Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-11-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 novembre 1900 10 novembre 1900
Description : 1900/11/10 (N237). 1900/11/10 (N237).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263436n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
^ CIASIMIR-PÉRI
Secrétaire de la Rédaction
L’Imprimeur-Gérant
Alfred HENRI
F. LE ROY
5 e Année — 237.
Samedi iô Novembre 1900.
Année
1900
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES 4B0NNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .par an
Départements *..... »
Rispai jugé par Brisson
A maintes reprises, nous avons
relevé l’attitude anti républicaine de
M. Rispai à la Chambre et montré
comment ce député du Havre, abso
lument dénuéçicle sens politique, en
était arrivé, de chute en chute, de
compromission en compromission,
à être le rempart de la réaction au
Parlement, ne séparant jamais ses
votes de ceux des de Pomereu, de
Cassagnac, et autres monarchistes.
Certes, il est humiliant pour notre
chère ville du Havre qui, à l’avène
ment de la République, releva har
diment le drapeau de la démocratie,
et lutta si énergiquement contre la
réaction avec des hommes tels que
Lecesne, Guillemard, Santallier,
d’être coté pour le premier bourg
pourri de France, grâce à la trahi
son de M. Rispai.
Mais le suprême affront nous était
Téservé.pour la séance de jeudi der
nier, au cours de laquelle l’honora
ble M. Brisson, ce noble vétéran de
nos luttes républicaines, a ainsi
cloué au pilori, à la face de la nation,
le représentant, hélas officiel, de la
ville du Havre :
ce Je demande à mes collègues de
repousser l’addition proposée par
MM. Rispai et Goujon, adversaires
de la République. Ils veulent faire
tomber le gouvernement qui lutte
contre la puissance cléricale et qui
compte dans ses rangs un ministre
réformateur. La guerre, il faut la 1
continuer pour la République, sous
l’égide qui a déjà conduit les répu
blicains à la victoire. »
L’affront est rude.
Le journal la Croix est dans la
jubilation.
Vous, Républicains du Havre,
souvenez-vous ! Ch. J.
Prix des Insertions :
Annonces ; 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
Yiviani, Massabuau, Vaillant ; M.
Ri bot a esquissé une attaque, vite
repoussée par M. Millerand, et enfin,
M. Thierry a prononcé la première
partie d’un discours qu’il a terminé
jeudi.
Enfin, pendant ces deux séances de
début, le gouvernement a subi toutes
sortes d’assauts, mais les a repoussés
assez triomphalement; du reste, nos
lecteurs le jugeront par le résumé des
ordres du jour qui suivent :
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
1
Comme on devait s’y attendre, la
session extraordinaire de 1900 s’est )
ouverte mardi dans le plus grand
calme et cependant on vit rarement
pareille affluence : on peut dire que
tous les députés étaient venus assister
à la séance de rentrée.
On ne s’attendait pourtant pas, au
premier jour, à la discussion de l’in
terpellation sur la politique générale
du gouvernement. La fixation de
l’ordre du jour ssmblait une besogne
suffisante, d’autant plus qu’on pouvait
prévoir que le président du Conseil
prendrait la parole pour développer
le programme des travaux parlemen
taires, tel que l’entendait le gouverne
ment.
Et cependant, cette discussion sur
la politique générale du cabinet, dé
cidée par la Chambre, a été commen
cée et s’est poursuivie jusqu’à jeudi,
sans avoir réussi à amoindrir le gou
vernement qui, au contraire, a vu sa
majorité accrue et l’opposition bien
affaiblie.
On a entendu successivement MM.
Vazeille, auteur de l’interpellation,
Les ordres du jour
La discussion est close.
M. Odilon-Barot dépose un ordre du
jour approuvant les déclarations du gou
vernement.
MM. Rispai et Julien Goujon proposent
d’ajouter à cet ordre du jour une addition
réprouvant les doctrines collectivistes.
M. Viviani dit que la motion addition
nelle Rispai est un piège dans lequel les
républicains ne peuvent tomber. Pendant
deux ans les socialistes ont défendu le
patrimoine commun. Cette collaboration,
acceptée par les républicains, ne leur a
jamais manqué. S’ils tombaient dans l’em-
buche qu'on lui tend, la responsabilité du
lendemain lui incomberait tout entière.
M. Dumont dit qu’il s’agit de continuer
la politique d’action républicaine. C’est
dans ce sens que ses amis et lui voteront.
Intervention de M. Brisson
M. Brisson monte à la tribune (Vifs
applaudissements).
Il demande à ses collègues de repousser
'addition proposée par MM. Rispai et
Goujon. Les adversaires de la République
veulent faire tomber le gouvernement
qui lutte contre la paissance cléricale et
qui compte parmi les membres un réfor
mateur de la guerre.
Il faut continuer la lutte pour la Répu
blique sous l’égide qui a déjà donduit la
République à la victoire.
Le président annonce qu’il a reçu une
nouvelle demande d’addition à l’ordre du
jour de M. Humbert, portant l’approba
tion des déclarations relatives à l’extra
dition de Sipidio.
M. Waldeck-Rousseau accepte l'ordre
du jour de confiance et déclare que le gou
vernement considère toutes les autres for
mules comme une marque de défiance.
L’ordre du jour de confiance est voté
par 330 voix contre 238.
La Chambre adopte après pointage, par
257 voix contre 214, l’addition Rispal-
Goujon, dont voici le texte exact :
« ... et réprouveront les doctrines col
lectivistes affirmées dans le discours de
Lens. »
Le président met aux voix l’addition
Sembat portant :
a ... et regrettant la remise irrégulière
de Sipidio aux autorités belges. »
Cette addition est votée par 306 voix
contre 193-
M. Zevaès parle sur l’ensemble et de
mande la remise de la séance à demain,
afin que l’on puisse discuter les doctrines
collectivistes que l’on veut répudier. M.
Zévaès dépose une demande de scrutin
public à la tribune.
On y procède. Par 295 voix contre 60,
le renvoi à demain est repoussé.
40 socialistes déposent une autre de
mande pour le renvoi à lundi et le scrutin
public à la tribune par appel nominal. La
Chambre rejette l’appel nominal.
Il est procédé au scrutin à la tribune.
Le renvoi à lundi est repoussé, par 304
voix contre 42.
M. Maurice Faure, au nom des répu
blicains, adjure la Chambre de repousser
l’ensemble de l’ordre du jour qui n’a plus
de sens et d’adopter l’ordre du jour pur
et simple.
M. Krantz dit qu’il votera avec ses
amis l’ordre du jour pur et simple si après
deux votes de blâme il n’implique aucune
confiance au Gouvernement.
M. Doumergue adopte l’interprétation
de M. Maurice Faure pour l’ordre du jour
pur et simple.
L’ensemble de l’ordre du jour est re
poussé prr 540 voix contre 12. ,
M. Augé dépose un^ordre du jour ainsi
conçu :
« La Chambre comptant sur le Gouver
nement pour une politique d’action ré-
« publicaine et repoussant toute addition
« qui diminuerait la valeur de cette affir-
« rnation, passe à l’ordre du jour. »
M. Julien Goujon insiste en faveur
de l’ordre du jour pur et simple dont il
accentue le caractère de méfiance.
M. Maurice Faure déclare qu’en pré
sence de ces déclarations, lui et ses amis
ne le voteront plus.
L’ordre du jour pur et simple est re
poussé par 337 voix contre 250.
L’ordre du jour Aügé est mis aux voix
La première partie est adoptée par 329
voix contre 222.
M. Humbert, au milieu du bruit, com
bat la seconde partie, qui interdit de nou
velles additions.
Des incidents bruyants se produisent.
Les gauches traitent l’orateur de renégat.
La clôture est prononcée.
La seconde partie de l’ordre du jour est
adoptée par 321 voix contre 240.
L'ensemble de l’ordre du jour de con
fiance est adopté par 316 voix contre 231.
La séance est levée à 11 heures, et ren
voyée à lundi pour la fixation de l’ordre
du jour.
confrère; mais ce que nous pouvons
affirmer, c'est que la semaine s’est
écoulée et qu’aucun officier n’a de
mandé à s’entretir sur ce sujet avec
le commandant de l’Ecole.
VICTOIRE OUVRIÈRE
Manufactures des Tabacs
UN GÉNÉRAL RÉPUBLICAIN
Le commandant de l’Ecole de Saint-Cyr
Le nouveau général commandant
l’Ecole spéciale militaire de St-Cyr,
le général Passérieu, que le général
André a nommé il y a quelques mois,
a réuni l’autre semaine, à l’occasion
de la rentrée de l’Ecole, tous les offi
ciers, professeurs, instructeurs, nou
veaux ou anciens, et il a prononcé
devant eux, dit le Figaro , uu petit
discours qui a prodqit le meilleur
effet.
Le général a d’abord assuré tous
les officiers de • son dévouement à
l’Ecole, de son affection et de son
bienveillant appui dans l’œuvre qu’ils
ont à conduire les uns et les autres.
En terminant cette harangue tout
intime sur le ton de la camaraderie
la plus cordiale, il a ajouté ;
« Et maintenant, messieurs, il faut
que je vous dise une dernière chose;
c’est que nous sommes en République.
Il est nécessaire que tout le monde le
sache dans cette Ecole, car on sem
ble Favoir oublié, ou l’avoir ignoré,
un peu trop longtemps. 11 faudra
aussi que tous nos élèves le sachent,
car on leur a parfois caché ce fait...
iudiscutable cependant. Il faudra
même que nous nous réunissions par
fois pour leur parler de la Républi
que et de leurs devoirs envers elle,
j’y tiens absolument ».
Et le général a conclu ainsi :
« Si quelques-uns d’entre vous ne
croient pas pouvoir suivre cette ligne
de conduite à laquelle je tiens, ils
n’ont qu’à m’en informer, je les rece
vrai très volontiers, je serai pen
dant toute cette semaine à leur dis
position dans mou cabinet, et, respec
tueux de leur opinion, je demanderai
leur changement ».
Ce n’est là qu’un résumé des paro
les du général, nous n’en garantissons
pas les termes textuels, ajoute notre
Les syndicats ouvriers des manu
factures d’allummettes et de tabacs
viennent, à la suite de longs efforts,
d’obtenir du ministère des finances la
reconnaissance officielle de leur exis
tence.
Jusqu’alors, en effet, en vertu de
cette singulière théorie qui prétend
que les ouvriers de l’Etat doivent être
exclus du bénéfice de la loi de 1884,
la direction générale des manufactures
de l’Etat avait affecté d’ignorer les
organisations professionnelles. La dé
cision de M. Caillaux met fin à cette
situation.
Non-seulement elle reconnait ex
pressément le droit absolu des ou
vriers, mais encore elle édicte la ma
nière dont le syndicat pourra interve
nir dans un certain nombre de cas.
On remarquera notamment qu’elle
stipule qu’un ouvrier ayant une ré
clamation à porter devant le direc
teur général, pourra, « s’il le juge né
cessaire, être assisté de plusieurs de
ses camarades ». Nul n’ignore qu’en
pratique les camarades en question
sont toujours les militants les plus
actifs du syndicat.
Nous signalons de même le droit
reconnu à une délégation d’ouvriers
de visiter les ateliers pour se rendre
compte des conditions dans lesquelles
s’exécute un travail et nous félicitons
sincèrement nos camarades du résul
tat qu’ils viennent d’obtenir grâce à
l’infatigable dévouement des bureaux
de leurs syndicats.
Sans doute ce n’est peut-être pas
l’idéal et peut-être aurait-on pu es
pérer mieux encore, mais enfin c’est
un résultat et un résultat sérieux.
Nous voilà loin, on l’avouera, du
temps où l’on parlait de priver les
ouvriers du droit syndical, non plus
seulement par la pratique journalière,
mais encore par des textes législatifs.
Cette fois la reconnaissance est for
melle, tellement formelle qu’on peut
la considérer comme définitive, car il
n’est pas vraisemblable qu’un minis
tre ose jamais revenir sur la décision
de M. Caillaux.
Ceux de nos amis qui affichent une
si belle indifférence à l’égard du pou
voir gouvernemental, pourraient-ils
nous affirmer que la question eût été
tranchée de la même manière par un
ministère Méline, Dupuy ou Ribot?
André Lefèvre.
Art. 2. — Le Comité a pour but de sou
tenir et de défendre les principes Répu
blicains et Démocratiques, les intérêts de
la Ville du Havre et de la région, de re
chercher et appuyer pour les diverses
fonctions électives des candidats offrant
des garanties sérieuses par leurs convic
tions, leurs antécédents et leurs aptitudes.
Art. 3.— Tout électeur,pour être admis
membre du Comité devra être présenté
par deux adhérents. Après avoir adressé
une demande écrite portant adhésion au
règlement et au programme. Son admis
sion sera prononcée en assemblée géné
rale, à la majorité des deux tiers des
membres présents.
Art. 4. — Le Comité est administré par
un bureau nommé én Assemblée générale
et composé d’un président, un vice-prési
dent, un secrétaire, un secrétaire adjuint,
un trésorier et deux assesseurs. Le bureau
est nommé pour un an .et rééligible.
Art. 5. — Les décisions seront prises
en Assemblée générale, à la majorité des
voix, en cas de partage, la voix du Prési
dent est prépondérante.
Art. 6. — Aucun membre ne pourra
faire partie d’un autre Comité politique
local. Nul ne pourra, en période électo
rale, faire acte de candidat ou patronner
telle ou telle candidature, sans l’assenti
ment préalable du t omité démocratique.
Art. 7. — Les Comités cantonaux ne
peuvent être composés que de membres
adhérant au Comité démocratique et à
son programme. Tout ancien membre de
vra signer sur un registre déposé entre
les mains du secrétaire son adhésion au
programme et au règlement. L’abstention
à cet égard sera réputée comme une dé
mission formelle.
Art. 8. — La cotisation est fixée à
3 francs par an.
Art. 9. — Le Comité se réunira sur con
vocation émanant du Bureau, toutes les
fois que celui-ci le jugera convenable, 1
mais au moins une fois par mois.
Sera considéré comme démissionnaire
tout membre qui aura manqué à plus de
trois réunions mensuelles consécutives,
mais il sera invité à présenter des expli
cations, et en cas de refus, il sera consi
déré comme démissionnaire.
Art. 10. — L’assemblée générale pourra,
sur la proposion du Bureau, à la majorité
des deux tiers des présents, et sans moti
ver sa décision, prononcer l’exoiusion de
tout membre du Comité ; celui-ci sera
prévenu, et, s’il le demande, entendu par
l’assemblée avant le vote.
Art. 11. — Le présent règlement, ainsi
que le programme, pourront être révisés
en Assemblée générale, à la majorité des
deux tiers des présents, sur une demande
émanant soit du Bureau soit de dix mem
bres, et portée spécialement à l’ordre du
jour.
Comité Républicain Démocratique
Le Comité Républicain Démocrati
que, dans sa réunion ordinaire du
vendredi 2 novembre, a adopté le rè
glement et le programme politique et
économique dont nous publions ci-
dessous les textes :
RÉGLEMENT
Article premier. — Le Comité Répu
blicain Démocratique du Havre est com
posé exclusivement d’électeurs des six
cantons du Havre.
PROGRAMME
Partie politique
1. Révision de la Constitution, confor
mément aux droits du Suffrage universel.
— Suppression du Suffrage restreint. —
Représentation plus équitable des Villes
dans les diverses assemblées électives. —
Simplification des rouages administratifs.
2. Séparation des Eglises et de l’Etat.
Dénonciation du Concordat. Suppression
du budget des Cultes.
3. Laïcisation progressive de tous les
services publics.
4. Service militaire obligatoire et égal
pour tous. — Unité d’origine de tous les
officiers. Réduction du service militaire à.
deux ans.
5. Enseignement laïque et gratuit h
tous les degrés. — Enseignement secon*
daire et enseignement supérieur accès*
sibles par voie de concours.
6. Réforme judiciaire. — Réduction des
frais de justice. — Législation protectrice
de la liberté individuelle. — Suppression
des Conseils de guerre en temps de paix.
— Réforme des tribunaux maritimes. —
Modification de la loi sur la compétence
r
^ CIASIMIR-PÉRI
Secrétaire de la Rédaction
L’Imprimeur-Gérant
Alfred HENRI
F. LE ROY
5 e Année — 237.
Samedi iô Novembre 1900.
Année
1900
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES 4B0NNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .par an
Départements *..... »
Rispai jugé par Brisson
A maintes reprises, nous avons
relevé l’attitude anti républicaine de
M. Rispai à la Chambre et montré
comment ce député du Havre, abso
lument dénuéçicle sens politique, en
était arrivé, de chute en chute, de
compromission en compromission,
à être le rempart de la réaction au
Parlement, ne séparant jamais ses
votes de ceux des de Pomereu, de
Cassagnac, et autres monarchistes.
Certes, il est humiliant pour notre
chère ville du Havre qui, à l’avène
ment de la République, releva har
diment le drapeau de la démocratie,
et lutta si énergiquement contre la
réaction avec des hommes tels que
Lecesne, Guillemard, Santallier,
d’être coté pour le premier bourg
pourri de France, grâce à la trahi
son de M. Rispai.
Mais le suprême affront nous était
Téservé.pour la séance de jeudi der
nier, au cours de laquelle l’honora
ble M. Brisson, ce noble vétéran de
nos luttes républicaines, a ainsi
cloué au pilori, à la face de la nation,
le représentant, hélas officiel, de la
ville du Havre :
ce Je demande à mes collègues de
repousser l’addition proposée par
MM. Rispai et Goujon, adversaires
de la République. Ils veulent faire
tomber le gouvernement qui lutte
contre la puissance cléricale et qui
compte dans ses rangs un ministre
réformateur. La guerre, il faut la 1
continuer pour la République, sous
l’égide qui a déjà conduit les répu
blicains à la victoire. »
L’affront est rude.
Le journal la Croix est dans la
jubilation.
Vous, Républicains du Havre,
souvenez-vous ! Ch. J.
Prix des Insertions :
Annonces ; 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
Yiviani, Massabuau, Vaillant ; M.
Ri bot a esquissé une attaque, vite
repoussée par M. Millerand, et enfin,
M. Thierry a prononcé la première
partie d’un discours qu’il a terminé
jeudi.
Enfin, pendant ces deux séances de
début, le gouvernement a subi toutes
sortes d’assauts, mais les a repoussés
assez triomphalement; du reste, nos
lecteurs le jugeront par le résumé des
ordres du jour qui suivent :
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
1
Comme on devait s’y attendre, la
session extraordinaire de 1900 s’est )
ouverte mardi dans le plus grand
calme et cependant on vit rarement
pareille affluence : on peut dire que
tous les députés étaient venus assister
à la séance de rentrée.
On ne s’attendait pourtant pas, au
premier jour, à la discussion de l’in
terpellation sur la politique générale
du gouvernement. La fixation de
l’ordre du jour ssmblait une besogne
suffisante, d’autant plus qu’on pouvait
prévoir que le président du Conseil
prendrait la parole pour développer
le programme des travaux parlemen
taires, tel que l’entendait le gouverne
ment.
Et cependant, cette discussion sur
la politique générale du cabinet, dé
cidée par la Chambre, a été commen
cée et s’est poursuivie jusqu’à jeudi,
sans avoir réussi à amoindrir le gou
vernement qui, au contraire, a vu sa
majorité accrue et l’opposition bien
affaiblie.
On a entendu successivement MM.
Vazeille, auteur de l’interpellation,
Les ordres du jour
La discussion est close.
M. Odilon-Barot dépose un ordre du
jour approuvant les déclarations du gou
vernement.
MM. Rispai et Julien Goujon proposent
d’ajouter à cet ordre du jour une addition
réprouvant les doctrines collectivistes.
M. Viviani dit que la motion addition
nelle Rispai est un piège dans lequel les
républicains ne peuvent tomber. Pendant
deux ans les socialistes ont défendu le
patrimoine commun. Cette collaboration,
acceptée par les républicains, ne leur a
jamais manqué. S’ils tombaient dans l’em-
buche qu'on lui tend, la responsabilité du
lendemain lui incomberait tout entière.
M. Dumont dit qu’il s’agit de continuer
la politique d’action républicaine. C’est
dans ce sens que ses amis et lui voteront.
Intervention de M. Brisson
M. Brisson monte à la tribune (Vifs
applaudissements).
Il demande à ses collègues de repousser
'addition proposée par MM. Rispai et
Goujon. Les adversaires de la République
veulent faire tomber le gouvernement
qui lutte contre la paissance cléricale et
qui compte parmi les membres un réfor
mateur de la guerre.
Il faut continuer la lutte pour la Répu
blique sous l’égide qui a déjà donduit la
République à la victoire.
Le président annonce qu’il a reçu une
nouvelle demande d’addition à l’ordre du
jour de M. Humbert, portant l’approba
tion des déclarations relatives à l’extra
dition de Sipidio.
M. Waldeck-Rousseau accepte l'ordre
du jour de confiance et déclare que le gou
vernement considère toutes les autres for
mules comme une marque de défiance.
L’ordre du jour de confiance est voté
par 330 voix contre 238.
La Chambre adopte après pointage, par
257 voix contre 214, l’addition Rispal-
Goujon, dont voici le texte exact :
« ... et réprouveront les doctrines col
lectivistes affirmées dans le discours de
Lens. »
Le président met aux voix l’addition
Sembat portant :
a ... et regrettant la remise irrégulière
de Sipidio aux autorités belges. »
Cette addition est votée par 306 voix
contre 193-
M. Zevaès parle sur l’ensemble et de
mande la remise de la séance à demain,
afin que l’on puisse discuter les doctrines
collectivistes que l’on veut répudier. M.
Zévaès dépose une demande de scrutin
public à la tribune.
On y procède. Par 295 voix contre 60,
le renvoi à demain est repoussé.
40 socialistes déposent une autre de
mande pour le renvoi à lundi et le scrutin
public à la tribune par appel nominal. La
Chambre rejette l’appel nominal.
Il est procédé au scrutin à la tribune.
Le renvoi à lundi est repoussé, par 304
voix contre 42.
M. Maurice Faure, au nom des répu
blicains, adjure la Chambre de repousser
l’ensemble de l’ordre du jour qui n’a plus
de sens et d’adopter l’ordre du jour pur
et simple.
M. Krantz dit qu’il votera avec ses
amis l’ordre du jour pur et simple si après
deux votes de blâme il n’implique aucune
confiance au Gouvernement.
M. Doumergue adopte l’interprétation
de M. Maurice Faure pour l’ordre du jour
pur et simple.
L’ensemble de l’ordre du jour est re
poussé prr 540 voix contre 12. ,
M. Augé dépose un^ordre du jour ainsi
conçu :
« La Chambre comptant sur le Gouver
nement pour une politique d’action ré-
« publicaine et repoussant toute addition
« qui diminuerait la valeur de cette affir-
« rnation, passe à l’ordre du jour. »
M. Julien Goujon insiste en faveur
de l’ordre du jour pur et simple dont il
accentue le caractère de méfiance.
M. Maurice Faure déclare qu’en pré
sence de ces déclarations, lui et ses amis
ne le voteront plus.
L’ordre du jour pur et simple est re
poussé par 337 voix contre 250.
L’ordre du jour Aügé est mis aux voix
La première partie est adoptée par 329
voix contre 222.
M. Humbert, au milieu du bruit, com
bat la seconde partie, qui interdit de nou
velles additions.
Des incidents bruyants se produisent.
Les gauches traitent l’orateur de renégat.
La clôture est prononcée.
La seconde partie de l’ordre du jour est
adoptée par 321 voix contre 240.
L'ensemble de l’ordre du jour de con
fiance est adopté par 316 voix contre 231.
La séance est levée à 11 heures, et ren
voyée à lundi pour la fixation de l’ordre
du jour.
confrère; mais ce que nous pouvons
affirmer, c'est que la semaine s’est
écoulée et qu’aucun officier n’a de
mandé à s’entretir sur ce sujet avec
le commandant de l’Ecole.
VICTOIRE OUVRIÈRE
Manufactures des Tabacs
UN GÉNÉRAL RÉPUBLICAIN
Le commandant de l’Ecole de Saint-Cyr
Le nouveau général commandant
l’Ecole spéciale militaire de St-Cyr,
le général Passérieu, que le général
André a nommé il y a quelques mois,
a réuni l’autre semaine, à l’occasion
de la rentrée de l’Ecole, tous les offi
ciers, professeurs, instructeurs, nou
veaux ou anciens, et il a prononcé
devant eux, dit le Figaro , uu petit
discours qui a prodqit le meilleur
effet.
Le général a d’abord assuré tous
les officiers de • son dévouement à
l’Ecole, de son affection et de son
bienveillant appui dans l’œuvre qu’ils
ont à conduire les uns et les autres.
En terminant cette harangue tout
intime sur le ton de la camaraderie
la plus cordiale, il a ajouté ;
« Et maintenant, messieurs, il faut
que je vous dise une dernière chose;
c’est que nous sommes en République.
Il est nécessaire que tout le monde le
sache dans cette Ecole, car on sem
ble Favoir oublié, ou l’avoir ignoré,
un peu trop longtemps. 11 faudra
aussi que tous nos élèves le sachent,
car on leur a parfois caché ce fait...
iudiscutable cependant. Il faudra
même que nous nous réunissions par
fois pour leur parler de la Républi
que et de leurs devoirs envers elle,
j’y tiens absolument ».
Et le général a conclu ainsi :
« Si quelques-uns d’entre vous ne
croient pas pouvoir suivre cette ligne
de conduite à laquelle je tiens, ils
n’ont qu’à m’en informer, je les rece
vrai très volontiers, je serai pen
dant toute cette semaine à leur dis
position dans mou cabinet, et, respec
tueux de leur opinion, je demanderai
leur changement ».
Ce n’est là qu’un résumé des paro
les du général, nous n’en garantissons
pas les termes textuels, ajoute notre
Les syndicats ouvriers des manu
factures d’allummettes et de tabacs
viennent, à la suite de longs efforts,
d’obtenir du ministère des finances la
reconnaissance officielle de leur exis
tence.
Jusqu’alors, en effet, en vertu de
cette singulière théorie qui prétend
que les ouvriers de l’Etat doivent être
exclus du bénéfice de la loi de 1884,
la direction générale des manufactures
de l’Etat avait affecté d’ignorer les
organisations professionnelles. La dé
cision de M. Caillaux met fin à cette
situation.
Non-seulement elle reconnait ex
pressément le droit absolu des ou
vriers, mais encore elle édicte la ma
nière dont le syndicat pourra interve
nir dans un certain nombre de cas.
On remarquera notamment qu’elle
stipule qu’un ouvrier ayant une ré
clamation à porter devant le direc
teur général, pourra, « s’il le juge né
cessaire, être assisté de plusieurs de
ses camarades ». Nul n’ignore qu’en
pratique les camarades en question
sont toujours les militants les plus
actifs du syndicat.
Nous signalons de même le droit
reconnu à une délégation d’ouvriers
de visiter les ateliers pour se rendre
compte des conditions dans lesquelles
s’exécute un travail et nous félicitons
sincèrement nos camarades du résul
tat qu’ils viennent d’obtenir grâce à
l’infatigable dévouement des bureaux
de leurs syndicats.
Sans doute ce n’est peut-être pas
l’idéal et peut-être aurait-on pu es
pérer mieux encore, mais enfin c’est
un résultat et un résultat sérieux.
Nous voilà loin, on l’avouera, du
temps où l’on parlait de priver les
ouvriers du droit syndical, non plus
seulement par la pratique journalière,
mais encore par des textes législatifs.
Cette fois la reconnaissance est for
melle, tellement formelle qu’on peut
la considérer comme définitive, car il
n’est pas vraisemblable qu’un minis
tre ose jamais revenir sur la décision
de M. Caillaux.
Ceux de nos amis qui affichent une
si belle indifférence à l’égard du pou
voir gouvernemental, pourraient-ils
nous affirmer que la question eût été
tranchée de la même manière par un
ministère Méline, Dupuy ou Ribot?
André Lefèvre.
Art. 2. — Le Comité a pour but de sou
tenir et de défendre les principes Répu
blicains et Démocratiques, les intérêts de
la Ville du Havre et de la région, de re
chercher et appuyer pour les diverses
fonctions électives des candidats offrant
des garanties sérieuses par leurs convic
tions, leurs antécédents et leurs aptitudes.
Art. 3.— Tout électeur,pour être admis
membre du Comité devra être présenté
par deux adhérents. Après avoir adressé
une demande écrite portant adhésion au
règlement et au programme. Son admis
sion sera prononcée en assemblée géné
rale, à la majorité des deux tiers des
membres présents.
Art. 4. — Le Comité est administré par
un bureau nommé én Assemblée générale
et composé d’un président, un vice-prési
dent, un secrétaire, un secrétaire adjuint,
un trésorier et deux assesseurs. Le bureau
est nommé pour un an .et rééligible.
Art. 5. — Les décisions seront prises
en Assemblée générale, à la majorité des
voix, en cas de partage, la voix du Prési
dent est prépondérante.
Art. 6. — Aucun membre ne pourra
faire partie d’un autre Comité politique
local. Nul ne pourra, en période électo
rale, faire acte de candidat ou patronner
telle ou telle candidature, sans l’assenti
ment préalable du t omité démocratique.
Art. 7. — Les Comités cantonaux ne
peuvent être composés que de membres
adhérant au Comité démocratique et à
son programme. Tout ancien membre de
vra signer sur un registre déposé entre
les mains du secrétaire son adhésion au
programme et au règlement. L’abstention
à cet égard sera réputée comme une dé
mission formelle.
Art. 8. — La cotisation est fixée à
3 francs par an.
Art. 9. — Le Comité se réunira sur con
vocation émanant du Bureau, toutes les
fois que celui-ci le jugera convenable, 1
mais au moins une fois par mois.
Sera considéré comme démissionnaire
tout membre qui aura manqué à plus de
trois réunions mensuelles consécutives,
mais il sera invité à présenter des expli
cations, et en cas de refus, il sera consi
déré comme démissionnaire.
Art. 10. — L’assemblée générale pourra,
sur la proposion du Bureau, à la majorité
des deux tiers des présents, et sans moti
ver sa décision, prononcer l’exoiusion de
tout membre du Comité ; celui-ci sera
prévenu, et, s’il le demande, entendu par
l’assemblée avant le vote.
Art. 11. — Le présent règlement, ainsi
que le programme, pourront être révisés
en Assemblée générale, à la majorité des
deux tiers des présents, sur une demande
émanant soit du Bureau soit de dix mem
bres, et portée spécialement à l’ordre du
jour.
Comité Républicain Démocratique
Le Comité Républicain Démocrati
que, dans sa réunion ordinaire du
vendredi 2 novembre, a adopté le rè
glement et le programme politique et
économique dont nous publions ci-
dessous les textes :
RÉGLEMENT
Article premier. — Le Comité Répu
blicain Démocratique du Havre est com
posé exclusivement d’électeurs des six
cantons du Havre.
PROGRAMME
Partie politique
1. Révision de la Constitution, confor
mément aux droits du Suffrage universel.
— Suppression du Suffrage restreint. —
Représentation plus équitable des Villes
dans les diverses assemblées électives. —
Simplification des rouages administratifs.
2. Séparation des Eglises et de l’Etat.
Dénonciation du Concordat. Suppression
du budget des Cultes.
3. Laïcisation progressive de tous les
services publics.
4. Service militaire obligatoire et égal
pour tous. — Unité d’origine de tous les
officiers. Réduction du service militaire à.
deux ans.
5. Enseignement laïque et gratuit h
tous les degrés. — Enseignement secon*
daire et enseignement supérieur accès*
sibles par voie de concours.
6. Réforme judiciaire. — Réduction des
frais de justice. — Législation protectrice
de la liberté individuelle. — Suppression
des Conseils de guerre en temps de paix.
— Réforme des tribunaux maritimes. —
Modification de la loi sur la compétence
r
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