Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1930-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1930 01 novembre 1930
Description : 1930/11/01 (N48)-1930/11/30. 1930/11/01 (N48)-1930/11/30.
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Identifiant : ark:/12148/bpt6k9826866
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
« LES PETITES A />,
MM. Michel, vice-président, Quesnot, secré
taire ; Nonnon, trésorier-adjoint ; Marical
et Collet, secrétaires-adjoints ; Cernay et
Ebran, administrateurs.
Noël à l’Ecole Em. ZOLA
Le père Noël n’a pas oublié les enfants de
l’Ecole de garçons de la rue E. Zola.
Ceux-ci, grâce à la générosité de l’Amicale
et de quelques bienfaiteurs, ont été largement
pourvus de bonbons et surtout d$ vêtements
et de sous-vêtements dont la valeur dépasse
un millier de francs.
La distribution des uns et des autres a don
né lieu à une charmante fête tout intime qui
s’est déroulée dan* la cantine de l’école-
Au cours d’un succulent goûter agrémenté
par une audition de T. S. F. et par les chants
des tout petits, les enfants, tout- à la joie,
reçurent, en même temps que des douceurs,
nombre de choses utiles qu’apprécieront les
familles nécessiteuses du quartier.
Les dirigeants de l’Amicale, et on ne saurait
trop les en féliciter, avaient .tenu à assister
^ cette petite manifestation laïque et c’était
vraiment touchant de les voir s’empresser
autour des enfants ravis.
M. Léon Bauër, délégué cantonal, présidait
avec la simplicité et la bonne grâce qui le
caractérisent. Il avait à ses côtés : M. Koch,
président de l’Amicale et Madame, M. Fiévez,
vice-président, M. Mandville, secrétaire, M.
Radet,trésorier , M. et Mme Allion, M, et Mme
Fisset, enlin Mme et Mlle Rosalba que les maî-
Ires et les enfants appellent « les fées bienfai
santes » de l’Ecole E. Zola.
Les Arbres de Noël
de la Société
FRÉDÉRIC-BELLANGER
La Société F réilé cio- Bell ange r étend soii^
patronage aux Ecoles maléruUles et commu
nales du 6 e Canton. Les Arbres de Noël de
ces Ecoles ont été des plus réussis.
ECOLE MATERNELLE RUE DES GOBELINS
A l’Ecole maternelle, rue des Gobelins, di
rigée par Mlle .Choulant, avait lieu la distri
bution de Noël.
Les Comités du quartier, l’Œuvre des Amis
de l’enfance et de nombreux amis de l’Ecole,
avaient contribué à combler les enfants de
jouets et de friandises.
On remarquait la présence de MM. Cappo
ron .conseiller d’arrondissement ; Petit, con
seiller municipal ; Schmidt, président d’hon
neur du Comité du 6 e canton ; Luce, vice-
président ; Btllenger et Leboucher, mem
bres ; Beurrier, président de la Société Fré-
déric-Bellanger ; P. Bellariger, Mmes Coty ;
Le Méteil, Lefrançois.
De nombreuses personnalités empêchées
avaient tenu à se faire excuser.
La salle était joliment décorée avec des
branches de houx et une magnifique boule
de gui. Au fond, s’élevait un: beau sapin,
tout garni de jouets et brillamment illumi
né par les soins de la Municipalité. Les en
fants faisaient plaisir à voir, avec leurs mines
joyeuses et chacun, en les regardant, se re
portait à ses souvenirs d’enfance.
M. Schmidt, fidèle ami de l’école, dit la
joie qu’il ressentait chaque année, à venir
à la fête de Noël. Il félicita Mlle Choulant,
Mmes Poulin et Goubin, pour la bonne tenue
des petits et pour les soins constants donnés
aux enfants. Puis, il parla du traditionnel
sapin, et pensant au pays d’origine,, il fut
amené à causer de l’Alsace et de la Lorraine
et envoya un souvenir ému à tous nos frères
do là-bas. .
Dans une suite de récitations, de chants,
particulièrement bien dirigés par Mme Gou
bin, on put applaudir tour à tour : A. Le-
doux, B. Aubry, G. de Valkenaère, M. Beur-
lion, M.-J. Delafosse, A, Leprcstre et G. Ga-
tinet.
De charmants bambins : S. Faucher, J.
Blondel, J. Goethals et G. Deqüidt offrirent
aux assistants ravis, le gui porte-bonheur.
Puis, au nom de leurs petits camarades,
B. de Chérancé, M. Laakso, B. Hayet et A.
Gloannec, remercièrent tous' les amis de l’E
cole, qui avaient contribué, si généreusement
en cette journée, à leur donner tant de bon
heur.
.4 L'ECOLE MATERNELLE
PASSAGE E1CHOFF
Grâce à l’initiative dévouée de Mlle Dahm,
directrice de cette école maternelle, la fête
de l’Arbre de Noël a eu tout l’intérêt et tout
l’éclat désirables.
La salle était ornée de guirlandes électriques,
encadrant un superbe sapin resplendissant des
mille feux do lampes multicolores,
Dans la nombreuse assistance, on remar
quait des représentants de la Société Frédéric-
Bellanger et du Comité do Défense et des
Fêtes du 6 e canton, heureux de s’associer à
cette manifestation annuelle.
Une partie récréative permit d’applaudir
de;-, mouvements rythmiques, des récitations,
des danses, et notamment une bien plaisante
farandole.
La visite traditionnelle du père Noël, ce
bon vieillard à la barbe blanche, marchant
courbé sur un bâton, et portant une hotte
garnie de houx, et remplie d’oranges, inté
ressa beaucoup le jeune auditoire, qui écouta
biefl sagement conseils, reproches et félici
tations.
Puis, la générosité de nombreux donateurs
se manifesta quand on procéda à la distri
bution des jouets : autos mécaniques, avions,
toupies hollandaises, chemins de fer, joliment
parés, Le nombre et l’attrait de ces jouets
firent la joie des enfants de l’école, qui re
çurent également des friandises, des oranges,
des sucres de pomme, etc.
Mlle Dahm remercia de tout coeur les
amis de l’école, le Comité du 6 e canton, la
Société Frédéric-Bellanger et aussi ses dévouées
collaboratrices, Mme Le Vally et Mlle Pougon.
La sympathique directrice a droit elle-mê
me à la gratitude générale.
A L'ECOLE RUE DE L’ALMA
Dans la salle de jeux de l’Ecole maternelle,
passage Eichoff, obligeamment prêtée par Mlle
Dahm, directrice, avait lieu, le 21 décembre,
la Fête de l’Arbre de Noël de l’Ecole de
filles rue de l’Alma.
La salle, illuminée avec élégance par les
soins de la Municipalité, offrait aux yeux
ravis des enfants le sapin de Noâl étincelant
de mille couleurs, chargq d’ornements fantai
sistes des plus jolis. Sur des tables, une
vraie fortune : jouets, friandises destines
aux écolières, grâce à la générosité de la So
ciété Frédéric-Bellanger, du Comité de Défen
des intérêts du 0 e canton 11 de très nombreux
donateurs.
Aussi, Mlle Chabot, directrice de l’école,
après avoir remercié les personnalités pré
sentes : M. Beurrier, président de la Société
Frédéric-Bellanger, MM. Bellenger, Malot,
Luce, Aladenize, Leboucher, Delarue, mem
bres de la Société Frédéric-Bellanger, et du
Comité du 6 e canton ; Mme Dangu, Mlles
Lucas, professeurs de musique, rappela-t-elle
aux enfants d’où leur venaient toutes ces
gâteries et remercia en leur nom et en son
nom personnel les deux sociétés bienfaitrices
de l'école et toutes les personnes qui avaient
contribué à l'organisation de la fête. Ses
remerciements allèrent en particulier à Mlle
Dahm, directrice de l'école rue de l’Alma, a
Mlles Lucas, dévouées amies de l’école.
Le plus grand bonheur des enfants fut
peut-être le petit concert qui suivit, joli, bien
adapté à l’âge des fillettes et fort bien exé
cuté par chacune des classes de l’école. Trois
fillettes : M. Greslé, J. Adans, D. Jarque, se
firent entendre au violon et au piano, mon
trant déjà beaucoup de sûreté et de méthode.
Le jeune public applaudissait, heureux d’être
tour à tour spectateur et acteur. Puis ce fut
l’abondante distribution des jouets et frian
dises. Personne ne fut oublié et les enfants
part'.rent comblées et heureuses.
NOËL A VECOLE DES FILLES
PLACE DES GOBELINS
Dans la salle de la cantine de l’Ecole, co
quettement décorée par les soins de la Muni
cipalité il y avait fête.
Le traditionnel sapin de Noël, tout illuminé
et scintillant s’offrit à la vue émerveillée des
enfants dont les exclamations, les rires, les
mines rayonnantes traduisirent toute la joie !
Les yeux s’ouvrirent démesurément pour dé
couvrir sur les tables chargées de jouets celui
qui devait leur échoir, et ccs mêmes yeux
fouillaient au travers du papier pour deviner
ce que contenaient ces sacs gonflés de frian
dises.
Un programme dJes mieux composés per
mit d’applaudir les jeunes, très jeunes artis
tes qui rivalisèrent de grâce et d’entrain.
Poésies, monologues, romances, saynètes,
chœurs obtinrent plein succès et Mmes les
institutrices eurent là une grande satisfaction.
Qu’il nous soit permis de signaler, tout spé
cialement, l'apparition du Bon papa Noël
avec sa barbe blanche, Denise Chicot, cl nos
délicieuses petites somnambules pour rire
Annette Billard et France Chédru dont les
sages conseils porteront leurs fruits, bien cer
tainement.
Les groupements du quartier ; Société Fré
déric-Bellanger et le Comité de Défense des
Intérêts du 0 e canton étaient représentés par
MM. Beurrier, président de 'la Société Frédé
ric-Bellanger ; Schmidt, prsident d’honneur;
Luce, vice-président ; Millevoye, secrétaire
général du comité du 6 e canlon ; Duriez, dé
légué cantonal ; Bellanger, Decoutter, Malot,
Delarue, membres administrateurs de la So
ciété Frédéric-Bellanger et du Comité du G®
canton.
M. Schmidt en de très aimables et pater
nelles paroles dit aux enfants à qui elles de
vaient toute cette joie et ces gâteries et les
engagea à reprendre courageusement leurs
devoirs di’écolières en 1929,
M. Beurrier félicita les jeunes artistes et
les remercia du gentil concert auquel ces
Messieurs venaient d’assister.
Et l’un et l’autre, M. Schmidt et M. Beur
rier en de délicates paroles adressèrent de
chaleureux remerciements à Mlle Saluce, di
rectrice de l’Ecole et à Mmes les Institutrices
pour leur dévouement à toute épreuve lors
qu’il s’agit du bonheur et de la joie des en
fants.
Mlle J. Saluce, directrice et Mmes les ad
jointes remercient bien vivement MM. les
membres des Comités du quartier et toutes
les personnes qui, par leur générosité, leur
ont permis de gâter les enfants en cette déli
cieuse fête de l’arbre de Noël.
4 L'ECOLE FREDERIC-BELLANGER
A la fête de l'Arbre de Noël à l’école de la
rue Frédéric-Bellanger, un beau sapin aux
lumières resplendissantes se dressait au centre
de la salle de la cantine, décorée pour la cir
constance. Au pied de l’arbre, s’amoncelaient
jouets et friandises qui excitaient l’envie des
nombreux bambins.
MM. Beurrier, président de la Société Fré-
j déric-Bellanger ; Schmidt, président d’hon
neur du Comité des Fêtes du 6 e canton ;
Luce et Catherine, vice-présidents ;. Millevoye,
secrétaire ; Aladenise, membre, et Mme Mul
ler, avaient tenu à assister à cette petite fête
enfantine.
M. Normand, directeur de l’école, présenta
les excuses de MM. Arnaudtizon, Brou et
Mazuay, puis remercia la Société Frédéric-
Bellanger, le Comité des Fêtes du 6 e canton,
les nombreux donateurs et aussi les parents
des élèves de leurs souscriptions qui ont per
mis l’achat des jouets et friandises.
Après l’exécution de deux chœurs et la ré
citation de quelques poésies, dans lesquels
petits et grands montrèrent un jeune et déjà
appréciable talent, maîtres et maîtresses rem
plirent les mains de leiirs jeunes élèves de
cadeaux de Noël.
M. Beurrier félicita le personnel enseignant
de son dévouement empressé, puis M. Schmidt,
s’adressant au jeune auditoire, montra le sou.
venir durable que de telles fêtes laissent dans
l’esprit des enfants et termina en exhortant
les élèves à aimer leur école et leurs maîtres.
Amicale de St-Eustache-la-Forêt
La fête de l’Arbre de Noël eut lieu diman
che 23 décembre. Elle obtint un succès sans
1 précédent. La salle était arclii-comble, on dut
| enlever les portes pour gagner quelques places
I et de nombreuses personnes en furent rédui-
I tes, profitant du temps clément, à écouter
dehors. On remarquait : M. J. Brennelot,
adjoint au maire, qui présidait, ayant à ses
côtés : MM. Manfrini, directeur de l’Usine
de lu Mare-Carel ; Ile champs, André Lecar-
pentier, Jules Duparc, Victor Oursel, Pétel,
Henri Bibet et Garandel, conseillers muni
cipaux ; MM. Georges Démaillera, Boulot,
Pierre Leroy.
La partie récréative fut enlevée habilement
par les artistes en herbe qui intéressèrent vi
vement un public qui d’ailleurs ne deman
dait qu’à les applaudir.
M. Brcnnetot se félicita du succès toujours
croissant que remportent les fêtes scolaires
et adressa aux instituteurs les remerciements
de 'toute la population et remercia M. le
Maire de toutes ses bontés.
M. Beauville remercia ensuite M. l’Adjoint
de ses paroles élogieuses. La meilleure ré
compense, lit-il, est là devant nous dans cette
salle hélas ! bien trop petite pour de telles
fêtes. Puis après avoir rappelé les libéralités
de M. James Schwob pour les écoliers de
Saint-Euslache, il donna rendez-vous à la po
pulation pour bientôt.
La quête faite au cours de l’entr’actc, par
Mme Trolé-Paumier qu’accompagnait M
Henri Bibet, conseiller municipal, battit à
nouveau le record établi avec la somme de
110 francs.
A la fin de la partie récréative, alors qu’un
chœur mixte de 70 élèves entonnait le chant :
« Mon beau Sapin », l'obscurité complète fut
faite dans la salle: et l’Arbre de Noël puissam
ment illuminé, brilla de mille feux d’or cl
d’argent. Une longue ovalion salua cette belle
apparition. ’ .
Puis, ce fut la distribution des jouets et
des friandises, et, bien à regret, toute une
foule charmée de ce qu’elle avait vu et en
tendu, dut se séparer.
Amicale Laïque de Turretot
Dimanche :»!i décembre, sous la présidence
de M. Révet, maire, a eu lieu, dans la salle
de classe, la fête de l’Arbre de Noël.
Nous avons remarqué la présence de MM.
Aubourget, Petit, conseillers municipaux ;
Démeillers, Haas, membre du Bureau de bien
faisance ; Langlois, instituteur, at Madame.
Un joli sapin, offert par M. Cornudet de
Salnt-Martin-du-Bec, superbement paré et
tout étincelant de lumière faisant la joie
et l’admiration des tout petits.
Le programme 1 fut très bien interprété par
les jeunes artistes qui méritent des compli
ments.
Au cornu du chant « Père Noël est en voya
ge », par les enfants de la première classe,
apparut le bonhomme à barbe blanche, vêtu
de sa houppelande neigeuse, sous les traits
du jeune André Hardy. Ce dernier récita avec
sentiment une jolie poésie ; « Les pauvres
gens », de Victor Hugo.
Les fillettes de la deuxième classe interpré
tèrent « Jolis bras blancs ».
J. et M. Lambert et Y. Lebret, travesties
en gentils bretons jet bretonnes, furent ap
plaudies et bissées dans « Par le petit Doigt »,
de Th. Bolrel. Pendant l’exécution du joli
chœur à deux voix « La Neige », les fillettes
de la première classe, gracieuses à souhait,
dansèrent un joli ballet.
De sa voix jeune, mais déjà jolie, F. Parcy
détailla fort bien « Noël d'Enfant ».
La saynète « Père Hiver et Roi Printemps »,
faite de quiproquos, amusa beaucoup l’assis
tance, qui fut charmée de la grâce du Roi
Printemps (F. Parey) et de la bonhomie du
Père Hiver (R. Lebret).
« Mon beau Sapin », chœur à deux voix,
termina cette charmante fête, à l’issue de la
quelle M. Révet, maire, se. plut à rendre hom
mage au dévouement de Mme et M. Lambert,
Mlle Mèrrand, professeur, interpréta avec un
talent indiscutable et apprécié de tous, les
meilleurs morceaux de son répertoire.
La quête faite par J. Lambert et Y. Lebret
a produit la somme de 92 fr. 20.
Une ample distribution de friandises et de
jouets fit la joie de tous les écoliers et clôtura
cette belle fête de l’Arbre de Noël, dont cha
cun gardera un excellent souvenir.
♦
Défense Laïque
Nous extrayons les lignes suivantes d'un
discours prononcé île 27 mars 1927 à Lyon par
M. Airnot, président du Groupement départe
mental de VEnseignemenI laïque du Rhône
.... Que nous soyons obligés d’avoir à dé
fendre 1’é.olc, laïque, quarimte-jcinq années!
après son institution, cela peut paraître une
gageure.
La défense laïque, c’est le spectre qu’agi
tent sans cesse les politiciens, c’est « l’épou
vantail à moineaux » des hommes de gau
che, c’est le battage facile, qui prend tou
jours sur le « bétail électoral » dirait un
René Renjamiiï.
Erreur.
La défende laïque n’est pas une chose pé
rimée.
Elle est aujourd’hui, une immédiate né
cessité.
Les démocrates peuvent discuter, se que
reller sur des doctrines. Ils ont, devant le
danger, l’impérieux devoir de se rejoindre
autour de l’Ecole menacée.
Ceux d’entre vous qui lisent régulièrement
le « Réveil du Rhône », ont pu voir com
bien méthodiquement est menée l’offensive
de grand style déclanchée contre l’Ecole Na
tionale.
En voulant atteindre l’Ecole, c’est la Répu
blique, le régime, que l’on vise.
On calomnie, on injurie, on bafoue, on
ridiculise le personnel enseignant de nos
écoles.
On parle d’économies, on demande la com
pression du budget de l’Instruction publique,
si insuffisant, encore.
On s’ingénie à « vider nos écoles commu
nales rurales » pour en demander la sup
pression.
On réclame la répartition proportionnelle
scolaire. .
Ont boycotte. On menace.
Par le tract, par l’affiche, par la brochure,
par le meeting, on répand l’injure, la ca
lomnie et le mensonge.
On cherche des républicain* non suspects
de cléricalisme pour préconiser ouvertement,
pour de haines raisons- d’intérêt national,
l’abrogation des lois de 1901 et 1904.
On compte sur l’apathie.
Les difficultés sans cesse plus grandes de
la vie ont rendu la masse amorphe et pa
resseuse.
Il nous faut la réveiller, la stigmatiser, lui
montrer le danger.
L’heure; est sérieuse.
Elle réclame la vigilance de tous les répu
blicains qui ont confiance dans l’Ecole laïque,
si injustement calomniée par des gens qui
la méconnaissent et se refusent à voir son
libéralisme...
« On vous a appris la tolérance, la justice,
la bonté, l’amour .du travail. De toute la
force de votre reconnaissant souvenir, ^
criez cela à nos détracteurs.
« Entendront-ils ? J’en doute. 11 n’est
pire sourd....
« Si de part et d’autre, on voulait sincère
ment et uniquement le bien de l’enfant,
combien de conflits douloureux seraient évi
tés ! Combien d’affirmations erronées ne se
raient pas produites.
« Et vous n’auriez pas besoin, chers an
ciens élèves, de vous lancer dans la bataille
pour justifier l’œuvre de vos maîtres. »
(Léger).
Hélas ! il nous faut nous lancer dans la
bataille.
Ce n’est pas nous qui avons allumé le bran
don de la discorde.
De l’Alsace à l’Océan, du Nord jusqu’aux
Pyrénées, l’injure déferle contre l’Ecole laï
que.
Pour ma part, je ne crois pas à l’efficacité
de cette méthode.
Ce n’est pas ainsi que l’on fait du prosé
lytisme.
La boue et l’ordure éclaboussent ceux qui
consciemment ou non pataugent dans leur
cloaque.
Ils risquent de s’y enliser.
Il n’en est pas moins vrai que l’on peut
aujourd’hui) insultjcr, sojuiilier impunément
l’Ecole nationale.
Défendre l’Ecole laïque, parler de la
perfectionner, c’est aborder tout le problème
de la refonte de notre enseignement. Pro
blème d’une vaste envergure et que nous
n’avons pas la prétention dJe résoudre inté
gralement.
.... L’Ecole primaire ne donne à nos enfants
qu’i^n l>!ien modeste bagage. Nul nte me
çonji redira.
.... L’Enseignementt posfa scolaire, — vaste
question qui a déjà fait, couler beaucoup d’en
cre et des flots d’éloquence —- question com
plexe, question sociale, pédagogique et sur
tout financière.
L’enseignement post-scolaire est une
jdée-fôrce.t jïl nous faut la faire pénétrer
dans ce pays. Tout comme en 1866, organi
sez-vous en volontaires de l’enseignement.-
Comme Jean Macé, vous vous heurterez aux
mêmes difficultés, à la même force des pré
jugés et des, habitudes acquises.
Ne vous découragez pas.
Persévérez. Inlassablement, jetez la semen
ce* Elle lèvera.
Qu’importe si nous ne sommes plus là le
jour de la moisson.
N’oubliez pas la parole du Révérend Père
Didon :
« Le peuple le plus grand est celui où l’or
gane de l’instruction publique est le plus
parfait. »
Et celle de Jules Simon :
« Le peuple qui a les meilleures écoles est
le premier peuple ; s’il ne l’est aujourd’hui,
il le sera demain. »
Soyons celubia.
Nous aurons alors bien servi la Patrie, la
Démocratie et l’Humanité. »
<+»—
LA GUERRE
CONTRE LE LAÏCISME
On a dit que l'on attaquait l’Ecole parce
qu’elle violait la neutralité. On a créé, pour
propager de telles assertions, des associations
dites « de pères de famille » dans le but de
provoquer la délation des maîtres par les
enfants. En ce moment encore, en Alsace,
ces associations se développent sans cesse.
On a publié les fiches d’espionnage que doi
vent employer les parents contre les maîtres.
En fait, cependant, il n’y a presque plus de
plaintes contre des instilulieurs pour avoir
manqué à la neutralité. C’est là seulement
un paravent derrière lequel on se dissimule
pour attaque!- l’Ecole.
On a dit qu’on l’attaquait, parce qu’elle-
est immorale. On a dit que d’amorale, l’Ecole-
laïque est devenue trop souvent immorale et
elle forme d’effroyables criminels ; de théo
riquement patriotique, elle est devenue fré
quemment antipat,riotiqflie. (Cardinal arche
vêque Maurin).
Il y a longtemps que M. Fouillée a démon,
tré que, s’il y a un accroissement réel de la
criminalité, et particulièrefcnent de la cri
minalité des adolescents, ce développement
a commencé dès le début du XIX e s'ècle.
c’est-à-dire bien avanl que l’Ecole laïque se
soi! développée. De plus, il est démkmtré
que ce développement n’a pas d’importance
plus grande dans les pays à écoles laïques
que dans ceux qui ont conservé l’école reli
gieuse. Ce sont donc là des attaques absolu
ment injustifijées. Il faut chercher ailleurs
les causes du développement de la criminalité
chez les adolescents ; il faut les voir dans le
développement des villes, dans ce fait que
les parents, lorsqu’ils sont à l’usine, ne peu
vent plus surveiller leurs enfants. Il n’est
pas prouvé d’ailleurs que le nombre des dé
linquants sortant de l’école privée soit moins
considérable, bien que l’école privée ait le
choix de ses élèves alors que nous devons
obligatoirement tout prendre.
Quand au reproche d’antipatriotisme, la
guerre, malheureusement, est venue démon
trer combien il est mal fondé.
La rage des détracteurs de l’école laïque ne
connaît pas de bornes, et si l’on veut un
exemple frappant on n’a qu’à s’en rapporter
aux paroles de René Benjamin ; d’ailleurs,
il y a longlemp-s que Maurice Talmeyr avait
dit des choses semblables.
I La lutte, un moment assoupie sous les
voiles de l’union sacrée, s’est réveillée -en
1922, car aussitôt après la guerre et même
pendant la guerre, l’Eglise avait repris son
action contre l’Ecole laïque.
S'il m’en fallait une preuve, je rappelle
rais, après l’encyclique du pape Pie XI, la
« Déclaration de l’Assemblée des archevêques
et cardinaux de France sur les lois dites de
laïcité : »
« Les lois de laïcité sont injustes, d’abord
parce qu'elle sont contraires -aux droits for
mels de Dieu.
« Elles procèdent de l'athéisme et y con
duisent dans l’ordre individuel, familial, so
cial, politique, national, international.
« Elles supposent la méconnaissance totale
de A. S. Jésus Christ et de son Evangile.
« Elles tendent à substituer au vrai Dieu,
des idoles : la liberté, la solidarité, l’huma
nité, la science, etc... ; à déchristianiser tou
tes les vies et toutes les institutions. »
Voilà pourquoi les évêques font, comme
le dit Monseigneur Andrieu, la guerre au laï
cisme.
Qu’on m’entende bien, il n’y a dans mon
esprit aucun mépris pour les conceptions reli
gieuses ni même pour le catholicisme. Je
constate seulement l’opposition entre 'deux
conceptions.
11 existe un certain nombre de gens qui
croient tenir la vérité révélée et pour qui
tout ce qui n’est pas vérité est erreur. Or,
Dieu ne permet pas qu'on enseigne l’erreur.
Le droit de Dieu ne souffre pas de limitation.
L’ignorer, c’est le combattre et la neutralité
même est un crime contre Dieu.
Le voisinage d’un non croyant, fût-il pro
testant ou israélite, est considéré par l’Eglise
comme dangereux et c’est pourquoi le clergé
alsacien proteste contre l’établissement d’éco
les interconfessionnelles ; c’est pourquoi,
partout où c’est possible, on crée des éco
les catholiques, n’acceptant l’école neutre que
comme un pis aller qu’on tolère provisoire
ment, faute d’argent.
Parce que Dieu a scs droits, il n’y a pas
de morale sans Dieu et c’est ce que signifie
au fond, l’accusation d’immoralité de la part
des catholiques sensés ; une action n’est vrai
ment morale que si elle est faite pour êlre
agréable à Dieu.
Pas de gouvernement sans Dieu non plus.
Un gouvernement, fût-il républicain, doit re
connaître le Pape, non seulement comme le
représentant d’une puissance morale, mais
comme le représentant de Dieu.
Avouons-le, une telle conception se tient,
elle est logique. On ne fuit pas la part à Dieu.
Si on croit en lui et en sa révélation, tout
doit lui être Soumis.
E : t si eette pvnsée est sincère, nous la res
pectons et nous entendons qu’elle ait toute
liberté dp s’exprimer.
Mais nous croyons avec la même ferveur
que l’homme a des droits, parce qu’il est un
être pensant, droits qui, dans détail de leur
application, évoluent et se développent avec
la sociélé qui les conditionne;
Et c’est pourquoi, non seulement nous
croyons au progrès parce que l’histoire nous
en montre les manifestations, mais nous af
firmons le droit de l’homnie de lutter pour
un avenir meilleur. Nous comprenons que les
privilégiés de la richesse préfèrent qu’on en
seigne aux petits prolétaires la soumission et
la patience. Quant à nous, nous ne cesserons
d.e réclamer la justice pour tous et même
l'égalité dans la mesure où elle se concilie
avec l’existence de la Socitété où nous vivons.
Nous croyons encore que l’homme, être de
raison, a le droit de se servir de sa raison
pour tout examiner. Je comprends bien que
eet esprit de libre examen, appliqué aux cho
ses de la cité, gêne tout ce qui est monar
chiste de. tempérament. La vertu d’un sujet,
c’est d’obéir ; celle d’un citoyen, de toujours
contrôler. Et vous entendez bien qu’une édu
cation républicaine réclame la formation pa
tiente du libre examen, de la libre critique.
Une école n’est laïque (que dans la mesure
où elle forme de libres esprits.
11 est bien évident que si vous enseignez
à l’homme qu’il a des droits, si vous l’habi
tuez à penser librement, vous en faites un
être plus difficilement gouvernable. Or, il
n’y a pas de société sans ordre. Il faut donc
bien, et l’éeola n’y manque pas, enseigner
à l’enfant ses devoirs. Il y a longtemps qu’on
a défini la limitation du droit individuel par
le droit d’autrui. Nous amènerons -l’enfant à
y consentir.
Il est évident encore que la Société ne se
transforme pas au gré de nos désirs de justice
et que toute éducation est en quelque mesure
une socialisation. Nous n’avons pas à adapter
l’enfant à une société idéale, mais à line
sociélé réelle fondée sur la famille, sur la
patrie et, nous l’espérons, sur une société des
nations elles-mêmes.
Mais nous faisons confiance à la nature hu
maine ; nous pensons pouvoir amener les
enfants à comprendre- qu’il n’y a pas de droits
conciliables sans devoirs, pas de liberté de
pensée sans respect des opinions, pas de re
vendications sociales sans respect des per
sonnes, pas de justice pour un sans une jus
tice pour tous.
Voilà ce que signifie cette expression de
morale laïque, d’école laïque et sur ce do
maine nous ne pouvons faire de concession
sans nous détruire. Nous ne nous défendrons
donc pas en faisant la part du feu, mais en
revendiquant hautement les droits de l’hom
me, base de toute démocratie.
Félix Lebossé,
Inspecteur de l’Enseignement primaire.
♦-—
A propos des cheveux coupés
La mode qui fait fureur depuis plusieurs
années, n’est pas nouvelle. « Elles se font
toutes couper les cheveux », dit la chanson...
Cependant, il y a de s résistances ; et on les
trouve dans une certaine bourgeoisie conser
vatrice qui considère, on ne sait pourquoi,
que cette mode n’est pas très convenable ! Or,
il est curieux de rappeler a ce propos un fait
peu connu. Au Couvent des Oiseaux, qui était
naguère la maison d’éducatioii des. jeunes
filles du faubourg Sainl-Germain. -toutes les
élèves devaient avoir les cheveux coupés. El
le règlement édictait qu’il n’était pas ce com
venablè » de porter les cheveux longs 1 O
temporti....
t
MM. Michel, vice-président, Quesnot, secré
taire ; Nonnon, trésorier-adjoint ; Marical
et Collet, secrétaires-adjoints ; Cernay et
Ebran, administrateurs.
Noël à l’Ecole Em. ZOLA
Le père Noël n’a pas oublié les enfants de
l’Ecole de garçons de la rue E. Zola.
Ceux-ci, grâce à la générosité de l’Amicale
et de quelques bienfaiteurs, ont été largement
pourvus de bonbons et surtout d$ vêtements
et de sous-vêtements dont la valeur dépasse
un millier de francs.
La distribution des uns et des autres a don
né lieu à une charmante fête tout intime qui
s’est déroulée dan* la cantine de l’école-
Au cours d’un succulent goûter agrémenté
par une audition de T. S. F. et par les chants
des tout petits, les enfants, tout- à la joie,
reçurent, en même temps que des douceurs,
nombre de choses utiles qu’apprécieront les
familles nécessiteuses du quartier.
Les dirigeants de l’Amicale, et on ne saurait
trop les en féliciter, avaient .tenu à assister
^ cette petite manifestation laïque et c’était
vraiment touchant de les voir s’empresser
autour des enfants ravis.
M. Léon Bauër, délégué cantonal, présidait
avec la simplicité et la bonne grâce qui le
caractérisent. Il avait à ses côtés : M. Koch,
président de l’Amicale et Madame, M. Fiévez,
vice-président, M. Mandville, secrétaire, M.
Radet,trésorier , M. et Mme Allion, M, et Mme
Fisset, enlin Mme et Mlle Rosalba que les maî-
Ires et les enfants appellent « les fées bienfai
santes » de l’Ecole E. Zola.
Les Arbres de Noël
de la Société
FRÉDÉRIC-BELLANGER
La Société F réilé cio- Bell ange r étend soii^
patronage aux Ecoles maléruUles et commu
nales du 6 e Canton. Les Arbres de Noël de
ces Ecoles ont été des plus réussis.
ECOLE MATERNELLE RUE DES GOBELINS
A l’Ecole maternelle, rue des Gobelins, di
rigée par Mlle .Choulant, avait lieu la distri
bution de Noël.
Les Comités du quartier, l’Œuvre des Amis
de l’enfance et de nombreux amis de l’Ecole,
avaient contribué à combler les enfants de
jouets et de friandises.
On remarquait la présence de MM. Cappo
ron .conseiller d’arrondissement ; Petit, con
seiller municipal ; Schmidt, président d’hon
neur du Comité du 6 e canton ; Luce, vice-
président ; Btllenger et Leboucher, mem
bres ; Beurrier, président de la Société Fré-
déric-Bellanger ; P. Bellariger, Mmes Coty ;
Le Méteil, Lefrançois.
De nombreuses personnalités empêchées
avaient tenu à se faire excuser.
La salle était joliment décorée avec des
branches de houx et une magnifique boule
de gui. Au fond, s’élevait un: beau sapin,
tout garni de jouets et brillamment illumi
né par les soins de la Municipalité. Les en
fants faisaient plaisir à voir, avec leurs mines
joyeuses et chacun, en les regardant, se re
portait à ses souvenirs d’enfance.
M. Schmidt, fidèle ami de l’école, dit la
joie qu’il ressentait chaque année, à venir
à la fête de Noël. Il félicita Mlle Choulant,
Mmes Poulin et Goubin, pour la bonne tenue
des petits et pour les soins constants donnés
aux enfants. Puis, il parla du traditionnel
sapin, et pensant au pays d’origine,, il fut
amené à causer de l’Alsace et de la Lorraine
et envoya un souvenir ému à tous nos frères
do là-bas. .
Dans une suite de récitations, de chants,
particulièrement bien dirigés par Mme Gou
bin, on put applaudir tour à tour : A. Le-
doux, B. Aubry, G. de Valkenaère, M. Beur-
lion, M.-J. Delafosse, A, Leprcstre et G. Ga-
tinet.
De charmants bambins : S. Faucher, J.
Blondel, J. Goethals et G. Deqüidt offrirent
aux assistants ravis, le gui porte-bonheur.
Puis, au nom de leurs petits camarades,
B. de Chérancé, M. Laakso, B. Hayet et A.
Gloannec, remercièrent tous' les amis de l’E
cole, qui avaient contribué, si généreusement
en cette journée, à leur donner tant de bon
heur.
.4 L'ECOLE MATERNELLE
PASSAGE E1CHOFF
Grâce à l’initiative dévouée de Mlle Dahm,
directrice de cette école maternelle, la fête
de l’Arbre de Noël a eu tout l’intérêt et tout
l’éclat désirables.
La salle était ornée de guirlandes électriques,
encadrant un superbe sapin resplendissant des
mille feux do lampes multicolores,
Dans la nombreuse assistance, on remar
quait des représentants de la Société Frédéric-
Bellanger et du Comité do Défense et des
Fêtes du 6 e canton, heureux de s’associer à
cette manifestation annuelle.
Une partie récréative permit d’applaudir
de;-, mouvements rythmiques, des récitations,
des danses, et notamment une bien plaisante
farandole.
La visite traditionnelle du père Noël, ce
bon vieillard à la barbe blanche, marchant
courbé sur un bâton, et portant une hotte
garnie de houx, et remplie d’oranges, inté
ressa beaucoup le jeune auditoire, qui écouta
biefl sagement conseils, reproches et félici
tations.
Puis, la générosité de nombreux donateurs
se manifesta quand on procéda à la distri
bution des jouets : autos mécaniques, avions,
toupies hollandaises, chemins de fer, joliment
parés, Le nombre et l’attrait de ces jouets
firent la joie des enfants de l’école, qui re
çurent également des friandises, des oranges,
des sucres de pomme, etc.
Mlle Dahm remercia de tout coeur les
amis de l’école, le Comité du 6 e canton, la
Société Frédéric-Bellanger et aussi ses dévouées
collaboratrices, Mme Le Vally et Mlle Pougon.
La sympathique directrice a droit elle-mê
me à la gratitude générale.
A L'ECOLE RUE DE L’ALMA
Dans la salle de jeux de l’Ecole maternelle,
passage Eichoff, obligeamment prêtée par Mlle
Dahm, directrice, avait lieu, le 21 décembre,
la Fête de l’Arbre de Noël de l’Ecole de
filles rue de l’Alma.
La salle, illuminée avec élégance par les
soins de la Municipalité, offrait aux yeux
ravis des enfants le sapin de Noâl étincelant
de mille couleurs, chargq d’ornements fantai
sistes des plus jolis. Sur des tables, une
vraie fortune : jouets, friandises destines
aux écolières, grâce à la générosité de la So
ciété Frédéric-Bellanger, du Comité de Défen
des intérêts du 0 e canton 11 de très nombreux
donateurs.
Aussi, Mlle Chabot, directrice de l’école,
après avoir remercié les personnalités pré
sentes : M. Beurrier, président de la Société
Frédéric-Bellanger, MM. Bellenger, Malot,
Luce, Aladenize, Leboucher, Delarue, mem
bres de la Société Frédéric-Bellanger, et du
Comité du 6 e canton ; Mme Dangu, Mlles
Lucas, professeurs de musique, rappela-t-elle
aux enfants d’où leur venaient toutes ces
gâteries et remercia en leur nom et en son
nom personnel les deux sociétés bienfaitrices
de l'école et toutes les personnes qui avaient
contribué à l'organisation de la fête. Ses
remerciements allèrent en particulier à Mlle
Dahm, directrice de l'école rue de l’Alma, a
Mlles Lucas, dévouées amies de l’école.
Le plus grand bonheur des enfants fut
peut-être le petit concert qui suivit, joli, bien
adapté à l’âge des fillettes et fort bien exé
cuté par chacune des classes de l’école. Trois
fillettes : M. Greslé, J. Adans, D. Jarque, se
firent entendre au violon et au piano, mon
trant déjà beaucoup de sûreté et de méthode.
Le jeune public applaudissait, heureux d’être
tour à tour spectateur et acteur. Puis ce fut
l’abondante distribution des jouets et frian
dises. Personne ne fut oublié et les enfants
part'.rent comblées et heureuses.
NOËL A VECOLE DES FILLES
PLACE DES GOBELINS
Dans la salle de la cantine de l’Ecole, co
quettement décorée par les soins de la Muni
cipalité il y avait fête.
Le traditionnel sapin de Noël, tout illuminé
et scintillant s’offrit à la vue émerveillée des
enfants dont les exclamations, les rires, les
mines rayonnantes traduisirent toute la joie !
Les yeux s’ouvrirent démesurément pour dé
couvrir sur les tables chargées de jouets celui
qui devait leur échoir, et ccs mêmes yeux
fouillaient au travers du papier pour deviner
ce que contenaient ces sacs gonflés de frian
dises.
Un programme dJes mieux composés per
mit d’applaudir les jeunes, très jeunes artis
tes qui rivalisèrent de grâce et d’entrain.
Poésies, monologues, romances, saynètes,
chœurs obtinrent plein succès et Mmes les
institutrices eurent là une grande satisfaction.
Qu’il nous soit permis de signaler, tout spé
cialement, l'apparition du Bon papa Noël
avec sa barbe blanche, Denise Chicot, cl nos
délicieuses petites somnambules pour rire
Annette Billard et France Chédru dont les
sages conseils porteront leurs fruits, bien cer
tainement.
Les groupements du quartier ; Société Fré
déric-Bellanger et le Comité de Défense des
Intérêts du 0 e canton étaient représentés par
MM. Beurrier, président de 'la Société Frédé
ric-Bellanger ; Schmidt, prsident d’honneur;
Luce, vice-président ; Millevoye, secrétaire
général du comité du 6 e canlon ; Duriez, dé
légué cantonal ; Bellanger, Decoutter, Malot,
Delarue, membres administrateurs de la So
ciété Frédéric-Bellanger et du Comité du G®
canton.
M. Schmidt en de très aimables et pater
nelles paroles dit aux enfants à qui elles de
vaient toute cette joie et ces gâteries et les
engagea à reprendre courageusement leurs
devoirs di’écolières en 1929,
M. Beurrier félicita les jeunes artistes et
les remercia du gentil concert auquel ces
Messieurs venaient d’assister.
Et l’un et l’autre, M. Schmidt et M. Beur
rier en de délicates paroles adressèrent de
chaleureux remerciements à Mlle Saluce, di
rectrice de l’Ecole et à Mmes les Institutrices
pour leur dévouement à toute épreuve lors
qu’il s’agit du bonheur et de la joie des en
fants.
Mlle J. Saluce, directrice et Mmes les ad
jointes remercient bien vivement MM. les
membres des Comités du quartier et toutes
les personnes qui, par leur générosité, leur
ont permis de gâter les enfants en cette déli
cieuse fête de l’arbre de Noël.
4 L'ECOLE FREDERIC-BELLANGER
A la fête de l'Arbre de Noël à l’école de la
rue Frédéric-Bellanger, un beau sapin aux
lumières resplendissantes se dressait au centre
de la salle de la cantine, décorée pour la cir
constance. Au pied de l’arbre, s’amoncelaient
jouets et friandises qui excitaient l’envie des
nombreux bambins.
MM. Beurrier, président de la Société Fré-
j déric-Bellanger ; Schmidt, président d’hon
neur du Comité des Fêtes du 6 e canton ;
Luce et Catherine, vice-présidents ;. Millevoye,
secrétaire ; Aladenise, membre, et Mme Mul
ler, avaient tenu à assister à cette petite fête
enfantine.
M. Normand, directeur de l’école, présenta
les excuses de MM. Arnaudtizon, Brou et
Mazuay, puis remercia la Société Frédéric-
Bellanger, le Comité des Fêtes du 6 e canton,
les nombreux donateurs et aussi les parents
des élèves de leurs souscriptions qui ont per
mis l’achat des jouets et friandises.
Après l’exécution de deux chœurs et la ré
citation de quelques poésies, dans lesquels
petits et grands montrèrent un jeune et déjà
appréciable talent, maîtres et maîtresses rem
plirent les mains de leiirs jeunes élèves de
cadeaux de Noël.
M. Beurrier félicita le personnel enseignant
de son dévouement empressé, puis M. Schmidt,
s’adressant au jeune auditoire, montra le sou.
venir durable que de telles fêtes laissent dans
l’esprit des enfants et termina en exhortant
les élèves à aimer leur école et leurs maîtres.
Amicale de St-Eustache-la-Forêt
La fête de l’Arbre de Noël eut lieu diman
che 23 décembre. Elle obtint un succès sans
1 précédent. La salle était arclii-comble, on dut
| enlever les portes pour gagner quelques places
I et de nombreuses personnes en furent rédui-
I tes, profitant du temps clément, à écouter
dehors. On remarquait : M. J. Brennelot,
adjoint au maire, qui présidait, ayant à ses
côtés : MM. Manfrini, directeur de l’Usine
de lu Mare-Carel ; Ile champs, André Lecar-
pentier, Jules Duparc, Victor Oursel, Pétel,
Henri Bibet et Garandel, conseillers muni
cipaux ; MM. Georges Démaillera, Boulot,
Pierre Leroy.
La partie récréative fut enlevée habilement
par les artistes en herbe qui intéressèrent vi
vement un public qui d’ailleurs ne deman
dait qu’à les applaudir.
M. Brcnnetot se félicita du succès toujours
croissant que remportent les fêtes scolaires
et adressa aux instituteurs les remerciements
de 'toute la population et remercia M. le
Maire de toutes ses bontés.
M. Beauville remercia ensuite M. l’Adjoint
de ses paroles élogieuses. La meilleure ré
compense, lit-il, est là devant nous dans cette
salle hélas ! bien trop petite pour de telles
fêtes. Puis après avoir rappelé les libéralités
de M. James Schwob pour les écoliers de
Saint-Euslache, il donna rendez-vous à la po
pulation pour bientôt.
La quête faite au cours de l’entr’actc, par
Mme Trolé-Paumier qu’accompagnait M
Henri Bibet, conseiller municipal, battit à
nouveau le record établi avec la somme de
110 francs.
A la fin de la partie récréative, alors qu’un
chœur mixte de 70 élèves entonnait le chant :
« Mon beau Sapin », l'obscurité complète fut
faite dans la salle: et l’Arbre de Noël puissam
ment illuminé, brilla de mille feux d’or cl
d’argent. Une longue ovalion salua cette belle
apparition. ’ .
Puis, ce fut la distribution des jouets et
des friandises, et, bien à regret, toute une
foule charmée de ce qu’elle avait vu et en
tendu, dut se séparer.
Amicale Laïque de Turretot
Dimanche :»!i décembre, sous la présidence
de M. Révet, maire, a eu lieu, dans la salle
de classe, la fête de l’Arbre de Noël.
Nous avons remarqué la présence de MM.
Aubourget, Petit, conseillers municipaux ;
Démeillers, Haas, membre du Bureau de bien
faisance ; Langlois, instituteur, at Madame.
Un joli sapin, offert par M. Cornudet de
Salnt-Martin-du-Bec, superbement paré et
tout étincelant de lumière faisant la joie
et l’admiration des tout petits.
Le programme 1 fut très bien interprété par
les jeunes artistes qui méritent des compli
ments.
Au cornu du chant « Père Noël est en voya
ge », par les enfants de la première classe,
apparut le bonhomme à barbe blanche, vêtu
de sa houppelande neigeuse, sous les traits
du jeune André Hardy. Ce dernier récita avec
sentiment une jolie poésie ; « Les pauvres
gens », de Victor Hugo.
Les fillettes de la deuxième classe interpré
tèrent « Jolis bras blancs ».
J. et M. Lambert et Y. Lebret, travesties
en gentils bretons jet bretonnes, furent ap
plaudies et bissées dans « Par le petit Doigt »,
de Th. Bolrel. Pendant l’exécution du joli
chœur à deux voix « La Neige », les fillettes
de la première classe, gracieuses à souhait,
dansèrent un joli ballet.
De sa voix jeune, mais déjà jolie, F. Parcy
détailla fort bien « Noël d'Enfant ».
La saynète « Père Hiver et Roi Printemps »,
faite de quiproquos, amusa beaucoup l’assis
tance, qui fut charmée de la grâce du Roi
Printemps (F. Parey) et de la bonhomie du
Père Hiver (R. Lebret).
« Mon beau Sapin », chœur à deux voix,
termina cette charmante fête, à l’issue de la
quelle M. Révet, maire, se. plut à rendre hom
mage au dévouement de Mme et M. Lambert,
Mlle Mèrrand, professeur, interpréta avec un
talent indiscutable et apprécié de tous, les
meilleurs morceaux de son répertoire.
La quête faite par J. Lambert et Y. Lebret
a produit la somme de 92 fr. 20.
Une ample distribution de friandises et de
jouets fit la joie de tous les écoliers et clôtura
cette belle fête de l’Arbre de Noël, dont cha
cun gardera un excellent souvenir.
♦
Défense Laïque
Nous extrayons les lignes suivantes d'un
discours prononcé île 27 mars 1927 à Lyon par
M. Airnot, président du Groupement départe
mental de VEnseignemenI laïque du Rhône
.... Que nous soyons obligés d’avoir à dé
fendre 1’é.olc, laïque, quarimte-jcinq années!
après son institution, cela peut paraître une
gageure.
La défense laïque, c’est le spectre qu’agi
tent sans cesse les politiciens, c’est « l’épou
vantail à moineaux » des hommes de gau
che, c’est le battage facile, qui prend tou
jours sur le « bétail électoral » dirait un
René Renjamiiï.
Erreur.
La défende laïque n’est pas une chose pé
rimée.
Elle est aujourd’hui, une immédiate né
cessité.
Les démocrates peuvent discuter, se que
reller sur des doctrines. Ils ont, devant le
danger, l’impérieux devoir de se rejoindre
autour de l’Ecole menacée.
Ceux d’entre vous qui lisent régulièrement
le « Réveil du Rhône », ont pu voir com
bien méthodiquement est menée l’offensive
de grand style déclanchée contre l’Ecole Na
tionale.
En voulant atteindre l’Ecole, c’est la Répu
blique, le régime, que l’on vise.
On calomnie, on injurie, on bafoue, on
ridiculise le personnel enseignant de nos
écoles.
On parle d’économies, on demande la com
pression du budget de l’Instruction publique,
si insuffisant, encore.
On s’ingénie à « vider nos écoles commu
nales rurales » pour en demander la sup
pression.
On réclame la répartition proportionnelle
scolaire. .
Ont boycotte. On menace.
Par le tract, par l’affiche, par la brochure,
par le meeting, on répand l’injure, la ca
lomnie et le mensonge.
On cherche des républicain* non suspects
de cléricalisme pour préconiser ouvertement,
pour de haines raisons- d’intérêt national,
l’abrogation des lois de 1901 et 1904.
On compte sur l’apathie.
Les difficultés sans cesse plus grandes de
la vie ont rendu la masse amorphe et pa
resseuse.
Il nous faut la réveiller, la stigmatiser, lui
montrer le danger.
L’heure; est sérieuse.
Elle réclame la vigilance de tous les répu
blicains qui ont confiance dans l’Ecole laïque,
si injustement calomniée par des gens qui
la méconnaissent et se refusent à voir son
libéralisme...
« On vous a appris la tolérance, la justice,
la bonté, l’amour .du travail. De toute la
force de votre reconnaissant souvenir, ^
criez cela à nos détracteurs.
« Entendront-ils ? J’en doute. 11 n’est
pire sourd....
« Si de part et d’autre, on voulait sincère
ment et uniquement le bien de l’enfant,
combien de conflits douloureux seraient évi
tés ! Combien d’affirmations erronées ne se
raient pas produites.
« Et vous n’auriez pas besoin, chers an
ciens élèves, de vous lancer dans la bataille
pour justifier l’œuvre de vos maîtres. »
(Léger).
Hélas ! il nous faut nous lancer dans la
bataille.
Ce n’est pas nous qui avons allumé le bran
don de la discorde.
De l’Alsace à l’Océan, du Nord jusqu’aux
Pyrénées, l’injure déferle contre l’Ecole laï
que.
Pour ma part, je ne crois pas à l’efficacité
de cette méthode.
Ce n’est pas ainsi que l’on fait du prosé
lytisme.
La boue et l’ordure éclaboussent ceux qui
consciemment ou non pataugent dans leur
cloaque.
Ils risquent de s’y enliser.
Il n’en est pas moins vrai que l’on peut
aujourd’hui) insultjcr, sojuiilier impunément
l’Ecole nationale.
Défendre l’Ecole laïque, parler de la
perfectionner, c’est aborder tout le problème
de la refonte de notre enseignement. Pro
blème d’une vaste envergure et que nous
n’avons pas la prétention dJe résoudre inté
gralement.
.... L’Ecole primaire ne donne à nos enfants
qu’i^n l>!ien modeste bagage. Nul nte me
çonji redira.
.... L’Enseignementt posfa scolaire, — vaste
question qui a déjà fait, couler beaucoup d’en
cre et des flots d’éloquence —- question com
plexe, question sociale, pédagogique et sur
tout financière.
L’enseignement post-scolaire est une
jdée-fôrce.t jïl nous faut la faire pénétrer
dans ce pays. Tout comme en 1866, organi
sez-vous en volontaires de l’enseignement.-
Comme Jean Macé, vous vous heurterez aux
mêmes difficultés, à la même force des pré
jugés et des, habitudes acquises.
Ne vous découragez pas.
Persévérez. Inlassablement, jetez la semen
ce* Elle lèvera.
Qu’importe si nous ne sommes plus là le
jour de la moisson.
N’oubliez pas la parole du Révérend Père
Didon :
« Le peuple le plus grand est celui où l’or
gane de l’instruction publique est le plus
parfait. »
Et celle de Jules Simon :
« Le peuple qui a les meilleures écoles est
le premier peuple ; s’il ne l’est aujourd’hui,
il le sera demain. »
Soyons celubia.
Nous aurons alors bien servi la Patrie, la
Démocratie et l’Humanité. »
<+»—
LA GUERRE
CONTRE LE LAÏCISME
On a dit que l'on attaquait l’Ecole parce
qu’elle violait la neutralité. On a créé, pour
propager de telles assertions, des associations
dites « de pères de famille » dans le but de
provoquer la délation des maîtres par les
enfants. En ce moment encore, en Alsace,
ces associations se développent sans cesse.
On a publié les fiches d’espionnage que doi
vent employer les parents contre les maîtres.
En fait, cependant, il n’y a presque plus de
plaintes contre des instilulieurs pour avoir
manqué à la neutralité. C’est là seulement
un paravent derrière lequel on se dissimule
pour attaque!- l’Ecole.
On a dit qu’on l’attaquait, parce qu’elle-
est immorale. On a dit que d’amorale, l’Ecole-
laïque est devenue trop souvent immorale et
elle forme d’effroyables criminels ; de théo
riquement patriotique, elle est devenue fré
quemment antipat,riotiqflie. (Cardinal arche
vêque Maurin).
Il y a longtemps que M. Fouillée a démon,
tré que, s’il y a un accroissement réel de la
criminalité, et particulièrefcnent de la cri
minalité des adolescents, ce développement
a commencé dès le début du XIX e s'ècle.
c’est-à-dire bien avanl que l’Ecole laïque se
soi! développée. De plus, il est démkmtré
que ce développement n’a pas d’importance
plus grande dans les pays à écoles laïques
que dans ceux qui ont conservé l’école reli
gieuse. Ce sont donc là des attaques absolu
ment injustifijées. Il faut chercher ailleurs
les causes du développement de la criminalité
chez les adolescents ; il faut les voir dans le
développement des villes, dans ce fait que
les parents, lorsqu’ils sont à l’usine, ne peu
vent plus surveiller leurs enfants. Il n’est
pas prouvé d’ailleurs que le nombre des dé
linquants sortant de l’école privée soit moins
considérable, bien que l’école privée ait le
choix de ses élèves alors que nous devons
obligatoirement tout prendre.
Quand au reproche d’antipatriotisme, la
guerre, malheureusement, est venue démon
trer combien il est mal fondé.
La rage des détracteurs de l’école laïque ne
connaît pas de bornes, et si l’on veut un
exemple frappant on n’a qu’à s’en rapporter
aux paroles de René Benjamin ; d’ailleurs,
il y a longlemp-s que Maurice Talmeyr avait
dit des choses semblables.
I La lutte, un moment assoupie sous les
voiles de l’union sacrée, s’est réveillée -en
1922, car aussitôt après la guerre et même
pendant la guerre, l’Eglise avait repris son
action contre l’Ecole laïque.
S'il m’en fallait une preuve, je rappelle
rais, après l’encyclique du pape Pie XI, la
« Déclaration de l’Assemblée des archevêques
et cardinaux de France sur les lois dites de
laïcité : »
« Les lois de laïcité sont injustes, d’abord
parce qu'elle sont contraires -aux droits for
mels de Dieu.
« Elles procèdent de l'athéisme et y con
duisent dans l’ordre individuel, familial, so
cial, politique, national, international.
« Elles supposent la méconnaissance totale
de A. S. Jésus Christ et de son Evangile.
« Elles tendent à substituer au vrai Dieu,
des idoles : la liberté, la solidarité, l’huma
nité, la science, etc... ; à déchristianiser tou
tes les vies et toutes les institutions. »
Voilà pourquoi les évêques font, comme
le dit Monseigneur Andrieu, la guerre au laï
cisme.
Qu’on m’entende bien, il n’y a dans mon
esprit aucun mépris pour les conceptions reli
gieuses ni même pour le catholicisme. Je
constate seulement l’opposition entre 'deux
conceptions.
11 existe un certain nombre de gens qui
croient tenir la vérité révélée et pour qui
tout ce qui n’est pas vérité est erreur. Or,
Dieu ne permet pas qu'on enseigne l’erreur.
Le droit de Dieu ne souffre pas de limitation.
L’ignorer, c’est le combattre et la neutralité
même est un crime contre Dieu.
Le voisinage d’un non croyant, fût-il pro
testant ou israélite, est considéré par l’Eglise
comme dangereux et c’est pourquoi le clergé
alsacien proteste contre l’établissement d’éco
les interconfessionnelles ; c’est pourquoi,
partout où c’est possible, on crée des éco
les catholiques, n’acceptant l’école neutre que
comme un pis aller qu’on tolère provisoire
ment, faute d’argent.
Parce que Dieu a scs droits, il n’y a pas
de morale sans Dieu et c’est ce que signifie
au fond, l’accusation d’immoralité de la part
des catholiques sensés ; une action n’est vrai
ment morale que si elle est faite pour êlre
agréable à Dieu.
Pas de gouvernement sans Dieu non plus.
Un gouvernement, fût-il républicain, doit re
connaître le Pape, non seulement comme le
représentant d’une puissance morale, mais
comme le représentant de Dieu.
Avouons-le, une telle conception se tient,
elle est logique. On ne fuit pas la part à Dieu.
Si on croit en lui et en sa révélation, tout
doit lui être Soumis.
E : t si eette pvnsée est sincère, nous la res
pectons et nous entendons qu’elle ait toute
liberté dp s’exprimer.
Mais nous croyons avec la même ferveur
que l’homme a des droits, parce qu’il est un
être pensant, droits qui, dans détail de leur
application, évoluent et se développent avec
la sociélé qui les conditionne;
Et c’est pourquoi, non seulement nous
croyons au progrès parce que l’histoire nous
en montre les manifestations, mais nous af
firmons le droit de l’homnie de lutter pour
un avenir meilleur. Nous comprenons que les
privilégiés de la richesse préfèrent qu’on en
seigne aux petits prolétaires la soumission et
la patience. Quant à nous, nous ne cesserons
d.e réclamer la justice pour tous et même
l'égalité dans la mesure où elle se concilie
avec l’existence de la Socitété où nous vivons.
Nous croyons encore que l’homme, être de
raison, a le droit de se servir de sa raison
pour tout examiner. Je comprends bien que
eet esprit de libre examen, appliqué aux cho
ses de la cité, gêne tout ce qui est monar
chiste de. tempérament. La vertu d’un sujet,
c’est d’obéir ; celle d’un citoyen, de toujours
contrôler. Et vous entendez bien qu’une édu
cation républicaine réclame la formation pa
tiente du libre examen, de la libre critique.
Une école n’est laïque (que dans la mesure
où elle forme de libres esprits.
11 est bien évident que si vous enseignez
à l’homme qu’il a des droits, si vous l’habi
tuez à penser librement, vous en faites un
être plus difficilement gouvernable. Or, il
n’y a pas de société sans ordre. Il faut donc
bien, et l’éeola n’y manque pas, enseigner
à l’enfant ses devoirs. Il y a longtemps qu’on
a défini la limitation du droit individuel par
le droit d’autrui. Nous amènerons -l’enfant à
y consentir.
Il est évident encore que la Société ne se
transforme pas au gré de nos désirs de justice
et que toute éducation est en quelque mesure
une socialisation. Nous n’avons pas à adapter
l’enfant à une société idéale, mais à line
sociélé réelle fondée sur la famille, sur la
patrie et, nous l’espérons, sur une société des
nations elles-mêmes.
Mais nous faisons confiance à la nature hu
maine ; nous pensons pouvoir amener les
enfants à comprendre- qu’il n’y a pas de droits
conciliables sans devoirs, pas de liberté de
pensée sans respect des opinions, pas de re
vendications sociales sans respect des per
sonnes, pas de justice pour un sans une jus
tice pour tous.
Voilà ce que signifie cette expression de
morale laïque, d’école laïque et sur ce do
maine nous ne pouvons faire de concession
sans nous détruire. Nous ne nous défendrons
donc pas en faisant la part du feu, mais en
revendiquant hautement les droits de l’hom
me, base de toute démocratie.
Félix Lebossé,
Inspecteur de l’Enseignement primaire.
♦-—
A propos des cheveux coupés
La mode qui fait fureur depuis plusieurs
années, n’est pas nouvelle. « Elles se font
toutes couper les cheveux », dit la chanson...
Cependant, il y a de s résistances ; et on les
trouve dans une certaine bourgeoisie conser
vatrice qui considère, on ne sait pourquoi,
que cette mode n’est pas très convenable ! Or,
il est curieux de rappeler a ce propos un fait
peu connu. Au Couvent des Oiseaux, qui était
naguère la maison d’éducatioii des. jeunes
filles du faubourg Sainl-Germain. -toutes les
élèves devaient avoir les cheveux coupés. El
le règlement édictait qu’il n’était pas ce com
venablè » de porter les cheveux longs 1 O
temporti....
t
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