Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 août 1913 13 août 1913
Description : 1913/08/13 (A33,N11717). 1913/08/13 (A33,N11717).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637795q
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Année
gëmu II I Il fl
N* 11,717
(6 Pages)
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CDTEON DU WATIN
S Centimes
(6 Pagesy
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8 M. O. RANDOLET
36, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
Mercredi 13 Ml 1913
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AU HAVRE
A PARIS
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L Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigne pour les Annonces Judiciaires et légales
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
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Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 12 Août, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
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-/-
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3 mois J
£ 187 -/-
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50/-
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Comptant...
calme
£S5/-
-/-
8 mois
£66/-
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 11 août 1H3.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Déclarations de sir Edward Grey
Londres. — Parlant à la Chambre des com
munes, sir Edward Grey a dit que les puis
sances sont tombées d’accord au sujet de
l’Albanie et des îles de la mer Egée.
Pour l’Albanie, uné Commission interna
tionale de contrôle doit être établie dans le
but de l’ériger en État autonome sous la
souveraineté d’un prince.
La question des îles,
, y compris celles oc
cupées actuellement par l’Italie, sera réglée
ultérieurement.
Si la Turquie n’écoute pas les conseils des
puissances relativement à la Thrace et An-
drinople, la politique des grandes puissan
ces la concernant, basée sur son bon vou
loir, sera paralysée tôt ou tard et la Turquie
sera acculée à un désastre dont l’Angleterre
ne pourra la tirer.
Le traité de Bucarest devra être considéré
comme valide.
L’Angleterre continue à travailler avec les
autres puissances dans l’intérêt de la paix
générale, mais il importe que la Turquie et
les alliés ne s’imaginent pas que si les puis
sances s’abstinrent les derniers mois de re-
courir à la force, une quelconque de
puissances n’interviendrait pas à un i
ment donné si une provocation suffisante se
produisait.
) ces
mo-
Un ordre du jour du roi de Serbie
Belgrade. — Le roi Pierre a adressé un
ordre au jour à son armée.
Il félicite ses soldats de leur héroïsme et
de leur abnégation. C’est eux qui sont les
créateurs de la nouvelle frontière de la gran
de Serbie.
Grâce à eux, la Serbie a accompli son vœu
séculaire ; elle a vengé Kosnow et Slivniiza.
il annonce que l’ordre de démobilisation
suivra bientôt et il invite ses soldats à conti
nuer leurs travaux et à se reposer sur leur
gloire.
Télégrammes du Bol de Roumanie
aux Souverains Balkaniques
Bucarest. — Immédiatement après la si-
gnature de la paix, le roi a télégraphié aux
quatre souverains balkaniques.
Dans son télégramme au roi Ferdinand,
il dit qu’il tient à reconnaître l’esprit de
conciliation des délégués bulgares. Il dé
clare, en terminant, qu’il a à cœur de voir
s’établir et se consolider des relations d’ami
tié et de bon voisinage entre les deux pays.
Le roi a télégraphié aux rois de Grèce, de
Serbie et du Monténégro en se félicitant que
l’œuvre de paix ait pu s’accomplir dans sa
capitale. Il exprime le désir de voir se res
serrer encore davantage les bons rapports
existant heureusement entre la Roumanie et
hacun de ces pays.
Réponses des souverains balkaniques
au roi de Roumanie
Bucarest. — Le roi de Serbie, le roi de
Monténégro et le roi de Grèce ont répondu
l télégramme du roi
dans le même sens au
। Grèce ont répi
télégramme di
Charles.
De son côté, le roi Ferdinand a également
télégraphié au roi de Roumanie.
Il se réjouit que la paix soit le point de dé-
part du rétablissement des relations d’ami
tié plus intimes entre les deux pays.
Nouvelle démentis
CETTIGNÉ. — La nouvelle de Vallona se
lon laquelle les tribus Hoti et Gruda se
seraient révoltées contre le Monténégro, est
fausse.
LES ALLOCATIONS AUX MILITAIRES
SOUTIENS DE FAMILLE
Le Journal Officiel publie un décret rendu
en Conseil d’Elat sur le rapport des minis
tres de la guerre, de la marine, de la justice,
des affaires étrangères, de l’intérieur et des
finances, relativement aux allocations jour
nalières attribuées aux familles des militai
res des armées de terre et de mer remplis
sant les devoirs de soutien de famille dans
les conditions fixées par la loi du 7 août 1913.
L’AFFAIRE DEPERDUSSIN
Aujourd’hui, M. Deperdussin sera entendu
par le tribunal de commerce en chambre
de conseil avant qu’il soit statué sur les de
mandes de mise en faillite.
LE CAMBRIOLAGE SIMULÉ
DE LA RUE BALLU
! Les constatations faites hier après-midi,
dans l’hôtel de la rue Ballu où le domestique
Henri Perret a été trouvé ligoté, ont démon
tré qu’il s’agit d'un cambriolage simulé. .
Perret, qui a été consigné à la disposition
de la justice, a été amené dans la soirée au
service de la Sûreté.
i II a avoué avoir simulé une agression
pour masquer son cambriolage. Sur ses in
dications, l’argent dérobé a été retrouvé dans
le sous-sol de la buanderie de la maison,
1 Perret a été écroué.
• — —8 — —====
NEW-YORK, 12 AOUT
Cotons s août, inchangé ; octobre, in
changé ; décembre, inchangé ; mars, baisse
2 points. — Sootenu.
Cales t baisse 7 à 12 points.
Le Billet de Banque
ea temps de Guerre "
Rédaeteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction. No 7 Go
ABONNEMENTS
TROIS Moisi Six Mois
Un AM
Le, Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
1 Oise et la Somme ‘
Autres Départements.. ..aanaalol......
Union Postale .
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OnSanonne egalement, FRrfS, dans tous les Bureau^ do Poste de
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NEW-YORK, 12 AOUT
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71 1 2
66 18
14 27
10 72
manaknrss
LA CRISE SARDINIÈRE
Les Sables-d'Olonne. — Les usiniers ne
voulant accepter que dix mille sardines par
embarcation et six mille par canot et ne
consentant à payer le raille que trois francs,
les pêcheurs ont déclaré la grève.
Une vive animation règne actuellement
sur les quais en attendant la décision de la
Commission mixte.
ÉTATS-UNIS ET MEXIQUE .
New-York. — Deux correspondants de
journaux viennent d’être arrêtés à Mexico.
La flotte américaine du Pacifique a été di
rigée sur Guyamas où l’on redoute des excès
contre les Américains.
==== =====
BELGIQUE
Un Ministre Français à Gand
M. Thierry, ministre des travaux publics
de France, a visité lundi l’exposition de
Gand. Il a été reçu dans la ville flamande
par M. Klobukowski, ministre de France,
M. Crozier, consul général de France à An-
vers, et M. Jacquin, consul de France à
Gand, auxquels s'étaient joints M. Marraud,
commissaire général français de l’exposition.
M. Legrand, président du comité français,
M. Artaud, président de la chambre de com
merce de Marseille, M. Mouthier, directeur
delà Compagnie du Nord, M. Ronv. cnor-
taire au commissariat general français.
M. Thierry était accompagné de M. Marlio,
chef de son cabinet, et de M. Mayeux, direc
teur du personnel des travaux publics. Le
ministre fut conduit directement au port de
Gand où il prit place à bord d’un steamer et
où il fut reçu par le bourgmestre de Gand.
M. Grenier, ingénieur en chef des ponts et
chaussées, et plusieurs hauts fonctionnaires.
Rentrés à Gand, le ministre et sa suite,
après une visite aux principaux monuments
de la ville, ont été reçus à déjeuner par le
commissaire général français de l’exposition.
L'après-midi, M. Thierry a fait une visite
assez longue à l’exposition. Il a quitté Gand
le soir. Il a été à Bruxelles l’hôte du ministre
des travaux publics de Belgique.
Le ministre français visitera, dans le
d’Anvers, les installations maritimes.
port
ETATS-UNIS
Un Ouragan à New-York
Mettant fin a l’une des plus chaudes jour
nées de l’été, un terrible ouragan s'est abat
tu sur New-York, faisant sept victimes. Vers
cinq heures du soir, un vent violent se leva,
accompagné d’une pluie abondante tombant
dru pendant une demi-heure. Dans le parc
de Pelham Bay cent cinquante personnes se
sont réfugiées sous un arbre La foudre y
tomba, jetant à terre une vingtaine de per
sonnes. On releva un mort et huit blesses
gravement brûlés, qui ont été transportés à
l’hôpital dans des ambulances. D’effoyables
paniques se sont produites. Dans tous les
gares les blessés sont nombreux. Dans la
aie de New-York la violence du vent préci
pita à la mer deux hommes de l’équipage
d’un ferry-boat qui se sont noyés. Sur l’Had-
son, un canot a chaviré ; l’homme gui le
montait s’est noyé. La foudre a détruit plu
sieurs villas aux environs. A Port-Chester
deux canoteurs, surpris par l’orage, se diri
gèrent vers la côte. Ils atterrirent, et retour
nèrent le canot sous lequel ils cherchèrent
un abri. La foudre tomba sur le canot, tuant
l’an et brûlant l’autre gravement.
A Philadelphie, l’ouragan a fait cinq victi
mes et de grands dégâts matériels A Green
wich (Connecticut), un yacht, qui cherchait
un refuge sur la côte, a heurte un ecueil et a
sombré. Tous les occupants ont été sauvés.
Enfin, il y a eu dix noyades sur les plag s
new-yorkaises. Depuis l’orage, la températu
re a baissé.
Le Scandale Sulzer
M. Sulzer, gouverneur démocrate de New-
York, menacé de mise en accusation pour
corruption électorale et pour emploi de fonds
de campagne de son parti pour des spécula
tions financières, a publié un démenti caté
gorique. Il me avoir eu des comptes ouverts
dans des établissements financiers. Il recon
naît seulement que certains chèques destinés
à la campagne démocrate ont été déposés
à son nom, mais il en a remis le montant
au comité de son parti.
On sait qu’une récente loi oblige les chefs
des partis a faire la déclaration sous serment
du montant des sommes dépensées par eux
pour leurs campagnes électorales. Or, M.
Sulzer aurait, déclarent ses accusateurs, no
tamment le Tammany Hall, distrait certai
nes sommes de cette déclaration.
M. Sulzer répond par une contre-attsque
et a nommé un comité étranger a la faction
de Tammany pour faire une enquête sur
l’influence et les procédés de corruption de
cette faction démocrate dans la politique de
New-York.
* «
D’autre part, la Législature de l’Etat de
New-York a adopté le rapport de la Commis
sion accusant M. Sulzer d’avoir détourné les
fonds attribués à la campagne électorale
pour son usage personnel. Il a voté ensuite
par 64 voix contre 30 une proposition du dé
puté Lévy tendant à la prise en considéra
tion de la résolution de mise en accusation
du gouverneur Sulzer,
Il
Le grand précédent à envisager, quant
on étudie le billet de banque en temps de
guerre, est celui de 1870. Disons de suite
qu’il est encourageant et de nature à don
ner, pour l’avenir, une légitime confiance.
Tout au début de la guerre (je veux dire
en juillet), la Banque de France se sentait
assez forte pour ne rien réclamer de l’Etat :
elle refusait le cours forcé,qu’on lui offrait.
C’est seulement le jour où l’on proroge les
échéances (12 août) qu’elle le subit comme
une nécessité inévitable. Il ressort de cette
attitude de la Banque, pendant les pre
mières semaines du conflit, qu’elle a pleine
confiance en ses propres ressources, quelle
n’a pas besoin d’aide, ni de régime d’excep-
tion. C’est elle au contraire qui va être sol
licitée d’aider l’Etat.
Nous voici amenés au chapitre essentiel
de tout ce problème : les rapports de la
Banque de France et de l’Etat en temps de
guerre. Point de doute que nous ne tou
chions ici au point le plus dangereux, le
plus menaçant pour Je crédit du billet, car
évidente est la tentation du gouvernement
de chercher à la Banque, de gré ou de force,
le fonds de roulement qui lui est nécessaire
pour traverser la crise.
Du 18 juillet 1870 jusqu’à la liquidation
de l’indemnité des cinq milliards, les solli
citations de l’État sont en effet continues.
Le 18 juillet, demande verbale à la Banque
d’admettre des bons à l’escompte, au fur et
à mesure des besoins du Trésor, jusqu’à
concurrence de 50 millions ; le 18 août,
deuxième demande de 30 millions, rem
boursable sur l’emprunt de 730 millions
qu’on projette à ce moment. Le 23 septem
bre, demande de 100 millions par M. Pi
card, ministre du gouvernement de la dé
fense nationale : le Conseil de régence n’en
accorde que 75 ; le 30 novembre, la déléga
tion de Tours se fait ouvrir sur les succur
sales un crédit de 100 millions, et le minis
tre demande à la Banque un nouvel emprunt
de 200 millions, comprenant ces 100 mil
lions ournis par les succursales : la Ban
que accepte, recevant comme garantie des
bons du Trésor au taux courant de l’es
compte.
Au commencement de 1871 les besoins
se font plus pressants. Gambetta réclame de
nouveau 100 millions et laisse pressentir
qu’il fera un nouvel appel de 200 millions
fin janvier et un autre de même importan
ce en février, sauf à augmenter la limite
d’émission des billets. Le jeune dictateur
ne parle du reste pas en solliciteur,il exige
et menace presque : si la Banque ne se prê
te pas à la combinaison, il créera une ban
que d’Etat qui émettra elle-même du papier
monnaie. La Banque de France cède, et les
400 millions sont gagés par les forêts de
l’ancienne liste civile.
A partir de cette époque, les demandes
d’avances se succèdent plus nombreuses
encore : 50 millions le 13 mars. 90 millions
le 31 mars, 150 millions le 17 mai, 80 mil
lions le 10 juin, etc-. Le total des avances
monte ainsi à 1.260 millions, puis, au mo
ment du premier emprunt de 2 milliards,
au chiffre — maximum enfin — de 1,530
millions.
Cette fois, le cap est doublé : la détente
commence. L’Eiat prend l’engagement de
rembourser la Banque, grâce à un amortis-’
sement annuel de 200 millions jusqu’à l’ex
tinction totale de la dette. Le gouvernement
s’y emploie avec une admirable énergie,
avec un merveilleux esprit de suite. A la
fin de 1877, la dette du Trésor se trouve
réduite à 300 millions ; le 14 mars 1879, la
libération du Trésor est complète.
Ainsi, la Banque de France, pendant
cette effroyable crise, a été vraiment le cais
sier de l’Etat. Grâce à l’élasticité de sa cir
culation, qui avait passé de 1.640 à 2.400
millions, puis à 2.800 millions en décem
bre 1871. puis à 3,200 en 1872, elle a pu
toujours fournir à la patrie l’argent dont
celle-ci avait besoin.
Quelle a été maintenant l’attitude du
billet de banque, à travers cet épouvanta
ble bouleversement ? Disons, d’un seul
mot, que sa résistance a été merveilleuse.
En août 1870, le cours forcé, pendant vingt-
quatre heures tout au plus, produit un pe
tit fléchissement du billet, 15 0/00 ; mais
ensuite, l’agio retombe presque immédiate
ment à 1 0/00, à 1/2 0/00 : c’est à ce ni
veau qu’il se maintient pendant presque
toute la guerre. Au moment du paiement de
l’indemnité, qui menace de vider la France
de son numéraire, un fléchissement plus
notable se produit : l’agio monte à 26 0/00
en octobre 1871 ; mais dès décembre il est
ramené à 10 0/00. et en mars 1872. après
être tombé à 1 0/00, il disparaît. Le cours
forcé ne doit être officiellement supprimé
qu’en 1877 ; mais dès 1875 la Banque est
en mesure de reprendre en fait les paie
ments en espèces : de telle sorte que la li
quidation de cette extraordinaire et tragi
que aventure financière n’a même pas duré
cinq ans !
Comment s’explique cette presque in
flexible solidité du billet, malgré une circu
lation doublant presque subitement et un
[ découvert à l’Etat de plus d’un milliard et
demi ? Elle repose, dans l’espèce, sur une
triple confiance du public — largement jus
tifiée du reste par l’événement : confiance
dans la Banque elle-même, confiance dans
le gouvernement, confiance dans la Nation.
Connaissant la Banque de France, son sé
rieux et ses traditions, le public a vu nette
ment qu’elle ne laisserait pas un état de
crise se perpétuer en état normal et qu’elle
mettrait toute son énergie à liquider la si
tuation une fois la guerre finie.
Confiant d’autre part dans le gouverne
ment et dans sa sagesse financière, le public
a saisi très vite que les sommes emprun
tées par le Trésor seraient remboursées à la
Banque au moment des emprunts de liqui
dation. Par le fait de l’immense découvert
consenti par la Banque, le crédit de cette
dernière (et par conséquent du billet) deve
nait sans doute solidaire du crédit de
l’Etat : mais on avait confiance, et avec rai
son, dans la probité et dans les moyens de
l’Etat.
Il y avait enfin un troisième élément, le
plus important peut-être ; je veux dire la
confiance dans la Nation. Que la sagesse de
la Banque et sa puissance, que la bonne
volonté du gouvernement ne fissent pas de
doute, c’était déjà beaucoup, mais ce n’é
tait pas suffisant. Il fallait encore que la
France elle-même se manifestât assez ri
che de ressources, d’énergie, de réserves
pour faire face aux grands emprunts néces
saires à toute cette liquidation. Que le pays
fût ruiné, le billet était compromis dans
sa ruine. Gest parce que la France n’a pas
un instant douté d’elle-même,même dans les
pires désastres, que le billet n’a pas été at
teint. Tel est du reste l’avis exprimé par
un grand financier allemand, M. Bamber-
ger : « La confiance dont jouissait le billet
de banque en France, a-t-il dit dans un dis
cours au Reichstag, en 1889, reposait tout
simplement sur la confiance que la nation
a dans sa richesse, dans son avenir, dans sa
vitalité ; et cette croyance était si forte que,
même pendant la guerre, l’étranger la par
tageait aussi ».
que l’alliance franco-russe est plus forte que
jamais. 1
Les autres journaux déclarent également
que l’incident de Gavatla est clos.
Le télégramme du roi de Roumanie
à Poincaré
Nous avons dit hier que M. Blondel, mi
nistre de France à Bucarest, avait été chargé
de présenter au roi Charles de Roumanie les
félicitations du président de la République
our les heureux résultats de la conférence
e la paix, et qu’à la suite de cette audience
le roi de Roumanie avait adressé à M. Poin
caré un télégramme de remerciements.
Voici le texte de cette dépêche :
Bucarest, 41 août, palais royal.
« Monsieur le président
de la République Française,
» Parts.
» J’ai reçu avec une vive joie les félicita
tions que M. Blondel m’a transmises de votre
part à l'occasion de la conclusion de la paix.
Je m’empresse de vous remercier cordiale
ment de ce témoignage de sympathie ; il m’a
été particulièrement agréabæ de voir com
bien en France on a apprécié nos efforts
pour ramener le calme dans la péninsule
balkanique, dont la situation était devenue
un objet d’inquiétude pour l’Europe.
» Charles.
M. Majoresco reçoit les félicitations
»
André Siegfried
M. Barthou remercie ses Electeurs
M. Louis Barthou vient d‘a dresser à ses
électeurs du canton d’Oioron (Est) la lettre
suivante :
« La fidélité de votre confiance et de votre
d vouement emprunte aux circonstances po-
litiques une signification exceptionnesle. Je
vous en suis profondément reconnaissant. Il
me sera particulièrement agréable de vous
en remercier par une visite dans toutes les
communes au mois de septembre prochain.
Je vous prie, en attendant, de croire à toute
ma gratitude et à ma volonté de mettre tou
tes mes forces au service de la République
et de vos intérêts. »
---------------------------------------9----------==--==--------=--==-===%
(1) voir le Petit Havre du 5aout.
France et Russie
Le moment semble venu de mettre au
point les renseignements contradictoires qui
ont e é publiés sur l'attitude respective des
gouvernements fiançais et russe dans l'affai-
re de Cavalla.
Aucun des deux n’a jamais demandé à
l’autre le sacrifice de son point de vue. L'un
et l’autre se sont toutefois constamment
communiqué leur sentiment à ce sujet.
La Russie savait que ia France inclinait à
ce que Cavalla, ville grecque, fût attribuée à
la Grèce. La France u ‘ignorait pas le désir
de la Russie d’assurer à la Bulgarie ce port
sur la mer Egée.
Les deux gouvernements savaient qu’au
cun d’eux n’attachait à son opinion une im
portance telle qu’il eût à demander à son
allié de faire le sacrifice de ses préférences,
les tendances de la politique générale des
puissances et les faits devant les rallier tous
deux à l’une des solutions.
La question de la révision étant aujour
d’hui tranchée par la negtive, il n’y a pas
lieu d’insister sur cette affaire. Ce qui est
certain. c’est que jamais le contact entre les
deux pays n’a été plus intime qu’en ce mo
ment.
La Russie renonce à la revision
Saint-Pétersbourg, 12 août.
On assure dans les milieux diplomatiques
que la presse russe et la presse trançaise ont
exagère l’importance du malentendu recent
a propos de Gavai la.
La note russe remise à Bucarest disait que
le gouvernement impérial se reserve le droit
de proposer, en accord avec les autres puis
sances, seulement ia révision de la question
de cavaila. Donc, avant qu’un pareil accord
prealable fut établi parmi toutes les puis-
sances, y compris la Russie, il était pré
maturé de parler d’un désaccord russo-fran
çais.
Un échange de vues entre les grandes
‘pussances pour décider si une révision se
rait nécessaire, montra que la solidarité
russo autrichienne était une coïncidence OC-
casionnelle. Tandis que la Russie était prête
à reviser, en accord avec tou es les puissan-
ces, la question de Cavalla seulement, l’Au
triche voulait la révision du traité tout en
tier.
La portée des propositions autrichiennes
n’a pas été sans influence sur la politique
russe qui ne veut pas d'un remaniement de
la frontière serbo-bulgare. La Russie n'a pas
manifeste l’intention de soutenir les plans
autrichiens.
Le but de la politique russe est de garan
tir dans les Balkins la paix, mais non pas de
compliquer la situation. Pour empêcher les
Autrichiens de réaliser leurs projets, la Rus
sie préfère donc renoncer à la révision de la
question de Cavalla.
Le Novoïé Vrémia, dans un article d’allure
inspirée, déclare tenir de source autorisée,
que l’incident de Cavalla est un simple mal-
entendu sans importance. Le journal aioute
du comte Berchtold
Bucarest, 42 août.
A l’occasion de la signature du traité de
paix, le prince de Furstenberg, ministre
austro-hongrois à Bucarest, a transmis à M.
Majoresco, président du Conseil, les félicita
tions du comte Berchtold, ministre des affai
res étrangères d’Autriche-Hongrie.
La Roumanie et la Serbie
Bucarest, 42 août.
Les relations serbo-roumaines se sont
comme on sait beaucoup resserrées au
cours des négociations. Ces bons rapports
vont recevoir une nouvelle confirmation
dans la construction prochaine d’un pont
sur le Danube, destiné à raccorder directe
ment le réseau du chemin de fer serbe au
reseau roumain.
Roumanie et Bulgarie
Bucarest, 42 août.
Le roi Charles a communiqué les détails
de la paix conclue au roi Ferdinand qui a
répondu par un télégramme dans lequel il
remercie le roi de Roumanie d’avoir, grâce à
sa sagesse et à celle du gouvernement rou
main, mis fin à la guerre des Balkans par la
paix de Bucarest.
Il exprime, en outre, le vœu que les rap
ports entre la Roumanie et la Bulgarie soient
à l’avenir les plus amicaux possibles.
La Situation en Bulgarie
Sofia, 42 août.
L’opinion reste calme, malgré la tristesse
Sue provoquent les conditions de paix et la
éception qui en résulte.
Il ne paraît donc pas qu’il y ait de mou
vement de révolte populaire à craindre. On
est cependant moins rassuré sur l’état d’es
prit des troupes.
C’est pourquoi on évite que la démobilisa
tion rassemble de grandes quantités de sol-
dats dans tes villes, et Sofia recevra seule
ment une division d’infanerie et la division
de cavalerie.
Les troupes montées rejoindront leurs
centres de dislocation par étapes. L’infante
rie seule usera du chemin de fer.
L’Armée Bulgare mécontente
Solia, 42 août.
On apprend aujourd’hui que de très nom-
bouses mutineries se sont produites au
cours de la campagne contre la Grèce et la
Serbie, dans.les armées bulgares.
Certaines de ces séditions auraient revêtu,
notamment dans la région de Serès, un ex
ceptionnel caractère de gravité.
Les nouvelles qui parviennent actnelle-
ment des diverses armées bulgares où
1 amertume de la défaite et l’indignation
contre la paix imposée à Bucarest sont ex-
trêmement vives, font redouter dans cer
tains milieux, iei, l’eventualité de nouveaux
et regrettables incidents.
La démobilisation générale a commencé
hier. On estime qu’elle durera environ 25
jours.
La Réunion des Ambassadeurs
Londres, 12 août.
Voici quelques détails complémentaires
sur la réunion de la conférence d’ambassa-
deurs d’hier.
La formule proposée par le marquis Im-
periali, ambassadeur d'talie, ayant été ju
gée inacceptable par M. Paul Lambon, am-
bassadeur de France, sir Edward Grey a
U-
propose une autre formule qui a été accep
tée par tout le monde. Cependant les am-
bassadeurs de France et d’Italie ont declaré
qu’il était nécessaire, avant de prendre une
décision definitive, d’en référer à leurs gou
vernements. M. Paul Cambon a reçu ce ma
tin du gouvernement français l’autorisation
d’accepter la formule de sir Edward Grey.
La réponse du gouvernement italien est at
tendue aujourd’hui.
Il y aura cet après-midi une entrevue en
tre sir Edward Grey et les ambassadeurs de
France et d’Italie. Si, comme on l’espère, le
gouvernement italien accepte également la
formule de sir Edward Grey, la conférence
des ambassadeurs s ajournera au 15 octobre.
Dans le cas contraire, il est possible qu’il y
ait une autre réunion demain. Plusieurs am
bassadeurs ont déjà annoncé leur intention
de quitter Londres cette semaine. Seuls, les
ambassadeurs d’Autriche-Hongrie et de Rus
sie resteront encore quelque temps.
Londres, (2 août.
Les ambassadeurs de France et d’Italie
ayant reçu ce matin l’autorisation de leurs
gouvernements d’adhérer à la formule dé sir
Edward Grey relative à la question des îles
de la mer Egée, le ministère britannique en
a été avisé. . ...
Cette affaire étant maintenant réglée, il a
été décide qu’une nouvelle séance de la con
férence des ambassadeurs ne serait pas né
cessaire, tout au moins jusqu’à ce que les
diverses Commissions qui s’occupent de
‘Albanie aient achevé leurs travaux.
Les puissances préparent une nouvelle note
à la Turquie
Berlin, 42 août.
D’après un télégramme du Constantinople
à la Gazette de Francfort, les grandes puis
sances auraient l’intention de répondre dans
quelques jours à la Porte par une nouvelle
note beaucoup plus énergique qui aurait
presque la forme d’un ultimatum.
L’Allemagne et la réponse de la Turquia
Berlin, 12 août.
A Berlin on considère que la réponse de
la Turquie aux puissances est très nette en
ce qui concerne Andrinople. On estime qu’il
convient d'attendre l'opinion des puissances
les plus intéressées dans cette affaire. On pa-
rait, en général, tenir pour peu probable
1 idée u une expédition isolée organisée par
une puissance contre Andrinople. On sait,
dautre part, qu’on ne peut envisager la pos
sibilité d‘ une expédition européenne.
Il est assez difficile de juger le sentimenl
du gouvernement ottoman à l’égard d’Andri.
nople. L’armée est en tout cas opposée à la
rétrocession de la ville.
Essal d’un Dirigeable turo
Constantinople, 12 août.
Le dirigeable que vient d’acheter en Alle
magne le gouvernement ottoman a fait une
ascension hier après-midi, et il a exécuté plu
sieurs manœuvres par un temps splendide.
. Le colonel Sureya bey, le chef de la sec
tion aéronautique de l'armée turque, était à
bord de l’aérostat.
C’est la première fois que la population de
Constantinople a eu l’occasion de voir un di
rigeable, et son apparition a causé le plus
grand étonnement, notamment parmi l’élé-
meut féminin.
Le dirigeable a atteint une hauteur de 129
mètres.
AU MAROC
Nouveaux engagements
Rabat, 41 août
Au cours d'une attaque effectuée par un
djich de rebelles de l’Atlas, un officier com
mandant une corvée d’eau a été tué hier
près de la kasbah Tadla.
Les colonnes d'Ifran et d'Imouzzer ont re
foulé vers le'Sud quelques partis de dissi
dents. Nous avons eu un tué et deux blessés»
La colonne campe au Sud d’Imouzzer.
NOS COLONIES
INDOCHINE
Les inondations au lonkin
Le gouverneur général de l’Indochine
vient de faire connaître par câblogramme au
ministre des colonies qu’à la suite de pluies
torrentielles tombées ces temps derniers
dans la région du Yunnan et du Haut-Ton-
km, le fleuve Rouge et ses affluents ont at
teint une hauteur de crue supérieure à cel
les constatées depuis de longues années ; le
fleuve Rouge notamment dépassait 11 m. 40
à Hanoï dans la journée du 9 août.
M. Sarraut ajoute que grâce aux mesures
prises, les villes et les campagnes ont pu
ètre protégées contre l’inondation ; les di
gues, dont la réfection et la consolidation
avaient été entreprises l’année dernière et
cette année, conformément aux instructions
données par lui au résident supérieur du
Tonkin, ont victorieusement résisté à la
pression formidable du fleuve ; par contre
quelques vieilles digues ont céde sur cer
tains points, notamment Vinh-Yen, Haï-
Duong, Bac-Ninh, Thaï-Biah et provoqué des
inondations heureusement localisées.
------- = । - ----------
INFORMATIONS
Le choix des livres scolaires
Un récent décret a fixé les conditions
dans lesquelles doit être dressée, chaque an
née et dans chaque département, la lista
des livres reconnus propres à être mis en
usage dans les écoles primaires publiques.
Le ministre vient d’adresser aux recteurs
une circulaire concernant le choix des li
vres.
Il rappelle l’agitation qui s’est produite au-
tour des manuels et des livres scolaires, et
l’enquête à laquelle s’était livrée l’adminis
tration sur les résultats obtenus par la ré
glementation en vigueur depuis 1882 : il en
résultait « que les termes dans lesquels était
conçue cette réglemetation n’avaient pas
toujours été exactement interprétés, que
recteurs et inspecteurs d’academie ne les
avaient pas toujours compris d’une manière
uniforme, que les uns et les autres n’étaient
pas suffisamment fixés sur la nature et l’é
tendue de leurs pouvoirs ». D’où la nécessi
té de remanier et de préciser le texte des
proscriptions réglementaires.
Dans quel esprit a été fait ce remanie
ment ?
« L’Etat, dit le ministre, n’a pas un instant
songé à se réserver le privilège commode et
dangereux de dresser lui-même le catalogue
officiel des livres à placer dans les mains des
maîtres et des enfants. Il n’a pas voulu im
poser une doctrine, un système de morale,
un dogme historique, une méthode scientifi
que. Il a estimé que seule la liberté peut ani
mer, féconder et vivifier l’enseignement... Il
a fait confiance aux instituteurs ; il leur a
laissé l’initiative pleine et entière de leurs
propositions. »
Mais d’autre part, « il ne pouvait se dissi
muler qu’il y avait quelque danger à cette
faculté de choix illimitée, qu’en prenant en
charge le soin de l’éducation nationale, il ne
pouvait abdiquer ses devoirs envers les en
fants, la famille et les maîtres eux-mêmes ».
Et c’est pourquoi il appartiendra à la Com
mission départementale de reviser les propo
sitions des assemblées cantonales.
C’est dans cet état que les catalogues dé
partementaux arrivent aux recteurs, qui
doivent les arrêter définitivement. Quel est
leur rôle ? « Il ne s’agit pas, leur dit le mi-
nistre,d’une formalité,d'un visa pur et sim
ple à apposer sur la liste présentée : vous
devez songer que vous êtes auprès des fa
milles te repondant de la valeur éducatrice
et morale des ouvrages qui sont mis entre
les mains dos enfants, et au regard de l’Etat,
l’arbitre en la sagesse et en la prudence dé
qui il se repose de l’un des devoirs les plus
importants de sa fonction »
Le ministre ajoute :
Il ne s’agit pas, bien entendu, sous prétexte de
neutralité scolaire, de n’accorder votre approba
tion qu’a des ouvrages insignifiants, sans, subs
tance et sans doctrine. Vous devez vous inspire!
de l’esprit de Farge libéralisme et de tolérance
traditionnel dans l’Université. Vous ne devez non
plus jamais oublier qu’il s’agit ici d’enfantsdon-
l’esprit est encore désarmé et incapable de réagir
contre l’autorité de la parole écrite. Ce que vous
devez proscrire Dar respect de L’entance, ours
gëmu II I Il fl
N* 11,717
(6 Pages)
S Centimes
CDTEON DU WATIN
S Centimes
(6 Pagesy
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8 M. O. RANDOLET
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Le Petit Havre
Mercredi 13 Ml 1913
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AU HAVRE
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! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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calme
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8 mois
£66/-
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 11 août 1H3.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Déclarations de sir Edward Grey
Londres. — Parlant à la Chambre des com
munes, sir Edward Grey a dit que les puis
sances sont tombées d’accord au sujet de
l’Albanie et des îles de la mer Egée.
Pour l’Albanie, uné Commission interna
tionale de contrôle doit être établie dans le
but de l’ériger en État autonome sous la
souveraineté d’un prince.
La question des îles,
, y compris celles oc
cupées actuellement par l’Italie, sera réglée
ultérieurement.
Si la Turquie n’écoute pas les conseils des
puissances relativement à la Thrace et An-
drinople, la politique des grandes puissan
ces la concernant, basée sur son bon vou
loir, sera paralysée tôt ou tard et la Turquie
sera acculée à un désastre dont l’Angleterre
ne pourra la tirer.
Le traité de Bucarest devra être considéré
comme valide.
L’Angleterre continue à travailler avec les
autres puissances dans l’intérêt de la paix
générale, mais il importe que la Turquie et
les alliés ne s’imaginent pas que si les puis
sances s’abstinrent les derniers mois de re-
courir à la force, une quelconque de
puissances n’interviendrait pas à un i
ment donné si une provocation suffisante se
produisait.
) ces
mo-
Un ordre du jour du roi de Serbie
Belgrade. — Le roi Pierre a adressé un
ordre au jour à son armée.
Il félicite ses soldats de leur héroïsme et
de leur abnégation. C’est eux qui sont les
créateurs de la nouvelle frontière de la gran
de Serbie.
Grâce à eux, la Serbie a accompli son vœu
séculaire ; elle a vengé Kosnow et Slivniiza.
il annonce que l’ordre de démobilisation
suivra bientôt et il invite ses soldats à conti
nuer leurs travaux et à se reposer sur leur
gloire.
Télégrammes du Bol de Roumanie
aux Souverains Balkaniques
Bucarest. — Immédiatement après la si-
gnature de la paix, le roi a télégraphié aux
quatre souverains balkaniques.
Dans son télégramme au roi Ferdinand,
il dit qu’il tient à reconnaître l’esprit de
conciliation des délégués bulgares. Il dé
clare, en terminant, qu’il a à cœur de voir
s’établir et se consolider des relations d’ami
tié et de bon voisinage entre les deux pays.
Le roi a télégraphié aux rois de Grèce, de
Serbie et du Monténégro en se félicitant que
l’œuvre de paix ait pu s’accomplir dans sa
capitale. Il exprime le désir de voir se res
serrer encore davantage les bons rapports
existant heureusement entre la Roumanie et
hacun de ces pays.
Réponses des souverains balkaniques
au roi de Roumanie
Bucarest. — Le roi de Serbie, le roi de
Monténégro et le roi de Grèce ont répondu
l télégramme du roi
dans le même sens au
। Grèce ont répi
télégramme di
Charles.
De son côté, le roi Ferdinand a également
télégraphié au roi de Roumanie.
Il se réjouit que la paix soit le point de dé-
part du rétablissement des relations d’ami
tié plus intimes entre les deux pays.
Nouvelle démentis
CETTIGNÉ. — La nouvelle de Vallona se
lon laquelle les tribus Hoti et Gruda se
seraient révoltées contre le Monténégro, est
fausse.
LES ALLOCATIONS AUX MILITAIRES
SOUTIENS DE FAMILLE
Le Journal Officiel publie un décret rendu
en Conseil d’Elat sur le rapport des minis
tres de la guerre, de la marine, de la justice,
des affaires étrangères, de l’intérieur et des
finances, relativement aux allocations jour
nalières attribuées aux familles des militai
res des armées de terre et de mer remplis
sant les devoirs de soutien de famille dans
les conditions fixées par la loi du 7 août 1913.
L’AFFAIRE DEPERDUSSIN
Aujourd’hui, M. Deperdussin sera entendu
par le tribunal de commerce en chambre
de conseil avant qu’il soit statué sur les de
mandes de mise en faillite.
LE CAMBRIOLAGE SIMULÉ
DE LA RUE BALLU
! Les constatations faites hier après-midi,
dans l’hôtel de la rue Ballu où le domestique
Henri Perret a été trouvé ligoté, ont démon
tré qu’il s’agit d'un cambriolage simulé. .
Perret, qui a été consigné à la disposition
de la justice, a été amené dans la soirée au
service de la Sûreté.
i II a avoué avoir simulé une agression
pour masquer son cambriolage. Sur ses in
dications, l’argent dérobé a été retrouvé dans
le sous-sol de la buanderie de la maison,
1 Perret a été écroué.
• — —8 — —====
NEW-YORK, 12 AOUT
Cotons s août, inchangé ; octobre, in
changé ; décembre, inchangé ; mars, baisse
2 points. — Sootenu.
Cales t baisse 7 à 12 points.
Le Billet de Banque
ea temps de Guerre "
Rédaeteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontanelle, 35
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85 3 4
89 1.2
71 1 2
66 18
14 27
10 72
manaknrss
LA CRISE SARDINIÈRE
Les Sables-d'Olonne. — Les usiniers ne
voulant accepter que dix mille sardines par
embarcation et six mille par canot et ne
consentant à payer le raille que trois francs,
les pêcheurs ont déclaré la grève.
Une vive animation règne actuellement
sur les quais en attendant la décision de la
Commission mixte.
ÉTATS-UNIS ET MEXIQUE .
New-York. — Deux correspondants de
journaux viennent d’être arrêtés à Mexico.
La flotte américaine du Pacifique a été di
rigée sur Guyamas où l’on redoute des excès
contre les Américains.
==== =====
BELGIQUE
Un Ministre Français à Gand
M. Thierry, ministre des travaux publics
de France, a visité lundi l’exposition de
Gand. Il a été reçu dans la ville flamande
par M. Klobukowski, ministre de France,
M. Crozier, consul général de France à An-
vers, et M. Jacquin, consul de France à
Gand, auxquels s'étaient joints M. Marraud,
commissaire général français de l’exposition.
M. Legrand, président du comité français,
M. Artaud, président de la chambre de com
merce de Marseille, M. Mouthier, directeur
delà Compagnie du Nord, M. Ronv. cnor-
taire au commissariat general français.
M. Thierry était accompagné de M. Marlio,
chef de son cabinet, et de M. Mayeux, direc
teur du personnel des travaux publics. Le
ministre fut conduit directement au port de
Gand où il prit place à bord d’un steamer et
où il fut reçu par le bourgmestre de Gand.
M. Grenier, ingénieur en chef des ponts et
chaussées, et plusieurs hauts fonctionnaires.
Rentrés à Gand, le ministre et sa suite,
après une visite aux principaux monuments
de la ville, ont été reçus à déjeuner par le
commissaire général français de l’exposition.
L'après-midi, M. Thierry a fait une visite
assez longue à l’exposition. Il a quitté Gand
le soir. Il a été à Bruxelles l’hôte du ministre
des travaux publics de Belgique.
Le ministre français visitera, dans le
d’Anvers, les installations maritimes.
port
ETATS-UNIS
Un Ouragan à New-York
Mettant fin a l’une des plus chaudes jour
nées de l’été, un terrible ouragan s'est abat
tu sur New-York, faisant sept victimes. Vers
cinq heures du soir, un vent violent se leva,
accompagné d’une pluie abondante tombant
dru pendant une demi-heure. Dans le parc
de Pelham Bay cent cinquante personnes se
sont réfugiées sous un arbre La foudre y
tomba, jetant à terre une vingtaine de per
sonnes. On releva un mort et huit blesses
gravement brûlés, qui ont été transportés à
l’hôpital dans des ambulances. D’effoyables
paniques se sont produites. Dans tous les
gares les blessés sont nombreux. Dans la
aie de New-York la violence du vent préci
pita à la mer deux hommes de l’équipage
d’un ferry-boat qui se sont noyés. Sur l’Had-
son, un canot a chaviré ; l’homme gui le
montait s’est noyé. La foudre a détruit plu
sieurs villas aux environs. A Port-Chester
deux canoteurs, surpris par l’orage, se diri
gèrent vers la côte. Ils atterrirent, et retour
nèrent le canot sous lequel ils cherchèrent
un abri. La foudre tomba sur le canot, tuant
l’an et brûlant l’autre gravement.
A Philadelphie, l’ouragan a fait cinq victi
mes et de grands dégâts matériels A Green
wich (Connecticut), un yacht, qui cherchait
un refuge sur la côte, a heurte un ecueil et a
sombré. Tous les occupants ont été sauvés.
Enfin, il y a eu dix noyades sur les plag s
new-yorkaises. Depuis l’orage, la températu
re a baissé.
Le Scandale Sulzer
M. Sulzer, gouverneur démocrate de New-
York, menacé de mise en accusation pour
corruption électorale et pour emploi de fonds
de campagne de son parti pour des spécula
tions financières, a publié un démenti caté
gorique. Il me avoir eu des comptes ouverts
dans des établissements financiers. Il recon
naît seulement que certains chèques destinés
à la campagne démocrate ont été déposés
à son nom, mais il en a remis le montant
au comité de son parti.
On sait qu’une récente loi oblige les chefs
des partis a faire la déclaration sous serment
du montant des sommes dépensées par eux
pour leurs campagnes électorales. Or, M.
Sulzer aurait, déclarent ses accusateurs, no
tamment le Tammany Hall, distrait certai
nes sommes de cette déclaration.
M. Sulzer répond par une contre-attsque
et a nommé un comité étranger a la faction
de Tammany pour faire une enquête sur
l’influence et les procédés de corruption de
cette faction démocrate dans la politique de
New-York.
* «
D’autre part, la Législature de l’Etat de
New-York a adopté le rapport de la Commis
sion accusant M. Sulzer d’avoir détourné les
fonds attribués à la campagne électorale
pour son usage personnel. Il a voté ensuite
par 64 voix contre 30 une proposition du dé
puté Lévy tendant à la prise en considéra
tion de la résolution de mise en accusation
du gouverneur Sulzer,
Il
Le grand précédent à envisager, quant
on étudie le billet de banque en temps de
guerre, est celui de 1870. Disons de suite
qu’il est encourageant et de nature à don
ner, pour l’avenir, une légitime confiance.
Tout au début de la guerre (je veux dire
en juillet), la Banque de France se sentait
assez forte pour ne rien réclamer de l’Etat :
elle refusait le cours forcé,qu’on lui offrait.
C’est seulement le jour où l’on proroge les
échéances (12 août) qu’elle le subit comme
une nécessité inévitable. Il ressort de cette
attitude de la Banque, pendant les pre
mières semaines du conflit, qu’elle a pleine
confiance en ses propres ressources, quelle
n’a pas besoin d’aide, ni de régime d’excep-
tion. C’est elle au contraire qui va être sol
licitée d’aider l’Etat.
Nous voici amenés au chapitre essentiel
de tout ce problème : les rapports de la
Banque de France et de l’Etat en temps de
guerre. Point de doute que nous ne tou
chions ici au point le plus dangereux, le
plus menaçant pour Je crédit du billet, car
évidente est la tentation du gouvernement
de chercher à la Banque, de gré ou de force,
le fonds de roulement qui lui est nécessaire
pour traverser la crise.
Du 18 juillet 1870 jusqu’à la liquidation
de l’indemnité des cinq milliards, les solli
citations de l’État sont en effet continues.
Le 18 juillet, demande verbale à la Banque
d’admettre des bons à l’escompte, au fur et
à mesure des besoins du Trésor, jusqu’à
concurrence de 50 millions ; le 18 août,
deuxième demande de 30 millions, rem
boursable sur l’emprunt de 730 millions
qu’on projette à ce moment. Le 23 septem
bre, demande de 100 millions par M. Pi
card, ministre du gouvernement de la dé
fense nationale : le Conseil de régence n’en
accorde que 75 ; le 30 novembre, la déléga
tion de Tours se fait ouvrir sur les succur
sales un crédit de 100 millions, et le minis
tre demande à la Banque un nouvel emprunt
de 200 millions, comprenant ces 100 mil
lions ournis par les succursales : la Ban
que accepte, recevant comme garantie des
bons du Trésor au taux courant de l’es
compte.
Au commencement de 1871 les besoins
se font plus pressants. Gambetta réclame de
nouveau 100 millions et laisse pressentir
qu’il fera un nouvel appel de 200 millions
fin janvier et un autre de même importan
ce en février, sauf à augmenter la limite
d’émission des billets. Le jeune dictateur
ne parle du reste pas en solliciteur,il exige
et menace presque : si la Banque ne se prê
te pas à la combinaison, il créera une ban
que d’Etat qui émettra elle-même du papier
monnaie. La Banque de France cède, et les
400 millions sont gagés par les forêts de
l’ancienne liste civile.
A partir de cette époque, les demandes
d’avances se succèdent plus nombreuses
encore : 50 millions le 13 mars. 90 millions
le 31 mars, 150 millions le 17 mai, 80 mil
lions le 10 juin, etc-. Le total des avances
monte ainsi à 1.260 millions, puis, au mo
ment du premier emprunt de 2 milliards,
au chiffre — maximum enfin — de 1,530
millions.
Cette fois, le cap est doublé : la détente
commence. L’Eiat prend l’engagement de
rembourser la Banque, grâce à un amortis-’
sement annuel de 200 millions jusqu’à l’ex
tinction totale de la dette. Le gouvernement
s’y emploie avec une admirable énergie,
avec un merveilleux esprit de suite. A la
fin de 1877, la dette du Trésor se trouve
réduite à 300 millions ; le 14 mars 1879, la
libération du Trésor est complète.
Ainsi, la Banque de France, pendant
cette effroyable crise, a été vraiment le cais
sier de l’Etat. Grâce à l’élasticité de sa cir
culation, qui avait passé de 1.640 à 2.400
millions, puis à 2.800 millions en décem
bre 1871. puis à 3,200 en 1872, elle a pu
toujours fournir à la patrie l’argent dont
celle-ci avait besoin.
Quelle a été maintenant l’attitude du
billet de banque, à travers cet épouvanta
ble bouleversement ? Disons, d’un seul
mot, que sa résistance a été merveilleuse.
En août 1870, le cours forcé, pendant vingt-
quatre heures tout au plus, produit un pe
tit fléchissement du billet, 15 0/00 ; mais
ensuite, l’agio retombe presque immédiate
ment à 1 0/00, à 1/2 0/00 : c’est à ce ni
veau qu’il se maintient pendant presque
toute la guerre. Au moment du paiement de
l’indemnité, qui menace de vider la France
de son numéraire, un fléchissement plus
notable se produit : l’agio monte à 26 0/00
en octobre 1871 ; mais dès décembre il est
ramené à 10 0/00. et en mars 1872. après
être tombé à 1 0/00, il disparaît. Le cours
forcé ne doit être officiellement supprimé
qu’en 1877 ; mais dès 1875 la Banque est
en mesure de reprendre en fait les paie
ments en espèces : de telle sorte que la li
quidation de cette extraordinaire et tragi
que aventure financière n’a même pas duré
cinq ans !
Comment s’explique cette presque in
flexible solidité du billet, malgré une circu
lation doublant presque subitement et un
[ découvert à l’Etat de plus d’un milliard et
demi ? Elle repose, dans l’espèce, sur une
triple confiance du public — largement jus
tifiée du reste par l’événement : confiance
dans la Banque elle-même, confiance dans
le gouvernement, confiance dans la Nation.
Connaissant la Banque de France, son sé
rieux et ses traditions, le public a vu nette
ment qu’elle ne laisserait pas un état de
crise se perpétuer en état normal et qu’elle
mettrait toute son énergie à liquider la si
tuation une fois la guerre finie.
Confiant d’autre part dans le gouverne
ment et dans sa sagesse financière, le public
a saisi très vite que les sommes emprun
tées par le Trésor seraient remboursées à la
Banque au moment des emprunts de liqui
dation. Par le fait de l’immense découvert
consenti par la Banque, le crédit de cette
dernière (et par conséquent du billet) deve
nait sans doute solidaire du crédit de
l’Etat : mais on avait confiance, et avec rai
son, dans la probité et dans les moyens de
l’Etat.
Il y avait enfin un troisième élément, le
plus important peut-être ; je veux dire la
confiance dans la Nation. Que la sagesse de
la Banque et sa puissance, que la bonne
volonté du gouvernement ne fissent pas de
doute, c’était déjà beaucoup, mais ce n’é
tait pas suffisant. Il fallait encore que la
France elle-même se manifestât assez ri
che de ressources, d’énergie, de réserves
pour faire face aux grands emprunts néces
saires à toute cette liquidation. Que le pays
fût ruiné, le billet était compromis dans
sa ruine. Gest parce que la France n’a pas
un instant douté d’elle-même,même dans les
pires désastres, que le billet n’a pas été at
teint. Tel est du reste l’avis exprimé par
un grand financier allemand, M. Bamber-
ger : « La confiance dont jouissait le billet
de banque en France, a-t-il dit dans un dis
cours au Reichstag, en 1889, reposait tout
simplement sur la confiance que la nation
a dans sa richesse, dans son avenir, dans sa
vitalité ; et cette croyance était si forte que,
même pendant la guerre, l’étranger la par
tageait aussi ».
que l’alliance franco-russe est plus forte que
jamais. 1
Les autres journaux déclarent également
que l’incident de Gavatla est clos.
Le télégramme du roi de Roumanie
à Poincaré
Nous avons dit hier que M. Blondel, mi
nistre de France à Bucarest, avait été chargé
de présenter au roi Charles de Roumanie les
félicitations du président de la République
our les heureux résultats de la conférence
e la paix, et qu’à la suite de cette audience
le roi de Roumanie avait adressé à M. Poin
caré un télégramme de remerciements.
Voici le texte de cette dépêche :
Bucarest, 41 août, palais royal.
« Monsieur le président
de la République Française,
» Parts.
» J’ai reçu avec une vive joie les félicita
tions que M. Blondel m’a transmises de votre
part à l'occasion de la conclusion de la paix.
Je m’empresse de vous remercier cordiale
ment de ce témoignage de sympathie ; il m’a
été particulièrement agréabæ de voir com
bien en France on a apprécié nos efforts
pour ramener le calme dans la péninsule
balkanique, dont la situation était devenue
un objet d’inquiétude pour l’Europe.
» Charles.
M. Majoresco reçoit les félicitations
»
André Siegfried
M. Barthou remercie ses Electeurs
M. Louis Barthou vient d‘a dresser à ses
électeurs du canton d’Oioron (Est) la lettre
suivante :
« La fidélité de votre confiance et de votre
d vouement emprunte aux circonstances po-
litiques une signification exceptionnesle. Je
vous en suis profondément reconnaissant. Il
me sera particulièrement agréable de vous
en remercier par une visite dans toutes les
communes au mois de septembre prochain.
Je vous prie, en attendant, de croire à toute
ma gratitude et à ma volonté de mettre tou
tes mes forces au service de la République
et de vos intérêts. »
---------------------------------------9----------==--==--------=--==-===%
(1) voir le Petit Havre du 5aout.
France et Russie
Le moment semble venu de mettre au
point les renseignements contradictoires qui
ont e é publiés sur l'attitude respective des
gouvernements fiançais et russe dans l'affai-
re de Cavalla.
Aucun des deux n’a jamais demandé à
l’autre le sacrifice de son point de vue. L'un
et l’autre se sont toutefois constamment
communiqué leur sentiment à ce sujet.
La Russie savait que ia France inclinait à
ce que Cavalla, ville grecque, fût attribuée à
la Grèce. La France u ‘ignorait pas le désir
de la Russie d’assurer à la Bulgarie ce port
sur la mer Egée.
Les deux gouvernements savaient qu’au
cun d’eux n’attachait à son opinion une im
portance telle qu’il eût à demander à son
allié de faire le sacrifice de ses préférences,
les tendances de la politique générale des
puissances et les faits devant les rallier tous
deux à l’une des solutions.
La question de la révision étant aujour
d’hui tranchée par la negtive, il n’y a pas
lieu d’insister sur cette affaire. Ce qui est
certain. c’est que jamais le contact entre les
deux pays n’a été plus intime qu’en ce mo
ment.
La Russie renonce à la revision
Saint-Pétersbourg, 12 août.
On assure dans les milieux diplomatiques
que la presse russe et la presse trançaise ont
exagère l’importance du malentendu recent
a propos de Gavai la.
La note russe remise à Bucarest disait que
le gouvernement impérial se reserve le droit
de proposer, en accord avec les autres puis
sances, seulement ia révision de la question
de cavaila. Donc, avant qu’un pareil accord
prealable fut établi parmi toutes les puis-
sances, y compris la Russie, il était pré
maturé de parler d’un désaccord russo-fran
çais.
Un échange de vues entre les grandes
‘pussances pour décider si une révision se
rait nécessaire, montra que la solidarité
russo autrichienne était une coïncidence OC-
casionnelle. Tandis que la Russie était prête
à reviser, en accord avec tou es les puissan-
ces, la question de Cavalla seulement, l’Au
triche voulait la révision du traité tout en
tier.
La portée des propositions autrichiennes
n’a pas été sans influence sur la politique
russe qui ne veut pas d'un remaniement de
la frontière serbo-bulgare. La Russie n'a pas
manifeste l’intention de soutenir les plans
autrichiens.
Le but de la politique russe est de garan
tir dans les Balkins la paix, mais non pas de
compliquer la situation. Pour empêcher les
Autrichiens de réaliser leurs projets, la Rus
sie préfère donc renoncer à la révision de la
question de Cavalla.
Le Novoïé Vrémia, dans un article d’allure
inspirée, déclare tenir de source autorisée,
que l’incident de Cavalla est un simple mal-
entendu sans importance. Le journal aioute
du comte Berchtold
Bucarest, 42 août.
A l’occasion de la signature du traité de
paix, le prince de Furstenberg, ministre
austro-hongrois à Bucarest, a transmis à M.
Majoresco, président du Conseil, les félicita
tions du comte Berchtold, ministre des affai
res étrangères d’Autriche-Hongrie.
La Roumanie et la Serbie
Bucarest, 42 août.
Les relations serbo-roumaines se sont
comme on sait beaucoup resserrées au
cours des négociations. Ces bons rapports
vont recevoir une nouvelle confirmation
dans la construction prochaine d’un pont
sur le Danube, destiné à raccorder directe
ment le réseau du chemin de fer serbe au
reseau roumain.
Roumanie et Bulgarie
Bucarest, 42 août.
Le roi Charles a communiqué les détails
de la paix conclue au roi Ferdinand qui a
répondu par un télégramme dans lequel il
remercie le roi de Roumanie d’avoir, grâce à
sa sagesse et à celle du gouvernement rou
main, mis fin à la guerre des Balkans par la
paix de Bucarest.
Il exprime, en outre, le vœu que les rap
ports entre la Roumanie et la Bulgarie soient
à l’avenir les plus amicaux possibles.
La Situation en Bulgarie
Sofia, 42 août.
L’opinion reste calme, malgré la tristesse
Sue provoquent les conditions de paix et la
éception qui en résulte.
Il ne paraît donc pas qu’il y ait de mou
vement de révolte populaire à craindre. On
est cependant moins rassuré sur l’état d’es
prit des troupes.
C’est pourquoi on évite que la démobilisa
tion rassemble de grandes quantités de sol-
dats dans tes villes, et Sofia recevra seule
ment une division d’infanerie et la division
de cavalerie.
Les troupes montées rejoindront leurs
centres de dislocation par étapes. L’infante
rie seule usera du chemin de fer.
L’Armée Bulgare mécontente
Solia, 42 août.
On apprend aujourd’hui que de très nom-
bouses mutineries se sont produites au
cours de la campagne contre la Grèce et la
Serbie, dans.les armées bulgares.
Certaines de ces séditions auraient revêtu,
notamment dans la région de Serès, un ex
ceptionnel caractère de gravité.
Les nouvelles qui parviennent actnelle-
ment des diverses armées bulgares où
1 amertume de la défaite et l’indignation
contre la paix imposée à Bucarest sont ex-
trêmement vives, font redouter dans cer
tains milieux, iei, l’eventualité de nouveaux
et regrettables incidents.
La démobilisation générale a commencé
hier. On estime qu’elle durera environ 25
jours.
La Réunion des Ambassadeurs
Londres, 12 août.
Voici quelques détails complémentaires
sur la réunion de la conférence d’ambassa-
deurs d’hier.
La formule proposée par le marquis Im-
periali, ambassadeur d'talie, ayant été ju
gée inacceptable par M. Paul Lambon, am-
bassadeur de France, sir Edward Grey a
U-
propose une autre formule qui a été accep
tée par tout le monde. Cependant les am-
bassadeurs de France et d’Italie ont declaré
qu’il était nécessaire, avant de prendre une
décision definitive, d’en référer à leurs gou
vernements. M. Paul Cambon a reçu ce ma
tin du gouvernement français l’autorisation
d’accepter la formule de sir Edward Grey.
La réponse du gouvernement italien est at
tendue aujourd’hui.
Il y aura cet après-midi une entrevue en
tre sir Edward Grey et les ambassadeurs de
France et d’Italie. Si, comme on l’espère, le
gouvernement italien accepte également la
formule de sir Edward Grey, la conférence
des ambassadeurs s ajournera au 15 octobre.
Dans le cas contraire, il est possible qu’il y
ait une autre réunion demain. Plusieurs am
bassadeurs ont déjà annoncé leur intention
de quitter Londres cette semaine. Seuls, les
ambassadeurs d’Autriche-Hongrie et de Rus
sie resteront encore quelque temps.
Londres, (2 août.
Les ambassadeurs de France et d’Italie
ayant reçu ce matin l’autorisation de leurs
gouvernements d’adhérer à la formule dé sir
Edward Grey relative à la question des îles
de la mer Egée, le ministère britannique en
a été avisé. . ...
Cette affaire étant maintenant réglée, il a
été décide qu’une nouvelle séance de la con
férence des ambassadeurs ne serait pas né
cessaire, tout au moins jusqu’à ce que les
diverses Commissions qui s’occupent de
‘Albanie aient achevé leurs travaux.
Les puissances préparent une nouvelle note
à la Turquie
Berlin, 42 août.
D’après un télégramme du Constantinople
à la Gazette de Francfort, les grandes puis
sances auraient l’intention de répondre dans
quelques jours à la Porte par une nouvelle
note beaucoup plus énergique qui aurait
presque la forme d’un ultimatum.
L’Allemagne et la réponse de la Turquia
Berlin, 12 août.
A Berlin on considère que la réponse de
la Turquie aux puissances est très nette en
ce qui concerne Andrinople. On estime qu’il
convient d'attendre l'opinion des puissances
les plus intéressées dans cette affaire. On pa-
rait, en général, tenir pour peu probable
1 idée u une expédition isolée organisée par
une puissance contre Andrinople. On sait,
dautre part, qu’on ne peut envisager la pos
sibilité d‘ une expédition européenne.
Il est assez difficile de juger le sentimenl
du gouvernement ottoman à l’égard d’Andri.
nople. L’armée est en tout cas opposée à la
rétrocession de la ville.
Essal d’un Dirigeable turo
Constantinople, 12 août.
Le dirigeable que vient d’acheter en Alle
magne le gouvernement ottoman a fait une
ascension hier après-midi, et il a exécuté plu
sieurs manœuvres par un temps splendide.
. Le colonel Sureya bey, le chef de la sec
tion aéronautique de l'armée turque, était à
bord de l’aérostat.
C’est la première fois que la population de
Constantinople a eu l’occasion de voir un di
rigeable, et son apparition a causé le plus
grand étonnement, notamment parmi l’élé-
meut féminin.
Le dirigeable a atteint une hauteur de 129
mètres.
AU MAROC
Nouveaux engagements
Rabat, 41 août
Au cours d'une attaque effectuée par un
djich de rebelles de l’Atlas, un officier com
mandant une corvée d’eau a été tué hier
près de la kasbah Tadla.
Les colonnes d'Ifran et d'Imouzzer ont re
foulé vers le'Sud quelques partis de dissi
dents. Nous avons eu un tué et deux blessés»
La colonne campe au Sud d’Imouzzer.
NOS COLONIES
INDOCHINE
Les inondations au lonkin
Le gouverneur général de l’Indochine
vient de faire connaître par câblogramme au
ministre des colonies qu’à la suite de pluies
torrentielles tombées ces temps derniers
dans la région du Yunnan et du Haut-Ton-
km, le fleuve Rouge et ses affluents ont at
teint une hauteur de crue supérieure à cel
les constatées depuis de longues années ; le
fleuve Rouge notamment dépassait 11 m. 40
à Hanoï dans la journée du 9 août.
M. Sarraut ajoute que grâce aux mesures
prises, les villes et les campagnes ont pu
ètre protégées contre l’inondation ; les di
gues, dont la réfection et la consolidation
avaient été entreprises l’année dernière et
cette année, conformément aux instructions
données par lui au résident supérieur du
Tonkin, ont victorieusement résisté à la
pression formidable du fleuve ; par contre
quelques vieilles digues ont céde sur cer
tains points, notamment Vinh-Yen, Haï-
Duong, Bac-Ninh, Thaï-Biah et provoqué des
inondations heureusement localisées.
------- = । - ----------
INFORMATIONS
Le choix des livres scolaires
Un récent décret a fixé les conditions
dans lesquelles doit être dressée, chaque an
née et dans chaque département, la lista
des livres reconnus propres à être mis en
usage dans les écoles primaires publiques.
Le ministre vient d’adresser aux recteurs
une circulaire concernant le choix des li
vres.
Il rappelle l’agitation qui s’est produite au-
tour des manuels et des livres scolaires, et
l’enquête à laquelle s’était livrée l’adminis
tration sur les résultats obtenus par la ré
glementation en vigueur depuis 1882 : il en
résultait « que les termes dans lesquels était
conçue cette réglemetation n’avaient pas
toujours été exactement interprétés, que
recteurs et inspecteurs d’academie ne les
avaient pas toujours compris d’une manière
uniforme, que les uns et les autres n’étaient
pas suffisamment fixés sur la nature et l’é
tendue de leurs pouvoirs ». D’où la nécessi
té de remanier et de préciser le texte des
proscriptions réglementaires.
Dans quel esprit a été fait ce remanie
ment ?
« L’Etat, dit le ministre, n’a pas un instant
songé à se réserver le privilège commode et
dangereux de dresser lui-même le catalogue
officiel des livres à placer dans les mains des
maîtres et des enfants. Il n’a pas voulu im
poser une doctrine, un système de morale,
un dogme historique, une méthode scientifi
que. Il a estimé que seule la liberté peut ani
mer, féconder et vivifier l’enseignement... Il
a fait confiance aux instituteurs ; il leur a
laissé l’initiative pleine et entière de leurs
propositions. »
Mais d’autre part, « il ne pouvait se dissi
muler qu’il y avait quelque danger à cette
faculté de choix illimitée, qu’en prenant en
charge le soin de l’éducation nationale, il ne
pouvait abdiquer ses devoirs envers les en
fants, la famille et les maîtres eux-mêmes ».
Et c’est pourquoi il appartiendra à la Com
mission départementale de reviser les propo
sitions des assemblées cantonales.
C’est dans cet état que les catalogues dé
partementaux arrivent aux recteurs, qui
doivent les arrêter définitivement. Quel est
leur rôle ? « Il ne s’agit pas, leur dit le mi-
nistre,d’une formalité,d'un visa pur et sim
ple à apposer sur la liste présentée : vous
devez songer que vous êtes auprès des fa
milles te repondant de la valeur éducatrice
et morale des ouvrages qui sont mis entre
les mains dos enfants, et au regard de l’Etat,
l’arbitre en la sagesse et en la prudence dé
qui il se repose de l’un des devoirs les plus
importants de sa fonction »
Le ministre ajoute :
Il ne s’agit pas, bien entendu, sous prétexte de
neutralité scolaire, de n’accorder votre approba
tion qu’a des ouvrages insignifiants, sans, subs
tance et sans doctrine. Vous devez vous inspire!
de l’esprit de Farge libéralisme et de tolérance
traditionnel dans l’Université. Vous ne devez non
plus jamais oublier qu’il s’agit ici d’enfantsdon-
l’esprit est encore désarmé et incapable de réagir
contre l’autorité de la parole écrite. Ce que vous
devez proscrire Dar respect de L’entance, ours
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