Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-10-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 octobre 1936 03 octobre 1936
Description : 1936/10/03 (A56,N19492). 1936/10/03 (A56,N19492).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52636914n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
56e Année. — No 19.492
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Le Petit Havre
SAMEDI 3 Octobre 1936
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 288
-=mrewa*mmsmtrt
L’intermédiaire lui, continue
Alors que, dans l’effervescence
des esprits, les plus extraordinaires
projets de réformes sont envisagés,
alors que les plus bouleversantes
conceptions sociales sont exposées,
l'interméciaire, lui, ne change rien
à ses habitudes. Silencieusement,
anonymement... il continue..;
Si nous n’étions pas perpétuelle
ment destinés à mettre la charrue
avant les bœufs, nous songerions
sans doute, à sérier les questions et
à résoudre d’abord la plus simple,
pour finir par la plus complexe.
Nous devrions nous dire qu’avant de
poursuivre des transformations so
ciales qui ne sauraient être réalisées
sans une amélioration préalable de
la nature humaine, certains abus,
évidents, certaines corruptions, cer
taines causes matérielles et préci
ses de nos maux pourraient être
amendés. Mais, nous regardons si
loin, si haut, en pleins nuages, que
nous ne songeons pas à surprendre
le malin qui, à côté de nous, vide
notre porte-monnaie.
Tout le monde est d’accord sur ce
point qu’il serait essentiel, à l’épo
que où nous sommes, d’empêcher la
montée du prix de la vie. Et cette
vérité, déjà fortement acquise de
puis l’adoption des nouvelles lois
sociales, a pris un caractère encore
plus impérieux quand la grave nou
velle de la dévaluation du franc a
retenti dans notre pays. C’est, poul
ie coup, qu’il faudrait minutieuse
ment surveiller la hausse des prix
et ne la laisser se produire (comme
le fit naguère la Belgique) que dans
des limites rigoureusement étudiées.
Mais il ne semble pas que nous nous
occupions beaucoup de cette beso
gne pratique. Elle devrait cependant
être à la portée de tous les fonc
tionnaires zélés et animés d’un es
prit civique. Quoiqu’il en soit, je
demande la permission de raconter
simplement quelles observations je
viens de faire dans une ferme de
l’Ile de France, à sept kilomètres
seulement d’une sous-préfecture où
se tient hebdomadairement un im
portant marché.
Nous étions partis en auto, de
cette petite ville, mes amis et moi,
pour faire emplette de deux ou trois
paniers de pommes. Les pommes de
l’Ile de France, c’est entendu, ne se
ront guère mûres avant trois semai
nes, mais cependant, on peut tout
de même récolter, dès maintenant,
certaines espèces précoces, certains
fruits aussi que le vent fait tomber
sans les rendre inutilisables. Et, en
définitive, nous obtenons chez le
paysan des pommes pour le cin
quième du prix pratiqué au mar-
ché à sept kilomètres de là.
Mis en appétit par cette expé
rience, nous demandons si nous ne
pourrions pas emporter des légu
mes. Et alors, nous recevons pour
0 fr. 30 la botte, des poireaux qui
seraient vendus un franc au mar
ché. Pour les carottes, la proportion
est de 0 fr. 45 contre. 1 fr. 25. Les
laitues nous sont données au tiers
de ce qu’elles valent à la sous-pré-
fecture. Les haricots verts revendus
au marché moyennant 1 franc la li
vre coûtent à la ferme 0 fr. 25. Le
cultivateur avec lequel nous procé
dons à ces petites transactions nous
déclare que pour ses oignons, il n’a
pas pu obtenir plus de 35 francs les
100 kilos. Mais, les intermédiaires
les revendent couramment au taux
de 150 francs les 100 kilos au mar-
ché, à 7 kilomètres de là !
Encore faut-il bien le préciser, les
prix qui nous sont consentis à nous,
acheteurs occasionnels, sont des prix
de demi-gros, mais le paysan nous
explique qu’aux professionnels, les
acheteurs en gros, il est obligé d'ac-
corder des prix encore plus bas. Il
me montre des planches de haricots
dont la récolte est exposée, dès
maintenant, à pourrir sur place. Les
prix qu’on lui propose ne rémuné
reraient même pas la main-d’œuvre
nécessaire à la cueillette. Nous re
venons vers le clos de pommiers.
Les pommes, si abondantes cette an
née, en ce lieu-là, que deviendront-
elles ? Qui les cueillera ? Si on les
fait cueillir, ce travail coûtera cher
et ne sera peut-être pas compensé,
vu la difficulté de trouver assez de
barils pour contenir un cidre dont
la vente, somme toute, ne serait pas
assurée.
. Bref, j’en ai assez dit pour mon-
trer que le problème de la distri
bution des denrées reste comme par
le passé décevant. D’un côté, il y a
surabondance de produits qui ne
trouvent pas d’écoulement à un
prix minime. Et, d’un autre côté, à
(quelques kilomètres de là, ces mê
mes produits ne sont livrés au con
sommateur qu’à un prix triplé, qua-
druplé, quintuplé.
D’un côté, il y a des aliments qui
se perdent, faute de consomma
teurs et d’un autre côté, il y a des
consommateurs qui, faute d’argent,
ne peuvent pas suffisamment con
sommer d’aliments. D’un côté, il y a
des produits alimentaires qui ne
sont pas récoltés faute de main-
d’œuvre, et d’un autre côté, des chô
meurs inemployés vivent à la char
ge de la collectivité. Ces anomalies
sociales, signalées depuis des an
nées. restent perpétuellement dans
le même état. On en parle et per
sonne n’agit réellement contre elles.
On occupe les usines, on séquestre
des patrons, on met des préfets à la
retraite, on envoie pêcher à la li
gne des ambasadeurs, on parle de
révolution, de subversion, d’expro
priation, et en attendant, on vient
de nous infliger une dévalorisation,
ce qui va correspondre, pour nous,
à une diminution de nos ressources,
c'est-à-dire, au jugement de cer
tains, à une spoliation. Quelques-
uns veulent même chercher le sa
lut de la civilisation dans des théo
ries abstraites dont jusqu’à présent,
l’expérimentation réelle n’a jamais
pu être faite en aucun temps et en
aucun pays.
Mais, pendant ce temps, protégé
par tout ce vacarme, l’intermédiaire, ।
lui, ne dit mot et continue. La ques
tion serait de savoir, premièrement,
si tous les personnages chargés de
surveiller l’intermédiaire font scru
puleusement leur devoir. Que font |
les commissaires ? Que font les |
sous-préfets ? Comment surveillent
les surveillants ? Voilà le principal |
problème. Regardez attentivement
autour de vous et vous comprendrez
ce que je veux dire.
Certains réformateurs nous propo
sent un régime où tout désormais
serait dirigé par des fonctionnaires.
Peuvent-ils nous garantir que leurs
fonctionnaires seront tous intelli- .
gents, désintéressés, honnêtes, in-.
corruptibles et dévoués, corps et 1
âme, au bien public ? On a, hélas,
de sérieuses raisons d’en douter.
Comment se fait-il que, pendant des
années, en dépit, d’une surveillance
annoncée à grands cris, l’intermé
diaire ait pu, en réalité, « conti
nuer » ? Voilà qui donne beaucoup
à penser.
Quand je termine cet article, la
nouvelle me parvient que sur plu
sieurs points de notre territoire, les
paysans s’attroupent et intervien
nent personnellement sur les mar
chés, protestent avec force contre
les abus qui s’y commettent. Ils
s’indignent de voir revendre 1 fr. 75
des choux-fleurs, livrés par eux. à
cinq sous. Cette agitation, disent-ils,
n'est qu’un commencement.
Ludovic NAUDEAU.
- ' — —o-€- - ' ■■ 1 —
LA DEFENSE NATIONALE
Le Comité permanent de la défense
nationale a tenu hier une réunion, sous
la présidence de M. Daladier.
Au cours de cette réunion, il a exa
miné et mis au point le projet de loi
d'organisation générale de la nation
pour le temps de guerre, dont le minis
tre de la défense nationale et de la
guerre a l’intention de demander le vote
au Parlement dès sa rentrée.
Le Comité a approuvé le programme
d’enseignement général qui sera donné
par le Collège des Hautes Etudes de la
défense nationale dont l'ouverture aura
lieu le 15 décembre, dans les locaux de
l’Ecole supérieure de l’aéronautique.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région •> 30 C mM le Numéro
LE NOUVEAU FRANC
LA BOURSE
a fait sa réouverture
dans une atmosphère de fièvre
—
Les rentes ont mont:©
d’environ 10 points
La livre à 105.76, le dollar à 21.45
Uns vus des groupes de la coulisse dont
Paris, 2 octobre.
Séance mémorable aujourd’hui à la
Bourse, où une atmosphère d’agitation
et de fièvre n’a cessé de régner. Au
cours de la période pendant laquelle le
marché est demeuré ferme, les ordres
d’achat se sont accumulés ; en revanche,
les vendeurs éventuels, dans l’attente des
effets que produirait sur les cours la dé
valuation, restent sur la réserve. De la
sorte, un déséquilibre sans précédent a
été constaté à l’ouverture de cette séan
ce entre les offres et les demandes.
Comme, d’autre part, les autorités
étaient résolues à empêcher que la haus
se ne dépassât certaines limites, cette si
tuation a eu pour résultat que la pres
que totalité des valeurs françaises à re-
vend variable ne purent être cotées.
Sur les rentes françaises, des cotations
eurent lieu, qui font ressortir des avan
ces massives comprises entre 9 et 10
points, comparativement à la clôture de
vendredi dernier ; mais pour la plupart
d’entre elles, les demandes n'ont pu être
satisfaites qu’à concurrence de 10 % de
leur volume total. Seul le 4 % 1925 à
change garanti — qui n’avait pu être
coté à la dernière séance — s’est établi
librement à 95 fr. 25 contre 79 fr. 15 le
jeudi de la semaine précédente.
Les valeurs internationales, grâce à
l’arbitrage, ont, dans la majorité des cas,
pu être négociées librement. Pour ce qui
les concerne, les pourcentages de hausse
que les derniers cours font apparaître
par rapport aux précédents varient en
général entre 15 et 30 %, ce qui repré
sente des proportions inférieures à celle
de la hausse des changes anglo-saxons ;
le marché a connu une grande animation
il convient toutefois de tenir compte que
les niveaux enregistrés à la fin de la
séance de vendredi dernier dépassaient
plus ou moins les parités résultant des
cours pratiqués sur les marchés étran
gers.
Le fait de l’absence de toute cotation
pour la plupart des valeurs françaises a
gêné la réponse des primes, qui a eu
lieu aujourd’hui. Il n’a pas été fixé de
cours de réponse. Dans ces conditions,
tous les engagements conditionnels ve
nus à échéance se sont trouvés confir
més ; les achats à primes se sont ainsi
vus pratiquement transformés en achats
« ferme », mais seules les opérations
portant sur des valeurs internationales
et dans une certaine mesure celles ayant
pour objet des rentes ont pu être dé
nouées.
Dire que cet état de choses a causé à
la Bourse une grande satisfaction serait
mentir. Le marché n'a pas davantage
été satisfait, cela va sans dire, de la
taxe de 50 % sur les bénéfices spécula
tifs résultant d’opérations à terme enga
gées entre le 21 et le 26 septembre. Ou
tre que la Bourse considère cette taxe
rétroactive comme inique, elle prévoit
que l’application en soulèvera des diffi
cultés considérables d'ordre technique et
juridique, par exemple pour les opéra
tions à primes.
(Lire la suite en 2e page.)
A SAINT-CLOUD
EEEs==sHE=s======ununas
HARRY
ANNONCES
— = Au Havre =====
112. Bout. de Strasbourg
A Paris . Agence Havas
62, Rue de Riche lieu
M- Albert Lebrun
a inauguré le XXX' Salon de ‘Automobile
Le président de la République s’est vivement intéressé aux progrès réalisés
dans la technique de l’industrie automobile.
Suivant une tradition qui n’a connu
que de rares exceptions, le président de
la République est venu inaugurer offi
ciellement, dès le lendemain de son ou
verture, l’importante manifestation auto
mobile qu’est le Salon.
A dix heures très précises, la voiture
aux cocardes tricolores grimpe la rampe
qui conduit au Grand-Palais entre une
double haie de curieux.
La Marseillaise retentit. Le président,
du Comité d’organisation, M. le baron
Petiet, accueille M. Albert Lebrun et le
cortège officiel se forme immédiatement.
On y note MM. Albert Bedouce, minis
tre des travaux publics ; Paul Ramadier,
sous-secrétaire d’Etat au même minis
tère ; François de Tessan, sous-secré
taire d’Etat à la présidence du Conseil ;
Léo Lagrange, sous-secrétaire d’Etat
des sports et des loisirs ; Magre, secré
taire général de la présidence de la Ré
publique ; le général Lanoix, comman
dant la place de Paris ; le capitaine de
frégate Kranz, de la maison militaire du
président de la République ; le vicomte
de Rohan, président de l'Automobile-
.Club de France ; de Chappedelaine, dé
puté des Côtes-du-Nord, etc. Les gran ¬
des figures de l’industrie automobile
française sont présentes.
Sont aussi là : MM. Dottin, secrétaire
général du Comité du Salon ; Granet,
architecte du Salon, qui a su masquer si
heureusement cette année la verrière
du Grand Palais.
La visite commence aussitôt, suivant
le programme traditionnel.
Malgré ses nombreuses stations chez
les constructeurs, il n’est pas 11 heures
quand le président de la République
gravit l’escalier qui mène aux galeries
où sont exposés, comme chaque année,
les multiples accessoires de l’industrie
automobile.
C’est ensuite le coup d’œil traditionnel
sur le Salon : M. Granet, qui est, comme
on le sait, l’auteur des décorations et qui
trouve chaque année des motifs nou
veaux et harmonieux, est chaudement
félicité par le président de la Répu
blique.
Il est 11 h. 45 quand, salué respectueu
sement par une imposante assistance, M.
Albert Lebrun regagne la voiture prési
dentielle, non sans avoir une dernière
fois félicité organisateurs et construc
teurs du magnifique effort dont témoi
gne, malgré les temps dificiles l’ensem
ble du XXXe Salon.
BAUR
et son fils
blessés
dans un accident
d’auto
La voiture du célèbre artiste
fut projetée contre un arbre
à la suite d une manœuvre
pour éviter une collision
Versailles, 2 octobre.
L’artiste de cinéma Harry Baur, ha
bitant Paris, 15, rue Renouard, a été
victime, vers 17 heures, sur le territoire
de Saint-Cloud, d’un accident d’automo
bile qui s’est produit dans les circons
tances suivantes :
M. Harry Baur avait pris place dans
sa voiture automobile que conduisait
son chauffeur John Webster, demeurant
à Paris, 13 bis, rue d’Auteuil. A côté de
l’artiste se trouvait son fils Cecil, âgé
de 16 ans, et Mlle Gitman, âgée de 15
ans, dont les parents habitent Paris, 115,
avenue Henri-Martin.
L’automobile se dirigeait vers Paris,
lorsque, dans la descente de la côte de
Saint-Cloud, avant d’aborder le fameux
Pont-Noir, une autre automobile, sui
vant la même direction, doubla la voi
ture de M. Harry Baur et fit aussitôt
une « queue de poisson ». C’est alors
que le chauffeur Webster, voulant évi
ter la collision, presque inévitable, bra
qua sur sa gauche et, dans cette ma
nœuvre, projeta son véhicule contre un
arbre.
Les quatre occupants de l’auto furent
blessés et transportés à l’hôpital de
Saint-Cloud.
L’état des blessés
M. Harry Baur porte de fortes contu
sions aux omoplates et est en outre
blessé à la tête, mais son état ne paraît
pas grave. Son fils Cecil a deux côtes
fracturées.
Quant au chauffeur Webster et à Mlle
Gitman, ils n’ont que des contusions qui
paraissent sans gravité.
Tous quatre, après avoir reçu des
soins à l’hôpital de Saint-Cloud, ont été
transportés à leur domicile à Paris.
L’explosion au charbonnage
de la Bouverie
11 Ouvriers
sont restés
au fond
de la mine
en feu
Quatre corps carbonisés
ont été retirés
Mons, 2 octobre.
C'est une véritable catastrophe qui
s’est produite cette nuit à la Bouverie
à la suite d'un coup de grisou.
Ce matin, à 9 heures, on avait remonté
quatre cadavres de la mine sinistrée.
On compte 35 blessés, dont un a suc
combé pendant la nuit à la clinique de
Varquignies. Le nombre des morts, jus-
qu’à présent, est donc de cinq.
Mais il y a encore onze ouvriers au
ond de la mine.
Les ingénieurs et les sauveteurs re
doublent d’efforts pour les dégager, mais
on a peu d'espoir de les retrouver vi
vants.
Les cadavres remontés sont quasi car
bonisés.
Vains efforts des sauveteurs
La dernière tentative des ingénieurs
et des sauveteurs pour essayer d'attein
dre les mineurs encore ensevelis au fond
de la mine a eu lieu à 15 heures, mais
elle a été vaine. La tâche des sauveteurs
est rendue particulièrement difficile à la
suite des émanations d’acide carbonique
qui emplissent les galeries.
On craint de plus en plus que les mi
neurs ensevelis ne soient morts à
l’heure actuelle.
Le roi Léopold sur les lieux
A 15 h. 15, le roi, accompagné du mi
nistre du travail, est arrivé au charbon
nage sinistré.. Les députés et les séna
teurs de tous les partis, ainsi que les
bourgmestres de la plupart des commu
nes boraines, attendaient le souverain.
Le roi s’est entretenu avec les ingé
nieurs et les sauveteurs, et particulière
ment avec l’un d’eux, M. Marcel Godard,
auquel il a demandé s’il croyait que les
ouvriers manquants pourraient encore
être ramenés vivants à la surface.
M. Godard a répondu au roi qu’il était
d’avis que si 1er malheureux n’avaient
pas trouvé une chambre de refuge, ils
pouvaient être morts à présent.
CONTRE LE CHOMAGE
A CmTMEEMZEE
AUTOUR DE M. LEON BLUM
un déjeuner a réuni
les délégués anglais et français
><
La discussion générale sera close aujourd’hui
à l’Assemblée de la S. D. N.
Genève, 2 octobre.
L’assemblée n'a pas terminé, ce ma
tin, sa discussion générale ; quelques
orateurs sont encore inscrits pour same
di matin, notamment un représentant de
la délégation espagnole qui compte ré
pondra au discours prononcé par M.
Monteiro.
M. Blum, arrivé ce matin à Genève, a
présidé la réunion habituelle de la dé
légation française ; il est venu vers
11 heures pour assister à la séance de
l'assemblée. Avant de prendre place au
banc de la délégation française, il a eu
une longue conversation avec MM. Lit-
vinoff et Potemkine, délégués de l’U.R.
S.S., puis avec M. Osuky, ministre de
Tchécoslovaquie à Paris.
M. Léon Blum, entouré des membres
de la délégation française, a reçu à dé
jeuner les délégués britanniques : MM.
Eden, lord Cranborne, Mac Donald,
Morrison, ainsi que M. Mackensie King,
premier délégué du Canada ; M. Axell,
ministre des affaires étrangères de Fin
lande ; M. Carton de Wiart (Belgique)
et M. Avenol, secrétaire général de la
Société des Nations.
Ce déjeuner a été suivi d’un entretien
d’ordre général entre délégués français
et britanniques.
Le président du Conseil français est
venu à Genève notamment pour se ren
contrer avec M. Eden et pour entrer en
contact personnel avec plusieurs autres
chefs de délégations. Il repartira samedi
soir.
M. Spinasse, ministre de l’économie
nationale, est arrivé à Genève au début
de l’après-midi.
A l'Assemblée ■ de la S. D. N.
Après les délégués du Chili, de la Tur
quie, du Venezuela et du Mexique, le
président donne lecture d’un projet de
résolution qui lui est soumis par les dé
légations du Danemark, de Suède, de
Norvège et des Pays-Bas, proposant de
renvoyer à l’examen de la troisième
Commission la partie du rapport du se
crétaire général sur l’œuvre de la So
ciété des Nations, traitant de la question
des armements, ainsi que les déclara
tions faites à ce sujet, au cours de la
discussion générale, devant l'Assemblée.
Il en est ainsi décidé et la séance est
levée à 12 h. 20.
L’Assemblée se réunira demain sa-
medi, à 10 h. 30, pour la dernière séance
consacrée à la discussion générale.
(Lire la suite en 2e page^
AVANT E'ATTAOUE DE MADRID
La Junte de Burgos
a solennellement transmis
ses pouvoirs
au général Franco
Les crédits
pour
grands travaux
Paris, 2 octobre.
Le ministère de la santé publique
communique :
En application de la loi sur les grands
travaux, un crédit d’engagement de
500 millions a été mis à la disposition du
ministre de la santé publique avant
même le vote de la loi. M. Henri Sellier,
ministre de la santé publique, et ses
collègues, MM. Dezarnaulds et Lagran
ge, sous-secrétaires d’Etat à l’éducation
physique et aux sports et loisirs, avaient
procédé à la discrimination de projets
susceptibles d’être immédiatement exé
cutés.
Un décret, paru le 25 septembre, a ré
parti 300 millions entre les différentes
branches d’activité du ministère de la
santé publique et des sous-secrétariats
d Etat, 100 millions étant réservés à la
caisse d’avances aux communes, départe
ments et établissements publics, pour
couvrir les crédits ouverts sur les habi
tations à bon marché.
La Commission prévue par un décret
se réunira demain 3 octobre.
Dès lundi, les collectivités et organis
mes intéressés seront avisés et les cré
dits mis immédiatement à leur disposi
tion.
Ce sera la première manifestation ef
fective des réalisations envisagées par
le gouvernement pour atténuer la crise
de chômage par l’exécution des grands
travaux.
Après la cérémonie d’investiture, le général Franco (I), entouré des généraux
Mola (2), Cabanellas (3), du colonel Montanera (4) et des chefs de l'état-major.
passe en revus la garde d’honneur de
La situation demeure pratiquement
inchangée en Espagne où les adversai
res semblent procéder actuellement à
l’organisation de leurs positions respec
tives en vue de l’attaque de Madrid et
de la défense corrolaire de la capitale.
Les uns et les autres conservent ce
pendant une assez grande activité qui
se manifeste surtout par des bombarde
ments aériens, notamment à Malaga par
l’aviation insurgée, à Oviedo et à Huesca
par les pilotes rouges.
Nous revenons ce soir
à l’heure d’hiver
VOUS OUBLIEZ MA CHÈRE
qu'A MINUIT NOTRE
DERNIERE HECEF
n'est PAS AR
4 MINUIT, IL FAUDRA RETARDER D’UNE HEURE
MONTRES ET PENDULES
Burgos, devant le Palais de la Junte.
Par ailleurs, tandis que les nationaux
annoncent que leur progression de To
lède sur Madrid se continue sans relâ
che, les gouvernementaux, qui recon
naissent que leurs ennemis font des ef
forts violents pour fermer le cercle au
tour de Madrid, ce qui est, par cela
même, admettre que cet encerclement
est déjà bien avancé, affirment que les
milices ouvrières ont réalisé, elles aussi,
de légers succès près de la capitale.
Sur les autres fronts, les diversions
marxistes se multiplient.
Au Nord, si l’on en croit les commu
niqués de Madrid, les troupes gouver
nementales auraient mené des actions
heureuses en Aragon et en Biscaye, et
pénétré dans les faubourgs d'Oviedo;
Du côté nationaliste, par contre, on
répond qu'aucun changement important
ne s'est produit dans l’ensemble de ces
secteurs ; qu'en Aragon les troupes blan
ches se fortifient sur les positions con
quises ; que dans les Asturies (Oviedo)
une attaque rouge a été repoussée et
qu’au Nord de Madrid un village a été
occupé par les forces de Burgos qui
détiennent maintenant des points straté
giques importants, point de départ pour
des attaques futures.
Enfin, au Sud, on estime maintenant,
à Gibraltar, qu’à la suite de la victoire
remportée mardi dernier par YAlmi-
rante-Cervera et le Canarias, il est pos
sible d'affirmer que les nationalistes
sont désormais maîtres du détroit.
En attendant l'évolution des événe
ments, le gouvernement de Burgos s'or
ganise pour le moment, proche il l'es
père, où il affirmera son autorité à Ma
drid même.
La cérémonie au cours de laquelle le
général Cabanellas, président de la
Junte nationale de Burgos, a transmis
ses pouvoirs au nouveau chef du gou
vernement de l’Etat espagnol, le géné
ral Francisco Franco, a revêtu un ca
ractère d’émouvante solennité.
L’enthousiasme du peuple espagnol
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L’intermédiaire lui, continue
Alors que, dans l’effervescence
des esprits, les plus extraordinaires
projets de réformes sont envisagés,
alors que les plus bouleversantes
conceptions sociales sont exposées,
l'interméciaire, lui, ne change rien
à ses habitudes. Silencieusement,
anonymement... il continue..;
Si nous n’étions pas perpétuelle
ment destinés à mettre la charrue
avant les bœufs, nous songerions
sans doute, à sérier les questions et
à résoudre d’abord la plus simple,
pour finir par la plus complexe.
Nous devrions nous dire qu’avant de
poursuivre des transformations so
ciales qui ne sauraient être réalisées
sans une amélioration préalable de
la nature humaine, certains abus,
évidents, certaines corruptions, cer
taines causes matérielles et préci
ses de nos maux pourraient être
amendés. Mais, nous regardons si
loin, si haut, en pleins nuages, que
nous ne songeons pas à surprendre
le malin qui, à côté de nous, vide
notre porte-monnaie.
Tout le monde est d’accord sur ce
point qu’il serait essentiel, à l’épo
que où nous sommes, d’empêcher la
montée du prix de la vie. Et cette
vérité, déjà fortement acquise de
puis l’adoption des nouvelles lois
sociales, a pris un caractère encore
plus impérieux quand la grave nou
velle de la dévaluation du franc a
retenti dans notre pays. C’est, poul
ie coup, qu’il faudrait minutieuse
ment surveiller la hausse des prix
et ne la laisser se produire (comme
le fit naguère la Belgique) que dans
des limites rigoureusement étudiées.
Mais il ne semble pas que nous nous
occupions beaucoup de cette beso
gne pratique. Elle devrait cependant
être à la portée de tous les fonc
tionnaires zélés et animés d’un es
prit civique. Quoiqu’il en soit, je
demande la permission de raconter
simplement quelles observations je
viens de faire dans une ferme de
l’Ile de France, à sept kilomètres
seulement d’une sous-préfecture où
se tient hebdomadairement un im
portant marché.
Nous étions partis en auto, de
cette petite ville, mes amis et moi,
pour faire emplette de deux ou trois
paniers de pommes. Les pommes de
l’Ile de France, c’est entendu, ne se
ront guère mûres avant trois semai
nes, mais cependant, on peut tout
de même récolter, dès maintenant,
certaines espèces précoces, certains
fruits aussi que le vent fait tomber
sans les rendre inutilisables. Et, en
définitive, nous obtenons chez le
paysan des pommes pour le cin
quième du prix pratiqué au mar-
ché à sept kilomètres de là.
Mis en appétit par cette expé
rience, nous demandons si nous ne
pourrions pas emporter des légu
mes. Et alors, nous recevons pour
0 fr. 30 la botte, des poireaux qui
seraient vendus un franc au mar
ché. Pour les carottes, la proportion
est de 0 fr. 45 contre. 1 fr. 25. Les
laitues nous sont données au tiers
de ce qu’elles valent à la sous-pré-
fecture. Les haricots verts revendus
au marché moyennant 1 franc la li
vre coûtent à la ferme 0 fr. 25. Le
cultivateur avec lequel nous procé
dons à ces petites transactions nous
déclare que pour ses oignons, il n’a
pas pu obtenir plus de 35 francs les
100 kilos. Mais, les intermédiaires
les revendent couramment au taux
de 150 francs les 100 kilos au mar-
ché, à 7 kilomètres de là !
Encore faut-il bien le préciser, les
prix qui nous sont consentis à nous,
acheteurs occasionnels, sont des prix
de demi-gros, mais le paysan nous
explique qu’aux professionnels, les
acheteurs en gros, il est obligé d'ac-
corder des prix encore plus bas. Il
me montre des planches de haricots
dont la récolte est exposée, dès
maintenant, à pourrir sur place. Les
prix qu’on lui propose ne rémuné
reraient même pas la main-d’œuvre
nécessaire à la cueillette. Nous re
venons vers le clos de pommiers.
Les pommes, si abondantes cette an
née, en ce lieu-là, que deviendront-
elles ? Qui les cueillera ? Si on les
fait cueillir, ce travail coûtera cher
et ne sera peut-être pas compensé,
vu la difficulté de trouver assez de
barils pour contenir un cidre dont
la vente, somme toute, ne serait pas
assurée.
. Bref, j’en ai assez dit pour mon-
trer que le problème de la distri
bution des denrées reste comme par
le passé décevant. D’un côté, il y a
surabondance de produits qui ne
trouvent pas d’écoulement à un
prix minime. Et, d’un autre côté, à
(quelques kilomètres de là, ces mê
mes produits ne sont livrés au con
sommateur qu’à un prix triplé, qua-
druplé, quintuplé.
D’un côté, il y a des aliments qui
se perdent, faute de consomma
teurs et d’un autre côté, il y a des
consommateurs qui, faute d’argent,
ne peuvent pas suffisamment con
sommer d’aliments. D’un côté, il y a
des produits alimentaires qui ne
sont pas récoltés faute de main-
d’œuvre, et d’un autre côté, des chô
meurs inemployés vivent à la char
ge de la collectivité. Ces anomalies
sociales, signalées depuis des an
nées. restent perpétuellement dans
le même état. On en parle et per
sonne n’agit réellement contre elles.
On occupe les usines, on séquestre
des patrons, on met des préfets à la
retraite, on envoie pêcher à la li
gne des ambasadeurs, on parle de
révolution, de subversion, d’expro
priation, et en attendant, on vient
de nous infliger une dévalorisation,
ce qui va correspondre, pour nous,
à une diminution de nos ressources,
c'est-à-dire, au jugement de cer
tains, à une spoliation. Quelques-
uns veulent même chercher le sa
lut de la civilisation dans des théo
ries abstraites dont jusqu’à présent,
l’expérimentation réelle n’a jamais
pu être faite en aucun temps et en
aucun pays.
Mais, pendant ce temps, protégé
par tout ce vacarme, l’intermédiaire, ।
lui, ne dit mot et continue. La ques
tion serait de savoir, premièrement,
si tous les personnages chargés de
surveiller l’intermédiaire font scru
puleusement leur devoir. Que font |
les commissaires ? Que font les |
sous-préfets ? Comment surveillent
les surveillants ? Voilà le principal |
problème. Regardez attentivement
autour de vous et vous comprendrez
ce que je veux dire.
Certains réformateurs nous propo
sent un régime où tout désormais
serait dirigé par des fonctionnaires.
Peuvent-ils nous garantir que leurs
fonctionnaires seront tous intelli- .
gents, désintéressés, honnêtes, in-.
corruptibles et dévoués, corps et 1
âme, au bien public ? On a, hélas,
de sérieuses raisons d’en douter.
Comment se fait-il que, pendant des
années, en dépit, d’une surveillance
annoncée à grands cris, l’intermé
diaire ait pu, en réalité, « conti
nuer » ? Voilà qui donne beaucoup
à penser.
Quand je termine cet article, la
nouvelle me parvient que sur plu
sieurs points de notre territoire, les
paysans s’attroupent et intervien
nent personnellement sur les mar
chés, protestent avec force contre
les abus qui s’y commettent. Ils
s’indignent de voir revendre 1 fr. 75
des choux-fleurs, livrés par eux. à
cinq sous. Cette agitation, disent-ils,
n'est qu’un commencement.
Ludovic NAUDEAU.
- ' — —o-€- - ' ■■ 1 —
LA DEFENSE NATIONALE
Le Comité permanent de la défense
nationale a tenu hier une réunion, sous
la présidence de M. Daladier.
Au cours de cette réunion, il a exa
miné et mis au point le projet de loi
d'organisation générale de la nation
pour le temps de guerre, dont le minis
tre de la défense nationale et de la
guerre a l’intention de demander le vote
au Parlement dès sa rentrée.
Le Comité a approuvé le programme
d’enseignement général qui sera donné
par le Collège des Hautes Etudes de la
défense nationale dont l'ouverture aura
lieu le 15 décembre, dans les locaux de
l’Ecole supérieure de l’aéronautique.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région •> 30 C mM le Numéro
LE NOUVEAU FRANC
LA BOURSE
a fait sa réouverture
dans une atmosphère de fièvre
—
Les rentes ont mont:©
d’environ 10 points
La livre à 105.76, le dollar à 21.45
Uns vus des groupes de la coulisse dont
Paris, 2 octobre.
Séance mémorable aujourd’hui à la
Bourse, où une atmosphère d’agitation
et de fièvre n’a cessé de régner. Au
cours de la période pendant laquelle le
marché est demeuré ferme, les ordres
d’achat se sont accumulés ; en revanche,
les vendeurs éventuels, dans l’attente des
effets que produirait sur les cours la dé
valuation, restent sur la réserve. De la
sorte, un déséquilibre sans précédent a
été constaté à l’ouverture de cette séan
ce entre les offres et les demandes.
Comme, d’autre part, les autorités
étaient résolues à empêcher que la haus
se ne dépassât certaines limites, cette si
tuation a eu pour résultat que la pres
que totalité des valeurs françaises à re-
vend variable ne purent être cotées.
Sur les rentes françaises, des cotations
eurent lieu, qui font ressortir des avan
ces massives comprises entre 9 et 10
points, comparativement à la clôture de
vendredi dernier ; mais pour la plupart
d’entre elles, les demandes n'ont pu être
satisfaites qu’à concurrence de 10 % de
leur volume total. Seul le 4 % 1925 à
change garanti — qui n’avait pu être
coté à la dernière séance — s’est établi
librement à 95 fr. 25 contre 79 fr. 15 le
jeudi de la semaine précédente.
Les valeurs internationales, grâce à
l’arbitrage, ont, dans la majorité des cas,
pu être négociées librement. Pour ce qui
les concerne, les pourcentages de hausse
que les derniers cours font apparaître
par rapport aux précédents varient en
général entre 15 et 30 %, ce qui repré
sente des proportions inférieures à celle
de la hausse des changes anglo-saxons ;
le marché a connu une grande animation
il convient toutefois de tenir compte que
les niveaux enregistrés à la fin de la
séance de vendredi dernier dépassaient
plus ou moins les parités résultant des
cours pratiqués sur les marchés étran
gers.
Le fait de l’absence de toute cotation
pour la plupart des valeurs françaises a
gêné la réponse des primes, qui a eu
lieu aujourd’hui. Il n’a pas été fixé de
cours de réponse. Dans ces conditions,
tous les engagements conditionnels ve
nus à échéance se sont trouvés confir
més ; les achats à primes se sont ainsi
vus pratiquement transformés en achats
« ferme », mais seules les opérations
portant sur des valeurs internationales
et dans une certaine mesure celles ayant
pour objet des rentes ont pu être dé
nouées.
Dire que cet état de choses a causé à
la Bourse une grande satisfaction serait
mentir. Le marché n'a pas davantage
été satisfait, cela va sans dire, de la
taxe de 50 % sur les bénéfices spécula
tifs résultant d’opérations à terme enga
gées entre le 21 et le 26 septembre. Ou
tre que la Bourse considère cette taxe
rétroactive comme inique, elle prévoit
que l’application en soulèvera des diffi
cultés considérables d'ordre technique et
juridique, par exemple pour les opéra
tions à primes.
(Lire la suite en 2e page.)
A SAINT-CLOUD
EEEs==sHE=s======ununas
HARRY
ANNONCES
— = Au Havre =====
112. Bout. de Strasbourg
A Paris . Agence Havas
62, Rue de Riche lieu
M- Albert Lebrun
a inauguré le XXX' Salon de ‘Automobile
Le président de la République s’est vivement intéressé aux progrès réalisés
dans la technique de l’industrie automobile.
Suivant une tradition qui n’a connu
que de rares exceptions, le président de
la République est venu inaugurer offi
ciellement, dès le lendemain de son ou
verture, l’importante manifestation auto
mobile qu’est le Salon.
A dix heures très précises, la voiture
aux cocardes tricolores grimpe la rampe
qui conduit au Grand-Palais entre une
double haie de curieux.
La Marseillaise retentit. Le président,
du Comité d’organisation, M. le baron
Petiet, accueille M. Albert Lebrun et le
cortège officiel se forme immédiatement.
On y note MM. Albert Bedouce, minis
tre des travaux publics ; Paul Ramadier,
sous-secrétaire d’Etat au même minis
tère ; François de Tessan, sous-secré
taire d’Etat à la présidence du Conseil ;
Léo Lagrange, sous-secrétaire d’Etat
des sports et des loisirs ; Magre, secré
taire général de la présidence de la Ré
publique ; le général Lanoix, comman
dant la place de Paris ; le capitaine de
frégate Kranz, de la maison militaire du
président de la République ; le vicomte
de Rohan, président de l'Automobile-
.Club de France ; de Chappedelaine, dé
puté des Côtes-du-Nord, etc. Les gran ¬
des figures de l’industrie automobile
française sont présentes.
Sont aussi là : MM. Dottin, secrétaire
général du Comité du Salon ; Granet,
architecte du Salon, qui a su masquer si
heureusement cette année la verrière
du Grand Palais.
La visite commence aussitôt, suivant
le programme traditionnel.
Malgré ses nombreuses stations chez
les constructeurs, il n’est pas 11 heures
quand le président de la République
gravit l’escalier qui mène aux galeries
où sont exposés, comme chaque année,
les multiples accessoires de l’industrie
automobile.
C’est ensuite le coup d’œil traditionnel
sur le Salon : M. Granet, qui est, comme
on le sait, l’auteur des décorations et qui
trouve chaque année des motifs nou
veaux et harmonieux, est chaudement
félicité par le président de la Répu
blique.
Il est 11 h. 45 quand, salué respectueu
sement par une imposante assistance, M.
Albert Lebrun regagne la voiture prési
dentielle, non sans avoir une dernière
fois félicité organisateurs et construc
teurs du magnifique effort dont témoi
gne, malgré les temps dificiles l’ensem
ble du XXXe Salon.
BAUR
et son fils
blessés
dans un accident
d’auto
La voiture du célèbre artiste
fut projetée contre un arbre
à la suite d une manœuvre
pour éviter une collision
Versailles, 2 octobre.
L’artiste de cinéma Harry Baur, ha
bitant Paris, 15, rue Renouard, a été
victime, vers 17 heures, sur le territoire
de Saint-Cloud, d’un accident d’automo
bile qui s’est produit dans les circons
tances suivantes :
M. Harry Baur avait pris place dans
sa voiture automobile que conduisait
son chauffeur John Webster, demeurant
à Paris, 13 bis, rue d’Auteuil. A côté de
l’artiste se trouvait son fils Cecil, âgé
de 16 ans, et Mlle Gitman, âgée de 15
ans, dont les parents habitent Paris, 115,
avenue Henri-Martin.
L’automobile se dirigeait vers Paris,
lorsque, dans la descente de la côte de
Saint-Cloud, avant d’aborder le fameux
Pont-Noir, une autre automobile, sui
vant la même direction, doubla la voi
ture de M. Harry Baur et fit aussitôt
une « queue de poisson ». C’est alors
que le chauffeur Webster, voulant évi
ter la collision, presque inévitable, bra
qua sur sa gauche et, dans cette ma
nœuvre, projeta son véhicule contre un
arbre.
Les quatre occupants de l’auto furent
blessés et transportés à l’hôpital de
Saint-Cloud.
L’état des blessés
M. Harry Baur porte de fortes contu
sions aux omoplates et est en outre
blessé à la tête, mais son état ne paraît
pas grave. Son fils Cecil a deux côtes
fracturées.
Quant au chauffeur Webster et à Mlle
Gitman, ils n’ont que des contusions qui
paraissent sans gravité.
Tous quatre, après avoir reçu des
soins à l’hôpital de Saint-Cloud, ont été
transportés à leur domicile à Paris.
L’explosion au charbonnage
de la Bouverie
11 Ouvriers
sont restés
au fond
de la mine
en feu
Quatre corps carbonisés
ont été retirés
Mons, 2 octobre.
C'est une véritable catastrophe qui
s’est produite cette nuit à la Bouverie
à la suite d'un coup de grisou.
Ce matin, à 9 heures, on avait remonté
quatre cadavres de la mine sinistrée.
On compte 35 blessés, dont un a suc
combé pendant la nuit à la clinique de
Varquignies. Le nombre des morts, jus-
qu’à présent, est donc de cinq.
Mais il y a encore onze ouvriers au
ond de la mine.
Les ingénieurs et les sauveteurs re
doublent d’efforts pour les dégager, mais
on a peu d'espoir de les retrouver vi
vants.
Les cadavres remontés sont quasi car
bonisés.
Vains efforts des sauveteurs
La dernière tentative des ingénieurs
et des sauveteurs pour essayer d'attein
dre les mineurs encore ensevelis au fond
de la mine a eu lieu à 15 heures, mais
elle a été vaine. La tâche des sauveteurs
est rendue particulièrement difficile à la
suite des émanations d’acide carbonique
qui emplissent les galeries.
On craint de plus en plus que les mi
neurs ensevelis ne soient morts à
l’heure actuelle.
Le roi Léopold sur les lieux
A 15 h. 15, le roi, accompagné du mi
nistre du travail, est arrivé au charbon
nage sinistré.. Les députés et les séna
teurs de tous les partis, ainsi que les
bourgmestres de la plupart des commu
nes boraines, attendaient le souverain.
Le roi s’est entretenu avec les ingé
nieurs et les sauveteurs, et particulière
ment avec l’un d’eux, M. Marcel Godard,
auquel il a demandé s’il croyait que les
ouvriers manquants pourraient encore
être ramenés vivants à la surface.
M. Godard a répondu au roi qu’il était
d’avis que si 1er malheureux n’avaient
pas trouvé une chambre de refuge, ils
pouvaient être morts à présent.
CONTRE LE CHOMAGE
A CmTMEEMZEE
AUTOUR DE M. LEON BLUM
un déjeuner a réuni
les délégués anglais et français
><
La discussion générale sera close aujourd’hui
à l’Assemblée de la S. D. N.
Genève, 2 octobre.
L’assemblée n'a pas terminé, ce ma
tin, sa discussion générale ; quelques
orateurs sont encore inscrits pour same
di matin, notamment un représentant de
la délégation espagnole qui compte ré
pondra au discours prononcé par M.
Monteiro.
M. Blum, arrivé ce matin à Genève, a
présidé la réunion habituelle de la dé
légation française ; il est venu vers
11 heures pour assister à la séance de
l'assemblée. Avant de prendre place au
banc de la délégation française, il a eu
une longue conversation avec MM. Lit-
vinoff et Potemkine, délégués de l’U.R.
S.S., puis avec M. Osuky, ministre de
Tchécoslovaquie à Paris.
M. Léon Blum, entouré des membres
de la délégation française, a reçu à dé
jeuner les délégués britanniques : MM.
Eden, lord Cranborne, Mac Donald,
Morrison, ainsi que M. Mackensie King,
premier délégué du Canada ; M. Axell,
ministre des affaires étrangères de Fin
lande ; M. Carton de Wiart (Belgique)
et M. Avenol, secrétaire général de la
Société des Nations.
Ce déjeuner a été suivi d’un entretien
d’ordre général entre délégués français
et britanniques.
Le président du Conseil français est
venu à Genève notamment pour se ren
contrer avec M. Eden et pour entrer en
contact personnel avec plusieurs autres
chefs de délégations. Il repartira samedi
soir.
M. Spinasse, ministre de l’économie
nationale, est arrivé à Genève au début
de l’après-midi.
A l'Assemblée ■ de la S. D. N.
Après les délégués du Chili, de la Tur
quie, du Venezuela et du Mexique, le
président donne lecture d’un projet de
résolution qui lui est soumis par les dé
légations du Danemark, de Suède, de
Norvège et des Pays-Bas, proposant de
renvoyer à l’examen de la troisième
Commission la partie du rapport du se
crétaire général sur l’œuvre de la So
ciété des Nations, traitant de la question
des armements, ainsi que les déclara
tions faites à ce sujet, au cours de la
discussion générale, devant l'Assemblée.
Il en est ainsi décidé et la séance est
levée à 12 h. 20.
L’Assemblée se réunira demain sa-
medi, à 10 h. 30, pour la dernière séance
consacrée à la discussion générale.
(Lire la suite en 2e page^
AVANT E'ATTAOUE DE MADRID
La Junte de Burgos
a solennellement transmis
ses pouvoirs
au général Franco
Les crédits
pour
grands travaux
Paris, 2 octobre.
Le ministère de la santé publique
communique :
En application de la loi sur les grands
travaux, un crédit d’engagement de
500 millions a été mis à la disposition du
ministre de la santé publique avant
même le vote de la loi. M. Henri Sellier,
ministre de la santé publique, et ses
collègues, MM. Dezarnaulds et Lagran
ge, sous-secrétaires d’Etat à l’éducation
physique et aux sports et loisirs, avaient
procédé à la discrimination de projets
susceptibles d’être immédiatement exé
cutés.
Un décret, paru le 25 septembre, a ré
parti 300 millions entre les différentes
branches d’activité du ministère de la
santé publique et des sous-secrétariats
d Etat, 100 millions étant réservés à la
caisse d’avances aux communes, départe
ments et établissements publics, pour
couvrir les crédits ouverts sur les habi
tations à bon marché.
La Commission prévue par un décret
se réunira demain 3 octobre.
Dès lundi, les collectivités et organis
mes intéressés seront avisés et les cré
dits mis immédiatement à leur disposi
tion.
Ce sera la première manifestation ef
fective des réalisations envisagées par
le gouvernement pour atténuer la crise
de chômage par l’exécution des grands
travaux.
Après la cérémonie d’investiture, le général Franco (I), entouré des généraux
Mola (2), Cabanellas (3), du colonel Montanera (4) et des chefs de l'état-major.
passe en revus la garde d’honneur de
La situation demeure pratiquement
inchangée en Espagne où les adversai
res semblent procéder actuellement à
l’organisation de leurs positions respec
tives en vue de l’attaque de Madrid et
de la défense corrolaire de la capitale.
Les uns et les autres conservent ce
pendant une assez grande activité qui
se manifeste surtout par des bombarde
ments aériens, notamment à Malaga par
l’aviation insurgée, à Oviedo et à Huesca
par les pilotes rouges.
Nous revenons ce soir
à l’heure d’hiver
VOUS OUBLIEZ MA CHÈRE
qu'A MINUIT NOTRE
DERNIERE HECEF
n'est PAS AR
4 MINUIT, IL FAUDRA RETARDER D’UNE HEURE
MONTRES ET PENDULES
Burgos, devant le Palais de la Junte.
Par ailleurs, tandis que les nationaux
annoncent que leur progression de To
lède sur Madrid se continue sans relâ
che, les gouvernementaux, qui recon
naissent que leurs ennemis font des ef
forts violents pour fermer le cercle au
tour de Madrid, ce qui est, par cela
même, admettre que cet encerclement
est déjà bien avancé, affirment que les
milices ouvrières ont réalisé, elles aussi,
de légers succès près de la capitale.
Sur les autres fronts, les diversions
marxistes se multiplient.
Au Nord, si l’on en croit les commu
niqués de Madrid, les troupes gouver
nementales auraient mené des actions
heureuses en Aragon et en Biscaye, et
pénétré dans les faubourgs d'Oviedo;
Du côté nationaliste, par contre, on
répond qu'aucun changement important
ne s'est produit dans l’ensemble de ces
secteurs ; qu'en Aragon les troupes blan
ches se fortifient sur les positions con
quises ; que dans les Asturies (Oviedo)
une attaque rouge a été repoussée et
qu’au Nord de Madrid un village a été
occupé par les forces de Burgos qui
détiennent maintenant des points straté
giques importants, point de départ pour
des attaques futures.
Enfin, au Sud, on estime maintenant,
à Gibraltar, qu’à la suite de la victoire
remportée mardi dernier par YAlmi-
rante-Cervera et le Canarias, il est pos
sible d'affirmer que les nationalistes
sont désormais maîtres du détroit.
En attendant l'évolution des événe
ments, le gouvernement de Burgos s'or
ganise pour le moment, proche il l'es
père, où il affirmera son autorité à Ma
drid même.
La cérémonie au cours de laquelle le
général Cabanellas, président de la
Junte nationale de Burgos, a transmis
ses pouvoirs au nouveau chef du gou
vernement de l’Etat espagnol, le géné
ral Francisco Franco, a revêtu un ca
ractère d’émouvante solennité.
L’enthousiasme du peuple espagnol
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