Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 août 1913 08 août 1913
Description : 1913/08/08 (A33,N11712). 1913/08/08 (A33,N11712).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637790n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
1 —g -muigithe
53” Année
N» H, 712
(6 Pages)
mom yen u uenn aa nangm cas
5 Centimes — EDITION DU MATIN
S Centimes
ERBESCRNREWRLOeANNR
29RRSST
asespre
(6 Pages)
=========
Vendredi 8 Aoirt 4943
Administrateur « Délégué
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
è M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TBL 10.47
Le Petit Havre
| AU HAVRE.
j A PARIS.
ANNONCES
Le PETIT HA VPtE est désigne pour les Annonces judiciaires et [égales
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, pE9r
l’Oise et la Somme,», e3e ,,.?
Autres Départements
Union Postale ......
Trois Moisi Six Mois
UN AR
HE
10
5O
Fr.
20
Fr.
Fr.
1® Fr.
es »
44% »
Ü n J^ t>onnB également SANS FR^tS, dans tous les Bureaux de Poste de r-r^^
Elections Cantonales du 10 Août
SCRUTIN DE BALLOTTAGE
Au Conseil Général
&
PREMIER CANTON
Frédéric ACHER
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat Républicain
Au Conseil d’Arrondissement
DEUXIÈME CANTON
René COTY
CONSEILLER SORTANT
Candidat du Comité Républicain Démocratique du Ze Canton
Dans le 4 e Canton, le Citoyen Déliot, Radical-Socialiste, reste en
ballottage avec le Citoyen Lartigue, Socialiste unifié
m=s ==s==mas=====msnzasszanana z anaza
ELECTEUR S DU 25 CANTON
Bien que notre éclatante victoire de dimanche dernier ait mis fin à la bataille,
vous ne manquerez pas d’aller, dimanche prochain, déposer dans l’urne votre bulletin
de vote. • .
Vous voterez, parce que c’est votre devoir de bons Citoyens.
Vous voterez, parce que si vous n’alliez pas nombreux au
scrutin, nos adversaires y trouveraient un prétexte à triompher
bruyamment.
Ne trouvent-ils pas le moyen de se réjouir des deux défaites qu’ils ont
subies dans les deux cantons où ils engageaient la lutte contre nous ?
Ne trouvent-ils pas moyen — dans la ridicule affiche que, l'excellent M. Lang
a eu le tort de signer encore — de prétendre que notre 2 e Canton ne compte
que 421 « vrais Républicains » ? N’ont-ils pas découvert, au bout de quatre jours
de réflexion, que notre cher Saint-François, la citadelle démocratique, n’est plus
maintenant habité que par des Réactionnaires ?
Aux politiciens qui se moquent aussi audacieusement du suffrage universel,
vous ne donnerez pas la moindre fiche de consolation !
Vous n'oublierez pas que dans notre canton de marins et de navigateurs, ceux
qui ne peuvent pas voter sont extrêmement nombreux.
Vous qui pouvez voter, vous devez voter,
Vous tiendrez à donner à notre vaillant candidat le témoignage d’estime et de
sympathie qu’il a si bien mérité par sa belle et courageuse campagne comme par son
constant attachement aux intérêts généraux de notre Cité et de notre canton.
rovs VOTEREZ EN MASSE POUR
Conseiller d'Arrondissement sortant.
four le Comité Républicain du 2 e Canton :
Le Président,
a Dr Georges PROFICHET, Conseiller Général.
Des Bulletins de vote seront distribués aux portes des Sections.
La Réunion Électorale de la Tue Emile-Renonf
La réunion électorale organisée, hier soir,
à l’Ecole rue Emile-Renout a été courte.
Commencée à neuf heures et quart, elle pre
nait fin à dix heures trente. Et malgré une
obstruction toute évidente, dirigée contre le
Citoyen Acher, cette réunion, en fin de
compte, a tourné à la confusion des pertur
bateurs amis du citoyen Masselin.
Tout d’abord, le citoyen Acher demandant
à l’assemblée de nommer un bureau, un
incident se produit.
Comme les noms des citoyens Vigné et
Daniel étaient mis en avant, et comme le ci
toyen Vigné, électeur dans le canton, n’avait
pas sa carte, on proteste, et celui-ci s’effaçant
de bonne grâce, le citoyen Daniel est nom-
mé président.
Deux assesseurs sont ensuite nommés :
les citoyens Boussard et Moneyron.
Discours du Citoyen Acher
Le citoyen Acher prend la parole :
il rappelle tout d’abord que les électeurs
lui ont donné au premier tour de scrutin,
dimanche dernier, une majorité de 327 voix
sur son concurrent. Que dans le 2e canton
le citoyen Goty a obtenu une majorité de
440 voix sur ses deux concurrents reunis,
les citoyens Lang et Baudry. Ce sont là des
faits incontestables et qui démentent, de la
façon la plus catégorique, les fallacieuses
statistiques de la Démocratie Havraise et du
citoyen Masselin. (Applaudissements, — pro
testations bruyantes des amis de M. Mas-
selin). .
Dans la Démocratie de ce jour, continue le
citoyen Acher, une lettre signée du citoyen
Cressent, de 4902, a été rééditée. On y pré-
tend qu’au sein d’une commission J aurais
déclaré que les marchands de liquides
n'étaient pas dignes d’intérêt et qu’on ne
saurait tenir compte de leurs revendica
tions.
C’est là une assertion aussi gratuite que
ridicule, dit le citoyen Acher, car j’ai eu
l’occasion, vers la meme époque, de faire,
au Cercle Franklin, une conférence sur le
régime des boissons, où j’ai défendu les
intérêts du commerce des liquides de notre
ville.
Dans la déclaration de M. Masselin, il est
dit que j'ai proposé la suppression de toute
subvention aux Sociétés C’est là de l’histoire
ancienne : il s’agit du Conseil municipal en
1896. On n’a pas été de mon avis, je me suis
incliné.
Mais au Conseil général, la question se
pose d’autre façon. Cette assemblée accorde
des subventions très larges.
J’ai toujours tenu la main à ce que Le Ha
vre en reçoive sa bonne part. C’est ainsi qu’à
la dernière session, je suis intervenu d’une
façon très énergique pour obtenir une sub
vention de 3,000 francs en faveur de la So
ciété havraise des Régates, alors que la Com
mission compétente en proposait le rejet.
J’ai obtenu gain de cause. (Applaudisse
ments.)
On a dit que je m’étais retiré du Conseil
municipal, après avoir été réélu 36 e .J'ai bien
été élu 36 e en 1900, mais je n’ai quitté la
Conseil qu’en 1904, estimantque je devais me
consacrer exclusivement à mon mandat de
conseiller général.
On m’a demandé quelle était mon opinion
au point de vue de la diminution des droits
d’octroi sur le poisson, — et c’est là une
question d'intérêt particulièrement canto
nal. A cet égard mon opinion est bien con
nue : j’approuve entièrement la loi récem
ment votée par la Chambre en créant des
catégories de poissons auxquelles sont appli
qués des droits différents et inférieurs aux
droits actuels.
Mais d’ailleurs, au Conseil municipal,
n’avait-je pas fait voter la suppression inté
grale des droits d’octroi, réalisant ainsi une
réforme démocratique dont les pouvoirs pu
blics n’ont refusé l’approbation que pour
des motifs politiques? Beaucoup de radicaux-
socialistes, qui me combattent, n’ont point
obtenu pareil succès — (des assistants, au
début hostiles à M. Acher, applaudissent vi
goureusement.) — témoin l’impôt sur le re
venu qu’un Parlement ayant une majorité
de gauche n’a pas encore réussi à faire
aboutir.
J’aborderai, maintenant, les intérêts plus
particuliers du 1er Canton, qu’on m’accuse
d'avoir négligé.
Or, j’ai en 1899 fait voter par le Conseil
municipal : le percement de la rue Emile-
Zola et de la rue de Saint-Quentin jusqu’à la
rue du Perrey, et le prolongement du bou
levard Maritime jusqu’à la même rue. Le
plan d’alignement fut établi en conséquen
ce. Il reçut, après enquête, l’approbation de
l’autorité supérieure.
Le terrain nécessaire à ce dernier prolon
gement était occupé par les chantiers des
travaux du port. J’ai profité de ce que l’ad
ministration des Ponts et Chaussées deman
dait à la ville la cession de la rue Salomon-
de-Gaus pour engager l’administration Mail-
lart à demander comme compensation ce
terrain, en même temps que le prolonge
ment du boulevard de Strasbourg jusqu’à ia
digue. Et l’Administration municipale a ob
tenu l’échange dans ces conditions.
Lorsque les chantiers des travaux du port
ont disparus, j’ai insisté à maintes reprises
pour que l’Administration municipale con
struise le tronçon du boulevard Maritime
compris entre le boulevard de Strasbourg
et la rue du Perrey.
Au mois d’octobre 1912, l’Administration
municipale et la Commission de la voirie
ont enfin soumis au Conseil municipal le
projet d’exécution.
Mais les radicaux socialistes : MM. Deliot,
Lang, Masselin, l’ont combattu et fait ren
voyer à la Commission.
Après divers pourparlers, la Commission
compétente est revenu avec un projet tran
sactionnel ne comportant plus qu’une rue
de 10 m. avec 6 m. de chaussée.
Il faut bien comprendre que les prome
neurs qui descendent le boulevard Maritime
se seraient engagés sur le boulevard pro
longé, et auraient ensuite traversé le quar
tier du Perrey. D’où un surcroît de prospé
rité pour tout ce quartier.
Tandis que la petite rue que l'on vient de
construire n’attire en aucune façon les pro
meneur s. (
M. Masselin dira que c’était un obstacle au
prolongement du boulevard Maritime jus
qu’à la Jetee. G’est une erreur, c’en était le
premier tronçon.
Ainsi donc, M. Masselin et ses amis ont
voté contre les intérêts du Aer canton. (Ap-
plaudissements répétés — bruyantes protes
tations).
La semaine dernière, le Comité de Défense
des intérêts du 1er canton provoquait une
réunion publique à l’école Augustin-Nor
mand pour examiner la question de cession
d’une partie de la rue du Perrey aux Chan
tiers Augustin-Normand.
Ceux-ci ne peuvent actuellement construi
re de navires de plus de 90 mètres de lon
gueur.
Ils ont acheté dac terrains de l’autre côté
de la rue et pourront créer des cales de 150
mètres de longueur si le Conseil municipal
accepte leurs propositions.
Dans le cas contraire, ils se verraient con
traints de quitter le Havre pour aller à Dun
kerque ou à Saint Nazire.
D où un dommage considérable pour les
intérêts du 1er canton et dont souffriraient
les ouvriers et les commerçants.
Au début de cette réunion rue Augustin-
Normand, M. Masselin avait déclaré qu’il
s’engageait à soutenir — comme conseiller
général, s’il était élu — et d’ailleurs comme
conseiller municipal, la décision qui serait
prise par l’assemblee.
Mais est-il admissible qu’un homme in
vesti d’un mandat public accepte ainsi tout
de gô, d’un groupement quelconque, la ligne
de conduite à suivre dans une question ca
pitale, alors que son premier devoir est de
l’étudier avec ses collègues d’une façon com
plète et minutieuse ?
D’ailleurs l’assemblée a émis l’avis que le
Conseil municipal ne devait céder aux
Chantiers Normand une partie de la rue du
Perrey qu’à la condition formelle que ceux-
ci abandonnent en retour une bande de 10
mètres de terrain le long de la plage.
M. Grenier-Lemarchand avait cependant
exposé à l’assemblée que les chantiers Nor
mands se trouvaient dans l’impossibilité de
faire cet abandon sans restreindre la lon
gueur de leurs cales, — et que la Commis
sion du Conseil municipal s’était rendue à
leurs raisons.
Ainsi M. Masselin est donc disposé à accu
ler les chantiersNormand à quitter Le Havre,
— et cela sans même avoir étudié la ques
tion !
Pour ma part je ne consentirais pas à
rendre une pareille attitude et j’entends
aisser le soin au Conseil municipal de régler
cette affaire au mieux des intérêts communs
de la Vide et de e s importants chantiers de
construction (bravos répétés).
Dans sa conduite en cette affaire, vous
reconnaissez l’état d’esprit de l’adjoint
brouillon jetant le désordre dans tous les
services dont il était chargé, n’étudiant lui-
même aucun dossier et s’en rapportant,
pour toute décision à prendre, aux seuls in
térêts de ses amitiés politiques. (Rires et ap
plaudissements — tumulte d’une partie de
l’assistance).
Les radicaux-socialistes reprochent à tout
Je monde, et à moi particulièrement, de ne
suivre aucune discipline. Qu‘ont-ils fait,
eux, aux élections sénatoriales qui mettaient
en présence M. Roulland, candidat progres
siste, et M. Bouctot, républicain de gauche ?
Ce qu’ils ont fait, je vais vous le dire :
MM. Meyer et M sselin sont restés au Havre,
désertant le devoir républicain (exclama
tions).
Né au Havre, j’en connais depuis bien long
temps les besoins ; j’ar toujours défendu ses
intérêts au Conseil général depuis 18 ans.
Rapporteur général du budget, je suis au
courant de toutes les affaires qui intéressent
le département et je suis en mesure de sou
tenir efficacement la cause du Havre et du
1 er canton, (Applaudissements prolongés,
bruit.)
Discon rs du Citoyen Masselin
La parole étant donnée au citoyen Masse
lin, celui-ci remercie les électeurs qui ont
voté pour lui dimanche dernier.
Puis, s’en prenant à son adversaire, il lui
reproche encore, ainsi qu’il l’avait fait dans
la réunion de la semaine dernière, d’avoir
combattu la proposition du citoyen Meyer
tendant à relever de 30 à 50,000 francs un
crédit pour subvention aux établissements
de charité.
Il lui reproche d’avoir repoussé la ques
tion préalable a propos de l’impôt sur le re
venu.
Il lui reproche de n’avoir voté qu’une
demi-pension pour l’assistance aux vieil
lards (?).
Il prétend que la construction du tronçon
du boulevard Maritime, proposée Dar l’Ad
ministration municipale et la Commission
compétente, aurait nui à l’exécution d’un
projet de boulevard allant par la grève jus
qu’à la Jetée, et que d’ailleurs, une grosse
économie a été réalisée.
. Il se défend de vouloir acculer les Chan
tiers Normand à quitter Le Havre.
Il prétend qu’il est allé simplement cher
cher des indications auprès du Comité de
Défense des intérêts du Aer canton, en la
réunion de la rue Augustin-Normand, car il
estime qu’il n’a pas à professer une opinion
personnelle. Il a dit : Faites passer une péti
tion, et quand je saurai ce que vous voulez,
je soutiendrai ce que vous aurez demandé.
La majeure partie de l’assemblée s’étonne
et s’amuse.
Le citoyen Masselin proteste contre l’ap
préciation qui a été faite de son rôle d’ad
joint ; il affirme au contraire avoir parfaite
ment dirigé tous les services qui lui étaient
confiés.
Revenant sur la question politique, il
demande au citoyen Acher de quel parti il
se réclame aujourd’hui.
Il conclut en demandant aux électeurs de
voter pour lui-même.
Et les amis de M. Masselin l’applaudissent
bruyamment.
Riposte du Citoyen Acher
Le citoyen Acher répond brièvement aux
articulations du citoyen Masselin.
Il n’y avait aucun intérêt à porter de 30 à
50,000 fr. la subvention pour les établisse
ments charitables, puisque la dépense s’était
élevée seulement a 26,000 fr. les années pré-
cedentes. Et d’ailleurs, contrairement aux
affirmations de la Démocratie, le Conseil gé
néral n’a pas voté cette augmentation.
Le citoyen Acher rappelle qu’au moment
où il faisait partie de la Commission dépar
tementale, il a fait porter de 5,000 à 5,600
francs la subvention au Bureau de bientai-
sance du Havre.
Il a repoussé la question préalable, à pro
pos de l’impôt sur le revenu, estimant que
le Conseil général avait le droit d’émettre
son avis sur cette question.
Et au fond, il a toujours voté en faveur de
l’impôt sur le revenu.
Il déclare ne rien comprendre à la ques
tion posée par le citoyen Masselin sur l’as
sistance aux vieillards.
Il affirme à nouveau que le citoyen Mas-
selin s’est engagé à défendre la résolution
votée par le Comité de défense, et cette fois,
M. Masselin reconnaît que cela est vrai.
En terminant le citoyen Acher déclare
qu’il n’est inféodé à aucun parti, mais que
ses idées sont cédés de l’Alliance Républicaine
démocratique, à laquelle appartiennent MM.
Poincaré, Deschanel et Barthou. (Applaudis-
sements et bruit).
« Je n’ai pas partie liée avec les socialistes
unifies, continue le citoyen Acher, ainsi que
le prétend une accusation ridicule. En au
cun cas je ne voterai pour eux. Il est tout
naturel que les modérés me préfèrent au
candidat radical-socialiste, d’autant plus que
j’ai toujours donné le pas aux questions
d’affaires sur les questions de politique pure
que les Conseils generaux discutent sans
grand résultat pratique. Cependant lorsque
des questions de cet ordre sont venues au
Conseil général, je n’ai pas hésité à me pro
noncer. J’ai accepté la dévolution au dé
partement des biens diocésains ; j’ai d’ail
leurs toujours été d’avis que la plus grande
liberté devait être accordée à l'exercice des
différents cultes, mais sans que l’Etat leur
accorde de subsides. »
Le citoyen Acher ajoute qu’il croit avoir
répondu à toutes les objections de son adver
saire, — et la majeure partie de l’assemblée
l’applaudit.
Différents interpellateurs viennent à la
tribune.
Le citoyen Bouvier reproche au citoyen
Acher d’avoir, en 1901, voté la fermeture de
la Bourse du Travail.
Le citoyen Beaufils reproche an président
d’avoir dans les mains un ordre du jour, ré
digé par lui-même, en faveur du citoyen
Masselin. (Bruit prolongé).
Le président dit que cet ordre du jour lui
fut remis par le citoyen Grouard.
Un citoyen : Qui l’a écrit ?
Le président dit qu’il l’a recopié parce
qu’il était mal écrit. Il ne permettra à per
sonne de suspecter sa bonne loi.
Le citoyen Beaufils interroge le citoyen
Masselin et lui demande son sentiment sur
la liberté de renseignement.
Le citoyen Massenn : répond que, partisan
de la liberté de l’enseignement, il réclamera
le monopole si l’école laïque est attaquée.
Le citoyen Grouard, demande la parole
pour un fait personnel. On a dit qu’il était
nouveau venu au Havre. Or, il s’y est marié,
il y a 22 ans, et n’a cessé d’y venir depuis
lors. Il est inscrit au barreau depuis quatre
ans.
Et là-dessus, tout à coup, à la grande sur-
prise de l’assistance, le président s'écrie :
« La clôture est prononcée ! »
C’est un moment de stupeur, suivi des
protestations véhémentes de l’Assemblée.
Le president, sans réussir à se faire enten
dre, essaye de lire un ordre du jour. Sa voix
se perd dans le tumulte grandis ant.
Mais on a deviné sans peine qu’il s’agissait
d’un ordre du jour en faveur du citoyen
Masselin.
Mis aux voix au milieu de la même agita-
tation, cet ordre du jour est manifestement
repoussé par l’Assemblée. Il est impossible
d’ailleurs d’entendre un mot de ce que dit le
président.
La séance se termine ainsi dans le bruit.
BULLETIN MILITAIRE
Les grandes manœuvres d’armée
Les grandes manœuvres d’armée auront
lieu cette année, ainsi que nous l’avons déjà
annoncé, dans le Midi de la France, du 11 au
47 septembre, dans la région comprise entre
la Garonne et un de ses affluents, la Baïse.
Les opérations s’étendront au sud de Tou
louse jusqu’à Muret.
Y prendront part : les 12 e , 16 e , 17 e et 18e
corps d’armée, une division coloniale, la 6 e
division de cavalerie, une brigade de cavale
rie provisoire, de l’artillerie lourde.
Elles eront dirigées par le général Joffre,
chef d’état-major général.
Les deux partis opposés seront comman
dés par les généraux Pau et Chômer, mem
bres du Conseil supérieur de la guerre.
Le quartier général des manœuvres sera
établi dès le 10 septembre à Castelsarrasin.
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 3 Août. Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
—
—
—
Comptant ..,
calme
£ 68 2/6
13/-
3 mois
£ 68 2/6
15/-
-/-
ETAIN
Comptant ..
facile
£ 186 13/-
-/-
25/-
3 mois '
£ 186 10/-
-1-
25/-
FER
Comptant . /
calme
£ 55/-
-/-
3 mois .... '
£ 55/10 %
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 6 août 1-13.
NEW-YORK, 7 AOUT
Cotons s août, hausse 5 points ; octobre,
baisse 7 points; décembre, baise 6 points ;
mars, baisse 6 points. — Soutenu.
Calés j hausse 15 à 18 points.
NEW-YORK, 7 AOUT
.. 90 joui
c. PEXCZDEXT
Cuivre Standard disp.
14 50
14 37
— septembre....
44 50
14 37
Amalgazat. Cop...
71 7 8
70 3/4
Fer
15 37
15 37
CHICAGO.
7 AOUT
C. DE .OUB
C. PRECED
Blé sur
Septembre
86 1/4
86 3 8
a
Décembre.
90 » »
90 3 8
Maïs sur
Septembre
70 1/2
70 3 8
Décembre.
65 3/8
67 wi»
Saindoux sur.
Septembre
11 47
H 40
—
Décembre.
10 82
10 72
EeAsBeeesEsseEsESEEEREEGTOEOSEEANNSS
LA NOUVELLE LO1 MILITAIRE
La Promulgation de la Loi
La nouvelle loi militaire sera promulguée
dès anjourd hui à l'Officiel.
Le Conseil d’Etat a déjà commencé l’exa
men des règlements d’administration publi
que prévus par cette loi ; il pour suivra ac
tivement son étude afin que les règlements
puissent être publiés dans le délai le plus
rapproché.
Le Vote du Sénat
On verra, d’autre part, que l’ensemble de
la loi militaire a été voté par le Sénat par
245 voix contre 36.
Les 245 sénateurs qui ont voté pour l’en
semble de la loi se répartissent ainsi : 37
membres de la gauche républicaine, 51 de
l’union républicaine, 120 de la gauche dé
mocratique, 31 de la droite et 6 sénateurs
qui ne sont inscrits à aucun groupe.
Sur les 36 sénateurs qui ont voté contre
l’ensemble de la loi, 34 appartiennent à la
gauche démocratique ; les deux autres séna
teurs qui ont voté contre l’ensemblesontMM.
Drelon et Flaissières, qui sont socialistes.
Cinq sénateurs appartenant à la gauche dé
mocratique se sont abstenus.
Il faut ajouter aux abstentionnistes le
président du Sénat qui, en raison de ses
fonctions, ne prend part à aucun vote.
Sept sénateurs étaient absents.
Enfin, MM. Chéron et Ribière qui ont été
élus récemment sénateurs, mais qui n’ont
pas encore donné leur démission de députés,
n’ont pas pris part au vote.
LE SERVICE DE TROIS ANS
L’ensemble de la loi est voté
(De notre correspondant particulier)
Paris, 7 août.
C’est fini. La loi militaire est votée, défini
tivement votée. Après les deux débats qui
avaient eu lieu hier sur ‘incorporation de
la classe à vingt ans et sur les allocations
aux soutiens de famille, après le double
échec essuyé par M. Clémenceau et par la
Commission des finances, ce vois était consi
déré comme acquis, aussi, les derniers arti
cles ont-ils été expédiés grand train. Q el-
ques observations rapides à propos des élè
ves des ecoles et c’est tout.
Avant le vote sur l’ensemble, M. Boude-
noot donne lecture, au nom de la commis
sion de l’armée, d’une déclaration annonçant
que le projet de redressement serait soumis
au Sénat des la rentrée.
Une dizaine de sénateurs vinrent ensuite
expliquer leur vote, puis le président du
Conseil ayant pris l’engagement de faire vo
ter, à la reprise des travaux parlementaires,
le projet sur le relèvement des soldes et
rendu un juste hommage à l’armée, on scru-
tina sur l’ensemble qui fut voté par 254 voix
sur 294 votants ; 37 membres seulement de
la Haute-Assemblee avaient voté contre.
Une salve d’applaudissements salua ce ré
sultat qui fait honneur à la clairvoyance, au
patriotisme du Sénat.
La loi de trois ans, sous réserve des retou
ches qu’on y apportera par la suite, est donc
acquise et pourra, dès sa promulgation au
Journal officiel, entrer en application.
Demain vendredi, la Chambre et le Sénat
se réuniront pour entendre le décret de clô
ture de la session. T. H,
=-=----------42----------=-=
3A SEATCE
Séances du 7 Août
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 30, sous Ia pré-
sidence de ri. ANTONIN DUBOST, président. .
Le Sénat adopte divers projets de loi relatifs a
l’armée de mer. à l’inscription maritime, aux
mousses, aux officiers de la Hotte et reprend la |
loi de trois ans. U
LES mw D’ORIEMT
L’Accord est parfait sur la
Question de la Frontière
BUCAREST. — La Conférence a tenu une
seconde séance hier après-midi.
Les plénipotentiaires grecs et bulgares ont
déclaré par écrit que l’accord était parfait
sur la question de la frontière.
Une même déclaration a été faite par les
plénipotentiaires serbes et bulgares.
La Conférence a pris note de ces déclara
tions, les considérant comme des faits ac
quis.
Le président a annoncé que la prochaine
séance de la Conférence aurait lieu aujour
d’hui à quatre heures pour le règlement des
questions secondaires.
Elle a exprimé le désir que ce soit la der
nière, ou tout au moins l’avant-dernière
séance.
•=====%= -
L’AFFAIRE DDPERDLSSIN
L’Instruction
M. Deperdussin qui a repris son assurance
a été interrogé hier après-midi, à 3 heures,
par M. Hirsch, juge d’instruction.
Il a reconnu les faits qui lui sont repro
ches.
« Les nier, a-t-il dit, serait d’ailleurs im
possible ; aussi je ne veux pas discuter sur
ce point. M iis où j’entends m’expliquer,
c’est sur le préjudice causé au Comptoir in
dustriel et colonial.
« La plainte qui vous a été remise dit que
le préjudice se monte à trente millions Ce
chiffre est exagéré car j’ai fait avec ceite
banque une affaire en participation pour la-
quelle je lui ai versé 48 millions. Le préju
dice dont elle a à se plaindre n’est donc plus
que de 12 millions et lorsque les experts que
vous allez désigner auront rempli leur mis-
sjon, réuni toutes mes créances estimées à
leur juste valeur, vous verrez que le preju-
dice causé se monte à bien peu de chose et
que les plaignants ont été mal inspirés en
ne prenant pas des arrangements avec moi. »
M. Deperdussin s’est ensuite expliqué sur
ses relations avec le Comptoir Industriel et
Colonial et sur la nature de ses spécula
tions sur les soieries.
Il a affirmé que c’était au taux de 32 0/9
par an que le groupe financier plaçait son
argent.
M. Deperdussin s’est longuement étendu
sur la façon déjà connue dont il opérait ses
prétendus marchés et il a dit en terminant
qu’il n’avait pas eu de peine à s’assurer la
complicité du fondé de pouvoirs de la ban
que.
Après avoir écouté ces explications, le juge
a fait remarquer à M. Deperdussin qu’il était
bien extraordinaire que les membres du
groupe financier ne lui aient jamais de
mandé où il entreposait les soieries qu’il
prétendait acheter ou même des échantil
lons.
L’inculpé a répondu qu’à plusieurs repri
se 1 ’ il avait présenté des échantillons et
qu’un jour il conduisit un membre du
groupe chez un ami négociant en soieries où
il lui fit voir un stock considérable de mar
chandises qu’il déclarait lui appartenir.
Après son interrogatoire, M. Deperdussin
a eu, au secrétariat du Petit Parquet, une
entrevue très émouvante avec sa femme.
M. Hirsch a désigné les experts qu’il a
chargés de lui fournir un rapport sur les
affaires de M. Deperdussin.
Ce n’est que lorsqu’il sera en possession
des conclusions des experts qu’il reprendra
ses interrogatoires.
Dans la soirée, le cas particulier deM. Du-
perdussin a été examiné pour voir s’il fallait
nommer un administrateur judiciaire ou dé
clarer la faillite.
LA LOI DE TROIS ANS
Les Grandes Ecoles
L’article 13 est mis en discussion (élèves des
grandes écoles).
M. REVMOND présente un certain nombre d’ob
servations sur l’article <3 en vue de modifications
ultérieures destinées a rendre cet article applica-
ble. Il s’occupe notamment des jeunes gens ad
mis a l’Ecole spéciale militaire, à l’Ecole du ser
vice de santé militaire et de la marine, des phar
maciens militaires, des vétérinaires, etc.
L’orateur Fi greffe que l’Ecole centrale, l’Ecole
des mines, l’École des ponts, l'Ecole des mines
de saint-Etienne aient été délibérément rayées du
texte de la loi.
L’Ecole centrale notamment a été une véritable
pépinière d'officiers d’artillerie. Allons-nous re
noncer a cette pépinière ? Allons-nous obliger les
élèves de cette école et des autres écoles que je
viens d’énumérer à faire leurs trois années de
service conformément au droit commun ? Gela
ferait un tort considérable à la fois aux écoles et
à l'armee elle-même. Ou diminuerait le niveau
des études et l'on arriverait a ce résultat que les
ingénieurs allemands prendraient la place des in
génieurs français a l’étranger.
On va créer une situation privilégiée aux élèves
de l’École normale. Je n’y trouve rien à redire,
mais pourquoi ne pas faire la me ne situalion aux
élèves de l’École centrale, de l’Ecole des mines,
etc. ? Les uns et les autres sont appelés a rendre
des services équivalents. (Très bien !)
NI hervey critique le texte du paragraphe de
l’article 13, aux termes duquel on ne pourra pas
ser le concours d’admission a S»int-Gyr ou à Po
lytechnique sans avoir fait en France les trois
dernieres années d’études qui ont précédé le cou-
cours
Je demande d’abord si l’expression « en France»
s’applique aux colonies et aux pays de protec-
torat ?
M. ETIENNE, ministre de la guerre, répond
affirmstiveme nt.
m hervey s’étonne que la Chambre ait volé
une d spositisn qui aura pour effet d’empêcher de
se présenter à Saint-Cyr ou à Polytechnique des
jeunes Français qui auraient fait leurs études par
exemple dans un établissement français d’ensei
gnement laïque à Alexandrie.
NI. DOUMER, rapporteur : L’article 42 porte (ue
le paragraphe de l’article 13, critiqué par M. 1er-
vey, ne sera applicable que cinq ans apres aprO-
mulgation de la loi, cela sans doute pour permes
tre ia modification de ce varagraphe.
53” Année
N» H, 712
(6 Pages)
mom yen u uenn aa nangm cas
5 Centimes — EDITION DU MATIN
S Centimes
ERBESCRNREWRLOeANNR
29RRSST
asespre
(6 Pages)
=========
Vendredi 8 Aoirt 4943
Administrateur « Délégué
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
è M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TBL 10.47
Le Petit Havre
| AU HAVRE.
j A PARIS.
ANNONCES
Le PETIT HA VPtE est désigne pour les Annonces judiciaires et [égales
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, pE9r
l’Oise et la Somme,», e3e ,,.?
Autres Départements
Union Postale ......
Trois Moisi Six Mois
UN AR
HE
10
5O
Fr.
20
Fr.
Fr.
1® Fr.
es »
44% »
Ü n J^ t>onnB également SANS FR^tS, dans tous les Bureaux de Poste de r-r^^
Elections Cantonales du 10 Août
SCRUTIN DE BALLOTTAGE
Au Conseil Général
&
PREMIER CANTON
Frédéric ACHER
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat Républicain
Au Conseil d’Arrondissement
DEUXIÈME CANTON
René COTY
CONSEILLER SORTANT
Candidat du Comité Républicain Démocratique du Ze Canton
Dans le 4 e Canton, le Citoyen Déliot, Radical-Socialiste, reste en
ballottage avec le Citoyen Lartigue, Socialiste unifié
m=s ==s==mas=====msnzasszanana z anaza
ELECTEUR S DU 25 CANTON
Bien que notre éclatante victoire de dimanche dernier ait mis fin à la bataille,
vous ne manquerez pas d’aller, dimanche prochain, déposer dans l’urne votre bulletin
de vote. • .
Vous voterez, parce que c’est votre devoir de bons Citoyens.
Vous voterez, parce que si vous n’alliez pas nombreux au
scrutin, nos adversaires y trouveraient un prétexte à triompher
bruyamment.
Ne trouvent-ils pas le moyen de se réjouir des deux défaites qu’ils ont
subies dans les deux cantons où ils engageaient la lutte contre nous ?
Ne trouvent-ils pas moyen — dans la ridicule affiche que, l'excellent M. Lang
a eu le tort de signer encore — de prétendre que notre 2 e Canton ne compte
que 421 « vrais Républicains » ? N’ont-ils pas découvert, au bout de quatre jours
de réflexion, que notre cher Saint-François, la citadelle démocratique, n’est plus
maintenant habité que par des Réactionnaires ?
Aux politiciens qui se moquent aussi audacieusement du suffrage universel,
vous ne donnerez pas la moindre fiche de consolation !
Vous n'oublierez pas que dans notre canton de marins et de navigateurs, ceux
qui ne peuvent pas voter sont extrêmement nombreux.
Vous qui pouvez voter, vous devez voter,
Vous tiendrez à donner à notre vaillant candidat le témoignage d’estime et de
sympathie qu’il a si bien mérité par sa belle et courageuse campagne comme par son
constant attachement aux intérêts généraux de notre Cité et de notre canton.
rovs VOTEREZ EN MASSE POUR
Conseiller d'Arrondissement sortant.
four le Comité Républicain du 2 e Canton :
Le Président,
a Dr Georges PROFICHET, Conseiller Général.
Des Bulletins de vote seront distribués aux portes des Sections.
La Réunion Électorale de la Tue Emile-Renonf
La réunion électorale organisée, hier soir,
à l’Ecole rue Emile-Renout a été courte.
Commencée à neuf heures et quart, elle pre
nait fin à dix heures trente. Et malgré une
obstruction toute évidente, dirigée contre le
Citoyen Acher, cette réunion, en fin de
compte, a tourné à la confusion des pertur
bateurs amis du citoyen Masselin.
Tout d’abord, le citoyen Acher demandant
à l’assemblée de nommer un bureau, un
incident se produit.
Comme les noms des citoyens Vigné et
Daniel étaient mis en avant, et comme le ci
toyen Vigné, électeur dans le canton, n’avait
pas sa carte, on proteste, et celui-ci s’effaçant
de bonne grâce, le citoyen Daniel est nom-
mé président.
Deux assesseurs sont ensuite nommés :
les citoyens Boussard et Moneyron.
Discours du Citoyen Acher
Le citoyen Acher prend la parole :
il rappelle tout d’abord que les électeurs
lui ont donné au premier tour de scrutin,
dimanche dernier, une majorité de 327 voix
sur son concurrent. Que dans le 2e canton
le citoyen Goty a obtenu une majorité de
440 voix sur ses deux concurrents reunis,
les citoyens Lang et Baudry. Ce sont là des
faits incontestables et qui démentent, de la
façon la plus catégorique, les fallacieuses
statistiques de la Démocratie Havraise et du
citoyen Masselin. (Applaudissements, — pro
testations bruyantes des amis de M. Mas-
selin). .
Dans la Démocratie de ce jour, continue le
citoyen Acher, une lettre signée du citoyen
Cressent, de 4902, a été rééditée. On y pré-
tend qu’au sein d’une commission J aurais
déclaré que les marchands de liquides
n'étaient pas dignes d’intérêt et qu’on ne
saurait tenir compte de leurs revendica
tions.
C’est là une assertion aussi gratuite que
ridicule, dit le citoyen Acher, car j’ai eu
l’occasion, vers la meme époque, de faire,
au Cercle Franklin, une conférence sur le
régime des boissons, où j’ai défendu les
intérêts du commerce des liquides de notre
ville.
Dans la déclaration de M. Masselin, il est
dit que j'ai proposé la suppression de toute
subvention aux Sociétés C’est là de l’histoire
ancienne : il s’agit du Conseil municipal en
1896. On n’a pas été de mon avis, je me suis
incliné.
Mais au Conseil général, la question se
pose d’autre façon. Cette assemblée accorde
des subventions très larges.
J’ai toujours tenu la main à ce que Le Ha
vre en reçoive sa bonne part. C’est ainsi qu’à
la dernière session, je suis intervenu d’une
façon très énergique pour obtenir une sub
vention de 3,000 francs en faveur de la So
ciété havraise des Régates, alors que la Com
mission compétente en proposait le rejet.
J’ai obtenu gain de cause. (Applaudisse
ments.)
On a dit que je m’étais retiré du Conseil
municipal, après avoir été réélu 36 e .J'ai bien
été élu 36 e en 1900, mais je n’ai quitté la
Conseil qu’en 1904, estimantque je devais me
consacrer exclusivement à mon mandat de
conseiller général.
On m’a demandé quelle était mon opinion
au point de vue de la diminution des droits
d’octroi sur le poisson, — et c’est là une
question d'intérêt particulièrement canto
nal. A cet égard mon opinion est bien con
nue : j’approuve entièrement la loi récem
ment votée par la Chambre en créant des
catégories de poissons auxquelles sont appli
qués des droits différents et inférieurs aux
droits actuels.
Mais d’ailleurs, au Conseil municipal,
n’avait-je pas fait voter la suppression inté
grale des droits d’octroi, réalisant ainsi une
réforme démocratique dont les pouvoirs pu
blics n’ont refusé l’approbation que pour
des motifs politiques? Beaucoup de radicaux-
socialistes, qui me combattent, n’ont point
obtenu pareil succès — (des assistants, au
début hostiles à M. Acher, applaudissent vi
goureusement.) — témoin l’impôt sur le re
venu qu’un Parlement ayant une majorité
de gauche n’a pas encore réussi à faire
aboutir.
J’aborderai, maintenant, les intérêts plus
particuliers du 1er Canton, qu’on m’accuse
d'avoir négligé.
Or, j’ai en 1899 fait voter par le Conseil
municipal : le percement de la rue Emile-
Zola et de la rue de Saint-Quentin jusqu’à la
rue du Perrey, et le prolongement du bou
levard Maritime jusqu’à la même rue. Le
plan d’alignement fut établi en conséquen
ce. Il reçut, après enquête, l’approbation de
l’autorité supérieure.
Le terrain nécessaire à ce dernier prolon
gement était occupé par les chantiers des
travaux du port. J’ai profité de ce que l’ad
ministration des Ponts et Chaussées deman
dait à la ville la cession de la rue Salomon-
de-Gaus pour engager l’administration Mail-
lart à demander comme compensation ce
terrain, en même temps que le prolonge
ment du boulevard de Strasbourg jusqu’à ia
digue. Et l’Administration municipale a ob
tenu l’échange dans ces conditions.
Lorsque les chantiers des travaux du port
ont disparus, j’ai insisté à maintes reprises
pour que l’Administration municipale con
struise le tronçon du boulevard Maritime
compris entre le boulevard de Strasbourg
et la rue du Perrey.
Au mois d’octobre 1912, l’Administration
municipale et la Commission de la voirie
ont enfin soumis au Conseil municipal le
projet d’exécution.
Mais les radicaux socialistes : MM. Deliot,
Lang, Masselin, l’ont combattu et fait ren
voyer à la Commission.
Après divers pourparlers, la Commission
compétente est revenu avec un projet tran
sactionnel ne comportant plus qu’une rue
de 10 m. avec 6 m. de chaussée.
Il faut bien comprendre que les prome
neurs qui descendent le boulevard Maritime
se seraient engagés sur le boulevard pro
longé, et auraient ensuite traversé le quar
tier du Perrey. D’où un surcroît de prospé
rité pour tout ce quartier.
Tandis que la petite rue que l'on vient de
construire n’attire en aucune façon les pro
meneur s. (
M. Masselin dira que c’était un obstacle au
prolongement du boulevard Maritime jus
qu’à la Jetee. G’est une erreur, c’en était le
premier tronçon.
Ainsi donc, M. Masselin et ses amis ont
voté contre les intérêts du Aer canton. (Ap-
plaudissements répétés — bruyantes protes
tations).
La semaine dernière, le Comité de Défense
des intérêts du 1er canton provoquait une
réunion publique à l’école Augustin-Nor
mand pour examiner la question de cession
d’une partie de la rue du Perrey aux Chan
tiers Augustin-Normand.
Ceux-ci ne peuvent actuellement construi
re de navires de plus de 90 mètres de lon
gueur.
Ils ont acheté dac terrains de l’autre côté
de la rue et pourront créer des cales de 150
mètres de longueur si le Conseil municipal
accepte leurs propositions.
Dans le cas contraire, ils se verraient con
traints de quitter le Havre pour aller à Dun
kerque ou à Saint Nazire.
D où un dommage considérable pour les
intérêts du 1er canton et dont souffriraient
les ouvriers et les commerçants.
Au début de cette réunion rue Augustin-
Normand, M. Masselin avait déclaré qu’il
s’engageait à soutenir — comme conseiller
général, s’il était élu — et d’ailleurs comme
conseiller municipal, la décision qui serait
prise par l’assemblee.
Mais est-il admissible qu’un homme in
vesti d’un mandat public accepte ainsi tout
de gô, d’un groupement quelconque, la ligne
de conduite à suivre dans une question ca
pitale, alors que son premier devoir est de
l’étudier avec ses collègues d’une façon com
plète et minutieuse ?
D’ailleurs l’assemblée a émis l’avis que le
Conseil municipal ne devait céder aux
Chantiers Normand une partie de la rue du
Perrey qu’à la condition formelle que ceux-
ci abandonnent en retour une bande de 10
mètres de terrain le long de la plage.
M. Grenier-Lemarchand avait cependant
exposé à l’assemblée que les chantiers Nor
mands se trouvaient dans l’impossibilité de
faire cet abandon sans restreindre la lon
gueur de leurs cales, — et que la Commis
sion du Conseil municipal s’était rendue à
leurs raisons.
Ainsi M. Masselin est donc disposé à accu
ler les chantiersNormand à quitter Le Havre,
— et cela sans même avoir étudié la ques
tion !
Pour ma part je ne consentirais pas à
rendre une pareille attitude et j’entends
aisser le soin au Conseil municipal de régler
cette affaire au mieux des intérêts communs
de la Vide et de e s importants chantiers de
construction (bravos répétés).
Dans sa conduite en cette affaire, vous
reconnaissez l’état d’esprit de l’adjoint
brouillon jetant le désordre dans tous les
services dont il était chargé, n’étudiant lui-
même aucun dossier et s’en rapportant,
pour toute décision à prendre, aux seuls in
térêts de ses amitiés politiques. (Rires et ap
plaudissements — tumulte d’une partie de
l’assistance).
Les radicaux-socialistes reprochent à tout
Je monde, et à moi particulièrement, de ne
suivre aucune discipline. Qu‘ont-ils fait,
eux, aux élections sénatoriales qui mettaient
en présence M. Roulland, candidat progres
siste, et M. Bouctot, républicain de gauche ?
Ce qu’ils ont fait, je vais vous le dire :
MM. Meyer et M sselin sont restés au Havre,
désertant le devoir républicain (exclama
tions).
Né au Havre, j’en connais depuis bien long
temps les besoins ; j’ar toujours défendu ses
intérêts au Conseil général depuis 18 ans.
Rapporteur général du budget, je suis au
courant de toutes les affaires qui intéressent
le département et je suis en mesure de sou
tenir efficacement la cause du Havre et du
1 er canton, (Applaudissements prolongés,
bruit.)
Discon rs du Citoyen Masselin
La parole étant donnée au citoyen Masse
lin, celui-ci remercie les électeurs qui ont
voté pour lui dimanche dernier.
Puis, s’en prenant à son adversaire, il lui
reproche encore, ainsi qu’il l’avait fait dans
la réunion de la semaine dernière, d’avoir
combattu la proposition du citoyen Meyer
tendant à relever de 30 à 50,000 francs un
crédit pour subvention aux établissements
de charité.
Il lui reproche d’avoir repoussé la ques
tion préalable a propos de l’impôt sur le re
venu.
Il lui reproche de n’avoir voté qu’une
demi-pension pour l’assistance aux vieil
lards (?).
Il prétend que la construction du tronçon
du boulevard Maritime, proposée Dar l’Ad
ministration municipale et la Commission
compétente, aurait nui à l’exécution d’un
projet de boulevard allant par la grève jus
qu’à la Jetée, et que d’ailleurs, une grosse
économie a été réalisée.
. Il se défend de vouloir acculer les Chan
tiers Normand à quitter Le Havre.
Il prétend qu’il est allé simplement cher
cher des indications auprès du Comité de
Défense des intérêts du Aer canton, en la
réunion de la rue Augustin-Normand, car il
estime qu’il n’a pas à professer une opinion
personnelle. Il a dit : Faites passer une péti
tion, et quand je saurai ce que vous voulez,
je soutiendrai ce que vous aurez demandé.
La majeure partie de l’assemblée s’étonne
et s’amuse.
Le citoyen Masselin proteste contre l’ap
préciation qui a été faite de son rôle d’ad
joint ; il affirme au contraire avoir parfaite
ment dirigé tous les services qui lui étaient
confiés.
Revenant sur la question politique, il
demande au citoyen Acher de quel parti il
se réclame aujourd’hui.
Il conclut en demandant aux électeurs de
voter pour lui-même.
Et les amis de M. Masselin l’applaudissent
bruyamment.
Riposte du Citoyen Acher
Le citoyen Acher répond brièvement aux
articulations du citoyen Masselin.
Il n’y avait aucun intérêt à porter de 30 à
50,000 fr. la subvention pour les établisse
ments charitables, puisque la dépense s’était
élevée seulement a 26,000 fr. les années pré-
cedentes. Et d’ailleurs, contrairement aux
affirmations de la Démocratie, le Conseil gé
néral n’a pas voté cette augmentation.
Le citoyen Acher rappelle qu’au moment
où il faisait partie de la Commission dépar
tementale, il a fait porter de 5,000 à 5,600
francs la subvention au Bureau de bientai-
sance du Havre.
Il a repoussé la question préalable, à pro
pos de l’impôt sur le revenu, estimant que
le Conseil général avait le droit d’émettre
son avis sur cette question.
Et au fond, il a toujours voté en faveur de
l’impôt sur le revenu.
Il déclare ne rien comprendre à la ques
tion posée par le citoyen Masselin sur l’as
sistance aux vieillards.
Il affirme à nouveau que le citoyen Mas-
selin s’est engagé à défendre la résolution
votée par le Comité de défense, et cette fois,
M. Masselin reconnaît que cela est vrai.
En terminant le citoyen Acher déclare
qu’il n’est inféodé à aucun parti, mais que
ses idées sont cédés de l’Alliance Républicaine
démocratique, à laquelle appartiennent MM.
Poincaré, Deschanel et Barthou. (Applaudis-
sements et bruit).
« Je n’ai pas partie liée avec les socialistes
unifies, continue le citoyen Acher, ainsi que
le prétend une accusation ridicule. En au
cun cas je ne voterai pour eux. Il est tout
naturel que les modérés me préfèrent au
candidat radical-socialiste, d’autant plus que
j’ai toujours donné le pas aux questions
d’affaires sur les questions de politique pure
que les Conseils generaux discutent sans
grand résultat pratique. Cependant lorsque
des questions de cet ordre sont venues au
Conseil général, je n’ai pas hésité à me pro
noncer. J’ai accepté la dévolution au dé
partement des biens diocésains ; j’ai d’ail
leurs toujours été d’avis que la plus grande
liberté devait être accordée à l'exercice des
différents cultes, mais sans que l’Etat leur
accorde de subsides. »
Le citoyen Acher ajoute qu’il croit avoir
répondu à toutes les objections de son adver
saire, — et la majeure partie de l’assemblée
l’applaudit.
Différents interpellateurs viennent à la
tribune.
Le citoyen Bouvier reproche au citoyen
Acher d’avoir, en 1901, voté la fermeture de
la Bourse du Travail.
Le citoyen Beaufils reproche an président
d’avoir dans les mains un ordre du jour, ré
digé par lui-même, en faveur du citoyen
Masselin. (Bruit prolongé).
Le président dit que cet ordre du jour lui
fut remis par le citoyen Grouard.
Un citoyen : Qui l’a écrit ?
Le président dit qu’il l’a recopié parce
qu’il était mal écrit. Il ne permettra à per
sonne de suspecter sa bonne loi.
Le citoyen Beaufils interroge le citoyen
Masselin et lui demande son sentiment sur
la liberté de renseignement.
Le citoyen Massenn : répond que, partisan
de la liberté de l’enseignement, il réclamera
le monopole si l’école laïque est attaquée.
Le citoyen Grouard, demande la parole
pour un fait personnel. On a dit qu’il était
nouveau venu au Havre. Or, il s’y est marié,
il y a 22 ans, et n’a cessé d’y venir depuis
lors. Il est inscrit au barreau depuis quatre
ans.
Et là-dessus, tout à coup, à la grande sur-
prise de l’assistance, le président s'écrie :
« La clôture est prononcée ! »
C’est un moment de stupeur, suivi des
protestations véhémentes de l’Assemblée.
Le president, sans réussir à se faire enten
dre, essaye de lire un ordre du jour. Sa voix
se perd dans le tumulte grandis ant.
Mais on a deviné sans peine qu’il s’agissait
d’un ordre du jour en faveur du citoyen
Masselin.
Mis aux voix au milieu de la même agita-
tation, cet ordre du jour est manifestement
repoussé par l’Assemblée. Il est impossible
d’ailleurs d’entendre un mot de ce que dit le
président.
La séance se termine ainsi dans le bruit.
BULLETIN MILITAIRE
Les grandes manœuvres d’armée
Les grandes manœuvres d’armée auront
lieu cette année, ainsi que nous l’avons déjà
annoncé, dans le Midi de la France, du 11 au
47 septembre, dans la région comprise entre
la Garonne et un de ses affluents, la Baïse.
Les opérations s’étendront au sud de Tou
louse jusqu’à Muret.
Y prendront part : les 12 e , 16 e , 17 e et 18e
corps d’armée, une division coloniale, la 6 e
division de cavalerie, une brigade de cavale
rie provisoire, de l’artillerie lourde.
Elles eront dirigées par le général Joffre,
chef d’état-major général.
Les deux partis opposés seront comman
dés par les généraux Pau et Chômer, mem
bres du Conseil supérieur de la guerre.
Le quartier général des manœuvres sera
établi dès le 10 septembre à Castelsarrasin.
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 3 Août. Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
—
—
—
Comptant ..,
calme
£ 68 2/6
13/-
3 mois
£ 68 2/6
15/-
-/-
ETAIN
Comptant ..
facile
£ 186 13/-
-/-
25/-
3 mois '
£ 186 10/-
-1-
25/-
FER
Comptant . /
calme
£ 55/-
-/-
3 mois .... '
£ 55/10 %
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 6 août 1-13.
NEW-YORK, 7 AOUT
Cotons s août, hausse 5 points ; octobre,
baisse 7 points; décembre, baise 6 points ;
mars, baisse 6 points. — Soutenu.
Calés j hausse 15 à 18 points.
NEW-YORK, 7 AOUT
.. 90 joui
c. PEXCZDEXT
Cuivre Standard disp.
14 50
14 37
— septembre....
44 50
14 37
Amalgazat. Cop...
71 7 8
70 3/4
Fer
15 37
15 37
CHICAGO.
7 AOUT
C. DE .OUB
C. PRECED
Blé sur
Septembre
86 1/4
86 3 8
a
Décembre.
90 » »
90 3 8
Maïs sur
Septembre
70 1/2
70 3 8
Décembre.
65 3/8
67 wi»
Saindoux sur.
Septembre
11 47
H 40
—
Décembre.
10 82
10 72
EeAsBeeesEsseEsESEEEREEGTOEOSEEANNSS
LA NOUVELLE LO1 MILITAIRE
La Promulgation de la Loi
La nouvelle loi militaire sera promulguée
dès anjourd hui à l'Officiel.
Le Conseil d’Etat a déjà commencé l’exa
men des règlements d’administration publi
que prévus par cette loi ; il pour suivra ac
tivement son étude afin que les règlements
puissent être publiés dans le délai le plus
rapproché.
Le Vote du Sénat
On verra, d’autre part, que l’ensemble de
la loi militaire a été voté par le Sénat par
245 voix contre 36.
Les 245 sénateurs qui ont voté pour l’en
semble de la loi se répartissent ainsi : 37
membres de la gauche républicaine, 51 de
l’union républicaine, 120 de la gauche dé
mocratique, 31 de la droite et 6 sénateurs
qui ne sont inscrits à aucun groupe.
Sur les 36 sénateurs qui ont voté contre
l’ensemble de la loi, 34 appartiennent à la
gauche démocratique ; les deux autres séna
teurs qui ont voté contre l’ensemblesontMM.
Drelon et Flaissières, qui sont socialistes.
Cinq sénateurs appartenant à la gauche dé
mocratique se sont abstenus.
Il faut ajouter aux abstentionnistes le
président du Sénat qui, en raison de ses
fonctions, ne prend part à aucun vote.
Sept sénateurs étaient absents.
Enfin, MM. Chéron et Ribière qui ont été
élus récemment sénateurs, mais qui n’ont
pas encore donné leur démission de députés,
n’ont pas pris part au vote.
LE SERVICE DE TROIS ANS
L’ensemble de la loi est voté
(De notre correspondant particulier)
Paris, 7 août.
C’est fini. La loi militaire est votée, défini
tivement votée. Après les deux débats qui
avaient eu lieu hier sur ‘incorporation de
la classe à vingt ans et sur les allocations
aux soutiens de famille, après le double
échec essuyé par M. Clémenceau et par la
Commission des finances, ce vois était consi
déré comme acquis, aussi, les derniers arti
cles ont-ils été expédiés grand train. Q el-
ques observations rapides à propos des élè
ves des ecoles et c’est tout.
Avant le vote sur l’ensemble, M. Boude-
noot donne lecture, au nom de la commis
sion de l’armée, d’une déclaration annonçant
que le projet de redressement serait soumis
au Sénat des la rentrée.
Une dizaine de sénateurs vinrent ensuite
expliquer leur vote, puis le président du
Conseil ayant pris l’engagement de faire vo
ter, à la reprise des travaux parlementaires,
le projet sur le relèvement des soldes et
rendu un juste hommage à l’armée, on scru-
tina sur l’ensemble qui fut voté par 254 voix
sur 294 votants ; 37 membres seulement de
la Haute-Assemblee avaient voté contre.
Une salve d’applaudissements salua ce ré
sultat qui fait honneur à la clairvoyance, au
patriotisme du Sénat.
La loi de trois ans, sous réserve des retou
ches qu’on y apportera par la suite, est donc
acquise et pourra, dès sa promulgation au
Journal officiel, entrer en application.
Demain vendredi, la Chambre et le Sénat
se réuniront pour entendre le décret de clô
ture de la session. T. H,
=-=----------42----------=-=
3A SEATCE
Séances du 7 Août
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 30, sous Ia pré-
sidence de ri. ANTONIN DUBOST, président. .
Le Sénat adopte divers projets de loi relatifs a
l’armée de mer. à l’inscription maritime, aux
mousses, aux officiers de la Hotte et reprend la |
loi de trois ans. U
LES mw D’ORIEMT
L’Accord est parfait sur la
Question de la Frontière
BUCAREST. — La Conférence a tenu une
seconde séance hier après-midi.
Les plénipotentiaires grecs et bulgares ont
déclaré par écrit que l’accord était parfait
sur la question de la frontière.
Une même déclaration a été faite par les
plénipotentiaires serbes et bulgares.
La Conférence a pris note de ces déclara
tions, les considérant comme des faits ac
quis.
Le président a annoncé que la prochaine
séance de la Conférence aurait lieu aujour
d’hui à quatre heures pour le règlement des
questions secondaires.
Elle a exprimé le désir que ce soit la der
nière, ou tout au moins l’avant-dernière
séance.
•=====%= -
L’AFFAIRE DDPERDLSSIN
L’Instruction
M. Deperdussin qui a repris son assurance
a été interrogé hier après-midi, à 3 heures,
par M. Hirsch, juge d’instruction.
Il a reconnu les faits qui lui sont repro
ches.
« Les nier, a-t-il dit, serait d’ailleurs im
possible ; aussi je ne veux pas discuter sur
ce point. M iis où j’entends m’expliquer,
c’est sur le préjudice causé au Comptoir in
dustriel et colonial.
« La plainte qui vous a été remise dit que
le préjudice se monte à trente millions Ce
chiffre est exagéré car j’ai fait avec ceite
banque une affaire en participation pour la-
quelle je lui ai versé 48 millions. Le préju
dice dont elle a à se plaindre n’est donc plus
que de 12 millions et lorsque les experts que
vous allez désigner auront rempli leur mis-
sjon, réuni toutes mes créances estimées à
leur juste valeur, vous verrez que le preju-
dice causé se monte à bien peu de chose et
que les plaignants ont été mal inspirés en
ne prenant pas des arrangements avec moi. »
M. Deperdussin s’est ensuite expliqué sur
ses relations avec le Comptoir Industriel et
Colonial et sur la nature de ses spécula
tions sur les soieries.
Il a affirmé que c’était au taux de 32 0/9
par an que le groupe financier plaçait son
argent.
M. Deperdussin s’est longuement étendu
sur la façon déjà connue dont il opérait ses
prétendus marchés et il a dit en terminant
qu’il n’avait pas eu de peine à s’assurer la
complicité du fondé de pouvoirs de la ban
que.
Après avoir écouté ces explications, le juge
a fait remarquer à M. Deperdussin qu’il était
bien extraordinaire que les membres du
groupe financier ne lui aient jamais de
mandé où il entreposait les soieries qu’il
prétendait acheter ou même des échantil
lons.
L’inculpé a répondu qu’à plusieurs repri
se 1 ’ il avait présenté des échantillons et
qu’un jour il conduisit un membre du
groupe chez un ami négociant en soieries où
il lui fit voir un stock considérable de mar
chandises qu’il déclarait lui appartenir.
Après son interrogatoire, M. Deperdussin
a eu, au secrétariat du Petit Parquet, une
entrevue très émouvante avec sa femme.
M. Hirsch a désigné les experts qu’il a
chargés de lui fournir un rapport sur les
affaires de M. Deperdussin.
Ce n’est que lorsqu’il sera en possession
des conclusions des experts qu’il reprendra
ses interrogatoires.
Dans la soirée, le cas particulier deM. Du-
perdussin a été examiné pour voir s’il fallait
nommer un administrateur judiciaire ou dé
clarer la faillite.
LA LOI DE TROIS ANS
Les Grandes Ecoles
L’article 13 est mis en discussion (élèves des
grandes écoles).
M. REVMOND présente un certain nombre d’ob
servations sur l’article <3 en vue de modifications
ultérieures destinées a rendre cet article applica-
ble. Il s’occupe notamment des jeunes gens ad
mis a l’Ecole spéciale militaire, à l’Ecole du ser
vice de santé militaire et de la marine, des phar
maciens militaires, des vétérinaires, etc.
L’orateur Fi greffe que l’Ecole centrale, l’Ecole
des mines, l’École des ponts, l'Ecole des mines
de saint-Etienne aient été délibérément rayées du
texte de la loi.
L’Ecole centrale notamment a été une véritable
pépinière d'officiers d’artillerie. Allons-nous re
noncer a cette pépinière ? Allons-nous obliger les
élèves de cette école et des autres écoles que je
viens d’énumérer à faire leurs trois années de
service conformément au droit commun ? Gela
ferait un tort considérable à la fois aux écoles et
à l'armee elle-même. Ou diminuerait le niveau
des études et l'on arriverait a ce résultat que les
ingénieurs allemands prendraient la place des in
génieurs français a l’étranger.
On va créer une situation privilégiée aux élèves
de l’École normale. Je n’y trouve rien à redire,
mais pourquoi ne pas faire la me ne situalion aux
élèves de l’École centrale, de l’Ecole des mines,
etc. ? Les uns et les autres sont appelés a rendre
des services équivalents. (Très bien !)
NI hervey critique le texte du paragraphe de
l’article 13, aux termes duquel on ne pourra pas
ser le concours d’admission a S»int-Gyr ou à Po
lytechnique sans avoir fait en France les trois
dernieres années d’études qui ont précédé le cou-
cours
Je demande d’abord si l’expression « en France»
s’applique aux colonies et aux pays de protec-
torat ?
M. ETIENNE, ministre de la guerre, répond
affirmstiveme nt.
m hervey s’étonne que la Chambre ait volé
une d spositisn qui aura pour effet d’empêcher de
se présenter à Saint-Cyr ou à Polytechnique des
jeunes Français qui auraient fait leurs études par
exemple dans un établissement français d’ensei
gnement laïque à Alexandrie.
NI. DOUMER, rapporteur : L’article 42 porte (ue
le paragraphe de l’article 13, critiqué par M. 1er-
vey, ne sera applicable que cinq ans apres aprO-
mulgation de la loi, cela sans doute pour permes
tre ia modification de ce varagraphe.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.89%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.89%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t52637790n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t52637790n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t52637790n/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t52637790n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t52637790n
Facebook
Twitter