Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-08-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 août 1892 27 août 1892
Description : 1892/08/27 (N47). 1892/08/27 (N47).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632485
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — A 0 47 — Samedi ïl Août 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année —10 Fructidor An 100 — N° 47.
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
n\l DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre.......... 3 fr._ 2 fi\
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIBR, 15
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
Dans la dernière séance du Conseil muni
cipal, M. l’ersac a demandé le rétablissement
de l’enseignement du chant et de la gymnas
tique dans’ les écoles primaires ; la question a
été renvoyée à la Commission de l’instruction
publique.
Nous voulons espérer que la Commission
consultera, — et, après elle, le Conseil, — la
très intéressante et complète discussion qui a
eu lieu sur ce sujet, dans la séance du 1 er oc
tobre 1890, où la suppression de cet ensei
gnement a été votée.
C’est à la suite d’un rapport de M. Brin-
deau, devenu maire depuis, que cette décision
a été prise.
Les arguments d’alors subsistent, et M.
Fauvel, dans la dernière séance, en a rappelé
succinctement le principe. Voici ce que disait
le rapport de M. Brindeau.
«. En effet, renseignement du chant et de
ce la gymnastique dans les écoles fait partie
« du programme général des études, au même
« titre que les autres branches d’enseigne-
« ment. Les instituteurs doivent, d’après les
« programmes, être en mesure d’enseigner
a aux élèves les éléments de la gymnastique
ce et du champ. Dans ces conditions, le main-
« tien de professeurs spéciaux pour chacune
« de ces branches n’avait point de raison
« d’être.
et les écoles pour le chant et la gymnastique,
ce a pu être utile, dans les premières années
« qui ont suivi la réorganisation de notre
« enseignement primaire Ce danger
« n’existe plus aujourd’hui. Tout le personnel
« enseignant est en mesure d’apprendre aux
« élèves les connaissances élémentaires exigées
« par les programmes ; nous ne devons pas
« oublier, d'ailleurs, qu'il s’agit, dans ces
« programmes, non de faire des élèves des
« virtuoses ou des gymnastes, mais simple-
« ment de développer leur vigueur physique
« et de les initier aux principes de l’art
« musical. »
La suppression de l’allocation a été com
battue par M. Génestal, qui a insinué que la
Commission de l’instruction publique se désin
téressait de la gymnastique, mais le rappor
teur lui a répondu qu’elle était simplement
d’avis que la Ville ri avait pas.à intervenir dans
des dépenses qui ne la concernent pas.
« Si, d’ailleurs, a-t-il ajouté, on examine
« re, on verra qu’ils exigent simplement que
« les élèves possèdent en gymnastique des
« connaissances élémentaires, que les profes-
<( seurs de nos écoles sont parfaitement en
« mesure de leur enseigner. »
A M. Genestal, qui demandait qui surveil
lerait l’enseignement ainsi donné, il répondit
encore :
« L’enseignement de la gymnastique sera,
« comme les autres spécialités, contrôlé
ce d’abord par les directeurs de nos écoles, et
« ensuite par M. l’Inspecteur primaire. Il n’y
fi aurait pas de raison, si l’on nomme un ins-
« pecteur de gymnastique, pour ne pas
« nommer également un inspecteur d’histoire,
« de géographie, de calcul. Nous ne mécon-
« naissons nullement l’utilité de la gymnas
te tique; nous demandons seulement qu’elle
« soit mise sur le même pied que les autres
« branches de Venseignement .
« Je ne crois pas que l’étude dont il s’agit
« soit tellement compliquée que lès directeurs
a d’écoles et l’Inspecteur primaire* ne puissent
« suffire pour la surveiller. »
Il est certain, en effet, que les programmes,
en ce qui concerne ces matières, sont très
simples ; on ne prétend former ni des artistes
de l’Opéra, ni des clowns 1 Notre inspecteur
primaire est suffisamment au courant des
choses de l’art musical et acrobatique pour le
mettre à même, croyons-nous, de surveiller
ces branches aussi bien que les autres.
Si nous mettions sous les yeux de nos lec
teurs ce programme, ils verraient qu’il est, en
réalité, très simple : Jeux. — Mouvements
élémentaires sans appareils. — Continuation
des exercices d’ordre (marches rythmées, dou
blements et dédoublements). — Mouvements
élémentaires de la boxe française. —- Planche
d’assaut. — Natation.
Il semble qu’il n’y a donc pas lieu d’avoir
un maître spécial pour enseigner ces quelques
notions. Puisque l’Etat a décrété l’instruc
tion obligatoire ; puisqu’il a rédigé les pro
grammes de son enseignement ; puisque seul
il forme et fournit aux écoles primaires le
personnel enseignant, — qu’il accomplisse
jusqu’au bout sa mission ; que ses professeurs
possèdent les moyens de remplir complè
tement toutes les conditions du programme
qu’il nous impose, et pour l’exécution duquel
d’ailleurs, il a mis le Havre dans l’inexpli
cable situation financière que l’on sait.
La question n’est, d’ailleurs, pas tant de
faire de la gymnastique par méthode, que de
développer les muscles, dégourdir les jam
bes, dilater convenablement les poumons de
tous ces enfants ; or, on peut obtenir cela par
des marches dans les cours des écoles et par
les jeux pour lesquels les maîtres ne seront
nullement incompétents.
Le Conseil ne nous paraît donc pas fondé à
rétablir un enseignement que l’ancien Con
seil, ajuste titre et pour des raisons d’écono
mies qui subsistent, avait cru devoir suppri
mer.
■k
* *
Nous avons vu, non sans étonnement, la
proposition de principe de M. Duplat,
relativement à la situation de la femme et
des enfants, d’un homme mort en sauvant
son semblable.
Nous estimons que le Conseil n’a aucun
principe à admettre à ce sujet ; car il pour
rait être entraîné loin dans cette voie. La
Ville a donné assez de preuves de sa géné
rosité pour qu’on puisse la dispenser de
prendre dans ce sens un engagement de prin
cipe. Qu’elle fasse, dans tel cas particulier,
ce qu’elle juge convenable ; mais il ne faut
pas qu’elle se trouve liée d'une façon for
melle.
Que M. Duplat se rassure ; les victimes
du devoir n’ont jamais trouvé la charité
havraise sourde à leurs infortunes. En faisant
sa proposition, il ferait supposer le contraire,
c’est pourquoi nous pensons que la Commis
sion des Finances, la trouvant déplacée, n’y
donnera pas suite, au moins en ce qui con
cerne la question de principe à faire admettre !
LES MARCHES MILITAIRES
Les insolations. — Responsabilités
L’opinion publique, -si douloureusement émue
par les accidents quLse sont produits ces jours
derniers, durant des marches militaires, va rece
voir complète satisfaction.
Pour les accidents survenus dans la journée du
17 août, pendant une marche-manœuvre aux
environs de la Tronche (Isère), le gouverneur de
Lyon a confirmé la punition infligée au colonel
Lalleinent, commandant le 140 e régiment d’infan
terie, par le général Lespieau, qui est à Grenoble
à la tête de la 27 e division.
Une note de M. de Freycinet au chef d’état-major
de l’armée exprime le regret que le 3 e bureau de
l’état-major ait laissé effectuer des étapes de trente-
huit kilomètres au dehors d’une période d’instruc
tion. Le ministre de la guerre prescrit la révision
et la réduction de tous les mouvements préparés
en vue des prochaines manœuvres.
Enfin, on annonce comme probable, la mise en
non activité d’un colonel et la mise en disponibilité
de deux généraux de brigade.
Mais il est des responsabilités qui doivent
remonter encore plus haut et d’autres mesures de
rigueur s’imposeront sans doute. Un de nos con
frères dit :
Le commandant du corps d’armée dans lequel
se sont produits le plus grand nombre de cas
d’insolasion, visite rarement les troupes, et se
déplace difficilement à cause de son état de santé.
Il eût dû intervenir pour arrêter des manœuvres
qui avaient été meurtrières pendant les deux pre
miers jours. Une lettre de blâme ministériel sera
très certainement envoyée à ce commandant de
corps d’armée.
Si ce commandant de corps d’année est dans un
état de santé qui lui interdit l’exercice de son
commandement, ce n’est pas une lettre de blâme
de M. de Freycinet qui lui rendra l’activité et la
vigueur.
Nous voulons croire que notre confrère est mal
renseigné, sinon, nous serions en droit de mani
fester une légitime inquiétude.
Il n’est pas admissible que nous nous exposions
à être surpris par une guerre avec des généraux
incapables de résister aux légères fatigues que
leur imposent, «n temps de paix, les devoirs de
leur grade.
TOUS LES MÊMES
RESTE Z A L’E GLISE
UAutorité, qui est toujours fort en colère
contre M. de Breteuil, insère une correspondance
d’Argelès, où il est prétendu que si le député de
cette circonscription a démissionné, c’est parce
qu’il était sûr d’être battu aux prochaines élec
tions.
Les motifs qui ont entraîné la décision de M.
de Breteuil importent assez peu ;au reste, n’est-ce
pas là ce qui nous a paru le plus intéressant dans
la lettre adressée à M. Paul de Cassagnac.
Il s’y trouve un passage où le correspondant de
l'Autorité, après avoir relaté différents incidents
électoraux, ajoute :
On a eu recours aux manœuvres les plus dé
loyales et les plus viles pour sauver M. Alicot
d’un échec certain. Un abbé ri a pas craint de
compromettre sa soutane en entrant ouvertement
dans la lutte électorale.
C’est bien la première fois que l’organe bona-
parto-catholique aura blâmé l’Ingérence d’un
membre du clergé dans la politique.
S’il a pris cette attitude, c’est que le prêtre dont
il s’agit, ne faisait pas campagne pour un candi
dat monarchiste.
Cet ecclésiastique, pour lequel les réaction
naires n’auront que des paroles amères, ne trou
vera pas de compensation d’autre part.
Les républicains désirent que les curés restent
dans leur église, et s’ils ont réclamé de n’être pas
combattus par le clergé ils n’entendent point, non
plus, être soutenus par lui.
Les élections sont choses auxquelles les gens
d’Eglise doivent rester étrangers.
Qu’ils se le tiennent donc pour dit.
Encore un boulangiste qui finit mal.
Le préfet de la Haute-Vienne, vient de pren
dre un arrêté suspendant M. Elie Roudaud,
maire de Pierrebufiière, chef-lieu da canton de
l’arrondissement de Limoges. M. Elie Roudand,
qui fut un boulangiste actif, est accusé d’irrégu
larités graves dans l’administration du [Bureau
de bienfaisance.
Le parti des honnêtes gens qui devaient régé
nérer la France et faire régner la plus irrépro
chable probité dans nos administrations a trou
vé décidément bien peu de ses membres pour
prêcher d’exemple.
Tous, les uns après les autres, se font prendre
la main dans le sac.
Ce n’était vraiment pas la peine de crier si
fort : « A bas les voleurs ! »
FERDIN AND LE P ENDEUR
M. Ferdinand de Bulgarie, qui est un Orléans
ni plus ni moins que le sire de Sheen House,
paraît avoir pris comme modèle de gouvernement
Napoléon III.
Il vient d’expliquer à un journaliste — qui ne
le lui demandait pas — pourquoi il a caché la
date de son retour en Bulgarie.
L’honorable pendeur prétend qu’un noir com
plot avait été ourdi contre sa précieuse vie, et
qu’une caisse de cinq kilogrammes de dynamite
destinée aux conspirateurs — perruque blonde et
collet noir — a été saisie à Saloniqua.
C’est là une vieille histoire.
Quand Napoléon III voulait frapper un grand
coup, il chargeait l’agent Lagrange — dans le
service duquel était Marchai de Bussy dont
M. Drumont fut le secrétaire — de préparer une
bonne petite conspiration.
Seulement, aujourd’hui, Stambouloff, le La
grange de Ferdinand, parle de dynamite, tandis
que Lagrange, le Stambouloff de Pietri, ne parlait
que des bombes Lepet, dont le Figaro publait le
dessin.
La plaisanterie fit envoyer quelques-uns de nos
amis en prison ou au bagne, mais ne sauva point
l’empire. Cela ne sauvera pas davantage l’Orléans
qui fait métier de pendeur.
UN ANNIVERSAIRE
La Gazette de France a l’illusion d’une rare
ténacité. Ce n’est pas sans une profonde stupé
faction que nous lisons dans son dernier numéro
les lignes qui suivent :
C’est aujourd’hui le cinquante-quatrième an
niversaire de la naissance de M. le comte de
Paris et le neuvième anniversaire de la mort de
M. le comte de Chambord.
Le rapprochement de ces dernières dates rend
plus vivant que jamais le vieux cri de la France ;
« Le Roi est mort, vive le Roi ! »
Et voilà soixante-deux ans. que les royalistes
purs se bercent avec des phrases aussi redon
dantes et aussi creuses.
Pauvres naïfs ! Le comte de Paris mourra
comme le comte de Chambord, et son héritier
n’aura pas plus que lui la satisfaction de prési
der aux destinées de la France.
Au fond, si la plupart des royalistes osaient
publier leur pensée intime, au lieu de dire :
« Le roi est mort, vive le roi ! » ils se contente
raient de soupirer tristement : « Le roi est
mort, la royauté aussi ».
Telle est Tunique réflexion que peut suggérer
l’anniversaire d’hier.
ON DIT que le Consul de France à Ham
bourg n’a prévenu que le 4 Août le gouver
nement français du choléra qui existait dans
cette ville depuis fin Juin, alors que les
Consuls étrangers au Havre ont télégraphié
immédiatement.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
l re Année —10 Fructidor An 100 — N° 47.
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
n\l DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre.......... 3 fr._ 2 fi\
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIBR, 15
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
Dans la dernière séance du Conseil muni
cipal, M. l’ersac a demandé le rétablissement
de l’enseignement du chant et de la gymnas
tique dans’ les écoles primaires ; la question a
été renvoyée à la Commission de l’instruction
publique.
Nous voulons espérer que la Commission
consultera, — et, après elle, le Conseil, — la
très intéressante et complète discussion qui a
eu lieu sur ce sujet, dans la séance du 1 er oc
tobre 1890, où la suppression de cet ensei
gnement a été votée.
C’est à la suite d’un rapport de M. Brin-
deau, devenu maire depuis, que cette décision
a été prise.
Les arguments d’alors subsistent, et M.
Fauvel, dans la dernière séance, en a rappelé
succinctement le principe. Voici ce que disait
le rapport de M. Brindeau.
«. En effet, renseignement du chant et de
ce la gymnastique dans les écoles fait partie
« du programme général des études, au même
« titre que les autres branches d’enseigne-
« ment. Les instituteurs doivent, d’après les
« programmes, être en mesure d’enseigner
a aux élèves les éléments de la gymnastique
ce et du champ. Dans ces conditions, le main-
« tien de professeurs spéciaux pour chacune
« de ces branches n’avait point de raison
« d’être.
ce a pu être utile, dans les premières années
« qui ont suivi la réorganisation de notre
« enseignement primaire Ce danger
« n’existe plus aujourd’hui. Tout le personnel
« enseignant est en mesure d’apprendre aux
« élèves les connaissances élémentaires exigées
« par les programmes ; nous ne devons pas
« oublier, d'ailleurs, qu'il s’agit, dans ces
« programmes, non de faire des élèves des
« virtuoses ou des gymnastes, mais simple-
« ment de développer leur vigueur physique
« et de les initier aux principes de l’art
« musical. »
La suppression de l’allocation a été com
battue par M. Génestal, qui a insinué que la
Commission de l’instruction publique se désin
téressait de la gymnastique, mais le rappor
teur lui a répondu qu’elle était simplement
d’avis que la Ville ri avait pas.à intervenir dans
des dépenses qui ne la concernent pas.
« Si, d’ailleurs, a-t-il ajouté, on examine
« les élèves possèdent en gymnastique des
« connaissances élémentaires, que les profes-
<( seurs de nos écoles sont parfaitement en
« mesure de leur enseigner. »
A M. Genestal, qui demandait qui surveil
lerait l’enseignement ainsi donné, il répondit
encore :
« L’enseignement de la gymnastique sera,
« comme les autres spécialités, contrôlé
ce d’abord par les directeurs de nos écoles, et
« ensuite par M. l’Inspecteur primaire. Il n’y
fi aurait pas de raison, si l’on nomme un ins-
« pecteur de gymnastique, pour ne pas
« nommer également un inspecteur d’histoire,
« de géographie, de calcul. Nous ne mécon-
« naissons nullement l’utilité de la gymnas
te tique; nous demandons seulement qu’elle
« soit mise sur le même pied que les autres
« branches de Venseignement .
« Je ne crois pas que l’étude dont il s’agit
« soit tellement compliquée que lès directeurs
a d’écoles et l’Inspecteur primaire* ne puissent
« suffire pour la surveiller. »
Il est certain, en effet, que les programmes,
en ce qui concerne ces matières, sont très
simples ; on ne prétend former ni des artistes
de l’Opéra, ni des clowns 1 Notre inspecteur
primaire est suffisamment au courant des
choses de l’art musical et acrobatique pour le
mettre à même, croyons-nous, de surveiller
ces branches aussi bien que les autres.
Si nous mettions sous les yeux de nos lec
teurs ce programme, ils verraient qu’il est, en
réalité, très simple : Jeux. — Mouvements
élémentaires sans appareils. — Continuation
des exercices d’ordre (marches rythmées, dou
blements et dédoublements). — Mouvements
élémentaires de la boxe française. —- Planche
d’assaut. — Natation.
Il semble qu’il n’y a donc pas lieu d’avoir
un maître spécial pour enseigner ces quelques
notions. Puisque l’Etat a décrété l’instruc
tion obligatoire ; puisqu’il a rédigé les pro
grammes de son enseignement ; puisque seul
il forme et fournit aux écoles primaires le
personnel enseignant, — qu’il accomplisse
jusqu’au bout sa mission ; que ses professeurs
possèdent les moyens de remplir complè
tement toutes les conditions du programme
qu’il nous impose, et pour l’exécution duquel
d’ailleurs, il a mis le Havre dans l’inexpli
cable situation financière que l’on sait.
La question n’est, d’ailleurs, pas tant de
faire de la gymnastique par méthode, que de
développer les muscles, dégourdir les jam
bes, dilater convenablement les poumons de
tous ces enfants ; or, on peut obtenir cela par
des marches dans les cours des écoles et par
les jeux pour lesquels les maîtres ne seront
nullement incompétents.
Le Conseil ne nous paraît donc pas fondé à
rétablir un enseignement que l’ancien Con
seil, ajuste titre et pour des raisons d’écono
mies qui subsistent, avait cru devoir suppri
mer.
■k
* *
Nous avons vu, non sans étonnement, la
proposition de principe de M. Duplat,
relativement à la situation de la femme et
des enfants, d’un homme mort en sauvant
son semblable.
Nous estimons que le Conseil n’a aucun
principe à admettre à ce sujet ; car il pour
rait être entraîné loin dans cette voie. La
Ville a donné assez de preuves de sa géné
rosité pour qu’on puisse la dispenser de
prendre dans ce sens un engagement de prin
cipe. Qu’elle fasse, dans tel cas particulier,
ce qu’elle juge convenable ; mais il ne faut
pas qu’elle se trouve liée d'une façon for
melle.
Que M. Duplat se rassure ; les victimes
du devoir n’ont jamais trouvé la charité
havraise sourde à leurs infortunes. En faisant
sa proposition, il ferait supposer le contraire,
c’est pourquoi nous pensons que la Commis
sion des Finances, la trouvant déplacée, n’y
donnera pas suite, au moins en ce qui con
cerne la question de principe à faire admettre !
LES MARCHES MILITAIRES
Les insolations. — Responsabilités
L’opinion publique, -si douloureusement émue
par les accidents quLse sont produits ces jours
derniers, durant des marches militaires, va rece
voir complète satisfaction.
Pour les accidents survenus dans la journée du
17 août, pendant une marche-manœuvre aux
environs de la Tronche (Isère), le gouverneur de
Lyon a confirmé la punition infligée au colonel
Lalleinent, commandant le 140 e régiment d’infan
terie, par le général Lespieau, qui est à Grenoble
à la tête de la 27 e division.
Une note de M. de Freycinet au chef d’état-major
de l’armée exprime le regret que le 3 e bureau de
l’état-major ait laissé effectuer des étapes de trente-
huit kilomètres au dehors d’une période d’instruc
tion. Le ministre de la guerre prescrit la révision
et la réduction de tous les mouvements préparés
en vue des prochaines manœuvres.
Enfin, on annonce comme probable, la mise en
non activité d’un colonel et la mise en disponibilité
de deux généraux de brigade.
Mais il est des responsabilités qui doivent
remonter encore plus haut et d’autres mesures de
rigueur s’imposeront sans doute. Un de nos con
frères dit :
Le commandant du corps d’armée dans lequel
se sont produits le plus grand nombre de cas
d’insolasion, visite rarement les troupes, et se
déplace difficilement à cause de son état de santé.
Il eût dû intervenir pour arrêter des manœuvres
qui avaient été meurtrières pendant les deux pre
miers jours. Une lettre de blâme ministériel sera
très certainement envoyée à ce commandant de
corps d’armée.
Si ce commandant de corps d’année est dans un
état de santé qui lui interdit l’exercice de son
commandement, ce n’est pas une lettre de blâme
de M. de Freycinet qui lui rendra l’activité et la
vigueur.
Nous voulons croire que notre confrère est mal
renseigné, sinon, nous serions en droit de mani
fester une légitime inquiétude.
Il n’est pas admissible que nous nous exposions
à être surpris par une guerre avec des généraux
incapables de résister aux légères fatigues que
leur imposent, «n temps de paix, les devoirs de
leur grade.
TOUS LES MÊMES
RESTE Z A L’E GLISE
UAutorité, qui est toujours fort en colère
contre M. de Breteuil, insère une correspondance
d’Argelès, où il est prétendu que si le député de
cette circonscription a démissionné, c’est parce
qu’il était sûr d’être battu aux prochaines élec
tions.
Les motifs qui ont entraîné la décision de M.
de Breteuil importent assez peu ;au reste, n’est-ce
pas là ce qui nous a paru le plus intéressant dans
la lettre adressée à M. Paul de Cassagnac.
Il s’y trouve un passage où le correspondant de
l'Autorité, après avoir relaté différents incidents
électoraux, ajoute :
On a eu recours aux manœuvres les plus dé
loyales et les plus viles pour sauver M. Alicot
d’un échec certain. Un abbé ri a pas craint de
compromettre sa soutane en entrant ouvertement
dans la lutte électorale.
C’est bien la première fois que l’organe bona-
parto-catholique aura blâmé l’Ingérence d’un
membre du clergé dans la politique.
S’il a pris cette attitude, c’est que le prêtre dont
il s’agit, ne faisait pas campagne pour un candi
dat monarchiste.
Cet ecclésiastique, pour lequel les réaction
naires n’auront que des paroles amères, ne trou
vera pas de compensation d’autre part.
Les républicains désirent que les curés restent
dans leur église, et s’ils ont réclamé de n’être pas
combattus par le clergé ils n’entendent point, non
plus, être soutenus par lui.
Les élections sont choses auxquelles les gens
d’Eglise doivent rester étrangers.
Qu’ils se le tiennent donc pour dit.
Encore un boulangiste qui finit mal.
Le préfet de la Haute-Vienne, vient de pren
dre un arrêté suspendant M. Elie Roudaud,
maire de Pierrebufiière, chef-lieu da canton de
l’arrondissement de Limoges. M. Elie Roudand,
qui fut un boulangiste actif, est accusé d’irrégu
larités graves dans l’administration du [Bureau
de bienfaisance.
Le parti des honnêtes gens qui devaient régé
nérer la France et faire régner la plus irrépro
chable probité dans nos administrations a trou
vé décidément bien peu de ses membres pour
prêcher d’exemple.
Tous, les uns après les autres, se font prendre
la main dans le sac.
Ce n’était vraiment pas la peine de crier si
fort : « A bas les voleurs ! »
FERDIN AND LE P ENDEUR
M. Ferdinand de Bulgarie, qui est un Orléans
ni plus ni moins que le sire de Sheen House,
paraît avoir pris comme modèle de gouvernement
Napoléon III.
Il vient d’expliquer à un journaliste — qui ne
le lui demandait pas — pourquoi il a caché la
date de son retour en Bulgarie.
L’honorable pendeur prétend qu’un noir com
plot avait été ourdi contre sa précieuse vie, et
qu’une caisse de cinq kilogrammes de dynamite
destinée aux conspirateurs — perruque blonde et
collet noir — a été saisie à Saloniqua.
C’est là une vieille histoire.
Quand Napoléon III voulait frapper un grand
coup, il chargeait l’agent Lagrange — dans le
service duquel était Marchai de Bussy dont
M. Drumont fut le secrétaire — de préparer une
bonne petite conspiration.
Seulement, aujourd’hui, Stambouloff, le La
grange de Ferdinand, parle de dynamite, tandis
que Lagrange, le Stambouloff de Pietri, ne parlait
que des bombes Lepet, dont le Figaro publait le
dessin.
La plaisanterie fit envoyer quelques-uns de nos
amis en prison ou au bagne, mais ne sauva point
l’empire. Cela ne sauvera pas davantage l’Orléans
qui fait métier de pendeur.
UN ANNIVERSAIRE
La Gazette de France a l’illusion d’une rare
ténacité. Ce n’est pas sans une profonde stupé
faction que nous lisons dans son dernier numéro
les lignes qui suivent :
C’est aujourd’hui le cinquante-quatrième an
niversaire de la naissance de M. le comte de
Paris et le neuvième anniversaire de la mort de
M. le comte de Chambord.
Le rapprochement de ces dernières dates rend
plus vivant que jamais le vieux cri de la France ;
« Le Roi est mort, vive le Roi ! »
Et voilà soixante-deux ans. que les royalistes
purs se bercent avec des phrases aussi redon
dantes et aussi creuses.
Pauvres naïfs ! Le comte de Paris mourra
comme le comte de Chambord, et son héritier
n’aura pas plus que lui la satisfaction de prési
der aux destinées de la France.
Au fond, si la plupart des royalistes osaient
publier leur pensée intime, au lieu de dire :
« Le roi est mort, vive le roi ! » ils se contente
raient de soupirer tristement : « Le roi est
mort, la royauté aussi ».
Telle est Tunique réflexion que peut suggérer
l’anniversaire d’hier.
ON DIT que le Consul de France à Ham
bourg n’a prévenu que le 4 Août le gouver
nement français du choléra qui existait dans
cette ville depuis fin Juin, alors que les
Consuls étrangers au Havre ont télégraphié
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