Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-10-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 octobre 1936 04 octobre 1936
Description : 1936/10/04 (A56,N19493). 1936/10/04 (A56,N19493).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526369152
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2023
AVRE
5Ge Année. — No 19.493
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbourg, 112
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 30 Cmes le Numéro
Mn £ j •*
DIMANCHE 4 Octobre 1936
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre s 288
ANNONCES
===== Au Havre = . = fl) A Paris . Agence Havas
112. Soul. de Strasbourg d 62. Rue de Richelieu
DELCASSÉ
Havre
nregis-
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PORTE
nce, sis
mue de
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us, do
BRE.
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L’Ariège a élevé un monument à
Delcassé, et l’on a beaucoup parlé,
ces dernières semaines, de cet hom
me d’Etat, dont la place dans l'his
toire grandit avec les années. Nul
doute aujourd’hui qu’il ne s’agisse
d’un ministre et d'une personnalité
de premier plan. J’ai de nombreux
souvenirs personnels à son sujet et
je voudrais, à cette occasion, en évo
quer quelques-uns.
Vers 1895, Delcassé venait souvent
déjeuner chez mon père, en petit
comité et en ami. Tout petit, très
noir, avec un fort accent méridio
nal, il donnait, à cette époque, l’im
pression du jeune homme de grand
avenir : il avait été, je crois, sous-
secrétaire d’Etat à la marine et aux
colonies ; on prévoyait pour lui le
portefeuille à brève échéance. Moi,
petit jeune homme, qui le considé
rais aussi comme un jeune, j’étais
émerveillé, et oserai-je dire un peu
choqué, par l’imperturbable con
fiance qu’il avait en lui-même et
qu’il ne faisait du reste pas le moin
dre effort pour dissimuler : on
voyait qu’il se sentait appelé à une
grande destinée, qu’il la voyait ve
nir et n’en éprouvait à vrai dire au
cun étonnement.
Sa conversation révélait encore
un autre état d’esprit : le désir, l’in
tention, s’il arrivait au pouvoir de
« faire quelque chose ». C’était une
période de sécurité, celle de l’al-
liance. franco-russe, qui nous garan
tissait contre l’agression allemande,
et l'on était porté à s’endormir quel
que peu. J’étais un peu effrayé
quand j’entendais Delcassé dire,
avec sa volubilité méridionale :
« Si j’ai les affaires étrangères, je
secouerai tout ce monde-là. On dit
toujours : pas d’affaires ! Mais c’est
justement en cherchant les affaires
qu’on fait quelque chose ». Il était
facile de voir qu’il voulait faire de
la grande politique ; et cela était
une nouveauté, vingt-cinq ans après
la défaite de 1871, qui nous avait
réduits, pour la première fois dans
notre histoire, à une position de se
cond ordre en Europe. Manifeste
ment le jeune député, élevé à l’école
de Gambetta, -ne s’y résignait pas :
il songeait à la combinaison diplo
matique qui romprait la Triple al
liance et qui rendrait à la vaincue
de 1870 son ancienne place dans le
monde. Ce n’était pas exactement,
l'idée de la Revanche, comme au
lendemain du traité de Francfort ;
mais il appartenait bien, néanmoins,
à cette tradition, qui n’était pas une
tradition de paix, et dont l’alliance
russe, essentiellement conservatrice
.du statu quo, représentait l’abandon.
Quand il devint ministre des af
faires étrangères en 1898, Delcassé
changea de manière, sinon d’esprit.
Il devint secret et silencieux. Il
travaillait seul, avec quelques colla
borateurs de choix ; même avec les
ambassadeurs, il se servait de la cor
respondance privée, celle qui ne
laisse pas de trace dans les archives.
On ne le voyait plus guère à la
Chambre, lui, cet expert de la tac
tique parlementaire ; il n’y appa
raissait que de loin en loin, quand il
y avait une discussion sur les affai
res étrangères. Et c’était une faute
de sa part, car il mécontentait les
députés, blessés d’être tenus à
l’écart. Le ministre croyait qu’il lui
suffisait d’être assuré de l’appui du
président de la République : il te
nait Loubet dans sa confidence et
ne faisait rien d’important sans lui ;
mais je doute que Combes, alors pre
mier ministre, fût au courant de la
politique étrangère menée par son
.collaborateur.
Or, cette politique était d’immense
portée, puisqu’elle ne visait à rien
moins que contester l’hégémonie
allemande, avec le concours de l'An-
gleterre, de la Russie et de l’Italie.
C’était tout le statut européen de
1871 qui était mis en question. Del
cassé avait eu l’intelligence de ra
mener l’Italie dans notre orbite, par
une négociation qui avait commencé
— il aimait à nous le rappeler —
dans un extrême secret entre Luz-
zati et lui-même. Puis il avait eu la
sagesse; méritoire et à vrai dire ma
gnifique, d’oublier l’humiliation de
Fachoda pour rendre possible, bien
peu de temps après, le rapproche
ment avec l’Angleterre. Les histo
riens discutent encore la question de
savoir quel fut le véritable initia
teur de l’entente anglo-française :
Delcassé, Edouard-VII, Paul Cam-
bon, Chamberlain ? Avant la guerre,
on croyait généralement que c’était
Edouard VII, mais l’idée est aban
donnée. A la vérité, cette politique
est née de la nature des choses, de
la rivalité anglo-allemande ; il sem
ble bien, néanmoins, que Delcassé
en ait eu, de suite, la conception et
que la véritable mission de M.
Cambon, nommé ambassadeur à
Londres, ait été de la préparer.
Mais cette politique, il fallait s’en
rendre compte, comportait des ris
ques de guerre : lorsque ces risques
apparurent, subitement, lors de l’in-
cident de Tanger en 1905, l’opinion
parlementaire, que Delcassé n’avait
pas préparée, se déchaîna contre lui
et il fut balayé. Or, son œuvre di
plomatique était, dès ce moment, si
solide qu’en dépit de sa chute, elle
demeura toute entière debout : on
ne put rien en retirer et, à vrai dire,
il n’y avait rien à y ajouter. C’est
avec ce système d’ententes et d’al-
liances que la guerre se fit et fut
gagnée. Delcassé n’était plus là ;
peu importe : son système vivait et
manifestait sa solidité. Même ceux
qui, comme Rouvier ou Clemenceau,
l’avaient discuté, étaient obligés de
s'en servir : et l’outil se révélait so
lide et utile entre leurs mains.
On peut dire que l'heure de Del
cassé, en tant qu’acteur de ce dra
me, était passée. Il put sans doute,
dans la législature de 1906-1910,
faire reconnaître par la Chambre la
valeur et la portée de son action di
plomatique : je me rappelle encore
le discours, admirable, dans lequel,
contre un Clemenceau nerveux et
atrabilaire, il résuma l’œuvre des
sept ans de son ministère ; c’est en
somme sous ses coups que Clemen
ceau tomba en 1909. Puis, il fut am
bassadeur à Saint-Pétersbourg à la
veille de la guerre, et, même minis
tre des affaires étrangères de nou
veau, pendant quelques mois. Mais,
à partir de 1905, il n’ajouta rien
d’essentiel à son œuvre politique,
qui, comme les monuments bien
construits, tenait toute seule.
Delcassé reste donc grand par
cette œuvre et, à mon avis, il reste
plus grand encore par la passion de
son patriotisme, où se distinguait
comme un reflet de l’ardente pas
sion française de Gambetta. Je ne
fais qu'une réserve : fallait-il, avec
une France qui ne tenait plus ma
tériellement en Europe la place pro
portionnelle qui était la sienne au
XVII e , au XVIII e et même encore au
début du XIX e siècle, aiguiller de
nouveau le pays sur la voie de la
grande politique, conformément à
la tradition de Louis XIV et de Na
poléon ? Sans rien retirer à mon ad
miration de Delcassé, je me le de
mande quelquefois.
André SIEGFRIED
Le général Noguès rejoint son poste
Le général Noguès, le nouveau résident
général du Maroc, a quitté Paris hier, à
20 heures, par la gare de Lyon, pour
Toulon, où il s’embarquera à bord du
croiseur « Dupleix » à destination de Ca
sablanca et Rabat.
•=ilA, €L4SS3k S'EN WA
Havre.
«4 2
Peur d : nombreux jeunes gens, c’était hier matin du « zéro au jus ». La tenue
civils a remplacé la tenue militaire, restituée à l'autorité après dix-huit mois
d’usage. Les anciens s’en vont. Les « bleus » arrivent™. Leur tour viendra, mais
dans deux ans.
PROCLAMATION
DV NIVERNEMENT
Le gouvernement a décidé l’affi
chage public de la proclamation
suivante :
« La loi monétaire du 1 er octobre
1936 aligne le franc sur la plupart
des monnaies des autres pays. Elle
a pour objet de développer les
échanges en rétablissant l’équilibre
des prix entre notre marché inté
rieur et les grands marchés mon
diaux. Elle marquera le début
d’une ère de redressement économi
que et de prospérité, mais à la con
dition seulement que les prix de
meurent relativement stables. Il n’y
a d’ailleurs aucune raison pour
qu’il en soit autrement.
« Seuls les produits ou les ma-
tièras premières d’origine étran
gère peuvent subir un certain ren
chérissement, encore faut-il faire
exception pour tous ceux qui pro
viennent do pays ayant aligné leurs
monnaies en même temps que la
France.
« Le gouvernement possède d'ail
leurs le moyen de faire échec à de
telles majorations par des abaisse
ments d» droits de douane. Dès
maintenant il procède aux ajuste
ments nécessaires, mais la disci
pline de tous s’impose dans l'inté
rêt suprême de la nation.
« Le gouvsrnemen croit pouvoir
compter sur la grande majorité de
tous les industriels et de tous les
commerçants, conscients de leurs
véritables intérêts, pour s’opposer à
la hausse injustifiée. Aux consom
mateurs il demande de signaler au
Comité de surveillance des prix, qui
siège au chef-lieu de chaque dépar
tement, les abus qu’ils pourraient
constater.
« La répression sera immédiate et
sévère.
« Chargé de défendre contre tou
te menace les intérêts sacrés des
épargnants et des larges masses qui
vivent du produit de leur travail, le
gouvernement ne faillira pas à sa
tâche.
« Il fait appel à la confiance et à
la vigilance des citoyens. »
>0%0 <
Au roi Albert
Nancy inaugure aujourd’hui, à la
mémoire du roi ALBERT Ler, un
monument.
Le plus gros navire
de guerre
de la flotte allemande
le cuirassé
" Scharnhorst ”
a été lancé hier
« ... Symbole de notre
amour de la paix »
a déclaré le maréchal von Blomberg
Wilhelmshaven, 3 octobre.
Le premier cuirassé D de la marine
allemande, le « Scharnhorst », a été lan
cé aujourd'hui à Wilhelmshaven, en pré
sence du maréchal von Blomberg, minis
tre de la guerre ; de l’amiral von Ræ-
der, chef de la marine allemande, et du
général von Fritsch, commandant en chef
de l’armée de terre, ainsi que de nom
breuses personnalités appartenant à l’ar
mée, à la marine et au parti national-so
cialiste.
Construit conformément aux stipula
tions de l’accord naval anglo-allemand, le
« Scharnhorst » jauge 26.000 tonnes.
C’est le plus gros navire de guerre de
la flotte allemande.
Le maréchal von Blomberg a prononcé
un discours à l’occasion du lancement :
« Déjà l’an dernier, a-t-il dit, en cons
truisant des sous-marins et d’autres pe
tits navires de guerre, nous avons mon
tré au monde que notre marine avait
brisé les chaînes de Versailles. Mais ce
bâtiment puissant que nous lançons au
jourd’hui est, plus encore que ses prédé
cesseurs, le fier symbole de notre égalité
de-droits.
« Il est aussi un symbole de notre
amour de la paix et de notre désir de
réconciliation, car il est le fruit de l’ac
cord naval de juin 1935, conclu par le
Führer avec la Grande-Bretagne, en te
nant compte des intérêts vitaux des deux
nations. Ce navire ne peut porter un
nom plus digne que celui de l’homme
qui, il y a cent trente ans, lorsque la
Prusse était vaincue, travailla sans cesse
à sa renaissance militaire et institua le
service militaire obligatoire. »
« Fier navire, veille sur notre honneur
et sur notre paix. Si un jour devait son
ner l’heure que nous ne souhaitons pas,
mais pour laquelle nous devons, -être
prêts, que ton chef et ton équipage soient
toujours animés de Nesprit qui caracté
risait is grand soldat Senarnhorst et le
grand navire du même nom. »
> • o-<
EN PALESTINE
Un chef arabe
met à prix la tête
du général anglais
Rill
Jérusalem, 3 octobre.
H y a quelque temps, le gouvernement
palestinien annonça qu’il offrait une
prime de 500 livres sterling à toute per
sonne qui lui fournirait des renseigne
ments susceptibles de conduire à l’ar
restation des individus qui se seraient
rendus coupables d’actes de terrorisme
ayant causé la mort d’une ou plusieurs
personnes.
Aujourd’hui, le chef insurgé arabe El
Kaukaji a annoncé à son tour qu’il of
frait une prime de 500 livres sterling à
la personne qui lui amènerait, mort ou
vivant, le général anglais Rill, comman
dant en chef le corps expéditionnaire
britannique en Palestine.
CE QU’IL FAUT !
=- . Le -franc de
g —91 1936 est né. Son
B [ B état civil est ins-
l crit au Journal
I B r B Officiel du 2 oc-
- ■ B tob r e, pages
— -- 10.402 et 10.403.
Suivent les signatures des deux
parrains, Léon Blum et Vincent
Auriol.
II n’y a pas lieu de pavoiser. Ce
n’est pas un joyeux événement.
La France se serait passée volon
tiers de ce rejeton.
Puisque, à la requête du gou
vernement, le Parlement lui a
donné le jour, force est de l’ac
cepter, et le devoir civique est de
lui rendre la vie tenable.
Les enfants de la dévaluation
ne sont jamais des Adonis, le
dernier-né est encore plus mal
venu. Le franc Poincaré se tenait
debout, — parce que rigide — le
franc Blum-Auriol est semi-mou.
Il s’aligne sur des monnaies mou
vantes.
« La valeur du franc, porte la
loi, est diminuée, au gré du mi
nistre des finances, d’un quart ou
d’un tiers. Un fonds de stabilisa
tion assurera, sur le marché des
changes, l’observation de ces
limites. »
Forme camouflée de la défla
tion, la dévaluation est un mal
en soi : « Elle est, selon l’expres
sion du président Caillaux, à la
Déclenchée hier matin à Paris
une grève de l’Hôtellerie aura duré 24 heures
Paris sans cafés, Paris sans restau
rants et sans hôtels, tel a été le triste
spectacle de cette fin de semaine, ac
centué par le fait que le Salon de l’Au-
tomobile a amené dans la capitale de
nombreux touristes de la province et
de l’étranger.
Les raisons do cette grève ?
Elles sont, paraît-il, assez complexes
et certaines gens bien informées n’ont
pas hésité à la déclarer essentiellement
menée par une minorité, et bien entendu
une minorité politique.
Or, le gouvernement en l’occurrence
n’a pas manqué d’énergie. Suivant la dé
claration de M. Léon Blum à la Cham
bre, lors de la session extraordinaire,
il a fait évacuer les locaux que les gré
vistes occupaient depuis le début de la
matinée.
Il faut croire que cette mesure n'a
rien eu de particulièrement v.oient, puis
que hier soir même le confit entre em
ployés et patrons do l’hôtellerie était
réglé et que le travail reprendra ce ma
tin...
Mais alors qu’on se félicite d’un côté
de l’action gouvernementale « à la re-
cherche de l ordre », nous voici d’un au
tre côté choqués d’une anomalie.
Pour des « mesures d’ordre », le gou-
vernem:nt a interdit vendredi soir un
meeting légalement déclaré et organisé
par un parti politique légalement cons
titué.
En admettant même cette consigne —
qui se comprend cependant difficilement
dans un pays de liberté comme la
France — comment le gouvernement qu
Front populaire autorise-t-il aujourd’hui
une manifestation du Parti communiste?
Pour l’homme de la rue, M. Roger Sa-
longro se devait, ou d'interdire les deux
meetings, ou de les autoriser tous les
deux.
Il n’y a pas deux catégories de Fran
çais.
Si, par suite de cette injustice, il y
avait demain du désordre, il en sera res
ponsable.
Nous réclamons l’égalité pour tous.
Paris, 3 octobre.
Les représentants patronaux et ou
vriers de l’industrie hôtelière ayant ac
cepté l’arbitrage de M. Max Dormoy,
sous-secrétaire d’Etat à la présidence du
Conseil, les conversations engagées à la
fin de l’après-midi au ministère du tra
vail ont abouti à un accord aux termes
duquel le travail doit être repris demain
matin à l’heure habituelle dans tous les
établissements.
La Commission, composée de huit re
présentants patronaux et de huit repré
sentants du personnel, mettra au point
le texte d’une convention collective et
établira le b.trême des salaires.
Déjà, différentes mesures d’ordre par
ticulier ont été prises entre les deux
parties.
Ce que fut la journée de grève
Paris, 3 octobre.
La grève générale décidée cette nuit
par le Syndicat du personnel des cafés,
restaurants et hôtels, a été effective ce
matin à Paris.
Aux premières heures de la matinée,
un certain nombre d’établissements, où
le personnel ignorait encore l’ordre de
cessation du travail lancé par le Syndi
cat, étaient ouverts. Peu à peu cepen
dant, la grève s’étendait et l’on peut
dire qu’au début de l’après-midi, elle
était à peu près totale, tout au moins
dans les quartiers du centre et qu’elle
affectait notamment les grands cafés, les
grands restaurants et les hôtels les plus
importants de la capitale. Seuls, demeu
raient ouverts les établissements dont les
Pour la première fois
le gouvernement
a fait évacuer les locaux
occupés par les grévistes
—
patrons avaient signé un accord avec le
Syndicat du personnel.
En ce qui concerne les hôtels, bien que
la grève du personnel soit à peu près
générale, ses effets ne se sont pas fait
sentir de façon très sensible.
Dans les grands hôtels du centre, les
nouveaux clients, arrivés ce matin, sont
reçus après qu’on les a avisés que le ser
vice ne pourrait être effectué de façon
normale.
D’une façon générale, la grève dans
les hôtels n’est que partielle et l’occupa
tion des locaux est réalisée beaucoup
plus discrètement que lors de la dernière
grève.
Le sentiment général est que les em
ployés suivent la grève beaucoup plus
par discipline syndicale que par convic
tion personnelle.
On sait que le syndicat des garçons de
cafés, hôtels et restaurants fait grief aux
patrons de n’avoir pas donné leur adhé
sion au projet d’accord provisoire éla
boré dans la nuit de jeudi à vendredi et
de n’avoir pas envoyé de délégués à une
réunion qui devait se tenir cette nuit au
ministère du travail.
Tous cortèges
ou manifestations
sont interdits
aujourd’hui à Paris
...sauf le meeting
communiste
D’une manière générale, le gouverne
ment a décidé qu’aucun cortège ne sera
toléré aujourd’hui dans Paris.
Le meeting que le parti communiste
doit tenir au Parc des Princes n’est pas
interdit, mais un important service d’or
dre sera organisé pour empêcher tout
incident.
(Lire la suite en 2e page-I
(Lire la suite en 2e page.)
Avenue des Champs-Elysées les terrasses sont rentrées.
SOCLAY
est condamné à mort
—-----
Les Jurés ont rendu un verdict affirmatif sur toutes les questions concernant
la culpabilité de Soclay. Ils ont refusé de reconnaître les circonstances atténuantes.
Le meurtrier de la petite Nicole Marescot a été condamné à mort
déflation ce que l’impôt indirect
est à l’impôt direct. »
Pour être viable, la loi moné
taire du l tr octobre 1936 devra
solder les dettes les plus criardes
du passé, rétablir l’équilibre bud
gétaire, fuir toute démagogie
nouvelle et inspirer la confiance.
Afih que l’enfant de MM. Blum
et Auriol ne tourne pas mal et
qu’il soit le dernier rejeton d’une
trop triste lignée, il faut que le
gouvernement de Front popu
laire restaure la paix sociale, en
imppsant à tous le respect de la
liberté privée et de la liberté in
dividuelle.
Nous féliciterons le ministère
de M. Blum s’il réussit l’apaise
ment social par la persuasion. Si
des oppositions se dressent, qu’il
fasse savoir qu’il usera, le cas
échéant, de toute son autorité.
C’est le meilleur moyen de
n’avoir pas à employer la force.
Qu’il maintienne la balance
égale entre toutes les classes de
la nation, et, pour mieux dire,
qu’il n’y ait plus de classe dans
une République qui porte au
fronton de . ses monuments :
Liberté, Egalité, Fraternité!
Ce sont là des vœux ; nous les
formulons tout . en rappelant
qu’aux Etats-Unis, en Grande-
Bretagne et, en Belgique, la dé
valuation n’a été confiée qu’à
des hommes d’ordre...
A. PITARD.
A quand la suppression
des passages à niveau ?
A quelquns tares dinirvale
sur la même ligne
Une charrelle, pois no camion
sool broyés par II express
el irais personnes sont inées
Angers, 3 octobre.
Sur la ligne Paris-Le Croisic, dans la
commune de Saint-Martin-de-la-Place,
près de Saumur, un cultivateur, M. Cons
tant Gaudin, 52 ans, demeurant au lieu
dit Les Pâtures, à Saint-Martin, reve
nait de faire une livraison de fruits et
conduisait un cheval attelé à une char
rette. Voyant la barrière du passage à
niveau ouverte, il suivit une automo
bile et une camionnette qui venaient de
la traverser, lorsque surgit un express
qui avait été signalé avec dix minutes
de retard et qu'un épais brouillard ne
permettait pas d’apercevoir.
La locomotive prit en écharpe l’ar
rière de la charrette et la brisa, proje
tant les débris au loin, cependant que le
conducteur, assis de côté sur un bran
card, était précipité sur le ballast. Il
mourut une heure après l'accident.
L’enquête a permis d’établir que la
fille du garde-barrière avait eu l’impru
dence d’ouvrir la barrière aux trois
véhicules parce qu’elle avait été avisée
que l’express avait dix minutes de re
tard.
Quelques heures après, vers 22 heu
res, un deuxième accident s'est produit
sur la même ligne, à un passage à ni
veau situé sur la commun? de Saint-
Mathurin. Un express se dirigeant sur
Nantes a heurté et broyé un lourd ca-
mion chargé de pommes. Le conducteur,
M. Boutin, entrepreneur de transports,
a été tué sur le coup, ainsi qu’une per
sonne dont on ignore le nom, qui l’ac
compagnait
Chaumont, 3 octobre.
La dernière audience du procès de
Gabriel Soclay, le meurtrier de la petite
Nicole Marescot, a été consacrée au ré
quisitoire et à la plaidoirie.
A 20 h. 5, les jurés entrent dans la
salle des délibérations. Une heure après,
ils reviennent dans la salle d’audience
avec un verdict affirmatif sur toutes les
questions et refusant les circonstances
atténuantes. C’est la condamnation, à
mort.
Le président demande à Soclay s’il a
quelque chose à dire. L’accusé déclare :
« Je soutiens fermement que je suis
innocent. »
de se passer. Son défenseur, Me Jean-
Charles Legrand, le met doucement au
courant, en lui disant qu’il y a encore
le recours en grâce.
A 21 h. 40, les jurés et la Cour, qui
s’étaient retirés à nouveau, reviennent
dans la salle d’audience. Le président
annonce à Soclay qu’il est condamné à
mort.
A ce moment Soclay, très pâle, se lève
et s’écrie :
« Comment, Monsieur le président, Je
suis condamné à mort ? Mais je suis vic
time d’une erreur judiciaire ! »
Puis, furieux, s’adressant au public, U
s'écrie :
« Sale race ! »
La salle ne murmure pas, ne répond
rien, et Soclay recommence :
Le président lui demande encore s’il
a quelque chose à dire sur l’application
de la peine. Soclay secoue la tête ; il a
l’air très abattu.
Soclay n’a pas compris ce qui vient
« Bande de misérables î »
...Et malgré tout, Paris continue sa vie pittoresque dont chaque jour qui s’éveille
renouvelle les aspects. Voici, boulevard Richard-Lenoir, la célèbre foire à la
‘ferraille à laquelle prennent part brocanteurs et ferrailleurs et où tous les bricoleurs
du monde pourraient trouver de quoi se distraire durant tout l’hiver.
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Delcassé, et l’on a beaucoup parlé,
ces dernières semaines, de cet hom
me d’Etat, dont la place dans l'his
toire grandit avec les années. Nul
doute aujourd’hui qu’il ne s’agisse
d’un ministre et d'une personnalité
de premier plan. J’ai de nombreux
souvenirs personnels à son sujet et
je voudrais, à cette occasion, en évo
quer quelques-uns.
Vers 1895, Delcassé venait souvent
déjeuner chez mon père, en petit
comité et en ami. Tout petit, très
noir, avec un fort accent méridio
nal, il donnait, à cette époque, l’im
pression du jeune homme de grand
avenir : il avait été, je crois, sous-
secrétaire d’Etat à la marine et aux
colonies ; on prévoyait pour lui le
portefeuille à brève échéance. Moi,
petit jeune homme, qui le considé
rais aussi comme un jeune, j’étais
émerveillé, et oserai-je dire un peu
choqué, par l’imperturbable con
fiance qu’il avait en lui-même et
qu’il ne faisait du reste pas le moin
dre effort pour dissimuler : on
voyait qu’il se sentait appelé à une
grande destinée, qu’il la voyait ve
nir et n’en éprouvait à vrai dire au
cun étonnement.
Sa conversation révélait encore
un autre état d’esprit : le désir, l’in
tention, s’il arrivait au pouvoir de
« faire quelque chose ». C’était une
période de sécurité, celle de l’al-
liance. franco-russe, qui nous garan
tissait contre l’agression allemande,
et l'on était porté à s’endormir quel
que peu. J’étais un peu effrayé
quand j’entendais Delcassé dire,
avec sa volubilité méridionale :
« Si j’ai les affaires étrangères, je
secouerai tout ce monde-là. On dit
toujours : pas d’affaires ! Mais c’est
justement en cherchant les affaires
qu’on fait quelque chose ». Il était
facile de voir qu’il voulait faire de
la grande politique ; et cela était
une nouveauté, vingt-cinq ans après
la défaite de 1871, qui nous avait
réduits, pour la première fois dans
notre histoire, à une position de se
cond ordre en Europe. Manifeste
ment le jeune député, élevé à l’école
de Gambetta, -ne s’y résignait pas :
il songeait à la combinaison diplo
matique qui romprait la Triple al
liance et qui rendrait à la vaincue
de 1870 son ancienne place dans le
monde. Ce n’était pas exactement,
l'idée de la Revanche, comme au
lendemain du traité de Francfort ;
mais il appartenait bien, néanmoins,
à cette tradition, qui n’était pas une
tradition de paix, et dont l’alliance
russe, essentiellement conservatrice
.du statu quo, représentait l’abandon.
Quand il devint ministre des af
faires étrangères en 1898, Delcassé
changea de manière, sinon d’esprit.
Il devint secret et silencieux. Il
travaillait seul, avec quelques colla
borateurs de choix ; même avec les
ambassadeurs, il se servait de la cor
respondance privée, celle qui ne
laisse pas de trace dans les archives.
On ne le voyait plus guère à la
Chambre, lui, cet expert de la tac
tique parlementaire ; il n’y appa
raissait que de loin en loin, quand il
y avait une discussion sur les affai
res étrangères. Et c’était une faute
de sa part, car il mécontentait les
députés, blessés d’être tenus à
l’écart. Le ministre croyait qu’il lui
suffisait d’être assuré de l’appui du
président de la République : il te
nait Loubet dans sa confidence et
ne faisait rien d’important sans lui ;
mais je doute que Combes, alors pre
mier ministre, fût au courant de la
politique étrangère menée par son
.collaborateur.
Or, cette politique était d’immense
portée, puisqu’elle ne visait à rien
moins que contester l’hégémonie
allemande, avec le concours de l'An-
gleterre, de la Russie et de l’Italie.
C’était tout le statut européen de
1871 qui était mis en question. Del
cassé avait eu l’intelligence de ra
mener l’Italie dans notre orbite, par
une négociation qui avait commencé
— il aimait à nous le rappeler —
dans un extrême secret entre Luz-
zati et lui-même. Puis il avait eu la
sagesse; méritoire et à vrai dire ma
gnifique, d’oublier l’humiliation de
Fachoda pour rendre possible, bien
peu de temps après, le rapproche
ment avec l’Angleterre. Les histo
riens discutent encore la question de
savoir quel fut le véritable initia
teur de l’entente anglo-française :
Delcassé, Edouard-VII, Paul Cam-
bon, Chamberlain ? Avant la guerre,
on croyait généralement que c’était
Edouard VII, mais l’idée est aban
donnée. A la vérité, cette politique
est née de la nature des choses, de
la rivalité anglo-allemande ; il sem
ble bien, néanmoins, que Delcassé
en ait eu, de suite, la conception et
que la véritable mission de M.
Cambon, nommé ambassadeur à
Londres, ait été de la préparer.
Mais cette politique, il fallait s’en
rendre compte, comportait des ris
ques de guerre : lorsque ces risques
apparurent, subitement, lors de l’in-
cident de Tanger en 1905, l’opinion
parlementaire, que Delcassé n’avait
pas préparée, se déchaîna contre lui
et il fut balayé. Or, son œuvre di
plomatique était, dès ce moment, si
solide qu’en dépit de sa chute, elle
demeura toute entière debout : on
ne put rien en retirer et, à vrai dire,
il n’y avait rien à y ajouter. C’est
avec ce système d’ententes et d’al-
liances que la guerre se fit et fut
gagnée. Delcassé n’était plus là ;
peu importe : son système vivait et
manifestait sa solidité. Même ceux
qui, comme Rouvier ou Clemenceau,
l’avaient discuté, étaient obligés de
s'en servir : et l’outil se révélait so
lide et utile entre leurs mains.
On peut dire que l'heure de Del
cassé, en tant qu’acteur de ce dra
me, était passée. Il put sans doute,
dans la législature de 1906-1910,
faire reconnaître par la Chambre la
valeur et la portée de son action di
plomatique : je me rappelle encore
le discours, admirable, dans lequel,
contre un Clemenceau nerveux et
atrabilaire, il résuma l’œuvre des
sept ans de son ministère ; c’est en
somme sous ses coups que Clemen
ceau tomba en 1909. Puis, il fut am
bassadeur à Saint-Pétersbourg à la
veille de la guerre, et, même minis
tre des affaires étrangères de nou
veau, pendant quelques mois. Mais,
à partir de 1905, il n’ajouta rien
d’essentiel à son œuvre politique,
qui, comme les monuments bien
construits, tenait toute seule.
Delcassé reste donc grand par
cette œuvre et, à mon avis, il reste
plus grand encore par la passion de
son patriotisme, où se distinguait
comme un reflet de l’ardente pas
sion française de Gambetta. Je ne
fais qu'une réserve : fallait-il, avec
une France qui ne tenait plus ma
tériellement en Europe la place pro
portionnelle qui était la sienne au
XVII e , au XVIII e et même encore au
début du XIX e siècle, aiguiller de
nouveau le pays sur la voie de la
grande politique, conformément à
la tradition de Louis XIV et de Na
poléon ? Sans rien retirer à mon ad
miration de Delcassé, je me le de
mande quelquefois.
André SIEGFRIED
Le général Noguès rejoint son poste
Le général Noguès, le nouveau résident
général du Maroc, a quitté Paris hier, à
20 heures, par la gare de Lyon, pour
Toulon, où il s’embarquera à bord du
croiseur « Dupleix » à destination de Ca
sablanca et Rabat.
•=ilA, €L4SS3k S'EN WA
Havre.
«4 2
Peur d : nombreux jeunes gens, c’était hier matin du « zéro au jus ». La tenue
civils a remplacé la tenue militaire, restituée à l'autorité après dix-huit mois
d’usage. Les anciens s’en vont. Les « bleus » arrivent™. Leur tour viendra, mais
dans deux ans.
PROCLAMATION
DV NIVERNEMENT
Le gouvernement a décidé l’affi
chage public de la proclamation
suivante :
« La loi monétaire du 1 er octobre
1936 aligne le franc sur la plupart
des monnaies des autres pays. Elle
a pour objet de développer les
échanges en rétablissant l’équilibre
des prix entre notre marché inté
rieur et les grands marchés mon
diaux. Elle marquera le début
d’une ère de redressement économi
que et de prospérité, mais à la con
dition seulement que les prix de
meurent relativement stables. Il n’y
a d’ailleurs aucune raison pour
qu’il en soit autrement.
« Seuls les produits ou les ma-
tièras premières d’origine étran
gère peuvent subir un certain ren
chérissement, encore faut-il faire
exception pour tous ceux qui pro
viennent do pays ayant aligné leurs
monnaies en même temps que la
France.
« Le gouvernement possède d'ail
leurs le moyen de faire échec à de
telles majorations par des abaisse
ments d» droits de douane. Dès
maintenant il procède aux ajuste
ments nécessaires, mais la disci
pline de tous s’impose dans l'inté
rêt suprême de la nation.
« Le gouvsrnemen croit pouvoir
compter sur la grande majorité de
tous les industriels et de tous les
commerçants, conscients de leurs
véritables intérêts, pour s’opposer à
la hausse injustifiée. Aux consom
mateurs il demande de signaler au
Comité de surveillance des prix, qui
siège au chef-lieu de chaque dépar
tement, les abus qu’ils pourraient
constater.
« La répression sera immédiate et
sévère.
« Chargé de défendre contre tou
te menace les intérêts sacrés des
épargnants et des larges masses qui
vivent du produit de leur travail, le
gouvernement ne faillira pas à sa
tâche.
« Il fait appel à la confiance et à
la vigilance des citoyens. »
>0%0 <
Au roi Albert
Nancy inaugure aujourd’hui, à la
mémoire du roi ALBERT Ler, un
monument.
Le plus gros navire
de guerre
de la flotte allemande
le cuirassé
" Scharnhorst ”
a été lancé hier
« ... Symbole de notre
amour de la paix »
a déclaré le maréchal von Blomberg
Wilhelmshaven, 3 octobre.
Le premier cuirassé D de la marine
allemande, le « Scharnhorst », a été lan
cé aujourd'hui à Wilhelmshaven, en pré
sence du maréchal von Blomberg, minis
tre de la guerre ; de l’amiral von Ræ-
der, chef de la marine allemande, et du
général von Fritsch, commandant en chef
de l’armée de terre, ainsi que de nom
breuses personnalités appartenant à l’ar
mée, à la marine et au parti national-so
cialiste.
Construit conformément aux stipula
tions de l’accord naval anglo-allemand, le
« Scharnhorst » jauge 26.000 tonnes.
C’est le plus gros navire de guerre de
la flotte allemande.
Le maréchal von Blomberg a prononcé
un discours à l’occasion du lancement :
« Déjà l’an dernier, a-t-il dit, en cons
truisant des sous-marins et d’autres pe
tits navires de guerre, nous avons mon
tré au monde que notre marine avait
brisé les chaînes de Versailles. Mais ce
bâtiment puissant que nous lançons au
jourd’hui est, plus encore que ses prédé
cesseurs, le fier symbole de notre égalité
de-droits.
« Il est aussi un symbole de notre
amour de la paix et de notre désir de
réconciliation, car il est le fruit de l’ac
cord naval de juin 1935, conclu par le
Führer avec la Grande-Bretagne, en te
nant compte des intérêts vitaux des deux
nations. Ce navire ne peut porter un
nom plus digne que celui de l’homme
qui, il y a cent trente ans, lorsque la
Prusse était vaincue, travailla sans cesse
à sa renaissance militaire et institua le
service militaire obligatoire. »
« Fier navire, veille sur notre honneur
et sur notre paix. Si un jour devait son
ner l’heure que nous ne souhaitons pas,
mais pour laquelle nous devons, -être
prêts, que ton chef et ton équipage soient
toujours animés de Nesprit qui caracté
risait is grand soldat Senarnhorst et le
grand navire du même nom. »
> • o-<
EN PALESTINE
Un chef arabe
met à prix la tête
du général anglais
Rill
Jérusalem, 3 octobre.
H y a quelque temps, le gouvernement
palestinien annonça qu’il offrait une
prime de 500 livres sterling à toute per
sonne qui lui fournirait des renseigne
ments susceptibles de conduire à l’ar
restation des individus qui se seraient
rendus coupables d’actes de terrorisme
ayant causé la mort d’une ou plusieurs
personnes.
Aujourd’hui, le chef insurgé arabe El
Kaukaji a annoncé à son tour qu’il of
frait une prime de 500 livres sterling à
la personne qui lui amènerait, mort ou
vivant, le général anglais Rill, comman
dant en chef le corps expéditionnaire
britannique en Palestine.
CE QU’IL FAUT !
=- . Le -franc de
g —91 1936 est né. Son
B [ B état civil est ins-
l crit au Journal
I B r B Officiel du 2 oc-
- ■ B tob r e, pages
— -- 10.402 et 10.403.
Suivent les signatures des deux
parrains, Léon Blum et Vincent
Auriol.
II n’y a pas lieu de pavoiser. Ce
n’est pas un joyeux événement.
La France se serait passée volon
tiers de ce rejeton.
Puisque, à la requête du gou
vernement, le Parlement lui a
donné le jour, force est de l’ac
cepter, et le devoir civique est de
lui rendre la vie tenable.
Les enfants de la dévaluation
ne sont jamais des Adonis, le
dernier-né est encore plus mal
venu. Le franc Poincaré se tenait
debout, — parce que rigide — le
franc Blum-Auriol est semi-mou.
Il s’aligne sur des monnaies mou
vantes.
« La valeur du franc, porte la
loi, est diminuée, au gré du mi
nistre des finances, d’un quart ou
d’un tiers. Un fonds de stabilisa
tion assurera, sur le marché des
changes, l’observation de ces
limites. »
Forme camouflée de la défla
tion, la dévaluation est un mal
en soi : « Elle est, selon l’expres
sion du président Caillaux, à la
Déclenchée hier matin à Paris
une grève de l’Hôtellerie aura duré 24 heures
Paris sans cafés, Paris sans restau
rants et sans hôtels, tel a été le triste
spectacle de cette fin de semaine, ac
centué par le fait que le Salon de l’Au-
tomobile a amené dans la capitale de
nombreux touristes de la province et
de l’étranger.
Les raisons do cette grève ?
Elles sont, paraît-il, assez complexes
et certaines gens bien informées n’ont
pas hésité à la déclarer essentiellement
menée par une minorité, et bien entendu
une minorité politique.
Or, le gouvernement en l’occurrence
n’a pas manqué d’énergie. Suivant la dé
claration de M. Léon Blum à la Cham
bre, lors de la session extraordinaire,
il a fait évacuer les locaux que les gré
vistes occupaient depuis le début de la
matinée.
Il faut croire que cette mesure n'a
rien eu de particulièrement v.oient, puis
que hier soir même le confit entre em
ployés et patrons do l’hôtellerie était
réglé et que le travail reprendra ce ma
tin...
Mais alors qu’on se félicite d’un côté
de l’action gouvernementale « à la re-
cherche de l ordre », nous voici d’un au
tre côté choqués d’une anomalie.
Pour des « mesures d’ordre », le gou-
vernem:nt a interdit vendredi soir un
meeting légalement déclaré et organisé
par un parti politique légalement cons
titué.
En admettant même cette consigne —
qui se comprend cependant difficilement
dans un pays de liberté comme la
France — comment le gouvernement qu
Front populaire autorise-t-il aujourd’hui
une manifestation du Parti communiste?
Pour l’homme de la rue, M. Roger Sa-
longro se devait, ou d'interdire les deux
meetings, ou de les autoriser tous les
deux.
Il n’y a pas deux catégories de Fran
çais.
Si, par suite de cette injustice, il y
avait demain du désordre, il en sera res
ponsable.
Nous réclamons l’égalité pour tous.
Paris, 3 octobre.
Les représentants patronaux et ou
vriers de l’industrie hôtelière ayant ac
cepté l’arbitrage de M. Max Dormoy,
sous-secrétaire d’Etat à la présidence du
Conseil, les conversations engagées à la
fin de l’après-midi au ministère du tra
vail ont abouti à un accord aux termes
duquel le travail doit être repris demain
matin à l’heure habituelle dans tous les
établissements.
La Commission, composée de huit re
présentants patronaux et de huit repré
sentants du personnel, mettra au point
le texte d’une convention collective et
établira le b.trême des salaires.
Déjà, différentes mesures d’ordre par
ticulier ont été prises entre les deux
parties.
Ce que fut la journée de grève
Paris, 3 octobre.
La grève générale décidée cette nuit
par le Syndicat du personnel des cafés,
restaurants et hôtels, a été effective ce
matin à Paris.
Aux premières heures de la matinée,
un certain nombre d’établissements, où
le personnel ignorait encore l’ordre de
cessation du travail lancé par le Syndi
cat, étaient ouverts. Peu à peu cepen
dant, la grève s’étendait et l’on peut
dire qu’au début de l’après-midi, elle
était à peu près totale, tout au moins
dans les quartiers du centre et qu’elle
affectait notamment les grands cafés, les
grands restaurants et les hôtels les plus
importants de la capitale. Seuls, demeu
raient ouverts les établissements dont les
Pour la première fois
le gouvernement
a fait évacuer les locaux
occupés par les grévistes
—
patrons avaient signé un accord avec le
Syndicat du personnel.
En ce qui concerne les hôtels, bien que
la grève du personnel soit à peu près
générale, ses effets ne se sont pas fait
sentir de façon très sensible.
Dans les grands hôtels du centre, les
nouveaux clients, arrivés ce matin, sont
reçus après qu’on les a avisés que le ser
vice ne pourrait être effectué de façon
normale.
D’une façon générale, la grève dans
les hôtels n’est que partielle et l’occupa
tion des locaux est réalisée beaucoup
plus discrètement que lors de la dernière
grève.
Le sentiment général est que les em
ployés suivent la grève beaucoup plus
par discipline syndicale que par convic
tion personnelle.
On sait que le syndicat des garçons de
cafés, hôtels et restaurants fait grief aux
patrons de n’avoir pas donné leur adhé
sion au projet d’accord provisoire éla
boré dans la nuit de jeudi à vendredi et
de n’avoir pas envoyé de délégués à une
réunion qui devait se tenir cette nuit au
ministère du travail.
Tous cortèges
ou manifestations
sont interdits
aujourd’hui à Paris
...sauf le meeting
communiste
D’une manière générale, le gouverne
ment a décidé qu’aucun cortège ne sera
toléré aujourd’hui dans Paris.
Le meeting que le parti communiste
doit tenir au Parc des Princes n’est pas
interdit, mais un important service d’or
dre sera organisé pour empêcher tout
incident.
(Lire la suite en 2e page-I
(Lire la suite en 2e page.)
Avenue des Champs-Elysées les terrasses sont rentrées.
SOCLAY
est condamné à mort
—-----
Les Jurés ont rendu un verdict affirmatif sur toutes les questions concernant
la culpabilité de Soclay. Ils ont refusé de reconnaître les circonstances atténuantes.
Le meurtrier de la petite Nicole Marescot a été condamné à mort
déflation ce que l’impôt indirect
est à l’impôt direct. »
Pour être viable, la loi moné
taire du l tr octobre 1936 devra
solder les dettes les plus criardes
du passé, rétablir l’équilibre bud
gétaire, fuir toute démagogie
nouvelle et inspirer la confiance.
Afih que l’enfant de MM. Blum
et Auriol ne tourne pas mal et
qu’il soit le dernier rejeton d’une
trop triste lignée, il faut que le
gouvernement de Front popu
laire restaure la paix sociale, en
imppsant à tous le respect de la
liberté privée et de la liberté in
dividuelle.
Nous féliciterons le ministère
de M. Blum s’il réussit l’apaise
ment social par la persuasion. Si
des oppositions se dressent, qu’il
fasse savoir qu’il usera, le cas
échéant, de toute son autorité.
C’est le meilleur moyen de
n’avoir pas à employer la force.
Qu’il maintienne la balance
égale entre toutes les classes de
la nation, et, pour mieux dire,
qu’il n’y ait plus de classe dans
une République qui porte au
fronton de . ses monuments :
Liberté, Egalité, Fraternité!
Ce sont là des vœux ; nous les
formulons tout . en rappelant
qu’aux Etats-Unis, en Grande-
Bretagne et, en Belgique, la dé
valuation n’a été confiée qu’à
des hommes d’ordre...
A. PITARD.
A quand la suppression
des passages à niveau ?
A quelquns tares dinirvale
sur la même ligne
Une charrelle, pois no camion
sool broyés par II express
el irais personnes sont inées
Angers, 3 octobre.
Sur la ligne Paris-Le Croisic, dans la
commune de Saint-Martin-de-la-Place,
près de Saumur, un cultivateur, M. Cons
tant Gaudin, 52 ans, demeurant au lieu
dit Les Pâtures, à Saint-Martin, reve
nait de faire une livraison de fruits et
conduisait un cheval attelé à une char
rette. Voyant la barrière du passage à
niveau ouverte, il suivit une automo
bile et une camionnette qui venaient de
la traverser, lorsque surgit un express
qui avait été signalé avec dix minutes
de retard et qu'un épais brouillard ne
permettait pas d’apercevoir.
La locomotive prit en écharpe l’ar
rière de la charrette et la brisa, proje
tant les débris au loin, cependant que le
conducteur, assis de côté sur un bran
card, était précipité sur le ballast. Il
mourut une heure après l'accident.
L’enquête a permis d’établir que la
fille du garde-barrière avait eu l’impru
dence d’ouvrir la barrière aux trois
véhicules parce qu’elle avait été avisée
que l’express avait dix minutes de re
tard.
Quelques heures après, vers 22 heu
res, un deuxième accident s'est produit
sur la même ligne, à un passage à ni
veau situé sur la commun? de Saint-
Mathurin. Un express se dirigeant sur
Nantes a heurté et broyé un lourd ca-
mion chargé de pommes. Le conducteur,
M. Boutin, entrepreneur de transports,
a été tué sur le coup, ainsi qu’une per
sonne dont on ignore le nom, qui l’ac
compagnait
Chaumont, 3 octobre.
La dernière audience du procès de
Gabriel Soclay, le meurtrier de la petite
Nicole Marescot, a été consacrée au ré
quisitoire et à la plaidoirie.
A 20 h. 5, les jurés entrent dans la
salle des délibérations. Une heure après,
ils reviennent dans la salle d’audience
avec un verdict affirmatif sur toutes les
questions et refusant les circonstances
atténuantes. C’est la condamnation, à
mort.
Le président demande à Soclay s’il a
quelque chose à dire. L’accusé déclare :
« Je soutiens fermement que je suis
innocent. »
de se passer. Son défenseur, Me Jean-
Charles Legrand, le met doucement au
courant, en lui disant qu’il y a encore
le recours en grâce.
A 21 h. 40, les jurés et la Cour, qui
s’étaient retirés à nouveau, reviennent
dans la salle d’audience. Le président
annonce à Soclay qu’il est condamné à
mort.
A ce moment Soclay, très pâle, se lève
et s’écrie :
« Comment, Monsieur le président, Je
suis condamné à mort ? Mais je suis vic
time d’une erreur judiciaire ! »
Puis, furieux, s’adressant au public, U
s'écrie :
« Sale race ! »
La salle ne murmure pas, ne répond
rien, et Soclay recommence :
Le président lui demande encore s’il
a quelque chose à dire sur l’application
de la peine. Soclay secoue la tête ; il a
l’air très abattu.
Soclay n’a pas compris ce qui vient
« Bande de misérables î »
...Et malgré tout, Paris continue sa vie pittoresque dont chaque jour qui s’éveille
renouvelle les aspects. Voici, boulevard Richard-Lenoir, la célèbre foire à la
‘ferraille à laquelle prennent part brocanteurs et ferrailleurs et où tous les bricoleurs
du monde pourraient trouver de quoi se distraire durant tout l’hiver.
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