Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 août 1913 10 août 1913
Description : 1913/08/10 (A33,N11714). 1913/08/10 (A33,N11714).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637792g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53” Année
Razauarozarsexamasan
N 11,714
(83 Pages)
S Centimes
WW DD MATIN — 5 Cenfimes
5 Pages)
Dimanche 10 Wt 1915
Administrateur * Délégué
Adresser tout ce qui concerne l'Admihistratiab
è M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
FAdministration, Impressions et Anmonces. TEL 10.47
Petit Havre
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
Auresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
8E, Rue Fontanelle, 85
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
AU HAVRE
A PARIS
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Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg,
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée’ de recevoir les Annonces pour
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Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Le Havre, la Seine-Inférieure, PEurn,
l’Oise et la Somme :
TROI MOIS; Six Mois
6 Fr.
Un AM
Fr.
2% »
Elgcfions Cantonales du 10 Août
SCRUTIN WE BALLOTTAGE
Au Conseil Général
Aux politiciens qui se moquent aussi audacieusement du suffrage universel,
vous ne donnerez pas la moindre fiche de consolation t
Vous n'oublierez pas que dans notre canton de marins et de navigateurs, ceux
qui ne peuvent pas voter sont extrêmement nombreux.
Vous qui pouvez voter, vous devez voter,
Vous tiendrez à donner à notre vaillant candidat le témoignage d’estime et de
sympathie qu’il a si bien mérité par sa belle et courageuse campagne comme par son
constant attachement aux intérêts généraux de notre Cité et de notre canton.
Fr
Autres Départements
Union Postale
, - • - 46% •
On s abonne également, SANS FR/JS, dans tous les Bureaux de Poste se . ran^o
RoysrFsceereeresego===---------------------------------- — “V " t/3f
LE FAUNE S’EST FAIT TERRASSIER
VOUS VOTEREZ ET MASSE
PREMIER CANTON
Frédéric ACHER
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat Républicain
I— - — — ■ ■ ■ | T-
Au Conseil d'Arrondissement
DEUXIÈME CANTON
René COTY
CONSEILLER SORTANT
Candidat du Comité Républicain Démocratique du Ze Canton
Dans le 4® Canton, le Citoyen Déliot, Radical-Socialiste, reste en
ballottage avec le Citoyen Lartigue, Socialiste unifié
Conseiller d'Arrondissement sortant
Pour le Comité Républicain du 2 e Canton :
Le Président,
DF Georges PROFICHET, Conseiller Général.
Des Bulletins de vote seront distribués aux portes des Sections.
==================== ====
UN DE R NIE R MOT
AUX ÉLECT EURS
Le scrutin d'aujourd'hui va confirmer, nous n’en doutons pas, le ju
gement rendu dimanche dernier contre les candidatures de dissidence qui
ont piteusement échoué au premier tout.
Dans le 2 e Canton, du reste, l’honorable M. Lang s’est incliné devant
la manifestation de l’opinion des Electeurs. Pourquoi M. Masselin n’a-t-il
pas eu la clairvoyance d’en faire autant ? Il se serait ainsi évité la nouvelle
et dure leçon qui l’attend.
Les Electeurs n’ont donc qu’à la souligner par leur empressement au
scrutin.
Ils sauront remplir leur devoir jusqu’au bout, et cette fois ils auront
définitivement déblayé le terrain.
Aux urnes donc, en masse, pour l’intérêt de la République assainie
et pour les intérêts du 1 er et du 2e Canton !
Votez tous pour les Citoyens ACHER et COTY !
ELECTEURS,
Les Citoyens réunis à l’Ecole de la rue Emile-Renouf
ont repoussé à une forte majorité l’ordre du jour présenté
en faveur de M. Masselin, malgré les affirmations auda-
cieuses de ses partisans.
Je fais appel à tous ceux qui préfèrent un travailleur
consciencieux à un impulsif mis en mouvement par des
petites coteries d’amis.
Je fais appel à tous ceux qui ne veulent pas de la tyran
nie et de l’hégémonie oppressive du Groupe Radical-So
cialiste des Frères Meyer et de leurs lieutenants.
TOUS AUX UBNES ET PAS D f ABSTENTIONS !
Nous rappelons à nos amis Républicains que le scrutin pour les élections canto
nales s’ouvrira aujourd’hui à 7 heures du matin.
Que tous fassent leur devoir civique à cette époque de l’année où les absents sont
particulièrement nombreux.
=m==========sennznassanzannan
AU RÉDACTEUR
LE PETIT HAVRE
msaeseneassannnsncmnannaamemsesssnnsrrmrsa*
AUX ÉLECTEURS DU 1" CANTON
MES CHERS CONCITOYENS,
Vous m’avez donné, au premier tour de scrutin, 327 voix de majorité sur mon
concurrent M. Masselin ; mais il m’a manqué six voix pour atteindre, le quorum, et il
y a ballottage.
Mes adversaires m’ont reproché de ne pas défendre les intérêts du premier
canton ; un seul fait permettra d’apprécier leur audace : En 1899, j’avais fait voter
par le Conseil municipal le percement de la rue Emile-Zola jusqu’à la rue du Perrey
et le prolongement du boulevard Maritime avec sa largeur de 20 mètres jusqu’à la
même rue ; le plan d’alignement fut établi en conséquence. Je n’ai jamais cessé de
faire des démarches pour la réalisation de ce dernier travail désiré par tout le quartier
du Perrey. Eh bien, lorsque le 9 octobre 1912, l’Administration et la Commission de
la Voirie ont enfin présenté au Conseil municipal le projet de construction du tronçon
de boulevard sur une longueur d’environ 150 mètres dans le premier canton, ce sont
MM. les Radicaux-Socialistes, Deliot, Lang, Masselin, qui l’ont fait échouer
et remplacer par un projet de voie de 10 mètres de largeur seulement, privant ainsi le
quartier du Perrey d’une superbe voie d’accès vers la plage, Sanvic et Sainte-Adresse.
Pour se faire de la réclame électorale, M. Masselin a déclaré qu’il n’hésiterait pas
à acculer les Chantiers Normand à quitter le Havre, enlevant de la sorte au
1 er Canton et à la Ville un mouvement d’affaires considérable.
Nul n’ignore que M. Masselin fut un adjoint brouillon, subordonnant tout à la
satisfaction de ses amitiés politiques, et introduisant partout le désordre.
Au point de vue politique, l’élection de M. Masselin serait un triomphe pour
le groupe Meyer, un acte d’hostilité contre le Gouvernement et un blâme contre les
mesures militaires soumises au Parlement.
ELECTEURS,
Je vous demande de venir en masse aux urnes, aujourd’hui, et de
confirmer, d’une façon éclatante, votre premier verdict.
Pas c'Abstentions !
VIVE LE MAVRE t VBVE LA nzrunzrovz t
Nous avons reçu les lettres suivantes :
Havre le 9 août 1913.
Monsieur le Rédacteur du
Journal Le Petit Havre
Je vous prie de publier la lettre suivante
que j’adresse au président de la réunion de
l'école Massillon en réponse à la convoca
tion qui ne m’a été adressée que par l’inter
médiaire de votre journal
Agréez, Monsieur le Rédacteur, l’assurance
de mes bons sentiments.
Ch. Déliot.
« Havre, le 9 août 1913.
» Monsieur le Président de la
réunion de l’école Massillon.
» J’avais l’intention d’assister à la réunion
de ce soir pour discuter avec des socialistes ;
mais comme Havre-Eclair y envoie ses amis
pour faire cause commune avec les unifiés
et que cette union de la carpe cléricale avec
le lapin révolutionnaire constitue une co
médie honteuse, j’ai trop le respect du corps
électoral pour y prêter mon concours par
ma présence.
» Recevez, Monsieur le Président, mes sa
lutations distinguées.
» Ch. Déliot.
» Conseiller d’arrondissement sortant. »
Conseil des Ministres
Un Hommage à M. Louis Barthou
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat ont
comme nous l’avons annoncé hier, tenu une
nouvelle réunion de quatre à six heures,
sous la présidence de M. Poincaré. Ils ont
terminé l’examen des affaires courantes.
Quant la délibération fut close, M. Barthou a
tenu à remercier ses collègues de la collabo
ration affectueuse qu’ils lui ont donnée pen
dant les débats difficiles auxquels le chef du
gouvernement a eu à faire face.
An nom du conseil, M. Antony Ratier,
garde des sceaux, a exprimé les sentiments
de dévouement et d'amitié que ses collègues
et lui-même éprouvent pour leur chef. Le
président de la République s’est associé en
termes particulièrement aimables aux paro -
les de M. Ratier.
-- — ------- ------------
BULLETIN MILITAIRE
Promotion de Généraux
Conseiller Général sortant
5xd====MAdd = snan nnn
ÉLECTEURS DU 2 CANTON
Bien que notre éclatante victoire de dimanche dernier ait mis fin à la bataille,
Fous ne manquerez pas d’aller, aujourd’hui, déposer dans l’urne votre bulletin de vote.
Vous voterez, parce que c’est votre devoir de bons Citoyens.
Vous voterez, parce que si vous n’alliez pas nombreux au
scrutin, nos adversaires y trouveraient un prétexte à triompher
bruyamment.
Ne trouvent-ils pas le moyen de se réjouir des deux défaites qu’ils ont
subies dans les deux cantons où ils engageaient la lutte contre nous ?
Ne trouvent-ils pas moyen — dans la ridicule affiche que l’excellent M. Lang
a eu le tort de signer encore — de prétendre que notre 2 e Canton ne compte
que 421 « vrais Républicains » ? N’ont-ils pas découvert, au bout de quatre jours
de réflexion, que notre cher Saint-François, la citadelle démocratique, n'est plus
maintenant habité que par des Réactionnaires 2
Le Havre, le 9 août 1913.
A M. Fenoux, rédacteur en chef gérant
du Petit Havre,
Monsieur le Rédacteur,
Dans votre numéro d’aujourd’hui 9 août
1913, vous avez publié une lettre me con
cernant, signée Ameline, qui me confère le
droit de réponse dans les conditions et for
mes prescrites par la loi.
Monsieur Ameline,
Permettez moi de répondre à votre lettre
de ce jour faisant allusion à une lettre qne
j’ai écrite dans le Petit Havre le 27 avril 1902.
Je n’ai pas cru devoir ecouter vos conseils
pas plus que de répondre à la protestation
de M. Acher, puisque lui-même ne protesta
pas le jour où elle parut dans le Petit Havre.
M. Acher, vers cette époque, était charge du
rapport sur la suppression des droits sur les
boissons hygiéniques, et, au sein de la Com
mission, dans laquelle j’étais délégué par le
Syndicat des débitants, restaurateurs, limo
nadiers du Havre, il ne trouva rien de mieux
que de proposer une surtaxe de 20 francs
par hectolitre d’alcool, soi-disant pour com
penser le dégrèvement des taxes sur les bois
sons hygiéniques, qui, elles, nous coûtaient
50 pourcent meilleur marché.
Il s’exprimait ainsi : les débitants gagnent
assez d’argent pour supporter cette taxe, ils
la feront bien payer à leurs clients ; d’ail-
leurs ils ne sont pas bien intéressants ni re
commandables les débitants.
Heureusement que la municipalité d’alors
ne l’a pas suivi dans ses opinions.
Je me défends donc d’avoir tait de la poli
tique en écrivant cette lettre, mais au con
traire j’ai fait mon devoir en mettant en
éveil tous mes confrères sur les intentions
et appréciations de M. Acher sur notre com
merce et sur nous mêmes.
Quant aux protestations qu’aurait provo
quées ma lettre parmi les membres du Syn
dicat des débitants restaurateurs limona
diers du Havre, laissez-moi vous dire que ce
Syndicat n’existe plus et par conséquent
vous avez énoncé là une contre vérité.
Pour terminer je dois vous prévenir que
je ne suis pas l’auteur de l’insertion de la
lettre dans la Démocratie Havraise, mais je
soutiens que son contenu est la pure vé
rité.
Veuillez agréer mes civilités.
J. Crescent,
33.rue des Vivier,—A
Par décret en date du 8 août 1913, rendu
sur le rapport du ministre de la guerre :
Le général de brigade Colle, commandant
par intérim la 30e division d’infanterie, a été
promu, à dater du 11 août 1913, au grade de
général de division, en remplacement du gé
néral de division Goetschy, qui sera à cette
date placé dans la section de réserve.
Le colonel Mangin, d’infanterie coloniale,
breveté, hors cadre, en service au Maroc, a
été promu au grade de général de brigade,
en remplacement du général de brigade Gos-
sot, précédemment promu.
Par décret du même jour :
Le général de division Foch, commandant
le 8 e corps d’armée, a été nommé à dater du
11 août 1913, au com nandement du 20 e
corps d’armee à Nancy, en remplacement du
général de division Goetschy, qui sera à cette
date placé dans la section de réserve.
Le général de division Pouradier-Duteil,
commandant la Are division d’infanterie, a
été nommé, à dater du 11 août 1913, au
commandant du 8e corps d’armee, à
Bourges.
Le général de division Roques, comman
dant la 7e division d’infanterie, a été nom
me, à dater du 18 août 1913, au commande
ment du 12e corps d’armée, à Limoges, en
remplacement du général Pélecier qui sera,
à cette date, placé dans la section de ré
serve.
Par décision ministérielle du même jour :
Le général de division Colle, promu, à da
ter du 11 août 1913, a été maintenu, à titre
définitif, dans son commandement actuel.
Le général de division Curé, membre du
comité technique du génie, a été nommé, à
dater du 11 août 1913, au commandement de
la 14e division d’infanterie (7e corps d’armée),
à Belfort.
Le général de division Bolgert, comman
dant la 10e division d’infanterie, a été nom
mé, à dater du 11 août 1913, tout en conser
vant son commandement, membre du comi
té technique du génie.
Le général de brigade Mangin, nouvelle
ment promu, a été placé dans la' position de
résidence libre avec solde de présence.
eseear.a9==x========e===================
Voir la Dernière Heure
=================
en 2 m , page
jesmnanaaan
Pnoto et uiché L'etit Haws
L’OUVERTURE D’UNE nUx
C’était un brave bonhomme barbu, d’ac
cueil aimable et sympathique. Je l’avais ren
contré sous les vieux arbres, à l’automne
dernier, un jour de grisailles et de mélan
colie.
Du parc abandonné s’exhalait une tristesse
morne. Il semblait que les choses pleu
raient leur fin proche et que le ciel, en se
drapant de nuages noirs, préparait leur dé
cor funèbre.
Le bonhomme vint à moi, boitant un peu.
Un sourire malin glissait dans sa barbe.
Comme il soulevait son feutre en manière de
politesse, j’aperçus de chaque côté du front
deux proéminences charnues qui, ma foi,
ressemblaient fort à des cornes. L’étrange
silhouette, déjà vue quelque part, cepen
dant. Attendez donc... Mais oui, parfaite
ment, sur une stèle, la jambe en l’air, le vi
sage démoniaque...
— Ne seriez-vous pas ?...
— Le faune. Vous avez deviné, je suis le
faune, le dieu de céans, l’esprit de ces buis
sons et de ces bois, un faune bourgeois et fa
milier qui-se distrait en lisant le journal de
puis que les Naïades se tout meubler des pe
tits hôtels et que, moi-même, j’ai brutalement
rompu avec la tradition. »
De fait, le faune n’avait plus ses jambes de
bouc, ou tout au moins, ils les emprisonnait
dans un vulgaire pantalon de drap verdâtre.
Pas même la flûte des ébds classiques.
— Les flûtes c’était le beau temps. Aujour
d’hui, je m’en tire...
Il se mit à rire aux éclats, fortement satis
fait du trait d’esprit un peu tacile qu’il
venait de lancer. Puis il reprit, d’une voix
dolente :
— Que voulez-vous, tout a une fin, même
la légende mythologique. Le parc est vendu.
Des gens sont venus hier avec des boussoles,
les jalons, des chaînes d’arpenteur. Ils ex
plorèrent et violèrent ma rusticité champê
tre. Depuis des ans et des ans, je vivais seul
dans ce coin sylvestre encore défendu con
tre l’invasion de la brique. Je n’ai pas eu la
naïveté de croire que cela put durer jus
qu’aux douceurs de mon crépuscule. Après
des géomètres, des bûcherons s’amenèrent.
Coups de cognée. Gémissements sourds des
vieux troncs meurtris.J’en ai pris mon parti.
Dissimulé au fond d’une cabane tapissée
de lierre, j'ai suivi au jour le jour la dispari
tion de ce qui fut le parc Quesnel... »
Là-dessus, le vieux faune en chapeau de
feutre se mit bourgeoisement à bourrer une
pipe.
J’ai eu la curiosité, l’autre jour, de pous
ser la porte de la grille qui limite encore,
sur la côte, l’immense propriété qu’on trans
forme. Une petite armée ouvrière était là à
la tâche. Le sol bouleversé avait déjà modi
fié l’aspect. Au fond des tranchées fraîche
ment ouvertes, des tuyaux couraient.
Et c’est alors qu il m’apparut, transformé
lui-même et modernisé plus encore, mais
facilement reconnaissable. C’était toujours
sa bonne vieille mine au rire épanoui, aux
yeux pétillants de malice, son geste alerte et
souple en dépit des ans.
Plus de cornes fâcheuses, traditionnelles,
mais d'une interprétation blessante pour
une humanité railleuse. Une ceinture de fla
nelle rouge retenait aux hanches un rude
pantalon de velor rs bleu.
Et l’homme maniait tour à tour la pelle et
la pioche. Signe troublant d’un temps qui
sacrifie désormais à la considération utili
taire la frivolité des fantaisies mythologi
ques : le faune du parc Quesnel s’était fait
terrassier.
Toute poésie, cependant, n'était point re
jetée de son œuvre puisqu’il prêtait le con
cours de ses bras à une chose parée d’un
joli nom : le Parc d’Or.
Sous le soleil de ce matin tout frémissant
de joie et de lumière,ce nom « le Parc d’Or »
paraissait scintiller. Les deux mots s’asso
ciaient gaiement dans la splendeur d’un pro
jet à son aube. Une idée nouvelle germait
en ce sol si longtemps livré à l’indépendan-
ce de la végétation, idée méthodique, ordon
née et sage, somme toute, puisqu’elle en
tend répendre les bienfaits de l’espace, du
grand air, faire bénéficier un grand nom
bre d'une situation admirable qui n’était
que le privilège d’un seul, assurer les agré
ments de la vie moderne avec tout l’in-
térêt de l’hygiène et du confort, présen
ter enfin, les choses de telle sorte que ni la
charme du site, ni les yeux épris d’art, de
grâce et d’harmonie n’auront à souffrir de la
poussée prochaine des villas.
..
Un esprit pratique a su tirer excellent parti
de celte vaste étendue de terrain. Il l a fait
délibérément, largement, sans lésinerie.
Pour mettre en exploitation l’ancienne pro-
priesetenfaire jaillir un ioli quartier- U
importait d’y tracer, suivant un plan gé
néral bien établi, des voies d’acces dignes
de l’œuvre à réaliser. On peut aujourd’hui se
rendre compte de leur ampleur.
Le sol éventré dessine les artères à travers
lesquelles la circulation publique ira porter
jusqu’aux extrêmes limites le mouvement es
la vie.
Rectilignes, tracées avec à-propos suivant
une orientation heureuse, elles forment des
îlots réguliers que couvriront bientôt des
maisons coquettes, de tous côtés baignées
d’air et de lumière.
Et puis elles portent déjà des noms chan
tants,ces rues qui naissent. L’art et la scien
ce sourient au Parc d’Or, même en cette
phase préliminaire où régnent déblais et
remblais, où les rythmes évoqués par les
titres n’ont encore pour accompagnement
que le grincement des roues des Decauville
lancés sur leurs rails.
La rue Mozart sera l’Avenue des Champs-
Eiysées du nouveau quartier. Reliant la rue
Félix Faure à la rue de la Cavée-Verte, elle
s’étend sur une longueur de trois cent
soixante-cinq mètres et reçoit à angle droit
des voies transversales, la rue Nicolas-Pous
sin, la rue Gay-Lussac, la rue Coppernic, la
rue Alfred-Nobel, qui vient déboucher d’un
côté dans la rue Begouen, de l’autre dans la
rue de Boulogne.
De toutes parts, des voies de pénétration
sillonnent le Parc d’Or, de ‘Est à l’Ouest, du
Nord au Sud. Une rue Delacroix s'appuie
“d’une part sur la Cavée-Verte, de l’autre sur
la rue Begouen. Parallèlement à la rue Mo
zart, elle forme un îlot triangulaire qui a
l’avantage d’être bordé par trois rues, et
c’est, parmi bon nombre d’autres, un coin
pri vilegié où le moellon va pousser aussi
rapidement que naguère l’herbe folle.
Toutes ces voies sont prevues avec une
largeur uniforme de dix mètres, des trot
toirs spacieux, des canalisations d’eau, de
gaz, d’electricité, des bouches de lavage. Une
entente conclue avec la Ville du Havre va
assurer un nettoiement à grande eau des
ruisseaux pavés. On a prévu, d’autre part,
l’installation de lanternes à gaz, qui vont
sous peu donner à ces artères l’aspect de la
rue moderne.
Les nivellements sont déjà effectués. Il a
fallu combler par-ci, creuser par-là, rac
corder en pente douce les voies nouvelles
avec le niveau notablement inférieur de la
rue Begouen, incorporer au quartier envi
ronnant ce quartier neuf, et commencer la
mise à exécution d’un plan qui eut cette
idée directrice d’ériger toutes les futures
constructions, sans exception aucune, sur
les larges et belles voies appelées à les
desservir.
Les futures constructions...
Vous l’a vouerai-je ? Je fus un moment
quelque peu inquiet. J’entrevoyais déjà la
venue des barbares. Je me pris à redouter
l’intrusion de la baraque et du carton bitumé
qui ont déjà deplorablement profané les
simplicités campagnardes de la banlieue.
Je crus voir apparaître la floraison cham-
pignonnesque des bicoques de p âtras et
de bois d’emballage, les toits de tôle ondu
lée, les maigres tuyaux de tôle qui crachent
à la face du bon soleil des panaches de suie
et de fumée.
Le Parc d’Or, au centre d’an milieu d’aris
tocratie, allan-il ouvrir ses rues à des cam
pements rudimentaires ?
L’entourage semblait vouloir protester d’a
vance.
La disparition des arbres a dégagé, en
effet, le paysage environnant. Elle a livré au
voisinage, naguère noyé dans l’ombre, le
chemin du grand air et du soleil. Une nuée
de chalets est apparue, maintenantq u’est
tombé le rideau des branchages épais. Le ca
dre est pimpant et coquet Des maisonnettes
sourient de tout l’éclat de leurs briques neu-
ves, assises sur les coteaux d’alentour.
Elles se montrent désormais au grand
jour. Je présume que c’est pour fêter cette
renaissance imprévue que les balconnets se
sont fleuris, que les pignons se sont habillés
de peintures claires, que la bourgeoisie de
la mi-côte parait tendre la main à l’aristo-
cratie de la côte entière, par-dessus le toit
gentimen t pittoresq ne d’une vi i la normande...»
— Alors, les constructions futures ?...
M. Maurice Jacquot, qui voulut bien me
servir de guide à travers les rues en forma
tion, me rassura pleinement sur ce point.
Il est bien établi que la maison de style
aura seule ici le droit de se dresser. Elle
pourra, suivant son emplacement, affecter
des prétentions décoratives ou se maintenir
dans la modestie des lignes ; elle demeurera
d’aspect architectural, proportionnée en son
décor extérieur à la valeur du terrain qu el
le occupera. . ...
C’est ainsi qu’ont été limitées à 1 extrémité
de la rue Mozart, en bordure de la rue Felix-
Faure, deux surfaces spacieuses destinées a
recevoir un iour des immeubles dignes
Razauarozarsexamasan
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ont piteusement échoué au premier tout.
Dans le 2 e Canton, du reste, l’honorable M. Lang s’est incliné devant
la manifestation de l’opinion des Electeurs. Pourquoi M. Masselin n’a-t-il
pas eu la clairvoyance d’en faire autant ? Il se serait ainsi évité la nouvelle
et dure leçon qui l’attend.
Les Electeurs n’ont donc qu’à la souligner par leur empressement au
scrutin.
Ils sauront remplir leur devoir jusqu’au bout, et cette fois ils auront
définitivement déblayé le terrain.
Aux urnes donc, en masse, pour l’intérêt de la République assainie
et pour les intérêts du 1 er et du 2e Canton !
Votez tous pour les Citoyens ACHER et COTY !
ELECTEURS,
Les Citoyens réunis à l’Ecole de la rue Emile-Renouf
ont repoussé à une forte majorité l’ordre du jour présenté
en faveur de M. Masselin, malgré les affirmations auda-
cieuses de ses partisans.
Je fais appel à tous ceux qui préfèrent un travailleur
consciencieux à un impulsif mis en mouvement par des
petites coteries d’amis.
Je fais appel à tous ceux qui ne veulent pas de la tyran
nie et de l’hégémonie oppressive du Groupe Radical-So
cialiste des Frères Meyer et de leurs lieutenants.
TOUS AUX UBNES ET PAS D f ABSTENTIONS !
Nous rappelons à nos amis Républicains que le scrutin pour les élections canto
nales s’ouvrira aujourd’hui à 7 heures du matin.
Que tous fassent leur devoir civique à cette époque de l’année où les absents sont
particulièrement nombreux.
=m==========sennznassanzannan
AU RÉDACTEUR
LE PETIT HAVRE
msaeseneassannnsncmnannaamemsesssnnsrrmrsa*
AUX ÉLECTEURS DU 1" CANTON
MES CHERS CONCITOYENS,
Vous m’avez donné, au premier tour de scrutin, 327 voix de majorité sur mon
concurrent M. Masselin ; mais il m’a manqué six voix pour atteindre, le quorum, et il
y a ballottage.
Mes adversaires m’ont reproché de ne pas défendre les intérêts du premier
canton ; un seul fait permettra d’apprécier leur audace : En 1899, j’avais fait voter
par le Conseil municipal le percement de la rue Emile-Zola jusqu’à la rue du Perrey
et le prolongement du boulevard Maritime avec sa largeur de 20 mètres jusqu’à la
même rue ; le plan d’alignement fut établi en conséquence. Je n’ai jamais cessé de
faire des démarches pour la réalisation de ce dernier travail désiré par tout le quartier
du Perrey. Eh bien, lorsque le 9 octobre 1912, l’Administration et la Commission de
la Voirie ont enfin présenté au Conseil municipal le projet de construction du tronçon
de boulevard sur une longueur d’environ 150 mètres dans le premier canton, ce sont
MM. les Radicaux-Socialistes, Deliot, Lang, Masselin, qui l’ont fait échouer
et remplacer par un projet de voie de 10 mètres de largeur seulement, privant ainsi le
quartier du Perrey d’une superbe voie d’accès vers la plage, Sanvic et Sainte-Adresse.
Pour se faire de la réclame électorale, M. Masselin a déclaré qu’il n’hésiterait pas
à acculer les Chantiers Normand à quitter le Havre, enlevant de la sorte au
1 er Canton et à la Ville un mouvement d’affaires considérable.
Nul n’ignore que M. Masselin fut un adjoint brouillon, subordonnant tout à la
satisfaction de ses amitiés politiques, et introduisant partout le désordre.
Au point de vue politique, l’élection de M. Masselin serait un triomphe pour
le groupe Meyer, un acte d’hostilité contre le Gouvernement et un blâme contre les
mesures militaires soumises au Parlement.
ELECTEURS,
Je vous demande de venir en masse aux urnes, aujourd’hui, et de
confirmer, d’une façon éclatante, votre premier verdict.
Pas c'Abstentions !
VIVE LE MAVRE t VBVE LA nzrunzrovz t
Nous avons reçu les lettres suivantes :
Havre le 9 août 1913.
Monsieur le Rédacteur du
Journal Le Petit Havre
Je vous prie de publier la lettre suivante
que j’adresse au président de la réunion de
l'école Massillon en réponse à la convoca
tion qui ne m’a été adressée que par l’inter
médiaire de votre journal
Agréez, Monsieur le Rédacteur, l’assurance
de mes bons sentiments.
Ch. Déliot.
« Havre, le 9 août 1913.
» Monsieur le Président de la
réunion de l’école Massillon.
» J’avais l’intention d’assister à la réunion
de ce soir pour discuter avec des socialistes ;
mais comme Havre-Eclair y envoie ses amis
pour faire cause commune avec les unifiés
et que cette union de la carpe cléricale avec
le lapin révolutionnaire constitue une co
médie honteuse, j’ai trop le respect du corps
électoral pour y prêter mon concours par
ma présence.
» Recevez, Monsieur le Président, mes sa
lutations distinguées.
» Ch. Déliot.
» Conseiller d’arrondissement sortant. »
Conseil des Ministres
Un Hommage à M. Louis Barthou
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat ont
comme nous l’avons annoncé hier, tenu une
nouvelle réunion de quatre à six heures,
sous la présidence de M. Poincaré. Ils ont
terminé l’examen des affaires courantes.
Quant la délibération fut close, M. Barthou a
tenu à remercier ses collègues de la collabo
ration affectueuse qu’ils lui ont donnée pen
dant les débats difficiles auxquels le chef du
gouvernement a eu à faire face.
An nom du conseil, M. Antony Ratier,
garde des sceaux, a exprimé les sentiments
de dévouement et d'amitié que ses collègues
et lui-même éprouvent pour leur chef. Le
président de la République s’est associé en
termes particulièrement aimables aux paro -
les de M. Ratier.
-- — ------- ------------
BULLETIN MILITAIRE
Promotion de Généraux
Conseiller Général sortant
5xd====MAdd = snan nnn
ÉLECTEURS DU 2 CANTON
Bien que notre éclatante victoire de dimanche dernier ait mis fin à la bataille,
Fous ne manquerez pas d’aller, aujourd’hui, déposer dans l’urne votre bulletin de vote.
Vous voterez, parce que c’est votre devoir de bons Citoyens.
Vous voterez, parce que si vous n’alliez pas nombreux au
scrutin, nos adversaires y trouveraient un prétexte à triompher
bruyamment.
Ne trouvent-ils pas le moyen de se réjouir des deux défaites qu’ils ont
subies dans les deux cantons où ils engageaient la lutte contre nous ?
Ne trouvent-ils pas moyen — dans la ridicule affiche que l’excellent M. Lang
a eu le tort de signer encore — de prétendre que notre 2 e Canton ne compte
que 421 « vrais Républicains » ? N’ont-ils pas découvert, au bout de quatre jours
de réflexion, que notre cher Saint-François, la citadelle démocratique, n'est plus
maintenant habité que par des Réactionnaires 2
Le Havre, le 9 août 1913.
A M. Fenoux, rédacteur en chef gérant
du Petit Havre,
Monsieur le Rédacteur,
Dans votre numéro d’aujourd’hui 9 août
1913, vous avez publié une lettre me con
cernant, signée Ameline, qui me confère le
droit de réponse dans les conditions et for
mes prescrites par la loi.
Monsieur Ameline,
Permettez moi de répondre à votre lettre
de ce jour faisant allusion à une lettre qne
j’ai écrite dans le Petit Havre le 27 avril 1902.
Je n’ai pas cru devoir ecouter vos conseils
pas plus que de répondre à la protestation
de M. Acher, puisque lui-même ne protesta
pas le jour où elle parut dans le Petit Havre.
M. Acher, vers cette époque, était charge du
rapport sur la suppression des droits sur les
boissons hygiéniques, et, au sein de la Com
mission, dans laquelle j’étais délégué par le
Syndicat des débitants, restaurateurs, limo
nadiers du Havre, il ne trouva rien de mieux
que de proposer une surtaxe de 20 francs
par hectolitre d’alcool, soi-disant pour com
penser le dégrèvement des taxes sur les bois
sons hygiéniques, qui, elles, nous coûtaient
50 pourcent meilleur marché.
Il s’exprimait ainsi : les débitants gagnent
assez d’argent pour supporter cette taxe, ils
la feront bien payer à leurs clients ; d’ail-
leurs ils ne sont pas bien intéressants ni re
commandables les débitants.
Heureusement que la municipalité d’alors
ne l’a pas suivi dans ses opinions.
Je me défends donc d’avoir tait de la poli
tique en écrivant cette lettre, mais au con
traire j’ai fait mon devoir en mettant en
éveil tous mes confrères sur les intentions
et appréciations de M. Acher sur notre com
merce et sur nous mêmes.
Quant aux protestations qu’aurait provo
quées ma lettre parmi les membres du Syn
dicat des débitants restaurateurs limona
diers du Havre, laissez-moi vous dire que ce
Syndicat n’existe plus et par conséquent
vous avez énoncé là une contre vérité.
Pour terminer je dois vous prévenir que
je ne suis pas l’auteur de l’insertion de la
lettre dans la Démocratie Havraise, mais je
soutiens que son contenu est la pure vé
rité.
Veuillez agréer mes civilités.
J. Crescent,
33.rue des Vivier,—A
Par décret en date du 8 août 1913, rendu
sur le rapport du ministre de la guerre :
Le général de brigade Colle, commandant
par intérim la 30e division d’infanterie, a été
promu, à dater du 11 août 1913, au grade de
général de division, en remplacement du gé
néral de division Goetschy, qui sera à cette
date placé dans la section de réserve.
Le colonel Mangin, d’infanterie coloniale,
breveté, hors cadre, en service au Maroc, a
été promu au grade de général de brigade,
en remplacement du général de brigade Gos-
sot, précédemment promu.
Par décret du même jour :
Le général de division Foch, commandant
le 8 e corps d’armée, a été nommé à dater du
11 août 1913, au com nandement du 20 e
corps d’armee à Nancy, en remplacement du
général de division Goetschy, qui sera à cette
date placé dans la section de réserve.
Le général de division Pouradier-Duteil,
commandant la Are division d’infanterie, a
été nommé, à dater du 11 août 1913, au
commandant du 8e corps d’armee, à
Bourges.
Le général de division Roques, comman
dant la 7e division d’infanterie, a été nom
me, à dater du 18 août 1913, au commande
ment du 12e corps d’armée, à Limoges, en
remplacement du général Pélecier qui sera,
à cette date, placé dans la section de ré
serve.
Par décision ministérielle du même jour :
Le général de division Colle, promu, à da
ter du 11 août 1913, a été maintenu, à titre
définitif, dans son commandement actuel.
Le général de division Curé, membre du
comité technique du génie, a été nommé, à
dater du 11 août 1913, au commandement de
la 14e division d’infanterie (7e corps d’armée),
à Belfort.
Le général de division Bolgert, comman
dant la 10e division d’infanterie, a été nom
mé, à dater du 11 août 1913, tout en conser
vant son commandement, membre du comi
té technique du génie.
Le général de brigade Mangin, nouvelle
ment promu, a été placé dans la' position de
résidence libre avec solde de présence.
eseear.a9==x========e===================
Voir la Dernière Heure
=================
en 2 m , page
jesmnanaaan
Pnoto et uiché L'etit Haws
L’OUVERTURE D’UNE nUx
C’était un brave bonhomme barbu, d’ac
cueil aimable et sympathique. Je l’avais ren
contré sous les vieux arbres, à l’automne
dernier, un jour de grisailles et de mélan
colie.
Du parc abandonné s’exhalait une tristesse
morne. Il semblait que les choses pleu
raient leur fin proche et que le ciel, en se
drapant de nuages noirs, préparait leur dé
cor funèbre.
Le bonhomme vint à moi, boitant un peu.
Un sourire malin glissait dans sa barbe.
Comme il soulevait son feutre en manière de
politesse, j’aperçus de chaque côté du front
deux proéminences charnues qui, ma foi,
ressemblaient fort à des cornes. L’étrange
silhouette, déjà vue quelque part, cepen
dant. Attendez donc... Mais oui, parfaite
ment, sur une stèle, la jambe en l’air, le vi
sage démoniaque...
— Ne seriez-vous pas ?...
— Le faune. Vous avez deviné, je suis le
faune, le dieu de céans, l’esprit de ces buis
sons et de ces bois, un faune bourgeois et fa
milier qui-se distrait en lisant le journal de
puis que les Naïades se tout meubler des pe
tits hôtels et que, moi-même, j’ai brutalement
rompu avec la tradition. »
De fait, le faune n’avait plus ses jambes de
bouc, ou tout au moins, ils les emprisonnait
dans un vulgaire pantalon de drap verdâtre.
Pas même la flûte des ébds classiques.
— Les flûtes c’était le beau temps. Aujour
d’hui, je m’en tire...
Il se mit à rire aux éclats, fortement satis
fait du trait d’esprit un peu tacile qu’il
venait de lancer. Puis il reprit, d’une voix
dolente :
— Que voulez-vous, tout a une fin, même
la légende mythologique. Le parc est vendu.
Des gens sont venus hier avec des boussoles,
les jalons, des chaînes d’arpenteur. Ils ex
plorèrent et violèrent ma rusticité champê
tre. Depuis des ans et des ans, je vivais seul
dans ce coin sylvestre encore défendu con
tre l’invasion de la brique. Je n’ai pas eu la
naïveté de croire que cela put durer jus
qu’aux douceurs de mon crépuscule. Après
des géomètres, des bûcherons s’amenèrent.
Coups de cognée. Gémissements sourds des
vieux troncs meurtris.J’en ai pris mon parti.
Dissimulé au fond d’une cabane tapissée
de lierre, j'ai suivi au jour le jour la dispari
tion de ce qui fut le parc Quesnel... »
Là-dessus, le vieux faune en chapeau de
feutre se mit bourgeoisement à bourrer une
pipe.
J’ai eu la curiosité, l’autre jour, de pous
ser la porte de la grille qui limite encore,
sur la côte, l’immense propriété qu’on trans
forme. Une petite armée ouvrière était là à
la tâche. Le sol bouleversé avait déjà modi
fié l’aspect. Au fond des tranchées fraîche
ment ouvertes, des tuyaux couraient.
Et c’est alors qu il m’apparut, transformé
lui-même et modernisé plus encore, mais
facilement reconnaissable. C’était toujours
sa bonne vieille mine au rire épanoui, aux
yeux pétillants de malice, son geste alerte et
souple en dépit des ans.
Plus de cornes fâcheuses, traditionnelles,
mais d'une interprétation blessante pour
une humanité railleuse. Une ceinture de fla
nelle rouge retenait aux hanches un rude
pantalon de velor rs bleu.
Et l’homme maniait tour à tour la pelle et
la pioche. Signe troublant d’un temps qui
sacrifie désormais à la considération utili
taire la frivolité des fantaisies mythologi
ques : le faune du parc Quesnel s’était fait
terrassier.
Toute poésie, cependant, n'était point re
jetée de son œuvre puisqu’il prêtait le con
cours de ses bras à une chose parée d’un
joli nom : le Parc d’Or.
Sous le soleil de ce matin tout frémissant
de joie et de lumière,ce nom « le Parc d’Or »
paraissait scintiller. Les deux mots s’asso
ciaient gaiement dans la splendeur d’un pro
jet à son aube. Une idée nouvelle germait
en ce sol si longtemps livré à l’indépendan-
ce de la végétation, idée méthodique, ordon
née et sage, somme toute, puisqu’elle en
tend répendre les bienfaits de l’espace, du
grand air, faire bénéficier un grand nom
bre d'une situation admirable qui n’était
que le privilège d’un seul, assurer les agré
ments de la vie moderne avec tout l’in-
térêt de l’hygiène et du confort, présen
ter enfin, les choses de telle sorte que ni la
charme du site, ni les yeux épris d’art, de
grâce et d’harmonie n’auront à souffrir de la
poussée prochaine des villas.
..
Un esprit pratique a su tirer excellent parti
de celte vaste étendue de terrain. Il l a fait
délibérément, largement, sans lésinerie.
Pour mettre en exploitation l’ancienne pro-
priesetenfaire jaillir un ioli quartier- U
importait d’y tracer, suivant un plan gé
néral bien établi, des voies d’acces dignes
de l’œuvre à réaliser. On peut aujourd’hui se
rendre compte de leur ampleur.
Le sol éventré dessine les artères à travers
lesquelles la circulation publique ira porter
jusqu’aux extrêmes limites le mouvement es
la vie.
Rectilignes, tracées avec à-propos suivant
une orientation heureuse, elles forment des
îlots réguliers que couvriront bientôt des
maisons coquettes, de tous côtés baignées
d’air et de lumière.
Et puis elles portent déjà des noms chan
tants,ces rues qui naissent. L’art et la scien
ce sourient au Parc d’Or, même en cette
phase préliminaire où régnent déblais et
remblais, où les rythmes évoqués par les
titres n’ont encore pour accompagnement
que le grincement des roues des Decauville
lancés sur leurs rails.
La rue Mozart sera l’Avenue des Champs-
Eiysées du nouveau quartier. Reliant la rue
Félix Faure à la rue de la Cavée-Verte, elle
s’étend sur une longueur de trois cent
soixante-cinq mètres et reçoit à angle droit
des voies transversales, la rue Nicolas-Pous
sin, la rue Gay-Lussac, la rue Coppernic, la
rue Alfred-Nobel, qui vient déboucher d’un
côté dans la rue Begouen, de l’autre dans la
rue de Boulogne.
De toutes parts, des voies de pénétration
sillonnent le Parc d’Or, de ‘Est à l’Ouest, du
Nord au Sud. Une rue Delacroix s'appuie
“d’une part sur la Cavée-Verte, de l’autre sur
la rue Begouen. Parallèlement à la rue Mo
zart, elle forme un îlot triangulaire qui a
l’avantage d’être bordé par trois rues, et
c’est, parmi bon nombre d’autres, un coin
pri vilegié où le moellon va pousser aussi
rapidement que naguère l’herbe folle.
Toutes ces voies sont prevues avec une
largeur uniforme de dix mètres, des trot
toirs spacieux, des canalisations d’eau, de
gaz, d’electricité, des bouches de lavage. Une
entente conclue avec la Ville du Havre va
assurer un nettoiement à grande eau des
ruisseaux pavés. On a prévu, d’autre part,
l’installation de lanternes à gaz, qui vont
sous peu donner à ces artères l’aspect de la
rue moderne.
Les nivellements sont déjà effectués. Il a
fallu combler par-ci, creuser par-là, rac
corder en pente douce les voies nouvelles
avec le niveau notablement inférieur de la
rue Begouen, incorporer au quartier envi
ronnant ce quartier neuf, et commencer la
mise à exécution d’un plan qui eut cette
idée directrice d’ériger toutes les futures
constructions, sans exception aucune, sur
les larges et belles voies appelées à les
desservir.
Les futures constructions...
Vous l’a vouerai-je ? Je fus un moment
quelque peu inquiet. J’entrevoyais déjà la
venue des barbares. Je me pris à redouter
l’intrusion de la baraque et du carton bitumé
qui ont déjà deplorablement profané les
simplicités campagnardes de la banlieue.
Je crus voir apparaître la floraison cham-
pignonnesque des bicoques de p âtras et
de bois d’emballage, les toits de tôle ondu
lée, les maigres tuyaux de tôle qui crachent
à la face du bon soleil des panaches de suie
et de fumée.
Le Parc d’Or, au centre d’an milieu d’aris
tocratie, allan-il ouvrir ses rues à des cam
pements rudimentaires ?
L’entourage semblait vouloir protester d’a
vance.
La disparition des arbres a dégagé, en
effet, le paysage environnant. Elle a livré au
voisinage, naguère noyé dans l’ombre, le
chemin du grand air et du soleil. Une nuée
de chalets est apparue, maintenantq u’est
tombé le rideau des branchages épais. Le ca
dre est pimpant et coquet Des maisonnettes
sourient de tout l’éclat de leurs briques neu-
ves, assises sur les coteaux d’alentour.
Elles se montrent désormais au grand
jour. Je présume que c’est pour fêter cette
renaissance imprévue que les balconnets se
sont fleuris, que les pignons se sont habillés
de peintures claires, que la bourgeoisie de
la mi-côte parait tendre la main à l’aristo-
cratie de la côte entière, par-dessus le toit
gentimen t pittoresq ne d’une vi i la normande...»
— Alors, les constructions futures ?...
M. Maurice Jacquot, qui voulut bien me
servir de guide à travers les rues en forma
tion, me rassura pleinement sur ce point.
Il est bien établi que la maison de style
aura seule ici le droit de se dresser. Elle
pourra, suivant son emplacement, affecter
des prétentions décoratives ou se maintenir
dans la modestie des lignes ; elle demeurera
d’aspect architectural, proportionnée en son
décor extérieur à la valeur du terrain qu el
le occupera. . ...
C’est ainsi qu’ont été limitées à 1 extrémité
de la rue Mozart, en bordure de la rue Felix-
Faure, deux surfaces spacieuses destinées a
recevoir un iour des immeubles dignes
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