Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-08-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 août 1892 20 août 1892
Description : 1892/08/20 (N46). 1892/08/20 (N46).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263247r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — A' 0 16 — Samedi 20 Août 1802.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 8
îoo—ne.
ORGANE RÉPUBLICAIN
UN A.N SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMÎMSÏMTIOIV & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-P ÉBIER,
LE RÉ VE IL DU MA VRE paraît le Samedi
mil DES INSERTIONS:
Annonces.'
Réclames
On traite
25 cent, la ligne
50 cent, la ligne
Forfait
SEMAINE RÉACTIONNAIRE
Les réactionnaires ne négligent rien pour
se rendre intéressants ; c’est de leur part une
préoccupation dont nous n’avons pas à nous
plaindre, parce que, outre qu’il est toujours
bon de savoir ce que pensent nos adversaires,
cela nous procure parfois clés moments assez
agréables.
* *
On sait les polémiques animées que les
catholiques ont eues à la suite des différentes
déclarations du pape sur l’attitude à prendre
par leurs hommes politiques à l’égard du gou
vernement de la République. Les ordres de
Rome n’ont pas été du goût de tout le monde
et un certain nombre ont résisté.
Voici qu’une nouvelle occasion vient d’être
fournie aux journaux de la réaction d’ouvrir
leurs écluses d’amabilités !
■A"
* *
La cause de ce récent tapage est le marquis
de Breteuil, un monsieur assez inconnu d’ail
leurs, petit-fils d’un ancien ministre de l’em
pire, M. Fould, qui vient de donner sa démis
sion de député de l’arrondissement d’Argeles.
Il paraît que le pauvre homme a été litté
ralement dérouté par les instructions venues
de Rome et qu’il ne sait plus à quel saint se
vouer.
C’est du moins ce qu’il a déclaré a ses élec
teurs.: « J’ai un Dieu, leur a-t-il dit, et j ai
un roi ; j’ai une conscience qui me crie de les
servir d’une certaine façon. Mais j ai un pape
qui veut que je les serve d’une autre manière,
et la République en même temps. Ça, c’est
plus fort que moi. Je ne comprends rien à ce
genre d’opinion fin de siècle et je donne ma
démission. »
*
* *
Les cléricaux ont alors arrangé vertement
le malheureux. L’Autorité , La Libre Parole, La
Gazette de France, Le Moniteur universel lui
décochent les traits les plus durs pour ce
qu’ils appellent une désertion devant l’ennemi.
Quant à nous, républicains, nous n’avons
à enregistrer cette démission que comme un
simple fait parlementaire, qui prouve mie fois
de plus que les réactionnaires ne sont pas
d’accord entre eux sur tous les points, mais
qui ne constitue pas, comme certains organes
républicains semblent enclins à le penser, une
victoire pour notre parti.
★
* *
Car nous n’avons pas rillusion, — on le
sait, — de croire que les cléricaux sont dis
posés à devenir de sincères républicains. En
supposant même que M. de Breteuil devienne
un royaliste nuance pape, il n’en restera pas
moins attaché à ce parti catholique qui, dans
son ensemble et malgré les déclarations du
pape et des sous-papes, n’accepte pas les idées
modernes.
Il est certain, en effet, pour prendre des
exemples qui ont valu aux fameux catéchis
mes la condamnation comme d’abus, qu’un
croyant selon les règles ne saurait pas envoyer
ses enfants dans les écoles mauvaises , et qu’il
considérera comme criminel et scandaleux
un mariage purement civil.
Sur ces deux points, un bon catholique,
même nuance pape, ne pourrait pas transiger,
pas’plus qu’un bon républicain.
Il n’y a donc aucune alliance possible entre
républicains et catholiques. «
Mais rien ne prouve que le marquis-se con
vertira à la nuance pape. Bien loin de là r
il dit qu’il se retire de la vie parlementaire-
pour servir son prince tout à son aise, .et pour
laisser sa place à des hommes nouveaux.
Il n’y a rien là qui indique une évolution
vers la République. C’est au contraire,.un dé
sespéré qui ne se sent pas de taille à. lutter
publiquement et qui va continuer,.dans sa
retraite, son oeuvre peut-être moins ouverte
ment, mais certainement d’une façon tout
aussi tenace que par le passé.
■k
X X
La démission de M. de Breteuil peut? don.®
nous laisser indifférents.
Ce qui doit noms inquiéter davantage, c’est
la campagne antisémitique ménée par le parti
clérical, M. Drumont en tête.
Une manifestation caractéristique vient
d’avoir lieu à St-Mandé, à un banquet bona
partiste du 15 août, auquel M. Engerand,
député de Caen,, a prononcé un discours vio
lent contre les j uifs.
*
X X
Nous savons fort bien tout ce que l’on peut
dire contre les juifs. Détenteurs,, pour une
grande partie, de la richesse du monde, ils
ont l’amour du gain très développé. Mais nous
n’ignorons pas que parmi les chrétiens, il y a
de nombreux riches aussi, financièrement
puissants, exploiteurs, avares, inhumains.
De sorte que nous ne voyons dans cette
campagne antisémitique qu’une pure guerre
de religion.
Or, nous ne saurions protester assez éner
giquement contre cette conduite que nous
qualifions d’odieuse !
Nous, qui ne sommes pas des circoncis,
mais qui ne ressentons plus aucun faible pour
la foi chrétienne, qui ne voyons devant nous
que des hommes appartenant à une même fa
mille française depuis la Révolution, nous
déplorons et blâmons cette campagne cléri
cale, qui, si elle se développait, pourrait porter
à notre unité nationale les plus sérieuses at
teintes.
*
x x
Que deviendrions-nous, en France, si l’on
se mettait à entamer ainsi les différents élé
ments de notre pays ? car les juifs forment un
élément important chez nous. Si après les juifs
on s’attaquait aux protestants? ou, laissant
les différences de religions, l’on s’en prenait
aux races et pousuivait les Bretons, par exem
ple, ou les Gascons, ou les Normands, ou les
habitants d’autres provinces, dont on'jalouse-
rait telle ou telle qualité spéciale ? Ce serait
absolument antinational.
La vérité est que les réactionnaires trouvent
là une occasion nouvelle d’attaquer la Répu
blique et ils s’en servent. Ils s’appuient sur
ce que celle-ci compte des juifs dans son sein,
pour lui trouver les plus abominables défauts.
Mais nous comptons sur le bon sens des ré
publicains et nous sommes persuadés qu’imbus
de l’esprit d’égalité et de fraternité que la
Révolution leur a laissé en héritage, ils sau
ront opposer la plus complète indifférence à
la campagne indigne de la France, ridicule et
bête des antisémites cléricaux.
-*=42fc>~
PETIT BONHOMME VIT ENCORE
Un journal de Paris, a annoncé tout récem
ment que le Réveil du Havre allait cesser de
paraître à partît du 20 août.
C’est un enterrement avant la mort,, cher
confrère.
Le corres pondant Havrais qui a lancé ce
canard a sans doute intérêt à-voir disparaître
notre journa 1, c’est bien possible.
En tous casi, si Tè Réveil gêne certaines per
sonnes, cela nous-'est parfaitement égal, aussi
leur disons-n ous en guise de consolation : Petit
bonhomme v:it encore.
LE PÈRE ÉTERNEL N’EST PAS CONTENT
Sous ce titre : Bilan de malhéurs, la Semaine
Religieuse du diocèse de Rouenv publie dans-son
édition du 6 août, une longue ehroi îologie des
accidents qui ont causé tout rêcemm enfc la^mort
d’un certain nombrede personnes e t des cata
clysmes de toutes sortes qui se, sont abattue sur
le monde entier.
En Russie, c’est le choléra cjpi sév it avec in
tensité. À New-York, la chateur esst tellement
suffocante, que dans> une sente jo'urnée*,. on a
constaté 98 décès par insolation. En Algérie,
d’immenses forêts sont-en feu. Enfîm dans toute
la France on ne compte plustesorages.
S’apitoyer sur les nombreuses catastrophes
qui depuis un mois désolent notre planète* nous
le comprenons.
Ce que nous ne comprenons pas, par contre,,
c’est cette délicieuse finale de l’article an ques
tion, finale que nous reproduisons in-extenso-*.
« Que veulent dire tous ces-sinistres, sincm sans
« doute que Dieu n'est peus; satisfait dê l’état du
« monde ? »
A notre humble avis ,. Dieu a bien autre chose
à faire que de s’occuper des misères de notre
pauvre humanité..
Pourquoi alors,. Messieurs de la Semaine Re
ligieuse, le Père éternel frappe-t-ill avec une
sévérité égale* les croyants et les infidèles?
Pourquoi des catholiques fervents efimême* des
ministres de l’Eglise ont ils eu, eux aussi, à
souffrir des calamités que vous attribuez' à la
colère céleste ? De tous temps, des-pertubations
atmosphériques se sont produites-à des époques
plus ou moins fixes, et ont causé la mort de
plusieurs milliers de personnes. Et cependant,
d’après vous, c’était le bon temps, celui-là. Un
roy régnait sur la France et le* pape donnait le
mot d’ordre au monde catholique. .
La question est posée, à vous de lai résoudre
si vous pouvez.
Un séminariste-seMat médaillé
Sur la liste des médaillés que M. le Ministre
de la Guerre vient de décerner pour actes de
dévouement accomplis à l'occasion d’épidémies
qui ont frappé l'Armée,. nous relevons les lignes
suivantes :
Pautard (Léôn-Leuis-Marie), soldat de P’ e
classe au 4 me régiment d’infanterie à Auxerre,
infirmier volontaire courageux et d’un dévouement
absolu.
Le fantassin Pautard est un séminariste-
soldat.
Et voilà comment L\ « gueuse » ne récompense
pas le dévouement d’où qu’il vienne !
Voir à ce sujet les journaux ultra-cléricaux Le
Pèlerin , La Croix et autres.
ENTRE PRINCES
Depuis que don Carlos n’a plus le plaisir d’ar
rêter des diligences sur les grandes routes es
pagnoles, il s’amuse à monter des scies féroces
à ses bons cousins, les princes d’Orléans.
L’autre jour, il interdisait au comte de Paris
de porter l’écu des Bourbons sans brisure ;
une semaine après, il déclarait qu’il retirait
ses représentants de France, donnant ainsi,
et non sans ironie, une leçon au petit-fils de
Louis-Philippe dont les prétentions croissent
avec lès chances* d’insuccès.
Aujourd’hui,, il s’avise de démontrer que si
lui, don Carlos, a encore des chances de devenir
roi d’Espagne, son excellente cousin se faite
d’étranges illusions en aspirant au trône de
France.
Un journal italien, la Voce dèlln Verita, qui a
des attaches à la fois avec le Vatican et avec la
famille de don Carlos, publie une correspon
dance de Venise, émanant peuteêtre du préten
dant lui-même, où il est dit que don Carlos
trouve parfaite l’attitude du pape envers la
France ; elle prouve, à ses yeux v une profonde
connaissance-de ce pays.
« Mais la situation des légitimistes d’Espagne
est toute différente, dit la lettre en question :
ils se comptent par millions et,ils s’organisent
chaque jour plus fortement contre un gouver
nement timide et faible.
« En France, au contraire, ils sont en très
petit nombre-, sans organisation*„sans écho dans
les masses, en face d’un gouvernement voulu
par la nation, de plus en plus-fort, et contre
lequel ils sont impuissants.
« Ce sont ces considérations, conclut le porte-
parole du chef des Bourbons, qui engagèrent
don Carlos à conseiller à ses amis de suivre
une voie différente de celle où sont engagés les
d’Orléans. »
En somme; don Carlos avait deux trônes en
expectative,.celui de France et celui d’Espagne;:
il renonce au premier en déclarant que tous-
ceux qui y aspirent sont des imbéciles.
Là, il est dans le vrai.
Mais, en, continuant à affirmer ses visées sur
l’Espagne, il fournit une belle occasion de répli
que au comte de Paris.
Nous espérons que la discussion s’envenimera..
Quand les rois s’eng..., les peuples rient.
LA CAMPAGNE ANTISÉMITE
La honteuse campagne, menée depuis quelque-
temps contre les juifs Français, par une bande
d’individus sans vergogne,, vient d’être jugée par
le suffrage universel.
Les candidatures de MM. Drumont, Mbrès et
D-emaehey, les leaders de la campagne anti
sémite, ont été posées, à Maisons-Alfort, pour
l’élection au Conseil d’arrondissement ces trois
Messieurs ultra-catholiques sont restés sur I©
carreau.
Dans le canton de La Charité, M. de Mauduit
ayant arboré nettement le drapeau antisémite, a*
lui aussi, été platement battu.
Le suffrage universel a jugé.
Sans crainte de trop s’avancer,, on peut dire
dores et déjà que partout où ces bateleurs de rn.au-»
vaise foi se présenteront devant les électeurs ils.
recevront toujours de. superbes camouflets parce,
que chacun sait que derrière le ban et l'arrière-
ban des rédacteurs de la Libre Parole , il y a
d’autres individus dont l’existence se passe à
pêcher en eau trouble.
U Prose de M. de Cassagnac
Le candidat républicain ayant été élu dans le
propre arrondissement de M. Paul de Cassagnac,
celui-ci n’est pas content, lui qui affirmait naguère
encore que la lèpre républicaine ! n’était pas
connue dans l'arrondissement de Mirande.
M. Paul de Cassagnac, directeur de VAutorité,
« arrange » dans les grands prix M. Laudet,
coupable d’être devenu encycliste, — républicain
constitutionnel, si l’on veut.
La Liberté catholique, journal du Gers, ayant
écrit que M. Laudet est un parfait honnête
homme et un catholique pratiquant. M. de Cassa
gnac a répliqué en ces termes :
« C’est avec les Electeurs trompés, les uns par
son faux républicanisme, les autres par son
catholicisme hypocrite, d’autres encore séduits
par des arguments plus touchants, que ce cra-
peau d’eau bénite s’est hissé sur la cuvette
électorale, n’ayant épargné aucune saleté,
aucune ignominie, aucune infamie, pour y
arriver, trahissant et trompant tout le monde ;
graine de Judas, semée par moi et poussée
dans le fumier, républicain. *
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année — 8
îoo—ne.
ORGANE RÉPUBLICAIN
UN A.N SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMÎMSÏMTIOIV & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-P ÉBIER,
LE RÉ VE IL DU MA VRE paraît le Samedi
mil DES INSERTIONS:
Annonces.'
Réclames
On traite
25 cent, la ligne
50 cent, la ligne
Forfait
SEMAINE RÉACTIONNAIRE
Les réactionnaires ne négligent rien pour
se rendre intéressants ; c’est de leur part une
préoccupation dont nous n’avons pas à nous
plaindre, parce que, outre qu’il est toujours
bon de savoir ce que pensent nos adversaires,
cela nous procure parfois clés moments assez
agréables.
* *
On sait les polémiques animées que les
catholiques ont eues à la suite des différentes
déclarations du pape sur l’attitude à prendre
par leurs hommes politiques à l’égard du gou
vernement de la République. Les ordres de
Rome n’ont pas été du goût de tout le monde
et un certain nombre ont résisté.
Voici qu’une nouvelle occasion vient d’être
fournie aux journaux de la réaction d’ouvrir
leurs écluses d’amabilités !
■A"
* *
La cause de ce récent tapage est le marquis
de Breteuil, un monsieur assez inconnu d’ail
leurs, petit-fils d’un ancien ministre de l’em
pire, M. Fould, qui vient de donner sa démis
sion de député de l’arrondissement d’Argeles.
Il paraît que le pauvre homme a été litté
ralement dérouté par les instructions venues
de Rome et qu’il ne sait plus à quel saint se
vouer.
C’est du moins ce qu’il a déclaré a ses élec
teurs.: « J’ai un Dieu, leur a-t-il dit, et j ai
un roi ; j’ai une conscience qui me crie de les
servir d’une certaine façon. Mais j ai un pape
qui veut que je les serve d’une autre manière,
et la République en même temps. Ça, c’est
plus fort que moi. Je ne comprends rien à ce
genre d’opinion fin de siècle et je donne ma
démission. »
*
* *
Les cléricaux ont alors arrangé vertement
le malheureux. L’Autorité , La Libre Parole, La
Gazette de France, Le Moniteur universel lui
décochent les traits les plus durs pour ce
qu’ils appellent une désertion devant l’ennemi.
Quant à nous, républicains, nous n’avons
à enregistrer cette démission que comme un
simple fait parlementaire, qui prouve mie fois
de plus que les réactionnaires ne sont pas
d’accord entre eux sur tous les points, mais
qui ne constitue pas, comme certains organes
républicains semblent enclins à le penser, une
victoire pour notre parti.
★
* *
Car nous n’avons pas rillusion, — on le
sait, — de croire que les cléricaux sont dis
posés à devenir de sincères républicains. En
supposant même que M. de Breteuil devienne
un royaliste nuance pape, il n’en restera pas
moins attaché à ce parti catholique qui, dans
son ensemble et malgré les déclarations du
pape et des sous-papes, n’accepte pas les idées
modernes.
Il est certain, en effet, pour prendre des
exemples qui ont valu aux fameux catéchis
mes la condamnation comme d’abus, qu’un
croyant selon les règles ne saurait pas envoyer
ses enfants dans les écoles mauvaises , et qu’il
considérera comme criminel et scandaleux
un mariage purement civil.
Sur ces deux points, un bon catholique,
même nuance pape, ne pourrait pas transiger,
pas’plus qu’un bon républicain.
Il n’y a donc aucune alliance possible entre
républicains et catholiques. «
Mais rien ne prouve que le marquis-se con
vertira à la nuance pape. Bien loin de là r
il dit qu’il se retire de la vie parlementaire-
pour servir son prince tout à son aise, .et pour
laisser sa place à des hommes nouveaux.
Il n’y a rien là qui indique une évolution
vers la République. C’est au contraire,.un dé
sespéré qui ne se sent pas de taille à. lutter
publiquement et qui va continuer,.dans sa
retraite, son oeuvre peut-être moins ouverte
ment, mais certainement d’une façon tout
aussi tenace que par le passé.
■k
X X
La démission de M. de Breteuil peut? don.®
nous laisser indifférents.
Ce qui doit noms inquiéter davantage, c’est
la campagne antisémitique ménée par le parti
clérical, M. Drumont en tête.
Une manifestation caractéristique vient
d’avoir lieu à St-Mandé, à un banquet bona
partiste du 15 août, auquel M. Engerand,
député de Caen,, a prononcé un discours vio
lent contre les j uifs.
*
X X
Nous savons fort bien tout ce que l’on peut
dire contre les juifs. Détenteurs,, pour une
grande partie, de la richesse du monde, ils
ont l’amour du gain très développé. Mais nous
n’ignorons pas que parmi les chrétiens, il y a
de nombreux riches aussi, financièrement
puissants, exploiteurs, avares, inhumains.
De sorte que nous ne voyons dans cette
campagne antisémitique qu’une pure guerre
de religion.
Or, nous ne saurions protester assez éner
giquement contre cette conduite que nous
qualifions d’odieuse !
Nous, qui ne sommes pas des circoncis,
mais qui ne ressentons plus aucun faible pour
la foi chrétienne, qui ne voyons devant nous
que des hommes appartenant à une même fa
mille française depuis la Révolution, nous
déplorons et blâmons cette campagne cléri
cale, qui, si elle se développait, pourrait porter
à notre unité nationale les plus sérieuses at
teintes.
*
x x
Que deviendrions-nous, en France, si l’on
se mettait à entamer ainsi les différents élé
ments de notre pays ? car les juifs forment un
élément important chez nous. Si après les juifs
on s’attaquait aux protestants? ou, laissant
les différences de religions, l’on s’en prenait
aux races et pousuivait les Bretons, par exem
ple, ou les Gascons, ou les Normands, ou les
habitants d’autres provinces, dont on'jalouse-
rait telle ou telle qualité spéciale ? Ce serait
absolument antinational.
La vérité est que les réactionnaires trouvent
là une occasion nouvelle d’attaquer la Répu
blique et ils s’en servent. Ils s’appuient sur
ce que celle-ci compte des juifs dans son sein,
pour lui trouver les plus abominables défauts.
Mais nous comptons sur le bon sens des ré
publicains et nous sommes persuadés qu’imbus
de l’esprit d’égalité et de fraternité que la
Révolution leur a laissé en héritage, ils sau
ront opposer la plus complète indifférence à
la campagne indigne de la France, ridicule et
bête des antisémites cléricaux.
-*=42fc>~
PETIT BONHOMME VIT ENCORE
Un journal de Paris, a annoncé tout récem
ment que le Réveil du Havre allait cesser de
paraître à partît du 20 août.
C’est un enterrement avant la mort,, cher
confrère.
Le corres pondant Havrais qui a lancé ce
canard a sans doute intérêt à-voir disparaître
notre journa 1, c’est bien possible.
En tous casi, si Tè Réveil gêne certaines per
sonnes, cela nous-'est parfaitement égal, aussi
leur disons-n ous en guise de consolation : Petit
bonhomme v:it encore.
LE PÈRE ÉTERNEL N’EST PAS CONTENT
Sous ce titre : Bilan de malhéurs, la Semaine
Religieuse du diocèse de Rouenv publie dans-son
édition du 6 août, une longue ehroi îologie des
accidents qui ont causé tout rêcemm enfc la^mort
d’un certain nombrede personnes e t des cata
clysmes de toutes sortes qui se, sont abattue sur
le monde entier.
En Russie, c’est le choléra cjpi sév it avec in
tensité. À New-York, la chateur esst tellement
suffocante, que dans> une sente jo'urnée*,. on a
constaté 98 décès par insolation. En Algérie,
d’immenses forêts sont-en feu. Enfîm dans toute
la France on ne compte plustesorages.
S’apitoyer sur les nombreuses catastrophes
qui depuis un mois désolent notre planète* nous
le comprenons.
Ce que nous ne comprenons pas, par contre,,
c’est cette délicieuse finale de l’article an ques
tion, finale que nous reproduisons in-extenso-*.
« Que veulent dire tous ces-sinistres, sincm sans
« doute que Dieu n'est peus; satisfait dê l’état du
« monde ? »
A notre humble avis ,. Dieu a bien autre chose
à faire que de s’occuper des misères de notre
pauvre humanité..
Pourquoi alors,. Messieurs de la Semaine Re
ligieuse, le Père éternel frappe-t-ill avec une
sévérité égale* les croyants et les infidèles?
Pourquoi des catholiques fervents efimême* des
ministres de l’Eglise ont ils eu, eux aussi, à
souffrir des calamités que vous attribuez' à la
colère céleste ? De tous temps, des-pertubations
atmosphériques se sont produites-à des époques
plus ou moins fixes, et ont causé la mort de
plusieurs milliers de personnes. Et cependant,
d’après vous, c’était le bon temps, celui-là. Un
roy régnait sur la France et le* pape donnait le
mot d’ordre au monde catholique. .
La question est posée, à vous de lai résoudre
si vous pouvez.
Un séminariste-seMat médaillé
Sur la liste des médaillés que M. le Ministre
de la Guerre vient de décerner pour actes de
dévouement accomplis à l'occasion d’épidémies
qui ont frappé l'Armée,. nous relevons les lignes
suivantes :
Pautard (Léôn-Leuis-Marie), soldat de P’ e
classe au 4 me régiment d’infanterie à Auxerre,
infirmier volontaire courageux et d’un dévouement
absolu.
Le fantassin Pautard est un séminariste-
soldat.
Et voilà comment L\ « gueuse » ne récompense
pas le dévouement d’où qu’il vienne !
Voir à ce sujet les journaux ultra-cléricaux Le
Pèlerin , La Croix et autres.
ENTRE PRINCES
Depuis que don Carlos n’a plus le plaisir d’ar
rêter des diligences sur les grandes routes es
pagnoles, il s’amuse à monter des scies féroces
à ses bons cousins, les princes d’Orléans.
L’autre jour, il interdisait au comte de Paris
de porter l’écu des Bourbons sans brisure ;
une semaine après, il déclarait qu’il retirait
ses représentants de France, donnant ainsi,
et non sans ironie, une leçon au petit-fils de
Louis-Philippe dont les prétentions croissent
avec lès chances* d’insuccès.
Aujourd’hui,, il s’avise de démontrer que si
lui, don Carlos, a encore des chances de devenir
roi d’Espagne, son excellente cousin se faite
d’étranges illusions en aspirant au trône de
France.
Un journal italien, la Voce dèlln Verita, qui a
des attaches à la fois avec le Vatican et avec la
famille de don Carlos, publie une correspon
dance de Venise, émanant peuteêtre du préten
dant lui-même, où il est dit que don Carlos
trouve parfaite l’attitude du pape envers la
France ; elle prouve, à ses yeux v une profonde
connaissance-de ce pays.
« Mais la situation des légitimistes d’Espagne
est toute différente, dit la lettre en question :
ils se comptent par millions et,ils s’organisent
chaque jour plus fortement contre un gouver
nement timide et faible.
« En France, au contraire, ils sont en très
petit nombre-, sans organisation*„sans écho dans
les masses, en face d’un gouvernement voulu
par la nation, de plus en plus-fort, et contre
lequel ils sont impuissants.
« Ce sont ces considérations, conclut le porte-
parole du chef des Bourbons, qui engagèrent
don Carlos à conseiller à ses amis de suivre
une voie différente de celle où sont engagés les
d’Orléans. »
En somme; don Carlos avait deux trônes en
expectative,.celui de France et celui d’Espagne;:
il renonce au premier en déclarant que tous-
ceux qui y aspirent sont des imbéciles.
Là, il est dans le vrai.
Mais, en, continuant à affirmer ses visées sur
l’Espagne, il fournit une belle occasion de répli
que au comte de Paris.
Nous espérons que la discussion s’envenimera..
Quand les rois s’eng..., les peuples rient.
LA CAMPAGNE ANTISÉMITE
La honteuse campagne, menée depuis quelque-
temps contre les juifs Français, par une bande
d’individus sans vergogne,, vient d’être jugée par
le suffrage universel.
Les candidatures de MM. Drumont, Mbrès et
D-emaehey, les leaders de la campagne anti
sémite, ont été posées, à Maisons-Alfort, pour
l’élection au Conseil d’arrondissement ces trois
Messieurs ultra-catholiques sont restés sur I©
carreau.
Dans le canton de La Charité, M. de Mauduit
ayant arboré nettement le drapeau antisémite, a*
lui aussi, été platement battu.
Le suffrage universel a jugé.
Sans crainte de trop s’avancer,, on peut dire
dores et déjà que partout où ces bateleurs de rn.au-»
vaise foi se présenteront devant les électeurs ils.
recevront toujours de. superbes camouflets parce,
que chacun sait que derrière le ban et l'arrière-
ban des rédacteurs de la Libre Parole , il y a
d’autres individus dont l’existence se passe à
pêcher en eau trouble.
U Prose de M. de Cassagnac
Le candidat républicain ayant été élu dans le
propre arrondissement de M. Paul de Cassagnac,
celui-ci n’est pas content, lui qui affirmait naguère
encore que la lèpre républicaine ! n’était pas
connue dans l'arrondissement de Mirande.
M. Paul de Cassagnac, directeur de VAutorité,
« arrange » dans les grands prix M. Laudet,
coupable d’être devenu encycliste, — républicain
constitutionnel, si l’on veut.
La Liberté catholique, journal du Gers, ayant
écrit que M. Laudet est un parfait honnête
homme et un catholique pratiquant. M. de Cassa
gnac a répliqué en ces termes :
« C’est avec les Electeurs trompés, les uns par
son faux républicanisme, les autres par son
catholicisme hypocrite, d’autres encore séduits
par des arguments plus touchants, que ce cra-
peau d’eau bénite s’est hissé sur la cuvette
électorale, n’ayant épargné aucune saleté,
aucune ignominie, aucune infamie, pour y
arriver, trahissant et trompant tout le monde ;
graine de Judas, semée par moi et poussée
dans le fumier, républicain. *
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