Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-07-24
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 juillet 1913 24 juillet 1913
Description : 1913/07/24 (A33,N11697). 1913/07/24 (A33,N11697).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637775z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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(5 Pages»
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5 Centimes
Administrateur-Délégué
Jerdi 24 Juillet 1943
Adresser tout ce qui concerne l’Administratics
à M. O. RANDOLRT
85, Rue Fontanelle, 85
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Le Petit Havre
ANNONCES
AU HAVRE..... Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Anna no es judiciaires et (égales
ORGANE REPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
4 M. HIPPOLYTE Fénoux
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Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur.
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les Bureaux de Poste de crante
LA JOURNEE DE M. POINCARÉ AU HAVRE
EECETIOD ETTTIIOTJSIA STE
DERNIMNE li IRD
Paris, trois heures matin
==== = - =====
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 23 JUILLET
Cotens : juillet, baisse 1 points ;octobre,
baisse 9 points ; décembre, baisse 10 points ;
bars, baisse 10 points. — Soutenu.
Cales : baisse 3 à 5 points.
NEW-YORK, 23 JUILLET
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Duivre Standard disp.
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LE RETOUR DE M, POINCARÉ
M. Raymond Poincaré, président de la Ré
publique, est rentré à Paris à 10 h. 28, sans
ncident.
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LES AFFAIRES D'ORIENT
La marche des troupes turques
Sofia. — La cavalerie turque a traversé
aujourd’hui l’ancienne frontière turco-bul-
gare au Nord de Mustapha Pacha et a occupé
une dizaine de villages qui ont été incen-
liés.
I'Intervention de la Russis
Belgrade. — Le ministre de Russie à Bel-
grade a rendu visite au président du Conseil
pour lui exprimer les vœux du gouverne
ment russe devoir un armistice conclu entre
les belligérants le plus rapidement possible.
Le colonel Smilyanitch et le lieutenant-co
lonel Dimitrievitch représenteront le quar
tier général serbe à la réunion de Nisch.
Rien n’est encore déterminé quant aux dé-
légués à la conférence de Bucarest.
Les Négociations
Bucarest (officiel). — La Grèce et la Serbie
adhérent à la proposition roumaine tendant
à ce que les préliminaires de paix soient si
gnés à Bucarest.
La Bulgarie a répondu qu’elle acceptait les
principaux points formulés.
LES POURSUITES CONTRE
LES ANTIMILITARISTES
M. Drioux, juge d’instruction, a poursuivi
hier après-midi l’interrogatoire des syndica
listes inculpés dans les poursuites pour ex
citation de militaires à la désobéissance.
Yvetot, secrétaire de la Fédération des
Bourses du Travail s’est catégoriquement
refusé à répondre aux questions du juge.
Marck, trésorier de la G.G.T. s’est conten
té de déclarer que son emploi ne lui permet
tait pas d’exercer de contrôle sur la sortie
des fonds. Il ignore et veut ignorer si des
circulaires ont été envoyées avec l’argent
de la G.G.T.
Thomas, secrétaire de la Bourse du travail
de Nantes, reconnaît avoir copié des circu
laires, mais il nie les avoir expédiées.
Louis Royer, membre de la Fédération des
Jeunesses syndicalistes, reconnaît avoir dis
tribué des circulaires.
ÉCHOUE^ENT D'UN SUBMERSIBLE
Cannes. — Le submersible Fresnel s’est
échoué hier matin à 10 heures à la pointe
Est de la presqu’île de la Croisette, au cours
d'une manœuvre en golfe Juan, tandis que
sortant d’une plongée, il ramassait les tor
pilles lancées pendant la manœuvre.
Le submersible est échoué par trois mé
trés cinquante de fond.
Des torpilleurs et un submersible se por
tèrent à son secours, mais ne parvinrent à
le dégager.
Par trois fois les amarres et les haussières
se rompirent.
Les travaux doivent continuer pendant la
nuit.
On ne signale aucun accident de per
sonnes.
CONDAMNATION A MORT
Toulouse. — La Cour d’assises vient de
condamner à mort le nommé Louis Albus,
ardinier, qui assassina le 13 juin dernier, à
Amanville, son père et sa mère, pour les
roler.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la ITERMATIOHNLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de F HOTEL TERMINUS)
================================= w e========;
LES FÊTES PRÉSIDENTIELLES
LArrivéede. Poincaré au Havre. - La Population lui fait un accueil chaleureux
AUX RÉGATES INTERNATIONALES.-- LE BANQUET AU PALAIS DE LA BOURSE
LE DISCOURS DE M. POINCARÉ
Le Cortège ê travers la, "Ville. — La Présentation des Anfants des Tcol es
H. POINCARÉ QUITTE IB HAVRE AU MTMIRU DES AGEEAMATIONS
F hôte Fdil flairé
‘Cliché htil Hatrë
M. POINCARÉ AU PALAIS DES RÉGATES
M. Poincaré quitte Paris
M. Poincaré, accompagné des ministres
de la marine, du commerce et des travaux
publics, est parti à 7 heures pour Rouen et
Le Havre.
Une grande ovation lui a été faite dans la
cour de la gare St-Lazare, à sa descente de
voiture et au moment où il est monté en
wagon.
»
* «
Le chef de l’Etat est arrivé sans escorte à
la gare Saint-Lazare, en compagnie du gé
néral Beaudemoulin, quelques instants
avant le départ du train présidentiel.
Il a été salué à sa descente de voiture par
MM. Ratier, garde des sceaux ; Etienne,
ministre de la guerre ; Baudin, ministre de
la marine ; Thierry, ministre des travaux
publics ; Massé, ministre du commerce ;
Delanney, préfet de la Seine ; Hennion, pré
fet de police, et par le général Michel, gou
verneur militaire de Paris.
Etaient également présents les sénateurs
et députés de la Seine-Inférieure.
Le président de la République, après
avoir serré la main des personnalités pré
sentes, s’est dirigé vers le quai de départ
entre une double haie de gardes républi
cains et au milieu des acclamations des
voyageurs, maintenus à distance par un
service d’ordre.
Le chef de l’Etat a pris aussitôt place
dans son wagon-salon, dans lequel sont
également montés MM. Baudin, Thierry,
Massé; le général Beaudemoulin, secré
taire général de la présidence ; le colonel
Boulangé et le lieutenant de vaisseau
Grandclément, de la maison militaire du
président, qui accompagnent M. Poincaré,
dans son voyage.
Au moment où le train s’est ébranlé, le
public a fait à nouveau une ovation cha
leureuse au chef de l’Etat, aux cris de
« Vive Poincaré 1 »
L’Arrêt à Rouen
Une foule considérable s’était rendue hier
matin aux abords de la gare de la rue Verte,
pour voir passer M. Poincaré, président de
la République.
Un. service d'ordre très important, sous
les ordres du sympathique commissaire cen
tral, M. Lannes, avait été organisé. Il n’eut
d'ailleurs pas à intervenir.
Les quais de la gare avaient été recouverts
de tapis et dans le grand salon des premiè-
res étaient tendues des tentures vieil Or
ornées de trophées de drapeaux aux couleurs
nationales:
Sur le quai de la gare, on remarquait .MM:
Brelet, préfet de la Seine-Inférieure , Liard,
secrétaire général de la préfecture ; le géné=
ral Valabrègne, commandant le 3® corps
d'armée ; Brelet fils, chef de cabinet de la
préfecture ; Franqueville, premier prési-
dent ; Gensoul, procureur général ; Brin-
deau et Fortier, sénateurs ; de Pomereu, dé
puté.
Une compagnie du 39e régiment d'infante-
rie avec drapeau, sons les ordres du colonel
Chrétien, ainsi que l’excellente musique du
régiment, assuraient le service d’honneur.
Dans la salle se trouvaient réunis tout le
Conseil municipal, les membres de la Cham
bre de commerce, une délégation d’officiers,
des magistrats, des délégations diverses.
A 8 h. 45 exactement, le train présidentiel,
dont la locomotive est ornée à l’avant d’un
trophée de drapeaux français, entre en gare.
M. Poincaré est reçu à sa descente du train
par M. Brelet,.préfet de la Seine-Inférieure,
et M. Leblond, député, maire de Rouen.
Il pénètre ensuite dans le salon derécep
tion, où le maire de Rouen présente le Con
seil et ajoute :
Tous vous remercient, Monsieur le Président et
vous sont grandement reconnaissants de la haute
marque de bienveillante sympathie que vous avez
bien voulu donner a l’antique et glorieuse capita
le normande, en lui consacrant quelques instants
à l’aube d’une journée particulièrement bien em
ployée.
Je me permettrai, certain d’être en cela l'inter-
prête des sentiments de la population rouennaise,
de vous féliciter très respectueusement de l’heu
reuse initiative que vous avez prise en faisant
entendre, avec l’énergie et la ténacité d’une ar
dente conviction, les paroles de paix et de conci
liation qui devaient être prononcées par la France
dans le concert des puissances européennes.
M. le Maire continue en ces termes :
Vous avez bien voulu nous dire que la Ville de
Rouen méritait mieux qu’une halte de quelques
minutes. Nous escomptons donc qu’elle pourra
avoir l’honneur d’être favorisée de vptre visite.
Autorisez-nous à retenir cette promesse en
attendant que les circonstances nous permettent
de vous prier de la réaliser.
Aujourd’hui, c’est la grande cité sœur et amie,
c’est la ville du Havre qui a l’honneur et la joie
de vous recevoir ; nous partsgeons son allégresse
sans en être jaloux.
Les plus favorisés d’entre nous vous feront cor
tège dans la belle et mémorable journée qui com
mence, les autres emporteront de ces courts ins
tants passés auprès de vous le souvenir du char
me et du réconfort que votre personne et votre
parole laissent toujours après eux.
M. Poincaré répond en ces termes :
Monsieur-le maire,
J’aurais eu bien mauvaise grâce à traverser
la ville de Rouen sans vous exprimer, au
passage, le très vif regret que j’éprouve de
ne pouvoir m’y arrêter aujourd’hui.
Les nombreux séiours que l’ai faits dans
le capitale normande, les sonvenirs que m’a
laissés la fréquentation de votre vieil et il
lustre Palais de justice, la bienveillance avec
laquelle m'a jadis accueilli votre population
républicaine et patriotique, lorsque j’étais
encore mêlé aux luttes politiques, les ami
tiés que je compte parmi vous, tout m’invi
tait à une station plus prolongée que celle
dont l'horaire du train m’a réservé, dans
Bette gare en réparation, la faculté fugitive.
Je ne puis considérer cette halte trop brè
ve que comme un acompte prélevé sur l’ave
nir et j’espère bien qu'au cours de ma ma
gistrature, je trouverai l’occasion et le loisir
de venir remercier les habitants de Rouen
des sentiments dont vous vous êtes fait l’in
terprète et dont je connais la sincérité.
Puis les présentations eurent lieu.
Le général Valabrègne, commandant le
3 e corps d’armée, présentant la délégation
des officiers du 3 e corps, assure M. le prési
dent de la République des sentments de dé
vouement à la République et du patriotisme
des officiers du 3 e corps.
M. Poincaré répond en quelques mots.
Puis il regagne son wagon-salon.
A 8 h. 1/2 exactement, le train démarre
pendant que la musique et les clairons et
tambours jouent et battent « Aux Champs ».
L’Arrivée de M. Poincaré
Notre ville a fait hier à M. Raymond Poin
caré l’accueil chaleureux que le patriotisme
de la grande cité républicaine devait au chef
de l’État.
La population a reçu le président avec un
empressement/ une joie fière et enthou
siaste qui s’est manifestée spontanément,
dès que son pied s’est posé sur le sol ha-
vrais.
Plus encore que les drapeaux déployés de
toutes parts, plus encore que la parure des
rues en fête, plus encore que les décorations
d’une ville heureuse de posséder le premier
citoyen de la République, ces . témoignages
de haute estime, de respectueuse et cordiale
sympathie ont eu leur éloquence.
Nous avons encore présents à la mémoire
les souvenirs des précédentes visites au
Havre des présidents Félix Faure et Falliè-
res, et nous pouvons affirmer que la venue
du président Poincaré n’a été ni moins af
fectueuse, ni moins cordiale.
G’est tout le Havre qui se pressait hier ma
tin le long des voies suivies par le cortège.
G’est toute la population républicaine de no
ire ville qui a accompagné de ses vivats la
voiture présidentielle et qui a fait au chef
de l’Etat une escorte saluée de sympathies
enthousiastes.
Dès neuf heures du matin, plus d’une
heure avant l’arrivée prévue du train, les
abords de là gare étaient envahis par la
foule.
Elle est joyeuse cette foule, elle se hâte sans
désordre, poussée par la fièvre de bien voir
et de tout voir. Des familles entières, endi
manchées, sont en quête d’un endroit où il
leur sera facile d’acclamer celui qu’on at
tend.
Les coins des rues où doit passer le prési
dent, les alentours de la gare sont occupés
par des curieux résolus à garder leur place,
malgré l’ennui d’une longue attente.
Certains se sont assis carrément sur la
bordure du trottoir. D’autres ont apporté des
chaises, des bancs, des échelles.
Sur toute cette foule, on sent malgré le
ciel maussade, passer une bonne gaîté popu
laire qui s’ingénie à se distraire pour trom
per son attente. Elle tire plaisanterie du
moindre incident : la voix éraillée d’un ca
melot qui passe, la poursuite du chien qui
s’est fourvoyé dans les jambes des chevaux
des chasseurs ou des gendarmes, un rien la
met en belle humeur.
On voit arriver un à un les officiels, en
voiture ou en auto, et la vue des habits cha-
marés d’or, d’un consul ou d’un amiral, fait
naître les commentaires du Monsieur bien
renseigné.
De temps en temps, à travers ce flot hu
main, un habit et une cravate blanche se
frayent un passage. Le nouveau venu est ar
rêté au passage et doit montrer sinon patte
blanche, du moins l’indispensable a passe-
partout » que la Sûreté générale a distribué
avec parcimonie et devant lequel les consi-
t gnes se lèvent. Les « coupe-file » ordinaires
sont détrônés pour un jour.
Quelques photographes, quelques opéra
teurs cinématographique ont eu les leurs.
• Ils sont groupés devant la gare face aux trou
pes chargés du service d’honneur et se de
mandent si le soleil daignera un bon mo
ment les favoriser d’une risette, si petite
soit-elle.
Devant la gare de départ, devenue pour un
jour exceptionnel, la gare d’arrivée, une
, compagnie du 129e d’infanterie et la musique
■ sont sur pied. Elles doivent rendre les hon-
. neurs au Président lorsqu’il montera dans
‘ sa voiture. La daumont présidentielle est, en
i effet, placée devant attelée de quatre che-
i vaux d’artillerie avec deux conducteurs.
।
Dans la Gare
L’affluence est déjà considérable à neuf
heures et demie à l’intérieur de la gare. Les
salles d’attente des premières et secondes
classes ont été transformées en salons. Des
tentures de velours rouge à franges d’or, des
parterres fleuris les parent. D’épais tapis de
peluche rouge foncée courent sur le sol jus
qu’au quai ou doit s’arrêter le train présiden
tiel.
Un pont de bois a été disposé au-dessus de
la voie Sud, où se font habituellement les
départs, pour conduire directement le cor-
tège du hall à l’entrée des salons, entre deux
haies de plantes vertes. Cette décoration très
jolie est due à la maison Belloire, de Paris.
Les délégations diverses prennent peu à
peu position aux places qui leur ont été as
signées.
Sur le quai, une tente a été dressée devant
laquelle le train présidentiel s’arrêtera dans
un instant.
C’est devant cette tente que viennent se
placer, pour saluer les premiers le Chef de
l’Etat à sa descente de wagon, comme repré
sentants de la cité : MM. Génestal, maire du
Havre ; Benoist, sons-préfet ; J. Couvert, pré
sident de la Chambre de commerce ; le gé
néral Capiomont, gouverneur du Havre.
On remarque ensuite sur le quai : MM.
Jules Siegfried, G. Ancel et G. Bureau, dépu
tés du Havre ; Lavoinne, député d’Yvetot ;
Bignon, député de Dieppe ; l’amiral Le Pord,
préfet maritime de Cherbourg ; le contre-
amiral Favereau, commandant l’escadre ac
tuellement au Havre ; MM. d’Etchegoyen,
Acher, Léon Meyer,Valentino, Soulier, Feron,
Guibet, Berge, Robbe, Lemarchand, Doutre-
leau, Nibelle, Dr Fidelin, H. Lefevre, F. Le-
fevre, Bocheux, Houlier, Romain, Gerin, Si
mon et Denise, conseillers généraux.
MM. Coty, Màsselin et Deliot, conseillers
d’arrondissement ; MM. Morgand, Serrurier,
Jennequin, Valentin, Vigne et Bidoureau,
adjoints au maire ; Guéret, inspecteur prin
cipal de la gare.
Sur d’autres lignes se placent successive
ment MM. les conseillers municipaux, MM.
les membres du bureau et les membres de
la Chambre de commerce.
De l’autre côté du quai sont massés les
représentants du corps consulaire en grand
uniforme.
Dans les salons, les fonctionnaires des dif
férents ordres forment des groupes dis
tincts.
Ce sont d’abord les membres du Tribunal
de De instance, les juges de paix, les mem
bres du Tribunal de commerce, les fonction
naires du ministère de l’intérieur, ceux du
ministère des finances, l’état-major de la
place du Havre et les représentants de la
marine.
Dans le premier salon nous remarquons
MM. le recteur, l’inspecteur d’académie, les
proviseurs, directrice et professeurs des
Lycées de garçons et de jeunes filles ; une
délégation des membres de ‘enseignement
primaire ; les représentants des Hospices, du
Bureau de bienfaisance, de la Caisse d’épar-
gne, des Chambres des avoués, des notaires,
de la Compagnie des Huissiers, des courtiers
assermentés, du Conseil d’arrondissement,
des empleyés municipaux, du Conseil des
prud’hommes.
Les fonctionnaires des ministères du com
merce, des colonies, du travail, des postes et
des télégraphes, des travaux publics, ponts
et chaussées, ingénieurs des mines ; com
missaires de surveillance administrative,
École supérieure de commerce ; École d’hy
drographie, Ecole pratique d’industrie ; com
missaire du commerce près des Docks-En
trepôts; Inspecteur sanitaire et vétérinaires,
chef du service colonial, inspecteur du tra
vail ; agents de change, commissaires-pri-
saurs, sapeurs-pompiers.
Enfin dans le deuxième salon, formant
une double haie, s’échelonnent les Comités
de défense et d’action républicaine du
Havre, les délégations des diverses sociétés
de secours mutuels et patriotiques.
. Grâce aux dispositions prises, aux indica
tions précises données à chacun concernant
son emplacement, le groupement a pu s'ef
fectuer assez rapidement et sans trop de
confusion.
Pendant une heure, ce fut aux abords de
la gare, sur les quais, dans les salons, une
incessante allée et venue de brillants unifor
mes, de poitrines décorées et de chamarru
res, et d’innombrables habits de cérémonie»
Les télégrammes parvenus annonçaient
que le train présidentiel n’avait aucun re
tard. L’excellent mécanicien qui le condui
sait avait su régler sa marche si bien qu'à
dix heures et une minute. exa ment l’heu
re annoncée, on vit s’ava: . -atement à
l’horizon, sous le pont Jean-Jacques-Rous-
seau, la lourde locomotive décorée à l’avant
d’un trophée de drapeaux.
Le train présidentiel
entre en gara
Le convoi formé de wagons salons s’avan
ce doucement et s’engage sur la voie située
au bord du quai pour s’arrêter à quelques
mètres du battoir.
La quatrième voiture est le salon réservé
à M. le Président de la République et a
suite. ? <
M. Mollard, directeur du protocole, des
cend le premier et aussitôt apparait la sym
pathique figure du Président Poincaré lequel
met, à son tour, pied à terre. Il porte en sau
toir le grand cordon de la Légion d’Hon
neur.
M. Poincaré est accompagné de M. Baudin,
ministre de la marine, du général Beaude-
moulin, secrétaire général de la présidence.
Massé, ministre du commerce, Thierry, mi
nistre des travaux publics ; Brelet, préfet de
la Seine-Inférieure ; Fortier, Brindeau, Ques-
nel et Rouland, sénateurs.
C’est M. le Préfet qui fait les présentations,
d’abord les représentants de la cité, puis les
députés, les conseillers généraux. M. Poinca
ré serre de nombreuses mains.
M. Bignon, député, président du Conseil
général de la Seine-Inférieure s’avance alors
vers M. Poincaré et lui dit :
Monsieur le Président,
Je suis très heureux de pouvoir vous présenter
le Conseil général de la Seine-Inférieure.
Au cours de votre visite dans ce département,
visite trop rapide à notre «ré, vous avez déjà re
cueilli dans la ville de Rouen et vous allez re
cueillir à l’instant dans la Ville du Havre, le té
moignage certain de la grande popularité dont
vous jouissez au milieu de nous.
Le département de la Seine-Inférieure est un
département laborieux, prospère et riche, aussi
bien par son commerce et son industrie, que par
son labeur et son trafic maritime.
C’est, en même temps, un département patrio
tique prêt à supporter les charges qui ont été pro
clamées et reconnues nécessaires pour assurer la
grandeur et la sécurité de la patrie.
C’est, en outre, un département attaché à la Ré
publique, qui est la forme definitive du Gouverne
ment dans notre beau pays.
Vous allez recueillir, Monsieur le Président, les
sentiments très sincères de la population ha-
vraise.
Nous connaissons votre vie toute d’honneur, de
labeur et de dévouement à la chose publique.
Nous savons que dans toutes les grandes charges
de l’État que vous avez occupées, vous avez tou
jours servi avec devoir, fidélité et conscience, les
grands intérêts de la nation et de la Republique.
Au nom du Conseil général, je suis heureux de
saluer le citoyen éminent qui, aujourd’hui per-
sonnifie les destinées de la France avec autant
d’autorité que de dignité.
M. Poincaré répondit :
Monsieur le président.
Je suis très touché des sentiments que
vous voulez bien m’exprimer au nom du
Conseil général de la Seine-Inférieure,
dont vous vous êtes fait l’éloquent inter
prète avec toute la bienveillance d’une ami
tié déjà ancienne et maintes fois éprouvée.
L’assemblée départementale que vous
présidez a les meilleures raisons de s’asso
cier aujourd’hui aux fêtes de la Ville du
Havre car elle a participé dans une large
mesure aux dépenses des travaux qui doi
vent agrandir le po.t et enrichir la cité.
Je vous prie de recevoir, vous et vos col
lègues, mes remerciements et mes félicita
tions.
M. Génestal présente ensuite ses adjoints
et les membres dû Conseil municipal. Il dit
tout l’honneur et le plaisir que M. le prési-
dent de la République a fait à la ville répu-
blicaine en lui consacrant cette journée de
visite.
Il donne à M. Poincaré l’assurance de la
foi républicaine du Conseil municipal et lui
renouvelle la chaleureuse expression de sa
respectueuse et reconnaissante sympathie.
Fort aimablement le président répond en
ces termes :
Monsieur le maire,
Je remercie la municipalité du Havre de
son accueil empressé. Je me réjouis d’ap
partenir à votre ville pour une journée en
tière et de goûter jusqu’à ce soir le charme
de votre hospitalité.
M. Poincare passe ensuite lentement de
vant les différentes délégations et s'entre
tient quelques instants avec la plupart d’en-
tre elles.
Après avoir ainsi parcouru les salons des
premières, dont la décoration de tenture»
rouges rehaussées des couleurs nationales,
de plantes fleuries et de drapeaux présente
un séduisant aspect, M. Poincaré traversa
ensuite la salle des pas-perdus, où se tien
nent encore des délégations qu’il salue, puis
il apparaît sur le seuil de la gare. On entend
alors un cri formidable :
VIVE POINCARE 2
Le président, précédé de M. Mollard, direc
teur du protocole, va vers sa voiture où il
prend place pendant que la musique du 36»
me ==onn
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CHICAGO, 23 JUILLET
Blé sur.
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Saindoux sur.
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LE RETOUR DE M, POINCARÉ
M. Raymond Poincaré, président de la Ré
publique, est rentré à Paris à 10 h. 28, sans
ncident.
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LES AFFAIRES D'ORIENT
La marche des troupes turques
Sofia. — La cavalerie turque a traversé
aujourd’hui l’ancienne frontière turco-bul-
gare au Nord de Mustapha Pacha et a occupé
une dizaine de villages qui ont été incen-
liés.
I'Intervention de la Russis
Belgrade. — Le ministre de Russie à Bel-
grade a rendu visite au président du Conseil
pour lui exprimer les vœux du gouverne
ment russe devoir un armistice conclu entre
les belligérants le plus rapidement possible.
Le colonel Smilyanitch et le lieutenant-co
lonel Dimitrievitch représenteront le quar
tier général serbe à la réunion de Nisch.
Rien n’est encore déterminé quant aux dé-
légués à la conférence de Bucarest.
Les Négociations
Bucarest (officiel). — La Grèce et la Serbie
adhérent à la proposition roumaine tendant
à ce que les préliminaires de paix soient si
gnés à Bucarest.
La Bulgarie a répondu qu’elle acceptait les
principaux points formulés.
LES POURSUITES CONTRE
LES ANTIMILITARISTES
M. Drioux, juge d’instruction, a poursuivi
hier après-midi l’interrogatoire des syndica
listes inculpés dans les poursuites pour ex
citation de militaires à la désobéissance.
Yvetot, secrétaire de la Fédération des
Bourses du Travail s’est catégoriquement
refusé à répondre aux questions du juge.
Marck, trésorier de la G.G.T. s’est conten
té de déclarer que son emploi ne lui permet
tait pas d’exercer de contrôle sur la sortie
des fonds. Il ignore et veut ignorer si des
circulaires ont été envoyées avec l’argent
de la G.G.T.
Thomas, secrétaire de la Bourse du travail
de Nantes, reconnaît avoir copié des circu
laires, mais il nie les avoir expédiées.
Louis Royer, membre de la Fédération des
Jeunesses syndicalistes, reconnaît avoir dis
tribué des circulaires.
ÉCHOUE^ENT D'UN SUBMERSIBLE
Cannes. — Le submersible Fresnel s’est
échoué hier matin à 10 heures à la pointe
Est de la presqu’île de la Croisette, au cours
d'une manœuvre en golfe Juan, tandis que
sortant d’une plongée, il ramassait les tor
pilles lancées pendant la manœuvre.
Le submersible est échoué par trois mé
trés cinquante de fond.
Des torpilleurs et un submersible se por
tèrent à son secours, mais ne parvinrent à
le dégager.
Par trois fois les amarres et les haussières
se rompirent.
Les travaux doivent continuer pendant la
nuit.
On ne signale aucun accident de per
sonnes.
CONDAMNATION A MORT
Toulouse. — La Cour d’assises vient de
condamner à mort le nommé Louis Albus,
ardinier, qui assassina le 13 juin dernier, à
Amanville, son père et sa mère, pour les
roler.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la ITERMATIOHNLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de F HOTEL TERMINUS)
================================= w e========;
LES FÊTES PRÉSIDENTIELLES
LArrivéede. Poincaré au Havre. - La Population lui fait un accueil chaleureux
AUX RÉGATES INTERNATIONALES.-- LE BANQUET AU PALAIS DE LA BOURSE
LE DISCOURS DE M. POINCARÉ
Le Cortège ê travers la, "Ville. — La Présentation des Anfants des Tcol es
H. POINCARÉ QUITTE IB HAVRE AU MTMIRU DES AGEEAMATIONS
F hôte Fdil flairé
‘Cliché htil Hatrë
M. POINCARÉ AU PALAIS DES RÉGATES
M. Poincaré quitte Paris
M. Poincaré, accompagné des ministres
de la marine, du commerce et des travaux
publics, est parti à 7 heures pour Rouen et
Le Havre.
Une grande ovation lui a été faite dans la
cour de la gare St-Lazare, à sa descente de
voiture et au moment où il est monté en
wagon.
»
* «
Le chef de l’Etat est arrivé sans escorte à
la gare Saint-Lazare, en compagnie du gé
néral Beaudemoulin, quelques instants
avant le départ du train présidentiel.
Il a été salué à sa descente de voiture par
MM. Ratier, garde des sceaux ; Etienne,
ministre de la guerre ; Baudin, ministre de
la marine ; Thierry, ministre des travaux
publics ; Massé, ministre du commerce ;
Delanney, préfet de la Seine ; Hennion, pré
fet de police, et par le général Michel, gou
verneur militaire de Paris.
Etaient également présents les sénateurs
et députés de la Seine-Inférieure.
Le président de la République, après
avoir serré la main des personnalités pré
sentes, s’est dirigé vers le quai de départ
entre une double haie de gardes républi
cains et au milieu des acclamations des
voyageurs, maintenus à distance par un
service d’ordre.
Le chef de l’Etat a pris aussitôt place
dans son wagon-salon, dans lequel sont
également montés MM. Baudin, Thierry,
Massé; le général Beaudemoulin, secré
taire général de la présidence ; le colonel
Boulangé et le lieutenant de vaisseau
Grandclément, de la maison militaire du
président, qui accompagnent M. Poincaré,
dans son voyage.
Au moment où le train s’est ébranlé, le
public a fait à nouveau une ovation cha
leureuse au chef de l’Etat, aux cris de
« Vive Poincaré 1 »
L’Arrêt à Rouen
Une foule considérable s’était rendue hier
matin aux abords de la gare de la rue Verte,
pour voir passer M. Poincaré, président de
la République.
Un. service d'ordre très important, sous
les ordres du sympathique commissaire cen
tral, M. Lannes, avait été organisé. Il n’eut
d'ailleurs pas à intervenir.
Les quais de la gare avaient été recouverts
de tapis et dans le grand salon des premiè-
res étaient tendues des tentures vieil Or
ornées de trophées de drapeaux aux couleurs
nationales:
Sur le quai de la gare, on remarquait .MM:
Brelet, préfet de la Seine-Inférieure , Liard,
secrétaire général de la préfecture ; le géné=
ral Valabrègne, commandant le 3® corps
d'armée ; Brelet fils, chef de cabinet de la
préfecture ; Franqueville, premier prési-
dent ; Gensoul, procureur général ; Brin-
deau et Fortier, sénateurs ; de Pomereu, dé
puté.
Une compagnie du 39e régiment d'infante-
rie avec drapeau, sons les ordres du colonel
Chrétien, ainsi que l’excellente musique du
régiment, assuraient le service d’honneur.
Dans la salle se trouvaient réunis tout le
Conseil municipal, les membres de la Cham
bre de commerce, une délégation d’officiers,
des magistrats, des délégations diverses.
A 8 h. 45 exactement, le train présidentiel,
dont la locomotive est ornée à l’avant d’un
trophée de drapeaux français, entre en gare.
M. Poincaré est reçu à sa descente du train
par M. Brelet,.préfet de la Seine-Inférieure,
et M. Leblond, député, maire de Rouen.
Il pénètre ensuite dans le salon derécep
tion, où le maire de Rouen présente le Con
seil et ajoute :
Tous vous remercient, Monsieur le Président et
vous sont grandement reconnaissants de la haute
marque de bienveillante sympathie que vous avez
bien voulu donner a l’antique et glorieuse capita
le normande, en lui consacrant quelques instants
à l’aube d’une journée particulièrement bien em
ployée.
Je me permettrai, certain d’être en cela l'inter-
prête des sentiments de la population rouennaise,
de vous féliciter très respectueusement de l’heu
reuse initiative que vous avez prise en faisant
entendre, avec l’énergie et la ténacité d’une ar
dente conviction, les paroles de paix et de conci
liation qui devaient être prononcées par la France
dans le concert des puissances européennes.
M. le Maire continue en ces termes :
Vous avez bien voulu nous dire que la Ville de
Rouen méritait mieux qu’une halte de quelques
minutes. Nous escomptons donc qu’elle pourra
avoir l’honneur d’être favorisée de vptre visite.
Autorisez-nous à retenir cette promesse en
attendant que les circonstances nous permettent
de vous prier de la réaliser.
Aujourd’hui, c’est la grande cité sœur et amie,
c’est la ville du Havre qui a l’honneur et la joie
de vous recevoir ; nous partsgeons son allégresse
sans en être jaloux.
Les plus favorisés d’entre nous vous feront cor
tège dans la belle et mémorable journée qui com
mence, les autres emporteront de ces courts ins
tants passés auprès de vous le souvenir du char
me et du réconfort que votre personne et votre
parole laissent toujours après eux.
M. Poincaré répond en ces termes :
Monsieur-le maire,
J’aurais eu bien mauvaise grâce à traverser
la ville de Rouen sans vous exprimer, au
passage, le très vif regret que j’éprouve de
ne pouvoir m’y arrêter aujourd’hui.
Les nombreux séiours que l’ai faits dans
le capitale normande, les sonvenirs que m’a
laissés la fréquentation de votre vieil et il
lustre Palais de justice, la bienveillance avec
laquelle m'a jadis accueilli votre population
républicaine et patriotique, lorsque j’étais
encore mêlé aux luttes politiques, les ami
tiés que je compte parmi vous, tout m’invi
tait à une station plus prolongée que celle
dont l'horaire du train m’a réservé, dans
Bette gare en réparation, la faculté fugitive.
Je ne puis considérer cette halte trop brè
ve que comme un acompte prélevé sur l’ave
nir et j’espère bien qu'au cours de ma ma
gistrature, je trouverai l’occasion et le loisir
de venir remercier les habitants de Rouen
des sentiments dont vous vous êtes fait l’in
terprète et dont je connais la sincérité.
Puis les présentations eurent lieu.
Le général Valabrègne, commandant le
3 e corps d’armée, présentant la délégation
des officiers du 3 e corps, assure M. le prési
dent de la République des sentments de dé
vouement à la République et du patriotisme
des officiers du 3 e corps.
M. Poincaré répond en quelques mots.
Puis il regagne son wagon-salon.
A 8 h. 1/2 exactement, le train démarre
pendant que la musique et les clairons et
tambours jouent et battent « Aux Champs ».
L’Arrivée de M. Poincaré
Notre ville a fait hier à M. Raymond Poin
caré l’accueil chaleureux que le patriotisme
de la grande cité républicaine devait au chef
de l’État.
La population a reçu le président avec un
empressement/ une joie fière et enthou
siaste qui s’est manifestée spontanément,
dès que son pied s’est posé sur le sol ha-
vrais.
Plus encore que les drapeaux déployés de
toutes parts, plus encore que la parure des
rues en fête, plus encore que les décorations
d’une ville heureuse de posséder le premier
citoyen de la République, ces . témoignages
de haute estime, de respectueuse et cordiale
sympathie ont eu leur éloquence.
Nous avons encore présents à la mémoire
les souvenirs des précédentes visites au
Havre des présidents Félix Faure et Falliè-
res, et nous pouvons affirmer que la venue
du président Poincaré n’a été ni moins af
fectueuse, ni moins cordiale.
G’est tout le Havre qui se pressait hier ma
tin le long des voies suivies par le cortège.
G’est toute la population républicaine de no
ire ville qui a accompagné de ses vivats la
voiture présidentielle et qui a fait au chef
de l’Etat une escorte saluée de sympathies
enthousiastes.
Dès neuf heures du matin, plus d’une
heure avant l’arrivée prévue du train, les
abords de là gare étaient envahis par la
foule.
Elle est joyeuse cette foule, elle se hâte sans
désordre, poussée par la fièvre de bien voir
et de tout voir. Des familles entières, endi
manchées, sont en quête d’un endroit où il
leur sera facile d’acclamer celui qu’on at
tend.
Les coins des rues où doit passer le prési
dent, les alentours de la gare sont occupés
par des curieux résolus à garder leur place,
malgré l’ennui d’une longue attente.
Certains se sont assis carrément sur la
bordure du trottoir. D’autres ont apporté des
chaises, des bancs, des échelles.
Sur toute cette foule, on sent malgré le
ciel maussade, passer une bonne gaîté popu
laire qui s’ingénie à se distraire pour trom
per son attente. Elle tire plaisanterie du
moindre incident : la voix éraillée d’un ca
melot qui passe, la poursuite du chien qui
s’est fourvoyé dans les jambes des chevaux
des chasseurs ou des gendarmes, un rien la
met en belle humeur.
On voit arriver un à un les officiels, en
voiture ou en auto, et la vue des habits cha-
marés d’or, d’un consul ou d’un amiral, fait
naître les commentaires du Monsieur bien
renseigné.
De temps en temps, à travers ce flot hu
main, un habit et une cravate blanche se
frayent un passage. Le nouveau venu est ar
rêté au passage et doit montrer sinon patte
blanche, du moins l’indispensable a passe-
partout » que la Sûreté générale a distribué
avec parcimonie et devant lequel les consi-
t gnes se lèvent. Les « coupe-file » ordinaires
sont détrônés pour un jour.
Quelques photographes, quelques opéra
teurs cinématographique ont eu les leurs.
• Ils sont groupés devant la gare face aux trou
pes chargés du service d’honneur et se de
mandent si le soleil daignera un bon mo
ment les favoriser d’une risette, si petite
soit-elle.
Devant la gare de départ, devenue pour un
jour exceptionnel, la gare d’arrivée, une
, compagnie du 129e d’infanterie et la musique
■ sont sur pied. Elles doivent rendre les hon-
. neurs au Président lorsqu’il montera dans
‘ sa voiture. La daumont présidentielle est, en
i effet, placée devant attelée de quatre che-
i vaux d’artillerie avec deux conducteurs.
।
Dans la Gare
L’affluence est déjà considérable à neuf
heures et demie à l’intérieur de la gare. Les
salles d’attente des premières et secondes
classes ont été transformées en salons. Des
tentures de velours rouge à franges d’or, des
parterres fleuris les parent. D’épais tapis de
peluche rouge foncée courent sur le sol jus
qu’au quai ou doit s’arrêter le train présiden
tiel.
Un pont de bois a été disposé au-dessus de
la voie Sud, où se font habituellement les
départs, pour conduire directement le cor-
tège du hall à l’entrée des salons, entre deux
haies de plantes vertes. Cette décoration très
jolie est due à la maison Belloire, de Paris.
Les délégations diverses prennent peu à
peu position aux places qui leur ont été as
signées.
Sur le quai, une tente a été dressée devant
laquelle le train présidentiel s’arrêtera dans
un instant.
C’est devant cette tente que viennent se
placer, pour saluer les premiers le Chef de
l’Etat à sa descente de wagon, comme repré
sentants de la cité : MM. Génestal, maire du
Havre ; Benoist, sons-préfet ; J. Couvert, pré
sident de la Chambre de commerce ; le gé
néral Capiomont, gouverneur du Havre.
On remarque ensuite sur le quai : MM.
Jules Siegfried, G. Ancel et G. Bureau, dépu
tés du Havre ; Lavoinne, député d’Yvetot ;
Bignon, député de Dieppe ; l’amiral Le Pord,
préfet maritime de Cherbourg ; le contre-
amiral Favereau, commandant l’escadre ac
tuellement au Havre ; MM. d’Etchegoyen,
Acher, Léon Meyer,Valentino, Soulier, Feron,
Guibet, Berge, Robbe, Lemarchand, Doutre-
leau, Nibelle, Dr Fidelin, H. Lefevre, F. Le-
fevre, Bocheux, Houlier, Romain, Gerin, Si
mon et Denise, conseillers généraux.
MM. Coty, Màsselin et Deliot, conseillers
d’arrondissement ; MM. Morgand, Serrurier,
Jennequin, Valentin, Vigne et Bidoureau,
adjoints au maire ; Guéret, inspecteur prin
cipal de la gare.
Sur d’autres lignes se placent successive
ment MM. les conseillers municipaux, MM.
les membres du bureau et les membres de
la Chambre de commerce.
De l’autre côté du quai sont massés les
représentants du corps consulaire en grand
uniforme.
Dans les salons, les fonctionnaires des dif
férents ordres forment des groupes dis
tincts.
Ce sont d’abord les membres du Tribunal
de De instance, les juges de paix, les mem
bres du Tribunal de commerce, les fonction
naires du ministère de l’intérieur, ceux du
ministère des finances, l’état-major de la
place du Havre et les représentants de la
marine.
Dans le premier salon nous remarquons
MM. le recteur, l’inspecteur d’académie, les
proviseurs, directrice et professeurs des
Lycées de garçons et de jeunes filles ; une
délégation des membres de ‘enseignement
primaire ; les représentants des Hospices, du
Bureau de bienfaisance, de la Caisse d’épar-
gne, des Chambres des avoués, des notaires,
de la Compagnie des Huissiers, des courtiers
assermentés, du Conseil d’arrondissement,
des empleyés municipaux, du Conseil des
prud’hommes.
Les fonctionnaires des ministères du com
merce, des colonies, du travail, des postes et
des télégraphes, des travaux publics, ponts
et chaussées, ingénieurs des mines ; com
missaires de surveillance administrative,
École supérieure de commerce ; École d’hy
drographie, Ecole pratique d’industrie ; com
missaire du commerce près des Docks-En
trepôts; Inspecteur sanitaire et vétérinaires,
chef du service colonial, inspecteur du tra
vail ; agents de change, commissaires-pri-
saurs, sapeurs-pompiers.
Enfin dans le deuxième salon, formant
une double haie, s’échelonnent les Comités
de défense et d’action républicaine du
Havre, les délégations des diverses sociétés
de secours mutuels et patriotiques.
. Grâce aux dispositions prises, aux indica
tions précises données à chacun concernant
son emplacement, le groupement a pu s'ef
fectuer assez rapidement et sans trop de
confusion.
Pendant une heure, ce fut aux abords de
la gare, sur les quais, dans les salons, une
incessante allée et venue de brillants unifor
mes, de poitrines décorées et de chamarru
res, et d’innombrables habits de cérémonie»
Les télégrammes parvenus annonçaient
que le train présidentiel n’avait aucun re
tard. L’excellent mécanicien qui le condui
sait avait su régler sa marche si bien qu'à
dix heures et une minute. exa ment l’heu
re annoncée, on vit s’ava: . -atement à
l’horizon, sous le pont Jean-Jacques-Rous-
seau, la lourde locomotive décorée à l’avant
d’un trophée de drapeaux.
Le train présidentiel
entre en gara
Le convoi formé de wagons salons s’avan
ce doucement et s’engage sur la voie située
au bord du quai pour s’arrêter à quelques
mètres du battoir.
La quatrième voiture est le salon réservé
à M. le Président de la République et a
suite. ? <
M. Mollard, directeur du protocole, des
cend le premier et aussitôt apparait la sym
pathique figure du Président Poincaré lequel
met, à son tour, pied à terre. Il porte en sau
toir le grand cordon de la Légion d’Hon
neur.
M. Poincaré est accompagné de M. Baudin,
ministre de la marine, du général Beaude-
moulin, secrétaire général de la présidence.
Massé, ministre du commerce, Thierry, mi
nistre des travaux publics ; Brelet, préfet de
la Seine-Inférieure ; Fortier, Brindeau, Ques-
nel et Rouland, sénateurs.
C’est M. le Préfet qui fait les présentations,
d’abord les représentants de la cité, puis les
députés, les conseillers généraux. M. Poinca
ré serre de nombreuses mains.
M. Bignon, député, président du Conseil
général de la Seine-Inférieure s’avance alors
vers M. Poincaré et lui dit :
Monsieur le Président,
Je suis très heureux de pouvoir vous présenter
le Conseil général de la Seine-Inférieure.
Au cours de votre visite dans ce département,
visite trop rapide à notre «ré, vous avez déjà re
cueilli dans la ville de Rouen et vous allez re
cueillir à l’instant dans la Ville du Havre, le té
moignage certain de la grande popularité dont
vous jouissez au milieu de nous.
Le département de la Seine-Inférieure est un
département laborieux, prospère et riche, aussi
bien par son commerce et son industrie, que par
son labeur et son trafic maritime.
C’est, en même temps, un département patrio
tique prêt à supporter les charges qui ont été pro
clamées et reconnues nécessaires pour assurer la
grandeur et la sécurité de la patrie.
C’est, en outre, un département attaché à la Ré
publique, qui est la forme definitive du Gouverne
ment dans notre beau pays.
Vous allez recueillir, Monsieur le Président, les
sentiments très sincères de la population ha-
vraise.
Nous connaissons votre vie toute d’honneur, de
labeur et de dévouement à la chose publique.
Nous savons que dans toutes les grandes charges
de l’État que vous avez occupées, vous avez tou
jours servi avec devoir, fidélité et conscience, les
grands intérêts de la nation et de la Republique.
Au nom du Conseil général, je suis heureux de
saluer le citoyen éminent qui, aujourd’hui per-
sonnifie les destinées de la France avec autant
d’autorité que de dignité.
M. Poincaré répondit :
Monsieur le président.
Je suis très touché des sentiments que
vous voulez bien m’exprimer au nom du
Conseil général de la Seine-Inférieure,
dont vous vous êtes fait l’éloquent inter
prète avec toute la bienveillance d’une ami
tié déjà ancienne et maintes fois éprouvée.
L’assemblée départementale que vous
présidez a les meilleures raisons de s’asso
cier aujourd’hui aux fêtes de la Ville du
Havre car elle a participé dans une large
mesure aux dépenses des travaux qui doi
vent agrandir le po.t et enrichir la cité.
Je vous prie de recevoir, vous et vos col
lègues, mes remerciements et mes félicita
tions.
M. Génestal présente ensuite ses adjoints
et les membres dû Conseil municipal. Il dit
tout l’honneur et le plaisir que M. le prési-
dent de la République a fait à la ville répu-
blicaine en lui consacrant cette journée de
visite.
Il donne à M. Poincaré l’assurance de la
foi républicaine du Conseil municipal et lui
renouvelle la chaleureuse expression de sa
respectueuse et reconnaissante sympathie.
Fort aimablement le président répond en
ces termes :
Monsieur le maire,
Je remercie la municipalité du Havre de
son accueil empressé. Je me réjouis d’ap
partenir à votre ville pour une journée en
tière et de goûter jusqu’à ce soir le charme
de votre hospitalité.
M. Poincare passe ensuite lentement de
vant les différentes délégations et s'entre
tient quelques instants avec la plupart d’en-
tre elles.
Après avoir ainsi parcouru les salons des
premières, dont la décoration de tenture»
rouges rehaussées des couleurs nationales,
de plantes fleuries et de drapeaux présente
un séduisant aspect, M. Poincaré traversa
ensuite la salle des pas-perdus, où se tien
nent encore des délégations qu’il salue, puis
il apparaît sur le seuil de la gare. On entend
alors un cri formidable :
VIVE POINCARE 2
Le président, précédé de M. Mollard, direc
teur du protocole, va vers sa voiture où il
prend place pendant que la musique du 36»
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