Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1909-09-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 septembre 1909 19 septembre 1909
Description : 1909/09/19 (A18,N974). 1909/09/19 (A18,N974).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63888434
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2012
Dix–11 uiil6ilwArméje-N° 1)74 - 1 Le Numéro DIX Centimes Dimanche 19 Septembre - 1009
LE TRiViILLEUR lÂTEilS
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INSERTIONS:
Annonces la ligne Ofr.BO
Avis d'inhumation.. - 1 fr. »
RMIAIRe8 , - 2fr. »
Rédaction & Administration :
70, Rue Malpain, RMJEK
Bureaux au Havre ; <
Hue Jean-Baptiste Eyriès
Dépôt : VACHER, 6, place t\a
Les abonnements se paient à
l'avance et se font à partir du
1er et tide chaque mois.. 1)' t
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ORGANE RÉPUBLICAIN
1 -' ..,;. ¡ j : .-;
de la Seine lnfArjeai'o, de l'Unit et du Calvados
: f., 1 : J" ,,: ,/ ; If ,',' , I¡ : J j JI ¡,
PARAISSANT LE DIMANCHE ,"
r | ')̃ .i ;. - 'î • • I Aï,\ «,!*'iY) "fi. ;» i » -'
- i : î f *
ÀflOFNKMRNTS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr.
Autres départements 5 fr. »
SIX MOIS..:. fi
Sclne-Jnri'rieure, ,Ea1'8,"et' '-
départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autrçs départements 2 fr. 7
Touté in'6i'f«!spondance concer-
nant le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
I Normand. ,
Fin de Grève
La région parisienne a vu
cette semaine la fin (Vune grève
qui menaçait de prendre des
proportions considérables et
dont les circonstances maté-
rielles auraient été des plus fâ-
cheuses si elle s'était prolon-
gée.
Les maçons avaient d'abord
donne le signal des revendica-
tions, , puis, les briquet iers
ijetViçnt mis de la partie, suivis
biehtèt par les tailleurs de
f, ,
p^rrçset le$ravaleurs auxquels
biciYtôt s'élaient joints les ou-
vriers menuisiers.
La fin de la grève du bâtiment
constitue donc un événement
dont on ne peut que se félici-
ter.
D'autre part, les circonstan-
ces dans lesquelles s'est produit
•' l'accord qui l'a terminée, l'heu-
, reuse intervention du ministre
du travail, le contrat qui a été
signé entre les patrons et les
puvriers, tout cela marque un
progrès incontestable dans les
rapports de l'employeur et du
salarié.
Cependant, il ne faut pas
exagérer et attribuer aux cho-
ses plus d'importance qu'elles
: n'ont en réalité.
Les accords, les papiers si-
gnés, ont certainement du bon.
Mais ils ne sont pas tout, et ce
;' qui importe bien davantage,
c'est l'esprit dans lequel de part
et d'autre on les signe, et sur-
tout la fidélité que les uns et
les autres mettent à les res-
pecter.
Quand des conflits se produi-
sent, et il s'en produit malheu-
reusement beaucoup, rien n'est
plus légitime que l'intervention
',.. de personnes autorisées, dans
; le but de les faire cesser. Puis-
que existe un ministère du
travail, c'est le devoir de son
titulaire de s'occuper des diffé-
'.,' rends qui mettent aux prises les
.,;, patrons et les travailleurs, de
L ,) s'employer de son mieux à leur
trouver une solution satisfai-
;"' santé. Tout ce qu'on peut, tout
ji ce qu'on doit exiger du minis-
tre, c'est qu'il ne fasse pas pen-
cher la balance d'un côté piutôt
que de l'autre, c'est qu'il
tienne compte également des
¡. intérêts.
QUânt à croire que le gou-
vernement est tenu de ne point
s'immiscer dans de semblables
'.:, affaires, qu'il doit se borner au
rôle de spectateur et laisser aux
seuls intéressés le soin de s'ar-
ranger entre eux, c'est là une
'( opinion qui, dans l'état actuel
des choses, n'est guère soutena-
ble. Dans un pays comme le
"", eôtm notamment, où l'Etal in-
v ••• « )<.l -v t i If. A
tervient en tout et pour tout,
comment des questions aussi
graves que celles des grèves
n'attireraient-elles pas l'atten-
tion et les préoccupations du
gouvernement?
En Angleterre, M. Lloyd
Georges, un des membres les
plus marquants du ministère
actuel, a dû sa réputation à
une intervention [de ce genre. *
Une grève colossale, celle des 1
ouvriers des chemins de fer,
menaçait, il y a deux ans, de
désoler l'Angleterre ; les com-
pugnies et les syndicats n'arri-
vaient pas à se mettre d'accord.
C'est alors que devant l'immi-
nence du péril, M. Lloyd
George, président du Board of
l'rade, déploya une activité, une
ingéniosité sans pareille, multi-
pliant les démarches, proposant
sans cesse de nouvelles formu-
les transactionnelles jusqu'au
jour où il réussit à concilier
les deux parties opposées, à
éviter ainsi à son pays le désor-
dre et les dommages qu'aurait
causés la grève. ",'
Le progrès, les changements
incessants qui se produisent
dans l'industrie, en boulever-
sant les conditions du travail,
rendront de plus en plus néces-
saires de pareilles interven-
tions.
Il va s'agir, à tout instant, de 1
trouver un compromis entre
les exigences de l'industrie obli-
gée de se défendre contre la
concurrence et celles de l'ou-
vrier menacé de perdre son
gagne-pain.
Ce qu'il y a de certain, c'est
que ce n'est pas par la violence
et le désordre qu'on obtiendra
des compromis de ce genre.
Les conciliateurs et les arbi-
tres auront un excellent rôle à
jouer.
Mais l'accord une fois con-
clu, il faut que chacun de ceux
qui le signèrent le fasse respec-
ter dans toute son intégra-
lité.
Il y a un engagement pris de
part et d'autre ; celui des pa-
trons et celui des ouvriers. Il y
a donc lieu de souhaiter pour
les conflits à venir que les en-
gagements soient tenus des
deux côtes, et que patron et
ouvriers, liés par une seule pa-
role, se sentent obligés de res-
pecter la teneur des contrats.
Jean IESNIL
VIE ALLOCUTION DE M. CÏÏÉROU
M. Henry Cliéron a prononcé les
paroles suivantes, au banquet qui a
suivi le Congrès des pêcheries mari-
times, aux Sahles-d'Olonne :
« 1. a République doilèlrc le régime
de la paix politique et de la paix so-
ciale. La paix politique s'affirmera
peu à peu, à mesure que les contro-
verses deviendront plus courtoises et
j.) i i i > M i î f • » f • • » { » • ̃ 1
qu'un esprit de large tolérance, dont
nous entendons donner l'exemple,
sera pratiqué à l'égard de toutes les
personnes et de toutes les idées. Quant
à la paix sociale, elle ne peut procé-
der que de la justice, et, pour que
chacun puisse obtenir justice, il faut
organiser la législation et l'action
gouvernementale avec les faits nou-
veaux, il faut régler les rapports des
capitaux associés et du travail associé,
sans sacrifier aucun effort ni aucun
droit, avec la double pensée de mettre
fin à des conflits dont souffre la pros-
périté générale et de permettre à tous
ceux qui produisent la richcssQ**-d-VHr
recueillir leur part légitime ».
il « Royal-Camelote »
Les Camelots du Roi de notre ré-
gion sont à présent d'une sagesse
dont 011 ne saurait trop les louer.
En effet, celle apparente tranqui-
lité ne vaut-elle pas mieux que tou-
tes les manifestations brutales et
n'est-ce pas le meilleur moyen de
faire respecter la doctrine professée
par M. de Mathan.
Ce n'est pas ainsi qu'agissent leurs
congénères parisiens si 011 en juge
par l'incident qui s'est produit mardi
soir, au siège de la Jeunesse Hépu-
blicaine, rue Turbot.
Une trentaine de Camelots du Roi 1
ont pénétré dans la salle où s'étaient
intimement rassemblés quelques jeu- j
nés républicains.
Une bagarre a eu lieu, au cours de
laquelle le président de la Jeunesse
répubi cainc a été blessé au visage.
* Selon leur noble habitude, ils ont
brisé un buste de la République et
ont mis à sac le local.
Plusieurs arrestations ont été opé-
rées et des condamnations de 10
jours à un mois de prison ont été
prononcées par le Tribunal Correc-
tionnel de la Seine.
La horde sauvage se composait
en grande partie de jeunes gens de
18 à 20 ans.
Ces damoiseaux ont une bien triste
façon de cathéchiser. G.
ZIG-ZAG
En observant de près la vie lUllnaille
on est amené parfois à faire des cons-
tatations curieuses et amusantes.
il y a, par exemple des gens sou-
cieux, avant toutes ctyses, de soigner
leurs intérêts, toujours à l'affût çles
bounes occasions, quand il s'agit d'a-
cheter.
Pour ces gens-là, profiter d'une oc-
casion, tout est là. Peu leur importe
que l'article étiqueté avec une réduc-
tion de prix, cache nécessairement un
défaut ou un affaiblissement dans la
valeur, ils ne veulent pas le savoir, ils
ferment volontairement les geux et
ils s'imaginent seulement conclure une
bonne affaire.
Mais n'allez pas croire qu'il soit
donné à tout le monde de dénicher les
bonnes affaires, les affaires de tout re-
pos et d'occasion.
Ainsi, moi qui vous por/e, cesl une
façon de m'exprimer puisque, en réa-
lité, j'écris, j'ai la plus détestable l'é-
putation auprès de ma femme., lorsque
je me risque timidement à m'offrir
une paire de gants ou des cravates,
Invariablement el chaque fuis, ma
femme prétend que je rue fais voler.
C'esl dur, mais c'est comme, ça, et si je
l '1 ,.4
proleste, je suis aussitôt gratifié (i a-
ménités plutôt lourdes à avaler.
l J'ai pris mon parti, j'écoute, je me
Y ; • • *V. f r ';'" r, Í:' !
tais et j'allends une nouvelle occasion,
pas la bonne celle-là, de m'enlendre
dire des choses désagréables.
Mais, voyez un peu comme le rôle
des compensations d quelquefois du
bon dans la vie, Tandis que ma femme,
assure que je me fais estamper par
les demoiselles de magasins, entre pa-
renthise, qu'elle ne peut pas voir en
peiiiiiii-P, elle me coiivaiiii qu'elle sait,
quant à elle, toujours bénéficier des
meilleures occasions.
Ses chapeaux, qui finissent chaque
fcis par un quatre-vingt quinze centi-
trfts quelconque, lui reviennent à un
bO/l marché exceptionnel, et malgré
l LI 1 d ,1
cela, c'est elle qui le dis, je ne ln y
connais pas, ils ont de l'allure, du
chic, d éclipser tous leurs pareils.
ha parole d'honneur, quand la con-
versation prend et roule assez souvent,
entre nous et la poire et le fromage,
sur un semblable chapitre, je cLeLJiellS
tout ahuri et ma digestion s'en ressent.
Après tout je me dis, vous penserez
comme moi, que ce sont Id les petits
sentiers de la vie et que si la paix et
la joie au foyer s'acquièrent etse main-
tiennent Ú ce prix, ce n'est point les
payer trop cher. Je donne raison à
ma femme, j'incline et opine dans
son sens et, absolument toujours nos
entretiens sur des sujets aussi impor-
tants finissent par un éclat de rire et
une promenade dans tes allées du jar-
din, quand il y a des roses 1.
MAGALI
Closes & jf QdnuitPlMCù
Les yeux de l'hulnanité entière
sont aujourd'hui confondus en un
seul regard, lequel semblable à ce-
lui du capitaine liattcras est invinci-
blement attiré vers le Nord.
Le pôle 1
Ce mot est sur toutes les bouches,
et chacune commente à sa guise la
véracité des exploits de Cook et de
Peary.
Les grands quotidiens sont pleins
de récits fantastiques dont l'âme de
ce bon Jules Verne doit rougir quel-
que peu, si tant est que les âmes
rougissent.
On ne parle plus que d'aller faire
sa petite saison à Peary-Ptage ou à
Cook-Stalion.
Les calembours plus ou moins fa-
meux ornent les rubriques « Nou-
velles à la main ».
Sommes-nous en présence de deux
héros ou sommes-nous en présence
de la plus grande fumisterie du
siècle ? Et saurons-nous jamais ce
qu'il y a de vrai dans l'histoire fan-
tasmagorique de ces randonnées bo-
réales !
L'avenir nous l'apprendra, et ce
qu'il y a de mieux à faire, c'est d'at-
tendre que le temps ait prononcé en-
tre tout le monde.
*
« «
On s'est tellement intéressé à cette
question d'actualité, que, pas un
mortel n'a songé un instant à faire
ses préparatifs de départ pour les
régions interplanétaires.
En effet, un savant (?) américain,
paraît-il, naturellement, nous avait
prédit, il y a quelque temps, la fin
prochaine de notre vieille planète.
Cette petite fantaisie de dernier acte
devait avoir lieu le 15 septembre.
Nous devions tous, avec plus ou
moins de bonne grâce, faire le saut
suprême Oh Ma bonne petite se-
cousse 1
C'était effroyable, et de bonnes
âmes de vieilles bigotles frémissaient
déjà de peur en marmottant leurs
patenôtres l
i - t - , i
Mais cétlc journée de fin du monde
s'est passée absolument comme toutes
les autres et il n'y a eu à signaler
selon la formule aucun accident
grave.
Le savant américain s'était trompé
et la destruction de la planète est re-
mise à une date ultérieure.
*
* *
Les pièces grecques n'ont pas eu
le même sort, leur dernier jour est
irrémédiablement arrivé cette se-
maine. Elles sont définitivement reti-
rées de la circulation. Ce retrait re-
tardé n'est veiui qu'avec peine, et on
croirait que c'est à regret qu'il nous
les faut considérer comme mauvaises, ,.-
elles qui étaient si bonnes'aupara-
vant.
Enfin, tout passe, tout lasse et tout
casse.
*
* *
Tout passe, c'est vrai, même la
mode des grands chapeaux. Nos jo-
lies mondaines en arborent une nou-
vel le.
Les voilà toutes munies de petits
appareils, ma fuis fort gentils, et qui
ressemblent très fortemeitt à des
capotes-de cabriolet.
Ce nouvel ornement a l'avantage
de leur donner une allure à la Milni
Pinson, de Murger oh ! vie de
Bohême qui n'a rien de désagréa-
ble, et cet hiver, au théâtre, les spec-
tateurs de second rang ne s'en plain-
dront pas.
*
♦ «
Ce qui ne passe pas, par exemple,
c'est la mode de nous gratifier cha-
que année d'une nouvelle sorte d'im-
pôts. Contributions directes ou indi-
rectes, nous n'y coupons pas. »
Voilà maintenant que, sous pré-
texte de ne pas les augmenter, on
parle sérieusement de diminuer le
poids des paquets de tabac.
Fi donc 1 en voilà des manières.
Est-ce qu'il n'y a pas des tas de
choses sur lesquelles le fisc peut
trouver un bénéfice convenable sans
nous diminuer notre ration de tabac
journalière ?
Que l'on suive le conseil de mon
ami Jean Mcsnil, par exemple, en
taxant d'un impôt, même minime,
tous ceux qui arborent une décora-
tion, les 200 millions de M. Cochery
seront bientôt comblés.
GHO
Cliiupe Locale
ROUEN
ADIEU VERDURE
Dans un précédent article intitulé :
Un quartier en effervescence
nous nous faisions i écho des do-
léances de la population qui habite
entre les routes de Bonsecours et
d'Eauplet.
Voilà que de nouvelles revendica-
tions nous parviennent de cet en-
droit populeux.
Les talus de verdure qui ornaient
depuis longtemps la partie basse de
la route de Bonsecours sont entrain
de disparaître sous ie pic des terras-
siers.
Depuis longtemps, les habitants de
ce quartier avaient l'habitude de re-
poser leur vue fatiguée par le labeur
journalier sur l'agreste rideau de ver-
dure, aux portes de: Rouen, c'ét,.,Iit til,
peu la campagne, et voilà que des
mains profanes y ont touché 1
Enfants, bipèdes, quadrupèdes, n'y
prendront plus leurs ébats, les es-
cargots, eux mêmes n'y feront plu,
jeur promenade nocturne.
LE TRiViILLEUR lÂTEilS
;, 1 1 ¡
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Rédaction & Administration :
70, Rue Malpain, RMJEK
Bureaux au Havre ; <
Hue Jean-Baptiste Eyriès
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l'avance et se font à partir du
1er et tide chaque mois.. 1)' t
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de la Seine lnfArjeai'o, de l'Unit et du Calvados
: f., 1 : J" ,,: ,/ ; If ,',' , I¡ : J j JI ¡,
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ÀflOFNKMRNTS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr.
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départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autrçs départements 2 fr. 7
Touté in'6i'f«!spondance concer-
nant le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
I Normand. ,
Fin de Grève
La région parisienne a vu
cette semaine la fin (Vune grève
qui menaçait de prendre des
proportions considérables et
dont les circonstances maté-
rielles auraient été des plus fâ-
cheuses si elle s'était prolon-
gée.
Les maçons avaient d'abord
donne le signal des revendica-
tions, , puis, les briquet iers
ijetViçnt mis de la partie, suivis
biehtèt par les tailleurs de
f, ,
p^rrçset le$ravaleurs auxquels
biciYtôt s'élaient joints les ou-
vriers menuisiers.
La fin de la grève du bâtiment
constitue donc un événement
dont on ne peut que se félici-
ter.
D'autre part, les circonstan-
ces dans lesquelles s'est produit
•' l'accord qui l'a terminée, l'heu-
, reuse intervention du ministre
du travail, le contrat qui a été
signé entre les patrons et les
puvriers, tout cela marque un
progrès incontestable dans les
rapports de l'employeur et du
salarié.
Cependant, il ne faut pas
exagérer et attribuer aux cho-
ses plus d'importance qu'elles
: n'ont en réalité.
Les accords, les papiers si-
gnés, ont certainement du bon.
Mais ils ne sont pas tout, et ce
;' qui importe bien davantage,
c'est l'esprit dans lequel de part
et d'autre on les signe, et sur-
tout la fidélité que les uns et
les autres mettent à les res-
pecter.
Quand des conflits se produi-
sent, et il s'en produit malheu-
reusement beaucoup, rien n'est
plus légitime que l'intervention
',.. de personnes autorisées, dans
; le but de les faire cesser. Puis-
que existe un ministère du
travail, c'est le devoir de son
titulaire de s'occuper des diffé-
'.,' rends qui mettent aux prises les
.,;, patrons et les travailleurs, de
L ,) s'employer de son mieux à leur
trouver une solution satisfai-
;"' santé. Tout ce qu'on peut, tout
ji ce qu'on doit exiger du minis-
tre, c'est qu'il ne fasse pas pen-
cher la balance d'un côté piutôt
que de l'autre, c'est qu'il
tienne compte également des
¡. intérêts.
QUânt à croire que le gou-
vernement est tenu de ne point
s'immiscer dans de semblables
'.:, affaires, qu'il doit se borner au
rôle de spectateur et laisser aux
seuls intéressés le soin de s'ar-
ranger entre eux, c'est là une
'( opinion qui, dans l'état actuel
des choses, n'est guère soutena-
ble. Dans un pays comme le
"", eôtm notamment, où l'Etal in-
v ••• « )<.l -v t i If. A
tervient en tout et pour tout,
comment des questions aussi
graves que celles des grèves
n'attireraient-elles pas l'atten-
tion et les préoccupations du
gouvernement?
En Angleterre, M. Lloyd
Georges, un des membres les
plus marquants du ministère
actuel, a dû sa réputation à
une intervention [de ce genre. *
Une grève colossale, celle des 1
ouvriers des chemins de fer,
menaçait, il y a deux ans, de
désoler l'Angleterre ; les com-
pugnies et les syndicats n'arri-
vaient pas à se mettre d'accord.
C'est alors que devant l'immi-
nence du péril, M. Lloyd
George, président du Board of
l'rade, déploya une activité, une
ingéniosité sans pareille, multi-
pliant les démarches, proposant
sans cesse de nouvelles formu-
les transactionnelles jusqu'au
jour où il réussit à concilier
les deux parties opposées, à
éviter ainsi à son pays le désor-
dre et les dommages qu'aurait
causés la grève. ",'
Le progrès, les changements
incessants qui se produisent
dans l'industrie, en boulever-
sant les conditions du travail,
rendront de plus en plus néces-
saires de pareilles interven-
tions.
Il va s'agir, à tout instant, de 1
trouver un compromis entre
les exigences de l'industrie obli-
gée de se défendre contre la
concurrence et celles de l'ou-
vrier menacé de perdre son
gagne-pain.
Ce qu'il y a de certain, c'est
que ce n'est pas par la violence
et le désordre qu'on obtiendra
des compromis de ce genre.
Les conciliateurs et les arbi-
tres auront un excellent rôle à
jouer.
Mais l'accord une fois con-
clu, il faut que chacun de ceux
qui le signèrent le fasse respec-
ter dans toute son intégra-
lité.
Il y a un engagement pris de
part et d'autre ; celui des pa-
trons et celui des ouvriers. Il y
a donc lieu de souhaiter pour
les conflits à venir que les en-
gagements soient tenus des
deux côtes, et que patron et
ouvriers, liés par une seule pa-
role, se sentent obligés de res-
pecter la teneur des contrats.
Jean IESNIL
VIE ALLOCUTION DE M. CÏÏÉROU
M. Henry Cliéron a prononcé les
paroles suivantes, au banquet qui a
suivi le Congrès des pêcheries mari-
times, aux Sahles-d'Olonne :
« 1. a République doilèlrc le régime
de la paix politique et de la paix so-
ciale. La paix politique s'affirmera
peu à peu, à mesure que les contro-
verses deviendront plus courtoises et
j.) i i i > M i î f • » f • • » { » • ̃ 1
qu'un esprit de large tolérance, dont
nous entendons donner l'exemple,
sera pratiqué à l'égard de toutes les
personnes et de toutes les idées. Quant
à la paix sociale, elle ne peut procé-
der que de la justice, et, pour que
chacun puisse obtenir justice, il faut
organiser la législation et l'action
gouvernementale avec les faits nou-
veaux, il faut régler les rapports des
capitaux associés et du travail associé,
sans sacrifier aucun effort ni aucun
droit, avec la double pensée de mettre
fin à des conflits dont souffre la pros-
périté générale et de permettre à tous
ceux qui produisent la richcssQ**-d-VHr
recueillir leur part légitime ».
il « Royal-Camelote »
Les Camelots du Roi de notre ré-
gion sont à présent d'une sagesse
dont 011 ne saurait trop les louer.
En effet, celle apparente tranqui-
lité ne vaut-elle pas mieux que tou-
tes les manifestations brutales et
n'est-ce pas le meilleur moyen de
faire respecter la doctrine professée
par M. de Mathan.
Ce n'est pas ainsi qu'agissent leurs
congénères parisiens si 011 en juge
par l'incident qui s'est produit mardi
soir, au siège de la Jeunesse Hépu-
blicaine, rue Turbot.
Une trentaine de Camelots du Roi 1
ont pénétré dans la salle où s'étaient
intimement rassemblés quelques jeu- j
nés républicains.
Une bagarre a eu lieu, au cours de
laquelle le président de la Jeunesse
répubi cainc a été blessé au visage.
* Selon leur noble habitude, ils ont
brisé un buste de la République et
ont mis à sac le local.
Plusieurs arrestations ont été opé-
rées et des condamnations de 10
jours à un mois de prison ont été
prononcées par le Tribunal Correc-
tionnel de la Seine.
La horde sauvage se composait
en grande partie de jeunes gens de
18 à 20 ans.
Ces damoiseaux ont une bien triste
façon de cathéchiser. G.
ZIG-ZAG
En observant de près la vie lUllnaille
on est amené parfois à faire des cons-
tatations curieuses et amusantes.
il y a, par exemple des gens sou-
cieux, avant toutes ctyses, de soigner
leurs intérêts, toujours à l'affût çles
bounes occasions, quand il s'agit d'a-
cheter.
Pour ces gens-là, profiter d'une oc-
casion, tout est là. Peu leur importe
que l'article étiqueté avec une réduc-
tion de prix, cache nécessairement un
défaut ou un affaiblissement dans la
valeur, ils ne veulent pas le savoir, ils
ferment volontairement les geux et
ils s'imaginent seulement conclure une
bonne affaire.
Mais n'allez pas croire qu'il soit
donné à tout le monde de dénicher les
bonnes affaires, les affaires de tout re-
pos et d'occasion.
Ainsi, moi qui vous por/e, cesl une
façon de m'exprimer puisque, en réa-
lité, j'écris, j'ai la plus détestable l'é-
putation auprès de ma femme., lorsque
je me risque timidement à m'offrir
une paire de gants ou des cravates,
Invariablement el chaque fuis, ma
femme prétend que je rue fais voler.
C'esl dur, mais c'est comme, ça, et si je
l '1 ,.4
proleste, je suis aussitôt gratifié (i a-
ménités plutôt lourdes à avaler.
l J'ai pris mon parti, j'écoute, je me
Y ; • • *V. f r ';'" r, Í:' !
tais et j'allends une nouvelle occasion,
pas la bonne celle-là, de m'enlendre
dire des choses désagréables.
Mais, voyez un peu comme le rôle
des compensations d quelquefois du
bon dans la vie, Tandis que ma femme,
assure que je me fais estamper par
les demoiselles de magasins, entre pa-
renthise, qu'elle ne peut pas voir en
peiiiiiii-P, elle me coiivaiiii qu'elle sait,
quant à elle, toujours bénéficier des
meilleures occasions.
Ses chapeaux, qui finissent chaque
fcis par un quatre-vingt quinze centi-
trfts quelconque, lui reviennent à un
bO/l marché exceptionnel, et malgré
l LI 1 d ,1
cela, c'est elle qui le dis, je ne ln y
connais pas, ils ont de l'allure, du
chic, d éclipser tous leurs pareils.
ha parole d'honneur, quand la con-
versation prend et roule assez souvent,
entre nous et la poire et le fromage,
sur un semblable chapitre, je cLeLJiellS
tout ahuri et ma digestion s'en ressent.
Après tout je me dis, vous penserez
comme moi, que ce sont Id les petits
sentiers de la vie et que si la paix et
la joie au foyer s'acquièrent etse main-
tiennent Ú ce prix, ce n'est point les
payer trop cher. Je donne raison à
ma femme, j'incline et opine dans
son sens et, absolument toujours nos
entretiens sur des sujets aussi impor-
tants finissent par un éclat de rire et
une promenade dans tes allées du jar-
din, quand il y a des roses 1.
MAGALI
Closes & jf QdnuitPlMCù
Les yeux de l'hulnanité entière
sont aujourd'hui confondus en un
seul regard, lequel semblable à ce-
lui du capitaine liattcras est invinci-
blement attiré vers le Nord.
Le pôle 1
Ce mot est sur toutes les bouches,
et chacune commente à sa guise la
véracité des exploits de Cook et de
Peary.
Les grands quotidiens sont pleins
de récits fantastiques dont l'âme de
ce bon Jules Verne doit rougir quel-
que peu, si tant est que les âmes
rougissent.
On ne parle plus que d'aller faire
sa petite saison à Peary-Ptage ou à
Cook-Stalion.
Les calembours plus ou moins fa-
meux ornent les rubriques « Nou-
velles à la main ».
Sommes-nous en présence de deux
héros ou sommes-nous en présence
de la plus grande fumisterie du
siècle ? Et saurons-nous jamais ce
qu'il y a de vrai dans l'histoire fan-
tasmagorique de ces randonnées bo-
réales !
L'avenir nous l'apprendra, et ce
qu'il y a de mieux à faire, c'est d'at-
tendre que le temps ait prononcé en-
tre tout le monde.
*
« «
On s'est tellement intéressé à cette
question d'actualité, que, pas un
mortel n'a songé un instant à faire
ses préparatifs de départ pour les
régions interplanétaires.
En effet, un savant (?) américain,
paraît-il, naturellement, nous avait
prédit, il y a quelque temps, la fin
prochaine de notre vieille planète.
Cette petite fantaisie de dernier acte
devait avoir lieu le 15 septembre.
Nous devions tous, avec plus ou
moins de bonne grâce, faire le saut
suprême Oh Ma bonne petite se-
cousse 1
C'était effroyable, et de bonnes
âmes de vieilles bigotles frémissaient
déjà de peur en marmottant leurs
patenôtres l
i - t - , i
Mais cétlc journée de fin du monde
s'est passée absolument comme toutes
les autres et il n'y a eu à signaler
selon la formule aucun accident
grave.
Le savant américain s'était trompé
et la destruction de la planète est re-
mise à une date ultérieure.
*
* *
Les pièces grecques n'ont pas eu
le même sort, leur dernier jour est
irrémédiablement arrivé cette se-
maine. Elles sont définitivement reti-
rées de la circulation. Ce retrait re-
tardé n'est veiui qu'avec peine, et on
croirait que c'est à regret qu'il nous
les faut considérer comme mauvaises, ,.-
elles qui étaient si bonnes'aupara-
vant.
Enfin, tout passe, tout lasse et tout
casse.
*
* *
Tout passe, c'est vrai, même la
mode des grands chapeaux. Nos jo-
lies mondaines en arborent une nou-
vel le.
Les voilà toutes munies de petits
appareils, ma fuis fort gentils, et qui
ressemblent très fortemeitt à des
capotes-de cabriolet.
Ce nouvel ornement a l'avantage
de leur donner une allure à la Milni
Pinson, de Murger oh ! vie de
Bohême qui n'a rien de désagréa-
ble, et cet hiver, au théâtre, les spec-
tateurs de second rang ne s'en plain-
dront pas.
*
♦ «
Ce qui ne passe pas, par exemple,
c'est la mode de nous gratifier cha-
que année d'une nouvelle sorte d'im-
pôts. Contributions directes ou indi-
rectes, nous n'y coupons pas. »
Voilà maintenant que, sous pré-
texte de ne pas les augmenter, on
parle sérieusement de diminuer le
poids des paquets de tabac.
Fi donc 1 en voilà des manières.
Est-ce qu'il n'y a pas des tas de
choses sur lesquelles le fisc peut
trouver un bénéfice convenable sans
nous diminuer notre ration de tabac
journalière ?
Que l'on suive le conseil de mon
ami Jean Mcsnil, par exemple, en
taxant d'un impôt, même minime,
tous ceux qui arborent une décora-
tion, les 200 millions de M. Cochery
seront bientôt comblés.
GHO
Cliiupe Locale
ROUEN
ADIEU VERDURE
Dans un précédent article intitulé :
Un quartier en effervescence
nous nous faisions i écho des do-
léances de la population qui habite
entre les routes de Bonsecours et
d'Eauplet.
Voilà que de nouvelles revendica-
tions nous parviennent de cet en-
droit populeux.
Les talus de verdure qui ornaient
depuis longtemps la partie basse de
la route de Bonsecours sont entrain
de disparaître sous ie pic des terras-
siers.
Depuis longtemps, les habitants de
ce quartier avaient l'habitude de re-
poser leur vue fatiguée par le labeur
journalier sur l'agreste rideau de ver-
dure, aux portes de: Rouen, c'ét,.,Iit til,
peu la campagne, et voilà que des
mains profanes y ont touché 1
Enfants, bipèdes, quadrupèdes, n'y
prendront plus leurs ébats, les es-
cargots, eux mêmes n'y feront plu,
jeur promenade nocturne.
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