Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-11-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 novembre 1900 03 novembre 1900
Description : 1900/11/03 (N236). 1900/11/03 (N236).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634357
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5 e Année — N° 236.
Samedi 3 Novembre 1900,
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements. » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIBR,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’iMPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
1 5
Annonces
Réclames.
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
A NOS LECTEURS
L’administration du Réveil a l'hon
neur d’informer les lecteurs dont l'abon
nement est expiré fin septembre, que
nous leur continuerons le service du
journal et que nous les considérerons
comme réabonnés s’ils ne nous font
retour du présent numéro avec la
mention : Refusé.
Passé ce délai, nous nous croirons
autorisé à faire percevoir le montant
par l'a poste . Toutefois , les amis qui
voudraient nous éviter ce supplément
de frais peuvent se présenter à nos
bureauxj 15, rue Casimir-Périer. Ils
sont ouverts tous les jours de 7 heures
1{2 du matin à 7 heures 1{2 du soir,
et les dimanches de 9 heures à il
heures du matin.
Nous rappelons, en outre, à nos lec
teurs que si nous avons réduit le prix
de l’abonnement à la minime somme
de 3 fr. (prix de revient), c’est pour
avoir plus de facilité à le répandre
dans le monde des travailleurs, pour
lesquels il sera sans cesse un vaillant
défenseur et un bon conseiller .
Le Réveil sera toujours un organe
sincère , il ne s’écartera jamais de la
voie qui lui a été tracée. Créé par un
groupe de fervents républicains — en
dehors de toute idée d’intérêt — dans
le but de propager les idées de justice et
de vérité, il tiendra toujours à hon
neur de mériter l’estime de ses fonda
teurs, en poursuivant sa marche ascen
dante, avec droiture, correction et sans
faiblesse. Il s’efforcera à rendre sa
lecture plus intéressante, en faisant —
sans nuire à sa partie politique et
locale — une part plus large à la litté
rature. C’est ainsi qu’il continuera à
publier, chaque semaine, d’intéressantes
nouvelles et d’amusantes variétés
choisies parmi les œuvres des meilleurs
auteurs de la Société des Gens de
Lettres. Qu’on se le dise /
Pour l’Action
Après le marasme dans lequel se
débattait la politique républicaine
du pays, depuis ces dernières années,
voici qu'une aube nouvelle apparaît
à nos yeux. L’ère des luttes n'est
pas close, assurément. Du moins,
pouvons-nous, dès à présent, envi
sager avec plus de confiance les
destinées de la démocratie. L’affaire
Dreyfus, le sombre, le passionnant
drame qui s'est déroulé devant
nous, n’a pas contribué pour peu à
dessiller la vue d'un grand nombre
de citoyens s’oubliant dans un redou
table optimisme, encore que quel
ques hommes de bcmne volonté
s'obstinent, éperdus, à ne pas voir
la lumière qui les aveugle. Mais de
ceux-ci, nous n’avons cure ; ils for
meront bientôt l'arrière-garde de
nos bataillons de combat, soucieux
de reprendre leur poste d'activité.
Quant à ceux qui, malgré l’évidence,
malgré tous les avertissements et
toutes les preuves accumulées, se
refuseront à reprendre rang parmi
nos troupes, nous les considérerons
comme de faux républicains ou des
renégats, dont le masque hypocrite
a pu nous tromper, mais qui, désor
mais, ne nous abuseront plus. Déjà,
il nous est permis de reconnaître
les déserteurs de la cause émanci
patrice de 1789. Leur mauvaise foi
les désigne à notre attention dans
le débat annuel. Ils grossissent les
hordes de la réaction. Ils s'appellent
Méline, Brindeau, Rispal et C ie .
L'armée républicaine est en mar
che. Il n’en faut plus douter. Re
partons donc d’un pas plus vigou
reux, retrempons-nous d’un nouveau
courage, nous qui, dès les premières
heures, avons sondé le danger et
qui, avant même que les taches
révélatrices n’aient dénoncé la gan-
grènedont souffrait la nation, c’est-
à-dire avant l’affaire, avons demandé
les remèdes nécessaires à la situation
politique et économique du pays.
Nous réclamions alors, devant l’état
pathologique des affaires publiques,
des réformes semblables à celles qui
sont à l’ordre du jour. Maintenant
que l’objet des discordes qu’a fait
naître la révision du procès Dreyfus
est disparu, celui-ci étant rentré
dans le cadre des attributions judi
ciaires dont il n’aurait jamais dû
sortir, l’entente doit s’établir entre
les véritables amis du progrès social.
L’armée républicaine est en mar
che, dis-je. En effet, quel que soit
le commentaire que l’on puisse faire
du discours de M. Waldeck-Rous-
seau, président du Conseil, à Tou
louse, il n’en est pas moins vrai
qu’un acte a été accompli. N’est-ce
donc rien qu’un chef de gouverne
ment qui a pris en mains le pouvoir
dans une période de pure défensive,
proclame venue l’heure de l’action ?
On sent bien, d’ailleurs, que quel
que chose est changé en France.
Nous avons, enfin, un gouverne
ment qui gouverne, qui sait ce
qu’il veut, oh il va ; et ce n’est pas
pratique constante.
Nous avionsété, jusqu’alors,bernés
par les Dupuy, les Ribot, ondoyants,
soucieux avant tout de leurs person
nalités,soumis au gré des fluctuations
d’une majorité parlementaire sans
idée directrice, veule et versatile ;
oupar les Méline, d’une tactique dé
cevante nous conduisant aux abîmes
de la réaction.
Si le programme tracé au capitole
de Toulouse paraît insuffisant au
pays, à lui de le compléter, à lui de
vouloir à son tour. Nous sommes
persuadés que le gouvernement ne
: faillirait pas en avant. Mais il reste
excessif de demander que toute l’i
nitiative et tout l’essor viennent du
même point.
Ce qui nous démontre amplement
que nos adversaires craignent un
retour offensif de la démocratie
disciplinée, conduite vigoureuse
ment à l’action, c’est de constater
les attaques furieuses qu’ils renou
vellent à propos du discours gouver
nemental. Nous entendons l'objec
tion du cas Millerand avec je ne sais
quel spectre incolore que l’on agite
du système collectiviste, alors que,
chaque jour, nos modérés tentent
des expériences de collectivisme
d’Etat dangereuses, à l’exemple du
protectionnisme, des primes de toutes
sortes qui ruinent nos finances. Ar
gument de mauvaise foi, si l’on en
visage l’œuvre accomplie du minis
tère et si l’on se représente, ainsi
que M. Fénoux le disait aux élec
tions municipales pour M. Acher,
que l’influence de M. Millerand ne
dépasse pas l’importance du chiffre
1 contre 9 dans les décisions du
cabinet.
Et nous voyons figurer au nombre
des membres du gouvernement des
hommes tels que M. Caillaux, mi
nistre des finances, Decrais, minis
tre des colonies, etc., qui ne sont
pas précisément adeptes des doc
trines de M. Guesde.
M. Waldeck-Rousseau a mis en
tête de son programme la loi sur le
stage scolaire, apprentissage utile
au maniement de nos institutions
dans un sens républicain, et la loi
sur les associations qui vise le ré
gime des congrégations. Deux pro
jets sur lesquels il faudra batailler
dur et jouer serré pour écarter les
embûches traditionnelles des gens
de la Croix. Il a mis sur le tapis la
question des retraites ouvrières,
question compliquée et ardue dont
la solution pratique réclame, ne
l’oublions pas, un sens éclairé des
charges et des conditions qu’elle im
pose. Il a traité, également, de la
réforme des droits sur les boissons
hygiéniques en vue d’un abaissement
de tarif pour lequel il faudra trouver
des taxes correspondantes. De plus,
il ne nous est pas défendu de songer,
en ce cas, à l’impôt sur le revenu
comme bouche-trou au budget, et
qu’il nous serait possible, ensuite,
d’étendre plus loin dans le rempla
cement du système fiscal en vigueur.
Voilà, plus qu’on ne le croit, un
ensemble de projets qui nécessitera
une action. soutenue, une union so
lide entre les diverses fractions du
parti républicain. Car il faut tenir
compte des divergences d’opinions
ainsi que des défections possibles ou
des traquenards dressés habilement.
Commençons d’abord à réaliser ces
diverses réformes, ensuite, mais pas
tout de suite, soyons-en convaincus,
nous pourrons aviser. Rappelons-
nous, surtout, que pour l'action,
l’union est indispensable.
Alf. HENRI.
L’AMNISTIE
Dans son récent discours de Tou
louse, parlant de l’amnistie, le prési
dent du conseil a dit : « Aux desseins
violents nous avons opposé la force
de la loi et, pour en faire fléchir les
rigueurs, nous attendrons dans le cal
me les marques d’un repentir sincère. »
Tout nettement, ceci veut dire que
les condamnés de la Haute Cour n'ont
point à compter sur une mesure de
clémence.
Ayant ainsi appris qu’on se refu
sait à les amnistier, MM. Déroulède
et Marcel Habert, ont immédiate
ment mis le télégraphe en branle pour
faire savoir qu’ils ne voulaient aucu
ne mesure de grâce. Ce serait tout à
fait héroïque, n’était que cela fait un
peu trop penser à la phrase du gamin
qui déclare : Puisque tu refuses de
me donner un peu de ton gâteau, je
n’en veux pas non plus, na !
Tout est pour le mieux. Le gouver
nement ne veut pas amnistier M. De-
roulède et Marcel Habert, et M. De-
roulède et Marcel Habert ne veulent
oas être amnistiés. Voilà donc un
conflit d'évité, ce dont il faut se louer
quand on pense à tout ce dont sont
capables les deux moulins à vent de
Saint-Sébastien.
Au reste, il est à croire que d’ici
peu nous entendrons parler d’eux.
M. Deroulède ayant dit il y a quel
ques mois, avec la grande modestie
qu’il apporte en toutes choses et qui
constitue l’un des nombreux charmes
de son caractère : « Je vais vous lais
ser faire votre Exposition sans moi,
il est probable qu’il va recommencer
de bannetonner. Et c'est en songeant
à cela que l’on ne regrettera pas trop
son absence de Paris.
D’autres y sont qui, sans doute,
suffiront à la besogne. Ce sont les
échappés de cette amnistie qui som
meille dans les cartons du Sénat et
qu’on y devrait bien laisser. A voir
l’attitude provocante des exilés d’Es
pagne et les airs arrogants de ceux
qui comptent bénéficier de la clémen
ce gouvernementale, on n’est vrai
ment guère tenté, ni par l’oubli ni
par le pardon. D’ailleurs, il est des
crimes que l’on se prépare à effacer,
et qui ne s’excusent pas. Et c’est
pourquoi, constatant que nos adver
saires n’ont pas désarmés, nous ne
pouvons accepter pas plus d’amnistie
nouvelle que celle à demi votée, qui
s’empoussière au palais du Luxem
bourg.
R. DARNAY.
LE CRITERIUM
Quelques jours restent à courir
avant la réunion des Chambres; la
plupart des députés sont encore dans
leurs départements. Néanmoins, l’on
peut dire qu’il y a déjà, par le seul fait
des polémiques de la presse, des inter-
wiews multiples qui ont eu lieu, des
déclarations émanant des hommes
politiques les plus en vue, certains
points acquis, certaines questions vi
dées en ce qui concerne l’attitude des
hommes et des partis pendant la pro
chaine session.
D’abord, il n’y a plus à tenir
compte de cette fameuse combinaison
que certains républicains peu clair
voyants ou plutôt aveuglés par d’im
patientes ambitions et aigris par quel
que déception, avaient plus ou moins
franchement préconisée avant les va
cances et qui aurait consisté à élimi
ner de la majorité les socialistes pour
les remplacer par des opportunistes
désabusés.
Cette combinaison n’a guère duré
qne ce que* durent les roses, l’espace
d’un matin. A peine éclose du cer
veau des politiciens auxquels nous
faisons allusion, elle a été recueillie
par les organes de la presse méliniste,
ce qui l’a tuée sans rémission. Elle
elle allée en droite ligne où vont les
conceptions mort-nées. Qu’elle dorme
en paix. N’en parlons plus.
Autre question liquidée : l’an
cienne union des nationalistes de tout
acabit, qui, battait de l’aile depuis
quelques semaines, est en train de
se disloquer. ljEclair nous a, en effet,
appris ces jours derniers que les na
tionalistes vont cesser de combattre
sous un drapeau unique et que cha
cun d’eux est à la veille de retourner
dans le camp politique où il était
autrefois. Nous prenons volontiers
note de cette déclaration qui est due à
la plume d’un des plus grands lamas
dix nationalisme ; mais nous voulons
croire que dans les groupements répu
blicains, aussi bien chez les radicaux
qüe chez les socialistes, on se montrera
prudent et que l’on refusera, d’ici à
longtemps d’accorder aux repentis et
aux découragés du nationalisme la
réintégration qu’ils pourraient solli
citer.
D’ailleurÿ, alors même que les na
tionalistes Renonceraient, dans le pays,
à la politicfUe de violence et, à la
Chambre, à la politique d’obstruction,
il n’y a aucune illusion à se faire sur
le changement de leur tactique. Leur
attitude dans la question des Associa
tions et dans celle des droits de l’Etat
en matière d’enseignement prouve, à
n’en pas douter, qu’ils entendent tou
jours garder un pied chez nos adver
saires.
La question religieuse, voila le fossé
qui sépare etqui séparera encore long
temps les vrais républicains de ceux
qui ne sontr épublicains que d’étiqette.
C’est un critérium infaillible. Réglons
nous la-dessus.
À. Bourceret
LES MOIS
Novembre
Le mois de novembre était, comme
son nom l’indique, le neuvième de
l’année instituée par Romulus. Il fut
le dixième puis le onzième, rang qu’il
occupe encore aujourd’hui.
Sous Commode, il prît le nom de
Exsüperatorius, triomphant, mais per
dit bientôt ce nom, à la mort de celui
qui se l’était consacré.
Ce mois, consacré à Diane, voyait
se célébrer de nombreuses fêtes popu
laires ou religieuses, telles que les
jeux plébéiens, les Thermales et les
Neptunales. En Egypte, c’était une
fête lugubre en l’honneur du deuil de
la déesse Isis affligée de la perte d’Osi-
ris son frère. C’est pourquoi le mois
était personnifié par un prêtre d'Isis,
vêtu de lin, la tête rasée et tenant un
sistre, instrument consacré au dieu.
L’Astronomie le place sous le signe
du Sagicaire, qui est le centaure Chi-
ron, tirant une flèche, symbole delà
vitesse des vents annonciateurs de
l’hiver.
Les Astrologues considèrent cette
constellation comme meurtrière : aussi
ceux du xvn e siècle qui étaient encore
fort consultés, ne manquèrent point
de faire un raporocbement avec Tas-,
sassinat du marquis de Monaldeschi^
Christine de Suède, reine détrônée de
Suède, admise à l’hospitalité de la
France s’était installée à Fontaine-*
bleau avec le marquis : elle avait fait
sa connaissance à Rome et il était de
venu son amant attitré. Mais deux
années ne s’étaient point écoulées que,
peut-être fatiguée, elle donnait à ses
gardes Tordre de l’assassiner, sans
autre forme. Il fut tué dans le palais ;
J
Samedi 3 Novembre 1900,
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements. » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIBR,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’iMPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
1 5
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25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
A NOS LECTEURS
L’administration du Réveil a l'hon
neur d’informer les lecteurs dont l'abon
nement est expiré fin septembre, que
nous leur continuerons le service du
journal et que nous les considérerons
comme réabonnés s’ils ne nous font
retour du présent numéro avec la
mention : Refusé.
Passé ce délai, nous nous croirons
autorisé à faire percevoir le montant
par l'a poste . Toutefois , les amis qui
voudraient nous éviter ce supplément
de frais peuvent se présenter à nos
bureauxj 15, rue Casimir-Périer. Ils
sont ouverts tous les jours de 7 heures
1{2 du matin à 7 heures 1{2 du soir,
et les dimanches de 9 heures à il
heures du matin.
Nous rappelons, en outre, à nos lec
teurs que si nous avons réduit le prix
de l’abonnement à la minime somme
de 3 fr. (prix de revient), c’est pour
avoir plus de facilité à le répandre
dans le monde des travailleurs, pour
lesquels il sera sans cesse un vaillant
défenseur et un bon conseiller .
Le Réveil sera toujours un organe
sincère , il ne s’écartera jamais de la
voie qui lui a été tracée. Créé par un
groupe de fervents républicains — en
dehors de toute idée d’intérêt — dans
le but de propager les idées de justice et
de vérité, il tiendra toujours à hon
neur de mériter l’estime de ses fonda
teurs, en poursuivant sa marche ascen
dante, avec droiture, correction et sans
faiblesse. Il s’efforcera à rendre sa
lecture plus intéressante, en faisant —
sans nuire à sa partie politique et
locale — une part plus large à la litté
rature. C’est ainsi qu’il continuera à
publier, chaque semaine, d’intéressantes
nouvelles et d’amusantes variétés
choisies parmi les œuvres des meilleurs
auteurs de la Société des Gens de
Lettres. Qu’on se le dise /
Pour l’Action
Après le marasme dans lequel se
débattait la politique républicaine
du pays, depuis ces dernières années,
voici qu'une aube nouvelle apparaît
à nos yeux. L’ère des luttes n'est
pas close, assurément. Du moins,
pouvons-nous, dès à présent, envi
sager avec plus de confiance les
destinées de la démocratie. L’affaire
Dreyfus, le sombre, le passionnant
drame qui s'est déroulé devant
nous, n’a pas contribué pour peu à
dessiller la vue d'un grand nombre
de citoyens s’oubliant dans un redou
table optimisme, encore que quel
ques hommes de bcmne volonté
s'obstinent, éperdus, à ne pas voir
la lumière qui les aveugle. Mais de
ceux-ci, nous n’avons cure ; ils for
meront bientôt l'arrière-garde de
nos bataillons de combat, soucieux
de reprendre leur poste d'activité.
Quant à ceux qui, malgré l’évidence,
malgré tous les avertissements et
toutes les preuves accumulées, se
refuseront à reprendre rang parmi
nos troupes, nous les considérerons
comme de faux républicains ou des
renégats, dont le masque hypocrite
a pu nous tromper, mais qui, désor
mais, ne nous abuseront plus. Déjà,
il nous est permis de reconnaître
les déserteurs de la cause émanci
patrice de 1789. Leur mauvaise foi
les désigne à notre attention dans
le débat annuel. Ils grossissent les
hordes de la réaction. Ils s'appellent
Méline, Brindeau, Rispal et C ie .
L'armée républicaine est en mar
che. Il n’en faut plus douter. Re
partons donc d’un pas plus vigou
reux, retrempons-nous d’un nouveau
courage, nous qui, dès les premières
heures, avons sondé le danger et
qui, avant même que les taches
révélatrices n’aient dénoncé la gan-
grènedont souffrait la nation, c’est-
à-dire avant l’affaire, avons demandé
les remèdes nécessaires à la situation
politique et économique du pays.
Nous réclamions alors, devant l’état
pathologique des affaires publiques,
des réformes semblables à celles qui
sont à l’ordre du jour. Maintenant
que l’objet des discordes qu’a fait
naître la révision du procès Dreyfus
est disparu, celui-ci étant rentré
dans le cadre des attributions judi
ciaires dont il n’aurait jamais dû
sortir, l’entente doit s’établir entre
les véritables amis du progrès social.
L’armée républicaine est en mar
che, dis-je. En effet, quel que soit
le commentaire que l’on puisse faire
du discours de M. Waldeck-Rous-
seau, président du Conseil, à Tou
louse, il n’en est pas moins vrai
qu’un acte a été accompli. N’est-ce
donc rien qu’un chef de gouverne
ment qui a pris en mains le pouvoir
dans une période de pure défensive,
proclame venue l’heure de l’action ?
On sent bien, d’ailleurs, que quel
que chose est changé en France.
Nous avons, enfin, un gouverne
ment qui gouverne, qui sait ce
qu’il veut, oh il va ; et ce n’est pas
pratique constante.
Nous avionsété, jusqu’alors,bernés
par les Dupuy, les Ribot, ondoyants,
soucieux avant tout de leurs person
nalités,soumis au gré des fluctuations
d’une majorité parlementaire sans
idée directrice, veule et versatile ;
oupar les Méline, d’une tactique dé
cevante nous conduisant aux abîmes
de la réaction.
Si le programme tracé au capitole
de Toulouse paraît insuffisant au
pays, à lui de le compléter, à lui de
vouloir à son tour. Nous sommes
persuadés que le gouvernement ne
: faillirait pas en avant. Mais il reste
excessif de demander que toute l’i
nitiative et tout l’essor viennent du
même point.
Ce qui nous démontre amplement
que nos adversaires craignent un
retour offensif de la démocratie
disciplinée, conduite vigoureuse
ment à l’action, c’est de constater
les attaques furieuses qu’ils renou
vellent à propos du discours gouver
nemental. Nous entendons l'objec
tion du cas Millerand avec je ne sais
quel spectre incolore que l’on agite
du système collectiviste, alors que,
chaque jour, nos modérés tentent
des expériences de collectivisme
d’Etat dangereuses, à l’exemple du
protectionnisme, des primes de toutes
sortes qui ruinent nos finances. Ar
gument de mauvaise foi, si l’on en
visage l’œuvre accomplie du minis
tère et si l’on se représente, ainsi
que M. Fénoux le disait aux élec
tions municipales pour M. Acher,
que l’influence de M. Millerand ne
dépasse pas l’importance du chiffre
1 contre 9 dans les décisions du
cabinet.
Et nous voyons figurer au nombre
des membres du gouvernement des
hommes tels que M. Caillaux, mi
nistre des finances, Decrais, minis
tre des colonies, etc., qui ne sont
pas précisément adeptes des doc
trines de M. Guesde.
M. Waldeck-Rousseau a mis en
tête de son programme la loi sur le
stage scolaire, apprentissage utile
au maniement de nos institutions
dans un sens républicain, et la loi
sur les associations qui vise le ré
gime des congrégations. Deux pro
jets sur lesquels il faudra batailler
dur et jouer serré pour écarter les
embûches traditionnelles des gens
de la Croix. Il a mis sur le tapis la
question des retraites ouvrières,
question compliquée et ardue dont
la solution pratique réclame, ne
l’oublions pas, un sens éclairé des
charges et des conditions qu’elle im
pose. Il a traité, également, de la
réforme des droits sur les boissons
hygiéniques en vue d’un abaissement
de tarif pour lequel il faudra trouver
des taxes correspondantes. De plus,
il ne nous est pas défendu de songer,
en ce cas, à l’impôt sur le revenu
comme bouche-trou au budget, et
qu’il nous serait possible, ensuite,
d’étendre plus loin dans le rempla
cement du système fiscal en vigueur.
Voilà, plus qu’on ne le croit, un
ensemble de projets qui nécessitera
une action. soutenue, une union so
lide entre les diverses fractions du
parti républicain. Car il faut tenir
compte des divergences d’opinions
ainsi que des défections possibles ou
des traquenards dressés habilement.
Commençons d’abord à réaliser ces
diverses réformes, ensuite, mais pas
tout de suite, soyons-en convaincus,
nous pourrons aviser. Rappelons-
nous, surtout, que pour l'action,
l’union est indispensable.
Alf. HENRI.
L’AMNISTIE
Dans son récent discours de Tou
louse, parlant de l’amnistie, le prési
dent du conseil a dit : « Aux desseins
violents nous avons opposé la force
de la loi et, pour en faire fléchir les
rigueurs, nous attendrons dans le cal
me les marques d’un repentir sincère. »
Tout nettement, ceci veut dire que
les condamnés de la Haute Cour n'ont
point à compter sur une mesure de
clémence.
Ayant ainsi appris qu’on se refu
sait à les amnistier, MM. Déroulède
et Marcel Habert, ont immédiate
ment mis le télégraphe en branle pour
faire savoir qu’ils ne voulaient aucu
ne mesure de grâce. Ce serait tout à
fait héroïque, n’était que cela fait un
peu trop penser à la phrase du gamin
qui déclare : Puisque tu refuses de
me donner un peu de ton gâteau, je
n’en veux pas non plus, na !
Tout est pour le mieux. Le gouver
nement ne veut pas amnistier M. De-
roulède et Marcel Habert, et M. De-
roulède et Marcel Habert ne veulent
oas être amnistiés. Voilà donc un
conflit d'évité, ce dont il faut se louer
quand on pense à tout ce dont sont
capables les deux moulins à vent de
Saint-Sébastien.
Au reste, il est à croire que d’ici
peu nous entendrons parler d’eux.
M. Deroulède ayant dit il y a quel
ques mois, avec la grande modestie
qu’il apporte en toutes choses et qui
constitue l’un des nombreux charmes
de son caractère : « Je vais vous lais
ser faire votre Exposition sans moi,
il est probable qu’il va recommencer
de bannetonner. Et c'est en songeant
à cela que l’on ne regrettera pas trop
son absence de Paris.
D’autres y sont qui, sans doute,
suffiront à la besogne. Ce sont les
échappés de cette amnistie qui som
meille dans les cartons du Sénat et
qu’on y devrait bien laisser. A voir
l’attitude provocante des exilés d’Es
pagne et les airs arrogants de ceux
qui comptent bénéficier de la clémen
ce gouvernementale, on n’est vrai
ment guère tenté, ni par l’oubli ni
par le pardon. D’ailleurs, il est des
crimes que l’on se prépare à effacer,
et qui ne s’excusent pas. Et c’est
pourquoi, constatant que nos adver
saires n’ont pas désarmés, nous ne
pouvons accepter pas plus d’amnistie
nouvelle que celle à demi votée, qui
s’empoussière au palais du Luxem
bourg.
R. DARNAY.
LE CRITERIUM
Quelques jours restent à courir
avant la réunion des Chambres; la
plupart des députés sont encore dans
leurs départements. Néanmoins, l’on
peut dire qu’il y a déjà, par le seul fait
des polémiques de la presse, des inter-
wiews multiples qui ont eu lieu, des
déclarations émanant des hommes
politiques les plus en vue, certains
points acquis, certaines questions vi
dées en ce qui concerne l’attitude des
hommes et des partis pendant la pro
chaine session.
D’abord, il n’y a plus à tenir
compte de cette fameuse combinaison
que certains républicains peu clair
voyants ou plutôt aveuglés par d’im
patientes ambitions et aigris par quel
que déception, avaient plus ou moins
franchement préconisée avant les va
cances et qui aurait consisté à élimi
ner de la majorité les socialistes pour
les remplacer par des opportunistes
désabusés.
Cette combinaison n’a guère duré
qne ce que* durent les roses, l’espace
d’un matin. A peine éclose du cer
veau des politiciens auxquels nous
faisons allusion, elle a été recueillie
par les organes de la presse méliniste,
ce qui l’a tuée sans rémission. Elle
elle allée en droite ligne où vont les
conceptions mort-nées. Qu’elle dorme
en paix. N’en parlons plus.
Autre question liquidée : l’an
cienne union des nationalistes de tout
acabit, qui, battait de l’aile depuis
quelques semaines, est en train de
se disloquer. ljEclair nous a, en effet,
appris ces jours derniers que les na
tionalistes vont cesser de combattre
sous un drapeau unique et que cha
cun d’eux est à la veille de retourner
dans le camp politique où il était
autrefois. Nous prenons volontiers
note de cette déclaration qui est due à
la plume d’un des plus grands lamas
dix nationalisme ; mais nous voulons
croire que dans les groupements répu
blicains, aussi bien chez les radicaux
qüe chez les socialistes, on se montrera
prudent et que l’on refusera, d’ici à
longtemps d’accorder aux repentis et
aux découragés du nationalisme la
réintégration qu’ils pourraient solli
citer.
D’ailleurÿ, alors même que les na
tionalistes Renonceraient, dans le pays,
à la politicfUe de violence et, à la
Chambre, à la politique d’obstruction,
il n’y a aucune illusion à se faire sur
le changement de leur tactique. Leur
attitude dans la question des Associa
tions et dans celle des droits de l’Etat
en matière d’enseignement prouve, à
n’en pas douter, qu’ils entendent tou
jours garder un pied chez nos adver
saires.
La question religieuse, voila le fossé
qui sépare etqui séparera encore long
temps les vrais républicains de ceux
qui ne sontr épublicains que d’étiqette.
C’est un critérium infaillible. Réglons
nous la-dessus.
À. Bourceret
LES MOIS
Novembre
Le mois de novembre était, comme
son nom l’indique, le neuvième de
l’année instituée par Romulus. Il fut
le dixième puis le onzième, rang qu’il
occupe encore aujourd’hui.
Sous Commode, il prît le nom de
Exsüperatorius, triomphant, mais per
dit bientôt ce nom, à la mort de celui
qui se l’était consacré.
Ce mois, consacré à Diane, voyait
se célébrer de nombreuses fêtes popu
laires ou religieuses, telles que les
jeux plébéiens, les Thermales et les
Neptunales. En Egypte, c’était une
fête lugubre en l’honneur du deuil de
la déesse Isis affligée de la perte d’Osi-
ris son frère. C’est pourquoi le mois
était personnifié par un prêtre d'Isis,
vêtu de lin, la tête rasée et tenant un
sistre, instrument consacré au dieu.
L’Astronomie le place sous le signe
du Sagicaire, qui est le centaure Chi-
ron, tirant une flèche, symbole delà
vitesse des vents annonciateurs de
l’hiver.
Les Astrologues considèrent cette
constellation comme meurtrière : aussi
ceux du xvn e siècle qui étaient encore
fort consultés, ne manquèrent point
de faire un raporocbement avec Tas-,
sassinat du marquis de Monaldeschi^
Christine de Suède, reine détrônée de
Suède, admise à l’hospitalité de la
France s’était installée à Fontaine-*
bleau avec le marquis : elle avait fait
sa connaissance à Rome et il était de
venu son amant attitré. Mais deux
années ne s’étaient point écoulées que,
peut-être fatiguée, elle donnait à ses
gardes Tordre de l’assassiner, sans
autre forme. Il fut tué dans le palais ;
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