société d’Agri
culture du comté de Weschester éleva, il y a
quelques années, à la gloire de ses produits.
Eile avait été constituée tout entière en
fruits et légumes. Des rangées de choux, de
carottes et de navets alternaient avec des
asises de pommes multicolores, de poires et
de prunes.
Sur le socle se détachaien t d’énormes me
lons. Des arabesques de pêches couraient le
long du fût.
Le triomphe légumineux fut éphémère.
Au bout de quelques jours il fallut, en effet,
détruire le monument qui menaçait de
s’affaisser sur son socle de choux et de ca
rottes.
Les pylônes havrais ont mieux résisté.
Leur bizarre esthétique survécut à la fête.
Mais le Président n’en avait pas moins
eu pour eux une attention sympathique.
Il avait apprécié le geste ami qui avait ras
semblé pour lui ces choses et rapprochait de
l’histoire d’hier les réalités du présent.
Et c’est probablement ainsi que les grands
de la terre jugent les accessoires de théâtre
dont on a coutume de parer le spectacle de
leur gloire.
S’ils sont des sages — et l’exercice du pou
voir doit les inciter à l’être ou le devenir —
ils regardent la frivolité du décor avec
cette philosophie souriante qui met une
sourdine à l’illusion.
La marche du Temps glisse dans leur vie
assez de réalités souvent brutales pour qu'ils
ne soient pas toujours tentés de se laisser
prendre au mirage du Rêve.
J’en ai vu passer quelques-uns déjà, de
ces grands du monde, dans les splendeurs
de l’apothéose, qu’ils eussent la poitrine
barrée du cordon écarlate ou que leur tête
s’inclinât sous le poids de la couronne d’or.
Souvent je leur ai prêté cette intime pensée:
— Arcs de triomphe ! Fleurs de papier !
Feux d’artifice !... Fumées !... Si nos yeux
pouvaient plutôt voir la place que nous
tenons dans le cœur des hommes !...
Albert- HIERRENSCHMIDT.
— , — Ville, où
M. Poincaré et M. Fallières seront reçus par
la municipalité parisienne, M. Galli à sa tête,
avec le cérémonial adopté pour les visites de
Chefs d’Etat.
M. Poincaré accompagnera ensuite M. Fal-
Hères à son nouveau domicile, rue Fran-
çois-Ier et suivra le même itinéraire que pour
l’aller.
Premières réceptions, premiers dîners
Jeudi 20. — Lecture, à la Chambre et au
Sénat, du message présidentiel.
M. Poincaré recevra officiellement A l’Ely
sée le corps diplomatique qui lui sera « pré
senté » par sir Francis Bertie, ambassadeur
britannique et doyen du corps diplomatique.
Echange d’allocutions.
M. Poincaré a décidé, contrairement à
l'usage qui s’était établi sous les dernières
présidences, d’accepter des invitations à dî
ner des ambassadeurs et des présidents des
Chambres.
5 mars. — Le président de la République
et Mme Poincaré dînent chez M. et Mme
Paul Deschanel, à la présidence de la Cham
bre.
6 mars. — M. Poincaré assiste au banquet
qui lui est offert par Me Labori et les mem
bres du barreau parisien et auquel pren
dront part les représentants des barreaux de
province.
8 mars. — Le chef de l’Etat a accepté de
‘ " me donnent en
prendre part au banquet q
son honneur les étudiants de
Le Paris.
12 mars. — M. Poincaré sera fêté par la
Société des auteurs et compositeurs drama
tiques, qui offre un dîner à son ancien avo
cat conseil devenu président de la Républi
que.
U GUERRE B'ORIENT
• ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRRIRIE ITERIATIOMNLE
108, rue St-Lazare, 108
-(Immeuble de F HOTEL TERMINUS)
LTtalie et la Question de Scutari
Rome, 15 février.
La question de Scutari continue à préoccu
per le gouvernement italien, qui d’un côté a
des liens politiques et sentimentaux avec les
Monténégrins, et de l’autre des engagements
avec l’Autriche qu’il ne peut méconnaître.
Le peuple italien ne voit pas d’un œil sym
pathique son gouvernement prendre posi
tion en faveur de la grande Albanie. Il con
sidère en effet que l’Italie a tout à gagner
économiquement et politiquement en res
tant l’amie des Slaves balkaniques, et il
craint que le Monténégro ne disparaisse
comme Etat balkanique indépendant si la
guerre ne lui donne pas l’agrandissement
territorial nécessaire. On est généralement
d’avis en Italie qu'il ne faut pas sacrifier le
Monténégro à l’utopie d’une grande Albanie.
Les traditions liberales de l’Italie, ainsi que
ses propres intérêts adriatiques et balkani
ques en seraient blessés.
Une personnalité politique italienne priée
de donner son opinion sur cette question a
répondu :
— Le gouvernement monténégrin sait que
l’Italie a fait tout son possible pour persua
der à l’Autriche de consentir à l’annexion de
Scutari au Monténégro ; mais à Vienne on
s’est montre inébranlable, et on a rappelé
l’accord de 1897 par lequel l’Italie s’est en
gagée à soutenir l’autonomie albanaise. Grâce
à l’instance du gouvernement italien, l’Au
triche a consenti qu’lpek, et une parti© du
territoire de Scutari soient annexés au Mon
ténégro, mais elle a refusé absolument, en
ce qui concerne la ville de Scutari. La bonne
volonté de l’Italie n’est donc pas contesta
ble
» Si Scutari est pris par le Monténégro, 1T-
talie se trouvera dans un grave embarras
entre l’Autriche, qui en demandera l’éva
cuation, et la Russie, qui est partisan de l’an
nexion ; et si l’Autriche entend agir militai
rement pour chasser les Monténégrins de
Scutari, il y aura à craindre de graves com- •
plications, car l’Italie refuserait de participer
à une semblable action.
» Il faut en outre noter la très délicate si
tuation qui résulte pour l’Italie du fait que
sa reine est fille du roi Nicolas de Monténé
gro Quoique la cour italienne soit très res
pectueuse de la Constitution et n’influence
pas la politique du gouvernement responsa:
ble, celui-ci toutefois doit se préoccuper de
voir la dynastie monténégrine en danger. El
dans les cercles diplomatiques romains on
estime que si les Monténégrins, après les
énormes sacrifices consentis, n’obtenaien
pas satisfaction, leur dynastie serait perdue
et une révolution réunirait le Monténégro i
la Serbie. . _
» Cette éventualité, tant au point devin
du sort de la dynastie monténégrine, gui
celui de l’équilibre adriatique et balkanique
de===mnma
N 11,540
5 Centimes — ÉDITION DU MATIN
5 Centimes
(83 Pages)
Dimanche 16 Février 4943
Administrateur * Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions et Annonces. TBL. 10.47
AN NON CES
AU HAVRE..... Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 15 FÉVRIER
Cotons t mars, baisse 20 points ; mai,
baisse 23 points ; juillet, baisse 22 points ;
Octobre, baisse 20 points.
Cales i inchangé à hausse 5 points.
NEW-YORK, 15 FÉVRIER
c. DU ion
C. FUG»«T
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalganat. Cop...
fer
69 3/4
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14
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25
56
5/8
25
CHICAGO, 15 FÉVRIER
Blé sur...,.
Mais sur
Saindoux sur
Mai ..
Juillet
Mai ..
Juillet
Mai ..
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C. DD JOUR
92 3 8
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3/8
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LA GUERRE D’ORIENT
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
Londres, 15 février. — Une dépêche de
Mexico dit que M. de La Barra, ancien prési
dent provisoire, accompagné du général An-
gelès, commandant fédéral, a conféré ce
matin avec le président Madeiro.
À la suite de cet entretien, il a reçu l’au-
torisation de conférer avec le général Diaz,
au sujet d’un armistice et de la nomination
d’une Commission chargée d’étudier le rè
glement de la situation.
M. Félix Diaz a répondu qu’il ne peut con
clure un armistice et ne négociera la paix
que sur les bases de la démission préalable
de M. Madeiro, du vice-président et du Cabi
net tout entier.
Le résultat de la conférence a été soumis à
M. Madeiro. •
Les canons des insurgés ont tiré par inter
valles ; ceux des fédérés ont répondu vigou
reusement. .
On interprète cette canonnade ininterrom
pue comme signifiant que M. Madeiro n’est
pas décidé à démissionner.
Les rebelles reçoivent un grand nombre
de recrues qui sont campées à peu de dis
tance de Mexico.
New-York, 15 février. — Une délégation de
sénateurs aurait prié le général Diaz de
consentir à un armistice.
Le général Diaz a refusé, disant qu’il ne
céderait pas tant que M. Madeiro n’aurait
pas démissionné.
Le Sénat rédige actuellement un mani
feste à la Nation, basé sur l’idée que l’in-
tervention des Etats-Unis, va se produire si
l’ordre n’est pas promptement rétabli.
mnazasmannreess
la Réforme électorale
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPoLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONES Rédaction, No 7.60
BONNEMENTS
T rom Mois
26
f
10
Fr.
50
Fr.
5O
Fr.
sa »
44 »
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure /
l’Oise et La Somme ‘5
Autres Départements
" Union Postale.... **” .
On s'adonne également. SANS FRAIS, tie
Six Mois
Un Am
Les Fêtes du 18 Février
La Conférence des Ambassadeurs
Londres, — Suivant une information re-
cueillie dans les milieux diplomatiques, les
conférences des ambassadeurs à Londres
‘ont pas abouti à concilier les divergences
e l’Autriche et de la Russie au suje. des
frontières de l’Albanie.
Néanmoins, de puissantes influences s’en
tremettent dans l’espoir de trouver un
moyen de formuler des propositions accep
tables à la fois à Vienne et à Saint-Péters
bourg.
Les étrangers d’Andrinople
Londres. — Une dépêche de Sofia aux
journaux dit que la Bulgarie permet à envi-
ton trois cents étrangers et aux consuls de
quitter Andrinople.
On croit que quelques consuls resteront,
dans le but d’empêcher le gouverneur d’exé-
cuter sa menace de massacrer quarante mille
Bulgares si la capitulation devenait neces
saire* - T —< ‘
Le Croiseur « Hamidie »
Malte, 15 février. — Le Hamidie ne partira
que le 17 février.
Nouvelles Politiques
UN DINER A L’ÉLYSÉE
Hier soir, M. et Mme Fallières ont donné
tn dîner en l’honneur de M. et de Mme
Poincaré.
Assistaient à ce dîner, tous les ministres,
les sous-secrétaires d’Etat et un grand nom
bre de personnalités politiques, civiles et
militaires.
Au dessert, M. Fallières a porté un toast
en l’honneur de M. et de Mme Poincaré.
g Le plaisir que j’éprouve à fêter dans l’in-
limité votre élévation à la première magis
trature de la République ne serait pas com-
plet si je ne levais pas mon verre en votre
honneur et en 1honneur de Mme Poin
caré. ».
M. Poincaré a répondu en disant que la
pensée de M. Fallières restera toujours pré
sente dans cette maison et que personne
mieux que lui n’a pu apprécier les grands
services que M. Fallières a rendus à la Répu
blique et au pays.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin en conseil, à l’Elysée,
sous la présidence de M. Fallières.
Le ministre des affaires étrangères a en
tretenu le Conseil de la situation extérieure.
Il a fait connaître que la convention d’arbi
trage de 1908, passée avec les Etats-Unis, ve
nait d’être prolongée pour cinq ans.
Le ministre de la marine et le ministre du
commerce ont été chargés de convoquer des
délégués des fabricants de conserves et des
pêcheurs sardiniers, en vue de rechercher
les bases d’un accord.
Le ministre du travail a soumis au Con
seil, d’après les renseignements des préfets,
la statistique des assurés de la loi sur les re-
traites, à la date du 1er janvier 1913.
Les adieux des ministres à M. Fallières
À la fin du Conseil, qui était le dernier du
septennat ue sl. Fallieres, m. brana 1UI a
exprimé les sentiments de profonde recon
naissance que le pays lui gardera pour avoir
présidé à ses destinées avec une si haute im
partialité, et un souci si élevé de l’intérêt
national. Il l’a assuré de l’affection déferente
que tous ses collaborateurs conserveront
pour sa personne.
Le président de la République, en quel
ques mots émus, a remercié M. Briand. Il
s’est félicité d’avoir trouvé chez les hommes
qu’il avait appelés au gouvernement, la
collaboration confiante et efficace qu’ils lui
ont donnée. Demain, son devoir accompli,
il redeviendra un simple citoyen.
- P —
L’ARTILLERIE AU HAVRE
Aux termes des dispositions du décret du
2l janvier 1913 modifiant la composition des
corps de troupe d’artillerie à pied et qui se
ront appliquées à la date du 1er avril 1913, le
2e régiment d’artillerie à pied continue de
détacher deux batteries au Havre.
Le Prochain Conseil
M. Raymond Poincaré présidera pour la
première fois, mardi soir, la réunion du
Conseil des ministres. Ce Conseil se tiendra
à l’Elysée après la transmission des pou
voirs.
Les membres du gouvernement se réuni
ront à nouveau sous sa présidence, jeudi
prochain. M. Raymond Poincaré leur donne
ra communication, au cours de cette réunion,
du message qu’il adressera le jour même au
Sénat et à la Chambre des députés.
------------- , ===-- ------------------------ ------
Nouvelles du Sénat
La Réforme Electorale
• DANS L’ARMÉE
be général de brigade Revrilhac, disponi-
ble, est placé au cadre de réserve.
On a distribué vendredi le texte d’une pro
position de loi présentée par M. Lintilhac et
portant modification des lois organiques sur
l’élection des députés.
Cette proposition participe dp système
proportionnaliste et du système majoritaire.
M. Lintilhac y voit un moyen de concilier
les principes des deux systèmes en équili
brant leurs effets.
lois organiques sur
IA COMMISSION SUPÉRIEURE
DES CHEMINS DE FER
Sont nommés membres de la Commission
oupérieure des chemins de fer MM. de Preau-
deau, inspecteur général des Ponts-et-Chaus-
sées de Are classe en remplacement de
M. Lax ; Paul, directeur de la Compagnie des
chemins de fer du Midi, commissaire techni
que de la Commission du réseau du Midi, en
remplacement de M. Moffre.
UN INCIDENT A LANESTER
LORIENT. — A la suite de l’ordre du jour
‘ pte par le Conseil municipal de Lanester
déclarant que le Conseil est décidé à refuser
nous les plis émanant des ministères de la
marine et de la guerre, le préfet du Mor
bihan a réuni le Conseil de préfecture.
Cette assemblée a pris un arrêté annulant
les délibérations du Conseil municipal de
ado
Lanester.
D'autre part, le préfet du Morbihan a
adresse à M. Le Hlalbert, maire de Lanester,
sine lettre lui faisant part de cette annula
tion et terminée ainsi:
« Votre attitude est très blâmable et si je
ne lui donne pas aujourd’hui la sanction
qu’elle pourrait entraîner c’est parce que je
compte qu’en retenant votre attention sur
les conséquences de votre acte, vous n'hési-
terez pas à vous conformer sans retard à
mes instructions ».
UNE GRÈVE A HAMBOURG
BEL.IN, 15 février. — Le Lokal Anzeiger an-
ponce que les chargeurs de charbon de
Hambourg se sont mis en grève.
Le travail est interrompu sur tous les na-
vires mouillés dans le port.
Chaque département forme une circons
cription électorale, sauf le département de la
Seine qui en comprend quatre. Chaque cir
conscription élit un député par 21.500 ins
crits et par fraction supérieure à 7,000.
Les articles suivants règlent les attribu
tions des sièges :
Art. 20.— Chaque liste reçoit autant de sièges
que la moyenne de cette liste contient autant de
fois la moyenne nationale des votants, laquelle
est considérée comme égale à 16,000.
Art. 21. — Les sièges restants sont attribués
aux autres candidats dans l’ordre des voix qu’ils
ont obtenues, sans plus tenir compte des listes
auxquelles ils ont appartenu.
Art. 22. — Les sièges sont attribués, dans cha
que liste, aux candidats ayant obtenu le plus
grand nombre de suffrages.
En cas d’égalité de suffrages, l’élection est ac
quise au candidat le plus âgé.
Si un siège revient à titre égal à plusieurs lis
tes, il est attribué, parmi les candidats en ligne, à
celui qui a recueilli le plus de suffrages et, en
cas d’égalité, au plus âgé.
Art. 23. — S’il y a des candidats auxquels des
sièges reviendraient d’après l’article 21, mais qui
n’ont pas obtenu un chiffre de voix supérieur à
5,000, il y a lieu à Dallottage pour ces sièges.
Ce ballottage a lieu huit jours après et les siè
ges restants sont répartis dans l’ordre des voix
obtenues, à la majorité relative et quel que soit
le nombre des suffrages exprimés.
Art. 24.— Les candidats venant sur.chaque liste
après ceux qui ont été proclamés élus sont appe
lés — dans les conditions de l’article 22, si toute
fois ils ont obtenu plus de cinq mille suffrages —
à remplacer les députés de celte liste dont les
sièges deviennent vacants par suite d’opiion, de
démission, de décès, ou pour toute autre cause.
La notification de cet appel aux suppléants est
faite par le président de la Chambre.
Art 25. — Si, après appel fait aux suppléants dé
finis par l’article 24, la représentation d’une cir
conscription est réduite du tiers ou de cinq dépu
tés lorsqu’elle en comprend plus de quinze, il est
procédé dans le délai de trois mois à des élec
tions complémentaires, à moins que la dernière
vacance ne se produise dans les six mois qui pré
cèdent le renouvellement de la Chambre.
Le bureau du groupe parlementaire de la
réforme électorale, qui comprenait notam
ment : MM. Ch. Benoist, F. Buisson, Ellen-
Prévot, Aynard, Denys-Cochin, Lefas,
Groussier, Braibant, J. Reinach, Jean Jau
rès, a été reçu, ainsi que nous l’avons dit,
par M. Briand, président du Conseil.
D’après le compte rendu officiel de cette
entrevue communiqué à la presse et que
nous avons reproduit, M. Briand, après
avoir rappelé sa récente démarche auprès
de la Commission sénatoriale, a ajouté qu’il
était prêt à s’employer pour obtenir de la
Chambre haute qu’elle se prononce, d’une
manière décisive, au moins sur les princi
pes essentiels de la réforme, avant les va
cances de Pâques.
Sollicité de faire une déclaration! en ce
qui concerne les principes de la réforme,
M. Briand a répondu :
Le gouvernement s’en tiendra à la décla
ration ministérielle. J’ai dit à la Chambre
et j’ai répété à la Commission sénatoriale que
le ministère prenait pour base de la discus
sion les articles essentiels du projet de la
Chambre, c’est-à-dire la représentation des
minorités et le quotient. Qu’on appelle le
quotient « le quotient » ou qu’on le nomme
autrement, la chose importe peu. Mais il
faut que la représentation des minorités soit
assurée par un moyen efficace qui ne peut
être que le quotient ou un synonyme.
Le Sénat est saisi d’un amendement de M.
Peytral, portant que « nul ne pourra être
proclamé élu s’il n’a obtenu la majorité ab
solue. » C’est le principe majoritaire posé.
Il se trouvera sans doute un autre sénateur
proportionnaliste qui présentera, lui, un
autre amendement contenant la représenta
tion des minorités et le quotient. Le gouver
nement le soutiendra. En tout cas, c’est sur
l’article premier que portera tout le débat.
Dans mon discours, j’appuierai les prin
cipes votés par la Chambre. Je n’exercerai
pas de pression, mais je dirai que je ne peux
pas me dérober au devoir de défendre éner
giquement la réforme inscrite dans le pro
gramme du gouvernement.
Je prendrai toutes mes responsabilités. Si
le Sénat repousse la réforme électorale, je
saurai ce qui me reste à faire.
C’est donc une nouvelle affirmation, et:
c’est l’affirmation très nette que M. Briand
posera la question de confiance. Et c’est la
certitude que, si la question de la réforme
électorale peut être posée dans les premiers
jours de mars, elle le sera clairement.
Lorsqu’il y a dix jours le président du
Conseil se présenta devant la Commission
sénatoriale, celle-ci affirma sa volonté de
terminer ses travaux en temps utile. Elle
attendait alors, pour la fin du mois, deux
rapports : l’un de M. Jeanneney, sur le
principe même de la réforme ; l’autre de
M. Trouillot, sur le statut électoral, le mo
de de votation, etc. Et afin qu’elle pût agir
en toute diligence, on avait suggéré à la
Commission de discuter d’abord le rapport
de M. Jeanneney et d’examiner en second
lieu le rapport de M. Trouillot.
Or un curieux incident s’est produit, qui
aura sans doute pour effet de hâter les tra
vaux de la Commission sénatoriale. Alors
que celle-ci avait, comme nous l’avons dit,
donné mandat à M. Trouillot de préparer le
texte de tout un ensemble de dispositions
législatives sur le secret et la sincérité du
vote, sur les manœuvres frauduleuses et
sur la corruption, une difficulté a surgi. La
Commission chargée depuis 1904 d’exami
ner les projets et propositions sur la liberté
et le secret du vote, et sur toutes questions
connexes, a décidé de maintenir ses droits.
Elle n’a voulu ni se dessaisir, ni être des
saisie, et elle va remettre à M. Jeanneney
les résultats de ses travaux consignés dans
un rapport de M. Lintilhac. Dans ces con
ditions, M. Trouillot a exprimé lui-même
le désir que, sans rapport distinct, la seule
question concernant les listes électorales
fût jointe au rapport de M. Jeanneney.
Ainsi la Commission sénatoriale de la
réforme électorale demeure simplement
saisie de la réforme proprement dite. Sa
besogne, qui reste assez lourde, se trouve
cependant allégée de façon appréciable.
Rien ne semble s’opposer, dès lors, à ce que
le rapporteur puisse remplir l’engagement
formel qu’il avait pris de déposer son rap
port à la fin de février.
Et la discussion de la Réforme électorale
pourrait être abordée, devant le Sénat, et à
fond, dans les premiers jouis de mars. La
Chambre haute pourrait se prononcer sur
les principes essentiels de la réforme avant
les vacances de Pâques.
Th. Vallée.
œxscveesbsnsssesaszes
ETEANGEEG
e
CHINE
Le brigandage en Hlandchouris
On mande de Pékin :
Le ministre de Russie a appelé l’attention
du gouvernement chinois sur les dommages
que le brigandage existant dans la Mand
chourie septentrionale inflige aux marchands
étrangers ; le ministre a déclaré que le dé
veloppement du brigandage était dû à l’in
souciance des autorités et à la présence dans
la région de troupes chinoises indisciplinées.
Au cas où le gouvernement chinois ne se
rait pas capable de mettre fin à cet état de
choses, le gouvernement russe se verrait
forcé de prendre lui-même des mesures pour
y remédier.
LES FORMES OU TRIOMPHE
Mardi prochain 18 février, les lycées, col
leges et administrations seront en congé.
M. Poincaré succédera officiellement à M.
Fallières et prendra possession du palais de
l’Elysée pour une période de sept ans.
Voici l’horaire des principales étapes de
cette journée, dite de la « transmission des
pouvoirs ».
2 heures 15. — M. Raymond Poincaré, ac
compagné de M. Aristide Briand, président
du Conseil, quittera son paisible hôtel du
n° 5 de la rue du Commandant-Marchand
pour se rendre à l’Elysée dans le grand lan
dau de gala, encadré d’un régiment de ca
valerie, le Aer cuirassiers, avec son étendard,
qui l’attendra au coin de la rue du Comman
dant-Marchand et de l’avenue Malakoff.
L’itineraire sera le suivant : avenue Mala-
koff, avenue du Bois-de-Boulogne, Champs-
Elysées, avenue Marigny.
Sur tout ce parcours, des sociétés musica-
les et chorales ont été autorisées à se faire
entendre. Une réunion des présidents de ces
sociétés a eu lieu hier soir a l’hôtel des So
ciétés savantes et il a été décidé qu’elles se
grouperont devant la mairie de leurs arron-
dissements respectifs pour se rendre en cor
tège aux Tuileries, où aura lieu' ie rassem-
blemen général.
2 heures 45. — Arrivée à l’Elysée, où M.
Poincaré sera reçu par M. Fallières.
3 heures. — Cérémonie de la transmission
des pouvoirs.
3 heures 30.— Le général Florentin, grand-
chancelier de la Légion-d’Honneur, remettra
au nouveau président de la République le
grand-cordon et le reconnaîtra grand-maître
de l’ordre.
3 heures 35 — Départ de l’Elysée pour l’Hô-
tel de Ville. Dans le landeau présidentiel, M.
Poincaré aura a sa droite M. Fallières ; l’es-
de cava-
EN L’HONNEUR D’UN PRESIDENT
Un des Pylônes de la Place Carnot au h'aors
Voyage de Félix Faure
Glchë Pess Bnvra
EN L’HONNEUR DE L’AGRICULTURE
Colonne constituée entièrement en légumes
à Wesahester [(Angleterre)
corte se composera d’un escadron
lerie. Itinéraire : avenue Marigny, uncpa-
Elysées, place de la Concorde, rue de
Rivoli.
Champs-
4 heures. — Arrivée à l’Hôtel de
Le Havre verra se dérouler cette année
dans sa baie, dans sa rade le
leux spectacle qu’il ait jamais
Le yachting international
nous ses granues assises. Des
blés sont prévues en dehors
plus merveil-
escompté.
tiendra chez
fêtes admira-
de lamanifes-
tation purement sportive.
C’est devant nos côtes, dans nos eaux que
se courra, en juillet prochain, la Coupe du
Monde, épreuve exceptionnelle qui paraît
devoir réunir des concurrents nombreux et
de notoriété première.
Un Comite d’organisation actif et résolu a
délà vn tomber dans sa caisse des souscrip-
tions généreuses. Leur chiffre va s’arrondis
sant encore avec la participation du yach-
ting étranger et tout particulièrement des
initiatives anglaises.
C’est dire que le Havre concentrera pen
dant plusieurs journées de courses l’attention
du monde maritime et que l'on peut attendre
de ce mouvement, en même temps que les
plus heureuses influences sur les relations
internationales, des effets économiques évi
dents.
Quelle occasion pourrait être plus heureu
sement choisie pour accentuer encore l’eclat
de ces fêtes et leur donner tout à coup, avec
le yachting pour prétexte, une portée consi-
dérabe en demandant à d’éminents person
nages de leur prêter le concours de leur
nom et de leur personne ?
Quelle raison pourrait être meilleure pour
le Havre de solliciter d’une part l’honneur
de la venue du président de ia République,
de l’autre celle de 8. M. britannique.
Le yachting ne compte pas d’adepte plus
fervent que Georges V. Il n’en a pas de plus
fidèle, de plus actif, déplus généreux. Qui
sait si l’importance exceptionnelle de nos
fêtes nautiques, leur caractère interna ional,
la large place que le pavillon britannique y
doit occuper ne serait pas susceptible de sé
duire son esprit, si fortement épris des choses
de la mer ?
Qui sait si, à l’heure propice pressenti, il
ne consentirait point à rendre visite à Paris,
en passant par le Havre, heureux et fier de
le saluer à la tête d’une escadre amie.
Ce ne sont là encore que des idées jetées
au vent, mais elles germeront peut-être.
Il n’est pas défendu d’en caresser dès
maintenant la charmante éventualité.
Et peut-être aussi serait-il permis d’entre-
voir la participation à ces grandes fêtes du
yachting, d’un autre yachtman de marque :
S. M. le roi d’Espagne.
«
V %
Le Havre a des traditions de bon accueil et
de cordiale hospitalité. Tout son passé, toute
son histoire sont là pour rappeler la délica
tesse de sa pensée et la générosité de son
geste,
il a su recevoir dignement des mo
narques et mettre la forme de sa réception à
la hauteur de son enthousiasme.
Toutes les fois qu’un chef d'Etat a bien
voulu répondre à son invitation, il l’aac-
cueilli avec une infinie courtoisie, une joie
franche, sincère, reconnaissante.
On pourrait retrouver, en feuilletant ses
archives, bien des pages pittoresques où ces
sentiments populaires se sont traduits de la
façon la plus gracieuse, la plus touchante, la
plus délicatement expressive.
Revues à distance, froidement, avec le re
cul du temps, certaines de ces manifesta
tions nous apparaissent parfois un peu naï
ves dans la forme qui leur fut parfois don
née.
Il en fut cependant d’éclatantes dont le
souvenir à été fixé.
Les fêtes qui marquèrent le séjour de
Louis XV au Havre, en 1749, ont laissé des
traces dans l’histoire locale. La cité em
prunta, pour la circonstance, une incompa
rable parure. La grande rue Saint-Michel, la
rue de Paris actuelle, appela notamment
l’attention des échevins, de la population.
Des portiques, dont le nombre dépassait
cent trente, se dressaient devant les mai
sons, surmontés et reliés entre eux par des
arceaux. .
Les pilastres, qui portaient trente pieds
d’élévation sur six de large, étaient coupés
par des traverses revêtues de lierre et de
laurier, ainsi que les cintres.
Pour faire face à la porte d’Ingouville, on
plaça au Nord un vaisseau « dont toutes
les manoeuvres étaient garnies de fanaux et
le corps du vaisseau couvert de lampions
jusqu’au niveau de l’eau... »
A ces merveilles pyrotechniques, à ces
fantaisies du feuillage et du lampion qui
gardaient dans leur conception, dans leur
exécution, le cachet de la grâce élégante de
l'époque, l’arc de triomphe pendant de long
gues années a succédéf
Et puis, à son tour, il est tombé en dé
suétude.
Son symbolisme était au reste assez rudi
mentaire et sa richesse décorative ne le re
haussait pas toujours. Mais il y avait une
idée profonde et sérieuse en cette parodie
de l’antique.
Une intention sincère et bonne s’affirmait
dans la solennité des portiques provisoires.
Elle évoquait^ par des moyens frustes, des
idées de victoire, des souvenirs de gratitude.
L hommage rendu gardait entier sa signi
fication précise, si fruste que fut cette archi
tecture de toile pinte, si simple que put
être parfois, auprès de l’esprit sceptique
qu’on fêtait, ce décor de bariolage et de car
ton pâte, image éphémère comme la desti
née humaine fragile comme la gloire elle-
même.
Félix Faure, à sa première venue au Havre
comme président de la République, eut
l’honneur répété de l’arc de triomphe. Le
boulevard de Strasbourg lui en offrit plu
sieurs. Ils n’avaient rien de bien héroïque,
avouons-le. Sous la pluie, la peinture à la
colle eut des faiblesses...
Mais l’ancien négociant eut un regard
amusé quand il passa devant la place de la
Bourse. Le Commerce havrais s’était mis en
luxe d’allégorie. Il avait dressé là deux
sortes de pylônes aux lignes originales. Les
divers produits entrant dans le trafic de la
place du Havre s’étaient associés pour la
circonstance dans l’ingéniosité de la mise en
scène.
Des sacs de café, des balles de coton, des
ballots de chiendent, des fûts de pétrole,
formaient des assises, des socles et des co
lonnes, où la symétrie s’efforçait d’évoquer
la belle harmonie en atténuant la banalité.
Tout cela non plus n’était ni bien re
marquable ni bien neuf. Les pylônes emblé
matiques de la place de la Bourse n’ont
point effacé le souvenir de la colonne triom
phale de même genre que la Société d’Agri
culture du comté de Weschester éleva, il y a
quelques années, à la gloire de ses produits.
Eile avait été constituée tout entière en
fruits et légumes. Des rangées de choux, de
carottes et de navets alternaient avec des
asises de pommes multicolores, de poires et
de prunes.
Sur le socle se détachaien t d’énormes me
lons. Des arabesques de pêches couraient le
long du fût.
Le triomphe légumineux fut éphémère.
Au bout de quelques jours il fallut, en effet,
détruire le monument qui menaçait de
s’affaisser sur son socle de choux et de ca
rottes.
Les pylônes havrais ont mieux résisté.
Leur bizarre esthétique survécut à la fête.
Mais le Président n’en avait pas moins
eu pour eux une attention sympathique.
Il avait apprécié le geste ami qui avait ras
semblé pour lui ces choses et rapprochait de
l’histoire d’hier les réalités du présent.
Et c’est probablement ainsi que les grands
de la terre jugent les accessoires de théâtre
dont on a coutume de parer le spectacle de
leur gloire.
S’ils sont des sages — et l’exercice du pou
voir doit les inciter à l’être ou le devenir —
ils regardent la frivolité du décor avec
cette philosophie souriante qui met une
sourdine à l’illusion.
La marche du Temps glisse dans leur vie
assez de réalités souvent brutales pour qu'ils
ne soient pas toujours tentés de se laisser
prendre au mirage du Rêve.
J’en ai vu passer quelques-uns déjà, de
ces grands du monde, dans les splendeurs
de l’apothéose, qu’ils eussent la poitrine
barrée du cordon écarlate ou que leur tête
s’inclinât sous le poids de la couronne d’or.
Souvent je leur ai prêté cette intime pensée:
— Arcs de triomphe ! Fleurs de papier !
Feux d’artifice !... Fumées !... Si nos yeux
pouvaient plutôt voir la place que nous
tenons dans le cœur des hommes !...
Albert- HIERRENSCHMIDT.
— , — Ville, où
M. Poincaré et M. Fallières seront reçus par
la municipalité parisienne, M. Galli à sa tête,
avec le cérémonial adopté pour les visites de
Chefs d’Etat.
M. Poincaré accompagnera ensuite M. Fal-
Hères à son nouveau domicile, rue Fran-
çois-Ier et suivra le même itinéraire que pour
l’aller.
Premières réceptions, premiers dîners
Jeudi 20. — Lecture, à la Chambre et au
Sénat, du message présidentiel.
M. Poincaré recevra officiellement A l’Ely
sée le corps diplomatique qui lui sera « pré
senté » par sir Francis Bertie, ambassadeur
britannique et doyen du corps diplomatique.
Echange d’allocutions.
M. Poincaré a décidé, contrairement à
l'usage qui s’était établi sous les dernières
présidences, d’accepter des invitations à dî
ner des ambassadeurs et des présidents des
Chambres.
5 mars. — Le président de la République
et Mme Poincaré dînent chez M. et Mme
Paul Deschanel, à la présidence de la Cham
bre.
6 mars. — M. Poincaré assiste au banquet
qui lui est offert par Me Labori et les mem
bres du barreau parisien et auquel pren
dront part les représentants des barreaux de
province.
8 mars. — Le chef de l’Etat a accepté de
‘ " me donnent en
prendre part au banquet q
son honneur les étudiants de
Le Paris.
12 mars. — M. Poincaré sera fêté par la
Société des auteurs et compositeurs drama
tiques, qui offre un dîner à son ancien avo
cat conseil devenu président de la Républi
que.
U GUERRE B'ORIENT
• ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRRIRIE ITERIATIOMNLE
108, rue St-Lazare, 108
-(Immeuble de F HOTEL TERMINUS)
LTtalie et la Question de Scutari
Rome, 15 février.
La question de Scutari continue à préoccu
per le gouvernement italien, qui d’un côté a
des liens politiques et sentimentaux avec les
Monténégrins, et de l’autre des engagements
avec l’Autriche qu’il ne peut méconnaître.
Le peuple italien ne voit pas d’un œil sym
pathique son gouvernement prendre posi
tion en faveur de la grande Albanie. Il con
sidère en effet que l’Italie a tout à gagner
économiquement et politiquement en res
tant l’amie des Slaves balkaniques, et il
craint que le Monténégro ne disparaisse
comme Etat balkanique indépendant si la
guerre ne lui donne pas l’agrandissement
territorial nécessaire. On est généralement
d’avis en Italie qu'il ne faut pas sacrifier le
Monténégro à l’utopie d’une grande Albanie.
Les traditions liberales de l’Italie, ainsi que
ses propres intérêts adriatiques et balkani
ques en seraient blessés.
Une personnalité politique italienne priée
de donner son opinion sur cette question a
répondu :
— Le gouvernement monténégrin sait que
l’Italie a fait tout son possible pour persua
der à l’Autriche de consentir à l’annexion de
Scutari au Monténégro ; mais à Vienne on
s’est montre inébranlable, et on a rappelé
l’accord de 1897 par lequel l’Italie s’est en
gagée à soutenir l’autonomie albanaise. Grâce
à l’instance du gouvernement italien, l’Au
triche a consenti qu’lpek, et une parti© du
territoire de Scutari soient annexés au Mon
ténégro, mais elle a refusé absolument, en
ce qui concerne la ville de Scutari. La bonne
volonté de l’Italie n’est donc pas contesta
ble
» Si Scutari est pris par le Monténégro, 1T-
talie se trouvera dans un grave embarras
entre l’Autriche, qui en demandera l’éva
cuation, et la Russie, qui est partisan de l’an
nexion ; et si l’Autriche entend agir militai
rement pour chasser les Monténégrins de
Scutari, il y aura à craindre de graves com- •
plications, car l’Italie refuserait de participer
à une semblable action.
» Il faut en outre noter la très délicate si
tuation qui résulte pour l’Italie du fait que
sa reine est fille du roi Nicolas de Monténé
gro Quoique la cour italienne soit très res
pectueuse de la Constitution et n’influence
pas la politique du gouvernement responsa:
ble, celui-ci toutefois doit se préoccuper de
voir la dynastie monténégrine en danger. El
dans les cercles diplomatiques romains on
estime que si les Monténégrins, après les
énormes sacrifices consentis, n’obtenaien
pas satisfaction, leur dynastie serait perdue
et une révolution réunirait le Monténégro i
la Serbie. . _
» Cette éventualité, tant au point devin
du sort de la dynastie monténégrine, gui
celui de l’équilibre adriatique et balkanique
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