Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1934-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1934 01 juillet 1934
Description : 1934/07/01 (N93)-1934/07/31. 1934/07/01 (N93)-1934/07/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k982731w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
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Le Bijoutier de la Place Thiers
(à côté du Printemps)
Le mieux assorti
en MONTRES ET BIJOUX
Remise 10 % à nos Sociétaires.
H
A. O. N" 3762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Œuvres Laïques
Publicité: M. CANDELLIER
5, Rue des Etoupières - LE HAVRE
JOURNAL MENSUEL
Rédaction : M. PI&10NT
109, rue Massillon -LE HAVEC-Téi. 196.SI
Président actif :
Secrétaire Général de la Fédération :
Trésorier Général de la Fédération :
Secrétariat administratif :
M. ARNAUDTIZON
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupières - LE HAVRE
M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél. 76-80
Ecole de Filles
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél. 66-51
Téléphone 46.38
Cïiècj-ues Postaux Rouen 634
Rue Dauphine - LE HAVRE
Dn Journal pour nos Enfants
Que de fois n’avons-nous pas entendu les
éducateurs, professeurs, instituteurs et parents
regretter la pauvreté de la littérature enfan
tine et en particulier celle des publications
hebdomadaires que réclame la curiosité de nos
écoliers ?
Oh ! nous savons qu'il existe un grand nom
bre de petits journaux illustrés plutôt mal que
bien ; mais, à moins qu’ils ne soient conçus
pour l’abêtissement systématique de la race
— ce qui est plus fréquent qu’on ne croit —
et constituent alors un véritable danger public
qu’on ne peut conjurer puisqu’il n’y a pas
immoralité, les autres sont ou tendancieux
sous des apparences bénignes, ou bien d’une
lecture difficile pour le public juvénile. Où
sont, hélas ! Jean-Pierre, l’Ecolier Illustré, le
Petit Français et la Lecture en Classe ?
Il en est peu, à part Benjamin et le Jour
nal de l’Etoile bleue, auxquels on puisse ac
corder quelque faveur.
Cependant des laïques se sont mis résolu
ment à l’ouvrage et de leur effort est né le
brave petit journal « Copain Cop » que nous
recommandons avec insistance à nos amis.
Nous avons le devoir de faire une grosse
propagande pour « Copain Cop », édité sous
le patronage de l’Office central de la Coopé
ration à l’Ecole, de la Ligue de l’Enseigne
ment et du Syndicat National des instituteurs.
Nous avons eu, à Reims, la confusion d'ap
prendre que la Seine-Inférieure occupe pres
que le dernier rang dans le palmarès des
abonnements (17) alors que la Creuse dépasse
5oo, et que l’étranger se classe avant nous
(Angleterre, Belgique, Tchécoslovaquie). Nous
faisons procéder en ce moment dans la région
du Havre à la distribution de 1.000 spécimens
qui, nous voulons l’espérer, seront répartis
avec discernement et lus avec intérêt dans
cette période de pré-vacances.
Ce n’est pas tout. Notre Fédération havraise'
a souscrit au nom de ses membres 100 abon
nements au prix spécial de 8 francs par an
(au lieu de iü francs pour abonnement sim
ple d’isolé, ou do 10 francs par groupement
de 10 au minimum).
Nous sommes certains que ces too abonne
ments vont nous être repris rapidement par
nos écoles et nous faisons confiance à l’esprit
avisé et prévoyant des Directeurs et Directri
ces d’Ecole et dé leurs collaborateurs.
Pour Octobre, nous formulons le souhait
que le nombre des abonnements à
(( Gopain-Gop »
placera la Seine-Inférieure au premier rang
très amis de ce vaillant petit journal.
Nous ajouterons comme référence que « Co-
pain-Cop » a eu les honneurs des attaques
violentes du journal « La Croix Meusienne ».
*
* *
Quelques Opinions
Saine gaîté et diversité justifient l’impalicri-
ce avec laquelle je vois de jeunes enfants at
tendre la venue de « Copain-Cop ».
Maurice Roger,
Inspecteur général lient raiiv
de l’Instruction publique.
Un enfant abonné à « Copain-Cop », c’est
un combattant gagné à la caus> de la liberté.
G. Lapierke,
Secrétaire adjoint
du Syndicat National des Instituteurs.
« Copain-Cop » est rédigé avec soin, avec
bonne humeur, avec un vrai sens de ce qui
peut plaire aux enfants... Il est jeune, vivant,
spirituellement illustré. Sa mise en page est
agréable, son impression soignée.
Souhaitons-lui longue vie, pour qu’il nous
forme une jeunesse vaillante et clairvoyante.
Madame Denise Mura*
« La Lumière ».
Nous engageons v ivement les Coopérateurs
à s’abonner à un des meilleurs journaux pour
enfants « Le Journal de Copain-Cop ».
Ce journal, à la fois amusant, instructif et
éducatif, est conçu dans un excellent esprit
coopératif et laïque.
Bulletin départemental de Vf. P.
d'Indre-et-Loire (Décembre 1933).
Je souhaite à tous nos petits amis coopéra
teurs d'être abonnés à « Copain-Cop ». Je con
seille à leurs parents de leur faire ce plaisir
qui, en même temps, les aidera dans leur
lâche d’éducation.
G. Yung
(Le Coopérateur de France).
TOUS LES ENFANTS
DOIVENT ÊTRE ABONNÉS AU
JOURNAL DE
a
COPAIN-COP
»
Édité sous le Patronage de
L’OFFICE CENTRAL DE LA COOPÉRATION A L’ÉCOLE -
d.e la.
LIGUE FRANÇAISE DE L’ENSEIGNEMENT
(Reconnue d’utilité publique)
et d. u.
SYNDICAT NATIONAL DES INSTITUTEURS
Paraît le i er et le i5 de chaque mois (sauf en Août et Septembre).
Abonnement annuel : 15 fr. (part du i er du mois), Pour un minimum
de 10 abonnements groupés à la même adresse, prix réduit : 10 fr. par
abonnement. ,
(Numéro spécimen franco sur demande)
PRINCIPALES RUBRIQUES :
Les « AVENTURES DE COPAIN-COP », histoire illustrée à suivre.
- « LA QUINZAINE DE COPAIN-COP », où nous essayons de faire
de l’éducation par l’actualité, et d’apprendre aux enfants à lire un journal
d’information avec l’esprit critique qui convient à cette lecture. — Un RO
MAN à suivre.— Une PAGE SPORTIVE - Un CONTE ILLUSTRÉ.
— Des modèles de TRAVAUX A EXECUTER par des filles et des gar
çons.— « LES GLANES DE COPAIN-COP », petits articles de docu
mentation sur tous sujets scientifiques, historiques, géographiques, etc.—
Les COMMUNICATIONS DE NOS LECTEURS et les comptes rendus
les plus intéressants de l’activité des coopératives scolaires — « RÉCRÉA
TIONS » avec concours.— Une HISTOIRE AMUSANTE illustrée.
INSTRUCTIF, ÉDUCATIF ET ATTRAYANT
LES PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE
49, Boulevard Saint-Michel, PARIS 5 e (Compte chèques Postaux Paris 3q2-33)
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Jean MA
Les origines (le Jean Macé
Il était né à Paris en 1810, son père était
camionneur et Jean Macé, quand il rappelait
ses origines, en était lier. « Gomme mon père
j’ai été un camionneur à ma façon, en véhi
culant des idées ».
11 eut, dit-il, la chance de pouvoir poursui
vre ses études jusqu’au baccalauréat, exerça
comme professeur à F vieux, voyagea en Alle
magne où jl connut une vie âpre, difficile au
point que partant d’Hambourg pour rentrer
en France, il ne put le faire qu'en s’engageant
comme matelot. Le voilà secrétaire de Burnct-
te, professeur à Sainte-Barbe et suppléant de
Du ru y. à Henri-IV, travaillant avec lui à i'édi-
lication d’une Histoire de France, exerçant
le métier de journaliste, entraîné dans les
idées de Fourier et du romantisme social. Il
participe à la Révolution de i848 mais il avait
compris que le suffrage universel sans 1 ins
truction populaire est plus un danger qu’un
progrès ; c’est ce qu’il exprimait dans une
Lettre d’un Garde national à son voisin
où il disait notamment :
« J’avais 33 ans... Je n’oublierai jamais
l'impression étrange, mélangée de joie folle
et de terreur secrète, que me fît l’apparition
subite du suffrage universel quand je l’aper
çus affiché sur les murs, au matin du 25 Fé
vrier. Le rêve de justice que j’avais caressé
TRAVAUX & PRODUITS
pour
AMATEURS PHOTOGRAPHES
d'un espoir un peu timide, dans un avenir
qui menaçait de se faire attendre, je le voyais
réalisé du jour au lendemain, dépassé même,
il l’était à ce point qu’il y avait lieu de se
demander où la France allait être emportée
par des conducteurs improvisés qui venaient
ne fallait pas y penser. Le fameux j’y suis,
j y reste, était trop bien à sa place avec le
suffrage universel. Personne encore parmi les
Républicains, après tout ce qu’ils ont eu à lui
reprocher, 11’a osé parler sérieusement d'y tou
cher. Si les autres le maudissent, c’est en ca
chette de lui, forcés qu'ils sont de lui faire
la cour à chaque élection.
« De ce jour, il n’y avait qu’à ouvrir tes
yeux pour se convaincre qu'une chose primait
tout dans ce pays, l’éducation du maître in
culte auquel il appartenait désormais, sans se
cours possible, contre ses volontés. Cela j’en
avais la certitude absolue, et que de paroles
enflammées n’ai-je pas échangées, moi, répu
blicain du lendemain, avec ceux de la veille
qui détournaient obstinément la tête, trouvant
le breuvage trop amer ! Il a fallu le boire
pourtant ! »
Ainsi l’idée dominante de Jean Macé, dès
i848, est que l’éducation du peuple, en de
hors des satisfactions personnelles qu’elle ap
porte à ceux qui la reçoivent, est un élément
de sécurité pour le régime politique de la na-
S. MELLET
HZ et 114, rue Maréchal-Joffre
Développement du Film. ifp.
VÊTEMENTS
1. mi
it, Ru* Thi.r*
LE HAVIE
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8 poses
lion ; de i848 à 1851, il milite, pèlerin in
lassable ; pour faire connaître son idéal, il
va, seul, en tournée de propagande et parle
aux foules, mais le coup d’F.tat l’oblige à
quitter Paris el il est recueilli au Pensionnat
de Reblenheim où, renonçant à la politique,
il va désormais se consacrer à l’éducation.
« Esprit qui travaille ne s’aigrit pas, disait-il.
Je m’habitue à vivre sans m’occuper du gou
vernement, couvant sous la cendre mes ar-
.1 urs sans emploi et doucement résigné à mon
éemvuse obscurité ». Pendant dix ans, Jean
Macé consacrera tout son temps à ses « de
moiselles » du pensionnat ; il ne se conlen-
I fa pas d’enseigner, à la manière d’un Pes-
lalozzi ; il écrira des manuels qui sont de
petits chefs-d’œuvre ; notamment son His
toire d’une bouchée de pain lui vaudra des
hommages justement flatteurs bien au delà
réfugié. « Ce succès fit sur moi, dit-il, l’effet
île l'ouverture de la cage sur l’oiseau qui y
e-i enfermé ». Mais il 11e quittera pas la cage
:ù est son nid. Epris de liberté, il regardera
souvi ni à travers les barreaux vers les larges
espaces et il lancera, du fond de l’Alsace, son
< -mut d'espérance, un vibrant appel à la libé
ration intellectuelle. L’Alsace sera son champ
d expérience et quand plus lard, il rencontre
ra dans ses tournées de propagande quelque
scepticisme ou le doute d’un effort il répon-
1 üi : « Cela se fait bien en Alsace ! » Il est
■rai qu’il trouve auprès des grands indus
triels alsaciens, les Kestner, les Hartmann, les
lissier, les Siegfried, les Dollfus des forces de
volontés et d’énergies qui lui offrent un ter
rain fécond où il pourra semer la bonne
graine.
L’œuvre dos Bibliothèques
La propagande intellectuelle, Macé la veut
réaliser par la lecture. S’appuyant avec habi
leté sur une circulaire du Ministre de l’Ins
truction publique signée Rouland, du 3i Mai
1860, il fonda sa première œuvre : les Biblio
thèques populaires ; le Ministre avait écrit :
« Doter les populations laborieuses d’un
fonds d’ouvrages intéressants et utiles est un
besoin qui chaque jour se fait plus sérieuse
ment sentir. Lue vaste organisation de biblio
thèques communales répondrait à ce but ;
niais cette organisation présente des difficul
tés qu'un concours multiple de volontés et de
sacrifiées permettrait seul de résoudre complè
tement ».
Jean Macé applique la circulaire Rouland à
la lettre ; lin décembre il se rend chez le
Maire de Bebleiiheim avec un paquet conte
nant une douzaine de volumes tirés des rayons
de son cabinet de travail, sur le dos desquels
il a fait imprimer en lettres dorées : « Biblio
thèque communale de Beblenheim ». Ü11 mois
après le Conseil municipal votait, avec un
crédit de 5o francs, une délibération motivée
en faveur de l’extension de la dite bibliothè
que ; celle délibération étant revenue avec
félicitations de la l’réfeclure, Jean Macé vou
lut profiter de ces dispositions officielles favo
rables, pour obtenir l’autorisation dé cré r une
Société des Bibliothèques communales du
Haut-Rhin, mais l’affaire 11’alla pas sans dif-
fieullés ; pourtant, à force d’insistance, l’au
torisation fut accordée et du premier jour,
huit ecnf treize adhésions furent recueillies ;
ii faut dire que les Dollfus avaient beaucoup
aidé Joan-Macé et que les deux frères Engel
et Jean avaient lancé eux-mêmes un appel
chaleureux en faveur de la Société dont le
siège était à Mulhouse chez le président Jean
Dollfus ; les bibliothèques se multiplièrent
dms le Haut-Rhin puisqu’on en comptait qua
tre-vingt-trois en moins d’une année. En 188G
dix départements français étaient gagnés à la
m'me cause.
La Fondation
de la Ligue de l’Enseignement
C’est dans le même temps que voulant éten
dre son champ de propagande, Jean Macé
I rnça un appel pour la création en France,
d’une Ligue de l’Enseignement analogue à
celle qui existait en Belgique depuis le 26 Dé
cembre i864 et à laquelle il collaborait assi
dûment. Appel discret d’ailleurs pour ne pas
éveiller la défiance du Gouvernement. Il com
mença par écrire dans un journal quotidien,
L Opinion Nationale, un article dans lequel
il expliqua le mécanisme et l’action de la Li
gue belge ; il montra que « la marée mon
tante du suffrage universel détermine chez
Ions les peuples un mouvement, irrésistible
d’instruction populaire ; il dit : « Les Belges
en sont encore à se préparer un suffrage uni
versel et nous le tenons ; il nous tient, si
vous aimez mieux. » Comme il a peur de
faire peur, il tâte le terrain, avec un air bien
inoffensif que voici :
« Et maintenant je me demande pourquoi
nous u'aurions pas nous aussi en France no
tre Ligne de l’Enseignement... Nous avons
déjà certes une vaillante armée d’instituteurs
et je ne leur souhaite pas de meilleur géné
ral que celui qu’elle a. Mais pourquoi, à côté
de l’armée régulière, ne chercherions pas à
organiser aussi la Landwehr de l’Enseigne
ment. Je serais bien étonné si l’ordre publie
\ perdait quelque chose ».
Deux jours après la publication de cet ar
ticle, Jean Macé recevait une lettre signée Jean
Larmier, sergent de ville à Paris, où il lut :
« Mon camarade Maury, conducteur-chef au
chemin de fer de Lyon, Jean Petit, tailleur
de pierre et moi-même, nous en sommes de
cette Ligue et nous souscrivons chacun pour
5 francs par an. » Du coup, dit Macé, mon
parti fut pris. J’écrivis un second article en
y insérant la lettre de Larmier et j’y ajoutai •
« Cela fait quatre noms avec le mien, sur
I 1 première liste d’adhésions au premier pro
jet d’établissement d’une Ligue de l’Ensei
gnement en France. Je propose à tous ceux
qui voudront se mettre avec nous, à quelque
classe et quelque opinion qu’ils appartiennent
de me le faire savoir en indiquant le chiffre
de leur cotisation future. Je me charge pro
visoirement de recueillir les premières adhé
sions, en attendant que le projet réunisse les
deux conditions nécessaires à sa réalisation .
1 - concours des bons citoyens et l’assentiment
de l’autorité et je ne vois rien qui fasse dé
sespérer de l’une plus que de l’autre ».
Les lettres affluèrent, ies encouragements et
les fonds avec ; des journaux reproduisirent
le dernier article de Jean Macé dans L’Opinion
Nationale, notamment La Gironde, de-Ber
doaux, avec ce commentaire : « La Ligue de
l’Enseignement a déjà, on le voit, une pre
mière chance de succès, puisque, comme tou
tes les grandes choses, elle commence hum
blement et n’a pour appui dans ses débuts que
les pauvres et les petits ». Le i5 Novembre
18G6, nouvel article de Jean Macé annonçant
la constitution de la Ligue, renvoyant à plus
tard les moyens pratiques de vie matérielle.
A partir de cette date, la poste apporte cha
que jour à Beblenheim des formules signées
de centaines de gens de toute condition, sous
cette rédaction :
(( Les soussignés, désireux de contribuer
personnellement au développement de l'ins
truction dans leur pays, déclarent adhérer au
projet d’établissement en France d’une Ligue
de l’Enseignement, an sein même de laquelle
il demeure entendu qu’on ne servira les inté
rêts particuliers d’aucune opinion politique
c >. religieuse.
« Ils s’engagent à en faire partie quand
elle sera constituée et à souscrire annuelle
ment chacun pour la somme portée à la suite
de sou nom ».
\ 11 bout d’un an, la Société accusait 4-1
promesses d’adhésion venues de 77 départe
ments.
Voilà le point de départ de la Ligue.
Jusqu’à la guerre de 1S70 le mouvement
s’accentua sous le signe du plus grand libé
ralisme : au i5 Février 1870, 5g cercles dé
partementaux vivaient avec 17.850 membres
cotisants. Chacun de ces cercles s’administrait
librement ; le seul lien commun qui les rat
tachait officiellement entre eux était la pro
pagande en fa\eur de l’instruction.
Le Cercle Parisien de la Ligue
Puis vint l’invasion. Jean Macé dut quitter
l’Alsace et quand il se fixa à Paris, Camille
Flammarion, premier président du Cercle pa
risien, s’effaça devant le fondateur de la Li
gue.
Le Cercle parisien avait un secrétaire géné
ral d’une activité rare, Emmanuel Vauchez ;
par la force des choses, ce groupement acca
para le ralliement de toute la Ligue, son se-
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écoliers ?
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bre de petits journaux illustrés plutôt mal que
bien ; mais, à moins qu’ils ne soient conçus
pour l’abêtissement systématique de la race
— ce qui est plus fréquent qu’on ne croit —
et constituent alors un véritable danger public
qu’on ne peut conjurer puisqu’il n’y a pas
immoralité, les autres sont ou tendancieux
sous des apparences bénignes, ou bien d’une
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propagande pour « Copain Cop », édité sous
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que le dernier rang dans le palmarès des
abonnements (17) alors que la Creuse dépasse
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seille à leurs parents de leur faire ce plaisir
qui, en même temps, les aidera dans leur
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participe à la Révolution de i848 mais il avait
compris que le suffrage universel sans 1 ins
truction populaire est plus un danger qu’un
progrès ; c’est ce qu’il exprimait dans une
Lettre d’un Garde national à son voisin
où il disait notamment :
« J’avais 33 ans... Je n’oublierai jamais
l'impression étrange, mélangée de joie folle
et de terreur secrète, que me fît l’apparition
subite du suffrage universel quand je l’aper
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qui menaçait de se faire attendre, je le voyais
réalisé du jour au lendemain, dépassé même,
il l’était à ce point qu’il y avait lieu de se
demander où la France allait être emportée
par des conducteurs improvisés qui venaient
j y reste, était trop bien à sa place avec le
suffrage universel. Personne encore parmi les
Républicains, après tout ce qu’ils ont eu à lui
reprocher, 11’a osé parler sérieusement d'y tou
cher. Si les autres le maudissent, c’est en ca
chette de lui, forcés qu'ils sont de lui faire
la cour à chaque élection.
« De ce jour, il n’y avait qu’à ouvrir tes
yeux pour se convaincre qu'une chose primait
tout dans ce pays, l’éducation du maître in
culte auquel il appartenait désormais, sans se
cours possible, contre ses volontés. Cela j’en
avais la certitude absolue, et que de paroles
enflammées n’ai-je pas échangées, moi, répu
blicain du lendemain, avec ceux de la veille
qui détournaient obstinément la tête, trouvant
le breuvage trop amer ! Il a fallu le boire
pourtant ! »
Ainsi l’idée dominante de Jean Macé, dès
i848, est que l’éducation du peuple, en de
hors des satisfactions personnelles qu’elle ap
porte à ceux qui la reçoivent, est un élément
de sécurité pour le régime politique de la na-
S. MELLET
HZ et 114, rue Maréchal-Joffre
Développement du Film. ifp.
VÊTEMENTS
1. mi
it, Ru* Thi.r*
LE HAVIE
e/9
8 poses
lion ; de i848 à 1851, il milite, pèlerin in
lassable ; pour faire connaître son idéal, il
va, seul, en tournée de propagande et parle
aux foules, mais le coup d’F.tat l’oblige à
quitter Paris el il est recueilli au Pensionnat
de Reblenheim où, renonçant à la politique,
il va désormais se consacrer à l’éducation.
« Esprit qui travaille ne s’aigrit pas, disait-il.
Je m’habitue à vivre sans m’occuper du gou
vernement, couvant sous la cendre mes ar-
.1 urs sans emploi et doucement résigné à mon
éemvuse obscurité ». Pendant dix ans, Jean
Macé consacrera tout son temps à ses « de
moiselles » du pensionnat ; il ne se conlen-
I fa pas d’enseigner, à la manière d’un Pes-
lalozzi ; il écrira des manuels qui sont de
petits chefs-d’œuvre ; notamment son His
toire d’une bouchée de pain lui vaudra des
hommages justement flatteurs bien au delà
île l'ouverture de la cage sur l’oiseau qui y
e-i enfermé ». Mais il 11e quittera pas la cage
:ù est son nid. Epris de liberté, il regardera
souvi ni à travers les barreaux vers les larges
espaces et il lancera, du fond de l’Alsace, son
< -mut d'espérance, un vibrant appel à la libé
ration intellectuelle. L’Alsace sera son champ
d expérience et quand plus lard, il rencontre
ra dans ses tournées de propagande quelque
scepticisme ou le doute d’un effort il répon-
1 üi : « Cela se fait bien en Alsace ! » Il est
■rai qu’il trouve auprès des grands indus
triels alsaciens, les Kestner, les Hartmann, les
lissier, les Siegfried, les Dollfus des forces de
volontés et d’énergies qui lui offrent un ter
rain fécond où il pourra semer la bonne
graine.
L’œuvre dos Bibliothèques
La propagande intellectuelle, Macé la veut
réaliser par la lecture. S’appuyant avec habi
leté sur une circulaire du Ministre de l’Ins
truction publique signée Rouland, du 3i Mai
1860, il fonda sa première œuvre : les Biblio
thèques populaires ; le Ministre avait écrit :
« Doter les populations laborieuses d’un
fonds d’ouvrages intéressants et utiles est un
besoin qui chaque jour se fait plus sérieuse
ment sentir. Lue vaste organisation de biblio
thèques communales répondrait à ce but ;
niais cette organisation présente des difficul
tés qu'un concours multiple de volontés et de
sacrifiées permettrait seul de résoudre complè
tement ».
Jean Macé applique la circulaire Rouland à
la lettre ; lin décembre il se rend chez le
Maire de Bebleiiheim avec un paquet conte
nant une douzaine de volumes tirés des rayons
de son cabinet de travail, sur le dos desquels
il a fait imprimer en lettres dorées : « Biblio
thèque communale de Beblenheim ». Ü11 mois
après le Conseil municipal votait, avec un
crédit de 5o francs, une délibération motivée
en faveur de l’extension de la dite bibliothè
que ; celle délibération étant revenue avec
félicitations de la l’réfeclure, Jean Macé vou
lut profiter de ces dispositions officielles favo
rables, pour obtenir l’autorisation dé cré r une
Société des Bibliothèques communales du
Haut-Rhin, mais l’affaire 11’alla pas sans dif-
fieullés ; pourtant, à force d’insistance, l’au
torisation fut accordée et du premier jour,
huit ecnf treize adhésions furent recueillies ;
ii faut dire que les Dollfus avaient beaucoup
aidé Joan-Macé et que les deux frères Engel
et Jean avaient lancé eux-mêmes un appel
chaleureux en faveur de la Société dont le
siège était à Mulhouse chez le président Jean
Dollfus ; les bibliothèques se multiplièrent
dms le Haut-Rhin puisqu’on en comptait qua
tre-vingt-trois en moins d’une année. En 188G
dix départements français étaient gagnés à la
m'me cause.
La Fondation
de la Ligue de l’Enseignement
C’est dans le même temps que voulant éten
dre son champ de propagande, Jean Macé
I rnça un appel pour la création en France,
d’une Ligue de l’Enseignement analogue à
celle qui existait en Belgique depuis le 26 Dé
cembre i864 et à laquelle il collaborait assi
dûment. Appel discret d’ailleurs pour ne pas
éveiller la défiance du Gouvernement. Il com
mença par écrire dans un journal quotidien,
L Opinion Nationale, un article dans lequel
il expliqua le mécanisme et l’action de la Li
gue belge ; il montra que « la marée mon
tante du suffrage universel détermine chez
Ions les peuples un mouvement, irrésistible
d’instruction populaire ; il dit : « Les Belges
en sont encore à se préparer un suffrage uni
versel et nous le tenons ; il nous tient, si
vous aimez mieux. » Comme il a peur de
faire peur, il tâte le terrain, avec un air bien
inoffensif que voici :
« Et maintenant je me demande pourquoi
nous u'aurions pas nous aussi en France no
tre Ligne de l’Enseignement... Nous avons
déjà certes une vaillante armée d’instituteurs
et je ne leur souhaite pas de meilleur géné
ral que celui qu’elle a. Mais pourquoi, à côté
de l’armée régulière, ne chercherions pas à
organiser aussi la Landwehr de l’Enseigne
ment. Je serais bien étonné si l’ordre publie
\ perdait quelque chose ».
Deux jours après la publication de cet ar
ticle, Jean Macé recevait une lettre signée Jean
Larmier, sergent de ville à Paris, où il lut :
« Mon camarade Maury, conducteur-chef au
chemin de fer de Lyon, Jean Petit, tailleur
de pierre et moi-même, nous en sommes de
cette Ligue et nous souscrivons chacun pour
5 francs par an. » Du coup, dit Macé, mon
parti fut pris. J’écrivis un second article en
y insérant la lettre de Larmier et j’y ajoutai •
« Cela fait quatre noms avec le mien, sur
I 1 première liste d’adhésions au premier pro
jet d’établissement d’une Ligue de l’Ensei
gnement en France. Je propose à tous ceux
qui voudront se mettre avec nous, à quelque
classe et quelque opinion qu’ils appartiennent
de me le faire savoir en indiquant le chiffre
de leur cotisation future. Je me charge pro
visoirement de recueillir les premières adhé
sions, en attendant que le projet réunisse les
deux conditions nécessaires à sa réalisation .
1 - concours des bons citoyens et l’assentiment
de l’autorité et je ne vois rien qui fasse dé
sespérer de l’une plus que de l’autre ».
Les lettres affluèrent, ies encouragements et
les fonds avec ; des journaux reproduisirent
le dernier article de Jean Macé dans L’Opinion
Nationale, notamment La Gironde, de-Ber
doaux, avec ce commentaire : « La Ligue de
l’Enseignement a déjà, on le voit, une pre
mière chance de succès, puisque, comme tou
tes les grandes choses, elle commence hum
blement et n’a pour appui dans ses débuts que
les pauvres et les petits ». Le i5 Novembre
18G6, nouvel article de Jean Macé annonçant
la constitution de la Ligue, renvoyant à plus
tard les moyens pratiques de vie matérielle.
A partir de cette date, la poste apporte cha
que jour à Beblenheim des formules signées
de centaines de gens de toute condition, sous
cette rédaction :
(( Les soussignés, désireux de contribuer
personnellement au développement de l'ins
truction dans leur pays, déclarent adhérer au
projet d’établissement en France d’une Ligue
de l’Enseignement, an sein même de laquelle
il demeure entendu qu’on ne servira les inté
rêts particuliers d’aucune opinion politique
c >. religieuse.
« Ils s’engagent à en faire partie quand
elle sera constituée et à souscrire annuelle
ment chacun pour la somme portée à la suite
de sou nom ».
\ 11 bout d’un an, la Société accusait 4-1
promesses d’adhésion venues de 77 départe
ments.
Voilà le point de départ de la Ligue.
Jusqu’à la guerre de 1S70 le mouvement
s’accentua sous le signe du plus grand libé
ralisme : au i5 Février 1870, 5g cercles dé
partementaux vivaient avec 17.850 membres
cotisants. Chacun de ces cercles s’administrait
librement ; le seul lien commun qui les rat
tachait officiellement entre eux était la pro
pagande en fa\eur de l’instruction.
Le Cercle Parisien de la Ligue
Puis vint l’invasion. Jean Macé dut quitter
l’Alsace et quand il se fixa à Paris, Camille
Flammarion, premier président du Cercle pa
risien, s’effaça devant le fondateur de la Li
gue.
Le Cercle parisien avait un secrétaire géné
ral d’une activité rare, Emmanuel Vauchez ;
par la force des choses, ce groupement acca
para le ralliement de toute la Ligue, son se-
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