Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 septembre 1913 16 septembre 1913
Description : 1913/09/16 (A33,N11751). 1913/09/16 (A33,N11751).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526378292
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
N 14,754
(6 Pares)
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L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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CDTTION BüRm
Petit
S Centimes
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Mardi 18 Septembre 1913
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
==== =
ELECTION SENATORIALE
L'Enseignement Maritime
du 31 Septembre 1918
M. le Docteur BEAL
Secrétaire du Conseil Général
GANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUGHE
;
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 13 SEPTEMBRE
Cotons s octobre, baisse 1 point ; dé-
cenbre, baisse 1 point ; janvier, inchangé ;
mars, hausse 2 points. — Soutenu.
Caléu : hausse 1l à 19 points.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui con-orne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85. Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction. No 7.60
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et La Somme
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TROI Mois. Six Mois
Fr.
UN A»
. .10
Fr.
A® »
" abonne également, SANS FRfiS, tiens tous les Buraaux ds Posta a» ....
LONDRES, 15 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
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COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant.. (
calme
£ 74 17/6
33/-
M-
8 mois
£ 74 7/6
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£ 194 10/-
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£ 194 -/-
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3 mois.... '
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, Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Au 14 sptembre 1913.
NEW-YORK, 15 SEPTEMBRE
Cuivre Standard disp
— novembre...’.
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47 -
46 75
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79 1/4
16 —
CHICAGO. 13 SEPTEMBRE
Blé sur
G. DU .oUn S. PREOCD
Septembre 88 1/4 88 1 8
Décembre. 90 1/8 90 7 8
Septembre 73 12 73 7 8
Décembre. 71 1/3 71 5 8
Septembre 11 05 11 07
Décembre. 10 82 10 80
Mais sur
Saindoux sur.
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
A Agen
agen. — Dans le salon d’honneur de la
réfecture é^tent groupées les autorités et
es délégations des corps constitués.
M. Laboulène, maire d’Agen, a souhaité la
bienvenue à M. Poincaré.
M. Monteis, president du Conseil général
s’est ensuite dit convaincu que les espéran-
Jes qu’a fait concevoir l’élection de M. Poin
caré se réaliseront dans l’ordre et la paix.
M. Georges Leygues, au nom des représen
tants du département a ensuite prononcé
une allocution à laquelle M. Poincaré a ré-
pondu.
Après la réception, le président a regagné
le train devant le conduire à Toulouse.
A Toulouse
Toulouse. — Le train présidentiel est ar
rivé a 7 h. 40.
Aucun honneur n’est rendu, le président
Les principales innovations de la loi vi-
sent : 1o l’Interdiction des inscriptions multi
ples sur les listes électorales et la necisté,
our les électeurs non résidents de Jusafier
e cinq ans de contributions avant dêmre
admis a y figurer au titre de contribuable ;
20 installation dans chaque salle de vote de
dispositifs d’isolement ; 30 usage du vote
sous enveloppes à l’aide d’enveloppes four
nies par l’Etat.
LE CONGRÈS DES
SOCIALISTES ALLEMANDS
Au Congrès socialiste, les délégués ontcon-
tinué l’exposé de leurs observations de dé-
tail.
Après que le président eut lu de nouveaux
télégrammes sauant le Congrès, la séance a
été levee et les débats ont éte renvoyés au
lendemain.
Poincaré sont salués par le préfet de la
Haute-Garonne.
Autour de la gare, une foule nombreuse
était massée ; elle a chaleureusement accla-
mé le président et Mme Poincaré.
Le président et Mme Poincaré ont dîné à
la préfecture.
Ce matin, le président partira de Toulouse
en automobile pour se rendre aux manœu-
res d'armee.
Il couchera le soir dans son train, à Gi-
sols.
Mme Poincaré restera à Toulouse.
Les Remerciements de M. Poincaré
Toulouse. — Le président de la Républi
que a adressé une lettre à MM. Kloiz, Clé-
mentel et Bérard eu les priant de la com
muniquer aux préfets pour qu’ils la portent
à la connaissance des maires et des popula
tions.
Dans cette lettre, M. Poincaré remercie
les municipalités et les populations de l'ac-
cueii chaleureux qu’ils ont partout réservé
tu président de la République.
IE VOL DU COLLIER
Londres. —- M. Mac Garthy, un des cinq
accuses ce l’affaire du collier, vient d’être
remis en liberté.
======93=- - -=
LA SITUATION A DUBLIN
Dublin. — La situation de l’industrie s’ag
grave.
Les locks ont se propagent.
On évaïue le nombre des chômeurs à plus
de sept mille.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Conférence turco -bulgare
Constantinople. — Les délégués de la Con-
érence turco-bulgare sont tombés d’accord
sur les principaux points qui font l’objet de
leurs négociations.
La délimitation précise de la frontière sera
Aéterminée mercredi.
----- -=-$9s--===
LE VOYAGE DE M. BARTHOU
Pau.— M. Louis Barthou, partira à 4 heu-
les pour Oloron en automobile ; il sera de
zetour jeudi et prendra le train pour Agen.
UNE CATASTROPHE A COBOURG
Six Familles ensevelies
Cobourg. — Une maison s’est écroulée à la
suite d’une explosion de gaz.
Six familles ont été ensevelies.
L’explosion s’est produite à la suite de la
rupture d’une conduite desservant la rue et
pendant que des ouvriers étaient occupés à
examiner la conduite rompue.
La maison dans laquelle s’est produite
l’explosion de gaz, a été littéralement sou
levée, puis est retombée en s’écrasant sur
elle-même.
Un commencement d’incendie avait éclaté,
mais il a pu être éteint rapidement.
Les travaux de sauvetage se sont poursui
vis, jusqu’à 8 heures du matin, avec le con
cours de la troupe. Des blessés et des morts
ont été retrouves.
Il reste encore onze ou douze personnes
sous les décombres, mais elles ont toutes
probablement succombé.
Cobourg. — On a retiré neuf cadavres des
décombres de la maison écroulée.
Il y a encore quatre enfants ensevelis.
UNE INTERPELLATION
M. Ceccaldi, député de l’Aisne, vient d’avi-
er le ministre des travaux publics qu’il l’in-
terpellera à l’ouverture de la session ordi-
narre pour lui demander d’intervenir auprès
Ses Compagnies du Nord et de l’Est, afin
qu’elles accordent à leurs agents l’indemnité
de résidence.
M. Ceccaldi attirera en même temps l’at-
‘ention du ministre sur les revendications
les travailleurs du Nord, et notamment sur
eure salaires.
LA PROTECTION OUVRIÈRE
Berne. — La contérence internationale
pour ia protection ouvrière a été ouverte à
trois heures.
M. Millerand, délégué français, a donné
lecture d’un télégramme de M. Léon Bsur-
geois, exprimant ses meilleurs vœux pour le
succès de la conférence.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
POrTERS.-• Pour la 28e fois, le Conseil gé-
héral a éiu M. Hérault, comme président.
Monta UB an. — M. de Selves a été réélu pré-
Adent du Conseil général, à l’unanimité.
ec======-9g--w====a
LA SÉCURITÉ DES OPÉRATIONS
ÉLECTORALES
. L'Officiel publie une circulaire en vue de
[application de la loi du 29 juillet 4913 ayant
jour objet d'assurer la sécurité des opéra-
sons électorales.
ENTRE LE JAPON ET LA CHINE
Pékin. — Parmi les demandes du Japon
acceptées par le gouvernement chinois, à
l’occasion de l’incident de Nankin, se trou
ve celle du rappel du général Chaney, de
Nankin.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
I ta EIIHRIRIE nffiTIU
108, rue Saint-Lnzare, 108
(Imméublo do THOTEL TEHMINVSI
. 2 1======================================
Dans un discours qu’il prononçait le 19
avril dernier au banquet des organisations
maritimes du Havre, M. de Monzie, sous-
secrétaire d’Etat à la marine marchande,
manifestait son étonnement au sujet du
nombre de parchemins distribués aux offi
ciers chargés de la direction des navires de
commerce et de la complication des études.
« Il faut, disait-il, mettre de la clarté dans
ce fatras, de telle sorte qu’on ne voie plus,
grâce à ces diplômes, les bacheliers pren
dre le pas sur les praticiens. »
Et. en s’exprimant ainsi, M. de Monzie ne
faisait pas autre chose que poser, de la
façon la plus nette et la plus précise, la
question de l’enseignement maritime. Dé
sireux d’en trouver la solution, il a provo
qué la nomination d’une Commission char
gée de proposer les réformes nécessaires.
La tâche de cette Commission était fort
délicate, car elle ne devait pas perdre de
vue que réformer ne veut pas toujours dire:
démolir pour reconstruire ; et en cette ma
tière surtout, réformer en détruisant serait
une faute.
Il semble que, dans la circonstance, il
importait uniquement de parfaire par une
judicieuse rénovation l’enseignement ma
ritime tel qu’il est donné actuellement.
Cet enseignement, comme tout enseigne
ment, comprend trois degrés : primaire, se
condaire et supérieur, et leur fonctionne
ment vient de faire l’objet de deux décrets
que le sous-secrétaire d’Etat a soumis à la
signature du président de la République le
8 août dernier, et dont nous avons à ce mo
ment donné les dispositions générales.
En ce qui concerne le degré primaire, la
question ne pourra être résolue qu’après
enquête ; mais, d’ores et déjà, on peut
souhaiter l’extension des cours d’adultes
spécialement consacrés à l’éducation mari
time dans toutes les écoles primaires du
littoral.
L’enseignement secondaire, actuellement
donné dans les écoles d’hydrographie, de
vra être modifié dans le sens de l’enseigne
ment professionnel, dans son esprit et dans
sa pratique.
a La durée des études, dit à ce sujet La
Lanterne, est actuellement insuffisante pour
le vaste programme nécessaire à la forma
tion de nos officiers de marine et certaines
de ces écoles ont été transformées, de ce
fait, en véritables boîtes à bachot où l’on
gave l’élève sans lui donner le temps de
digérer. D’autre part, il sera nécessaire
d’instituer un livret scolaire maritime, et
de supprimer certaines petites écoles d’hy
drographie, non indispensables. »
Quant à l’enseignement supérieur, on
sait qu’il sera donné dans un Institut mari
time, installé en notre ville. Les mécani
ciens de 1re classe et les candidats au bre
vet de capitaine au long-cours s’y rencon
treront avec de futurs industriels ou com
merçants maritimes, qui pourront suivre
des cours au titre d’auditeurs libres ; des
bourses de séjour pourront être allouées aux
élèves.
Dans le rapport qu’il adressait à M. Poin
caré, M. de Monzie déclarait qu’il attendait
les plus heureux résultats de cette organisa
tion pour laquelle la Chambre de Commerce
du Havre lui a apporté un concours pré—
cieux.
Cet Institut remplacera l’Ecole supérieure
de Navigation de Paris, où son existence ne
s’expliquait guère, obligée qu’elle était de
se maintenir dans le cercle étroit de ses
cours théoriques, sans pouvoir les appuyer
du moindre enseignement pratique. Or, là
comme ailleurs, il s’agit, avant tout, de
mieux approprier les organes de l’enseigne
ment maritime aux nécessités vraies de la
marine marchande.
Le principe de l’attribution de bourses de
séjour constitue également une initiative
excellente et, dans l’ensemble, il convient
de se féliciter des réformes ainsi apportées
dans l’organisation de ‘enseignement mari-
time, comme aussi de celles qu’un second
décret du même jour a introduites dans les
conditions de commandement dans la ma
rine marchande et dans le mode d’obtention
des divers brevets ou diplômes.
Sans doute peut-il rester encore à faire ;
et c’est ainsi que la Lanterne, dans l’article
que nous avons déjà cité, demande que
l’enseignement maritime devienne de plus
en plus un enseignement strictement pro-
fesssionnel.
« C’est à donner le mieux possible cet
enseignement là, dit notre confrère, que
devraient s’appliquer les écoles d’hydrogra
phie. Actuellement, ces écoles ne donnent
qu’un enseignemet théorique insuffisant, et
des notions beaucoup trop vagues sur la
pratique du métier de marin. Par contre,
leurs programmes sont embarrassés de no
tions générales qui s’acquièrent à l’école
primaire ou au lycée, et dont on pourrait
les alléger en n’admettant comme élèves
que des jennes gens munis de certificats de
fin d’études, soit primaires, soit secondai
res et aptes à recevoir l’éducation profes
sionnelle,
» Ce ne serait d’ailleurs pas là une me
sure restrictive du recrutement : Les jeu
nes marins qui n’auraient pu recevoir l’en
seignement primaire ou secondaire dans
les écoles ordinaires, ne seraient pas éloi-
gnés pour cela de l’école d’hydrographie,
puisqu’ils auront touiours la possibilité
d’acquérir les certificats exigés soit aans
les écoles de pêches, soit dans les cours
d’adultes maritimes spéciaux, dont nous
réclamons la création dans toutes les éco
les du littoral. »
Il pourrait y avoir lieu aussi de spéciali
ser les écoles d’hydrographie, suivant le
milieu dans lequel elles se trouvent ; et il
y a aussi la question de la création d’un
navire-école, que M. A. Bonfils rappelle
dans la Vie Maritime, et qui, à son avis,
« s’impose aujourd’hui, plus que jamais,
car les voiliers, qui permettaient de faire
un excellent apprentissage, tendent à di
minuer de plus en plus. »
Quoiqu’il en soit, les dispositions nou
velles, qui, suivant les propres termes de
M. de Monzie, sont « des remaniements im
posés par l’expérience acquise », consti
tuent aussi une amélioration très apprécia
ble, et un premier degré dans l’œuvre ré
formatrice dont l’accomplissement s’impose.
F. Polet.
A propos de la Légion étrangère
Déclarations d f uu Aumônier protestant
de la Légion étrangère
Les Neues WinUrthur Tageblatt ont inter
viewé M. Jalabert, aumônier protestant de
la légion étrangère, qui villégiature actuel
lement près de Morges, dans le canton de
Vaud. M. Jalabert a fait les déclarations sui
vantes :
Ma qualité de ministre du Saint Evangile m’o
blige avant tout à dire la vérité. Or, il est faux
qu’il existe des agents de recrutement à l’étranger
ou a l’intérieur.
Mes légionnaires se sont enrôlés, une partie
par dégoût de la vie, d’autres par amour des aven
tures. Plusieurs ont un passé pénible a cacher ou
ont a se faire oublier. Quelques-uns, be voulant
pas disparaître volontairement de ce monde, se
sont engages dans le secret espoir de se faire
ruer au Maroc. Il en est, je le reconnais, qui sont
peu interessants, et que leurs vices seuls ont
conduit à la légion. Enfin, j’en connais beaucoup
qui y cherchent une carrière assurée, ne trouvant
pas a se caser en Europe. Au bout de quinze
ass, il y a une petite pension de 700 francs, qui
peut s’élever à 4,200 francs pour le sous-officier
titulaire d’une médaille.
Enfin. il y a au bout de ces quinze ans — le
temps passe vite — La perspective d’un emploi
civil. Je connais des hommes engagés a dix-huit
ans qui ont quitté la legion a trente-trois ans, très
valides, jeunes encore, avec leur pension, quel-
ques éc nomies et un modeste emploi assuré dans
l’administration métropolitaine. Tout cela finit par
se savoir, en Allemagne, en Autriche, en Belgi
que, en Suisse et ailleurs. Discrètement, on s’in-
forme, on cherche à se renseigner auprès d’an-
ciess légionnaires. Il se passe actuellement une
chose des plus intéressantes, des plus imprevues.
Depuis qu’on mène en Allemagne une campagne
aussi tapageuse, aussi violeure et injuste contre
la légion étrangère, le nombre des enrôlements a
augmenté De lous les pays, les jeunes gens
affisent. Ne croyez pas qu’on accepte tous ceux
qui se présentent. On se montre sévère. Vous
voyez donc qu’il n’y a pas besoin d’agents recru
teurs pour remplir les cadres de la légion. On y
es- très régulièrement enrôlé.
Il y a à la légion des anciens prêtres, des
grands-ducs, des savants, des jurisconsultes émi
nents. qui sont venus chercher dans le désert afri
cain l’oubli du passé et se relèveront a leurs pro
pres yeux.
En ce qui concerne les officiel s de la légion
étrangère, je n’hésite pas à dire qu’ils constituent
l’èlite de l’armee française Ils sont courageux,
braves et se conduisent avec humanité envers la
troupe. Dans aucune armée du monde, le simple
soldat de bonne conduite ne jouit d’autant de li
berté q ’a la légion. Quant aux soldats, leurs offi
ciers leur donnant l’exemple, ils se battent en hé
ros devant l’ennemi.
En ce qui concerne la campagne de presse
menée actuellement en Allemagne contre la
légion, l’aumônier a dit :
Je viens d’Allemagne, ayant accompagné ma
femme aux bains de Neuheim J’ai été indigné à
la lecure des journaux allemands. Si quelques-
uns, comme c’est leur droit. critiquent l’institu
tion même de la Légion, d’autres ont publié des
mensonges Les deux régiments étrangers comp-
lent ensembe environ 1 7,000 hommes, sur les-
quels il y a un bon tiers d’Allemands. Il y a donc
près de quatre mille Allemands disséminés dans
tous les postes de l’Algérie et du Maroc. Or, je
suis, moi, pasteur françiis, l’svmônier de tous
ces Alemands, puisque les catholiques sont en
minorité en Allemagne. Je dois donc bien les
connsître. eux et leurs affaires, J’aime de tout
mon cœur mes légionnaires allemands, et je crois
pouvoir dire sans immodestie qu’ils me rendent
ia pareille. Je pourrais. H mon caractère religieux
ne me l’interdisait, en appeler des Allemands d’Al-
lemagne, mal informés, a mers chers ami et co
religionnaires allemands de la Légion. Ils se lé-
venaient comme un seul homme pour la défen
dre.
Ami et confident des légionnaires protestants,
je pourrais dire beaucoup de choses, mais. en me
mettant en route pour l'Europe je ne pensais
pas avoir à défendre la légion, et je ne me suis
pas documenté. D’ailleurs, vOUS pensez bien que
je re puis vous citer ni des noms ni des lieux de
résidence, pas plus que des parents de légion-
nsires.
Il est cependant un cas, un nom
dans la presse : ceux
s, un nom qu’on a jeté
du légionnaire allemand
Troemel. Je suis à l’aise pour vous en parler.
L'sffaire est entrée dans le domaine de la publi
cité, Pour moi. M Troemel est arrivé à la légion
de son plein gré. Il est venu à la recherche
d'aventures, et j’ai le sentiment qu’il n’a pas à
se plaindre et qu'il ne se plaindra jamais du
régime de la légion. Troemel passe pour un
homme intelligent un peu fantaisiste à ses
heures.
Je puis encore vous parler du fils d’un de mes
collègues d’Allemagne, pasteur en fonctions dans
une ville importante. Ce JFune homme, cadet
d’une assez nombreuse famille, après avoir fait
quelques bêtises, s’engagea a la légion. Le père,
apprenant le heu de résidence de son fils, effrayé
à la lecture des récits publiés en Allemagne, ac-
courut, il trouva son enfant en parfaite santé,
très satisfait de son sort, ne demandant qu’a finir
son temps et ne voulant en aucun cas revenir en
Allemagne. Mon confrère eût pu obtenir la réfor
me. Il se’ft aucune démarche et laissa son fils à
la légion. Il repartit tranquillisé sur le sort de son
garçon et outré de la campagne de calomnies que
I on mène dans son pays contre la légion étran
gère.
Le pasteur Jalabert conclut ainsi :
Si mes amis de là-bas, mes jaunes Allemands
protestants, que j’aime comme un pere, pouvaient
lire ce qui s’imprima contre la légion dans leur
pays, je répète qu’ils se lèveraient comme un
seul homme pour protester contre ces mensonges.
Cette campagne m’afflige personnellement, parce
que j’ai la conviction qu’en Allemagne même,
personne ne se lèvera en faveur de la légion.
Cette campagne de dénigrement systématique a
un caractère politique. Elle a pour but de dimi
nuer mon pays dans l’estime du monde, maie on
ne réussira pas à atteindre ce but.
•** o-
Les Colonies Scolaires de Vacances
Uni Üisife à la Colonie de Montgeon
Photo et Cliché Petit Havre
CENTREE AUX RÉFECTOIRES, A L’HEURE DU DEJEUNER
Nous avons déjà entretenu nos lecteurs
des Colonies scolaires de vacances, en cette
saison d’été de 1913 ; nons avons relaté le
retour de 200 jeunes garçons de nos écoles
communales, revenus pleins de vigueur,
après un séjour de quatre semaines à Gros-
fys, et nous avons aussi annoncé le départ
de 200 jeunes filles pour la même résidence,
et qui nous reviendront alertes et charman
tes, d’une rayonnante santé.
Or ce domaine de Grosfys ne peut guère
recevoir plus de 200 écoliers à la fois — soit
400 pendant les vacances —, et des miHliers
d’enfants auraient besoin d’un séjour à la
campagne et d’exercices en plein air.
C’est de quoi s’était avisé, dès 1908, le
Comité des Colonies de Vacances, et c’est
pourquoi il avait préconisé, dès cette épo
que, la création de « demi-Colonies ».
En outre des villégiatures prévues à Gros
fys pour ceux dont la santé est demeurée
précaire, il conviendrait, disait-on, de pren
dre les enfants moins chétits et de les sous
traire aux dangers de la rue. Pour procurer
à ces enfants, durant les vacances scolaires,
des journées de grand air et de liberté, on
les transporterait à la forêt de Montgeon, et
on les ramèrait le soir, à leurs foyers, sous la
garde de surveillants.
Ce plan d’organisation, à peine formulé,fut
mis immédiatement à exécution par les per
sonnes dévouées qui entourent les Colonies
de vacances de leur sollicitude. Depuis qua
tre ans, cette colonie de Montgeon existe et
les résultats ont été excellents puisque les
jeunes colons, qui n’étaient que 460 a Fori-
gine, sont au nombre de 800 aujourd'hui.
Tout d’abord, les deux colonies de Grosfys
et de Montgeon avaient leur existence parti
culière ; chacune d’elles se trouvait en quel
que sorte spécialisée, lorsque l’on songea,
l’année dernière, à unir leurs efforts dans
l’intêrêt des enfants les plus anémiés et aux
quels un séjour prolongé en plein air est
indispensable.
On résolut ainsi de faire passer par Mont-
geon, avant ou après leur séjour à Grosfys,
tous les garçons qui auraient été désignés
pour cette dernière colonie. C’était faire bé-
neficier d’une cure d’air complète les enfants
les plus intéressants. L’essai a parfaitement
réussi puisqu’une augmentation sensible
dans le poids des élèves a été constatée
au retour définitif soit de Grosfys, soit de
Montgeon. Il n’est pas douteux que cette
année, où les fillettes envoyées à Grosfys
ont également fail à Montgeon une cure
d’air préalable, les résultats seront aussi sa
tisfaisants.
Js.
* #
Nous nous sommes rendus, ces jours-ci, à
la Colonie de Montgeon pour y surprendre
tes jeunes pupilles au milieu de, leur campe-
méat, et nous sommes revenus enchantés de
cette visite.
Au moment où nous arrivions, en pleine
forêt, en vue de la clairière où sont édifiés
les deux bâtiments parallèles de la Colonie,
les jeunes garçons, surveillés par leurs insti-
tuteurs, s'ébattaient à proximité, sous les
arbres d’une futaie. Plus loin, sous les om
brages, les jeunes fillettes s’occupaient à des
travaux à l'aiguille, sous la direction de
leurs institutrices. Car, dans l'intervalle de
leurs jeux, on les habitue à ne point rester
inactives, et les vêtements ou les objets de
lingerie qu’elles auront confectionnes leur
resteront comme souvenir de leur séjour à la
forêt. Nous l’avons dit, les jeunes écoliers
et écolières admis aux Colonies scolaires sont
tous et toutes des enfants inscrits à la Caisse'
des écoles et au Bureau de bienfaisance. Il
s’agit donc là. non nus d’une institution de
fantaisie et d’un divertissement renouvelé
des « Vacances des jeunes Boërs». -- mais
bien d’une œuvre sérieuse de sauvetage de
l’enfance ravie aux dangers de la rue, d’une
œuvre d’hygiène physique et morale desti
née, dans un sentiment de solidarité sociale,
aux enfants de la classe nécessiteuse.
Chaque matin, à sept heures, les enfants
qui habitent les quartiers les plus éloignés
de la ville se réunissent : place Gambetta où
se trouvent deux tramways affectés aux éco-
liers des 1er et 2e canons, et à l’église de
l’Eure, où stationne un tramway destiné aux
pupilles du 3e canton. Accompagnés des in
stituteurs et institutrices, les jeunes colons
sont conduits jusqu’à la porte Est du cime
tière Sainte-Marie. Puis, pédestrement, ds
gagnent la forêt où se sont rendus les en
fants des 6 e , 5e et 4e cantons. Les rangs sont
formés. Par le chemin des écoliers —et e est
bien ici l’expression vraie — ils se dirigent
avec de longs détours, différents chaque
matin, vers les bâtiments de la Colonie.
Après un repos d'une demi-heure, les jeux
s’organisent : jeux de ballon et de cerceaux,
jeux de raquettes, courses et sauts, jeux d’an-
neaux, corde à sauter, balançoirss, jeux des
grâces et de diabolo, — suivant le goût oi
les aptitudes de chacun;
Nouveau repos et, avant le déjeuner, uni
demi-heure de gymnastique rationnelle e
mouvements d’ensemble en plusieurs sec
tions de garçons, groupés suivant leur âge,
et plusieurs sections de fillettes.
L’heure du déjeuner est venue. En deux
séries, les garçons d’abord, puis les filles se
rendent aux réfectoires et il n’est pas besoin
de dire que tous font honneur à un repat
substantiel et appétissant. Car les menus sont
variés et les mets sont préparés avec le plus
grand soin.
Voici une série de ces repas pour une se
maine :
Soupe à l’oignon ; rôti de bœuf ; macaroni au
fromage.
Soupe aux choux ; ragoût de bœuf ; carottes et
pommes de terre.
Bouillon gras ; bœuf bouilli ; purée de pommes
de terre.
Soupe aux choux ; bifteck ; choux.
Soupe aux, haricots ; haricots verts; pommes
de terre à la crème ; confitures.
Soupe aux haricots ; bœuf à l'oignon ; haricots
blancs.
Ces menus se trouvent encore modifiés
par la substitution de lard ou de saucisses à
la viande de bœuf ; par la substitution des
pommes frites à la purée. Le pain est à dis-
crétion. Un verre de bière est donné à cha-
que enfant, mais cette ration n’est poin (
rigoureuse, particulièrement dans les jour
nées de forte chaleur.
Après le repas, un repos suivi d’une lon
gue promenade dans la Forêt, sous la direc-
tion des in tituteurs et des institutrices. Au
retour, collation composée de pain avec des
confitures, de la marmelade, du chocolat en
du pâté de foie, et un verre de bière.
Suit une récréation avec jeux divers, et
à cette heure, deux ou trois fois par se
maine, les jeunes filles prennent une leçon
de chant. Elles s’occupent aussi à la cou
ture, à la confection de divers objets de
fantaisie dont les matériaux : branchages,
feuilles, mousses, bruyères et fougères leur
sont fournis par la Forêt. Ou bien encore
elles s'ingénient à tracer de petits jardinets
qu’elles cultivent. A ces travaux elles em
ploient toutes les ressources de leur ingé
niosité et de leur goût — et il n’est pas pour
elles de divertissement plus agréable.
* *
Parfois surviennent des jours de pluie,
— cette année ils ont été fort rares ; ils
furent très fréquents l’an dernier. Mais ne
croyez pas que les jeunes colons so.ent
désœuvrés pour cela. Une éclaircie ? tout le
monde est en route. L’averse survient ? on
se réfugie sous les abris du bois, et par cour
tes étapes, on regagne les bâtiments de la
Colonie. Et des jeux s’organisant dans les
préaux couverts. Car ces bâtiments sont ins
tallés avec tout le confort désirable ; ils sont,
vastes, bien aérés, bien clos s’il est néces
saire, et bien éclairés par de larges baies
vitrées. Ils proviennent des ateliers Schnei
der et ils ont été très facilement adaptés à
à leur destination nouvelle.
Le bâtiment de droite comporte à chacune
de ses extrémités, N. et S. un vestiaire, et,
au centre, deux vastes préaux séparés, l’un
destiné aux garçons et l’autre aux filles. Le
bâtiment de gauche comprend deux longs
réfectoires séparés par une spacieuse cui
sine avec dinanderie rutilante, amples chau
drons et fourneau monumental. Et ion
aperçoit, dans la Réserve, les provisions en
abondance et qui s’etagent avec symétrie. CG
sont les pains dorés, les légumes frais aux
vives couleurs, les sacs de légumes secs, les
boîtes de conserves aux étiquettes multico-
res et les tonneaux de bonne bière. Le tout
eut mis Gargantua en liesse et fait s’épa
nouir le rire énorme de Pantagruel.
Mais songez aussi qu’il faut pourvoir, cha-
que jour, à la nourriture de près de 690 per
sonnes : jeunes colons, instituteurs et insu*
tutrices, personnel attaché à la Colonie.
Mme Chantemerle, institutrice, assume
avec beaucoup de diligence, de méthode et
de dévouement la charge d’économe. Ees
sous ses ordres une cuisinière experte, neu
femmes de service, — et la besogne ne man
que pas. Car il faut tout préparer, tout dis-
poser pour les repas, tout nettoyer et tout
remettre en place avant le soir, au moment
de la fermeture du bois, après la ronde des
gardes, — et alors que,depuis quelque temps
déjà, les jeunes colons s’en sont ailés, sous
la surveillance de leurs maîtres et maî
tresses, et ont regagué leur logis, les uns d
pied, les autres par les tramways mis à leur
disposition pour le retour...
Il nous faut rendre ici témoignage au dé
vouement et à l’abnégation si méritoires des
instituteurs et des institutrices qui accom-
pagnent les jeunes enfants à la Colonie de
Montgeon, G© sont MM. Anglade, Lenormand
(6 Pares)
B Centimes
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
S M. O. RANDOLET
33, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Admintstraton, Impressions 81 Annonces, TEL 10.47
AU HAVRE.
A PARIS
SooMeestenoSgNe
Administrateur - Délégué
PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
e ni u in ■■■M WRO
ANNONCES
BUREAU DU Journal, 112, boul« de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
CDTTION BüRm
Petit
S Centimes
(G Pages)
Mardi 18 Septembre 1913
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
==== =
ELECTION SENATORIALE
L'Enseignement Maritime
du 31 Septembre 1918
M. le Docteur BEAL
Secrétaire du Conseil Général
GANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUGHE
;
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 13 SEPTEMBRE
Cotons s octobre, baisse 1 point ; dé-
cenbre, baisse 1 point ; janvier, inchangé ;
mars, hausse 2 points. — Soutenu.
Caléu : hausse 1l à 19 points.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui con-orne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85. Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction. No 7.60
gK-~' || ,,, .
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et La Somme
Autres Départements
Union Postale
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TROI Mois. Six Mois
Fr.
UN A»
. .10
Fr.
A® »
" abonne également, SANS FRfiS, tiens tous les Buraaux ds Posta a» ....
LONDRES, 15 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant.. (
calme
£ 74 17/6
33/-
M-
8 mois
£ 74 7/6
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£ 194 10/-
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, Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Au 14 sptembre 1913.
NEW-YORK, 15 SEPTEMBRE
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CHICAGO. 13 SEPTEMBRE
Blé sur
G. DU .oUn S. PREOCD
Septembre 88 1/4 88 1 8
Décembre. 90 1/8 90 7 8
Septembre 73 12 73 7 8
Décembre. 71 1/3 71 5 8
Septembre 11 05 11 07
Décembre. 10 82 10 80
Mais sur
Saindoux sur.
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
A Agen
agen. — Dans le salon d’honneur de la
réfecture é^tent groupées les autorités et
es délégations des corps constitués.
M. Laboulène, maire d’Agen, a souhaité la
bienvenue à M. Poincaré.
M. Monteis, president du Conseil général
s’est ensuite dit convaincu que les espéran-
Jes qu’a fait concevoir l’élection de M. Poin
caré se réaliseront dans l’ordre et la paix.
M. Georges Leygues, au nom des représen
tants du département a ensuite prononcé
une allocution à laquelle M. Poincaré a ré-
pondu.
Après la réception, le président a regagné
le train devant le conduire à Toulouse.
A Toulouse
Toulouse. — Le train présidentiel est ar
rivé a 7 h. 40.
Aucun honneur n’est rendu, le président
Les principales innovations de la loi vi-
sent : 1o l’Interdiction des inscriptions multi
ples sur les listes électorales et la necisté,
our les électeurs non résidents de Jusafier
e cinq ans de contributions avant dêmre
admis a y figurer au titre de contribuable ;
20 installation dans chaque salle de vote de
dispositifs d’isolement ; 30 usage du vote
sous enveloppes à l’aide d’enveloppes four
nies par l’Etat.
LE CONGRÈS DES
SOCIALISTES ALLEMANDS
Au Congrès socialiste, les délégués ontcon-
tinué l’exposé de leurs observations de dé-
tail.
Après que le président eut lu de nouveaux
télégrammes sauant le Congrès, la séance a
été levee et les débats ont éte renvoyés au
lendemain.
Poincaré sont salués par le préfet de la
Haute-Garonne.
Autour de la gare, une foule nombreuse
était massée ; elle a chaleureusement accla-
mé le président et Mme Poincaré.
Le président et Mme Poincaré ont dîné à
la préfecture.
Ce matin, le président partira de Toulouse
en automobile pour se rendre aux manœu-
res d'armee.
Il couchera le soir dans son train, à Gi-
sols.
Mme Poincaré restera à Toulouse.
Les Remerciements de M. Poincaré
Toulouse. — Le président de la Républi
que a adressé une lettre à MM. Kloiz, Clé-
mentel et Bérard eu les priant de la com
muniquer aux préfets pour qu’ils la portent
à la connaissance des maires et des popula
tions.
Dans cette lettre, M. Poincaré remercie
les municipalités et les populations de l'ac-
cueii chaleureux qu’ils ont partout réservé
tu président de la République.
IE VOL DU COLLIER
Londres. —- M. Mac Garthy, un des cinq
accuses ce l’affaire du collier, vient d’être
remis en liberté.
======93=- - -=
LA SITUATION A DUBLIN
Dublin. — La situation de l’industrie s’ag
grave.
Les locks ont se propagent.
On évaïue le nombre des chômeurs à plus
de sept mille.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Conférence turco -bulgare
Constantinople. — Les délégués de la Con-
érence turco-bulgare sont tombés d’accord
sur les principaux points qui font l’objet de
leurs négociations.
La délimitation précise de la frontière sera
Aéterminée mercredi.
----- -=-$9s--===
LE VOYAGE DE M. BARTHOU
Pau.— M. Louis Barthou, partira à 4 heu-
les pour Oloron en automobile ; il sera de
zetour jeudi et prendra le train pour Agen.
UNE CATASTROPHE A COBOURG
Six Familles ensevelies
Cobourg. — Une maison s’est écroulée à la
suite d’une explosion de gaz.
Six familles ont été ensevelies.
L’explosion s’est produite à la suite de la
rupture d’une conduite desservant la rue et
pendant que des ouvriers étaient occupés à
examiner la conduite rompue.
La maison dans laquelle s’est produite
l’explosion de gaz, a été littéralement sou
levée, puis est retombée en s’écrasant sur
elle-même.
Un commencement d’incendie avait éclaté,
mais il a pu être éteint rapidement.
Les travaux de sauvetage se sont poursui
vis, jusqu’à 8 heures du matin, avec le con
cours de la troupe. Des blessés et des morts
ont été retrouves.
Il reste encore onze ou douze personnes
sous les décombres, mais elles ont toutes
probablement succombé.
Cobourg. — On a retiré neuf cadavres des
décombres de la maison écroulée.
Il y a encore quatre enfants ensevelis.
UNE INTERPELLATION
M. Ceccaldi, député de l’Aisne, vient d’avi-
er le ministre des travaux publics qu’il l’in-
terpellera à l’ouverture de la session ordi-
narre pour lui demander d’intervenir auprès
Ses Compagnies du Nord et de l’Est, afin
qu’elles accordent à leurs agents l’indemnité
de résidence.
M. Ceccaldi attirera en même temps l’at-
‘ention du ministre sur les revendications
les travailleurs du Nord, et notamment sur
eure salaires.
LA PROTECTION OUVRIÈRE
Berne. — La contérence internationale
pour ia protection ouvrière a été ouverte à
trois heures.
M. Millerand, délégué français, a donné
lecture d’un télégramme de M. Léon Bsur-
geois, exprimant ses meilleurs vœux pour le
succès de la conférence.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
POrTERS.-• Pour la 28e fois, le Conseil gé-
héral a éiu M. Hérault, comme président.
Monta UB an. — M. de Selves a été réélu pré-
Adent du Conseil général, à l’unanimité.
ec======-9g--w====a
LA SÉCURITÉ DES OPÉRATIONS
ÉLECTORALES
. L'Officiel publie une circulaire en vue de
[application de la loi du 29 juillet 4913 ayant
jour objet d'assurer la sécurité des opéra-
sons électorales.
ENTRE LE JAPON ET LA CHINE
Pékin. — Parmi les demandes du Japon
acceptées par le gouvernement chinois, à
l’occasion de l’incident de Nankin, se trou
ve celle du rappel du général Chaney, de
Nankin.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
I ta EIIHRIRIE nffiTIU
108, rue Saint-Lnzare, 108
(Imméublo do THOTEL TEHMINVSI
. 2 1======================================
Dans un discours qu’il prononçait le 19
avril dernier au banquet des organisations
maritimes du Havre, M. de Monzie, sous-
secrétaire d’Etat à la marine marchande,
manifestait son étonnement au sujet du
nombre de parchemins distribués aux offi
ciers chargés de la direction des navires de
commerce et de la complication des études.
« Il faut, disait-il, mettre de la clarté dans
ce fatras, de telle sorte qu’on ne voie plus,
grâce à ces diplômes, les bacheliers pren
dre le pas sur les praticiens. »
Et. en s’exprimant ainsi, M. de Monzie ne
faisait pas autre chose que poser, de la
façon la plus nette et la plus précise, la
question de l’enseignement maritime. Dé
sireux d’en trouver la solution, il a provo
qué la nomination d’une Commission char
gée de proposer les réformes nécessaires.
La tâche de cette Commission était fort
délicate, car elle ne devait pas perdre de
vue que réformer ne veut pas toujours dire:
démolir pour reconstruire ; et en cette ma
tière surtout, réformer en détruisant serait
une faute.
Il semble que, dans la circonstance, il
importait uniquement de parfaire par une
judicieuse rénovation l’enseignement ma
ritime tel qu’il est donné actuellement.
Cet enseignement, comme tout enseigne
ment, comprend trois degrés : primaire, se
condaire et supérieur, et leur fonctionne
ment vient de faire l’objet de deux décrets
que le sous-secrétaire d’Etat a soumis à la
signature du président de la République le
8 août dernier, et dont nous avons à ce mo
ment donné les dispositions générales.
En ce qui concerne le degré primaire, la
question ne pourra être résolue qu’après
enquête ; mais, d’ores et déjà, on peut
souhaiter l’extension des cours d’adultes
spécialement consacrés à l’éducation mari
time dans toutes les écoles primaires du
littoral.
L’enseignement secondaire, actuellement
donné dans les écoles d’hydrographie, de
vra être modifié dans le sens de l’enseigne
ment professionnel, dans son esprit et dans
sa pratique.
a La durée des études, dit à ce sujet La
Lanterne, est actuellement insuffisante pour
le vaste programme nécessaire à la forma
tion de nos officiers de marine et certaines
de ces écoles ont été transformées, de ce
fait, en véritables boîtes à bachot où l’on
gave l’élève sans lui donner le temps de
digérer. D’autre part, il sera nécessaire
d’instituer un livret scolaire maritime, et
de supprimer certaines petites écoles d’hy
drographie, non indispensables. »
Quant à l’enseignement supérieur, on
sait qu’il sera donné dans un Institut mari
time, installé en notre ville. Les mécani
ciens de 1re classe et les candidats au bre
vet de capitaine au long-cours s’y rencon
treront avec de futurs industriels ou com
merçants maritimes, qui pourront suivre
des cours au titre d’auditeurs libres ; des
bourses de séjour pourront être allouées aux
élèves.
Dans le rapport qu’il adressait à M. Poin
caré, M. de Monzie déclarait qu’il attendait
les plus heureux résultats de cette organisa
tion pour laquelle la Chambre de Commerce
du Havre lui a apporté un concours pré—
cieux.
Cet Institut remplacera l’Ecole supérieure
de Navigation de Paris, où son existence ne
s’expliquait guère, obligée qu’elle était de
se maintenir dans le cercle étroit de ses
cours théoriques, sans pouvoir les appuyer
du moindre enseignement pratique. Or, là
comme ailleurs, il s’agit, avant tout, de
mieux approprier les organes de l’enseigne
ment maritime aux nécessités vraies de la
marine marchande.
Le principe de l’attribution de bourses de
séjour constitue également une initiative
excellente et, dans l’ensemble, il convient
de se féliciter des réformes ainsi apportées
dans l’organisation de ‘enseignement mari-
time, comme aussi de celles qu’un second
décret du même jour a introduites dans les
conditions de commandement dans la ma
rine marchande et dans le mode d’obtention
des divers brevets ou diplômes.
Sans doute peut-il rester encore à faire ;
et c’est ainsi que la Lanterne, dans l’article
que nous avons déjà cité, demande que
l’enseignement maritime devienne de plus
en plus un enseignement strictement pro-
fesssionnel.
« C’est à donner le mieux possible cet
enseignement là, dit notre confrère, que
devraient s’appliquer les écoles d’hydrogra
phie. Actuellement, ces écoles ne donnent
qu’un enseignemet théorique insuffisant, et
des notions beaucoup trop vagues sur la
pratique du métier de marin. Par contre,
leurs programmes sont embarrassés de no
tions générales qui s’acquièrent à l’école
primaire ou au lycée, et dont on pourrait
les alléger en n’admettant comme élèves
que des jennes gens munis de certificats de
fin d’études, soit primaires, soit secondai
res et aptes à recevoir l’éducation profes
sionnelle,
» Ce ne serait d’ailleurs pas là une me
sure restrictive du recrutement : Les jeu
nes marins qui n’auraient pu recevoir l’en
seignement primaire ou secondaire dans
les écoles ordinaires, ne seraient pas éloi-
gnés pour cela de l’école d’hydrographie,
puisqu’ils auront touiours la possibilité
d’acquérir les certificats exigés soit aans
les écoles de pêches, soit dans les cours
d’adultes maritimes spéciaux, dont nous
réclamons la création dans toutes les éco
les du littoral. »
Il pourrait y avoir lieu aussi de spéciali
ser les écoles d’hydrographie, suivant le
milieu dans lequel elles se trouvent ; et il
y a aussi la question de la création d’un
navire-école, que M. A. Bonfils rappelle
dans la Vie Maritime, et qui, à son avis,
« s’impose aujourd’hui, plus que jamais,
car les voiliers, qui permettaient de faire
un excellent apprentissage, tendent à di
minuer de plus en plus. »
Quoiqu’il en soit, les dispositions nou
velles, qui, suivant les propres termes de
M. de Monzie, sont « des remaniements im
posés par l’expérience acquise », consti
tuent aussi une amélioration très apprécia
ble, et un premier degré dans l’œuvre ré
formatrice dont l’accomplissement s’impose.
F. Polet.
A propos de la Légion étrangère
Déclarations d f uu Aumônier protestant
de la Légion étrangère
Les Neues WinUrthur Tageblatt ont inter
viewé M. Jalabert, aumônier protestant de
la légion étrangère, qui villégiature actuel
lement près de Morges, dans le canton de
Vaud. M. Jalabert a fait les déclarations sui
vantes :
Ma qualité de ministre du Saint Evangile m’o
blige avant tout à dire la vérité. Or, il est faux
qu’il existe des agents de recrutement à l’étranger
ou a l’intérieur.
Mes légionnaires se sont enrôlés, une partie
par dégoût de la vie, d’autres par amour des aven
tures. Plusieurs ont un passé pénible a cacher ou
ont a se faire oublier. Quelques-uns, be voulant
pas disparaître volontairement de ce monde, se
sont engages dans le secret espoir de se faire
ruer au Maroc. Il en est, je le reconnais, qui sont
peu interessants, et que leurs vices seuls ont
conduit à la légion. Enfin, j’en connais beaucoup
qui y cherchent une carrière assurée, ne trouvant
pas a se caser en Europe. Au bout de quinze
ass, il y a une petite pension de 700 francs, qui
peut s’élever à 4,200 francs pour le sous-officier
titulaire d’une médaille.
Enfin. il y a au bout de ces quinze ans — le
temps passe vite — La perspective d’un emploi
civil. Je connais des hommes engagés a dix-huit
ans qui ont quitté la legion a trente-trois ans, très
valides, jeunes encore, avec leur pension, quel-
ques éc nomies et un modeste emploi assuré dans
l’administration métropolitaine. Tout cela finit par
se savoir, en Allemagne, en Autriche, en Belgi
que, en Suisse et ailleurs. Discrètement, on s’in-
forme, on cherche à se renseigner auprès d’an-
ciess légionnaires. Il se passe actuellement une
chose des plus intéressantes, des plus imprevues.
Depuis qu’on mène en Allemagne une campagne
aussi tapageuse, aussi violeure et injuste contre
la légion étrangère, le nombre des enrôlements a
augmenté De lous les pays, les jeunes gens
affisent. Ne croyez pas qu’on accepte tous ceux
qui se présentent. On se montre sévère. Vous
voyez donc qu’il n’y a pas besoin d’agents recru
teurs pour remplir les cadres de la légion. On y
es- très régulièrement enrôlé.
Il y a à la légion des anciens prêtres, des
grands-ducs, des savants, des jurisconsultes émi
nents. qui sont venus chercher dans le désert afri
cain l’oubli du passé et se relèveront a leurs pro
pres yeux.
En ce qui concerne les officiel s de la légion
étrangère, je n’hésite pas à dire qu’ils constituent
l’èlite de l’armee française Ils sont courageux,
braves et se conduisent avec humanité envers la
troupe. Dans aucune armée du monde, le simple
soldat de bonne conduite ne jouit d’autant de li
berté q ’a la légion. Quant aux soldats, leurs offi
ciers leur donnant l’exemple, ils se battent en hé
ros devant l’ennemi.
En ce qui concerne la campagne de presse
menée actuellement en Allemagne contre la
légion, l’aumônier a dit :
Je viens d’Allemagne, ayant accompagné ma
femme aux bains de Neuheim J’ai été indigné à
la lecure des journaux allemands. Si quelques-
uns, comme c’est leur droit. critiquent l’institu
tion même de la Légion, d’autres ont publié des
mensonges Les deux régiments étrangers comp-
lent ensembe environ 1 7,000 hommes, sur les-
quels il y a un bon tiers d’Allemands. Il y a donc
près de quatre mille Allemands disséminés dans
tous les postes de l’Algérie et du Maroc. Or, je
suis, moi, pasteur françiis, l’svmônier de tous
ces Alemands, puisque les catholiques sont en
minorité en Allemagne. Je dois donc bien les
connsître. eux et leurs affaires, J’aime de tout
mon cœur mes légionnaires allemands, et je crois
pouvoir dire sans immodestie qu’ils me rendent
ia pareille. Je pourrais. H mon caractère religieux
ne me l’interdisait, en appeler des Allemands d’Al-
lemagne, mal informés, a mers chers ami et co
religionnaires allemands de la Légion. Ils se lé-
venaient comme un seul homme pour la défen
dre.
Ami et confident des légionnaires protestants,
je pourrais dire beaucoup de choses, mais. en me
mettant en route pour l'Europe je ne pensais
pas avoir à défendre la légion, et je ne me suis
pas documenté. D’ailleurs, vOUS pensez bien que
je re puis vous citer ni des noms ni des lieux de
résidence, pas plus que des parents de légion-
nsires.
Il est cependant un cas, un nom
dans la presse : ceux
s, un nom qu’on a jeté
du légionnaire allemand
Troemel. Je suis à l’aise pour vous en parler.
L'sffaire est entrée dans le domaine de la publi
cité, Pour moi. M Troemel est arrivé à la légion
de son plein gré. Il est venu à la recherche
d'aventures, et j’ai le sentiment qu’il n’a pas à
se plaindre et qu'il ne se plaindra jamais du
régime de la légion. Troemel passe pour un
homme intelligent un peu fantaisiste à ses
heures.
Je puis encore vous parler du fils d’un de mes
collègues d’Allemagne, pasteur en fonctions dans
une ville importante. Ce JFune homme, cadet
d’une assez nombreuse famille, après avoir fait
quelques bêtises, s’engagea a la légion. Le père,
apprenant le heu de résidence de son fils, effrayé
à la lecture des récits publiés en Allemagne, ac-
courut, il trouva son enfant en parfaite santé,
très satisfait de son sort, ne demandant qu’a finir
son temps et ne voulant en aucun cas revenir en
Allemagne. Mon confrère eût pu obtenir la réfor
me. Il se’ft aucune démarche et laissa son fils à
la légion. Il repartit tranquillisé sur le sort de son
garçon et outré de la campagne de calomnies que
I on mène dans son pays contre la légion étran
gère.
Le pasteur Jalabert conclut ainsi :
Si mes amis de là-bas, mes jaunes Allemands
protestants, que j’aime comme un pere, pouvaient
lire ce qui s’imprima contre la légion dans leur
pays, je répète qu’ils se lèveraient comme un
seul homme pour protester contre ces mensonges.
Cette campagne m’afflige personnellement, parce
que j’ai la conviction qu’en Allemagne même,
personne ne se lèvera en faveur de la légion.
Cette campagne de dénigrement systématique a
un caractère politique. Elle a pour but de dimi
nuer mon pays dans l’estime du monde, maie on
ne réussira pas à atteindre ce but.
•** o-
Les Colonies Scolaires de Vacances
Uni Üisife à la Colonie de Montgeon
Photo et Cliché Petit Havre
CENTREE AUX RÉFECTOIRES, A L’HEURE DU DEJEUNER
Nous avons déjà entretenu nos lecteurs
des Colonies scolaires de vacances, en cette
saison d’été de 1913 ; nons avons relaté le
retour de 200 jeunes garçons de nos écoles
communales, revenus pleins de vigueur,
après un séjour de quatre semaines à Gros-
fys, et nous avons aussi annoncé le départ
de 200 jeunes filles pour la même résidence,
et qui nous reviendront alertes et charman
tes, d’une rayonnante santé.
Or ce domaine de Grosfys ne peut guère
recevoir plus de 200 écoliers à la fois — soit
400 pendant les vacances —, et des miHliers
d’enfants auraient besoin d’un séjour à la
campagne et d’exercices en plein air.
C’est de quoi s’était avisé, dès 1908, le
Comité des Colonies de Vacances, et c’est
pourquoi il avait préconisé, dès cette épo
que, la création de « demi-Colonies ».
En outre des villégiatures prévues à Gros
fys pour ceux dont la santé est demeurée
précaire, il conviendrait, disait-on, de pren
dre les enfants moins chétits et de les sous
traire aux dangers de la rue. Pour procurer
à ces enfants, durant les vacances scolaires,
des journées de grand air et de liberté, on
les transporterait à la forêt de Montgeon, et
on les ramèrait le soir, à leurs foyers, sous la
garde de surveillants.
Ce plan d’organisation, à peine formulé,fut
mis immédiatement à exécution par les per
sonnes dévouées qui entourent les Colonies
de vacances de leur sollicitude. Depuis qua
tre ans, cette colonie de Montgeon existe et
les résultats ont été excellents puisque les
jeunes colons, qui n’étaient que 460 a Fori-
gine, sont au nombre de 800 aujourd'hui.
Tout d’abord, les deux colonies de Grosfys
et de Montgeon avaient leur existence parti
culière ; chacune d’elles se trouvait en quel
que sorte spécialisée, lorsque l’on songea,
l’année dernière, à unir leurs efforts dans
l’intêrêt des enfants les plus anémiés et aux
quels un séjour prolongé en plein air est
indispensable.
On résolut ainsi de faire passer par Mont-
geon, avant ou après leur séjour à Grosfys,
tous les garçons qui auraient été désignés
pour cette dernière colonie. C’était faire bé-
neficier d’une cure d’air complète les enfants
les plus intéressants. L’essai a parfaitement
réussi puisqu’une augmentation sensible
dans le poids des élèves a été constatée
au retour définitif soit de Grosfys, soit de
Montgeon. Il n’est pas douteux que cette
année, où les fillettes envoyées à Grosfys
ont également fail à Montgeon une cure
d’air préalable, les résultats seront aussi sa
tisfaisants.
Js.
* #
Nous nous sommes rendus, ces jours-ci, à
la Colonie de Montgeon pour y surprendre
tes jeunes pupilles au milieu de, leur campe-
méat, et nous sommes revenus enchantés de
cette visite.
Au moment où nous arrivions, en pleine
forêt, en vue de la clairière où sont édifiés
les deux bâtiments parallèles de la Colonie,
les jeunes garçons, surveillés par leurs insti-
tuteurs, s'ébattaient à proximité, sous les
arbres d’une futaie. Plus loin, sous les om
brages, les jeunes fillettes s’occupaient à des
travaux à l'aiguille, sous la direction de
leurs institutrices. Car, dans l'intervalle de
leurs jeux, on les habitue à ne point rester
inactives, et les vêtements ou les objets de
lingerie qu’elles auront confectionnes leur
resteront comme souvenir de leur séjour à la
forêt. Nous l’avons dit, les jeunes écoliers
et écolières admis aux Colonies scolaires sont
tous et toutes des enfants inscrits à la Caisse'
des écoles et au Bureau de bienfaisance. Il
s’agit donc là. non nus d’une institution de
fantaisie et d’un divertissement renouvelé
des « Vacances des jeunes Boërs». -- mais
bien d’une œuvre sérieuse de sauvetage de
l’enfance ravie aux dangers de la rue, d’une
œuvre d’hygiène physique et morale desti
née, dans un sentiment de solidarité sociale,
aux enfants de la classe nécessiteuse.
Chaque matin, à sept heures, les enfants
qui habitent les quartiers les plus éloignés
de la ville se réunissent : place Gambetta où
se trouvent deux tramways affectés aux éco-
liers des 1er et 2e canons, et à l’église de
l’Eure, où stationne un tramway destiné aux
pupilles du 3e canton. Accompagnés des in
stituteurs et institutrices, les jeunes colons
sont conduits jusqu’à la porte Est du cime
tière Sainte-Marie. Puis, pédestrement, ds
gagnent la forêt où se sont rendus les en
fants des 6 e , 5e et 4e cantons. Les rangs sont
formés. Par le chemin des écoliers —et e est
bien ici l’expression vraie — ils se dirigent
avec de longs détours, différents chaque
matin, vers les bâtiments de la Colonie.
Après un repos d'une demi-heure, les jeux
s’organisent : jeux de ballon et de cerceaux,
jeux de raquettes, courses et sauts, jeux d’an-
neaux, corde à sauter, balançoirss, jeux des
grâces et de diabolo, — suivant le goût oi
les aptitudes de chacun;
Nouveau repos et, avant le déjeuner, uni
demi-heure de gymnastique rationnelle e
mouvements d’ensemble en plusieurs sec
tions de garçons, groupés suivant leur âge,
et plusieurs sections de fillettes.
L’heure du déjeuner est venue. En deux
séries, les garçons d’abord, puis les filles se
rendent aux réfectoires et il n’est pas besoin
de dire que tous font honneur à un repat
substantiel et appétissant. Car les menus sont
variés et les mets sont préparés avec le plus
grand soin.
Voici une série de ces repas pour une se
maine :
Soupe à l’oignon ; rôti de bœuf ; macaroni au
fromage.
Soupe aux choux ; ragoût de bœuf ; carottes et
pommes de terre.
Bouillon gras ; bœuf bouilli ; purée de pommes
de terre.
Soupe aux choux ; bifteck ; choux.
Soupe aux, haricots ; haricots verts; pommes
de terre à la crème ; confitures.
Soupe aux haricots ; bœuf à l'oignon ; haricots
blancs.
Ces menus se trouvent encore modifiés
par la substitution de lard ou de saucisses à
la viande de bœuf ; par la substitution des
pommes frites à la purée. Le pain est à dis-
crétion. Un verre de bière est donné à cha-
que enfant, mais cette ration n’est poin (
rigoureuse, particulièrement dans les jour
nées de forte chaleur.
Après le repas, un repos suivi d’une lon
gue promenade dans la Forêt, sous la direc-
tion des in tituteurs et des institutrices. Au
retour, collation composée de pain avec des
confitures, de la marmelade, du chocolat en
du pâté de foie, et un verre de bière.
Suit une récréation avec jeux divers, et
à cette heure, deux ou trois fois par se
maine, les jeunes filles prennent une leçon
de chant. Elles s’occupent aussi à la cou
ture, à la confection de divers objets de
fantaisie dont les matériaux : branchages,
feuilles, mousses, bruyères et fougères leur
sont fournis par la Forêt. Ou bien encore
elles s'ingénient à tracer de petits jardinets
qu’elles cultivent. A ces travaux elles em
ploient toutes les ressources de leur ingé
niosité et de leur goût — et il n’est pas pour
elles de divertissement plus agréable.
* *
Parfois surviennent des jours de pluie,
— cette année ils ont été fort rares ; ils
furent très fréquents l’an dernier. Mais ne
croyez pas que les jeunes colons so.ent
désœuvrés pour cela. Une éclaircie ? tout le
monde est en route. L’averse survient ? on
se réfugie sous les abris du bois, et par cour
tes étapes, on regagne les bâtiments de la
Colonie. Et des jeux s’organisant dans les
préaux couverts. Car ces bâtiments sont ins
tallés avec tout le confort désirable ; ils sont,
vastes, bien aérés, bien clos s’il est néces
saire, et bien éclairés par de larges baies
vitrées. Ils proviennent des ateliers Schnei
der et ils ont été très facilement adaptés à
à leur destination nouvelle.
Le bâtiment de droite comporte à chacune
de ses extrémités, N. et S. un vestiaire, et,
au centre, deux vastes préaux séparés, l’un
destiné aux garçons et l’autre aux filles. Le
bâtiment de gauche comprend deux longs
réfectoires séparés par une spacieuse cui
sine avec dinanderie rutilante, amples chau
drons et fourneau monumental. Et ion
aperçoit, dans la Réserve, les provisions en
abondance et qui s’etagent avec symétrie. CG
sont les pains dorés, les légumes frais aux
vives couleurs, les sacs de légumes secs, les
boîtes de conserves aux étiquettes multico-
res et les tonneaux de bonne bière. Le tout
eut mis Gargantua en liesse et fait s’épa
nouir le rire énorme de Pantagruel.
Mais songez aussi qu’il faut pourvoir, cha-
que jour, à la nourriture de près de 690 per
sonnes : jeunes colons, instituteurs et insu*
tutrices, personnel attaché à la Colonie.
Mme Chantemerle, institutrice, assume
avec beaucoup de diligence, de méthode et
de dévouement la charge d’économe. Ees
sous ses ordres une cuisinière experte, neu
femmes de service, — et la besogne ne man
que pas. Car il faut tout préparer, tout dis-
poser pour les repas, tout nettoyer et tout
remettre en place avant le soir, au moment
de la fermeture du bois, après la ronde des
gardes, — et alors que,depuis quelque temps
déjà, les jeunes colons s’en sont ailés, sous
la surveillance de leurs maîtres et maî
tresses, et ont regagué leur logis, les uns d
pied, les autres par les tramways mis à leur
disposition pour le retour...
Il nous faut rendre ici témoignage au dé
vouement et à l’abnégation si méritoires des
instituteurs et des institutrices qui accom-
pagnent les jeunes enfants à la Colonie de
Montgeon, G© sont MM. Anglade, Lenormand
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