Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-10-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 octobre 1936 05 octobre 1936
Description : 1936/10/05 (A56,N19494). 1936/10/05 (A56,N19494).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52636916g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
5Ge Année.... No 19.494
RÉDACTION - ADMINISTRATION
II2 ( Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone : 65.91 - 65.92 • 50.47 - 25.31
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région •> 30 C met le Numéro
LUNDI 5 Octobre 1938
IMPRIMERIE commerciale
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 289
ANNONCES
=== Au Havre === (I) A Paris < Agence Havas |
112. Boul. de Strasbourg (jj 62, Rue de Richelieu
la politique de « reflation ) a fait faillite
Le Bilan d’une journée politique
qui, annoncée comme orageuse,
se déroula sous un rayonnant
Nos belles Journées sportives
Ce serait une lourde faute à l'heu-
re présente que de décrier le régime
parlementaire, car il reste notre
seule sauvegarde contre le déchaî
nement du désordre et de l’arbi
traire.
Cependant, la dernière tragi-co
médie qu’on vient de nous jouer,
sous ce titre mirifique : l’aligne
ment monétaire, est bien faite pour
nous rendre méfiants à son égard.
Voici des hommes politiques qui
ont proclamé à l’envi, sur tous les
tons, pendant des mois, leur volonté
de ne pas procéder à une nouvelle
dévaluation du franc.
Il y a quelques semaines encore,
dans des discours retentissants, ils
revenaient à la charge sur ce sujet
et, comme corollaire de cette affir
mation, ils demandaient au patrio
tisme des classes laborieuses une
large souscription à l’emprunt.
Aujourd’hui, les mêmes procèdent
sans vergogne à la manipulation
monétaire, qu’ils ne voulaient à au
cun prix ; bien plus, ils s’en félici
tent hautement et réclament sans
pudeur qu’on les loue de ce beau
travail.
A quel moment, ces hommes nous
trompaient-ils ? Hier, quand ils re
poussaient comme un fléau la déva
luation ? Ou bien aujourd’hui,
quand ils nous la présentent com
me un bienfait inestimable qui va
donner à ce pays la prospérité ?
Je ne veux pas discuter le bien ou
le mal fondé de l’opération moné
taire en question, je me borne à
rester sur le terrain psychologique
et à juger l’étrange attitude des gens
qui nous gouvernent.
Croyez-vous que dans la vie or
dinaire, ces hommes oseraient agir
avec une pareille désinvolture ?
Non, certes, d’abord parce qu’ils sont
honnêtes et qu’ils auraient trop
La Voix des Drapeaux...
L'Espagne se bat et déjà toute
une partie de la péninsule a repris
l'ancestral drapeau rouge et or. Il
flotte non seulement à Bu r go s, ca
pitale des rebelles, mais encore à
l’étranger, là où les nouveaux maî
tres ont envoyé leurs ambassadeurs.
C’est le cas pour l’ambassade d’Es
pagne près le Vatican où le premier
geste de M. Magaz a été de hisser
les couleurs carlistes.
met celle des banderoles
Et cependant, dans les rues de
Madrid où l’on ne désespère pas du
combat final, on organise la dé-
fen>3, on s’apprête à résister. Là, ce
sont les banderoles qui traversent
les rues exhortant au courage la
population par ces mots écrits en
hautes lettres s a ils ne passeront
pas. »
peur de s’attirer le mépris de leurs
concitoyens.
Mais parce qu’ils sont parlemen
taires, le mensonge, la tromperie,
l’usage du faux, les palinodies ne
sont que les moyens variés d’un jeu
où l’essentiel est de réussir à gagner
la partie, autrement dit à abuser les
électeurs. C’est là une étrange con
ception de la politique.
On me fera observer, néanmoins,
qu’il y a d’autres manières de prati
quer le parlementarisme. J’en con
viens volontiers.
J’ai beau chercher, en effet, je ne
vois pas qu’avant ce gouvernement
de Front Populaire on ait poussé
aussi loin le dédain de la simple vé-
rité. Et si ce n’était que la vérité,!
mais le bon sens et la raison sont
mis également à dure épreuve.
Quiconque a suivi l’offensive de
grand style menée depuis dix-huit
mois par les partis de gauche unis
sous le signe du poing fermé, celui-
là demeure confondu devant tant de
malfaisance et d’inconscience.
A les entendre, la politique de
compression et d’économie budgé
taire était impuissante à créer le
climat de la reprise économique,
seule capable de rétablir la situa
tion ; bien plus, cette politique, dite
de déflation, conduisait le pays à la
ruine.
Mais comment cette politique au
rait-elle pu porter ses fruits, dans
le perpétuel hourvari déchaîné par
ses adversaires ? A-t-on oublié la
guerre au couteau faite au ministère
Laval, les manifestations des fonc
tionnaires contre les décrets-lois, la
campagne de meetings pour exiger
leur suppression immédiate menée
dans toute la France ?
Vainement, avait-on imposé aux
citoyens de durs sacrifices en vue de
rétablir l’équilibre budgétaire, gé
nérateur de la confiance, on vivait
dans un état d’alarme perpétuel. Le
complot dirigé contre la politique de
déflation se tramait au grand jour.
Des millions d’hommes excités par
les chefs de file manifestaient, en
d’innombrables cortèges, leur volon
té de mettre fin à « cette politique
de misère ».
En vérité, comment la confiance
aurait-elle pu renaître dans cette at
mosphère de panique, d’instabilité
et de révolution, endémique, capable
de briser net l’élan des affaires, mê
me dans un pays en pleine prospé
rité.
Survint le triomphe électoral du
Front Populaire et le ministère
Léon Blum occupa la scène. A la po
litique de compression et d’écono
mie, succéda la politique de libéra
lités qui devait provoquer la reprise
économique vainement cherchée par
les prédécesseurs de M. Blum.
Or, comme l’a dit M. Paul Rey-
naud, cette politique a lamentable
ment échoué. On a injecté à ce pays
des milliards sous forme d’augmen
tation de salaires, on a prodigué les
avances, les subventions, les crédits,
en vue de financer la reprise écono
mique, on a transformé la Banque
de France qu’on rendait responsable
de tout le mal.
Tout cela pour accroître finale
ment le marasme des affaires, aug
menter le chômage, désorganiser
l’industrie et le commerce et faire
planer sur ce pays, grâce aux occu
pations d’usines, la peur de la révo
lution .
Ainsi, non seulement le Front Po
pulaire a saboté l’expérience de la
politique d’économies auquel il a été
systématiquement hostile, mais il
a, par surcroît, démontré la folie de
la politique de libéralités qu’il pré
conisait comme le moyen de salut.
M. Vincent Auriol, qui ne ména
geait pas les sarcasmes à son prédé
cesseur aux finances parce que ce
lui-ci n’avait pu résorber un déficit
de 6 milliards, se trouve aujourd’hui
à la tête d’un déficit de 25 milliards.
Et quels résultats en échange de
cette formidable injection de capi
taux ? La faillite en perspective,
l’arrêt des affaires, une incroyable
anarchie dans les usines !
Et pour activer ce tableau enchan
teur une nouvelle amputation du
franc de 30 % au détriment des pe
tits rentiers, des retraités et des
pensionnés, bref de tous ceux dont
il était le protecteur, une' nouvelle
amputation rendue nécessaire par la
politique de folles dépenses d’où de
vait venir le salut...
soleil de fin de saison
DANS LE CALME
40.000 communistes manifestant
50.000 contre-manifestants
1.500 arrestations
22 blessés légers
Paris, 4 septembre.
De vifs incidents se sont déroulés au
jourd’hui tout autour du Parc des Prin
ces où le parti communiste avait convo
qué, à 15 heures, ses adhérents.
Ces incidents ont mis aux prises un
service d’ordre particulièrement impo
sant, puisqu’il comptait une vingtaine de
mille hommes, et les membres du Parti
Social Français, invités par le colonel de
la Rocque à venir contre-manifester aux
abords du stade où se tenait le meeting
communiste.
La matinée avait été assez calme.
C’est vers midi qu’ont commencé les
premières escarmouches entre la police
et les contre-manifestants. Elles ont
continué l’après-midi dans les rues voi
sines du stade, pendant qu’à l’intérieur
la réunion se poursuivait sans incident.
Environ 30.000 membres du Parti So
cial Français (d’après les estimations of
ficielles) ont pris part à la contre-mani
festation.
Leurs rencontres avec le service d’or
dre ont été sur certains points assez vio
lentes. De nombreuses arrestations, en
viron 1.500, ont été opérées et malheu
reusement il y a eu quelques blessés de
part et d’autre. A 17 heures, cependant,
on n’enregistrait aucune bagarre ayant
un caractère de réelle gravité.
Cependant, la manifestation commue
niste put avoir lieu, les orateurs prirent
« La Marseillaise »
sur la tombe
du Soldat Inconnu
A partir de 18 heures la foule devient
de plus en plus dense sur les Champs-
Elysées. Depuis la place de la Concorde
jusqu’au terre-plein de l'Arc-de-Triom-
phe, la voie triomphale offre l'aspect
d’un véritable fleuve humain. Sur cer
tains points la foule est houleuse et
bruyante.
Parmi les cris divers, on entend :
« Vive La Rocque ! » poussé par les
manifestants.
A proximité de l’Etoile un service
d’ordre important fait circuler sans vio
lence les groupes qui stationnent, pen
dant que des patrouilles de gardés mo
biles, l'arme à la bretelle, circulent sans
arrêt.
Toutes les terrasses des brasseries
sont pleines de monde. Par mesure de
précaution, les siphons, ainsi que les ca
rafes, ont disparu des tables.
Un peu avant 18 h. 30, la place de
l’Etoile est entièrement dégagée. D'im ¬
posants renforts de gardes mobiles occu
pent le terre-plein.
A ce moment une colonne de manifes
tants appartenant au parti social fran
çais tente de forcer le barrage, mais
elle est aussitôt refoulée vers l’avenue
George-V. De nouvelles arrestations sont
opérées pour refus de circuler.
Peu après, la rituelle cérémonie de
vant le tombeau du Soldat Inconnu se
déroule, et c’est dans un silence relatif
que s'élève l’émouvante sonnerie aux
morts, suivie d’une lointaine Marseil
laise, chantée avenue Wagram par des
manifestants.
La circulation est très importante au
tour de l’Arc de Triomphe. Beaucoup de
communistes, venant du Parc des Prin
ces, occupent les taxis, mais ils se gar
dent de manifester, conformément aux
instructions qui leur ont été données par
les organisateurs du meeting. On a d’ail
leurs l’impression que le moindre chant
de L’Internationale, à proximité de la
dalle sacrée, déclencherait immédiate
ment des bagarres.
A 20 heures, l’important service d’or
dre, qui avait pris position place de
l’Etoile et avenue des Champs-Elysées,
était levé.
A part les courtes bagarres qui se
sont produites, on ne signale aucun in
cident grave et la soirée s’annonce
comme devant être calme.
La police aux prises avec les contre-manifestants. - Des membres du P.S.F. arrêtés.
la parole et on lira d’autre part le
compte rendu de cette réunion.
A 17 h. 10, à la Porte Molitor, le ser
vice d’ordre dispersait les contre-mani
festants.
40.000 communistes ou sympathisants
assistaient au meeting du Parc des Prin
ces.
A 17 h. 45, un pot de fleurs ayant été
lancé de l’intérieur d’un café, au 75, rue
d'Auteuil, sur un gardien de la paix, une
bagarre s’ensuivit entre gardiens de la
paix et contre-manifestants du parti so
cial français ; des carafes, des siphons
et des verres furent lancés par les con
tre-manifestants, réfugiés dans le café,
sur les gardiens de la paix. L’établisse
ment fut aussitôt évacué sous la pression
du service d’ordre.
Au cours de l’évacuation, M. Gaillard,
conseiller municipal de Paris, reçut un
coup de poing qui le contusionna.
Le gardien de la paix qui reçut le pot
de fleurs est le seul blessé grave qui ait
dû cesser son service parmi les gardiens
de la paix.
A 18 heures, la sortie des communistes
et sympathisants qui avaient assisté à la
manifestation du Parc des Princes s’est
effectuée dans le calme.
A 19 heures, le total des arrestations
s’élevait à 1.500 environ.
Parmi les contre-manifestants arrêtés
appartenant au parti social français, on
note un grand nombre de membres ve
nus de province.
On ne signale aucun blessé grave au
cours des manifestations du Parc des
Princes, mais seulement quelques blessés
légers.
-
« La loi monétaire
n’aura sur le coût
de la vie
aucun effet sensible »
déclare M. Spinasse
dans un discours radiodiffusé
M. Spinasse a prononcé, hier soir, à
la radio, un discours dans lequel il a
dit notamment :
« La loi monétaire du 1er octobre 1936
a aligné le franc sur les monnaies de la
plupart des autres pays. Il faut que vous
connaissiez la portée de cette mesure et
ses effets. Ni en Angleterre, ni aux
Etats-Unis, ni en Belgique, aucune haus
se notable du coût de la vie n’a suivi la
dévaluation. Cette seule constatation
peut déjà apaiser vos inquiétudes.
(Lire /a suite en 2® page.)
M. Jesse Isidor Straus,
ex-ambassadeur des Etats-Unis
en France, est décédé
New-York, 4 octobre.
M. Jesse Isidor Straus, ancien ambas
sadeur des Etats-Unis en France, est
décédé cet après-midi d’une pneumonie.
M. Jesse Isidor Straus, ancien ambas
sadeur des Etats-Unis à Paris, était né
à New-York, en 1872.
Après avoir fait de brillantes études
à l’Université de Harvard, il s’était lan
cé avec succès dans le monde des affai
res et avait été successivement direc
teur de plusieurs banques importantes.
Il avait été élu, en 1923, président de
la Chambre de commerce de l’Etat de
New-York, qu’il présida jusqu’en 1927.
Ami personnel du président Roosevelt
et inscrit au parti démocrate dont il
était une des figures marquantes, il avait
été désigné par le président pour l’am
bassade des Etats-Unis à Paris le 8 juin
1933. Mais, sa santé laissant à désirer,
il avait dû prendre un long congé de
maladie pour, finalement, donner sa dé
mission de son poste dans le courant de
l’été.
La nouvelle marine allemande
ooSUCCIES
le mot qui résume
LE PREMIER CHALLENGE DE
MARCHE ORGANISÉ, HIER, PAR
“LE PETIT HAVRE”
recor dman du monde des 100 kilomètres aux Jeux Olympiques
de Berlin, gagne l’épreuve.
Coup d’essal... C'était la première fois que « Le Petit Havre » organisait un
challenge de marche. Ce fut un réconfortant succès. Quinze clubs représentés,
soixante concurrents, des spectateurs et du soleil ! On vit l'inévitable victoire ।
du magnifique athlète Cornet, le vainqueur des Jeux Olympiques de Berlin.
Mais on vit aussi la victoire de l’Amicale des Marcheurs Havrais. On lira
dans notre page sportive tous les détails de la course.
Singulière fête de la
moisson au Bückeberg
.....où l’on vit se dérouler
devant le führer posant au prophète
des scènes beaucoup moins
bucoliques que guerrières
Il est impossible d’obtenir un dé
menti plus sanglant des faits.
Or, le succès du Front Populaire,
la vague d’enthousiasme qui a sou
levé les masses, cet élan mystique
qui a incité tant de braves gens d’hu
meur tranquille à voter communiste
ou S.F.I.O., n’avaient pas d’autre
raison que leur confiance en cette
idéologie de la réflation dont on leur
promettait monts et merveille.
Maintenant, la pièce est jouée. Le
rideau est tombé, non pas sur la
prospérité et la reprise des affaires,
mais sur l’alignement de notre mon
naie.
Il faudrait avoir, au moins, la
loyauté d’avouer que le Front Popu
laire a fait un fiasco total, après
quatre mois seulement d’exercice.
Mais ce n’est pas à M. Léon Blum
qu’il faut demander cette loyauté-là,
car le jeu politique continue.
Jean de PIERREFEU.
UN AVION CAPOTE
Un passager s f en tire,
le pilote est grièvement blessé
Versailles, 4 octobre.
Cet après-midi, un avion de l’aéro
drome de Châteaufort, près de Ver
sailles, piloté par M. Lallier et ayant
comme passager M. Gaston Michel, gar
de-chasse à Châteaufort, avait quitté
l’aérodrome pour effectuer un vol. Une
panne d’allumage s’étant produite alors
que l’avion survolait la commune de
Neuilly-en-Vexin, le pilote voulut atter
rir dans un champ. Au moment où l’ap
pareil touchait le sol il capota et fut
complètement détruit.
M. Lallier a été blessé assez griève
ment et transporté à l’Hôpital de Ver
sailles. Quant à M. Michel, il s’en est
tiré avec auelques contusions sans gra
vité.
Goslar, 4 octobre.
La fête nationale-socialiste de la
moisson a été célébrée, aujourd’hui,
pour la quatrième fois, sur le Bücke
berg, près de Goslar.
Un million de spectateurs s’entas
sent sur les flancs de la colline, sous
un ciel nuageux, tandis que souffle un
vent glacial.. Un immense cercle
d’oriflammes enserre le Bückeberg.
A midi, des salves d’artillerie et des
« Heil » prolongés saluent l’arrivée
du Führer. Debout dans son automo
bile, le bras tendu, Adolf Hitler ré
pond aux clameurs enthousiastes de
la foule. Les fanfares militaires re
tentissent, les bataillons d’honneur de
l’armée, des sections d’assaut, des sec
tions spéciales nationales-socialistes,
du corps motorisé et du service du
travail lui rendent les honneurs.
Après les simulacres de combat qui
vont se dérouler dans la plaine avec
le concours des chars et de l’aviation,
le Führer, debout dans une tribune,
au bas de la colline, haranguera la
foule.
Une petite guerre suggestive...
Les grandes manœuvres militaires,
apothéose de la fête de la moisson, se
déroulent dans la plaine que domine
la colline de Bückeberg. Le parti
rouge défend la « Ferme des rous
péteurs », qui est à côté de la « Villa
réactionnaire », dans le « Village des
critiqueurs ». Les lourds appareils de
l’aviation bleue, camouflés comme
l'artillerie de campagne, et volant très
bas, laissent tomber un rideau de fu
mée pour dérober la route à la vue
des troupes rouges. Les batteries op
posent un violent tir de barrage à
l’approche du régiment de tanks
bleus.
Les avions bleus déposent devant le
village une centaine de parachutistes,
qui prennent position de tir. Le vil
lage est bientôt incendié et les bleus,
appuyés par les tanks, repoussent les
corps motorisés des rouges. Ceux-ci
doivent évacuer le « Village des cri
tiqueurs », qui s’effondre dans les
flammes.
Les avions dernier modèle qui,
comme le déclare le haut-parleur,,
filent à 500 kilomètres à l’heure, ont
depuis longtemps déjà disparu à l’ho-,
rizon.
Le Führer descend la colline...
La frule, venue assister à cette
étonnante fête de la moisson, applau
dit le chancelier Hitler, qui descend
du sommet de la colline vers la tri-
bune, où il va prononcer son dis
cours, en présence des ministres
Gœbbels, Rust, Hess, Frick, Eltz von
Rübenach et du docteur Ley, chef du
Front du travail, et de nombreuses
autres personnalités.
Le docteur Gœbbels prend d’abord
la parole. Après avoir souligné la
volonté de la paysannerie allemande
d’assurer par tous les moyens l’indé
pendance alimentaire du Reich, il
rend hommage à l’œuvre accomplie
par M. Hitler depuis son arrivée au
pouvoir.
« Si nous nous sentons de nouveau
en sécurité près de nos machines et
sur le sol natal, c’est parce que sur
nous veille la glaive que vous, mon
Führer, vous avez forgé et aiguisé
pour la nation. Ce glaive est destiné
à maintenir la paix. »
Après M. Gœbbels, M. Meinberg,
délégué de M. Darré, ministre de
l’agriculture et chef de la paysanne
rie allemande, qui n’a pu assister à
la fête de la moisson en raison d’un
accident de cheval, brosse un sombre
tableau de la Russie soviétique, où,
dit-il, règne la famine, tandis qu’en
d’autres pays, les « mercantis juifs »
et les boursiers volent les paysans et
les ouvriers. A cette situation, M.
Meinberg oppose celle des paysans
et des consommateurs allemands
dans le III e Reich. Il annonce que le
rythme de la « bataille pour la pro
duction » sera encore accru, car la
formule « peuple sans espace » est
une amère réalité.
Discours de M. Adolf Hitler
Le chancelier Hitler prend ensuite
la parole. Il fait d’abôrd allusion aux
soucis qui accablent le paysan alle
mand.
« Nous aussi, dit-il en substance,
nous sommes soucieux quand nous
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=== Au Havre === (I) A Paris < Agence Havas |
112. Boul. de Strasbourg (jj 62, Rue de Richelieu
la politique de « reflation ) a fait faillite
Le Bilan d’une journée politique
qui, annoncée comme orageuse,
se déroula sous un rayonnant
Nos belles Journées sportives
Ce serait une lourde faute à l'heu-
re présente que de décrier le régime
parlementaire, car il reste notre
seule sauvegarde contre le déchaî
nement du désordre et de l’arbi
traire.
Cependant, la dernière tragi-co
médie qu’on vient de nous jouer,
sous ce titre mirifique : l’aligne
ment monétaire, est bien faite pour
nous rendre méfiants à son égard.
Voici des hommes politiques qui
ont proclamé à l’envi, sur tous les
tons, pendant des mois, leur volonté
de ne pas procéder à une nouvelle
dévaluation du franc.
Il y a quelques semaines encore,
dans des discours retentissants, ils
revenaient à la charge sur ce sujet
et, comme corollaire de cette affir
mation, ils demandaient au patrio
tisme des classes laborieuses une
large souscription à l’emprunt.
Aujourd’hui, les mêmes procèdent
sans vergogne à la manipulation
monétaire, qu’ils ne voulaient à au
cun prix ; bien plus, ils s’en félici
tent hautement et réclament sans
pudeur qu’on les loue de ce beau
travail.
A quel moment, ces hommes nous
trompaient-ils ? Hier, quand ils re
poussaient comme un fléau la déva
luation ? Ou bien aujourd’hui,
quand ils nous la présentent com
me un bienfait inestimable qui va
donner à ce pays la prospérité ?
Je ne veux pas discuter le bien ou
le mal fondé de l’opération moné
taire en question, je me borne à
rester sur le terrain psychologique
et à juger l’étrange attitude des gens
qui nous gouvernent.
Croyez-vous que dans la vie or
dinaire, ces hommes oseraient agir
avec une pareille désinvolture ?
Non, certes, d’abord parce qu’ils sont
honnêtes et qu’ils auraient trop
La Voix des Drapeaux...
L'Espagne se bat et déjà toute
une partie de la péninsule a repris
l'ancestral drapeau rouge et or. Il
flotte non seulement à Bu r go s, ca
pitale des rebelles, mais encore à
l’étranger, là où les nouveaux maî
tres ont envoyé leurs ambassadeurs.
C’est le cas pour l’ambassade d’Es
pagne près le Vatican où le premier
geste de M. Magaz a été de hisser
les couleurs carlistes.
met celle des banderoles
Et cependant, dans les rues de
Madrid où l’on ne désespère pas du
combat final, on organise la dé-
fen>3, on s’apprête à résister. Là, ce
sont les banderoles qui traversent
les rues exhortant au courage la
population par ces mots écrits en
hautes lettres s a ils ne passeront
pas. »
peur de s’attirer le mépris de leurs
concitoyens.
Mais parce qu’ils sont parlemen
taires, le mensonge, la tromperie,
l’usage du faux, les palinodies ne
sont que les moyens variés d’un jeu
où l’essentiel est de réussir à gagner
la partie, autrement dit à abuser les
électeurs. C’est là une étrange con
ception de la politique.
On me fera observer, néanmoins,
qu’il y a d’autres manières de prati
quer le parlementarisme. J’en con
viens volontiers.
J’ai beau chercher, en effet, je ne
vois pas qu’avant ce gouvernement
de Front Populaire on ait poussé
aussi loin le dédain de la simple vé-
rité. Et si ce n’était que la vérité,!
mais le bon sens et la raison sont
mis également à dure épreuve.
Quiconque a suivi l’offensive de
grand style menée depuis dix-huit
mois par les partis de gauche unis
sous le signe du poing fermé, celui-
là demeure confondu devant tant de
malfaisance et d’inconscience.
A les entendre, la politique de
compression et d’économie budgé
taire était impuissante à créer le
climat de la reprise économique,
seule capable de rétablir la situa
tion ; bien plus, cette politique, dite
de déflation, conduisait le pays à la
ruine.
Mais comment cette politique au
rait-elle pu porter ses fruits, dans
le perpétuel hourvari déchaîné par
ses adversaires ? A-t-on oublié la
guerre au couteau faite au ministère
Laval, les manifestations des fonc
tionnaires contre les décrets-lois, la
campagne de meetings pour exiger
leur suppression immédiate menée
dans toute la France ?
Vainement, avait-on imposé aux
citoyens de durs sacrifices en vue de
rétablir l’équilibre budgétaire, gé
nérateur de la confiance, on vivait
dans un état d’alarme perpétuel. Le
complot dirigé contre la politique de
déflation se tramait au grand jour.
Des millions d’hommes excités par
les chefs de file manifestaient, en
d’innombrables cortèges, leur volon
té de mettre fin à « cette politique
de misère ».
En vérité, comment la confiance
aurait-elle pu renaître dans cette at
mosphère de panique, d’instabilité
et de révolution, endémique, capable
de briser net l’élan des affaires, mê
me dans un pays en pleine prospé
rité.
Survint le triomphe électoral du
Front Populaire et le ministère
Léon Blum occupa la scène. A la po
litique de compression et d’écono
mie, succéda la politique de libéra
lités qui devait provoquer la reprise
économique vainement cherchée par
les prédécesseurs de M. Blum.
Or, comme l’a dit M. Paul Rey-
naud, cette politique a lamentable
ment échoué. On a injecté à ce pays
des milliards sous forme d’augmen
tation de salaires, on a prodigué les
avances, les subventions, les crédits,
en vue de financer la reprise écono
mique, on a transformé la Banque
de France qu’on rendait responsable
de tout le mal.
Tout cela pour accroître finale
ment le marasme des affaires, aug
menter le chômage, désorganiser
l’industrie et le commerce et faire
planer sur ce pays, grâce aux occu
pations d’usines, la peur de la révo
lution .
Ainsi, non seulement le Front Po
pulaire a saboté l’expérience de la
politique d’économies auquel il a été
systématiquement hostile, mais il
a, par surcroît, démontré la folie de
la politique de libéralités qu’il pré
conisait comme le moyen de salut.
M. Vincent Auriol, qui ne ména
geait pas les sarcasmes à son prédé
cesseur aux finances parce que ce
lui-ci n’avait pu résorber un déficit
de 6 milliards, se trouve aujourd’hui
à la tête d’un déficit de 25 milliards.
Et quels résultats en échange de
cette formidable injection de capi
taux ? La faillite en perspective,
l’arrêt des affaires, une incroyable
anarchie dans les usines !
Et pour activer ce tableau enchan
teur une nouvelle amputation du
franc de 30 % au détriment des pe
tits rentiers, des retraités et des
pensionnés, bref de tous ceux dont
il était le protecteur, une' nouvelle
amputation rendue nécessaire par la
politique de folles dépenses d’où de
vait venir le salut...
soleil de fin de saison
DANS LE CALME
40.000 communistes manifestant
50.000 contre-manifestants
1.500 arrestations
22 blessés légers
Paris, 4 septembre.
De vifs incidents se sont déroulés au
jourd’hui tout autour du Parc des Prin
ces où le parti communiste avait convo
qué, à 15 heures, ses adhérents.
Ces incidents ont mis aux prises un
service d’ordre particulièrement impo
sant, puisqu’il comptait une vingtaine de
mille hommes, et les membres du Parti
Social Français, invités par le colonel de
la Rocque à venir contre-manifester aux
abords du stade où se tenait le meeting
communiste.
La matinée avait été assez calme.
C’est vers midi qu’ont commencé les
premières escarmouches entre la police
et les contre-manifestants. Elles ont
continué l’après-midi dans les rues voi
sines du stade, pendant qu’à l’intérieur
la réunion se poursuivait sans incident.
Environ 30.000 membres du Parti So
cial Français (d’après les estimations of
ficielles) ont pris part à la contre-mani
festation.
Leurs rencontres avec le service d’or
dre ont été sur certains points assez vio
lentes. De nombreuses arrestations, en
viron 1.500, ont été opérées et malheu
reusement il y a eu quelques blessés de
part et d’autre. A 17 heures, cependant,
on n’enregistrait aucune bagarre ayant
un caractère de réelle gravité.
Cependant, la manifestation commue
niste put avoir lieu, les orateurs prirent
« La Marseillaise »
sur la tombe
du Soldat Inconnu
A partir de 18 heures la foule devient
de plus en plus dense sur les Champs-
Elysées. Depuis la place de la Concorde
jusqu’au terre-plein de l'Arc-de-Triom-
phe, la voie triomphale offre l'aspect
d’un véritable fleuve humain. Sur cer
tains points la foule est houleuse et
bruyante.
Parmi les cris divers, on entend :
« Vive La Rocque ! » poussé par les
manifestants.
A proximité de l’Etoile un service
d’ordre important fait circuler sans vio
lence les groupes qui stationnent, pen
dant que des patrouilles de gardés mo
biles, l'arme à la bretelle, circulent sans
arrêt.
Toutes les terrasses des brasseries
sont pleines de monde. Par mesure de
précaution, les siphons, ainsi que les ca
rafes, ont disparu des tables.
Un peu avant 18 h. 30, la place de
l’Etoile est entièrement dégagée. D'im ¬
posants renforts de gardes mobiles occu
pent le terre-plein.
A ce moment une colonne de manifes
tants appartenant au parti social fran
çais tente de forcer le barrage, mais
elle est aussitôt refoulée vers l’avenue
George-V. De nouvelles arrestations sont
opérées pour refus de circuler.
Peu après, la rituelle cérémonie de
vant le tombeau du Soldat Inconnu se
déroule, et c’est dans un silence relatif
que s'élève l’émouvante sonnerie aux
morts, suivie d’une lointaine Marseil
laise, chantée avenue Wagram par des
manifestants.
La circulation est très importante au
tour de l’Arc de Triomphe. Beaucoup de
communistes, venant du Parc des Prin
ces, occupent les taxis, mais ils se gar
dent de manifester, conformément aux
instructions qui leur ont été données par
les organisateurs du meeting. On a d’ail
leurs l’impression que le moindre chant
de L’Internationale, à proximité de la
dalle sacrée, déclencherait immédiate
ment des bagarres.
A 20 heures, l’important service d’or
dre, qui avait pris position place de
l’Etoile et avenue des Champs-Elysées,
était levé.
A part les courtes bagarres qui se
sont produites, on ne signale aucun in
cident grave et la soirée s’annonce
comme devant être calme.
La police aux prises avec les contre-manifestants. - Des membres du P.S.F. arrêtés.
la parole et on lira d’autre part le
compte rendu de cette réunion.
A 17 h. 10, à la Porte Molitor, le ser
vice d’ordre dispersait les contre-mani
festants.
40.000 communistes ou sympathisants
assistaient au meeting du Parc des Prin
ces.
A 17 h. 45, un pot de fleurs ayant été
lancé de l’intérieur d’un café, au 75, rue
d'Auteuil, sur un gardien de la paix, une
bagarre s’ensuivit entre gardiens de la
paix et contre-manifestants du parti so
cial français ; des carafes, des siphons
et des verres furent lancés par les con
tre-manifestants, réfugiés dans le café,
sur les gardiens de la paix. L’établisse
ment fut aussitôt évacué sous la pression
du service d’ordre.
Au cours de l’évacuation, M. Gaillard,
conseiller municipal de Paris, reçut un
coup de poing qui le contusionna.
Le gardien de la paix qui reçut le pot
de fleurs est le seul blessé grave qui ait
dû cesser son service parmi les gardiens
de la paix.
A 18 heures, la sortie des communistes
et sympathisants qui avaient assisté à la
manifestation du Parc des Princes s’est
effectuée dans le calme.
A 19 heures, le total des arrestations
s’élevait à 1.500 environ.
Parmi les contre-manifestants arrêtés
appartenant au parti social français, on
note un grand nombre de membres ve
nus de province.
On ne signale aucun blessé grave au
cours des manifestations du Parc des
Princes, mais seulement quelques blessés
légers.
-
« La loi monétaire
n’aura sur le coût
de la vie
aucun effet sensible »
déclare M. Spinasse
dans un discours radiodiffusé
M. Spinasse a prononcé, hier soir, à
la radio, un discours dans lequel il a
dit notamment :
« La loi monétaire du 1er octobre 1936
a aligné le franc sur les monnaies de la
plupart des autres pays. Il faut que vous
connaissiez la portée de cette mesure et
ses effets. Ni en Angleterre, ni aux
Etats-Unis, ni en Belgique, aucune haus
se notable du coût de la vie n’a suivi la
dévaluation. Cette seule constatation
peut déjà apaiser vos inquiétudes.
(Lire /a suite en 2® page.)
M. Jesse Isidor Straus,
ex-ambassadeur des Etats-Unis
en France, est décédé
New-York, 4 octobre.
M. Jesse Isidor Straus, ancien ambas
sadeur des Etats-Unis en France, est
décédé cet après-midi d’une pneumonie.
M. Jesse Isidor Straus, ancien ambas
sadeur des Etats-Unis à Paris, était né
à New-York, en 1872.
Après avoir fait de brillantes études
à l’Université de Harvard, il s’était lan
cé avec succès dans le monde des affai
res et avait été successivement direc
teur de plusieurs banques importantes.
Il avait été élu, en 1923, président de
la Chambre de commerce de l’Etat de
New-York, qu’il présida jusqu’en 1927.
Ami personnel du président Roosevelt
et inscrit au parti démocrate dont il
était une des figures marquantes, il avait
été désigné par le président pour l’am
bassade des Etats-Unis à Paris le 8 juin
1933. Mais, sa santé laissant à désirer,
il avait dû prendre un long congé de
maladie pour, finalement, donner sa dé
mission de son poste dans le courant de
l’été.
La nouvelle marine allemande
ooSUCCIES
le mot qui résume
LE PREMIER CHALLENGE DE
MARCHE ORGANISÉ, HIER, PAR
“LE PETIT HAVRE”
recor dman du monde des 100 kilomètres aux Jeux Olympiques
de Berlin, gagne l’épreuve.
Coup d’essal... C'était la première fois que « Le Petit Havre » organisait un
challenge de marche. Ce fut un réconfortant succès. Quinze clubs représentés,
soixante concurrents, des spectateurs et du soleil ! On vit l'inévitable victoire ।
du magnifique athlète Cornet, le vainqueur des Jeux Olympiques de Berlin.
Mais on vit aussi la victoire de l’Amicale des Marcheurs Havrais. On lira
dans notre page sportive tous les détails de la course.
Singulière fête de la
moisson au Bückeberg
.....où l’on vit se dérouler
devant le führer posant au prophète
des scènes beaucoup moins
bucoliques que guerrières
Il est impossible d’obtenir un dé
menti plus sanglant des faits.
Or, le succès du Front Populaire,
la vague d’enthousiasme qui a sou
levé les masses, cet élan mystique
qui a incité tant de braves gens d’hu
meur tranquille à voter communiste
ou S.F.I.O., n’avaient pas d’autre
raison que leur confiance en cette
idéologie de la réflation dont on leur
promettait monts et merveille.
Maintenant, la pièce est jouée. Le
rideau est tombé, non pas sur la
prospérité et la reprise des affaires,
mais sur l’alignement de notre mon
naie.
Il faudrait avoir, au moins, la
loyauté d’avouer que le Front Popu
laire a fait un fiasco total, après
quatre mois seulement d’exercice.
Mais ce n’est pas à M. Léon Blum
qu’il faut demander cette loyauté-là,
car le jeu politique continue.
Jean de PIERREFEU.
UN AVION CAPOTE
Un passager s f en tire,
le pilote est grièvement blessé
Versailles, 4 octobre.
Cet après-midi, un avion de l’aéro
drome de Châteaufort, près de Ver
sailles, piloté par M. Lallier et ayant
comme passager M. Gaston Michel, gar
de-chasse à Châteaufort, avait quitté
l’aérodrome pour effectuer un vol. Une
panne d’allumage s’étant produite alors
que l’avion survolait la commune de
Neuilly-en-Vexin, le pilote voulut atter
rir dans un champ. Au moment où l’ap
pareil touchait le sol il capota et fut
complètement détruit.
M. Lallier a été blessé assez griève
ment et transporté à l’Hôpital de Ver
sailles. Quant à M. Michel, il s’en est
tiré avec auelques contusions sans gra
vité.
Goslar, 4 octobre.
La fête nationale-socialiste de la
moisson a été célébrée, aujourd’hui,
pour la quatrième fois, sur le Bücke
berg, près de Goslar.
Un million de spectateurs s’entas
sent sur les flancs de la colline, sous
un ciel nuageux, tandis que souffle un
vent glacial.. Un immense cercle
d’oriflammes enserre le Bückeberg.
A midi, des salves d’artillerie et des
« Heil » prolongés saluent l’arrivée
du Führer. Debout dans son automo
bile, le bras tendu, Adolf Hitler ré
pond aux clameurs enthousiastes de
la foule. Les fanfares militaires re
tentissent, les bataillons d’honneur de
l’armée, des sections d’assaut, des sec
tions spéciales nationales-socialistes,
du corps motorisé et du service du
travail lui rendent les honneurs.
Après les simulacres de combat qui
vont se dérouler dans la plaine avec
le concours des chars et de l’aviation,
le Führer, debout dans une tribune,
au bas de la colline, haranguera la
foule.
Une petite guerre suggestive...
Les grandes manœuvres militaires,
apothéose de la fête de la moisson, se
déroulent dans la plaine que domine
la colline de Bückeberg. Le parti
rouge défend la « Ferme des rous
péteurs », qui est à côté de la « Villa
réactionnaire », dans le « Village des
critiqueurs ». Les lourds appareils de
l’aviation bleue, camouflés comme
l'artillerie de campagne, et volant très
bas, laissent tomber un rideau de fu
mée pour dérober la route à la vue
des troupes rouges. Les batteries op
posent un violent tir de barrage à
l’approche du régiment de tanks
bleus.
Les avions bleus déposent devant le
village une centaine de parachutistes,
qui prennent position de tir. Le vil
lage est bientôt incendié et les bleus,
appuyés par les tanks, repoussent les
corps motorisés des rouges. Ceux-ci
doivent évacuer le « Village des cri
tiqueurs », qui s’effondre dans les
flammes.
Les avions dernier modèle qui,
comme le déclare le haut-parleur,,
filent à 500 kilomètres à l’heure, ont
depuis longtemps déjà disparu à l’ho-,
rizon.
Le Führer descend la colline...
La frule, venue assister à cette
étonnante fête de la moisson, applau
dit le chancelier Hitler, qui descend
du sommet de la colline vers la tri-
bune, où il va prononcer son dis
cours, en présence des ministres
Gœbbels, Rust, Hess, Frick, Eltz von
Rübenach et du docteur Ley, chef du
Front du travail, et de nombreuses
autres personnalités.
Le docteur Gœbbels prend d’abord
la parole. Après avoir souligné la
volonté de la paysannerie allemande
d’assurer par tous les moyens l’indé
pendance alimentaire du Reich, il
rend hommage à l’œuvre accomplie
par M. Hitler depuis son arrivée au
pouvoir.
« Si nous nous sentons de nouveau
en sécurité près de nos machines et
sur le sol natal, c’est parce que sur
nous veille la glaive que vous, mon
Führer, vous avez forgé et aiguisé
pour la nation. Ce glaive est destiné
à maintenir la paix. »
Après M. Gœbbels, M. Meinberg,
délégué de M. Darré, ministre de
l’agriculture et chef de la paysanne
rie allemande, qui n’a pu assister à
la fête de la moisson en raison d’un
accident de cheval, brosse un sombre
tableau de la Russie soviétique, où,
dit-il, règne la famine, tandis qu’en
d’autres pays, les « mercantis juifs »
et les boursiers volent les paysans et
les ouvriers. A cette situation, M.
Meinberg oppose celle des paysans
et des consommateurs allemands
dans le III e Reich. Il annonce que le
rythme de la « bataille pour la pro
duction » sera encore accru, car la
formule « peuple sans espace » est
une amère réalité.
Discours de M. Adolf Hitler
Le chancelier Hitler prend ensuite
la parole. Il fait d’abôrd allusion aux
soucis qui accablent le paysan alle
mand.
« Nous aussi, dit-il en substance,
nous sommes soucieux quand nous
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