Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-12-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 décembre 1893 30 décembre 1893
Description : 1893/12/30 (N125). 1893/12/30 (N125).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633243
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
V km — N° 125 - Samedi 3® décembre 1803. DIX CENTIMES LE NUMÉRO 3 e innée - 10 Nivôse An 102 — N° 125.
PBIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre . 5 fr. 3 fr.
Départements ... 6 fr. 3 50
ORGANE RÉPÜ B UCA ÎW
| ADMIIVISTMTlOrV & RÉfpfl-fioX S
LE RÉ VE DUHAVRE paraît tous les Samedis
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames . 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
„uS LECTEURS
Le RÉVEIL DU HAVRE entrera bientôt
dans sa quatrième année.
L’enfant, né chétif, a fait péniblement
ses dents. Grâce aux encouragements et à
la sympathie que vous n’avez cessé de lui
témoigner, chers lecteurs, à ses premiers
pas incertains, a succédé une allure plus
ferme ; débarrassé de ses langes, l’enfant
est devenu un adulte sain et vigoureux.
Votre nombre toujours croissant et
votre protection ininterrompue, nous per
mettent de réaliser, aujourd’hui, une amé
lioration depuis longtemps rêvée : à partir
du 6 Janvier 4894, le RÉVEIL DU HAVRE
sera vendu CSraQ Cfi£rv r ff’Blfcfil 2 Us&.
Nous nous efforcerons, pendant le cours
de l’année qui va commencer, d’améliorer
encore notre journal, et nous aurons, plus
que jamais pour but, l’étude et la défense
des intérêts de la classe ouvrière.
A vous tous, chers abonnés, lecteurs et
concitoyens, nous souhaitons prospérité
et bonheur, et nous vous prions d’agréer
nos chaleureux remerciements pour votre
bienveillance de tous les instants.
LA RÉDACTION.
«nqi»
A N O SWAMIS
L’union des vrais radicaux et des socia
listes, l’union de tous ceux qui, s’inspirant
des principes de la Révolution française,
poursuivent à travers ce siècle l’affran
chissement du prolétariat, est aujourd’hui
un fait accompli.
C’est pourquoi, au Havre même, nous
avons entrepris de faire sur un terrain
solide cette concentration, et tout nous
porte à croire que nous y avons réussi.
Depuis longtemps, nous attendions l’oc
casion de donner à la propagande du
“ RÉVEIL DU HAVRE ”, une activité
nouvelle en le rendant plus accessible aux
petites bourses.
La réaction systématique à laquelle
notre Parti est en proie depuis quelques
semaines, nous fait aujourd’hui un devoir
d’accomplir cette transformation.
 l’orée d’une nouvelle année, pleine de
promesses pour les partis avancés et pour
leur imposante minorité à la Chambre,
ïïous prenons rengagement de soutenir
haut et ferme le drapeau des revendications
sociales.
Nous nous efforcerons de répandre à
Rots, par tous les moyens en notre pou
voir, les idées seientiûques du socialisme
moderne.
Nous montrerons dans tous ses détails
la gigantesque poussée prolétarienne qui,
marée irrésistible, emportera les _ fonde
ments vermoulus d’une organisation so
ciale en complet désaccord avec les con
clusions du Transformisme, et nous sommes
certains que la Démocratie Havraise, hère
de s'affirmer en cette occurence, ne faillira
pas à son devoir.
Nos armes, nous les prendrons dans
l’arsenal inépuisable des sciences contem
poraines, sans nous arrêter à des questions
de personne, car ce sont des idées qu’il
faut combattre et non des hommes.
Tous nos amis auront à cœur de prêter
la main à la diffusion de LEUR organe
et de se grouper, dès maintenant, autour
du drapeau que nous leur remettons.
Au nom de l’Union socialiste, au nom de
tous les hommes de bonne volonté qui, sur
tous les points du territoire, luttent pour
tout ce qui fut l’espérance des grands répu
blicains de ce siècle , nous leur envoyons
nos souhaits fraternels pour la nouvelle
année !
LA RÉDACTION.
—
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
L’affaire d’Aigues-Mortes. — Om.se rap
pelle les faits qui, après avoir donné lieu à un
échange très actif de notes diplomatiques entre les
cabinets de Paris et de Rome, ont été retenus par
le parquet comme constituant de véritables crimes.
Le 16 août dernier, une centaine d’ouvriers ita*
liens employés à la Compagnie des Salins du
Midi, à l’instigation d’un nommé Giordano, sur
prenant à l’improviste, au moment de la sieste,
une quarantaine d’ouvriers français, leurs cama
rades de chantier, et vidaient les querelles qu’ils
avaient avec eux, depuis quelques jours, à coups
de pelles et de couteaux.
Les ouvriers français cédaient sous le nombre
et s’enfuyaient à Aigues-Mortes, distant de quel
ques kilomètres du lieu de cette scène. Sept Fran
çais avaient été blessés assez grièvement. On se
rend compte de la fureur et de l’exaspération qui
soulevèrent immédiatement la population ouvrière
d’Aigues-Mortes. A tout prix, il fallut une ven
geance. Terribles furent alors les représailles. Le
lendemain, 17 août, une cinquantaine d’Italiens
.till b, c x O Ui bUUl , , ùl clCj j.jUi.
Sept d’entre eux étaient tués. En vain la gendar
merie, le préfet du Gard, toutes les autorités
avaient-elles essayé de s’interposer. Le sang de
vaient couler, malgré eux.
L’affaire vient en ce moment devant la Cour
d’assises de la Charente ; mais il ne semble pas
que les responsabilités soient faciles à déterminer.
Au dire des témoins, chacun des accusés a eu sa
part dans le combat, mais il ne paraît pas facile de
préciser bien exactement le rôle joué par eux dans
cette affaire. On conçoit, en effet, qu’au milieu de
masses si nombreuses, composées surtout d’indi
vidus généralement étrangers à la région et incon
nus les uns des autres, il soit difficile de trouver
des témoins très précis.
Il est triste de penser qu’un procédé recommandé
depuis longtemps : l’établissement d’un minimum
de salaire, pourrait empêcher la répétition de ces.
drames, mais que les patrons ne renonceront
jamais aux profitables effets de la concurrence que
fait à nos nationaux les ouvriers étrangers.
Floquet, Guyot & C ie . — Réactionnaires et
opportunistes unissent tous leurs efforts pour faire
triompher le 7 janvier, la candidature de M. Flo
quet à l’élection sénatoriale de la Seine.
Depuis le lancement de l’emprunt qui s’est clô
turé par l’escroquerie du Panama, jamais la presse
sans distiction de nuance ne s’était trouvée aussi
d’accord.
Ce ne sont pas les vrais radicaux et les socia
listes qui se plaindront de ce rapprochement, car
il est de nature à ouvrir les yeux à tous les tra
vailleurs qui avaient la naïveté de croire encore
à ces hommes qui, sous différentes étiquettes, les
ont toujours trompés à l’aide d’une presse bien
stylée et à leur solde. Cette fois, au moins, la
situation est nette; les masques ne sont pas encore
tombés, mais ils sont suffisamment baissés pour
Connaître les chefs de la concentration réaction
naire, concentration qui a pour but la guerre con
tre le socialisme et pour moyens la calomnie et le
mensonge.
Unissez-vous, gens de toutes les réactions ; le
socialisme ne s’en portera pas plus mal et vous
pourrez, dans vos gazettes, faire chanter par vos
meilleurs virtuoses, que nous sommes des sans - 1
patrie ; les salariés manuels ou intellectuels de
l’atelier ou des champs, dont les salaires diminuent
tous les jours, les petits commerçants qui ne peu
vent plus équilibrer leur budget, par suite de la
concurrence du grand commerce, les cultivateurs
qui voient leur lopin de terre leur échapper sous
le fardeau des hypothèques, vous riront au nez.
Actionnaire de l’industrie internationale, finan
ciers cosmopolites, grands propriétaires terriens,
donnez-vous la main ; faites des lois d'exception*
calomniez-nous, traitez-nous de sans patrie ! tout
cela aura pour résultat de sceller davantages
l’union de tous les travailleurs, de tous les socia
listes, de tous les vrais républicains, qui, unis,
marcheront victorieusement à l’assaut de tous les
pouvoirs politiques, et mettront dans l'imposibilité
de nuire tous ceux qui, directement ou indirecte
ment, sous formes de bénéfices, usure ou agiotage,
volent aux travailleurs la plus grosse part du^ pro
duit de leur travail.
Les sans patrie, messieurs les réactionnaires,
qui êtes rentrés en France dans les fourgons de
l’étranger ; les sans patrie, messieurs les financiers
qui portez notre or aux tyrans ; les sans patrie ,
messieurs les bourgeois industriels ou terriens,
qui faites venir des ouvriers étrangers pour avilir
le salaire des ouvriers français, les sans patrie. ..
c’est vous ! et les patriotes.. c’est nous.
A L’ASSAUT DU SÉNAT
Oui, il nous faut enlever le Sénat. Si l’impossi
bilité pour le Parti ouvrier d’enlever les sièges
sénatoriaux a pu jusqu’ici faire mépriser par quel
ques-uns ce qui va être pour nous une nouvelle
conquête, nous n’avons plus le droit, aujourd’hui,
que cette impossibilité a disparu, de mépriser les
victoires du suffrage restreint.
Le Parti ouvrier n’est pas, en effet, un parti qui
saute par-dessus les faits et les événements, mais
il vit des événements au point de vue politique
comme il puise sa raison d’être socialiste dans les
faits économiques.
Eh bien S se borner à la conquête des communes
et des postes législatifs, ce n’est pas répondre
entièrement au but de son programme qui lui
commande l’expropriation politique de la bour
geoisie. 11 lui faut donc, maintenant qu’il a étendu
sa ligne d’action, faire feu sur toute cette ligne et
déloger la bourgeoisie du Sénat comme il s’apprête
à le faire de la Chambre des Députés. H lui faut
maintenant que les événements s’y prêtent, en
raison des élections sénatoriales qui lui sont ren
dues possibles grâce au nombre de nos délégués
socialistes communaux, affirmer le programme
collectiviste au palais du Luxembourg.
Et les socialistes entreront au Sénat pour la
même raison qu’ils sont entrés à la Chambre des
députés, pour démontrer l’incapacité de la bour
geoisie, ën raison de son ignorance, ou son impos
sibilité, en raison de ses intérêts de classe, de faire
des réformes-qui aboutiraient à son suicide.
Cette législation bourgeoise se fabrique au Sénat
comme au Palais-Bourbon, première raison pour
l’entrée du Parti socialiste dans l’une comme dans
l’autre Chambre. Cette minorité socialiste con
vaincue par la preuve faite et divulguée par la
troupe de ses propagandistes et de ses députés qui
est en passe de devenir majorité, nous la retrou
verons également augmentée chez les électeurs
sénatoriaux.
De plus, et c’est là la seconde raison, cette révi
sion sociale qui doit être d’abord une révision
politique sera facilitée d’autant plus que le Parti
ouvrier aura un plus grand nombre de voix dans
la Constituante et pourra peser sur elle, et il faut
se rappeler que le Sénat comme la Chambre vote
dans cette Constituante.
Comme les minorités décidées mais suffisam
ment fortes, et ce sont nos adversaires qui l’affir
ment, sur la foi de leunymcêtres de 1793, l’em
portent toujours sur une majorité indécise, un mini
mum d’efforts suffirait pot.r faire une minorité de
la majorité bourgeoise. Et je ne sache personne
qui, dans ce cas, n’accepte de faire l’économie
d’une révolution violente, celle-ci n’ayant jamais
été dans l’esprit des socialistes qu’un pis-aller.
Ainsi, nous plaçant sur le terrain de la sociali
sation des moyens de production, nous sommes et
restons des socialistes, marchant à la conquête du
douvoir législatif, nous sommes et nous restons
sur le terrain de l’expropriation politique de la
bourgeoisie. C’est là le but et la tactique du Parti
ouvrier.
Les démocrates-socialistes d’Allemagne, qui ont
comme nous le. même but, ont si bien compris
cette tactique que leurs efforts ne se bornent pas à
vœæxmmmuïXMematmm
la conquête du Reichstag, mais encore à celle des
parlements provinciaux, gagnés non pas seule
ment au suffrage restreint, mais au suffrage censi
taire. Ils plongent ainsi un baromètre socialiste
dans les milieux bourgeois. Notre Parti ouvrier*
en prenant part aux élections sénatoriales, mesu
rera la tension socialiste des délégations commu
nales.
Et quel coup de foudre sur le corps électoral,
lorsqu’on aura jeté quelques socialistes dans la
mare sénatoriale. Peuplé des Jules Simon et autres
Tolain, ce Sénat a été considéré jusqu’ici comme
le refuge de ceux qui avaient souffert du caprice
du suffrage universel. Celui-ci quittait trop faci
lement un opportuniste trop vieux ou trop déplai
sant, mais pour prendre un opportuniste plus jeune
ou plus aimable. C’était pour lui une question de
goût, mais le Sénat en restait ainsi comme l’ex
pression la plus laide et la plus renforcée du
bourgeoisisme.
C’est la vase qui se dépose au fond de l'eau, et
c’est à nos socialistes à la draguer. Je crois que
ces nouveaux mobilisés à travers la France ouvrière
et paysanne auront ainsi un rôle véritable à rem
plir. Il sera le corollaire de celui de nos député#--
du Palais Bourbon.
Que nos amis du Tarn, de l’Ailier, et de partout
où nos victoires communales le permettent, se
préparent donc. Laissons les marchands de
dynamite et de picrate de potasse aux prises avec
les murs des édifices publics ou particuliers, tuer
quelques innocents sous prétexte de révolution, et
qu’en Janvier prochain le drapeau du Parti ouvrier
flo.iv, ar le Palais du Luxembourg.
Paul DRAMAS.
POLITIQUE MERCANTILE
Opportunistes et ralliés, réactionnaires de toutes
nuances, semblent de notre temps avoir monopolisé
le patriotisme. Du moins, à les entendre, les partis
avancés ne seraient qu’un amas de gens sans aveu,
contempteurs des plus nobles mobiles des actions
humaines.
De ces injures, les radicaux et les socialistes,
seuls vrais patriotes, n’ont souci. Ils savent trop
bien que les tripoteurs de la troisième République
n’ont pas qualité pour se prononcer dans les ques
tions d’honneur.
A l’injure : « Sans Patrie », ils répondront en
rappelant les honteux scandales financiers de ces
vingt dernières années ; à l’avènement au pouvoir
d’un réactionnaire, ils riposteront en montrant de
quelle piteuse manière on défendait l’honneur de
la France dans la famille du Président du Con
seil.
A ce sujet, nous trouvons dans Louis Blanc les
lignes suivantes qui ont trait à notre politique en
Belgique vers 1831 :
« La Belgique, après tout, n’avait-elle pas ét&
française ? N’était-ce pas la langue des Français
que parlait toute la partie influente et éclairée de
la nation belge ? Les provinces wallonnes n’étaient-
elles pas françaises par le cœur? Si Bruxelles
craignait de déchoir en devenant simple chef-lieu,
de département, n’était-il pas possible de la gagner
en stipulant qu’elle deviendrait la résidence d’un
prince français et la capitale d’une division admi
nistrative de la France?
« Voilà ce que pensaient les hommes que tou
chait la grandeur de leur pays.
c Mais ils avaient à combattre des intérêts
puissants et obstinés. Parmi les industriels fran
çais, beaucoup redoutaient, dans le cas d’une
réunion, la concurrence des fabricants de la Bel
gique, préférant de la sorte à l’intérêt national
l’intérêt de leur fortune. M. Casimir Périér, pos
sesseur des mines d’Anzin, aurait perdu beaucoup
d’argent par la libre introduction des houilles
belges.
« Ainsi, la France, pays de guerriers, n’avait
pu renoncer à son génie sans perdre sa virilité, et
elle s’était vue condamnée à l’impuissance le jour
où elle avait consentie à être gouvernée par des
marchands. » (Histoire de dix ans — Pagnerre
1848. Tome II, page 89).
Un Carabin.
PBIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre . 5 fr. 3 fr.
Départements ... 6 fr. 3 50
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| ADMIIVISTMTlOrV & RÉfpfl-fioX S
LE RÉ VE DUHAVRE paraît tous les Samedis
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames . 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
„uS LECTEURS
Le RÉVEIL DU HAVRE entrera bientôt
dans sa quatrième année.
L’enfant, né chétif, a fait péniblement
ses dents. Grâce aux encouragements et à
la sympathie que vous n’avez cessé de lui
témoigner, chers lecteurs, à ses premiers
pas incertains, a succédé une allure plus
ferme ; débarrassé de ses langes, l’enfant
est devenu un adulte sain et vigoureux.
Votre nombre toujours croissant et
votre protection ininterrompue, nous per
mettent de réaliser, aujourd’hui, une amé
lioration depuis longtemps rêvée : à partir
du 6 Janvier 4894, le RÉVEIL DU HAVRE
sera vendu CSraQ Cfi£rv r ff’Blfcfil 2 Us&.
Nous nous efforcerons, pendant le cours
de l’année qui va commencer, d’améliorer
encore notre journal, et nous aurons, plus
que jamais pour but, l’étude et la défense
des intérêts de la classe ouvrière.
A vous tous, chers abonnés, lecteurs et
concitoyens, nous souhaitons prospérité
et bonheur, et nous vous prions d’agréer
nos chaleureux remerciements pour votre
bienveillance de tous les instants.
LA RÉDACTION.
«nqi»
A N O SWAMIS
L’union des vrais radicaux et des socia
listes, l’union de tous ceux qui, s’inspirant
des principes de la Révolution française,
poursuivent à travers ce siècle l’affran
chissement du prolétariat, est aujourd’hui
un fait accompli.
C’est pourquoi, au Havre même, nous
avons entrepris de faire sur un terrain
solide cette concentration, et tout nous
porte à croire que nous y avons réussi.
Depuis longtemps, nous attendions l’oc
casion de donner à la propagande du
“ RÉVEIL DU HAVRE ”, une activité
nouvelle en le rendant plus accessible aux
petites bourses.
La réaction systématique à laquelle
notre Parti est en proie depuis quelques
semaines, nous fait aujourd’hui un devoir
d’accomplir cette transformation.
 l’orée d’une nouvelle année, pleine de
promesses pour les partis avancés et pour
leur imposante minorité à la Chambre,
ïïous prenons rengagement de soutenir
haut et ferme le drapeau des revendications
sociales.
Nous nous efforcerons de répandre à
Rots, par tous les moyens en notre pou
voir, les idées seientiûques du socialisme
moderne.
Nous montrerons dans tous ses détails
la gigantesque poussée prolétarienne qui,
marée irrésistible, emportera les _ fonde
ments vermoulus d’une organisation so
ciale en complet désaccord avec les con
clusions du Transformisme, et nous sommes
certains que la Démocratie Havraise, hère
de s'affirmer en cette occurence, ne faillira
pas à son devoir.
Nos armes, nous les prendrons dans
l’arsenal inépuisable des sciences contem
poraines, sans nous arrêter à des questions
de personne, car ce sont des idées qu’il
faut combattre et non des hommes.
Tous nos amis auront à cœur de prêter
la main à la diffusion de LEUR organe
et de se grouper, dès maintenant, autour
du drapeau que nous leur remettons.
Au nom de l’Union socialiste, au nom de
tous les hommes de bonne volonté qui, sur
tous les points du territoire, luttent pour
tout ce qui fut l’espérance des grands répu
blicains de ce siècle , nous leur envoyons
nos souhaits fraternels pour la nouvelle
année !
LA RÉDACTION.
—
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
L’affaire d’Aigues-Mortes. — Om.se rap
pelle les faits qui, après avoir donné lieu à un
échange très actif de notes diplomatiques entre les
cabinets de Paris et de Rome, ont été retenus par
le parquet comme constituant de véritables crimes.
Le 16 août dernier, une centaine d’ouvriers ita*
liens employés à la Compagnie des Salins du
Midi, à l’instigation d’un nommé Giordano, sur
prenant à l’improviste, au moment de la sieste,
une quarantaine d’ouvriers français, leurs cama
rades de chantier, et vidaient les querelles qu’ils
avaient avec eux, depuis quelques jours, à coups
de pelles et de couteaux.
Les ouvriers français cédaient sous le nombre
et s’enfuyaient à Aigues-Mortes, distant de quel
ques kilomètres du lieu de cette scène. Sept Fran
çais avaient été blessés assez grièvement. On se
rend compte de la fureur et de l’exaspération qui
soulevèrent immédiatement la population ouvrière
d’Aigues-Mortes. A tout prix, il fallut une ven
geance. Terribles furent alors les représailles. Le
lendemain, 17 août, une cinquantaine d’Italiens
.till b, c x O Ui bUUl , , ùl clCj j.jUi.
Sept d’entre eux étaient tués. En vain la gendar
merie, le préfet du Gard, toutes les autorités
avaient-elles essayé de s’interposer. Le sang de
vaient couler, malgré eux.
L’affaire vient en ce moment devant la Cour
d’assises de la Charente ; mais il ne semble pas
que les responsabilités soient faciles à déterminer.
Au dire des témoins, chacun des accusés a eu sa
part dans le combat, mais il ne paraît pas facile de
préciser bien exactement le rôle joué par eux dans
cette affaire. On conçoit, en effet, qu’au milieu de
masses si nombreuses, composées surtout d’indi
vidus généralement étrangers à la région et incon
nus les uns des autres, il soit difficile de trouver
des témoins très précis.
Il est triste de penser qu’un procédé recommandé
depuis longtemps : l’établissement d’un minimum
de salaire, pourrait empêcher la répétition de ces.
drames, mais que les patrons ne renonceront
jamais aux profitables effets de la concurrence que
fait à nos nationaux les ouvriers étrangers.
Floquet, Guyot & C ie . — Réactionnaires et
opportunistes unissent tous leurs efforts pour faire
triompher le 7 janvier, la candidature de M. Flo
quet à l’élection sénatoriale de la Seine.
Depuis le lancement de l’emprunt qui s’est clô
turé par l’escroquerie du Panama, jamais la presse
sans distiction de nuance ne s’était trouvée aussi
d’accord.
Ce ne sont pas les vrais radicaux et les socia
listes qui se plaindront de ce rapprochement, car
il est de nature à ouvrir les yeux à tous les tra
vailleurs qui avaient la naïveté de croire encore
à ces hommes qui, sous différentes étiquettes, les
ont toujours trompés à l’aide d’une presse bien
stylée et à leur solde. Cette fois, au moins, la
situation est nette; les masques ne sont pas encore
tombés, mais ils sont suffisamment baissés pour
Connaître les chefs de la concentration réaction
naire, concentration qui a pour but la guerre con
tre le socialisme et pour moyens la calomnie et le
mensonge.
Unissez-vous, gens de toutes les réactions ; le
socialisme ne s’en portera pas plus mal et vous
pourrez, dans vos gazettes, faire chanter par vos
meilleurs virtuoses, que nous sommes des sans - 1
patrie ; les salariés manuels ou intellectuels de
l’atelier ou des champs, dont les salaires diminuent
tous les jours, les petits commerçants qui ne peu
vent plus équilibrer leur budget, par suite de la
concurrence du grand commerce, les cultivateurs
qui voient leur lopin de terre leur échapper sous
le fardeau des hypothèques, vous riront au nez.
Actionnaire de l’industrie internationale, finan
ciers cosmopolites, grands propriétaires terriens,
donnez-vous la main ; faites des lois d'exception*
calomniez-nous, traitez-nous de sans patrie ! tout
cela aura pour résultat de sceller davantages
l’union de tous les travailleurs, de tous les socia
listes, de tous les vrais républicains, qui, unis,
marcheront victorieusement à l’assaut de tous les
pouvoirs politiques, et mettront dans l'imposibilité
de nuire tous ceux qui, directement ou indirecte
ment, sous formes de bénéfices, usure ou agiotage,
volent aux travailleurs la plus grosse part du^ pro
duit de leur travail.
Les sans patrie, messieurs les réactionnaires,
qui êtes rentrés en France dans les fourgons de
l’étranger ; les sans patrie, messieurs les financiers
qui portez notre or aux tyrans ; les sans patrie ,
messieurs les bourgeois industriels ou terriens,
qui faites venir des ouvriers étrangers pour avilir
le salaire des ouvriers français, les sans patrie. ..
c’est vous ! et les patriotes.. c’est nous.
A L’ASSAUT DU SÉNAT
Oui, il nous faut enlever le Sénat. Si l’impossi
bilité pour le Parti ouvrier d’enlever les sièges
sénatoriaux a pu jusqu’ici faire mépriser par quel
ques-uns ce qui va être pour nous une nouvelle
conquête, nous n’avons plus le droit, aujourd’hui,
que cette impossibilité a disparu, de mépriser les
victoires du suffrage restreint.
Le Parti ouvrier n’est pas, en effet, un parti qui
saute par-dessus les faits et les événements, mais
il vit des événements au point de vue politique
comme il puise sa raison d’être socialiste dans les
faits économiques.
Eh bien S se borner à la conquête des communes
et des postes législatifs, ce n’est pas répondre
entièrement au but de son programme qui lui
commande l’expropriation politique de la bour
geoisie. 11 lui faut donc, maintenant qu’il a étendu
sa ligne d’action, faire feu sur toute cette ligne et
déloger la bourgeoisie du Sénat comme il s’apprête
à le faire de la Chambre des Députés. H lui faut
maintenant que les événements s’y prêtent, en
raison des élections sénatoriales qui lui sont ren
dues possibles grâce au nombre de nos délégués
socialistes communaux, affirmer le programme
collectiviste au palais du Luxembourg.
Et les socialistes entreront au Sénat pour la
même raison qu’ils sont entrés à la Chambre des
députés, pour démontrer l’incapacité de la bour
geoisie, ën raison de son ignorance, ou son impos
sibilité, en raison de ses intérêts de classe, de faire
des réformes-qui aboutiraient à son suicide.
Cette législation bourgeoise se fabrique au Sénat
comme au Palais-Bourbon, première raison pour
l’entrée du Parti socialiste dans l’une comme dans
l’autre Chambre. Cette minorité socialiste con
vaincue par la preuve faite et divulguée par la
troupe de ses propagandistes et de ses députés qui
est en passe de devenir majorité, nous la retrou
verons également augmentée chez les électeurs
sénatoriaux.
De plus, et c’est là la seconde raison, cette révi
sion sociale qui doit être d’abord une révision
politique sera facilitée d’autant plus que le Parti
ouvrier aura un plus grand nombre de voix dans
la Constituante et pourra peser sur elle, et il faut
se rappeler que le Sénat comme la Chambre vote
dans cette Constituante.
Comme les minorités décidées mais suffisam
ment fortes, et ce sont nos adversaires qui l’affir
ment, sur la foi de leunymcêtres de 1793, l’em
portent toujours sur une majorité indécise, un mini
mum d’efforts suffirait pot.r faire une minorité de
la majorité bourgeoise. Et je ne sache personne
qui, dans ce cas, n’accepte de faire l’économie
d’une révolution violente, celle-ci n’ayant jamais
été dans l’esprit des socialistes qu’un pis-aller.
Ainsi, nous plaçant sur le terrain de la sociali
sation des moyens de production, nous sommes et
restons des socialistes, marchant à la conquête du
douvoir législatif, nous sommes et nous restons
sur le terrain de l’expropriation politique de la
bourgeoisie. C’est là le but et la tactique du Parti
ouvrier.
Les démocrates-socialistes d’Allemagne, qui ont
comme nous le. même but, ont si bien compris
cette tactique que leurs efforts ne se bornent pas à
vœæxmmmuïXMematmm
la conquête du Reichstag, mais encore à celle des
parlements provinciaux, gagnés non pas seule
ment au suffrage restreint, mais au suffrage censi
taire. Ils plongent ainsi un baromètre socialiste
dans les milieux bourgeois. Notre Parti ouvrier*
en prenant part aux élections sénatoriales, mesu
rera la tension socialiste des délégations commu
nales.
Et quel coup de foudre sur le corps électoral,
lorsqu’on aura jeté quelques socialistes dans la
mare sénatoriale. Peuplé des Jules Simon et autres
Tolain, ce Sénat a été considéré jusqu’ici comme
le refuge de ceux qui avaient souffert du caprice
du suffrage universel. Celui-ci quittait trop faci
lement un opportuniste trop vieux ou trop déplai
sant, mais pour prendre un opportuniste plus jeune
ou plus aimable. C’était pour lui une question de
goût, mais le Sénat en restait ainsi comme l’ex
pression la plus laide et la plus renforcée du
bourgeoisisme.
C’est la vase qui se dépose au fond de l'eau, et
c’est à nos socialistes à la draguer. Je crois que
ces nouveaux mobilisés à travers la France ouvrière
et paysanne auront ainsi un rôle véritable à rem
plir. Il sera le corollaire de celui de nos député#--
du Palais Bourbon.
Que nos amis du Tarn, de l’Ailier, et de partout
où nos victoires communales le permettent, se
préparent donc. Laissons les marchands de
dynamite et de picrate de potasse aux prises avec
les murs des édifices publics ou particuliers, tuer
quelques innocents sous prétexte de révolution, et
qu’en Janvier prochain le drapeau du Parti ouvrier
flo.iv, ar le Palais du Luxembourg.
Paul DRAMAS.
POLITIQUE MERCANTILE
Opportunistes et ralliés, réactionnaires de toutes
nuances, semblent de notre temps avoir monopolisé
le patriotisme. Du moins, à les entendre, les partis
avancés ne seraient qu’un amas de gens sans aveu,
contempteurs des plus nobles mobiles des actions
humaines.
De ces injures, les radicaux et les socialistes,
seuls vrais patriotes, n’ont souci. Ils savent trop
bien que les tripoteurs de la troisième République
n’ont pas qualité pour se prononcer dans les ques
tions d’honneur.
A l’injure : « Sans Patrie », ils répondront en
rappelant les honteux scandales financiers de ces
vingt dernières années ; à l’avènement au pouvoir
d’un réactionnaire, ils riposteront en montrant de
quelle piteuse manière on défendait l’honneur de
la France dans la famille du Président du Con
seil.
A ce sujet, nous trouvons dans Louis Blanc les
lignes suivantes qui ont trait à notre politique en
Belgique vers 1831 :
« La Belgique, après tout, n’avait-elle pas ét&
française ? N’était-ce pas la langue des Français
que parlait toute la partie influente et éclairée de
la nation belge ? Les provinces wallonnes n’étaient-
elles pas françaises par le cœur? Si Bruxelles
craignait de déchoir en devenant simple chef-lieu,
de département, n’était-il pas possible de la gagner
en stipulant qu’elle deviendrait la résidence d’un
prince français et la capitale d’une division admi
nistrative de la France?
« Voilà ce que pensaient les hommes que tou
chait la grandeur de leur pays.
c Mais ils avaient à combattre des intérêts
puissants et obstinés. Parmi les industriels fran
çais, beaucoup redoutaient, dans le cas d’une
réunion, la concurrence des fabricants de la Bel
gique, préférant de la sorte à l’intérêt national
l’intérêt de leur fortune. M. Casimir Périér, pos
sesseur des mines d’Anzin, aurait perdu beaucoup
d’argent par la libre introduction des houilles
belges.
« Ainsi, la France, pays de guerriers, n’avait
pu renoncer à son génie sans perdre sa virilité, et
elle s’était vue condamnée à l’impuissance le jour
où elle avait consentie à être gouvernée par des
marchands. » (Histoire de dix ans — Pagnerre
1848. Tome II, page 89).
Un Carabin.
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