Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-07-22
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 juillet 1913 22 juillet 1913
Description : 1913/07/22 (A33,N11696). 1913/07/22 (A33,N11696).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526377734
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
5 Centimes (8 Pages)
Hardi 22 Juillet 1913
33" Année
p one II——
- N 19,696
Beae
6 Centimes — EDFTTON DU MATIN
msdnraSeSerssanmtss
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Le Petit Havre
AU HAVRE
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AN NON CES
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( L’AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
< seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal. >
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales |
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
sorag
f Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 21 JUILLET
Cotons s juillet, baissa 5 points ; octobre,
baisse 12 points ; décembre, baisse 10 points ;
mars, baisse 9 points. — Soutenu.
Calés : hausse 20 à 30 points.
GrisCÜe la ain-TGHuVrC Rurale
dans lOuest de la France
J'ai parcouru, dans les cinq dernières
années, les provinces de l’Ouest, canton
Rédacteur en Chef, Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
A M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure ।
l’Oise et la Somme
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Six Mois
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sabonne.egclement,SANSFBe(S,dans fous ^ BS Bureaux de Posta do rrat^ f
METAUX
[LONDRES, 21 Juillet, Dépêche de 4 h. 30
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COURS
HAUSSE
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1 mois
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1 mois.....
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 20 juillet 1913.
par canton ; pendant la même période, j’ai
wio1f6 A9AA onnAn PA., -- —
LES AFFAIRES D'ORIENT
Les Négociations
Bucarest. — Le roi Ferdinand a adressé
an télégramme au roi Garol appuyant la de-’
mande de M. Ghenadieff, tout en laissant aux
pelligérants la latitude d’étudier l’armistice
t Nisch 63 à Pirot.
Les préliminaires, ainsi que la paix, se
ront probablement signés à Bucarest.
On confirme que ies troupes roumaines
lont arrivées à Ochranie qui se trouve à
JO kilomètres de Sofia.
Bucarest. — Dans un message officiel an
gouvernement roumain, le gouvernement
bulgare déclare accepter toutes les condi
tions de la Roumanie et fait ressortir qu’il
ne continuera la guerre ni contre la Serbie,
ni contre la Grèce, même s’il s’entend main
tenant avec la Roumanie.
Athènes. — Le gouvernement hellénique
enverra à Nisch un officier supérieur de
les alliés et
'état-major, pour discuter avec
les représentants bulgares la question de la
paix.
La Réponse de la Roumanie
Bucarest. — Le gouvernement roumain
^mettra ce soir sa réponse à la note bulgare.
La Réunion des Ambassadeurs
Londres. — Dans leur dernière réunion,
tes ambassadeurs se sont accordés pour re-
Commander à leurs gouvernements de faire
des démarche pressantes auprès des belligé-
rants pour les amener à la conclusion de la
paix entre eux.
Les ambassadeurs ont été unanimes sur la
question de maintenir la ligne Eno Midia
comme frontière de la Turquie.
Londres. — A la Chambre des communes,
il. Acland, sous-secrétaire aux affaires étran-
(ères, a dit que la conférence des ambassa-
leurs discute actuellement quelles démar-
hes feront, les puissances auprès de la Porte
in sujet de la violation de la nouvelle fron-
ière.
La Marche des Turcs
Constantinople, 21 juillet. — De l’envoyé
Spécial a’Hqvas. — Près de Luile-Bourgas,
in détachement bulgarea opposé de la résis-
ance aux troupes turques qui l’ont finale-
ment battu.
Les turcs ont fait prisonniers un officier et
lent soldats ainsi que sept comitadjis.
Les Turcs Ont trouvé la gare de Lulle Bour-
as et le pont qui traverse l’Ergène intacts.
Ils continuent leur marche en avant.
Constantinople. — L’armée impériale
(ccupé Ozoun Kupru et Baba-Eskki.
L'Impression en Bulgarie
Vienne. — On mande de Sofia :
a
, Une excitation extraordinaire règne ici ;
on s’attend à tout.
L’armée se trouve paralysée par la destrac-
lion des ponts de chemins de fer, ce qui em-
pêche les provisions d’arriver du Nord de la
Bulgarie.
Entre Grecs et Serbes
Berlin. — On mande de Belgrade qu’une
ollision a eu lieu près de Guevgheli entre,
es troupes serbes et les troupes grecques.
U Turquie demande-à participer
aux négociations de paix
Bucarest. — La Turquie a demandé à
prendre part à la prochaine confér ence qui
Soit réunir les plénipotentiaires des États
balkaniques chargés de négocier la paix. Le
lait de la Porte déclarant officiellement la
guerre à la Bulgarie à la fin de la campagne
qui met cet Etat aux prises avec la Rouma-
pie, la Serbie et la Grèce doit être précisé
ment interprété comme le désir manifesté
bar le grand-vizir de ne pas laisser l’empire
ottoman en dehors des pourparlers de paix.
La Turquie assume aujourd’hui le rôle d’Etat
belligérant, et sa tactique consiste à dire
[u'une nouvelle guerre ayant changé la face
les choses dans les Balkans, elle a le droit
le se préoccuper de toutes les décisions qui
feront prises pour régler le sort d’une pé-
tinsule où elle conserve d'indéniables inté-
êts. Ainsi s’explique la note envoyée aux
uissances par le gouvernement de la Porte.
Les Etats alliés ne semblent pas devoir
être hostiles à l’admission de cette thèse.
seules les grandes puissances pourraient en
empêcher le succès en déclarant à la Tur-
[uie qu’elle est liée par la paix conclue à
Londres et le traité élaboré entre les ambas-
adeurs européens. Toutefois la question
lemeurant réservée, il n’est pas défendu de
roire que la Turquie sera admise à la pro-
haine conférence.
Ou se tiendra-t-elle ? En aucun cas il n’est
question de choisir une ville grecque ou
une ville serbe, et il est fort possible que les
plénipotentiaires soient convoqués à Buca
rest, a moins qu’on ne les convie à siéger à
bord d’un navire sur le Danube. En atten-
liant, la marche en avant des Roumains con-
"nue ses progrès ; ils se trouvent à moins de
?0 kilomètres des portes de Sofia.
. Prise de Kirk-Killssé par les Turcs
(D’après une dépêche de Sofia au Lokal-
inseiqer, les Turcs ont occupé Kirk-Kilissé.
NEW-YORK, 21 JUILLET
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Saindoux sur.
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Septembre
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Visité Chaque année, commune par ôom-
mune, le canton de Saint-Romain. Profitant
Les Horreurs de la Guerre
Notre confrère le Temps a reçu de son cor
respondant en Macédoine communication du
récit suivant que lui a fait de l’incendie de
Doxato, un Français, M. Valette, qui est ins
tallé dans le pays :
Les Bulgares ont pris prétexte du fait que des
francs-tireurs avaient, du village, tiré sur quel
ques retardataires de l’armée deCavalla, quatre ca
valiers et trois fantassins, le matin, et deux fan
tassins dans l’après-midi, sans d’ailleurs les attein
dre, pour infliger un châtiment à Doxato.
Ils vinrent le dimanche matin 13, et à six heu
res du matin ils cernaient notre ferme, en préten
dant arrêter mon drogman, mon garde et un em
ployé, tous les trois Grecs. Je montrai le drapeau
français et me rendant auprès du commandant,
qui était à deux cents mètres de là, je protestai
contre les arrestations. On finit par me donner
raison mais on plaça deux sentinelles à la porte
de ma fere.
L’ordre d’atone fut alors donné et l’infanterie,
en tirailleurs dans 20S champs, ainsi que quatre
canons ouvrirent le fea sur Doxato. Une demi-
heure après les premières maisons, flambaient.
Vers midi et demi la fusillade cess à ce moment
deux cavaliers bulgares vinrent relever les senti
nelles qui étaient restées au tchiflick et s"res-
sant aux Tziganes, mes employés, àu nombre
d’une centaine, et à d’autres qui s’étaient réfugiés
chez moi, ils leurs crièrent : « Allez donc a Doxa
to, le pillage y est bon. » Pendant ce temps les
sentinelles et les cavaliers me déclaraient qu’ils
avaient l’ordre de conduire mes employés grecs
à Drama. Je fis alors atteler deux voitures et par
tis avec eux. A Drama je trouvai M. Dobref, très
pâle : « Ah ! Monsieur Valette, c’est un grand
malheur, me dit-il. Je vais aller là-bas pour porter
secours aux victimes et faire enterrer les morts.
C’est un grand, très grand malheur ! » M. Dobref
partit et à trois heures et demie, avec M. Bachi-
vacof, sous-préfet, le caïmakan de Doxato et le
président de la municipalité de Drama, ils firent
enterrer les cadavres les plus apparents puis re
vinrent à Drama. Quant à mes employés grecs on
me les rendit sans grande difficulté.
Le lundi matin, la ville brûlait toujours, et j’a
vais chez moi de nombreuses familles de réfugiés
qui n’osaient pas sortir. J’ai envoyé de mes hom
mes à Bounar-Bachir faire moudre du blé, et j’ai
fait cuire dans de grands chaudrons un repas pour
tous ces pauvres diables. Les troupes grecques
sont arrivées avant-hier. Je dois vous dire que la
population était depuis une semaine assez ner
veuse, car le dimanche précédent les Bulgares
avaient arrêté les notables, et le vendredi et le
samedi il y avait eu de petits combats aux alen
tours de Doxato entre volontaires bulgares et
grecs. Si quelques retardataires de l’armée régu
lière bulgare ont essuyé quelques coups de feu,
ce n’est pas une raison pour incendier toute - une
ville, la piller et faire un millier de victimes, dont
des femmes et des enfants.
de ces tournées pour questionner beaucoup
autour de moi, j’en ai rapporté, au point de
vue économique, deux impressions princi
pales : la première est celle d’une indiscu
table prospérité agricole ; la seconde, celle
d’une crise chronique et chaque jour plus
grave de la main-d’œuvre rurale.
Je ne pense pas que la prospérité des
campagnes, depuis le début du XX e siècle,
puisse être mise en doute. Qu'il s’agisse de
la Normandie, de la Bretagne, de la Ven
dée, du Maine, de l’Anjou, la note est par
tout la même : les produits se vendent cher
et facilement, la terre augmente de valeur,
les fermes sont recherchées; en même
temps, les bénéfices se révèlent d’une façon
générale, soit par les progrès du bien-être,
soit par le développement du capital d’ex
ploitation, soit par l’absorption grandis
sante et pas toujours judicieuse des valeurs
mobilières présentées par les banques. Il
ne s’agit pas du reste d’une prospérité
factice, assise sur des bases spéculatives et
menacée dans son lendemain; au con
traire, les perspectives d’avenir sont plutôt
dans le sens d’une nouvelle augmentation,
du prix des denrées agricoles, due au déve
loppement continu de la richesse mondiale
et à l’épanouissement (qui paraît actuelle
ment indéfini) des besoins de l’humanité
civilisée ou en voie de le devenir,
Le seul point noir est celui de la main-
d’œuvre : problème presque insoluble et
menace terrible.
Je ne dirai pas que la crise soit à cet
égard universelle. Elle ne sévit par exem
ple ni en Bretagne, ni en Vendée. La nata
lité bretonne est telle que non seulement
Elles sont même si graves, que les remè
des vraiment sérieux échappent. Tout ce
qu’on peut faire actuellement pour galva
niser la natalité semble malheureusement
voué à l’insuccès : ce n’est pas de ce côté
là que nous trouverons, du moins dans un
avenir prochain, la solution du problème
des travailleurs agricoles. Que faire d’autre
part pour retenir les paysans à la campa
gne ? J’avoue être lassé du remède bêta qui
consiste à vanter à l'homme des chamne1a
heauté ue lâ nature : c’est une propagande
ridicule. Me résignerai-je par contre à
l’embauchage de Polonais ou de Japonais ?
Certainement non : si encore nous avions la
force de les assimiler, il n’y aurait que
demi-mal ; mais si nous nous habituons à
dépendre d'exotiques destinés à rester des
étrangers à côté de nous, c’est la voie du
Bas-Empire qui s’ouvre, et c’en est fait de
notre unité française, cette conquête de dix
siècles.
Il n’y a donc pas, me semble-t-il, de re
mède d'ensemble. Peut-être y a-t-il des
palliatifs de détail. Je n’en vois qu’un, qui
est terre-à-terre mais simple. Il faut suffi
samment payer l’ouvrier pour qu’il ait
avantage à rester au champ ; il faut le loger
suffisamment bien pour qu’il ne s’imagine
pas qu’il sera plus confortablement établi à
la ville. Augmentez donc les gages et faites
aux ouvriers des demeures moins rudimen
taires que celles que trop souvent nous
leur voyons. Les plus sages des cultivateurs
commencent à raisonner ainsi : il faut que
cette manière de voir se généralise. La né
cessité du reste y poussera.
André Siegfried.
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
La Chambre devant siéger ce matin pour
continuer la discussion du budget de 1913
retour du Sénat, les ministres ont tenu à
l’Elysée le Conseil qu’il devait tenir aujour
d’hui.
LES REGATES INTERNATIONALES
Photo et Cliché Petit Havre
UN DES BATEAUX PILOTES
LA COMMISSION DE LÉGISLATION
FISCALE
La Commission de législation fiscale appe
lée à donner son avis sur la couverture fi
nancière des dépenses militaires, a pris la
résolution suivante :
La Commission donne un avis favorable
au principe et au mécanisme du projet
d’impôt sur le revenu élaboré par la Com
mission du budget.
Elle estime que les dépenses exception
nelles s’élevant à un milliard environ de
vront être couvertes par une contribution
unique sur le capital perçue en plusieurs
années et non par un emprunt ; qu’il doit
être pourvu aux dépenses permanentes par
la combinaison de taxes sur l’enrichisse
ment et de l’impôt sur le revenu.
En outre, la commission émet l’avis qu’il
soit statué par la Chambre avant la clôture
de la session sur ces diverses mesures fiscales
auxquelles seraient jointes les conclusions
du rapport sur les projets Caillaux et Du
mont concernant la répression des fraudes
en matière de droits de succession.
Elle a désigné M. Javal comme rapporteur
provisoire.
•=== -====
TENTATIVE D’ASSASSINAT
Hier après-midi, vers trois heures, un ins
pecteur de la brigade des recherches, nommé
Paul Maurice, a tenté d’étrangler pour la
voler une Dame Roudier, âgée de 45 ans, de
meurant au Petit-Montrouge.
Maurice qui avait pris la fuite aux cris
poussés par sa victime, a été arrêté dans un
immeuble où il s’était réfugié.
GRAVES ACCIDENTS D’AUTOMOBILE
Clermont-Ferrand. — Une automobile dans
laquelle se trouvaient le comte et la com
tesse Fernandez Valiez d’Aldala, riches espa
gnols de Barcelone, en saison à la Bourboule,
heurtant le parapet d’un pont près de La-
queuille, est tombée dans la rivière coulant
à huit mètres en contrebas.
Le comte et la comtesse, qui sont âgés de
30 et 25 ans, ont été tués ; ils laissent trois
jeunes enfants.
INSPRUCK. — Une automobile montée par
des Français a eu un accident hier soir entre
Isblach et Smichen.
Le chauffeur a été tué ; le propriétaire de
la voiture et deux enfants ont été légèrement
blessés.
Verdun. — On annonce qu’un accident
d’automobile s’est produit hier après-midi à
dix kilomètres de la ville.
Une auto dans laquelle se trouvait trois
officiers a fait panache.
Les voyageurs ont été sérieusement bles
sés ; l’an d’eux a les deux jambes brisées.
la péninsule armoricaine se suffit à elle-
même, mais qu’elle déboree sur les provin
ces voisines : chaque année d6 armées de
travailleurs bretons vont faire la !cisson
dans la Beauce, l’Ile de France, l’Eure, 16
Vexin normand. Il y a là une réserve de
population grâce à laquelle la France réus
sit à combler partiellement son déficit.
Mais, la Bretagne et la Vendée étant
exceptées, le manque de bras se fait par
tout cruellement sentir. La chose est parti
culièrement pénible en Normandie.
C’est dans la Basse-Normandie que la
rareté de la main-d’œuvre est surtout
frappante : les Bas-Normands n’ont pas
d’enfants. Aussi la culture propre ment dite
y est-elle pratiquement impossible. Ni dans
le Bessin, ni dans le Cotentin, ni dans le
Pays d’Auge, vous ne trouverez plus le
moindre champ de blé : suivant l’expres
sion populaire, on y a tout « couché en
herbes ». L’agriculture ne s’en trouve pas
mal, parce que la prairie est très rémuné
ratrice ; cependant, c’est avec une certaine
inquiétude qu’on doit se dire que plusieurs
.arrondissements seraient actuellement in
capables, faute de bras, de revenir au ré
gime de la culture.
C’est en effet dans les pays de culture et
surtout de grande culture que la crise se
manifeste dans toute son intensité. Sur les
plateaux de l’Eure et du Vexin, le recours
à la main-d’œuvre étrangère est devenu
une nécessité chronique. Quand les Bre
tons ne suffisent pas, on fait venir des Bel
ges ou des Polonais. Une tendance analogue
se manifeste dans le pays de Caux. Il y a
beau temps que les communes voisines du
Havre ne font la moisson que grâce au con
cours d’ouvriers de la ville. Un peu plus
loin, vers Yvetot, la culture du lin réclame
une main-d’œuvre nombreuse: il en résulte
des difficultés constantes. Déjà certains
fermiers ont fait appel à des exotiques, et
il est à craindre que cet expédient ne se
généralise. Les cultivateurs en effet ne
savent comment faire ; ils se rendent
compte évidemment du danger que pré
sente l’emploi de gens d’une race et d’une
civilisation différentes, impossibles à assi-
miler ; cependant, quand le moment de la
moison est arrivé, tout retard signifie
perte, et tout retard prolongé devient une
menace de ruine. Dans les conversations
de la campagne, on ne tarde pas à voir,
avec évidence, que la question de la main-
d’œuvre est, pour les cultivateurs, la grosse
inquiétude du jour.
Quand on connaît les causes d’un mal,
son remède est souvent près d’être trouvé.
Dans la circonstance, malheureusement, il
n’en est rien. Les causes de la crise à la
quelle nous faisons allusion sont connues
et facile à analyser. La première est la di
minution de la natalité. Quand il n’y a plus
d’enfants, il n’y a plus de travailleurs agri
coles : M. de la Palisse lui-même l’eut ai
sément observé. Cependant, il y a autre
chose encore, puisque la crise de la main-
d’œuvre sévit même dans les régions de
forte natalité, comme le pays de Caux: c’est
qu’alors les enfants qui naissent ne restent
pas et sont attirés dans les villes. Voilà la
seconde cause du déchet de main-d’œuvre,
et je ne pense pas qu’il y en ait d’autres
que ces deux là. Elles sont du reste par
1 elles-mêmes suffisamment graves. . ,
Le Budget
Le Conseil s’est occupé des questions que
soulève l’examen du budget de 1913. Ils ont
ensuite décidé de déposer sur le bureau de
la Chambre, avant la clôture de la session, le
projet de budget de 1914, de façon que la
Commission chargée de l’examiner puisse
iravoiller pendant les vacances parlemen-
taires.
Le ministre dos finances a prié ses collè
gues de lui transm.ttre dans le plus bref dé-
.... * — —6-: — 3 de
lai possible leurs propositions définitives
dépenses.
L’Exposition nationale coloniale
de Marseille
Le ministre des colonies a soumis à la
gnature du président de la République
décret désignant comme commissaire géné
ral de l’Exposition nationale et coloniale de
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 2i Juillet 4943
La séance est ouverte à 2 heures.
MM. Dumont, Etienne et Klolz, sont au banc du
gouvernement.
La Couverture financière
des Dépenses militaires
m. puech, qui présida, annonce qu’il a reçu de
M. Landry une demande d’interpellation sur les
moyens financiers par lesquels le gouvernement
compte faire face aux dépenses militaires, et que
M. Landry demande la jonction de cette interpel
lation à celle de M. Malvy sur le même objet.
m. malvy : Je demande que M. Barthou, si ar
dent a suivre l’Allemagne dans son effort mili
taire, ne soit pas aussi timide à la suivre dans
son effort financier. (Très bien ! Très bien ! à
gauche.)
Nous avons de lui une double déclaration très
nette, très formelle.
La première, c est qu’il demandera la couverture
financière des dépenses militaires aux contribua
bles riches ; la seconde, c’est qu’il ia demandera
avant que la Chambre se sépare.
Mais aujourd’hui il y a un fait nouveau. La
Commission du budget a terminé son travail ;
elle a mis de côté les propositions chétives du
ministre des finances pour couvrir ces dépenses
militaires. Elle a décidé de demander à un impôt
sur le revenu le moyen d’y parei et elle a décidé
également que ce moyen serait incorporé dans le
projet des quatre contributions directes dont la
discussion est de droit avant la séparation des
si- I Ch ambres.
un
C. L . Il n’est donc pas douteux que le
débal ait lieu. Dans ces conditions, je retire ma
demande d'interpellation. (Applaudissements à gau-
Marseille de 1916, M. Charles Roux, ancien
commissaire général de l’Exposition colo
niale de 1906, et comme commissaire ad
joint, M. Artaud, président de la Chambre de
commerce de Marseille.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SX ROFRE CORRESPONDANT PARTICULIE)
Paris, 21 juillet.
Après les séances agitées de la loi mili
taire, la séance d’aujourd’hui semble très
calme. Aussi bien, beaucoup de députés
sont absents. Les tribunes du public sont dé
garnies et les belles dames qu’intéressait au
plus haut point la joute oratoire entre M.
Barthou et les adversaires de la loi ont abso
lument disparu. Du reste, M. Barthou est
lui même absent. M. Dumont, malgré sa
grande valeur, n’offre pas autant d’intérêt.
Avant d’aborder la discussion du budget
renvoyé du Sénat, il y a eu un long incident
sur les moyens financiers que compte em
ployer le gouvernement pour faire face aux
dépenses militaires. MM. Malvy et Landry
ont déposé des interpellations à ce sujet. M.
le ministre des finances leur répond assez
justement : — Finissez-en avec le budget de
1913. qui devrait être voté depuis plus de six
mois, et nous verrons ensuite. — Mais, di
sent les opposants, M. Barthou a pris renga
gement de demander la discussion des
moyens financiers immédiatement après le
vote de la loi militaire.
M. Dumont insiste pour que l’on examine
les modifications apportées au budget par le
Sénat et obtient enfin que la Chambre se
mettre à l’œuvre. Mais les socialistes veulent
une nouvelle discussion générale. Ce serait
dommage que l’on ne perdit pas beaucoup
de temps. M. Bedouce, toulousain féroce,
fait le plus sombre tableau de nos finances.
Ce ne sont pas tes moyens proposés par ses
amis qui cependant les relèveront. M.
Dansette, qui lui succède, semble croire que
nous serons sauvés par la suppression du
privilège des bouilleurs de crû que M.Ernest
Flandin défend avec vigueur.
Puis voilà M. Jaurès qui n’avait pas parlé
depuis longtemps. On n’est pas étonné de
l’entendre recommander le projet financier
allemand. Il a l’admiration tenace ! La ques
tion de l’impôt sur le revenu est de nouveau
posée. On gourmande le Sé nat qui a la fai
blesse de tenir à ses droits. Un certain nom
bre d’orateurs se succèdent à la tribune ou
parlent de leur place. Ce serait long, trop
long si quelques voix ne s’avisaient pas de
demander le renvoi à demain. Le renvoi est
prononcé et l’on se sépare sans avoir rien
fait aujourd’hui, alors que l’on a tant de tra
vail en retard, on recommencera demain
matin.
T. H.
che.) .... .A
M. landry : Je retire la mienne pour les mê
mes raisons. (Mouvements divers.)
M. MAGNIAUDÉ : Je ia reprends. Il ne faut pas
qu’il y ait d’equivoque. J’ai voté la,loi militaire,
mais à une condition : c’est que l’erort.pecunial
re à faire sera supporté par les classes Ircnes. Je
demande donc que le projet financier, déposé par
le gouvernement le 27 mai, soit mis en diseus-
sion avant le budget et j’insiste sur ces mots
« avant le budget ». Si le gouvernement ne nous
donne pas satisfaction, nous demanderons que les
ressources financières des lois militaires soient
incorporées au budget. (Très bien, très bien, sur
divers bincs à gauche.)
M CHARLES I UMOVT, ministre des finances :
De quel budget parlez-vous ? Est-ce du budget
de 1913 ? Il devrait être voté depuis six mois. Il
est inscrit en tête de l’ordre du jour de la présente
séance ; le gouvernement demande qu’il soit d’a
bord voté. G’est ensuite que nous discuterons
l’autre question, sinon le débat ne pourrait être
que confus.
m. MARCEL SEMBAT : Comment confus ? Il y
a du moins dans toute cette question une parole
très claire, c’est celle du président du conseil II
a déclaré que la discussion de la couverture vien
drait immédiatement après le vote sur la loi mili
taire. Maintient-il, oui ou non, celte parole?
M. CHARLES DUMONT : Le gouvernement &
déclaré qu’il était aux ordres de la Chambre pour
discuter la couverture financière à la suite du pré
sent budget. (Bruit. । . .
m. cochery, président de la commission du
budget, insiste pour qu’on discute tout de suite le
budget de 1913. . . ,
M. malvy : J’ai dit que je retirais mon inter-
pellation si le gouvernement, conformément à
ses engagements, acceptait la décision de la com
mission du budget d’incorporer l’impôt sur le re
venu dans le budget. Si au contraire, manquant a
ses engagements, le gouvernement n’accepte pas
cette procédure, s’il demande d’abord la discus
sion du budget de 1913, puis le vote des quatre
contributions, et s’il demande ensuite la disjonc
tion de notre texte, alors nous sommes résolus à
demander l’insertion de la couverture financière
par le moyen de l’impôt sur le revenu dans la loi
de finances de 1913. (Applaudissements à l’extre-
me gauche et sur divers bancs à gauche).
M. Charles DUMONT : Il y a une paroie très
claire du président du Conseil, c’est qu il deman
derait que l’interpellation de M. Malvy soit discu
tée après le budget. C’est que d’abord le vote du
budget, si fort en retard, importe à la bonne mar
che des services publics ; puis M. Barthou a no
tifié son intention de couvrir les dépenses militai
res par des impôts sur la richesse acquise. Il tien
dra ce double engagement.
m. malvy : Pardon, la déclaration claire et es
sentielle de M. Barthou est celle-ci :
Je demanderai la discussion des moyens finan
ciers immédiatement après le vote de la loi mi
litaire.
M. bedouce : C’est toute la question.
M. DUMONT : Je maintiens ce que J ai oit. Le
gouvernement a demandé que l’interpellation ne
M. Malvy soit discutée'après le budget C est en
core ce que nous demandons. .
m. le PRÉSIDENT : Le gouvernement demande
que la fixation ae l'interpellation Malvy n ait lieu
qu’après le vote du budget de 1913.
m. malvy : Non, les interpellations sont reti
rées, mais nous espérons que le gouvernement
tiendra son engagement.
Cet incident est terminé sur ces mots et 1 on
passe à l’ordre du jour.
Projets Divers
On adopte sans débat une proposition de M. u-
les Roche rattachant le musée Guimet aux eaux
arts et une proposition accordant un, contingent
de décorations de la Légion-d ‘Honneur aux Sa
peurs-pompiers de France et d Algérie.
Le Budget de 1913
Oh aborde la discussion du budget de 1913 ren-
voyé du Sénat.
M. bedouce, socialiste unifié, a la parole dans
la discussion générale. « Le budget de (913, dit-
il, se solde par un déficit de 313 millions. Les
crédits supplémentaires s’élèvent, d’après M. Ai-
mond, à 200 millions ; il faut y ajouter £08 millions
our le Maroc, 50 millions pour l’entretien d’une
roisième classe sous les drapeaux, c’est-à-dire
638 millions de crédits supplémentaires. Pour
4914, les perspectives sont encore plus sombres.
On arrive au chiffre d’un milliard au moins qu’il
faudra voter si on veut équilibrer les dépenses de
la France.
Il dit que M. Barthou a promis d’assurer le vote
prochain de l’impôt sur le revenu.Pour l’honneur
ariementaire, pour fixer le pays sur la couver-
ure financière des dépenses militaires, il est de
toute nécessité de voter le plus tôt possible, de
voter dans le budget de 1913 les ressources pro
pres à combler le déficit et à payer les charges
militaires.
Retarder ce vote, ce serait trahir la République.
La Chambre ne le voudra pas.
m. Jacques PIOU dit qu’il se peut qu'une mo
tion soit déposée pour incorporer au budgel’de
1913 la couverture financière des dépenses mili
taires ; mais, en ce moment, il ne s’agit que du
budget de 19 3 .seul.
Une question d’ordre financier a été méconnue
par la Commission du budget. Le rapporteur du
Sénat a déclaré que ce budget n’étail qu’un budget
de façade. L’orateur regrette que la Commission
ne se soit pas attachée à consolider cette façade.
Les dépenses du Maroc ont été engagées sans
aucune autorisation.
m. rouan et dit que l’orateur et ses amis ont
donné carte blanche sur ce point au gouverne
ment.
m. Jacques PIOU proteste et déclare n’aveie
donné au gouvernement aucune autorisation d’eu-
gager ces dépenses. Il regrette que cette autori
sation n'ait pas été démontrée au Parlement. La
gouvernement, en agissant de sa propre initiative,
a excédé son droit.
Le gouvernement a engagé 208 millions de dé
penses ; la Commission du budget avait pour de
voir de les incorporer aux chapitres du budget de
la guerre.
m. georges cociiERY, président de la Com
mission du budget: Pas sans les renseignements
nécessaires.
M PIOU : Le gouvernement s’était engagé à
présenter, en mai 1913, le compte complet des
prévisions de dépenses du Maroc pour 1913, de
manière à permeure leur contrôle le plus étendu.
La Commission du budget avait promis que ce
compte serait incorporé au budget de 1913.
Pourquoi maintenant les dépenses fonl-elics
l’objet de crédits supplémentaires ?
Parce qu’on veut diminuer dans le budget l’im-
portance des dépenses par des fictions, des dissi-
mulations. On a voulu cacher qu’en cinq ans on
était arrivé au cinquième milliard
Le pays jugera cette politique financière dépio-
râble
m. DINSETTE dit que c’est un grave prob’ème
de savoir comment on fera face aux dépenses mi-
litaires, scolaires et sociales. Or, il y a toute une
catégorie de contribuables qui échappent à l’im
pôt En les obligeant à subir la loi commune, o»
fera’ récupérer au Trésor des sommes considéra
bles. Ces contribuables, ce sont les bouilleurs de
cru.
M SIMYAN . Les bouilleurs de cru payent I im
pôt sur l’alcool quand il sort ; il n’y a détaxe que
pour l’alcool qu’ils produisent et consomment.
ri. DANSETTE : Les bouilleurs de cru ne payent
pas l’impôt de consommation.
M. loriot : Parce qu’ils se sont acquittés en
payant l’impôt foncier.
M. Jaurès : Le cultivateur qui fume sa pipe &
aussi payé l’impôt foncier. (Rires.) .
m. DANSETTE : Est-ce que le cultivateur de
betterave n‘s pas aussi payé l’impôt foncier ? A
ce compte, on devrait l’exempter de payer Iimpôt
sur l’alcool de betterave.
M. CAMUZET : Le viticulteur paye des droits de
circulation sur les raisins que ne paye pas le cul
tivateur sur les pommes de terre, par exemple.
M DANSETTE : Il semble bien qu’on n’ait pas
fait la Révolution. Un privilège subsiste, celui des
bouilleurs de cru. Il y a des produits scigneu-
riaux, exemps de l’impôts, et des produits ma-
liants, tailiables et corvéables. ■
On oublie trop que nous sommes en démo-
cratie
Le propriétaire ne paie pas le droit sur l’alcool ;
l’ouvrier. obligé de paver chez le débitant le paie
tout entier. G’est le défi le plus insolent à la dé
mocratie. (Très bien. Très bien sur divers
bancs). ... , . .
La suppression de ce privilège ferait rentre-
100 millions dans les caisses du trésors.(Brun sur
divers bancs). .
C’est M. Bouvier qui l’a déclaré.
Le privillege des bouilleurs de cru favorise la
fraude. . , .
m VAILLANT : La solution de la question S6
trouve dans le monopole de fabrication et de
vente de l’alcool. (Très bien. Tçès bien à -exrC
msSAUSkTE dit que la Chambre n’a pas I
droit de refuser la recette qui résulterait de h
suppression du privilège dos bouilleurs de cru.
m. ERNEST FLANDIN dit qu il est étonné de.
paroles de M. Dansette. .
A cette date du 21 juillet, ou il reste encor
tant de problèmes à résoudre, M. Dansette vient
poser la grave et longue question de la suppres
sion du droit des bouilleurs de crur
m. DANSETTE : Ce n’est pas un droit, cest ui
nrivilgo
m ADIGARD : C’est un droit pour les uns, u(
privilège pour les autres. (Sourires).
M. ERNEST FLANDIN : La discussion seule S
ces mots serait fort longue. (Tres bien t ue.
b Deux expériences ont é»é faites pour suppri
mane droit : De 1872 à 1878, de 1903 a 1900. Ges
deux expériences ne sont pas de nature à encou-
racor à en tenler une 9sieine.
Hardi 22 Juillet 1913
33" Année
p one II——
- N 19,696
Beae
6 Centimes — EDFTTON DU MATIN
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Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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NEW-YORK, 21 JUILLET
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Calés : hausse 20 à 30 points.
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Rédacteur en Chef, Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
A M. HIPPOLYTE Fénoux
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 20 juillet 1913.
par canton ; pendant la même période, j’ai
wio1f6 A9AA onnAn PA., -- —
LES AFFAIRES D'ORIENT
Les Négociations
Bucarest. — Le roi Ferdinand a adressé
an télégramme au roi Garol appuyant la de-’
mande de M. Ghenadieff, tout en laissant aux
pelligérants la latitude d’étudier l’armistice
t Nisch 63 à Pirot.
Les préliminaires, ainsi que la paix, se
ront probablement signés à Bucarest.
On confirme que ies troupes roumaines
lont arrivées à Ochranie qui se trouve à
JO kilomètres de Sofia.
Bucarest. — Dans un message officiel an
gouvernement roumain, le gouvernement
bulgare déclare accepter toutes les condi
tions de la Roumanie et fait ressortir qu’il
ne continuera la guerre ni contre la Serbie,
ni contre la Grèce, même s’il s’entend main
tenant avec la Roumanie.
Athènes. — Le gouvernement hellénique
enverra à Nisch un officier supérieur de
les alliés et
'état-major, pour discuter avec
les représentants bulgares la question de la
paix.
La Réponse de la Roumanie
Bucarest. — Le gouvernement roumain
^mettra ce soir sa réponse à la note bulgare.
La Réunion des Ambassadeurs
Londres. — Dans leur dernière réunion,
tes ambassadeurs se sont accordés pour re-
Commander à leurs gouvernements de faire
des démarche pressantes auprès des belligé-
rants pour les amener à la conclusion de la
paix entre eux.
Les ambassadeurs ont été unanimes sur la
question de maintenir la ligne Eno Midia
comme frontière de la Turquie.
Londres. — A la Chambre des communes,
il. Acland, sous-secrétaire aux affaires étran-
(ères, a dit que la conférence des ambassa-
leurs discute actuellement quelles démar-
hes feront, les puissances auprès de la Porte
in sujet de la violation de la nouvelle fron-
ière.
La Marche des Turcs
Constantinople, 21 juillet. — De l’envoyé
Spécial a’Hqvas. — Près de Luile-Bourgas,
in détachement bulgarea opposé de la résis-
ance aux troupes turques qui l’ont finale-
ment battu.
Les turcs ont fait prisonniers un officier et
lent soldats ainsi que sept comitadjis.
Les Turcs Ont trouvé la gare de Lulle Bour-
as et le pont qui traverse l’Ergène intacts.
Ils continuent leur marche en avant.
Constantinople. — L’armée impériale
(ccupé Ozoun Kupru et Baba-Eskki.
L'Impression en Bulgarie
Vienne. — On mande de Sofia :
a
, Une excitation extraordinaire règne ici ;
on s’attend à tout.
L’armée se trouve paralysée par la destrac-
lion des ponts de chemins de fer, ce qui em-
pêche les provisions d’arriver du Nord de la
Bulgarie.
Entre Grecs et Serbes
Berlin. — On mande de Belgrade qu’une
ollision a eu lieu près de Guevgheli entre,
es troupes serbes et les troupes grecques.
U Turquie demande-à participer
aux négociations de paix
Bucarest. — La Turquie a demandé à
prendre part à la prochaine confér ence qui
Soit réunir les plénipotentiaires des États
balkaniques chargés de négocier la paix. Le
lait de la Porte déclarant officiellement la
guerre à la Bulgarie à la fin de la campagne
qui met cet Etat aux prises avec la Rouma-
pie, la Serbie et la Grèce doit être précisé
ment interprété comme le désir manifesté
bar le grand-vizir de ne pas laisser l’empire
ottoman en dehors des pourparlers de paix.
La Turquie assume aujourd’hui le rôle d’Etat
belligérant, et sa tactique consiste à dire
[u'une nouvelle guerre ayant changé la face
les choses dans les Balkans, elle a le droit
le se préoccuper de toutes les décisions qui
feront prises pour régler le sort d’une pé-
tinsule où elle conserve d'indéniables inté-
êts. Ainsi s’explique la note envoyée aux
uissances par le gouvernement de la Porte.
Les Etats alliés ne semblent pas devoir
être hostiles à l’admission de cette thèse.
seules les grandes puissances pourraient en
empêcher le succès en déclarant à la Tur-
[uie qu’elle est liée par la paix conclue à
Londres et le traité élaboré entre les ambas-
adeurs européens. Toutefois la question
lemeurant réservée, il n’est pas défendu de
roire que la Turquie sera admise à la pro-
haine conférence.
Ou se tiendra-t-elle ? En aucun cas il n’est
question de choisir une ville grecque ou
une ville serbe, et il est fort possible que les
plénipotentiaires soient convoqués à Buca
rest, a moins qu’on ne les convie à siéger à
bord d’un navire sur le Danube. En atten-
liant, la marche en avant des Roumains con-
"nue ses progrès ; ils se trouvent à moins de
?0 kilomètres des portes de Sofia.
. Prise de Kirk-Killssé par les Turcs
(D’après une dépêche de Sofia au Lokal-
inseiqer, les Turcs ont occupé Kirk-Kilissé.
NEW-YORK, 21 JUILLET
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61 1 8
— .....
Septembre
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62 »/»
Saindoux sur.
Juillet....
41 87
11 77
Septembre
11 95
41 87
Visité Chaque année, commune par ôom-
mune, le canton de Saint-Romain. Profitant
Les Horreurs de la Guerre
Notre confrère le Temps a reçu de son cor
respondant en Macédoine communication du
récit suivant que lui a fait de l’incendie de
Doxato, un Français, M. Valette, qui est ins
tallé dans le pays :
Les Bulgares ont pris prétexte du fait que des
francs-tireurs avaient, du village, tiré sur quel
ques retardataires de l’armée deCavalla, quatre ca
valiers et trois fantassins, le matin, et deux fan
tassins dans l’après-midi, sans d’ailleurs les attein
dre, pour infliger un châtiment à Doxato.
Ils vinrent le dimanche matin 13, et à six heu
res du matin ils cernaient notre ferme, en préten
dant arrêter mon drogman, mon garde et un em
ployé, tous les trois Grecs. Je montrai le drapeau
français et me rendant auprès du commandant,
qui était à deux cents mètres de là, je protestai
contre les arrestations. On finit par me donner
raison mais on plaça deux sentinelles à la porte
de ma fere.
L’ordre d’atone fut alors donné et l’infanterie,
en tirailleurs dans 20S champs, ainsi que quatre
canons ouvrirent le fea sur Doxato. Une demi-
heure après les premières maisons, flambaient.
Vers midi et demi la fusillade cess à ce moment
deux cavaliers bulgares vinrent relever les senti
nelles qui étaient restées au tchiflick et s"res-
sant aux Tziganes, mes employés, àu nombre
d’une centaine, et à d’autres qui s’étaient réfugiés
chez moi, ils leurs crièrent : « Allez donc a Doxa
to, le pillage y est bon. » Pendant ce temps les
sentinelles et les cavaliers me déclaraient qu’ils
avaient l’ordre de conduire mes employés grecs
à Drama. Je fis alors atteler deux voitures et par
tis avec eux. A Drama je trouvai M. Dobref, très
pâle : « Ah ! Monsieur Valette, c’est un grand
malheur, me dit-il. Je vais aller là-bas pour porter
secours aux victimes et faire enterrer les morts.
C’est un grand, très grand malheur ! » M. Dobref
partit et à trois heures et demie, avec M. Bachi-
vacof, sous-préfet, le caïmakan de Doxato et le
président de la municipalité de Drama, ils firent
enterrer les cadavres les plus apparents puis re
vinrent à Drama. Quant à mes employés grecs on
me les rendit sans grande difficulté.
Le lundi matin, la ville brûlait toujours, et j’a
vais chez moi de nombreuses familles de réfugiés
qui n’osaient pas sortir. J’ai envoyé de mes hom
mes à Bounar-Bachir faire moudre du blé, et j’ai
fait cuire dans de grands chaudrons un repas pour
tous ces pauvres diables. Les troupes grecques
sont arrivées avant-hier. Je dois vous dire que la
population était depuis une semaine assez ner
veuse, car le dimanche précédent les Bulgares
avaient arrêté les notables, et le vendredi et le
samedi il y avait eu de petits combats aux alen
tours de Doxato entre volontaires bulgares et
grecs. Si quelques retardataires de l’armée régu
lière bulgare ont essuyé quelques coups de feu,
ce n’est pas une raison pour incendier toute - une
ville, la piller et faire un millier de victimes, dont
des femmes et des enfants.
de ces tournées pour questionner beaucoup
autour de moi, j’en ai rapporté, au point de
vue économique, deux impressions princi
pales : la première est celle d’une indiscu
table prospérité agricole ; la seconde, celle
d’une crise chronique et chaque jour plus
grave de la main-d’œuvre rurale.
Je ne pense pas que la prospérité des
campagnes, depuis le début du XX e siècle,
puisse être mise en doute. Qu'il s’agisse de
la Normandie, de la Bretagne, de la Ven
dée, du Maine, de l’Anjou, la note est par
tout la même : les produits se vendent cher
et facilement, la terre augmente de valeur,
les fermes sont recherchées; en même
temps, les bénéfices se révèlent d’une façon
générale, soit par les progrès du bien-être,
soit par le développement du capital d’ex
ploitation, soit par l’absorption grandis
sante et pas toujours judicieuse des valeurs
mobilières présentées par les banques. Il
ne s’agit pas du reste d’une prospérité
factice, assise sur des bases spéculatives et
menacée dans son lendemain; au con
traire, les perspectives d’avenir sont plutôt
dans le sens d’une nouvelle augmentation,
du prix des denrées agricoles, due au déve
loppement continu de la richesse mondiale
et à l’épanouissement (qui paraît actuelle
ment indéfini) des besoins de l’humanité
civilisée ou en voie de le devenir,
Le seul point noir est celui de la main-
d’œuvre : problème presque insoluble et
menace terrible.
Je ne dirai pas que la crise soit à cet
égard universelle. Elle ne sévit par exem
ple ni en Bretagne, ni en Vendée. La nata
lité bretonne est telle que non seulement
Elles sont même si graves, que les remè
des vraiment sérieux échappent. Tout ce
qu’on peut faire actuellement pour galva
niser la natalité semble malheureusement
voué à l’insuccès : ce n’est pas de ce côté
là que nous trouverons, du moins dans un
avenir prochain, la solution du problème
des travailleurs agricoles. Que faire d’autre
part pour retenir les paysans à la campa
gne ? J’avoue être lassé du remède bêta qui
consiste à vanter à l'homme des chamne1a
heauté ue lâ nature : c’est une propagande
ridicule. Me résignerai-je par contre à
l’embauchage de Polonais ou de Japonais ?
Certainement non : si encore nous avions la
force de les assimiler, il n’y aurait que
demi-mal ; mais si nous nous habituons à
dépendre d'exotiques destinés à rester des
étrangers à côté de nous, c’est la voie du
Bas-Empire qui s’ouvre, et c’en est fait de
notre unité française, cette conquête de dix
siècles.
Il n’y a donc pas, me semble-t-il, de re
mède d'ensemble. Peut-être y a-t-il des
palliatifs de détail. Je n’en vois qu’un, qui
est terre-à-terre mais simple. Il faut suffi
samment payer l’ouvrier pour qu’il ait
avantage à rester au champ ; il faut le loger
suffisamment bien pour qu’il ne s’imagine
pas qu’il sera plus confortablement établi à
la ville. Augmentez donc les gages et faites
aux ouvriers des demeures moins rudimen
taires que celles que trop souvent nous
leur voyons. Les plus sages des cultivateurs
commencent à raisonner ainsi : il faut que
cette manière de voir se généralise. La né
cessité du reste y poussera.
André Siegfried.
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
La Chambre devant siéger ce matin pour
continuer la discussion du budget de 1913
retour du Sénat, les ministres ont tenu à
l’Elysée le Conseil qu’il devait tenir aujour
d’hui.
LES REGATES INTERNATIONALES
Photo et Cliché Petit Havre
UN DES BATEAUX PILOTES
LA COMMISSION DE LÉGISLATION
FISCALE
La Commission de législation fiscale appe
lée à donner son avis sur la couverture fi
nancière des dépenses militaires, a pris la
résolution suivante :
La Commission donne un avis favorable
au principe et au mécanisme du projet
d’impôt sur le revenu élaboré par la Com
mission du budget.
Elle estime que les dépenses exception
nelles s’élevant à un milliard environ de
vront être couvertes par une contribution
unique sur le capital perçue en plusieurs
années et non par un emprunt ; qu’il doit
être pourvu aux dépenses permanentes par
la combinaison de taxes sur l’enrichisse
ment et de l’impôt sur le revenu.
En outre, la commission émet l’avis qu’il
soit statué par la Chambre avant la clôture
de la session sur ces diverses mesures fiscales
auxquelles seraient jointes les conclusions
du rapport sur les projets Caillaux et Du
mont concernant la répression des fraudes
en matière de droits de succession.
Elle a désigné M. Javal comme rapporteur
provisoire.
•=== -====
TENTATIVE D’ASSASSINAT
Hier après-midi, vers trois heures, un ins
pecteur de la brigade des recherches, nommé
Paul Maurice, a tenté d’étrangler pour la
voler une Dame Roudier, âgée de 45 ans, de
meurant au Petit-Montrouge.
Maurice qui avait pris la fuite aux cris
poussés par sa victime, a été arrêté dans un
immeuble où il s’était réfugié.
GRAVES ACCIDENTS D’AUTOMOBILE
Clermont-Ferrand. — Une automobile dans
laquelle se trouvaient le comte et la com
tesse Fernandez Valiez d’Aldala, riches espa
gnols de Barcelone, en saison à la Bourboule,
heurtant le parapet d’un pont près de La-
queuille, est tombée dans la rivière coulant
à huit mètres en contrebas.
Le comte et la comtesse, qui sont âgés de
30 et 25 ans, ont été tués ; ils laissent trois
jeunes enfants.
INSPRUCK. — Une automobile montée par
des Français a eu un accident hier soir entre
Isblach et Smichen.
Le chauffeur a été tué ; le propriétaire de
la voiture et deux enfants ont été légèrement
blessés.
Verdun. — On annonce qu’un accident
d’automobile s’est produit hier après-midi à
dix kilomètres de la ville.
Une auto dans laquelle se trouvait trois
officiers a fait panache.
Les voyageurs ont été sérieusement bles
sés ; l’an d’eux a les deux jambes brisées.
la péninsule armoricaine se suffit à elle-
même, mais qu’elle déboree sur les provin
ces voisines : chaque année d6 armées de
travailleurs bretons vont faire la !cisson
dans la Beauce, l’Ile de France, l’Eure, 16
Vexin normand. Il y a là une réserve de
population grâce à laquelle la France réus
sit à combler partiellement son déficit.
Mais, la Bretagne et la Vendée étant
exceptées, le manque de bras se fait par
tout cruellement sentir. La chose est parti
culièrement pénible en Normandie.
C’est dans la Basse-Normandie que la
rareté de la main-d’œuvre est surtout
frappante : les Bas-Normands n’ont pas
d’enfants. Aussi la culture propre ment dite
y est-elle pratiquement impossible. Ni dans
le Bessin, ni dans le Cotentin, ni dans le
Pays d’Auge, vous ne trouverez plus le
moindre champ de blé : suivant l’expres
sion populaire, on y a tout « couché en
herbes ». L’agriculture ne s’en trouve pas
mal, parce que la prairie est très rémuné
ratrice ; cependant, c’est avec une certaine
inquiétude qu’on doit se dire que plusieurs
.arrondissements seraient actuellement in
capables, faute de bras, de revenir au ré
gime de la culture.
C’est en effet dans les pays de culture et
surtout de grande culture que la crise se
manifeste dans toute son intensité. Sur les
plateaux de l’Eure et du Vexin, le recours
à la main-d’œuvre étrangère est devenu
une nécessité chronique. Quand les Bre
tons ne suffisent pas, on fait venir des Bel
ges ou des Polonais. Une tendance analogue
se manifeste dans le pays de Caux. Il y a
beau temps que les communes voisines du
Havre ne font la moisson que grâce au con
cours d’ouvriers de la ville. Un peu plus
loin, vers Yvetot, la culture du lin réclame
une main-d’œuvre nombreuse: il en résulte
des difficultés constantes. Déjà certains
fermiers ont fait appel à des exotiques, et
il est à craindre que cet expédient ne se
généralise. Les cultivateurs en effet ne
savent comment faire ; ils se rendent
compte évidemment du danger que pré
sente l’emploi de gens d’une race et d’une
civilisation différentes, impossibles à assi-
miler ; cependant, quand le moment de la
moison est arrivé, tout retard signifie
perte, et tout retard prolongé devient une
menace de ruine. Dans les conversations
de la campagne, on ne tarde pas à voir,
avec évidence, que la question de la main-
d’œuvre est, pour les cultivateurs, la grosse
inquiétude du jour.
Quand on connaît les causes d’un mal,
son remède est souvent près d’être trouvé.
Dans la circonstance, malheureusement, il
n’en est rien. Les causes de la crise à la
quelle nous faisons allusion sont connues
et facile à analyser. La première est la di
minution de la natalité. Quand il n’y a plus
d’enfants, il n’y a plus de travailleurs agri
coles : M. de la Palisse lui-même l’eut ai
sément observé. Cependant, il y a autre
chose encore, puisque la crise de la main-
d’œuvre sévit même dans les régions de
forte natalité, comme le pays de Caux: c’est
qu’alors les enfants qui naissent ne restent
pas et sont attirés dans les villes. Voilà la
seconde cause du déchet de main-d’œuvre,
et je ne pense pas qu’il y en ait d’autres
que ces deux là. Elles sont du reste par
1 elles-mêmes suffisamment graves. . ,
Le Budget
Le Conseil s’est occupé des questions que
soulève l’examen du budget de 1913. Ils ont
ensuite décidé de déposer sur le bureau de
la Chambre, avant la clôture de la session, le
projet de budget de 1914, de façon que la
Commission chargée de l’examiner puisse
iravoiller pendant les vacances parlemen-
taires.
Le ministre dos finances a prié ses collè
gues de lui transm.ttre dans le plus bref dé-
.... * — —6-: — 3 de
lai possible leurs propositions définitives
dépenses.
L’Exposition nationale coloniale
de Marseille
Le ministre des colonies a soumis à la
gnature du président de la République
décret désignant comme commissaire géné
ral de l’Exposition nationale et coloniale de
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 2i Juillet 4943
La séance est ouverte à 2 heures.
MM. Dumont, Etienne et Klolz, sont au banc du
gouvernement.
La Couverture financière
des Dépenses militaires
m. puech, qui présida, annonce qu’il a reçu de
M. Landry une demande d’interpellation sur les
moyens financiers par lesquels le gouvernement
compte faire face aux dépenses militaires, et que
M. Landry demande la jonction de cette interpel
lation à celle de M. Malvy sur le même objet.
m. malvy : Je demande que M. Barthou, si ar
dent a suivre l’Allemagne dans son effort mili
taire, ne soit pas aussi timide à la suivre dans
son effort financier. (Très bien ! Très bien ! à
gauche.)
Nous avons de lui une double déclaration très
nette, très formelle.
La première, c est qu’il demandera la couverture
financière des dépenses militaires aux contribua
bles riches ; la seconde, c’est qu’il ia demandera
avant que la Chambre se sépare.
Mais aujourd’hui il y a un fait nouveau. La
Commission du budget a terminé son travail ;
elle a mis de côté les propositions chétives du
ministre des finances pour couvrir ces dépenses
militaires. Elle a décidé de demander à un impôt
sur le revenu le moyen d’y parei et elle a décidé
également que ce moyen serait incorporé dans le
projet des quatre contributions directes dont la
discussion est de droit avant la séparation des
si- I Ch ambres.
un
C. L . Il n’est donc pas douteux que le
débal ait lieu. Dans ces conditions, je retire ma
demande d'interpellation. (Applaudissements à gau-
Marseille de 1916, M. Charles Roux, ancien
commissaire général de l’Exposition colo
niale de 1906, et comme commissaire ad
joint, M. Artaud, président de la Chambre de
commerce de Marseille.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SX ROFRE CORRESPONDANT PARTICULIE)
Paris, 21 juillet.
Après les séances agitées de la loi mili
taire, la séance d’aujourd’hui semble très
calme. Aussi bien, beaucoup de députés
sont absents. Les tribunes du public sont dé
garnies et les belles dames qu’intéressait au
plus haut point la joute oratoire entre M.
Barthou et les adversaires de la loi ont abso
lument disparu. Du reste, M. Barthou est
lui même absent. M. Dumont, malgré sa
grande valeur, n’offre pas autant d’intérêt.
Avant d’aborder la discussion du budget
renvoyé du Sénat, il y a eu un long incident
sur les moyens financiers que compte em
ployer le gouvernement pour faire face aux
dépenses militaires. MM. Malvy et Landry
ont déposé des interpellations à ce sujet. M.
le ministre des finances leur répond assez
justement : — Finissez-en avec le budget de
1913. qui devrait être voté depuis plus de six
mois, et nous verrons ensuite. — Mais, di
sent les opposants, M. Barthou a pris renga
gement de demander la discussion des
moyens financiers immédiatement après le
vote de la loi militaire.
M. Dumont insiste pour que l’on examine
les modifications apportées au budget par le
Sénat et obtient enfin que la Chambre se
mettre à l’œuvre. Mais les socialistes veulent
une nouvelle discussion générale. Ce serait
dommage que l’on ne perdit pas beaucoup
de temps. M. Bedouce, toulousain féroce,
fait le plus sombre tableau de nos finances.
Ce ne sont pas tes moyens proposés par ses
amis qui cependant les relèveront. M.
Dansette, qui lui succède, semble croire que
nous serons sauvés par la suppression du
privilège des bouilleurs de crû que M.Ernest
Flandin défend avec vigueur.
Puis voilà M. Jaurès qui n’avait pas parlé
depuis longtemps. On n’est pas étonné de
l’entendre recommander le projet financier
allemand. Il a l’admiration tenace ! La ques
tion de l’impôt sur le revenu est de nouveau
posée. On gourmande le Sé nat qui a la fai
blesse de tenir à ses droits. Un certain nom
bre d’orateurs se succèdent à la tribune ou
parlent de leur place. Ce serait long, trop
long si quelques voix ne s’avisaient pas de
demander le renvoi à demain. Le renvoi est
prononcé et l’on se sépare sans avoir rien
fait aujourd’hui, alors que l’on a tant de tra
vail en retard, on recommencera demain
matin.
T. H.
che.) .... .A
M. landry : Je retire la mienne pour les mê
mes raisons. (Mouvements divers.)
M. MAGNIAUDÉ : Je ia reprends. Il ne faut pas
qu’il y ait d’equivoque. J’ai voté la,loi militaire,
mais à une condition : c’est que l’erort.pecunial
re à faire sera supporté par les classes Ircnes. Je
demande donc que le projet financier, déposé par
le gouvernement le 27 mai, soit mis en diseus-
sion avant le budget et j’insiste sur ces mots
« avant le budget ». Si le gouvernement ne nous
donne pas satisfaction, nous demanderons que les
ressources financières des lois militaires soient
incorporées au budget. (Très bien, très bien, sur
divers bincs à gauche.)
M CHARLES I UMOVT, ministre des finances :
De quel budget parlez-vous ? Est-ce du budget
de 1913 ? Il devrait être voté depuis six mois. Il
est inscrit en tête de l’ordre du jour de la présente
séance ; le gouvernement demande qu’il soit d’a
bord voté. G’est ensuite que nous discuterons
l’autre question, sinon le débat ne pourrait être
que confus.
m. MARCEL SEMBAT : Comment confus ? Il y
a du moins dans toute cette question une parole
très claire, c’est celle du président du conseil II
a déclaré que la discussion de la couverture vien
drait immédiatement après le vote sur la loi mili
taire. Maintient-il, oui ou non, celte parole?
M. CHARLES DUMONT : Le gouvernement &
déclaré qu’il était aux ordres de la Chambre pour
discuter la couverture financière à la suite du pré
sent budget. (Bruit. । . .
m. cochery, président de la commission du
budget, insiste pour qu’on discute tout de suite le
budget de 1913. . . ,
M. malvy : J’ai dit que je retirais mon inter-
pellation si le gouvernement, conformément à
ses engagements, acceptait la décision de la com
mission du budget d’incorporer l’impôt sur le re
venu dans le budget. Si au contraire, manquant a
ses engagements, le gouvernement n’accepte pas
cette procédure, s’il demande d’abord la discus
sion du budget de 1913, puis le vote des quatre
contributions, et s’il demande ensuite la disjonc
tion de notre texte, alors nous sommes résolus à
demander l’insertion de la couverture financière
par le moyen de l’impôt sur le revenu dans la loi
de finances de 1913. (Applaudissements à l’extre-
me gauche et sur divers bancs à gauche).
M. Charles DUMONT : Il y a une paroie très
claire du président du Conseil, c’est qu il deman
derait que l’interpellation de M. Malvy soit discu
tée après le budget. C’est que d’abord le vote du
budget, si fort en retard, importe à la bonne mar
che des services publics ; puis M. Barthou a no
tifié son intention de couvrir les dépenses militai
res par des impôts sur la richesse acquise. Il tien
dra ce double engagement.
m. malvy : Pardon, la déclaration claire et es
sentielle de M. Barthou est celle-ci :
Je demanderai la discussion des moyens finan
ciers immédiatement après le vote de la loi mi
litaire.
M. bedouce : C’est toute la question.
M. DUMONT : Je maintiens ce que J ai oit. Le
gouvernement a demandé que l’interpellation ne
M. Malvy soit discutée'après le budget C est en
core ce que nous demandons. .
m. le PRÉSIDENT : Le gouvernement demande
que la fixation ae l'interpellation Malvy n ait lieu
qu’après le vote du budget de 1913.
m. malvy : Non, les interpellations sont reti
rées, mais nous espérons que le gouvernement
tiendra son engagement.
Cet incident est terminé sur ces mots et 1 on
passe à l’ordre du jour.
Projets Divers
On adopte sans débat une proposition de M. u-
les Roche rattachant le musée Guimet aux eaux
arts et une proposition accordant un, contingent
de décorations de la Légion-d ‘Honneur aux Sa
peurs-pompiers de France et d Algérie.
Le Budget de 1913
Oh aborde la discussion du budget de 1913 ren-
voyé du Sénat.
M. bedouce, socialiste unifié, a la parole dans
la discussion générale. « Le budget de (913, dit-
il, se solde par un déficit de 313 millions. Les
crédits supplémentaires s’élèvent, d’après M. Ai-
mond, à 200 millions ; il faut y ajouter £08 millions
our le Maroc, 50 millions pour l’entretien d’une
roisième classe sous les drapeaux, c’est-à-dire
638 millions de crédits supplémentaires. Pour
4914, les perspectives sont encore plus sombres.
On arrive au chiffre d’un milliard au moins qu’il
faudra voter si on veut équilibrer les dépenses de
la France.
Il dit que M. Barthou a promis d’assurer le vote
prochain de l’impôt sur le revenu.Pour l’honneur
ariementaire, pour fixer le pays sur la couver-
ure financière des dépenses militaires, il est de
toute nécessité de voter le plus tôt possible, de
voter dans le budget de 1913 les ressources pro
pres à combler le déficit et à payer les charges
militaires.
Retarder ce vote, ce serait trahir la République.
La Chambre ne le voudra pas.
m. Jacques PIOU dit qu’il se peut qu'une mo
tion soit déposée pour incorporer au budgel’de
1913 la couverture financière des dépenses mili
taires ; mais, en ce moment, il ne s’agit que du
budget de 19 3 .seul.
Une question d’ordre financier a été méconnue
par la Commission du budget. Le rapporteur du
Sénat a déclaré que ce budget n’étail qu’un budget
de façade. L’orateur regrette que la Commission
ne se soit pas attachée à consolider cette façade.
Les dépenses du Maroc ont été engagées sans
aucune autorisation.
m. rouan et dit que l’orateur et ses amis ont
donné carte blanche sur ce point au gouverne
ment.
m. Jacques PIOU proteste et déclare n’aveie
donné au gouvernement aucune autorisation d’eu-
gager ces dépenses. Il regrette que cette autori
sation n'ait pas été démontrée au Parlement. La
gouvernement, en agissant de sa propre initiative,
a excédé son droit.
Le gouvernement a engagé 208 millions de dé
penses ; la Commission du budget avait pour de
voir de les incorporer aux chapitres du budget de
la guerre.
m. georges cociiERY, président de la Com
mission du budget: Pas sans les renseignements
nécessaires.
M PIOU : Le gouvernement s’était engagé à
présenter, en mai 1913, le compte complet des
prévisions de dépenses du Maroc pour 1913, de
manière à permeure leur contrôle le plus étendu.
La Commission du budget avait promis que ce
compte serait incorporé au budget de 1913.
Pourquoi maintenant les dépenses fonl-elics
l’objet de crédits supplémentaires ?
Parce qu’on veut diminuer dans le budget l’im-
portance des dépenses par des fictions, des dissi-
mulations. On a voulu cacher qu’en cinq ans on
était arrivé au cinquième milliard
Le pays jugera cette politique financière dépio-
râble
m. DINSETTE dit que c’est un grave prob’ème
de savoir comment on fera face aux dépenses mi-
litaires, scolaires et sociales. Or, il y a toute une
catégorie de contribuables qui échappent à l’im
pôt En les obligeant à subir la loi commune, o»
fera’ récupérer au Trésor des sommes considéra
bles. Ces contribuables, ce sont les bouilleurs de
cru.
M SIMYAN . Les bouilleurs de cru payent I im
pôt sur l’alcool quand il sort ; il n’y a détaxe que
pour l’alcool qu’ils produisent et consomment.
ri. DANSETTE : Les bouilleurs de cru ne payent
pas l’impôt de consommation.
M. loriot : Parce qu’ils se sont acquittés en
payant l’impôt foncier.
M. Jaurès : Le cultivateur qui fume sa pipe &
aussi payé l’impôt foncier. (Rires.) .
m. DANSETTE : Est-ce que le cultivateur de
betterave n‘s pas aussi payé l’impôt foncier ? A
ce compte, on devrait l’exempter de payer Iimpôt
sur l’alcool de betterave.
M. CAMUZET : Le viticulteur paye des droits de
circulation sur les raisins que ne paye pas le cul
tivateur sur les pommes de terre, par exemple.
M DANSETTE : Il semble bien qu’on n’ait pas
fait la Révolution. Un privilège subsiste, celui des
bouilleurs de cru. Il y a des produits scigneu-
riaux, exemps de l’impôts, et des produits ma-
liants, tailiables et corvéables. ■
On oublie trop que nous sommes en démo-
cratie
Le propriétaire ne paie pas le droit sur l’alcool ;
l’ouvrier. obligé de paver chez le débitant le paie
tout entier. G’est le défi le plus insolent à la dé
mocratie. (Très bien. Très bien sur divers
bancs). ... , . .
La suppression de ce privilège ferait rentre-
100 millions dans les caisses du trésors.(Brun sur
divers bancs). .
C’est M. Bouvier qui l’a déclaré.
Le privillege des bouilleurs de cru favorise la
fraude. . , .
m VAILLANT : La solution de la question S6
trouve dans le monopole de fabrication et de
vente de l’alcool. (Très bien. Tçès bien à -exrC
msSAUSkTE dit que la Chambre n’a pas I
droit de refuser la recette qui résulterait de h
suppression du privilège dos bouilleurs de cru.
m. ERNEST FLANDIN dit qu il est étonné de.
paroles de M. Dansette. .
A cette date du 21 juillet, ou il reste encor
tant de problèmes à résoudre, M. Dansette vient
poser la grave et longue question de la suppres
sion du droit des bouilleurs de crur
m. DANSETTE : Ce n’est pas un droit, cest ui
nrivilgo
m ADIGARD : C’est un droit pour les uns, u(
privilège pour les autres. (Sourires).
M. ERNEST FLANDIN : La discussion seule S
ces mots serait fort longue. (Tres bien t ue.
b Deux expériences ont é»é faites pour suppri
mane droit : De 1872 à 1878, de 1903 a 1900. Ges
deux expériences ne sont pas de nature à encou-
racor à en tenler une 9sieine.
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