Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1909-10-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 octobre 1909 10 octobre 1909
Description : 1909/10/10 (A18,N977). 1909/10/10 (A18,N977).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388846c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
Dix-Huitième Allnée- N° Ui7
Le Numéro DIX Centimes
Dimanche 10 Octobre 1909
HK QB BB
H ̃ H ̃ M h ̃ ^Hy H n m H m H M H I H^H SB i. 1 1 ^B
–WKW^NAJ-U>..III B^.J IIIIUIII I
INSERTIONS :
Annonces la ligne 0fr.50
Avis d'inhumation.. 1 fr. »
Kéctotnes 2fr. »
Réduction & Administration :
70, Une Nalpnlti, ROUEN
Burwvi ̃« B.'Y" :
Rie Jean-Baptiste Eyriès
Dépit : VACHER, 6, place Gambetta
les abonnements se paient à
l'avance et se font à partir du
1" et 16 de chaque mois.
ORGANE REPUBLICAIN
l
de la Seine-Inférieure, de FEnre et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
À ri(VN N KM EN T S
sel..e.h+l'ltr, Eure et
ilôpni tçrçicpts limitrophes.. 4 fr.
Autres départefne«t8 5 fr. »
St* MOIS
Seine-Inférieure, Eure et
tlcpartements limitrophes.. S fr. ft
Autres départements. 3 fr. 7
Tvule J^corïçsnorçHanee concer-
nant lc,jourixq\ doit cire adressé
à M. lé Dîhïéleurdii Travailtevr
Normcuid.
DISCOURS OFFICIELS
Bien que les progressistes,
royalistes et autres partis rétro-
grades aient l'air de douter des
sentiments républicains et pa-
triotiques de notre nation, il
n'en n'est pas moins vrai que
ces sentiments n'ont jamais
cessé de régner dans l'âme de
la majeure partie des ciloyens
Français.
Les beaux discours qui ont
été prononcés dimanche der-
nier par plusieurs de nos par-
lementaires et l'accueil qui leur
a été fait aux quatre coins du
pays par les populations en
sont l'indubitable preuve.
En effet, nous avons eu di-
manche, une abondance de dis-
cours, et comme ils étaient tous
iniéressants, c'est le cas de ré-
péter avec la sagesse des na-
- tions que l'abondance de biens
ne nuit pas. A Marmande, M. le
- président de la République a
inauguré la statue de son an-
cien collègue et ami M. Faye,
A Marseille, MM. Henri Bris-
son et Viviani ont présidé à
l'inauguration d'annexes du
lycée ; et M. le président de la
, Chambre a exposé avec beau-
coup d'élévation ses idées sur
l'instruction de la jeunesse.
Ceux mêmes qui ne partageront
pas toutes les opinions de M*
Henry Brisson sur ce sujet si
controversé et si délicatappiau-
diront à ses nobles développe-
ments oratoires sur la science,
contre le scepticisme et pour le
culte de la patrie. A Brive, M.
Georges Trouillot, ministre des
colonies, inaugurant des écoles
et une caisse d'épargne, s'est
attaché avec infiniment d'à pro-
pos à montrer ce que fut l'oeu-
vre de la République pour le
relèvement de notre patrie vain
eue et mutilée. Il ne s'est noint
- n - - - --- n - i
.- contenté de l'éloquence des
phrases ; et il a fait appel à
l'éloquence des chiffres et des
prévisions de toute sorte. L'œu-
vre coloniale, l'œuvre économi-
que, l'œuvre démocratique de
la France, son essor industriel
tt. commercial, sa puissance
d'épargne sans cesse augmen-
tée : tels sont les témoignages
éloquents que notre pays a
donné de sa vitalité inépuisa-
ble.
t Nous donnons d'autre part,
un extrait de cet intéressant dis-
cours.
Enfin, à Blois, M. Georges Co*
chery, ministre des finances, a
présenté à l'inauguration du
monument élevé à la mémoire
des combattants de Loir-et-Cher
morts pour la pairie en 1870-
71. M. Georges Cochery a pro-
noncé, danscett occasion émou-
vante, deux 1res remarquables
discours, où, par des arguments
décisifs, il a justifié le régime
actuel des reproches que l'on
fornlllie pu rrois su r la gestion
financière de la République.
Ainsi, par unerencontie lieu-
reuse, dans la journée de di-
manche, les membres du gou-
vernement avaient à traiter de
tout ce qui constitue la France,
de tout ce qui la fait vivre dans
son âme et dans son corps. Ils
ont dit l'attention passionnée
de l'opinion et du gouverne-
ment pour ce qui concerne les
jeunes générations à instruire
pour le meilleur avenir de no-
tre race.
Ils ont dit la tâche glo-
rieuse ou obscure, mais tou-
jours utile et noble, que tous
remplissent, civils ou soldats,
ministres ou travail leurs, quand
ils ont au cœur la notion du
devoir et l'amour de la pa-
trie,
Ce n'était plus seulement le
« labourage et le pâturage »,
chers à Sully, qui recevaient
les éloges officiels ; mais c'était
aussi le rayonnement au dehors
et l'expansion lointaine d'une
vie intense qui reste fidèle au
sol natal.
Et tous les orateurs, à com-
mencer par M. le Président de
la République, ont trouvé au
fond deux-mêmes les mots qu'il
fallait prononcer pour exalter
le sentiment patriotique de leu rs
auditeurs. Lesidéologucs insen-
sés et crimininels qui voulaient
arracher l'école à la patrie, les
réalistes abjects qui voudraient
rabaisser nos âmes au culte des
intérêts matériels avec l'oubli
de nos origines : ceux-ci et ceux-
là commettent la même erreur
grossière, Ils ne s'aperçoivent
pas qu'il n'y a point d'idéal,
point d'ambitions, point d'inté-
rêts même à qui le patriotisme
ne soit utile et nécessaire. Il
ennoblit et réchauffe tout ce
qu'il toucha Sans lui tout se
ternit et se meurt.
Jean MESNIL
Incompétence !
On ne se serait jamais douté que
le peuple français qui passe pour un
peuple intelligent, voire même spiri-
tuel, était d'une ignorance qu'il est
convenu d'appeler ccrasse ».
Nous ne sommes pas capables de
gouverner notre beau pays, nous ne
pouvons même pas choisir avec
discernement des individus suscep-
tibles de remplir les fonctions de chef
d'Etat et de faire convenablement
représenter notre nation.
Pour posséder ces hautes qualités,
il faut sortir de la jambe de Jupiter,
ou tout au moins être issu de souche
royale.
Dans Y Avant-Garde de samedi der-
nier, M. de Mathan, ex-maire de
Belbeiif, nous apprend ces choses
merveilleuses.
Ecoutez plutôt, ignares que vous
êtes tous:
« L'exercice du gouvernement
« d'un peuple est une fonction, fonc-
« tion d'autant pins importante que
« le peuple est plus considérable : le
« gouvernement du peuple hollan-
« dais, par exemple, ne saurait être
« comparé au gouvernement du peu-
« pIc français. Pour exercer une
« lonction, la première des condi-
« tions, c'est la compétence, ceci est
« de toute évidence. Le peuple fran-
« cais, - dans son ensemble, est-il com-
« petent pour gouverner iiii-iiiènie ?
« A cette question, tout homme de
« bonne foi est obligé de répondre :
a non. La fonction de gouvernement
« d'un grand pays comme la France
« n'est pas à la portée de n'importe
« qui ; les queshous très complexes
« et délicates qui y sont à résoudre,
« celles des relations extérieures par
« exemple, demandent un long et
« et sérieux apprentissage que le
« peuple n'a pas fait et ne peut pas
« faire. »
Puis, après avoir disserté sur l'in-
millité du peuple peuple d'oia
sont sortis, cependant, bien des
génies M. de Mathan déclare
ceci :
« A la démocratie, il manque donc
« une condition primordiale : la
« compétence. Et précisément, cette
« qualité ne peut faire défaut au Roi,
« car le trône appartient, non pas à
« un individu, mais à une famille : le
« jeune prince, qui est destiné à
« succéder à son pére, apprend dès
« son enfance le métier de souve-
« rain ; toute son éducation est di*-
« rigée en vue de le préparer à rem-
« plir sa fonction de Roi. Comment,
« dans ces conditions, ne serait-il pas
« compétent ? Iêtne avec une in-
« telligence ordinaire, des facultés
« moyennes, il est plus apte à gou-
« verner qu'un homme beaucoup
« plus intelligent et mieux doué,
« mais qui, jusqu'à quarante ans,
« aura exercé le métier d'avocat ou
« de médecin. »
Enfin, bref, un prince impérial ou
royal, fut-il atteint de l'idiotie la plus
complète, est néanmoins capable de
veiller aux intérêts politiques et com-
merciaux d'une nation, et de gouver-
ner sciemment quarante millions
d'individus.
N'est-ce pas là en substance le ré-
sumé de la théorie de M. Mathan ?
Et le noble seigneur croirait-il, par
hasard, que c'est avec de semblables
doctrines qu'il va réveiller l'âme
royaliste dans la région normande 1
Il faudrait pour cela, que nos popu-
lations citadines ci rurales soient
subitement atteintes de folie,
L'incompétence du peuple 1
Mtûs l'histoire de la royauté n'est-
elle pas remplie d'exemples, et, si
quelques monarques ont été intéres-
sants, combien en est-il qui sont
restés tout à fait nuls et incapables,
et ne voyons-nous pas aujourd'hui,
en Europe, des rois d'Espague et
des empereurs russes dont la compé.
tence en matière gouvernementale
laisse énormément à désirer.
De même que Henri 111 et que
Charles VI, ces modernes souverains
sont cependant issus de souche
royale.
Les affaires de Russie et d'Espagne
en vont-elles mieux pour cela ?
Quoiqu'en dise M. de Mathan,
princes et rois ne sont pas d'une es-
sence spéciale et, dirait Ronchonot,
ce sont des hommes comme la plupart
des quiconques 1
En tous les cas, ce n'est pas avoir
une opinion bien flatteuse pour nos
compatriotes que de les déclarer
comme cela, nettement et sans am-
bages, incapables de se gouverner ou
de trouver parmi eux quelqu'un
d'assez intelligent pour être mis au
même rang qu'un prince du sang.
Avec de pareilles inventions, nous
voyons l'heure proche où l'Avant-
darde de Normandie journal de
doctrine devra changer son titre
contre un autre beaucoup plus sug-
gestif : La Gazelle de Quatre-Mares,
par exemple ! r
GEO
Au « RoiMote »
On était bien tranquille depuis
quelque temps, au « noyai Came-
lote », et c'est à peine si on soupçon-
nait à Rouen la continuation de
l'existence de cet imposant régiment
(oh! combien).
Enfin, il parait qu'il n'est pas en-
core complètement désagrégé. Un
de ses membres a, dimanche dernier,
accompli un fait d'armes. Il s'est fait
arrêter I
- - - - - - - -- .-
Sous la présidence de M. le Préfet
de la Seine-Inférieure. on inaugurait
le groupe scolaire du Mont-Saint-
Aignan. Cette manifestation répu-
blicaine n'avait probablement pas le
don de plaire à un petit groupe de
Camelots du Roi qui se trouvaient
dans l'assistance. Aussi, selon leur
noble habitude, troublèrent-ils la
fête en poussant des cris de toutes
sortes, si bien qu'on aurait pu eroire
à la mise à sac d'un poulailler des
environs.
Un jeune fou, imberbe, les yeux
hors de la tête, criait si fort, que la
police de l'endroit, sous les espèces
du garde-champêtre, se vit dans
l'obligation d'enfermer cet éplièbe au
violon.
Il en sortait d'ailleurs très peu de
temps après, M. le Préfet faisant un
cas très modeste des protestations
d'un collégien en vacance, avait
donné l'ordre de le relâcher sur
l'heure.
On croira peut-être que ces trois
heures de cachot suffirent pour cal-
mer les nerfs de ce jeune Camelot du
Hoi.
Pas du tout, et le soir, sous la
pluie battante, nous l'avons aperçu
en train de pérorer au milieu d'un
groupe de gamins de son Age, qui
le considéraient peut-être déjà comme
un raartyre de la sainte cause.
Pnscz-vou, il s'était fait arrêter,
il allait figurer au livre d'or de
L'Avant-Garde, livre d'or joyeux
s'il en fut.
Et on annonce loujours le pro-
chain avènement de Philippe VIII !
Nous allons retenir une loge pour
la cérémonie du sacre.
En attendant ce beau jour, nous
conseillons aux dirigeants du Royal
Camelote^ d'engager leurs élèves à
prendre fréquemment des douches.
C'est un remède très salutaire pour
l'excès de tempérament.
VIDIS
Beaucoup de Bruit pour rien"
Notre consœur VAvant-Garde, an-
noncée il y a quelques mois, à granits
coups de tam-tam, devait renverser
les mondes et, d'après çe qu'elle avan-
çait, nous apercevions déjà, tous, les
débris de la République, impitoyable-
ment épais sur le soj.
L'Avant-Garde se préparait au
combat !
C'était son droit et son devoir,
puisqu'elle devait soutenir la cause
royaliste, quelque soit la cause, elle
est toujours noble pour celui qui la
défend, aussi, dès son entrée dans 10
vie, rAvant-Garde reçut-elle le salut
amical et confraternel de toute la
presse régionale quotidienne et pério-
dique.
Tels des gladiateurs se préparant
à rougir de leur sang le sable du cir-
que sous les acclamations de la foule
délirante, le personnel de M. de Ma-
than prit alors l'air conquérant qu'il
convient d'avoir en l'occurence, et
nous noiio apprêtions tous à lire cha-
que semaine des Mots de littérature
aggressive en rapport avec les senti -
ments belliqueux manifestés aupa-
ravant.
Nous aurions d'ailleurs tous apprë-
cié la tenue de notre bonne con-
sœur.
Or, depuis son apparition, l'or-
gane royaliste n'a pas été bien mé-
chant ; en dehors des chroniques
anti-maçonniques et l'Evangile heb-
domadaire de M. de Iathan, on n'y
peut apprendre que les cours com-
merciaux des marchés normands.
Les lecteurs dç Avant-Garde sont
toujours très bien renseignés sur le
prix du bétail, du laitage et des
céréales.
Quelqu'un nous affirmait dernière-
ment que notre consœur allait faire
une concurrence acharnée au Réveil
Agricole.
Notre confrère Aunayn'a qu'à bien
se ten.ir 1
Gip
Le Bilan de la République
Les royalistes accusent la démocra-
tie d'incompétence. *
Voici les paroles prononcées à
Brives, par M. Trouillot, ministre des
colonies, au cours de l'Inauguration
des bâtiments de la Caisse dEpargne
et d'une école communale.
Les déclarations du ministre sqnt
basées sur des chiffres et I'oetivre ,de
la République est ainsi dépeinte :
La République peut, au bout de
treijite-neuf années d'existence, pré-
senter avec fierté son bilan devant
l'histoire.
C'est, au lieu de la guerre, une
paix continentale d'une durée incon-
nue pour notre pays. Au lieu du dé-
membrement, ce3t un territoire co-
lonial, qui était, en 1870, de 1.500.000
kilomètres carrés, et qui dépasse au-
jourd'hui 10 millions de kilomètres
carrés.
Au lieu de la ruine, c'est une pros-
périté générale croissante, démon-
trée notamment par le développe-
ment de notre commerce interna-
tional, qui dépassait à peine 6 mil-
liards en 1869, et qui atteint aujour-
d'hui Il milliards.
Pour les - seules colonies, le com-
merce total a passé de 300 millions
à plus d'un milliard.
On peut être lier en pensant que
les 684 millions déposés dans les
Caisses d'épargne en 1870 dépassent
aujourd'hui, et après quelle campa-
gne ! on s'en souvient, le cluffre de
cinq milliards. Aux cinq milliards
de l'indemnité de guerre, résultat de
l'administration du régime impé-
rial, la République démocratique et
sociale peut opposer cinq milliards
d'épargne française.
Le Numéro DIX Centimes
Dimanche 10 Octobre 1909
HK QB BB
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Burwvi ̃« B.'Y" :
Rie Jean-Baptiste Eyriès
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l'avance et se font à partir du
1" et 16 de chaque mois.
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PARAISSANT LE DIMANCHE
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à M. lé Dîhïéleurdii Travailtevr
Normcuid.
DISCOURS OFFICIELS
Bien que les progressistes,
royalistes et autres partis rétro-
grades aient l'air de douter des
sentiments républicains et pa-
triotiques de notre nation, il
n'en n'est pas moins vrai que
ces sentiments n'ont jamais
cessé de régner dans l'âme de
la majeure partie des ciloyens
Français.
Les beaux discours qui ont
été prononcés dimanche der-
nier par plusieurs de nos par-
lementaires et l'accueil qui leur
a été fait aux quatre coins du
pays par les populations en
sont l'indubitable preuve.
En effet, nous avons eu di-
manche, une abondance de dis-
cours, et comme ils étaient tous
iniéressants, c'est le cas de ré-
péter avec la sagesse des na-
- tions que l'abondance de biens
ne nuit pas. A Marmande, M. le
- président de la République a
inauguré la statue de son an-
cien collègue et ami M. Faye,
A Marseille, MM. Henri Bris-
son et Viviani ont présidé à
l'inauguration d'annexes du
lycée ; et M. le président de la
, Chambre a exposé avec beau-
coup d'élévation ses idées sur
l'instruction de la jeunesse.
Ceux mêmes qui ne partageront
pas toutes les opinions de M*
Henry Brisson sur ce sujet si
controversé et si délicatappiau-
diront à ses nobles développe-
ments oratoires sur la science,
contre le scepticisme et pour le
culte de la patrie. A Brive, M.
Georges Trouillot, ministre des
colonies, inaugurant des écoles
et une caisse d'épargne, s'est
attaché avec infiniment d'à pro-
pos à montrer ce que fut l'oeu-
vre de la République pour le
relèvement de notre patrie vain
eue et mutilée. Il ne s'est noint
- n - - - --- n - i
.- contenté de l'éloquence des
phrases ; et il a fait appel à
l'éloquence des chiffres et des
prévisions de toute sorte. L'œu-
vre coloniale, l'œuvre économi-
que, l'œuvre démocratique de
la France, son essor industriel
tt. commercial, sa puissance
d'épargne sans cesse augmen-
tée : tels sont les témoignages
éloquents que notre pays a
donné de sa vitalité inépuisa-
ble.
t Nous donnons d'autre part,
un extrait de cet intéressant dis-
cours.
Enfin, à Blois, M. Georges Co*
chery, ministre des finances, a
présenté à l'inauguration du
monument élevé à la mémoire
des combattants de Loir-et-Cher
morts pour la pairie en 1870-
71. M. Georges Cochery a pro-
noncé, danscett occasion émou-
vante, deux 1res remarquables
discours, où, par des arguments
décisifs, il a justifié le régime
actuel des reproches que l'on
fornlllie pu rrois su r la gestion
financière de la République.
Ainsi, par unerencontie lieu-
reuse, dans la journée de di-
manche, les membres du gou-
vernement avaient à traiter de
tout ce qui constitue la France,
de tout ce qui la fait vivre dans
son âme et dans son corps. Ils
ont dit l'attention passionnée
de l'opinion et du gouverne-
ment pour ce qui concerne les
jeunes générations à instruire
pour le meilleur avenir de no-
tre race.
Ils ont dit la tâche glo-
rieuse ou obscure, mais tou-
jours utile et noble, que tous
remplissent, civils ou soldats,
ministres ou travail leurs, quand
ils ont au cœur la notion du
devoir et l'amour de la pa-
trie,
Ce n'était plus seulement le
« labourage et le pâturage »,
chers à Sully, qui recevaient
les éloges officiels ; mais c'était
aussi le rayonnement au dehors
et l'expansion lointaine d'une
vie intense qui reste fidèle au
sol natal.
Et tous les orateurs, à com-
mencer par M. le Président de
la République, ont trouvé au
fond deux-mêmes les mots qu'il
fallait prononcer pour exalter
le sentiment patriotique de leu rs
auditeurs. Lesidéologucs insen-
sés et crimininels qui voulaient
arracher l'école à la patrie, les
réalistes abjects qui voudraient
rabaisser nos âmes au culte des
intérêts matériels avec l'oubli
de nos origines : ceux-ci et ceux-
là commettent la même erreur
grossière, Ils ne s'aperçoivent
pas qu'il n'y a point d'idéal,
point d'ambitions, point d'inté-
rêts même à qui le patriotisme
ne soit utile et nécessaire. Il
ennoblit et réchauffe tout ce
qu'il toucha Sans lui tout se
ternit et se meurt.
Jean MESNIL
Incompétence !
On ne se serait jamais douté que
le peuple français qui passe pour un
peuple intelligent, voire même spiri-
tuel, était d'une ignorance qu'il est
convenu d'appeler ccrasse ».
Nous ne sommes pas capables de
gouverner notre beau pays, nous ne
pouvons même pas choisir avec
discernement des individus suscep-
tibles de remplir les fonctions de chef
d'Etat et de faire convenablement
représenter notre nation.
Pour posséder ces hautes qualités,
il faut sortir de la jambe de Jupiter,
ou tout au moins être issu de souche
royale.
Dans Y Avant-Garde de samedi der-
nier, M. de Mathan, ex-maire de
Belbeiif, nous apprend ces choses
merveilleuses.
Ecoutez plutôt, ignares que vous
êtes tous:
« L'exercice du gouvernement
« d'un peuple est une fonction, fonc-
« tion d'autant pins importante que
« le peuple est plus considérable : le
« gouvernement du peuple hollan-
« dais, par exemple, ne saurait être
« comparé au gouvernement du peu-
« pIc français. Pour exercer une
« lonction, la première des condi-
« tions, c'est la compétence, ceci est
« de toute évidence. Le peuple fran-
« cais, - dans son ensemble, est-il com-
« petent pour gouverner iiii-iiiènie ?
« A cette question, tout homme de
« bonne foi est obligé de répondre :
a non. La fonction de gouvernement
« d'un grand pays comme la France
« n'est pas à la portée de n'importe
« qui ; les queshous très complexes
« et délicates qui y sont à résoudre,
« celles des relations extérieures par
« exemple, demandent un long et
« et sérieux apprentissage que le
« peuple n'a pas fait et ne peut pas
« faire. »
Puis, après avoir disserté sur l'in-
millité du peuple peuple d'oia
sont sortis, cependant, bien des
génies M. de Mathan déclare
ceci :
« A la démocratie, il manque donc
« une condition primordiale : la
« compétence. Et précisément, cette
« qualité ne peut faire défaut au Roi,
« car le trône appartient, non pas à
« un individu, mais à une famille : le
« jeune prince, qui est destiné à
« succéder à son pére, apprend dès
« son enfance le métier de souve-
« rain ; toute son éducation est di*-
« rigée en vue de le préparer à rem-
« plir sa fonction de Roi. Comment,
« dans ces conditions, ne serait-il pas
« compétent ? Iêtne avec une in-
« telligence ordinaire, des facultés
« moyennes, il est plus apte à gou-
« verner qu'un homme beaucoup
« plus intelligent et mieux doué,
« mais qui, jusqu'à quarante ans,
« aura exercé le métier d'avocat ou
« de médecin. »
Enfin, bref, un prince impérial ou
royal, fut-il atteint de l'idiotie la plus
complète, est néanmoins capable de
veiller aux intérêts politiques et com-
merciaux d'une nation, et de gouver-
ner sciemment quarante millions
d'individus.
N'est-ce pas là en substance le ré-
sumé de la théorie de M. Mathan ?
Et le noble seigneur croirait-il, par
hasard, que c'est avec de semblables
doctrines qu'il va réveiller l'âme
royaliste dans la région normande 1
Il faudrait pour cela, que nos popu-
lations citadines ci rurales soient
subitement atteintes de folie,
L'incompétence du peuple 1
Mtûs l'histoire de la royauté n'est-
elle pas remplie d'exemples, et, si
quelques monarques ont été intéres-
sants, combien en est-il qui sont
restés tout à fait nuls et incapables,
et ne voyons-nous pas aujourd'hui,
en Europe, des rois d'Espague et
des empereurs russes dont la compé.
tence en matière gouvernementale
laisse énormément à désirer.
De même que Henri 111 et que
Charles VI, ces modernes souverains
sont cependant issus de souche
royale.
Les affaires de Russie et d'Espagne
en vont-elles mieux pour cela ?
Quoiqu'en dise M. de Mathan,
princes et rois ne sont pas d'une es-
sence spéciale et, dirait Ronchonot,
ce sont des hommes comme la plupart
des quiconques 1
En tous les cas, ce n'est pas avoir
une opinion bien flatteuse pour nos
compatriotes que de les déclarer
comme cela, nettement et sans am-
bages, incapables de se gouverner ou
de trouver parmi eux quelqu'un
d'assez intelligent pour être mis au
même rang qu'un prince du sang.
Avec de pareilles inventions, nous
voyons l'heure proche où l'Avant-
darde de Normandie journal de
doctrine devra changer son titre
contre un autre beaucoup plus sug-
gestif : La Gazelle de Quatre-Mares,
par exemple ! r
GEO
Au « RoiMote »
On était bien tranquille depuis
quelque temps, au « noyai Came-
lote », et c'est à peine si on soupçon-
nait à Rouen la continuation de
l'existence de cet imposant régiment
(oh! combien).
Enfin, il parait qu'il n'est pas en-
core complètement désagrégé. Un
de ses membres a, dimanche dernier,
accompli un fait d'armes. Il s'est fait
arrêter I
- - - - - - - -- .-
Sous la présidence de M. le Préfet
de la Seine-Inférieure. on inaugurait
le groupe scolaire du Mont-Saint-
Aignan. Cette manifestation répu-
blicaine n'avait probablement pas le
don de plaire à un petit groupe de
Camelots du Roi qui se trouvaient
dans l'assistance. Aussi, selon leur
noble habitude, troublèrent-ils la
fête en poussant des cris de toutes
sortes, si bien qu'on aurait pu eroire
à la mise à sac d'un poulailler des
environs.
Un jeune fou, imberbe, les yeux
hors de la tête, criait si fort, que la
police de l'endroit, sous les espèces
du garde-champêtre, se vit dans
l'obligation d'enfermer cet éplièbe au
violon.
Il en sortait d'ailleurs très peu de
temps après, M. le Préfet faisant un
cas très modeste des protestations
d'un collégien en vacance, avait
donné l'ordre de le relâcher sur
l'heure.
On croira peut-être que ces trois
heures de cachot suffirent pour cal-
mer les nerfs de ce jeune Camelot du
Hoi.
Pas du tout, et le soir, sous la
pluie battante, nous l'avons aperçu
en train de pérorer au milieu d'un
groupe de gamins de son Age, qui
le considéraient peut-être déjà comme
un raartyre de la sainte cause.
Pnscz-vou, il s'était fait arrêter,
il allait figurer au livre d'or de
L'Avant-Garde, livre d'or joyeux
s'il en fut.
Et on annonce loujours le pro-
chain avènement de Philippe VIII !
Nous allons retenir une loge pour
la cérémonie du sacre.
En attendant ce beau jour, nous
conseillons aux dirigeants du Royal
Camelote^ d'engager leurs élèves à
prendre fréquemment des douches.
C'est un remède très salutaire pour
l'excès de tempérament.
VIDIS
Beaucoup de Bruit pour rien"
Notre consœur VAvant-Garde, an-
noncée il y a quelques mois, à granits
coups de tam-tam, devait renverser
les mondes et, d'après çe qu'elle avan-
çait, nous apercevions déjà, tous, les
débris de la République, impitoyable-
ment épais sur le soj.
L'Avant-Garde se préparait au
combat !
C'était son droit et son devoir,
puisqu'elle devait soutenir la cause
royaliste, quelque soit la cause, elle
est toujours noble pour celui qui la
défend, aussi, dès son entrée dans 10
vie, rAvant-Garde reçut-elle le salut
amical et confraternel de toute la
presse régionale quotidienne et pério-
dique.
Tels des gladiateurs se préparant
à rougir de leur sang le sable du cir-
que sous les acclamations de la foule
délirante, le personnel de M. de Ma-
than prit alors l'air conquérant qu'il
convient d'avoir en l'occurence, et
nous noiio apprêtions tous à lire cha-
que semaine des Mots de littérature
aggressive en rapport avec les senti -
ments belliqueux manifestés aupa-
ravant.
Nous aurions d'ailleurs tous apprë-
cié la tenue de notre bonne con-
sœur.
Or, depuis son apparition, l'or-
gane royaliste n'a pas été bien mé-
chant ; en dehors des chroniques
anti-maçonniques et l'Evangile heb-
domadaire de M. de Iathan, on n'y
peut apprendre que les cours com-
merciaux des marchés normands.
Les lecteurs dç Avant-Garde sont
toujours très bien renseignés sur le
prix du bétail, du laitage et des
céréales.
Quelqu'un nous affirmait dernière-
ment que notre consœur allait faire
une concurrence acharnée au Réveil
Agricole.
Notre confrère Aunayn'a qu'à bien
se ten.ir 1
Gip
Le Bilan de la République
Les royalistes accusent la démocra-
tie d'incompétence. *
Voici les paroles prononcées à
Brives, par M. Trouillot, ministre des
colonies, au cours de l'Inauguration
des bâtiments de la Caisse dEpargne
et d'une école communale.
Les déclarations du ministre sqnt
basées sur des chiffres et I'oetivre ,de
la République est ainsi dépeinte :
La République peut, au bout de
treijite-neuf années d'existence, pré-
senter avec fierté son bilan devant
l'histoire.
C'est, au lieu de la guerre, une
paix continentale d'une durée incon-
nue pour notre pays. Au lieu du dé-
membrement, ce3t un territoire co-
lonial, qui était, en 1870, de 1.500.000
kilomètres carrés, et qui dépasse au-
jourd'hui 10 millions de kilomètres
carrés.
Au lieu de la ruine, c'est une pros-
périté générale croissante, démon-
trée notamment par le développe-
ment de notre commerce interna-
tional, qui dépassait à peine 6 mil-
liards en 1869, et qui atteint aujour-
d'hui Il milliards.
Pour les - seules colonies, le com-
merce total a passé de 300 millions
à plus d'un milliard.
On peut être lier en pensant que
les 684 millions déposés dans les
Caisses d'épargne en 1870 dépassent
aujourd'hui, et après quelle campa-
gne ! on s'en souvient, le cluffre de
cinq milliards. Aux cinq milliards
de l'indemnité de guerre, résultat de
l'administration du régime impé-
rial, la République démocratique et
sociale peut opposer cinq milliards
d'épargne française.
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