Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1909-09-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 septembre 1909 12 septembre 1909
Description : 1909/09/12 (A18,N973). 1909/09/12 (A18,N973).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388842q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
Dix-Huitième Année- Ne 973 Le Numéro DIX Centimes Dimanche 12 Septembre 1909
LE TBiTAILLEBR H1TRÂÏS
INSERTIONS :
Auaonces la ligne Ofr.50
Avis d'inhumation.. - lfr. »
Rte¡am'ell. - 2fr. »
Réduction 1 Administration :
7Q, Rue Malpaln, DOUER
Bureaux au Havrt :i
Rue Jeall-R;.ptiFtte Éyriès
Dépôt : VACHER, 6, pliéè "téusi
1 nu
Les abonnements se paien,.
l'avance et se font à partir du
ter et 16 de chaque friofô.
ORGANE RÉPUBLICAIN
de la de I&re ot du Calvados
JI, t
:' : ; : ,'. 1,. '11 1 1 1. ".i 4',.. r. a , l 1 , , l" t
PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS
Seine-litférleure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr.
Autres départements 5 fr. 1
SIX MOIS
! Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autres dl'pal'tl'mlIts.,.. 2 fr. 7
Tente la correspondance concer-
naot le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Kormaiid.
BUDGET
Comme si nous n'étions pas
déjà surchargés d'impôts, le
ministre des finances est en
train, paraît-il, de nous en créer
de nouveaux.
Deux cfcnts millions environ
suffiront à satisfaire les ambi-
tions budgétaires de M. Co-
chery.
Un grand nombre de person-
nes pe manquent pas de s'éton-
nel\
Le ministre ne ferait-il pas
mieux, pensent elles, de réaliser
quelques économies ?
Si un sentiment semblable
peut influer sur les augmenta-
tions qui nous menacent de
façon à prévenir désormais le
vote inconsidéré de lois rui-
neuses, il n'aura pas été inutile,
et, à ce point de vue, une poli-
tique d'économie ne sera jamais
trop prônée.
Aujourd'hui, c'est du budget
de 1910 qu'il s'agit et on se de.
mande sur quelles dotations les
deux millions seraient préle-
vés.
Par une analyse exacte du
nombre total des fonction-
naires, on a déjà vu s'évanouir
la légende du personnel inutile
employé par l'Etat, et par ce
fait, celle des réductions de
1 charge auxquelles cette année
semble prêter.
Il est évident que des dimi-
nutions seront toujours à sou-
haiter, malheureusement, il n'y
a aucune illusion à se faire et
les accroissements sont inévita-
bles et ces risques d'être consi-
dérables. C e n'est pas ce qu'on
a coutume de prétendre, mais
c'est la stricte vérité.
*
* ¥
Les dépenses budgétaires ins-
crites au budget de 1910 avant
les rectifications annoncées par
M. Cochery , s'élèvent à
4.051.842.106 fr. Il est facile de
se'rendre compte de la difficulté
qu'éprouve le ministre à en allé-
ger sérieusement le poids.
D'autre part, lorsqu'on étudie
là composition de la dette pu-
blique, on n'apiiçoit pas le
moyen de la diminuer pour le
budget de 1910. Bien au con-
traire, la charge en sera grossie
; fih de répondre aux exigences
du sei VIce des pensions.
Sur la dotation de l'amortis-
sement, des amputations se-
raient peut-être possibles. En
effet, bien que les amortisse-
ments cxist. nt fonctionnent au-
tomatiquement, les procédés ne
manqueraient pas pour dégager
celte ressoui ce. Mais l'opération
rencontrerail-elle des partisans,
alors que la dette française est
si élevée?
-.-' -.- -.. - -- --
Notre vrai fonds d'amortisse-
ment est en dehors du budget :
c'est la réserve que les organi-
sateurs des grandes compagnies
de chemins de fer ont su cons-
tituer au profit de l'Etat parla
durée restreinte des conces-
sions, seulement, cette réserve
est souvent gaspillée comme
d'autres.
La sagesse conseillerait donc
plutôt d'accroître que de ré-
duire l'amortissement budgé-
taire. -
*
* *
Devant le total formidable
des chiffres, on conçoit aisé-
ment 1 s plaintes qui surgissent
de toutes parts à propos de
l'insuffisance des dotations ac-
tuelles.
Pour les œuvres de paix et
de labeur productif, les crédits
sont sévèrement circonscrits.
Sans sortir de ses attributions
légitimes, l'Etat devra peut-être
en augmenter quelques-uns.
Comment parviendra-t-il à les
réduire ?
L'énorme budget de quatre
milliards serait moins effrayant
s'il n'apparaissait moins gros
d'aléas.
Aussi, le ministre des finan-
ces doit-il mettre le pays en
face de la réalité, il doit lui four-
nir l'inventaire exact.
A ce prix seulement, le Par-
lement et le suffrage universel
avertis en temps voulu seront
en mesure de calculer les ré-
percussions des lois désorgani-
satrices du crédit public.
Avant d'engager des dépenses
nouvelles, on en aura fait le
compte ; on aura désigné quels
déficits elles amèneraient et
quelles impôts.
Grâce à cette œuvre sincère,
l'éducation de la démocratie
aura progressé. Nous courrons
moins vite et moins follement
vers le cinquième milliard.
Jean MESNIL
ALLIÉS
A la suite de la dissolution du Con-
seil municipal de Graville, prévue
dans l'un de nos récents articles, les
électeurs de cette importante localité
vont être appelés prochainement à
procéder au renouvellement de cette
assemblée.
Les circonstances qui ont amené la
dissolution vont donner un intérêt
tout particulier à la lutte électorale
qui va de nouveau s'engager.
M. Valentino, maire sortant, mal-
gré la leçon qui vient de lui être don-
née par le suffrage universel, refuse
de capituler. Il se considère toujours
comme le magistrat indispensable à
la défense des intérêts gravillais. Nous
avons dit ce que nous pensions de
cette suffisance exagérée, nousavbns
dit que l'exubérante personnalité de
M. le Maire de Graville avait fait son
temps et que ce qu'elle pouvait faire
de mieux, c'était de S'en aller.
1 ,a
L'obstiné politicien, avec une crâne-
rie digne d'un meilleur sort, ne veut
rien entendre et il reste sur la brèche.
Nous allons donc assister, très pro-
chainement, à une alliance sans pré-
cédent à Graville, des partis extrêmes
sur son nom. Nous allons voir, vrai-
semblablement, progressistes et so-
cialistes, marchant la main dans la
main pour le repêchage d'une candi-
dature condamnée.
L'expérience n'est point pour nous
déplaire. Outre qu'elle mettra à jour
des procédés de bonne confraternité
entre adversaires de la veille, elle
nous fixera sur les arguments que ces
alliés nouveaux pourront bien pré
senter et défendre en commun.
En présence d'une telle coalition le
devoir des républicains de Graville
est tout tracé. Et, de même qu'à la
dernière élection partielle, ils feront
bloc contre les menées politico-impé-
rialistes d'un politicien ambitieux et
par trop avide de s'imposer. Tous les
amis de l'ordre, de la sagesse et de
la méthode dans le travail, tous les
républicains sincèrement épris des
idées de liberté et de progrès feront
bloc contre un ambitieux sans bernes
et lui innigeront la défaite qu'il mé-
rite.
JEAN MESNIL
RUBANS
Les rubans jouent lin grand rôle dans
la vie des peuples.
Outre qu'ils forment le stimulant avec
lequel on suscite les énergies et les inilia-
tives, ils sont la monnaie courante et
officielle avec laquelle on les récompense.
En France les rubans n'existeraient
pas, qu'il faudrait les inventer. C'est un
désir, une nécessité, un besoin d'être dé-
coré.
Remarquez que nous ne récriminons
pas, nous constatons, nous enregistrons
un état ifesprit, une mentalité spéciale.
Que nous nous tournions vers n'im-
porte quelle organisation sociale, divisée
en groupements, nous verrons presque
toujours les chefs ou les vétérans décorés.
Et, s'ils ne le sont pas, soyez sûrs qu'ils
aspirent à l'être.
11 y a des gens, on en comptera tou-
jours de ces empêcheurs de danser en
rond, qui trouvent à redire à la douce
manie de vouloir porter un ruban. Pour-
quoi cela ? Sous prétexte que c'est décer-
ner une prime à la vanité. O/i le vilain
-mot et, comme ils se trompent. Non, les
décorés ne sont point tous des vaniteux,
et la preuve, croyez moi si vous voulez,
c'est qu'on décore parfois la IIlodestie,
On nous objectera que, par etelnple.
pour obtenir les palmes et la plus mo-
deste médaille d'honneur du travail, il
faut les demander. Et après 1 Cela signi-
fie-t-il forcément que ces postulants
Soient des ambitieux ? Il y a là une for-
malité à remplir, un usage administra-
tif à respecter, voilà tout.
Nous ne sommes donc pas de ceux qui
considèrent comme une tare morale le
désir de porter un petit ruban. Cela est
gracieux, point c/ler et ne fait de tort à
personne.
Si nous étions le gqitueriteinent, et
bien, nous n'hésitons franchement pas à
le dire, nous ferions plus d'heureux en-
core. Nous nous rapproc/lerions ainsi
davantage de l'Egalité, qui fait partie de
la formule républicaine et, soyez en cer-
tain, les affaires publiques et officielles
n'en iraient pas plus mal.
Que de douces convoitises se trollve-
raient donc ainsi exaucées, que de douces
joies viendraient ainsi cOlnbler. de longs
et légitimes espoirs J.
Puis, M. Cochery n'y trouverait certes
pas d'inconvénient, je frapperais d'un lé-
ger droit, un droit de statistique, toutes
les décorations. Soyez sûrs que les déco-
rés ne s'en ptaindraient point et qu'il n'y
aurait jamais sur cette ligne du budget
de restes à recouvrer.
Mais, voilà, mon idée est simple et
pratique et vous verrez que pour cette
raison on ne l'appliquera pas.
MAGALl
L'AGONIE.
Lorsque la mort voltige autour
d'un corps épuisé, prêt à rendre le
dernier soupir, le peu de force et de
vitalité restant chez le moribond se
contractent et provoquent les soubre-
sauts qui précèdent toujours le râle
suprême.
Lorsqu'une lampe, manque de com-
bustible, la flamme baisse peu à peu,
et au moment où elle est impercep-
tible, au moment ou l'on serait tenté
de la croire éteinte, elle lance plu-
sieurs clartés vives, paraissant vou-
loir se rallumer avant de disparaître
complètement. - - -
De même la monarchie trançaise
est arrivée en ce moment à cette ago-
nie forcée. Depuis trente ans, elle est
dans un état. comateux et s-mble
ne plus exister ; cependant le dernier
souffle de vie n'avait pas encore quitté
sa pauvre carcasse affaiblie et l'heure
de la fin approchant, elle se débat
contre la mort.
Voilà pourquoi depuis quelques
temps, les Camelots du Roi font par-
ler d'eux alors qu'on croyait disparue
en France cette branche qui tut jadis
puissante.
Voilà pourquoi Y Avant-Garde et
autre journaux de ce genre jettent
sans espéranees les dernières lueurs
de la monarchie.
Voilà pourquoi la République,
loin de s'alarmer de ces faibles ma-
nifestations, semble fermer les yeux,
voulant selon l'usage respecter la
mort, et laisser finir en paix cette
agonissante opinion.
De profundis 1
VII croque-mort
LEURS EXPLOITS
A Auxerre, les Camelots du
roi ont barbouillé de peinture
noire la statue de Paul Berl, éri-
gée sur le Vieux-Pont, el cou-
vert de « Vive le roi ! A bas la
gueuse 1 » plusieurs édifices pu-
blics.
Cest du joli 1
Tous lesjoursycestunnouveau
méfait.
Ces actes de vendalisme aussi
idiots qu inutiles, prouvent suffi-
saln/nenlla mentalité de la belle
jeunesse fleurdelysée.
Carnet d'un Flâneur - 1
Le duel franco-américain pour la l
découverte du pôle est à l'ordre du
jour. Chacun des deux explorateurs
veut, et cela se comprend, avoir le
bénéfice et la gloire de sa randonnée.
Que va-t-il en résulter ?
Pas grand chose sans doute, car au
point de vue économique, la possession
des pôles ne présente pas grand inté-
rêt. Les mers de glaces, ou terrains
que ron peut y rencontrer ne seront
jamais une belle ressource pour la na-
lion propriétaire.
Il ne peut y avoir dans ces genres
d'rxcursions qu'un but scientifique,
(très intéressants peut-être pour ceux
qui se passionnent à ces genres de vo-
yages), mais bien indifférent pour le
côlé commercial.
Laissons donc les « Cook-Paery » à
leur petite discussion, souhaitons leur
beaucoup d'agréments pour leurs ex-
périences futures mais n'y mêlons pas
de complications diplomatiques.
Bernard BASTIDE
CAMILLE
n'est pas content
Mon article de samedi dernier n'a
pas eu l'avantage de satisfaire M. Ca-
mille La Broue, aussi, me répond-il
par une longue épitre que n'a proba-
blement pas voulu insérer YAuant-
Garde.
N'en déplaise au seigneur Double-
Six, il n'aura pas la satisfaction de
voir les colonnes du Travailleur
Normand, encombrées de sa prose
fantaisiste.
Lorsque M. La Broue jugera à
propos de répondre aux questions
qu'il me plaît de lui poser et que,
sous prétexte de vouloir faire de l'es-
prit, il n'y mêlera pas un tas d'his-
loires saugrenues, n'ayant aucun
rapport avec la question agitée, c'est
avec plaisir que je lui donnerai l'hos-
pitalité.
En tous les cas, je lui recommande
de n'écrire qu'au recto de la page ;
de ne pas faire de fautes d'orthogra-
phe et de ne pas faire de réclame
pour YHerniitine, de sa part, elle se-
rait mal venue et mettrait la direc-
tion de ce produit dans l'obligation
de lui attribuer une commission.
Enfin, je lui conseille de bien faire
attention et de ne pas s'engager sur
un terrain oit, d'avance, il joue le
mauvais rôle.
Qu'il reste donc bien tranquille
dans le petit coin que lui octroie
Y Avant-Garde. Agissant autrement,
il m'obligerait à lui raconter des pe-
tites histoires amusantes oh! pas
pour lui ce qui serait particulière-
ment désagréable à mes sentiments
d'opiniâtre confraternité.
G. S.
Un abbé antimilitariste
Un incident assez singulier s'est
produit dimanche soir devant le cer-
cle militaire de Verdun, Un prêtre
très connu dans cette ville, l'abbé
Noël a crié à haute voix : « A bas
l'armée 1 Tas de voyous ».
Le général Durand, commandant
le 6* corps d'armée à déposer une
plainte au commissariat de police,
contre l'éclésiastiqnc.
Un fait semblable est assez rare.
Le sabre et le goupillon ont plutôt
l'habitude de fraterniser.
Cette incident est d'autant plus
étonnant que l'évèque de Verdun
avait engagé ses diocésains à s'asso-
k cier religieusement aux fêtes qui
avaient lieu ce jour là en souvenir de
la défense de la ville en 1870.
« Voilà ce qui s'est produit, a
« déclaré l'abbé Noël :
cc Je passais avec quelques amis
« devant le cercle, quand trois ofii-
« ciers, cachés derrière des faisceaux
« de drapeaux, ont crié : « Couac !
« couac 1 couac 1 » Devant cette pro-
« vocation, je me suis arrêté, et j'ai
« crié : « A bas l'armée, voyous ! »
« Je ne regrette rien. Vous médités
« que le général Durand a porté
« plainte. Je me moque du général
« Durand. Quand je vais en Allenla-
« gne, monsieur, où l'élément pro-
« testant domine, je suis assuré du
« respect des passants ; en France,
« il n en est pas ainsi. Et puis, j'estime
« que si les officiers se croient le
« droit de crier : « A bas la calotte 1 »
« j'ai le droit, moi, de crier : « A bas
« l'armée 1 »
L'abbé Noël a déclaré, en outre,
qu'il endossait la responsabilité de
ses paroles antimilitaristes et qu'il
se considérait comme un ardent pa-
triote.
LE TBiTAILLEBR H1TRÂÏS
INSERTIONS :
Auaonces la ligne Ofr.50
Avis d'inhumation.. - lfr. »
Rte¡am'ell. - 2fr. »
Réduction 1 Administration :
7Q, Rue Malpaln, DOUER
Bureaux au Havrt :i
Rue Jeall-R;.ptiFtte Éyriès
Dépôt : VACHER, 6, pliéè "téusi
1 nu
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l'avance et se font à partir du
ter et 16 de chaque friofô.
ORGANE RÉPUBLICAIN
de la de I&re ot du Calvados
JI, t
:' : ; : ,'. 1,. '11 1 1 1. ".i 4',.. r. a , l 1 , , l" t
PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS
Seine-litférleure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr.
Autres départements 5 fr. 1
SIX MOIS
! Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autres dl'pal'tl'mlIts.,.. 2 fr. 7
Tente la correspondance concer-
naot le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Kormaiid.
BUDGET
Comme si nous n'étions pas
déjà surchargés d'impôts, le
ministre des finances est en
train, paraît-il, de nous en créer
de nouveaux.
Deux cfcnts millions environ
suffiront à satisfaire les ambi-
tions budgétaires de M. Co-
chery.
Un grand nombre de person-
nes pe manquent pas de s'éton-
nel\
Le ministre ne ferait-il pas
mieux, pensent elles, de réaliser
quelques économies ?
Si un sentiment semblable
peut influer sur les augmenta-
tions qui nous menacent de
façon à prévenir désormais le
vote inconsidéré de lois rui-
neuses, il n'aura pas été inutile,
et, à ce point de vue, une poli-
tique d'économie ne sera jamais
trop prônée.
Aujourd'hui, c'est du budget
de 1910 qu'il s'agit et on se de.
mande sur quelles dotations les
deux millions seraient préle-
vés.
Par une analyse exacte du
nombre total des fonction-
naires, on a déjà vu s'évanouir
la légende du personnel inutile
employé par l'Etat, et par ce
fait, celle des réductions de
1 charge auxquelles cette année
semble prêter.
Il est évident que des dimi-
nutions seront toujours à sou-
haiter, malheureusement, il n'y
a aucune illusion à se faire et
les accroissements sont inévita-
bles et ces risques d'être consi-
dérables. C e n'est pas ce qu'on
a coutume de prétendre, mais
c'est la stricte vérité.
*
* ¥
Les dépenses budgétaires ins-
crites au budget de 1910 avant
les rectifications annoncées par
M. Cochery , s'élèvent à
4.051.842.106 fr. Il est facile de
se'rendre compte de la difficulté
qu'éprouve le ministre à en allé-
ger sérieusement le poids.
D'autre part, lorsqu'on étudie
là composition de la dette pu-
blique, on n'apiiçoit pas le
moyen de la diminuer pour le
budget de 1910. Bien au con-
traire, la charge en sera grossie
; fih de répondre aux exigences
du sei VIce des pensions.
Sur la dotation de l'amortis-
sement, des amputations se-
raient peut-être possibles. En
effet, bien que les amortisse-
ments cxist. nt fonctionnent au-
tomatiquement, les procédés ne
manqueraient pas pour dégager
celte ressoui ce. Mais l'opération
rencontrerail-elle des partisans,
alors que la dette française est
si élevée?
-.-' -.- -.. - -- --
Notre vrai fonds d'amortisse-
ment est en dehors du budget :
c'est la réserve que les organi-
sateurs des grandes compagnies
de chemins de fer ont su cons-
tituer au profit de l'Etat parla
durée restreinte des conces-
sions, seulement, cette réserve
est souvent gaspillée comme
d'autres.
La sagesse conseillerait donc
plutôt d'accroître que de ré-
duire l'amortissement budgé-
taire. -
*
* *
Devant le total formidable
des chiffres, on conçoit aisé-
ment 1 s plaintes qui surgissent
de toutes parts à propos de
l'insuffisance des dotations ac-
tuelles.
Pour les œuvres de paix et
de labeur productif, les crédits
sont sévèrement circonscrits.
Sans sortir de ses attributions
légitimes, l'Etat devra peut-être
en augmenter quelques-uns.
Comment parviendra-t-il à les
réduire ?
L'énorme budget de quatre
milliards serait moins effrayant
s'il n'apparaissait moins gros
d'aléas.
Aussi, le ministre des finan-
ces doit-il mettre le pays en
face de la réalité, il doit lui four-
nir l'inventaire exact.
A ce prix seulement, le Par-
lement et le suffrage universel
avertis en temps voulu seront
en mesure de calculer les ré-
percussions des lois désorgani-
satrices du crédit public.
Avant d'engager des dépenses
nouvelles, on en aura fait le
compte ; on aura désigné quels
déficits elles amèneraient et
quelles impôts.
Grâce à cette œuvre sincère,
l'éducation de la démocratie
aura progressé. Nous courrons
moins vite et moins follement
vers le cinquième milliard.
Jean MESNIL
ALLIÉS
A la suite de la dissolution du Con-
seil municipal de Graville, prévue
dans l'un de nos récents articles, les
électeurs de cette importante localité
vont être appelés prochainement à
procéder au renouvellement de cette
assemblée.
Les circonstances qui ont amené la
dissolution vont donner un intérêt
tout particulier à la lutte électorale
qui va de nouveau s'engager.
M. Valentino, maire sortant, mal-
gré la leçon qui vient de lui être don-
née par le suffrage universel, refuse
de capituler. Il se considère toujours
comme le magistrat indispensable à
la défense des intérêts gravillais. Nous
avons dit ce que nous pensions de
cette suffisance exagérée, nousavbns
dit que l'exubérante personnalité de
M. le Maire de Graville avait fait son
temps et que ce qu'elle pouvait faire
de mieux, c'était de S'en aller.
1 ,a
L'obstiné politicien, avec une crâne-
rie digne d'un meilleur sort, ne veut
rien entendre et il reste sur la brèche.
Nous allons donc assister, très pro-
chainement, à une alliance sans pré-
cédent à Graville, des partis extrêmes
sur son nom. Nous allons voir, vrai-
semblablement, progressistes et so-
cialistes, marchant la main dans la
main pour le repêchage d'une candi-
dature condamnée.
L'expérience n'est point pour nous
déplaire. Outre qu'elle mettra à jour
des procédés de bonne confraternité
entre adversaires de la veille, elle
nous fixera sur les arguments que ces
alliés nouveaux pourront bien pré
senter et défendre en commun.
En présence d'une telle coalition le
devoir des républicains de Graville
est tout tracé. Et, de même qu'à la
dernière élection partielle, ils feront
bloc contre les menées politico-impé-
rialistes d'un politicien ambitieux et
par trop avide de s'imposer. Tous les
amis de l'ordre, de la sagesse et de
la méthode dans le travail, tous les
républicains sincèrement épris des
idées de liberté et de progrès feront
bloc contre un ambitieux sans bernes
et lui innigeront la défaite qu'il mé-
rite.
JEAN MESNIL
RUBANS
Les rubans jouent lin grand rôle dans
la vie des peuples.
Outre qu'ils forment le stimulant avec
lequel on suscite les énergies et les inilia-
tives, ils sont la monnaie courante et
officielle avec laquelle on les récompense.
En France les rubans n'existeraient
pas, qu'il faudrait les inventer. C'est un
désir, une nécessité, un besoin d'être dé-
coré.
Remarquez que nous ne récriminons
pas, nous constatons, nous enregistrons
un état ifesprit, une mentalité spéciale.
Que nous nous tournions vers n'im-
porte quelle organisation sociale, divisée
en groupements, nous verrons presque
toujours les chefs ou les vétérans décorés.
Et, s'ils ne le sont pas, soyez sûrs qu'ils
aspirent à l'être.
11 y a des gens, on en comptera tou-
jours de ces empêcheurs de danser en
rond, qui trouvent à redire à la douce
manie de vouloir porter un ruban. Pour-
quoi cela ? Sous prétexte que c'est décer-
ner une prime à la vanité. O/i le vilain
-mot et, comme ils se trompent. Non, les
décorés ne sont point tous des vaniteux,
et la preuve, croyez moi si vous voulez,
c'est qu'on décore parfois la IIlodestie,
On nous objectera que, par etelnple.
pour obtenir les palmes et la plus mo-
deste médaille d'honneur du travail, il
faut les demander. Et après 1 Cela signi-
fie-t-il forcément que ces postulants
Soient des ambitieux ? Il y a là une for-
malité à remplir, un usage administra-
tif à respecter, voilà tout.
Nous ne sommes donc pas de ceux qui
considèrent comme une tare morale le
désir de porter un petit ruban. Cela est
gracieux, point c/ler et ne fait de tort à
personne.
Si nous étions le gqitueriteinent, et
bien, nous n'hésitons franchement pas à
le dire, nous ferions plus d'heureux en-
core. Nous nous rapproc/lerions ainsi
davantage de l'Egalité, qui fait partie de
la formule républicaine et, soyez en cer-
tain, les affaires publiques et officielles
n'en iraient pas plus mal.
Que de douces convoitises se trollve-
raient donc ainsi exaucées, que de douces
joies viendraient ainsi cOlnbler. de longs
et légitimes espoirs J.
Puis, M. Cochery n'y trouverait certes
pas d'inconvénient, je frapperais d'un lé-
ger droit, un droit de statistique, toutes
les décorations. Soyez sûrs que les déco-
rés ne s'en ptaindraient point et qu'il n'y
aurait jamais sur cette ligne du budget
de restes à recouvrer.
Mais, voilà, mon idée est simple et
pratique et vous verrez que pour cette
raison on ne l'appliquera pas.
MAGALl
L'AGONIE.
Lorsque la mort voltige autour
d'un corps épuisé, prêt à rendre le
dernier soupir, le peu de force et de
vitalité restant chez le moribond se
contractent et provoquent les soubre-
sauts qui précèdent toujours le râle
suprême.
Lorsqu'une lampe, manque de com-
bustible, la flamme baisse peu à peu,
et au moment où elle est impercep-
tible, au moment ou l'on serait tenté
de la croire éteinte, elle lance plu-
sieurs clartés vives, paraissant vou-
loir se rallumer avant de disparaître
complètement. - - -
De même la monarchie trançaise
est arrivée en ce moment à cette ago-
nie forcée. Depuis trente ans, elle est
dans un état. comateux et s-mble
ne plus exister ; cependant le dernier
souffle de vie n'avait pas encore quitté
sa pauvre carcasse affaiblie et l'heure
de la fin approchant, elle se débat
contre la mort.
Voilà pourquoi depuis quelques
temps, les Camelots du Roi font par-
ler d'eux alors qu'on croyait disparue
en France cette branche qui tut jadis
puissante.
Voilà pourquoi Y Avant-Garde et
autre journaux de ce genre jettent
sans espéranees les dernières lueurs
de la monarchie.
Voilà pourquoi la République,
loin de s'alarmer de ces faibles ma-
nifestations, semble fermer les yeux,
voulant selon l'usage respecter la
mort, et laisser finir en paix cette
agonissante opinion.
De profundis 1
VII croque-mort
LEURS EXPLOITS
A Auxerre, les Camelots du
roi ont barbouillé de peinture
noire la statue de Paul Berl, éri-
gée sur le Vieux-Pont, el cou-
vert de « Vive le roi ! A bas la
gueuse 1 » plusieurs édifices pu-
blics.
Cest du joli 1
Tous lesjoursycestunnouveau
méfait.
Ces actes de vendalisme aussi
idiots qu inutiles, prouvent suffi-
saln/nenlla mentalité de la belle
jeunesse fleurdelysée.
Carnet d'un Flâneur - 1
Le duel franco-américain pour la l
découverte du pôle est à l'ordre du
jour. Chacun des deux explorateurs
veut, et cela se comprend, avoir le
bénéfice et la gloire de sa randonnée.
Que va-t-il en résulter ?
Pas grand chose sans doute, car au
point de vue économique, la possession
des pôles ne présente pas grand inté-
rêt. Les mers de glaces, ou terrains
que ron peut y rencontrer ne seront
jamais une belle ressource pour la na-
lion propriétaire.
Il ne peut y avoir dans ces genres
d'rxcursions qu'un but scientifique,
(très intéressants peut-être pour ceux
qui se passionnent à ces genres de vo-
yages), mais bien indifférent pour le
côlé commercial.
Laissons donc les « Cook-Paery » à
leur petite discussion, souhaitons leur
beaucoup d'agréments pour leurs ex-
périences futures mais n'y mêlons pas
de complications diplomatiques.
Bernard BASTIDE
CAMILLE
n'est pas content
Mon article de samedi dernier n'a
pas eu l'avantage de satisfaire M. Ca-
mille La Broue, aussi, me répond-il
par une longue épitre que n'a proba-
blement pas voulu insérer YAuant-
Garde.
N'en déplaise au seigneur Double-
Six, il n'aura pas la satisfaction de
voir les colonnes du Travailleur
Normand, encombrées de sa prose
fantaisiste.
Lorsque M. La Broue jugera à
propos de répondre aux questions
qu'il me plaît de lui poser et que,
sous prétexte de vouloir faire de l'es-
prit, il n'y mêlera pas un tas d'his-
loires saugrenues, n'ayant aucun
rapport avec la question agitée, c'est
avec plaisir que je lui donnerai l'hos-
pitalité.
En tous les cas, je lui recommande
de n'écrire qu'au recto de la page ;
de ne pas faire de fautes d'orthogra-
phe et de ne pas faire de réclame
pour YHerniitine, de sa part, elle se-
rait mal venue et mettrait la direc-
tion de ce produit dans l'obligation
de lui attribuer une commission.
Enfin, je lui conseille de bien faire
attention et de ne pas s'engager sur
un terrain oit, d'avance, il joue le
mauvais rôle.
Qu'il reste donc bien tranquille
dans le petit coin que lui octroie
Y Avant-Garde. Agissant autrement,
il m'obligerait à lui raconter des pe-
tites histoires amusantes oh! pas
pour lui ce qui serait particulière-
ment désagréable à mes sentiments
d'opiniâtre confraternité.
G. S.
Un abbé antimilitariste
Un incident assez singulier s'est
produit dimanche soir devant le cer-
cle militaire de Verdun, Un prêtre
très connu dans cette ville, l'abbé
Noël a crié à haute voix : « A bas
l'armée 1 Tas de voyous ».
Le général Durand, commandant
le 6* corps d'armée à déposer une
plainte au commissariat de police,
contre l'éclésiastiqnc.
Un fait semblable est assez rare.
Le sabre et le goupillon ont plutôt
l'habitude de fraterniser.
Cette incident est d'autant plus
étonnant que l'évèque de Verdun
avait engagé ses diocésains à s'asso-
k cier religieusement aux fêtes qui
avaient lieu ce jour là en souvenir de
la défense de la ville en 1870.
« Voilà ce qui s'est produit, a
« déclaré l'abbé Noël :
cc Je passais avec quelques amis
« devant le cercle, quand trois ofii-
« ciers, cachés derrière des faisceaux
« de drapeaux, ont crié : « Couac !
« couac 1 couac 1 » Devant cette pro-
« vocation, je me suis arrêté, et j'ai
« crié : « A bas l'armée, voyous ! »
« Je ne regrette rien. Vous médités
« que le général Durand a porté
« plainte. Je me moque du général
« Durand. Quand je vais en Allenla-
« gne, monsieur, où l'élément pro-
« testant domine, je suis assuré du
« respect des passants ; en France,
« il n en est pas ainsi. Et puis, j'estime
« que si les officiers se croient le
« droit de crier : « A bas la calotte 1 »
« j'ai le droit, moi, de crier : « A bas
« l'armée 1 »
L'abbé Noël a déclaré, en outre,
qu'il endossait la responsabilité de
ses paroles antimilitaristes et qu'il
se considérait comme un ardent pa-
triote.
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