Affiche de l'exposition Photographier en Normandie

Photographier en Normandie (1840-1890). Un dialogue pionnier entre les arts

14 mai 2024
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Présentée du 25 mai au 22 septembre 2024 au Musée d’art moderne André Malraux – MuMa, dans le cadre du festival Normandie impressionniste, l’exposition « Photographier en Normandie (1840-1890). Un dialogue pionnier entre les arts » a l’ambition de mettre en lumière le rôle décisif qu’a joué la Normandie dans les débuts de la photographie. Nutrisco vous permet d’accéder, en ligne, à certains des documents exposés pour en admirer tous les détails !

 

Terrain d’expérimentation et d’innovation pour les plus grands photographes dès les années 1840, qu’ils soient inventeurs ou artistes, la Normandie est le lieu idéal pour mesurer l’influence réciproque des arts. La photographie enregistre un riche patrimoine dont on mesure alors la fragilité et l’importance, suit les progrès de la transformation des côtes par l’architecture balnéaire et l’arrivée de riches estivants, recherche le pittoresque des campagnes, s’attaque aux scènes de genre et aux vues maritimes affirmant très clairement ses ambitions artistiques. La Bibliothèque municipale du Havre a, pour l’occasion, acquis deux albums de photographies d’amateur d’une grande richesse

 

Albums photographiques récemment acquis


Le premier appartenait à Alfred Coulon (1826-1898), photographe élu membre de la Société Française de Photographie (SFP) le 19 février 1858. Il a collaboré avec Olympe Aguado et Henri de La Blanchère, élèves de Gustave Le Gray. Avec Hippolyte Bayard et Gabriel de Rumine, il fait partie d'une commission chargée d'expérimenter le procédé de photographie sur papier collodionné sec d'Henri Corbin. 
Son album présente 194 vues réalisées entre 1861 et 1868. Coulon allie ses propres photographies à un ensemble d’œuvres majoritairement normandes de ses confrères. Il fréquente la fine fleur des photographes de son temps. On y trouve des clichés d’Alfred Boulland avec envoi (vues de Dives-sur-Mer, le pilote-sauveteur), des marines havraises d’Auguste Autin, des vues de Granville attribuables à Alfred Magny, ou encore des photographies d’Henri de La Blanchère (Nantes, Clisson), et d’Auguste Collard (Viaduc du canal à Briare, 1861). Enfin, l'album contient 7 contretypes de photographies de Gustave Le Gray (dont La Grande vague de Sète, Navires quittant le port du Havre, Navires au large du Havre, le Vapeur), certains retravaillés par Alfred Coulon. Dans cette démarche, Coulon suit l’exemple de ses contemporains férus de photographie.


Le deuxième album appartenait à Alphonse Jeanrenaud (1818-1895), ancien officier de marine, membre de la Société française de photographie. On y trouve une série d'études d'arbres et de sous-bois auxquelles succèdent notamment sept vues des plages du Havre (l'une datable de 1855-1856 au vu de l'avancement de la construction du clocher de l'église Saint-Vincent) et de Sainte-Adresse, une photographie de la propriété d'Alphonse Karr à Sainte-Adresse, un plan de « la propriété de Monsieur Jeanrenaud à Santeny » (Seine-et-Oise) et six photographies du château de Moÿ-de-l'Aisne. Cet album a la particularité d’être tête-bêche : il contient dans un sens 30 photographies et dans l’autre 20 pages de dessins.

 

Les photographies d’Hippolyte Fizeau


L’exposition permet également de présenter un ensemble exceptionnel d’images daguerriennes d’Hippolyte Fizeau. L’œuvre havraise d’Hippolyte Fizeau représente près d’un tiers de sa production de plein air, ou tout du moins de ce qui en a été publié. Elle consiste en un ensemble de huit vues portuaires, littorales ou périurbaines, enregistrées durant l’été 1840, lors d’une seule excursion au Havre, à Sainte-Adresse et à Harfleur.
Malgré leur format réduit (sixième, quart ou demi-plaque), ces objets uniques et précieux possèdent le charme et la force de suggestion propres aux plus beaux daguerréotypes. Pour la première fois, un panorama du Havre entouré de ses fortifications et une vue du bassin du Roy sont donnés à voir, tels qu’ils s’offraient aux yeux des contemporains de Louis-Philippe, (acquis en 2022). D’autres vues de la série constituent sans conteste les plus anciennes marines de l’histoire de la photographie.

 

En savoir plus : 


L’exposition Photographier en Normandie 

Soleil au Zénith, Gustave Le Gray, [1856], Le Havre, Bibliothèque municipale, Ph 674