Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 décembre 1913 23 décembre 1913
Description : 1913/12/23 (A33,N11827). 1913/12/23 (A33,N11827).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386733
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
35—Anne — N (,627
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(8 Pages)
5 Centimes — EDTON DJ MATIN
5 Centimes (8 Pages)
Administraleur - Délégué
1
Hard 23 DFcemore 1943-
Adresser tout ce qui concerne t'Adminiskalion
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Aresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Admluistration, Impressions et Annonces, Tâ. 10.47
AU HAVRE
A PARIS.
Le Petit Havre
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bouP de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Ls PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Jadlelalres et légales
pour 1914
Ce joli Calendrier sera remis
gratuitement avec le numéro do
pejour Mardi 23 Décembre, à tous les
Acheteurs et Abonnés du journal
Le Petit Havre.
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Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 22 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
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COURS
HAUSSE
BAISSE
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Comptant..
ferme
£04 2 6
7/6
-/-
? mois
£ 65 12/6
15/-
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Comptant .
s 168 7/6
12/6
1 mois
faible
£ 470 -1-
-h
15/-
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lomptant ..
! calme
1^21-
1 d
$ mois....
£ 50/0
-/-
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 19 décembre 1913.
NEW-YORK, 22 DÉCEMBRE
dotons « décembre, baisse 18 points ;
janvier, baisse 16 points ; mars, baisse
29 points ; mai, baisse 20 points. — Soutenu.
. Calés a baisse 8 à 12 points,
NEW-YORK, 22 DÉCEMBRE
1 ■ ------------- ---------
i. E 102
L nconr
Puivre Standard disp.
-
14 25
— janvier..
14 05
14 05
Amalgamat. Cep...
Fer ......... r.
71 7/8
15 —
71 1/2
15 -
- CHICAGO, 22 DÉCEMBRE
Blé SUT......
Décembre.
c. DE J0UB
87 7/8
c. PRECED
88 »/,
Mai
91 »/»
91 1/8
Maïs sur.....
Décembre.
69 »/»
69 1/2
Mai
69 1/4
69 1/2
Saindoux sur.
Janvier...
10 65
10 62
—
Mai
10 97
10 97
AU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
Le ministre de l’intérieura reçu hier après-
midi M. Brelet, préfet de la Seine-Inférieure.
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE a N 7.co
ORGANE REPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
memtesi
UNE AFFAIRE DE MŒURS
Grenoble. — Le nommé Montagnat, jour
nalier, inculpé d’avoir, depuis un an, abusé
de ses deux fillettes âgées de 10 et 12 ans,
vient d’être arrêté.
LA CATASTROPHE DE PORTSMOUTH
Londres. — L’attaché naval de France a
été chargé de présenter au gouvernement
anglais les condoléances du gouvernement
français à l'occasion de la Catastrophe de
Portsmouth.
ACTE DE SABOTAGE
ToUL. — Des inconnus ont saboté les fils
d’un disque sur la ligne ferrée de Neufch3-
teau.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Finances turques
CONSTANTINOPLE. — On apprend de source
autorisée que les représentants d’un groupe
financier américain sont attendus à Cons
tantinople pour discuter avec le gouverne
ment ottoman sur l'emprunt proposé et
même sur une avance immédiate impor
tante, sous garantie de la Dette publique.
UN RECORD EN BALLON SPHÉRIQUE
Berlin. —- Le ballon allemand Duisbourg
parti ne Bitterfeld, a atterri à Perm en Russie
après on voyage de 87 heures et un parcours
de 2,800 kilomètres.
Ce serait un record mondial.
SAINT PÉTERSBOURG.—Le Journal de Dein
publie une depêche de Moscou disant que
les trois aéronautes qui montaient le ballon
qui atterrit à Perm sont accusés d’espion
nage et qu'ils ont été conduits sous escorte à
Moscou.
EXPLOSION DANS UN TRAIN IMPÉRIAL
ROSTOCK. — Une explosion s’est produite
hier après-midi dans l’installation d'un mo
teur pour l’éclairage du train impérial. russe
qui se trouve depuis quelques jours à la gare
principale de cette ville.
Dix employés du train ont été blessés.
LA MORT DE MÉNÉLICK
ADDIS-ABABA. — La mort de Menélick est
officierlement confirmée.
LES MALVERSATIONS DE M. GH EN A 01 EF
Sofia. — L'acte d’accusation dressé cou re
M. Ghenadief a été signifié samedi à M. Ghe-
nadief, qui a signé un accusé de réception.
Il aurait en même temps signé sa démis
sion de ministre qui sera rendue publique
sous peu.
On ne peut plus douter en effet que le So-
branié refusera de tolérer la présence au sein
du ministère d’un homme inculpé de mal-
versations et de vols des deniers de l’État.
============ ==1 9 9== ===:== ========= ====
Nouvelles de la Chambre
LE
Discours do M. Briand
ABONNEMENTS
La Havre, la Seine-Inférieure, l'Eure,
l’Oise et la Somme 1
Autres Départements
Union Postale
Trois Mois
; 4 550
6 Fr.
10 »
Sx Mois
O Fr.
UN Au
18 Fr.
= »
VOYAGE MINISTÉRIEL
Annecy. — M. Fernand David, ministre des
travaux publics et M. Jacquier, sous-secré
taire d état aux Beaux-Arts, ont été reçus
par les membres de la municipalité d’Anne
cy, à l’Hôtel de Ville.
Répondant aux souhaits de bienvenue du
maire, M. Fernand David a remercié en son
nom et au nom deM. Jacquier, pour la ré
ception qui leur était faite.
Le ministre a ajouté qu’il avait apporté
son concours à M. Doumergue parce qu’il
savait que le président du Conseil avait la
volonté de veiller jalousement à la défense
nationale et aux grands intérêts du pays.
Les ministres sont repartis dans la soirée
cour Paris.
LE GÉNÉRAL LYAUTEY A PARIS
: Le général Lyautey est arrivé hier soir à 6
heures à Paris, appelé par le gouvernement
pour s’entretenir avec lui de différentes
questions administratives et de la question
de l'emprunt.
LE NOUVEAU PRÉFET MARITIME DE
BIZERTE
BIZERTE. — L’amiral Dartiges du Fournot,
nouveau préfet maritime, a fait son entrée
solennelle hier matin, à 9 heures.
La population a acclamé l’amiral.
? s a : 3 ' d haan 2
EXÉCUTION CAPITALE
Les bois de justice sont partis hier soir
pour Dunkerque où doit avoir lieu l’exécu-
tion de Mon voisin, souteneur condamné à
mort en octobre dernier pour avoir tué à
coups de revolver un consommateur dans
un débit de Dunkerque.
M. Deibler et ses aides partiront aujour
d’hui pour Dunkerque.
GRÈVE DE BOUCHERS
Les ouvriers bouchers, à l'issue de leur
réunion, ont décidé pour ce matin la grève
générale de leur corporation.
Ils se réuniront cette après-midi a la
Bourse du Travail, salle Ferrer, où ils enten
dront le compte rendu de la délégation ou
vrière qui doit se rendre dans la matinée à
l’Hôtel de Ville, pour discuter contradictoire
ment avec les délégués des patrons.
Au cas où les délégués auraient trouvé un
moyen d'entente, on croit que la grève ne
sera pas de longue durée.
Les « meneurs de viande » ont déclaré que
si les patrons arrivaient à tuer par leurs
propres moyens, ils ne conduiraient pas les
bestiaux.
BROYÉ PAR UN TRAIN
ZARMAUX. — Deux hommes qui traver
saient les voies ont été surpris par un train
se dirigeant sur Rodez qui arrivait à toute
vitesse. , . ‘
L’un d’eux nommé Vincent, père a une
nombreuse famille, a été broyé; son compa
gnon qui avait eu la présence d’esprit de se
coucher entre les rails n’a eu aucun mal.
a0 :
s t
Les douzièmes provisoires
et les dépenses militaires
M. Calllaux, ministre des finances, ayant
fait savoir à la Commission du budget qu’il
était prêt à s’expliquer sur les donzièmes
provisoires, cette Commission l’a convoqué.
En même temps, M. Noulens, ministre de
la guerre, doit être entendu par la Commis
sion au sujet des crédits pour l’armement et
l’application de la loi de trois ans, présenté
par le cabinet précédent.
M. Noulens procède à une révision com
plète du programme des dépenses auxquelles
ces crédits doivent faire face. En attendant
il veut demander à la Commission l’autori
sation de continuer à engager des dépenses
pour la réalisation progressive de ce pro
gramme.
On ne sait encore si la question des dou
zièmes pourra être réglée à la Commission
du budget et si elle pourra venir aujour
d’hui devant la Chambre.
Le grou pe de l’Entente démocratique a déci
dé de remettre à aujourd’hui sa délibération
au sujet de la conduite à tenir dans cette
affaire des douzièmes provisoires, afin de
connaître au préalable les déclarations de
M. Calilaux à la Commission du budget.
Les Bons du Trésor
On a distribué hier le rapport rédigé au
nom de la Commission du budget par M.
Noulens, avant son entrée dans le Cabinet
Doumergue, sur un cahier de crédits sup
plémentaires relatifs à l’exercice 1913 déposé
avant les vacances. Le total de ces crédits,*
compte tenu des annulations, s’élève à 5k
millions 468,126 francs.
A noter qu’un article du projet de loi per
mettrait de porter de 600 millions à 800 mil
lions le maximum des bons du Trésor que le
ministre des finances est autorisé à mettre
en circulation.
Au Groupe de l’Entente
démocratique
Le groupe de l’Entente démocratique s’est
réuni hier après-midi.
Il a reçu trois nouveaux membres : MM.
Barthou, Bourely et Léon Bérard.
Le groupe a décidé de se réunir de nou
veau aujourd’hui pour apprécier les déclara
tions que le Gouvernement a apportées hier
après-midi à la Commission du budget et ar
rêter sa ligne de conduite en ce qui concerne
le vote des douzièmes.
ETRANGER
ITALIE
La « Joconde » à Rome
Quelques notabilités sont encore venues
hier matin visiter la Joconde au palais Farnè-
se, notamment le marquis Borea d’Oimo,
préfet du palais, et M. Luzzatti de Martino,
secrétaire général du ministère des affaires
étrangères.
Hier après-midi, à 4 heures, M. Corrado
Ricci est allé prendre la Joconde, en présence
de MM. Marcel et Leprieur, pour la trans
porter à la galerie Borghèse.
On continuera de prendre toutes les pré-
cautions et mesures de police pendant cette
exposition. En prévision de grande affluence
un service d’ordre sérieux est organisé.
Au banquet annuel du Parti radical et
radical socialiste unifié, dont il est le chef,
M. Caillaux avait attaqué M. Aristide Briand;
il l’avait qualifié d’ « endormeur ». Mais
l’autre, qui sait frapper fort s’il a la main
petite, s’était bien promis et avait bien pro
mis à M. Caillaux lui-même de lui répon
dre. Et si cette réponse fut différée, par
suite de la récente crise ministérielle, elle
est enfin venue. M. Caillaux, ministre du
Cabinet Doumergue, a pu s’apercevoir qu’il
n’avait rien perdu pour attendre, —- et que
celui qu’il appelait F a endormeur » n’était
point endormi.
A ceux qui l’accusaient de vouloir faire
oublier l’idéal républicain, M. Aristide
Briand vient de riposter de la façon la plus
éloquente, la plus irréfutable. Jamais peut-
être l’éminent orateur et homme d’Etat
n’avait été aussi magnifiquement inspiré.
Et si les premiers comptes rendus ne pou
vaient donner qu’une idée atténuée de l’ad
mirable mouvement et de la force d’expres
sion du tribun, ils laissaient cependant une
telle impression que le mot sur Demosthè-
ne a été rappelé. : « Qu’auriez-vous dit, si
vous aviez entendu le monstre lui-même ? »
Ce fut donc une magnifique harangue,
et comme le dit le Siècle, M. Aristide
Briand a touché, d’une magnifique envolée,
aux plus hauts sommets de l’art oratoire.
Mais aussi, quelle n’avait pas été l’im
prudence de ceux qui l’avaient attaqué si
légèrement 1
Endormeur, celui qui fit voter la loi de
Séparation de l’Eglise et de l’Etat, malgré
M. Caillaux lui-même ? Endormeur, celui
qui fit voter la dévolution des biens d’Egli
se, la loi complémentaire du divorce et
certaines réalisations de justice sociale
obtenues avec la collaboration de toutes les
fractions du parti républicain ? Endormeur,
celui qui chercha toujours à élever la poli
tique républicaine au-dessus des miséra
bles querelles de portefeuilles et qui plai
gnait « les gens qui ne peuvent admettre
un progrès que sous la forme d’une pince-
monseigneur » ?
M. Aristide Briand avait la partie trop
belle pour n’en point profiter.
Après avoir rappelé, avec une certaine
fierté, qu’il n’avait jamais sollicité les ap
probations et les concours de la droite,mais
qu’il les avait au contraire toujours écar
tés, il a pu se rendre à lui-même ce témoi
gnage incontestable qu’il avait quitté le
pouvoir parce qu’ayant délimité sa majorité
républicaine, il ne l’avait plus estimée
suffisante.
Des concours de droite ? Mais qui les a
donc plus d’une fois cherchés, sinon préci
sément certaines personnalités clairement
désignées dans cette risposie vigoureuse de
M. Briand :
Parmi ceux qui me les reprochent si in-
justement, je vois des hommes qui, dans le
passé, ont combattu Gambetta avec ces con
cours et qui, plus tard, comme si cette faute
ne suffisait pas à leur gloire, toujours avec
les mêmes concours, ont égorgé Jules
Ferry 1
Les applaudissements qui,de certains côtés
à la droite, sont venus à ma politique, ces
applaudissements lui sont venus par habi
leté.
Qaand les hommes de droite ont senti que
la politique préconisée par moi était celle
qui correspondait aux aspirations profondes
de ce pays, quand ils ont vu l’opinion pu
blique ardente se tourner vers cette politi
que d’avenir et qu'ils ont vu, faute impar
donnable, certains républicains, pour d’au
tres considérations d’idées, combattre aveu
glément cette politique avec l’espérance d’é
craser sous elle l'homme qu'ils voulaient
chasser du pouvoir, ces hommes de droite
se sont dit : « Nous allons rentrer en faveur
dans l’opinion en la prenant à notre compte,
cette politique, que les répub icains, que cer
tains républicains n’ont pas l’intelligence de
comprendre et à laquelle ils viennent de dé
clarer la guerre. »
La voila la raison de l’attitude de la droite.
Elle n’est pas ailleurs, car cette politique,
je le dis et je ne cesserai de le répéter tant
qu’il me restera un souffle, une parcelle d‘é-
nergie, cette politique est la vraie politique
républicaine.
C’était vers elle que, sous l’Empire, que
sous les autres régimes disparus se tour
naient les hommes de liberté. Cette politi
que, mais c’est la vraie politique d'idées, et
j’espère pouvoir vous en convaincre, si j’en
ai la force, si je trouve les mots qu’il faut
vous dire et que je veux vous dire.. •
Ces mots, M. Aristide Briand les a su
dire, et avec quelle éloquence !
Non, il n’est pas vrai qu’il ait poussé
les citoyens au reniement de leur pro
gramme ; il n’est pas vrai qu’il les ait
invités à s’embrasser pêle-mêle, sans dis
tinction de partis, dans une confusion pro
pice à toute politique rétrograde. Mais si la
lutte qui s’engage entre les idées demeure
noble et belle, si elle est une nécessité mê
me de la vie politique dans une démocra
tie, il ne faut pas que « pour des considéra
tions mesquines de personnes, pour de bas
appétits, pour le triomphe de misérables in
térêts locaux, on ait la prétention d’entrete-
nir l’agitation et de fomenter la haine entre
les citoyens de ce pays. » La France n’a pas
fait le si rude effort de s’affranchir du pou
voir personnel « pour gémir étouffée sous
une poussière de tyrannies locales ».
Le rôte de l’Etat, dans la démocratie, n'est
pas de prendre parti pour des citoyens con
tre d’autres, d’employer la force qu’il tient
de la loi, de la nation et qui doit cire
au service de tous, pour la tourner en
« tvrannie contre des opinions qui ne lui con-
viennent pas. L’Etat doit rester neutre entre
les citoyens dans la bataille ; sa puissance
administrative de doit pas opprimer des
consciences, ni des opinions. Il ne doit pas
mettre les faveurs ou les réprésailles au
service des électeurs. Dans la bataille élec
torale, il ne doit y avoir que des idées li
bres se rencontrant librement devant le suf
frage universel souverain.
Aussi bien la République est-elle un
gouvernement d’opinion.
C’est pourquoi le dogmatisme du Congrès
de Pau, et ses menaces d’anathèmes et
d’excommunication n’ont point tenu devant
l’expérience du pouvoir exercé par ceux-là
qui avaient cependant la bonne volonté de
servir fidèlement « la parole révélée ».
De là certaines attitudes qui ont un peu
surpris?
Le parti radical et radical-socialiste avait
proclamé le retour à la loi de deux ans ? La
première parole des ministres choisis dans
son sein fut pour déclarer le maintien de la
loi de trois ans.
Le même parti avait rejeté loin de lui
cette pomme de discorde que l’on appelle la
réforme électorale ? Le nouveau ministère
a rencontré une Chambre qui, ayant pris à
l’égard de cette réforme toutes ses responsa
bilités, lui a demandé d'assumer les siennes
propres.
Dans la séance où fut renversé le minis ¬
tère Barthou, « un homme dont les aptitu-,
des financières sont particulièrement dis-
tinguées » est venu critiquer la politique
des ministères précédents ? Fort bien ; mais
on attend toujours les précisions promises
par M. Doumergue, qu’inspire sur ce point
M. Caillaux, au sujet delà politique finan
cière du ministère actuel.
D'ailleurs, les maîtresses paroles du dis
cours de M. Briand, celles qui n’avaient
jamais été dites avec autant de netteté, sont
celles relatives à la loi de trois ans et à la
politique extérieure du parti radical. Com
ment cette loi, dont il revendique l’initia
tive, fut rendue nécessaire par la politique
marocaine inaugurée par MM. Monis, Ber-
teaux et Caillaux — politique dont les
conséquences eurent en Afrique et en Eu
rope même de si fâcheuses répercussions,
— c’est ce que l’orateur a su établir de
façon irréfutable.
Et c’est ainsi qu’avec une implacable
logique M. Aristide Briand à su montrer les
contradictions flagrantes de ceux qui, dans
l’opposition, multiplient inconsidérément
les promesses, mais demeurent impuissants
à les réaliser quand ils sont au pouvoir.
Combien plus efficace la politique de
ceux qui, dédaigneux des surenchères,
mais attachés à un progrès continu, arri
vent à des réalisations certaines ! Ainsi,
pour la réforme fiscale :
Elle aurait été appliquée prudemment, par
la voie de la superposition, a dit M. Aristide
Briand, elle aurait fonctionné à titre d’essai
et d’expérience, qu’on lui aurait déjà proba
blement fait absorber certaines des contri
butions existantes, et elle aurait l’avenir de
vant elle. Mais non l il y a dans notre dé
mocratie des impatiences fébriles, il y a des
ploutocrates démagogues qui courent vers
le progrès, d'une course si frénétique que
nous nous essoufflons à vouloir les suivre ;
ils veulent, ceux-là, le tout ou le rien. Dans
le moment même où ils s'enrichissent avec
une facilité scandaleuse, dans ce moment
même, ils ont le poing tourné vers la riches
se dans un geste si menaçant, si désordonné,
si excessif, que nous avons le droit de nous
demander si c’est bien pour l’atteindre, si ce
n’est pas plutôt pour la protéger...
Or, c’est au milieu de, ces tâtonnements,
de ces difficultés, de ces surenchères que
la démocratie, prenant conscience de ses
devoirs comme de ses droits, doit s’organi
ser. « La politique pure ne suffit plus à
alimenter la République. » Sans doute il la
faut consolider, il faut défendre et affermir
la société et l’école laïques. Mais le progrès
social nous sollicite. Et si certaines effer
vescences se manifestent qui ont aussi
leurs surenchérisseurs, il importe au plus
haut point de tenir compte de ce fait que
« les individus isolés ne peuvent plus se
défendre ». C’est pourquoi ils se groupent.
« Ils forment une individualité nouvelle
qui vit, com me l’homme autrefois, si elle
voit sa liberté, son champ d’action, défini
par la loi. »
C’est ainsi que les différents problèmes
actuels ont été exposés avec une netteté
parfaite par M. Aristide Briand.
M. Jaurès peut bien dire que « le dis
cours de l’apaiseur fut un discours de fu
rieux ». Ce n’est là qu’une antithèse d’ail
leurs facile. Mais les organes radicaux-so
cialistes unifiés : La Lanterne, par exemple,
ou le Radical, moniteur officiel du parti, ont
bien senti la vigueur de cette offensive de
M. Briand, après l’attaque dont il avait été
l’objet. Aussi ils le ménagent et ils feignent
de regretter ce qu’ils appellent un malen
tendu. Ce sont là subtilités vaines d’adver-
saires déconcertés.
. De fortes vérités leur ont été dites par
M. Briand, qu’ils ont entendues. Et ce dis
cours aura dans le pays un retentissement
considérable, puisqu’il le met en garde
contre une certaine démagogie insupporta
ble, puisqu’il proclame l’indépendance du
Parlement à l’égard de Comités sans man
dat, puisqu’il déclare qu’on ne saurait lais
ser « étouffer la démocratie sous une pous
sière de tyrannies locales », et puisqu’il
fait appel à toutes les forces vives, actives
et généreuses de la nation pour une lutte
loyale d’idées, source de progrès, — ce vrai
progrès que le pays n’enfante point dans
la douleur et dans les haines, mais qu’il
obtient dans la paix
Th. VALLÉE.
n ----- ------ 40 »
on.S.ghonne 6ea, ' 9ment ’ EPAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
Photo et Clicl.e Peta L:.3
Actualité Photographique
‘ 4 T- * .
A PROPOS DE LA GRÈVE DES JOURNALIDRS DU PORT
LE CAMPEMENT DES TROUPIERS
LE PARLEMENT
Impressions deSénnoe
( ami GOAA MSPONDANT DanOOLINA)
Paris, 23 décembre»
La discussion sur les soldes militaires
a
été pour la Chambre, l’occasion d’affirmer
une fois de plus combien elle a peu de suite
dans les idées
Après le rejet de l’amendement Auga-
gneur, qui proposait de limiter les relève
ments au. gradé de commandant, on consi-
derait le vote du projet comme assuré, sinon
avec les chiffres proposés par la Commission
de l’armée, du moins avec ceux proposés
par le Gouvernement.
Or, aujourd’hui, un revirement inattendu
s’est proouit. Par une série de votes succes
sif, il a été décidé que les généraux, division
naires ou brigadiers, ne recevraient aucune,
augmentation et que la solde des colonels
serait relevée seulement jusqu'à concurren
ce de 11,000 francs soit une augmentation de
2,884 trancs au lieu de 3,720 francs que pro
posait le gouvernement.
Ces réductions, réclamées par M. Dalbiez,
député radical-socialiste de Perpignan, le
ministre de la guerre, les a d’abord combat
tues, puis, pour essayer de sauver les géné-
raux de brigade et les colonels, il a consenti
à laisser les divisionnaires en dehors de la
réforme. —
Cette transaction queM.deMontebelo avait
acceptée au nom de la Commission de l’ar-
mee, n’en a pis moins été repoussée.
Ce n’est pas tout. Au lieu de toucher im
médiatement les soldes nouvelles, comme le
proposaient M. Paté et le général Pédoya, les
officiers ne toucheront, à dater de lapro-
mulgation de la loi, que la moitié de l’aug-
mentation et devront attendre le mois d’oc-
tobrepour bénéficier du re èvement intégral.
Si la Chambre a été aussi intraitable pour les
chefs de l’armée, aussi parcimonieuse pour
les officiers, elle s’est montrée, en revanche,
beaucoup plus généreuse pour ceux qui
occupent le bas de l’échelle.
Le ministre des finances a même dû se
mettre en travers, sans quoi, dans sa rage de
surenchérir, elle serait allée jusqu’à la pro-
digalité.
Demain matin, indigénat ; l’après-midi,
défense laïque. T. H.
-====-==-=-===========
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 22 Dêcsmbre ‘
(Séance du matin)
La séanee est ouverte à 0 h. 20, sous la prési
dence de M. DRON, vice-président.
L’augmentation des soldes
La Chambre continue la discussion du projet
relevant la solde des officiers et sous-officiers.
M. DALBIEZ soudent un amendement stipulant
que les suppléments de soldes prévus par la pré
sente loi ne sont pas applicables aux officiers 86-
pulant
la pré-
néraux.
Après une intervention de MM. NOULENS, PEY:
roux et BENAZET, cet amendement est adopté
par 310 voix contre 238. .
Un amendement additionnel, fixant à 11,000 Ir.
le traitement maximum des colonels, donne lieu
à pointage.
La séance est levée à midi.
(Séance de l’après-midi).
M. faul DESCHAVEL préside.
L’Augmentation des soldes
Il annonce le résultat du pointage du matin sur
la deuxième partie de l’amendement Dalbiez, rela
tive à la solde des colonels.
Elle est adoptée par 293 voix contre 282.
La Caserne de Soutari d’Albanie
On adopte sans débat, après urgence déclarée,
un projet autorisant le ministre des finances a
faire a l’Albanie une avance remboursable de
10 000 francs. Cette somme représente la partici-
nation de la France dans les frais de restauration
de la caserne affectée aux troupes internationales
détachées à Scutari d’Albanie.
Privilèges des banques coloniales
Un projet prorogeant au i 0 ' janvier 1915 le pri-
vilege des Banques coloniales de la Martinique,
de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Réunion,
est également adopté.
Les Musiques d’Artillerie
La Chambre vote encore sans débat la proroga
tion au 1 er janvier 1913 du régime actuel sur les
musiques d’artillerie.
Crédits sur l’Exercice de 1913
L’ordre du jour appelle la discussion d’un pro
jet portant ouverture, régularisation et annulation
de crédits sur l’exercice 4913.
L'ouverture de crédits supplémentaires s’élève a
84,468,126 fr. 24, l'annulation à 577,561 francs.
La Commission du budget propose une disposi,
tion nouvelle accordant aux instituteurs de FAlgé-
rie lo bénéfice des augmentstions de traitement
récemment votées par la Chambre.
Les crédits sont adoptés à l’unanimité de 519 vo-
tsms.
On adobte également, à l'unanimité de &15 vo-
tants un projet de crédits spéciaux sur exercices
clos et sur exercices périmés.
Un projet de loi relatif au logement des familles
nombreuses et à la création de jardins ouvriers
pour ces familles est adopté à mains levées.
L'Augmentation des soldes
La Chambre revient à la discussion des sodes
des officiers et sous officiers.
m. le PRÉSIDENT, avant de mettre aux voix
l'ensemble de l’amendement de M. Dalbiez, fait
connaître qu’il a reçu une propositior adaitlon-
nelle de M. Driant ainsi conçue :
« Les soldes . s’ajoutent au paragraphe précé
dent pôur arriver au total de 11,003 francs. »
m. driant explique que le texte du paragra
phe 2 de l’amendement de M. Dalbiez a besoin
d'être rectifié et c’est pourquoi il demande à la
Chambre d'adopter son amendement.
L'amendement de M. Driant est adopté ainsi
que l’ensemble de l'amendement de M. Dalbiez.
m. pâté présenta un amendement tendant à ce
que la loi ait son effet à partir du ier janvier pro
chain.
M. caillaux. ministre des finances, déciare
qu'il combattra l'amendement de toutes ses for
ces.
m. pâté dit qu’on n’accorde pas aux officiers -
et aux sous-officiers La solde qui leur est indis
pensable pour vivre.
M. RAFFIN -DUGENS rappelle qi
coup plus de temps pour voter
traitements des instituteurs qui, eux aussi, ser
vent le pays.
m. le RAPPORTEUR demande le rejet de l'a-
mendement de AL Palé.
M. caillaux, ministre des finances : Le projet
sur les soldes comporte une dépense de 70 mil
lions environ.
u’on a mis beau-
le relèvement des
Si l’amendement était adopté, le budget de 1914
aurait à supporter 25 millions de plus.
Le déficit étant de 794 millions, il serait porté à
820 millions.
Il est impossible que la Chambre se résolve à
aggraver la situation pour creer un précédent des
plus dangereux en matière d’augmentation de
traitements et de salaires. Jusqu’à présent, ces
améliorations ont été réalisées par étapes. Jamais
ce principe n’a été perdu de vue.
Je fais appel à l’esprit de prudence et de me
sure de la Chambre et lui demande de ne pas
ajouter aux difficultés budgétaire» en créant un
précédent qui se tournera contre tous les budgets
de l’avenir.
M. LANNES de MONTEBELLO, président de la
Commission de l’armée, regrette de ne pouvoir
répondre à l’appel de M. la ministre des fi
nances.
Il rappelle que le gouvernement a demandé a
la Chambre de discuter le projet d’urgence pour
mettre fin immédiatement à des soldes de misère
qui placent nos officiers et nos sous-officiersdans
une situation indigne d’un grand pays.
m le ministre des finances réplique : Le
jour où le projet sera voté, les officiers recevront
la moitié de l’augmeatation qui leur est accordée.
Par une procédure exceptionnelle, iis recevront
la totalité au mois d’octobre.
Sans doute, l’amendement n’a pas de portée
pour le budget de 1915. Mais il a effet pour le bud
get de 1914, auquel il apporterait une surcharge
de 26 millions
En présence de la situation faite aux officiers et
de l'intérêt qu’il y a à ne pas augmenter les
charges des contribuables, la Chambre ne peut pas
hésiter.
M. LE MINISTRE DES FINANCES IsSiste pour 16
rejet de l’ameLdement de M. Paté.
Par 392 voix contre 170, l’amendement n’est pas
adopté.
M. le président consulte la Chambre sur
l’article premier et sur le tableau des crédits y
annexés. . .
m. amans perier, demande si les officiers de
recrutement seront assimilés, au point de vdedu
traitement, a leurs collègues des services actifs.
M NOULENS, ministre de la guerre, répond
qu’un projet a été déposé en vue d’attribuer aux
officiers de recrutement une indemnité qui, jointe
a leur pension de retraite, leur assurera une som-
me égale à celle qui résulte des tarifs de soldes.
m. DRIANT remercie M. le Ministre de sa dé-
elaration.
Les chapitres 28 à 30, 68 à 98, 402 à 124 Guerret
ainsi que les chapitres 5 à 36 (Marine millitairel;
4 et 9 (Marine marchande), sont adoptés.
M. paturet demande pourquoi, au chapitre:
des Colonies, on accorde des relèvements de trai
tements, notamment pour les inspecteurs des Co-
lonies.
M. MIESSIMY et M. LE MINISTRE DES FINAN
CES font observer que les inspecteurs des Colo-
nies sont assimilés aux officiers.
I ceccaldi demande que le crédit soit réser
vé jusqu’au vote du budget des Colonies. L«
Chambre se prononcera alors en connaissance d<
cause. . . ., ns
M. LE RAPPORTEUR : La Commission, d accor
avec le gouvernement, accepte la disjonction.
M. CANNES DE MONTEBELLO demande gus ‘
officiers de l'armée coloniale continuent a toucner.
riix oolanies la solde coloniale qui est le doubie
aux colonies, la solde coloniale qui est le aoume
de celle que ces officiers touchent en u rance.
M. le ministre de la guerre répond que
le supptement colonial reste ce qu il est actuelle-
m; lannes DE MONTEEELLO insiste pour I adop-
lion de son amendement. Il s’agit d une agmed-
=====
(8 Pages)
5 Centimes — EDTON DJ MATIN
5 Centimes (8 Pages)
Administraleur - Délégué
1
Hard 23 DFcemore 1943-
Adresser tout ce qui concerne t'Adminiskalion
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Aresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
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Bureau du Journal, 112, bouP de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
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pour 1914
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gratuitement avec le numéro do
pejour Mardi 23 Décembre, à tous les
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Le Petit Havre.
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£ 470 -1-
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1 d
$ mois....
£ 50/0
-/-
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 19 décembre 1913.
NEW-YORK, 22 DÉCEMBRE
dotons « décembre, baisse 18 points ;
janvier, baisse 16 points ; mars, baisse
29 points ; mai, baisse 20 points. — Soutenu.
. Calés a baisse 8 à 12 points,
NEW-YORK, 22 DÉCEMBRE
1 ■ ------------- ---------
i. E 102
L nconr
Puivre Standard disp.
-
14 25
— janvier..
14 05
14 05
Amalgamat. Cep...
Fer ......... r.
71 7/8
15 —
71 1/2
15 -
- CHICAGO, 22 DÉCEMBRE
Blé SUT......
Décembre.
c. DE J0UB
87 7/8
c. PRECED
88 »/,
Mai
91 »/»
91 1/8
Maïs sur.....
Décembre.
69 »/»
69 1/2
Mai
69 1/4
69 1/2
Saindoux sur.
Janvier...
10 65
10 62
—
Mai
10 97
10 97
AU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
Le ministre de l’intérieura reçu hier après-
midi M. Brelet, préfet de la Seine-Inférieure.
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE a N 7.co
ORGANE REPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
memtesi
UNE AFFAIRE DE MŒURS
Grenoble. — Le nommé Montagnat, jour
nalier, inculpé d’avoir, depuis un an, abusé
de ses deux fillettes âgées de 10 et 12 ans,
vient d’être arrêté.
LA CATASTROPHE DE PORTSMOUTH
Londres. — L’attaché naval de France a
été chargé de présenter au gouvernement
anglais les condoléances du gouvernement
français à l'occasion de la Catastrophe de
Portsmouth.
ACTE DE SABOTAGE
ToUL. — Des inconnus ont saboté les fils
d’un disque sur la ligne ferrée de Neufch3-
teau.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Finances turques
CONSTANTINOPLE. — On apprend de source
autorisée que les représentants d’un groupe
financier américain sont attendus à Cons
tantinople pour discuter avec le gouverne
ment ottoman sur l'emprunt proposé et
même sur une avance immédiate impor
tante, sous garantie de la Dette publique.
UN RECORD EN BALLON SPHÉRIQUE
Berlin. —- Le ballon allemand Duisbourg
parti ne Bitterfeld, a atterri à Perm en Russie
après on voyage de 87 heures et un parcours
de 2,800 kilomètres.
Ce serait un record mondial.
SAINT PÉTERSBOURG.—Le Journal de Dein
publie une depêche de Moscou disant que
les trois aéronautes qui montaient le ballon
qui atterrit à Perm sont accusés d’espion
nage et qu'ils ont été conduits sous escorte à
Moscou.
EXPLOSION DANS UN TRAIN IMPÉRIAL
ROSTOCK. — Une explosion s’est produite
hier après-midi dans l’installation d'un mo
teur pour l’éclairage du train impérial. russe
qui se trouve depuis quelques jours à la gare
principale de cette ville.
Dix employés du train ont été blessés.
LA MORT DE MÉNÉLICK
ADDIS-ABABA. — La mort de Menélick est
officierlement confirmée.
LES MALVERSATIONS DE M. GH EN A 01 EF
Sofia. — L'acte d’accusation dressé cou re
M. Ghenadief a été signifié samedi à M. Ghe-
nadief, qui a signé un accusé de réception.
Il aurait en même temps signé sa démis
sion de ministre qui sera rendue publique
sous peu.
On ne peut plus douter en effet que le So-
branié refusera de tolérer la présence au sein
du ministère d’un homme inculpé de mal-
versations et de vols des deniers de l’État.
============ ==1 9 9== ===:== ========= ====
Nouvelles de la Chambre
LE
Discours do M. Briand
ABONNEMENTS
La Havre, la Seine-Inférieure, l'Eure,
l’Oise et la Somme 1
Autres Départements
Union Postale
Trois Mois
; 4 550
6 Fr.
10 »
Sx Mois
O Fr.
UN Au
18 Fr.
= »
VOYAGE MINISTÉRIEL
Annecy. — M. Fernand David, ministre des
travaux publics et M. Jacquier, sous-secré
taire d état aux Beaux-Arts, ont été reçus
par les membres de la municipalité d’Anne
cy, à l’Hôtel de Ville.
Répondant aux souhaits de bienvenue du
maire, M. Fernand David a remercié en son
nom et au nom deM. Jacquier, pour la ré
ception qui leur était faite.
Le ministre a ajouté qu’il avait apporté
son concours à M. Doumergue parce qu’il
savait que le président du Conseil avait la
volonté de veiller jalousement à la défense
nationale et aux grands intérêts du pays.
Les ministres sont repartis dans la soirée
cour Paris.
LE GÉNÉRAL LYAUTEY A PARIS
: Le général Lyautey est arrivé hier soir à 6
heures à Paris, appelé par le gouvernement
pour s’entretenir avec lui de différentes
questions administratives et de la question
de l'emprunt.
LE NOUVEAU PRÉFET MARITIME DE
BIZERTE
BIZERTE. — L’amiral Dartiges du Fournot,
nouveau préfet maritime, a fait son entrée
solennelle hier matin, à 9 heures.
La population a acclamé l’amiral.
? s a : 3 ' d haan 2
EXÉCUTION CAPITALE
Les bois de justice sont partis hier soir
pour Dunkerque où doit avoir lieu l’exécu-
tion de Mon voisin, souteneur condamné à
mort en octobre dernier pour avoir tué à
coups de revolver un consommateur dans
un débit de Dunkerque.
M. Deibler et ses aides partiront aujour
d’hui pour Dunkerque.
GRÈVE DE BOUCHERS
Les ouvriers bouchers, à l'issue de leur
réunion, ont décidé pour ce matin la grève
générale de leur corporation.
Ils se réuniront cette après-midi a la
Bourse du Travail, salle Ferrer, où ils enten
dront le compte rendu de la délégation ou
vrière qui doit se rendre dans la matinée à
l’Hôtel de Ville, pour discuter contradictoire
ment avec les délégués des patrons.
Au cas où les délégués auraient trouvé un
moyen d'entente, on croit que la grève ne
sera pas de longue durée.
Les « meneurs de viande » ont déclaré que
si les patrons arrivaient à tuer par leurs
propres moyens, ils ne conduiraient pas les
bestiaux.
BROYÉ PAR UN TRAIN
ZARMAUX. — Deux hommes qui traver
saient les voies ont été surpris par un train
se dirigeant sur Rodez qui arrivait à toute
vitesse. , . ‘
L’un d’eux nommé Vincent, père a une
nombreuse famille, a été broyé; son compa
gnon qui avait eu la présence d’esprit de se
coucher entre les rails n’a eu aucun mal.
a0 :
s t
Les douzièmes provisoires
et les dépenses militaires
M. Calllaux, ministre des finances, ayant
fait savoir à la Commission du budget qu’il
était prêt à s’expliquer sur les donzièmes
provisoires, cette Commission l’a convoqué.
En même temps, M. Noulens, ministre de
la guerre, doit être entendu par la Commis
sion au sujet des crédits pour l’armement et
l’application de la loi de trois ans, présenté
par le cabinet précédent.
M. Noulens procède à une révision com
plète du programme des dépenses auxquelles
ces crédits doivent faire face. En attendant
il veut demander à la Commission l’autori
sation de continuer à engager des dépenses
pour la réalisation progressive de ce pro
gramme.
On ne sait encore si la question des dou
zièmes pourra être réglée à la Commission
du budget et si elle pourra venir aujour
d’hui devant la Chambre.
Le grou pe de l’Entente démocratique a déci
dé de remettre à aujourd’hui sa délibération
au sujet de la conduite à tenir dans cette
affaire des douzièmes provisoires, afin de
connaître au préalable les déclarations de
M. Calilaux à la Commission du budget.
Les Bons du Trésor
On a distribué hier le rapport rédigé au
nom de la Commission du budget par M.
Noulens, avant son entrée dans le Cabinet
Doumergue, sur un cahier de crédits sup
plémentaires relatifs à l’exercice 1913 déposé
avant les vacances. Le total de ces crédits,*
compte tenu des annulations, s’élève à 5k
millions 468,126 francs.
A noter qu’un article du projet de loi per
mettrait de porter de 600 millions à 800 mil
lions le maximum des bons du Trésor que le
ministre des finances est autorisé à mettre
en circulation.
Au Groupe de l’Entente
démocratique
Le groupe de l’Entente démocratique s’est
réuni hier après-midi.
Il a reçu trois nouveaux membres : MM.
Barthou, Bourely et Léon Bérard.
Le groupe a décidé de se réunir de nou
veau aujourd’hui pour apprécier les déclara
tions que le Gouvernement a apportées hier
après-midi à la Commission du budget et ar
rêter sa ligne de conduite en ce qui concerne
le vote des douzièmes.
ETRANGER
ITALIE
La « Joconde » à Rome
Quelques notabilités sont encore venues
hier matin visiter la Joconde au palais Farnè-
se, notamment le marquis Borea d’Oimo,
préfet du palais, et M. Luzzatti de Martino,
secrétaire général du ministère des affaires
étrangères.
Hier après-midi, à 4 heures, M. Corrado
Ricci est allé prendre la Joconde, en présence
de MM. Marcel et Leprieur, pour la trans
porter à la galerie Borghèse.
On continuera de prendre toutes les pré-
cautions et mesures de police pendant cette
exposition. En prévision de grande affluence
un service d’ordre sérieux est organisé.
Au banquet annuel du Parti radical et
radical socialiste unifié, dont il est le chef,
M. Caillaux avait attaqué M. Aristide Briand;
il l’avait qualifié d’ « endormeur ». Mais
l’autre, qui sait frapper fort s’il a la main
petite, s’était bien promis et avait bien pro
mis à M. Caillaux lui-même de lui répon
dre. Et si cette réponse fut différée, par
suite de la récente crise ministérielle, elle
est enfin venue. M. Caillaux, ministre du
Cabinet Doumergue, a pu s’apercevoir qu’il
n’avait rien perdu pour attendre, —- et que
celui qu’il appelait F a endormeur » n’était
point endormi.
A ceux qui l’accusaient de vouloir faire
oublier l’idéal républicain, M. Aristide
Briand vient de riposter de la façon la plus
éloquente, la plus irréfutable. Jamais peut-
être l’éminent orateur et homme d’Etat
n’avait été aussi magnifiquement inspiré.
Et si les premiers comptes rendus ne pou
vaient donner qu’une idée atténuée de l’ad
mirable mouvement et de la force d’expres
sion du tribun, ils laissaient cependant une
telle impression que le mot sur Demosthè-
ne a été rappelé. : « Qu’auriez-vous dit, si
vous aviez entendu le monstre lui-même ? »
Ce fut donc une magnifique harangue,
et comme le dit le Siècle, M. Aristide
Briand a touché, d’une magnifique envolée,
aux plus hauts sommets de l’art oratoire.
Mais aussi, quelle n’avait pas été l’im
prudence de ceux qui l’avaient attaqué si
légèrement 1
Endormeur, celui qui fit voter la loi de
Séparation de l’Eglise et de l’Etat, malgré
M. Caillaux lui-même ? Endormeur, celui
qui fit voter la dévolution des biens d’Egli
se, la loi complémentaire du divorce et
certaines réalisations de justice sociale
obtenues avec la collaboration de toutes les
fractions du parti républicain ? Endormeur,
celui qui chercha toujours à élever la poli
tique républicaine au-dessus des miséra
bles querelles de portefeuilles et qui plai
gnait « les gens qui ne peuvent admettre
un progrès que sous la forme d’une pince-
monseigneur » ?
M. Aristide Briand avait la partie trop
belle pour n’en point profiter.
Après avoir rappelé, avec une certaine
fierté, qu’il n’avait jamais sollicité les ap
probations et les concours de la droite,mais
qu’il les avait au contraire toujours écar
tés, il a pu se rendre à lui-même ce témoi
gnage incontestable qu’il avait quitté le
pouvoir parce qu’ayant délimité sa majorité
républicaine, il ne l’avait plus estimée
suffisante.
Des concours de droite ? Mais qui les a
donc plus d’une fois cherchés, sinon préci
sément certaines personnalités clairement
désignées dans cette risposie vigoureuse de
M. Briand :
Parmi ceux qui me les reprochent si in-
justement, je vois des hommes qui, dans le
passé, ont combattu Gambetta avec ces con
cours et qui, plus tard, comme si cette faute
ne suffisait pas à leur gloire, toujours avec
les mêmes concours, ont égorgé Jules
Ferry 1
Les applaudissements qui,de certains côtés
à la droite, sont venus à ma politique, ces
applaudissements lui sont venus par habi
leté.
Qaand les hommes de droite ont senti que
la politique préconisée par moi était celle
qui correspondait aux aspirations profondes
de ce pays, quand ils ont vu l’opinion pu
blique ardente se tourner vers cette politi
que d’avenir et qu'ils ont vu, faute impar
donnable, certains républicains, pour d’au
tres considérations d’idées, combattre aveu
glément cette politique avec l’espérance d’é
craser sous elle l'homme qu'ils voulaient
chasser du pouvoir, ces hommes de droite
se sont dit : « Nous allons rentrer en faveur
dans l’opinion en la prenant à notre compte,
cette politique, que les répub icains, que cer
tains républicains n’ont pas l’intelligence de
comprendre et à laquelle ils viennent de dé
clarer la guerre. »
La voila la raison de l’attitude de la droite.
Elle n’est pas ailleurs, car cette politique,
je le dis et je ne cesserai de le répéter tant
qu’il me restera un souffle, une parcelle d‘é-
nergie, cette politique est la vraie politique
républicaine.
C’était vers elle que, sous l’Empire, que
sous les autres régimes disparus se tour
naient les hommes de liberté. Cette politi
que, mais c’est la vraie politique d'idées, et
j’espère pouvoir vous en convaincre, si j’en
ai la force, si je trouve les mots qu’il faut
vous dire et que je veux vous dire.. •
Ces mots, M. Aristide Briand les a su
dire, et avec quelle éloquence !
Non, il n’est pas vrai qu’il ait poussé
les citoyens au reniement de leur pro
gramme ; il n’est pas vrai qu’il les ait
invités à s’embrasser pêle-mêle, sans dis
tinction de partis, dans une confusion pro
pice à toute politique rétrograde. Mais si la
lutte qui s’engage entre les idées demeure
noble et belle, si elle est une nécessité mê
me de la vie politique dans une démocra
tie, il ne faut pas que « pour des considéra
tions mesquines de personnes, pour de bas
appétits, pour le triomphe de misérables in
térêts locaux, on ait la prétention d’entrete-
nir l’agitation et de fomenter la haine entre
les citoyens de ce pays. » La France n’a pas
fait le si rude effort de s’affranchir du pou
voir personnel « pour gémir étouffée sous
une poussière de tyrannies locales ».
Le rôte de l’Etat, dans la démocratie, n'est
pas de prendre parti pour des citoyens con
tre d’autres, d’employer la force qu’il tient
de la loi, de la nation et qui doit cire
au service de tous, pour la tourner en
« tvrannie contre des opinions qui ne lui con-
viennent pas. L’Etat doit rester neutre entre
les citoyens dans la bataille ; sa puissance
administrative de doit pas opprimer des
consciences, ni des opinions. Il ne doit pas
mettre les faveurs ou les réprésailles au
service des électeurs. Dans la bataille élec
torale, il ne doit y avoir que des idées li
bres se rencontrant librement devant le suf
frage universel souverain.
Aussi bien la République est-elle un
gouvernement d’opinion.
C’est pourquoi le dogmatisme du Congrès
de Pau, et ses menaces d’anathèmes et
d’excommunication n’ont point tenu devant
l’expérience du pouvoir exercé par ceux-là
qui avaient cependant la bonne volonté de
servir fidèlement « la parole révélée ».
De là certaines attitudes qui ont un peu
surpris?
Le parti radical et radical-socialiste avait
proclamé le retour à la loi de deux ans ? La
première parole des ministres choisis dans
son sein fut pour déclarer le maintien de la
loi de trois ans.
Le même parti avait rejeté loin de lui
cette pomme de discorde que l’on appelle la
réforme électorale ? Le nouveau ministère
a rencontré une Chambre qui, ayant pris à
l’égard de cette réforme toutes ses responsa
bilités, lui a demandé d'assumer les siennes
propres.
Dans la séance où fut renversé le minis ¬
tère Barthou, « un homme dont les aptitu-,
des financières sont particulièrement dis-
tinguées » est venu critiquer la politique
des ministères précédents ? Fort bien ; mais
on attend toujours les précisions promises
par M. Doumergue, qu’inspire sur ce point
M. Caillaux, au sujet delà politique finan
cière du ministère actuel.
D'ailleurs, les maîtresses paroles du dis
cours de M. Briand, celles qui n’avaient
jamais été dites avec autant de netteté, sont
celles relatives à la loi de trois ans et à la
politique extérieure du parti radical. Com
ment cette loi, dont il revendique l’initia
tive, fut rendue nécessaire par la politique
marocaine inaugurée par MM. Monis, Ber-
teaux et Caillaux — politique dont les
conséquences eurent en Afrique et en Eu
rope même de si fâcheuses répercussions,
— c’est ce que l’orateur a su établir de
façon irréfutable.
Et c’est ainsi qu’avec une implacable
logique M. Aristide Briand à su montrer les
contradictions flagrantes de ceux qui, dans
l’opposition, multiplient inconsidérément
les promesses, mais demeurent impuissants
à les réaliser quand ils sont au pouvoir.
Combien plus efficace la politique de
ceux qui, dédaigneux des surenchères,
mais attachés à un progrès continu, arri
vent à des réalisations certaines ! Ainsi,
pour la réforme fiscale :
Elle aurait été appliquée prudemment, par
la voie de la superposition, a dit M. Aristide
Briand, elle aurait fonctionné à titre d’essai
et d’expérience, qu’on lui aurait déjà proba
blement fait absorber certaines des contri
butions existantes, et elle aurait l’avenir de
vant elle. Mais non l il y a dans notre dé
mocratie des impatiences fébriles, il y a des
ploutocrates démagogues qui courent vers
le progrès, d'une course si frénétique que
nous nous essoufflons à vouloir les suivre ;
ils veulent, ceux-là, le tout ou le rien. Dans
le moment même où ils s'enrichissent avec
une facilité scandaleuse, dans ce moment
même, ils ont le poing tourné vers la riches
se dans un geste si menaçant, si désordonné,
si excessif, que nous avons le droit de nous
demander si c’est bien pour l’atteindre, si ce
n’est pas plutôt pour la protéger...
Or, c’est au milieu de, ces tâtonnements,
de ces difficultés, de ces surenchères que
la démocratie, prenant conscience de ses
devoirs comme de ses droits, doit s’organi
ser. « La politique pure ne suffit plus à
alimenter la République. » Sans doute il la
faut consolider, il faut défendre et affermir
la société et l’école laïques. Mais le progrès
social nous sollicite. Et si certaines effer
vescences se manifestent qui ont aussi
leurs surenchérisseurs, il importe au plus
haut point de tenir compte de ce fait que
« les individus isolés ne peuvent plus se
défendre ». C’est pourquoi ils se groupent.
« Ils forment une individualité nouvelle
qui vit, com me l’homme autrefois, si elle
voit sa liberté, son champ d’action, défini
par la loi. »
C’est ainsi que les différents problèmes
actuels ont été exposés avec une netteté
parfaite par M. Aristide Briand.
M. Jaurès peut bien dire que « le dis
cours de l’apaiseur fut un discours de fu
rieux ». Ce n’est là qu’une antithèse d’ail
leurs facile. Mais les organes radicaux-so
cialistes unifiés : La Lanterne, par exemple,
ou le Radical, moniteur officiel du parti, ont
bien senti la vigueur de cette offensive de
M. Briand, après l’attaque dont il avait été
l’objet. Aussi ils le ménagent et ils feignent
de regretter ce qu’ils appellent un malen
tendu. Ce sont là subtilités vaines d’adver-
saires déconcertés.
. De fortes vérités leur ont été dites par
M. Briand, qu’ils ont entendues. Et ce dis
cours aura dans le pays un retentissement
considérable, puisqu’il le met en garde
contre une certaine démagogie insupporta
ble, puisqu’il proclame l’indépendance du
Parlement à l’égard de Comités sans man
dat, puisqu’il déclare qu’on ne saurait lais
ser « étouffer la démocratie sous une pous
sière de tyrannies locales », et puisqu’il
fait appel à toutes les forces vives, actives
et généreuses de la nation pour une lutte
loyale d’idées, source de progrès, — ce vrai
progrès que le pays n’enfante point dans
la douleur et dans les haines, mais qu’il
obtient dans la paix
Th. VALLÉE.
n ----- ------ 40 »
on.S.ghonne 6ea, ' 9ment ’ EPAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
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Actualité Photographique
‘ 4 T- * .
A PROPOS DE LA GRÈVE DES JOURNALIDRS DU PORT
LE CAMPEMENT DES TROUPIERS
LE PARLEMENT
Impressions deSénnoe
( ami GOAA MSPONDANT DanOOLINA)
Paris, 23 décembre»
La discussion sur les soldes militaires
a
été pour la Chambre, l’occasion d’affirmer
une fois de plus combien elle a peu de suite
dans les idées
Après le rejet de l’amendement Auga-
gneur, qui proposait de limiter les relève
ments au. gradé de commandant, on consi-
derait le vote du projet comme assuré, sinon
avec les chiffres proposés par la Commission
de l’armée, du moins avec ceux proposés
par le Gouvernement.
Or, aujourd’hui, un revirement inattendu
s’est proouit. Par une série de votes succes
sif, il a été décidé que les généraux, division
naires ou brigadiers, ne recevraient aucune,
augmentation et que la solde des colonels
serait relevée seulement jusqu'à concurren
ce de 11,000 francs soit une augmentation de
2,884 trancs au lieu de 3,720 francs que pro
posait le gouvernement.
Ces réductions, réclamées par M. Dalbiez,
député radical-socialiste de Perpignan, le
ministre de la guerre, les a d’abord combat
tues, puis, pour essayer de sauver les géné-
raux de brigade et les colonels, il a consenti
à laisser les divisionnaires en dehors de la
réforme. —
Cette transaction queM.deMontebelo avait
acceptée au nom de la Commission de l’ar-
mee, n’en a pis moins été repoussée.
Ce n’est pas tout. Au lieu de toucher im
médiatement les soldes nouvelles, comme le
proposaient M. Paté et le général Pédoya, les
officiers ne toucheront, à dater de lapro-
mulgation de la loi, que la moitié de l’aug-
mentation et devront attendre le mois d’oc-
tobrepour bénéficier du re èvement intégral.
Si la Chambre a été aussi intraitable pour les
chefs de l’armée, aussi parcimonieuse pour
les officiers, elle s’est montrée, en revanche,
beaucoup plus généreuse pour ceux qui
occupent le bas de l’échelle.
Le ministre des finances a même dû se
mettre en travers, sans quoi, dans sa rage de
surenchérir, elle serait allée jusqu’à la pro-
digalité.
Demain matin, indigénat ; l’après-midi,
défense laïque. T. H.
-====-==-=-===========
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 22 Dêcsmbre ‘
(Séance du matin)
La séanee est ouverte à 0 h. 20, sous la prési
dence de M. DRON, vice-président.
L’augmentation des soldes
La Chambre continue la discussion du projet
relevant la solde des officiers et sous-officiers.
M. DALBIEZ soudent un amendement stipulant
que les suppléments de soldes prévus par la pré
sente loi ne sont pas applicables aux officiers 86-
pulant
la pré-
néraux.
Après une intervention de MM. NOULENS, PEY:
roux et BENAZET, cet amendement est adopté
par 310 voix contre 238. .
Un amendement additionnel, fixant à 11,000 Ir.
le traitement maximum des colonels, donne lieu
à pointage.
La séance est levée à midi.
(Séance de l’après-midi).
M. faul DESCHAVEL préside.
L’Augmentation des soldes
Il annonce le résultat du pointage du matin sur
la deuxième partie de l’amendement Dalbiez, rela
tive à la solde des colonels.
Elle est adoptée par 293 voix contre 282.
La Caserne de Soutari d’Albanie
On adopte sans débat, après urgence déclarée,
un projet autorisant le ministre des finances a
faire a l’Albanie une avance remboursable de
10 000 francs. Cette somme représente la partici-
nation de la France dans les frais de restauration
de la caserne affectée aux troupes internationales
détachées à Scutari d’Albanie.
Privilèges des banques coloniales
Un projet prorogeant au i 0 ' janvier 1915 le pri-
vilege des Banques coloniales de la Martinique,
de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Réunion,
est également adopté.
Les Musiques d’Artillerie
La Chambre vote encore sans débat la proroga
tion au 1 er janvier 1913 du régime actuel sur les
musiques d’artillerie.
Crédits sur l’Exercice de 1913
L’ordre du jour appelle la discussion d’un pro
jet portant ouverture, régularisation et annulation
de crédits sur l’exercice 4913.
L'ouverture de crédits supplémentaires s’élève a
84,468,126 fr. 24, l'annulation à 577,561 francs.
La Commission du budget propose une disposi,
tion nouvelle accordant aux instituteurs de FAlgé-
rie lo bénéfice des augmentstions de traitement
récemment votées par la Chambre.
Les crédits sont adoptés à l’unanimité de 519 vo-
tsms.
On adobte également, à l'unanimité de &15 vo-
tants un projet de crédits spéciaux sur exercices
clos et sur exercices périmés.
Un projet de loi relatif au logement des familles
nombreuses et à la création de jardins ouvriers
pour ces familles est adopté à mains levées.
L'Augmentation des soldes
La Chambre revient à la discussion des sodes
des officiers et sous officiers.
m. le PRÉSIDENT, avant de mettre aux voix
l'ensemble de l’amendement de M. Dalbiez, fait
connaître qu’il a reçu une propositior adaitlon-
nelle de M. Driant ainsi conçue :
« Les soldes . s’ajoutent au paragraphe précé
dent pôur arriver au total de 11,003 francs. »
m. driant explique que le texte du paragra
phe 2 de l’amendement de M. Dalbiez a besoin
d'être rectifié et c’est pourquoi il demande à la
Chambre d'adopter son amendement.
L'amendement de M. Driant est adopté ainsi
que l’ensemble de l'amendement de M. Dalbiez.
m. pâté présenta un amendement tendant à ce
que la loi ait son effet à partir du ier janvier pro
chain.
M. caillaux. ministre des finances, déciare
qu'il combattra l'amendement de toutes ses for
ces.
m. pâté dit qu’on n’accorde pas aux officiers -
et aux sous-officiers La solde qui leur est indis
pensable pour vivre.
M. RAFFIN -DUGENS rappelle qi
coup plus de temps pour voter
traitements des instituteurs qui, eux aussi, ser
vent le pays.
m. le RAPPORTEUR demande le rejet de l'a-
mendement de AL Palé.
M. caillaux, ministre des finances : Le projet
sur les soldes comporte une dépense de 70 mil
lions environ.
u’on a mis beau-
le relèvement des
Si l’amendement était adopté, le budget de 1914
aurait à supporter 25 millions de plus.
Le déficit étant de 794 millions, il serait porté à
820 millions.
Il est impossible que la Chambre se résolve à
aggraver la situation pour creer un précédent des
plus dangereux en matière d’augmentation de
traitements et de salaires. Jusqu’à présent, ces
améliorations ont été réalisées par étapes. Jamais
ce principe n’a été perdu de vue.
Je fais appel à l’esprit de prudence et de me
sure de la Chambre et lui demande de ne pas
ajouter aux difficultés budgétaire» en créant un
précédent qui se tournera contre tous les budgets
de l’avenir.
M. LANNES de MONTEBELLO, président de la
Commission de l’armée, regrette de ne pouvoir
répondre à l’appel de M. la ministre des fi
nances.
Il rappelle que le gouvernement a demandé a
la Chambre de discuter le projet d’urgence pour
mettre fin immédiatement à des soldes de misère
qui placent nos officiers et nos sous-officiersdans
une situation indigne d’un grand pays.
m le ministre des finances réplique : Le
jour où le projet sera voté, les officiers recevront
la moitié de l’augmeatation qui leur est accordée.
Par une procédure exceptionnelle, iis recevront
la totalité au mois d’octobre.
Sans doute, l’amendement n’a pas de portée
pour le budget de 1915. Mais il a effet pour le bud
get de 1914, auquel il apporterait une surcharge
de 26 millions
En présence de la situation faite aux officiers et
de l'intérêt qu’il y a à ne pas augmenter les
charges des contribuables, la Chambre ne peut pas
hésiter.
M. LE MINISTRE DES FINANCES IsSiste pour 16
rejet de l’ameLdement de M. Paté.
Par 392 voix contre 170, l’amendement n’est pas
adopté.
M. le président consulte la Chambre sur
l’article premier et sur le tableau des crédits y
annexés. . .
m. amans perier, demande si les officiers de
recrutement seront assimilés, au point de vdedu
traitement, a leurs collègues des services actifs.
M NOULENS, ministre de la guerre, répond
qu’un projet a été déposé en vue d’attribuer aux
officiers de recrutement une indemnité qui, jointe
a leur pension de retraite, leur assurera une som-
me égale à celle qui résulte des tarifs de soldes.
m. DRIANT remercie M. le Ministre de sa dé-
elaration.
Les chapitres 28 à 30, 68 à 98, 402 à 124 Guerret
ainsi que les chapitres 5 à 36 (Marine millitairel;
4 et 9 (Marine marchande), sont adoptés.
M. paturet demande pourquoi, au chapitre:
des Colonies, on accorde des relèvements de trai
tements, notamment pour les inspecteurs des Co-
lonies.
M. MIESSIMY et M. LE MINISTRE DES FINAN
CES font observer que les inspecteurs des Colo-
nies sont assimilés aux officiers.
I ceccaldi demande que le crédit soit réser
vé jusqu’au vote du budget des Colonies. L«
Chambre se prononcera alors en connaissance d<
cause. . . ., ns
M. LE RAPPORTEUR : La Commission, d accor
avec le gouvernement, accepte la disjonction.
M. CANNES DE MONTEBELLO demande gus ‘
officiers de l'armée coloniale continuent a toucner.
riix oolanies la solde coloniale qui est le doubie
aux colonies, la solde coloniale qui est le aoume
de celle que ces officiers touchent en u rance.
M. le ministre de la guerre répond que
le supptement colonial reste ce qu il est actuelle-
m; lannes DE MONTEEELLO insiste pour I adop-
lion de son amendement. Il s’agit d une agmed-
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