Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1929-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1929 01 décembre 1929
Description : 1929/12/01 (N37)-1929/12/31. 1929/12/01 (N37)-1929/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k982675g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
F
Troisième Année. — N° 37
Ce Journal ne doit pas être vendu
Le réclamer au Siège de chaque Amicale
Décembre 1929.
LES
PETITES
A. G. ÏV° 3702
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Amicales Laïques
Publicité: M. G. LEFEVRE
Ecole Rue Emile-Zola - LE HAVRE
JOURNAL MENSUEL
Rédaction : M. M. PIMONT
109, rue Massillon - LE HAVRE - Tél. 96.91
En regardant par dessus le mur
Une belle œuvre post-scolaire
Les formes que prend l’activité post-sco
laire sont nombreuses.
Nos Amicales ont presqiue chacune leur
mode d’activité propre, leur tend.ance parti
culière et suivant les besoins, les ressources
et les possibilités locales ou régionales, elles
ont su s’adapter est s’organiser.
C’est ainsi que dans trois cantons de notre
arrondissement, grâce au zèle et au dévoue
ment de quelques initiatrices, en tête des
quelles il faut citer Mlle Hamelin, actuelle
ment présidente de l’Amicale Beaumarchais,
grâce aussi à l’appui bienveillant et convain
cu. de M. Ilerbin, Inspecteur de l’Enseigne
ment primaire à Bolbec, s’est constituée dei-
puiî 5 ans une OEuvre extrêmement pros
père dont il nous a paru intéressant d’entre
tenir nos lecteurs.
Œuvre du Trousseau
£n 1925, le personnel des écoles publiques
de Bolbec groupé autour de Mlle Hamelin,
alors directrice du Cours complémentaire de
l’Ecole Jules-Ferry, décidait de créer, à
l’exemple de 00 qui existait à Yvetot, une
Œuvre du Trousseau.
D’abord envisagée pour les deux écoles pu
bliques de la Ville, l’innovation fort bien
accueillie par les familles, devint bientôt can
tonale ; elle groupe aujourd’hui toutes les
écoles de filles ou mixtes du canton.
Le but de l’Œuvre est de constituer à ses
adhérentes un bon et solide trousseau moyen
nant de faibles cotisations mensuelles.
Il existe deux sortes de trousseaux : i° un
trousseau minimum composé de 12 mou
choirs, 6 chemises, 3 pantalons, 2 combinai
sons qui est délivré lorsqu'elle atteint ses i3
aiv> révolus à toute adhérente ayant versé
1 franc pur mois depuis l’âge de 8 ans, soit
au total 60 francs versés.
2 0 Un trousseau maximum délivré à 18
ans et comprenant 12 mouchoirs, 12 chemi
sas, 6 pantalons, 2 combinaisons, 12 tor
chons, 6 serviettes, 4 taies, 2 draps. Pour
l’obtenir il suffit de verser 1 franc par mois
de 8 à i3 ans et 3 francs par mois de i3
à 18 ans, 240 francs en totalité.
Ce dernier est beaucoup plus avantageux
que le premier ; aussi, nombreuses roi 11 les
fillettes qui inscrites pour le trousseau mini
mum optent à i3 ans pour le trousseau ma
ximum.
Pour devenir membre participant il faut
être élève d’une école publique. Toute adhé
rente qui cesse de payer ses cotisations ou
qui abandonne l’école publique cesse de faire
partie de la Société.
Les cotisations dos adhérentes ne suffiraient
pas pour assurer la prospérité et même l’exis
tence de l’Œuvre. Elle a d’autres ressources
et ce ne sont pan les moindres : cotisations
ou dons de généreux amis de l’école (mem
bres fondateurs, honoraires ou bienfaiteurs),
subventions du département et des commu
nes que l’œuvre intéresse. Il convient d’ajou
ter que, très souvent, des prix très avanta
geux sont consentis par les industriels pour
les achaits d’étoffe.
L’Association est dirigée par un Conseil
d’administration comprenant surtout les
membres du personnel enseignant en exer
cice.
La Présidente fait les achats, coupe et ré
partit dans les écoles les matières premières
destinéees aux adhérentes.
Chaque directrice d’Ecole a la garde du
trousseau, recueille les cotisations die tous les
membres de son école et transmet les fonds
à la Trésorière.
Les avantages d’une telle œuvre sont évi
dents. Non seulement elle assure à ses adhé
rentes pour une dépense minime un gentil
trousseau de bonne qualité, mais elle leur
donne des habitudes de travail, d’ordre, d’é
conomie et de prévoyance.
Les leçons de couture ont beaucoup gagné
en intérêt et c’est une constatation que tou
tes les institutrices ont mi faire.
VÊTEMENTS
Au lieu de travailler sur de petits carrés
d’étoffes ourlets, points divers, plis ou mar
ques c’est sur une pièce de leur propre trous
seau que les enfants s’exercent. On devine
l’application, le soin, l’attention qu’elles y
apportent.
Un petit fait qui mérite d’être divulgué
pour terminer ce court exposé.
Au début, à l’époque où l’on cherchait à
recruter les adhésions, la plupart des élèves
d’une classe s’était fait inscrire à ’lOEuvre.
Une fillette appartenant à une famille nom
breuse et déshéritée n’avait pu se joindre à
°es compagnes Cellesi-ci, touchées par ses lar
mes, se cotisèrent pour payer sa cotisation
mensuelle. Ce joli geste se répète chaque an
née et la fillette qui est encore en classe cons
titue son Trousseau !
L’Œuvre avait en 1928 : 245 adhérentes.
Le total de ses recettes s’e~t élevé à 9.004 fr.
Une Œuvre analogue existe à Lillebonne
et à Goderville.
Estj-il besoin de dire que ces résultats ho
norent grandement le personnel qui en as
sure le bon fonctionnement ?
Il suffira pour n’en pas douter de songer
aux efforjts que peut nécessiter le recrutement
des adhésions ou des concours, la tenue de
la comptabilité, les achats d’étoffe, la coupe,
la répartition des matériaux, la rentrée des
travaux, leur classement, leur conservation.
*
* *
Cette Œuvre devait forcément être bien
accueillie dans nos villages normands : cette
Œuvre de prévoyance qui réjouirait les mâ
nes des grand’mères qui montraient avec or
gueil leurs « coffrées » de mariées et qui
perpétue cet amour des femmes de chez nous
pour l’armoire bien pleine et bien rangée.
Cependant il ne faut pas se dissimuler que
pour ceux, pour celles qui administrent une
pareille œuvre, il y a un gros travail et de
gros soucis. Qu’elles en soient donc haute
ment louées ! Il est aussi utile d’insister sur
la nécessité de continuer l’effort, quand on
a commencé ; il faut pour atteindre son but
prolonger l’action ainsi exercée sur la jeu
nesse, et certes, il vaudrait mieux ne rien
enjtreprendi'e si l’on n’était pas assuré de
maintenir l’œuvre ou de la passer dans des
mains résolues à la faire vivre.
Et maintenant, ne pensez-vous pas que la
place de ces trois œuvres du trousseau qui
vivent si intensément auprès de nous serait
tout indiquée dans notre Fédération desj œu
vres laïques ? Quel plus bel exemple de soli
darité pourrionsmous souhaiter que d.e voir
ces ruches se joindre au faisceau toujours
plus nombreux des œuvres qu’intéressent à
la fois l’Ecole nationale et son lendemain ?
Souscriptions volontaires
en faveur du Journal
Anonyme Harfleur io fr.
Amicale des filles Bléville io fr.
Mme Gantois, vicé-présid. d’honneur 10 fr.
JETTlsTESSE
Je veux aujourd’hui me pencher sur l’é
ternel problème de la jeunesse, qui se renou
velle à chaque génération, pour laquelle on
p ut se demander quelles sont ses caractéris
tiques, quel, espoirs on peut fonder sur elle,
ou quelles appréhensions formuler devant
telle ou telle orientation de pensée, telle ou
telle affirmation de sentiment.
Essayons donc, en toute bonne foi et sim
plicité, de rechercher les traits essentiels qui
décèlent-la mentalité de la jeuneesë. J’affir
me d’abord que les évènements ont souvent
le pouvoir de transformer les hommes, de les
faire le lendemain différents ce qu’ils étaien,
la veille. Et ceux qui critiquaient la généra
tion d'avant-guerre, la disant décadente, in
capable d’énergie, ont dû faire leur mea
culpa devant les prouesses surhumaines des
poilus de la tranchée. Personne n’aurait cru
que nous aurions dépassé les exemples tra
ditionnels et classiques de l’héroïsme romain,
l'indomptable énergie des Gracque% les réso
lutions inébranlables des Horaces et des Cur
riaces non entamées par le sentiment ; la
farouche sévérité de Mucius Scœvola.
C’étaient certes de grands exemples. Mais
ils apparaissent devant l’histoire moins nobles,
et moins hauts que l’héroïsme en masse de
notre nation ; car les Romains soutenaient
leur classe sociale, étayaient leurs privilèges,
défendaient en un mot leurs avantages tk
caste, tandis que nos soldats et leurs chefs
allaient au combat pour défendre leur indé|
pendance et celle de la Nation, pour mainte
nir la liberté de tous les hommes, avec 1.
forte conviction de tuer la guerre et animés
par un idéal raisonné.
Ces qualités 1 , ces vertus devraisi-jq dire,
sont dans notre jeunesse qui a grandi au m.
lieu des manifestations sublimes, de notre
grandeur nationale. Et je ne verserai pas dans
le travers humain de céder à l’attrait d’une
comparaison qui me ferait apparaître comme
le « laudator lemporis acti », celui qui ne
voit de bien que dans les temps révolus.
Je veux, en l’examinant de plus près, dé
gager dans l’actuelle génération d’autres traits
caractéristiques de son élan vers l’avenir.
Je vois d abord qu’elle est convaincue de
commencer un monde nouveau. Ça ne me
surprend, pas ; c’est dans l’oidre. Boileau
déclarait que Ronsard et la Pléiade n'avaient
aucun mérite. Les romantiques .iraitérera les
classiques de vieilles perruques et Racine fut
même qualifie de polisson. Aujourd’hui, c'est
sur les romantiques et les naturalistes que l’on
crie haro. Les parents ne sont pas à la page ;
les mères qui ont gardé leurs cheveux sont
i83o ; les professeurs au front chenu sont
des fossiles. Les jeunes maîtres des écoles
libératrices ou émancipées oppo.ent la mé
thode directe à ce qu’ils nomment avec un
peu de dédain la méthode traditionnelle.
Chaque flot se croit indépendant des vagues
qui l’ont précédé. C’est inintelligent, mais
humain.
Et combien la coupure semble justifiée par
la guerre qui a tout transformé, qui-a fait
de la France victorieuse, couronnée de lau
riers, un corps meurtri, désorbité dans une
paix menteuse presque aussi douloureuse que
la guerre !
Et les jeunes sourient quand on leur parle
de progrès, de civilisation, de fraternité hu
maine. 11 semble que la joie, la fête, les stu
péfiants ont plus de vérité tangible. Et l’on
va dans l’insouciance, avec le double mot
d’ordre de « se débrouiller » et de ne pas
s’en faire ».
Je ne m’inquiète pas de ces outrances, car
elles n’ont pas encore pris leur place d’équi
libre.
Pas davantage je ne suis ému par le goût
du risque, qui caractérise notre époque. De
puis que le plan social est bouleversé, les
incertitudes attirent. Certes, par là l’esprit
d’initiative est entretenu et quand une dis
cipline assagit de tels élans, on aboutit à
l’excellence des jeux et des sports ordonnés.
Mais je goûte peu, je l’avoue, le danseur
qui bat un record après plus de i5o heures
de danse, ou le jeuneur qui se consume en
un mois d’abr-tention ! Il y a, convenons-en
un côté maladif dans ces exhibitions.
Et en art, que d’étrangetés aussi 1 Adieu
l’eurythmie grecque, si harmonieusement
chanitée par Chénier ! Il nou>- faut d’autres
formes, d’autres couleurs, une plastique
moins humaine où l’imagination est plus à
l’aise que dans lu lignes sévères d.’un dessin
« cette probité de l’art » comme osait le
proclamer Ingres.
Par contre-coup de cette orientation vers
le nouveau, l’étrange, l’inconnu, les ancien
nes professions sont délaissées au bénéfice de
certaines qui exercent un attrait mirifique.
A cet égard voici deux anecdotes vécues.
« Anatole France se promène avec son
petit-fils sur l’avenue des Champs-Elysées. Et
comme le grand 1 écrivain essaie d’entretenir
une conversation suivie avec l’enfant, il cher
che à l’orienter vers les fables de La Fon
taine ou vers une tragédie de Racine que
l’écolier a dans son programme de classe.
Peine perdue. L’esprit du collégien s’évade
à chaque instant pour noter avec une préci
sion implacable qu’une automobile Peugeot
passe, suivie d’une Schneider, puis d’une de
Dion, etc. Et le bon grand-père de conclure :
« Décidément, je suis mûr pour le Mu
séum ».
Un autre exemple significatif nous est
fourni par une • composition donnée à des
enfants de douze ans, à Paris. On leur avait
posé la question suivante : « Que voudriez-
vous être dans la vie ? Quelle profession
choisiriez-vous P » Il y a quarante ans,
nous eussions répondu : « Je serai un grand
citoyen, ou général, amiral, poète, académi
cien, sénateur » et nous pensions à nos dieux :
Napoléon, Hugo, Danton, Mounet-Sully. Les
petite, d’aujourd’hui ont répondu : « Je veux
être chef de gare, directeur de garage, avia
teur. boxeur » et ils pensaient à Garros. Lind-
berg, Carpentier, Suzanne Lenglen...
Cette nouvelle mentalité adolescente ne
cherche plus, pour alteindre, au bien-être,
les voies vertueuses de l’épargne, dus priva-
lionsl, de la persévérance; elle compte, pour
dominer, sur un coup d’aile de la fortune.
Et si la tentative échoue, on joue plusieurs
fois sou va-tout dans l’existenoe.
Il en est ains. du Danseur Mondain, de
Bourget, étourdi par le luxe, le décor, la
danse, en quête perpétuelle du plaisir et de
l’aventure.
Pour certains jeunes, le chauffeur repré-
Î
I
I
II
FÉDÉRATION RÉGIONALE HAVRAISE DES PETITES « A »
Samedi 18 Janvier 1930, à 20 h. 30, SALLE DE LA LYRE HAVRAISE
////////////y////////
UNE POETESSE DE LA MER : Lucie Delarue-Mardrus
Conférence littéraire
par Monsieur Ed. SPALIKOWSKI
Homme de Lettres, Chancelier de la Société des Ecrivains Normands
AVEC LE CONCOURS
des Lauréates du Concours de Diction, du Groupe Choral Féminin
de la Fédération, du Groupe des Exercices rythmiques
de la Chorale Mixte du Patronage des Etoupières et de V Orchestre
Symphonique de l’Amicale Flaubert-Piedjort-H.-Genestal
sous la direction de AI. Eponville.
i
!
I
1
}l Participation aux frais. — I fr. 50 par personne. I franc pour les Ami- ,,.
calistes sur présentation de leur carte à jour. — Location : O fr. 50 par place
jjj chez le Concierge de la Lyre Havraise. jjj
sente un être supérieur, symbole d’une épo
que trépidante, point de concentration de
tou les les ivreeses. .
Un autre trait .dominant de la jeunesse
actuelle est son mépris de l’épargne, son in
compréhension du vieux b&G de laine fran
çais. A chaque jour suffit sa peine et son
pain. Foin des sages prévisions de jadis ! A
l’heure de la difficulté, on avisera aux moyens
de la résoudre.
Malgré cet ensemble, ,ck>nt quelques élé
ments contristent les tradiiionnalistes, je ne
désespère pas de la jeunesse et j’affirme que
la République peut en attendre des services
éclatants.
Pi ir e dans sa grande masse, elle est d’âme
démocratique. Elle sait que les destins de
la Patrie, — en tenps de paix comme en
temps de guerre, — requièrent un égal con
cours de tous les citoyens
Et il ne faut pas trop s’émouvoir si nous
voyons quelques parcelles de la bourgoisie
prêter une attention curieuse à de récentes
prédications pagand-catholiques. C’eot un di
verti sseu ent plus qu’une conviction.
C’est un Alillettantisme qui s’incline vers
du nouveau, qui s’amuse à voir une âme
païenne prôner la religion comme un rem
part social, comme une manière de paraton
nerre contre les menaces d’orage qui gron
dent sourdement.
Pas davantage, je ne suis surpris de cons
tater qu’un petit groupe va aux opinions ex
trêmes, au risque,, comme les papillons, de
se brûler 1er, ailes à un foyer trop ardeht.
Je sais, en effet, qu’il subsiste une majo
rité d’élite qui ne veut pas reculer aux anti
ques traditions religieures, qui ne -les raille
pas certes, mais ne peut les faire coexister
avec la science et la conscience n odierne.
Cette élite préconise une morale laïque, res
pectueuse de toute croyance, parce que l’hom-
tne croit ce qu’il peut, non ce qu’il veut.
Nous sommes tolérants, car nous admet
tons que l’on pense autrement que nous. M.
E. Herriol l’a dît, en une formule saisissante,
émouvante : « Si je rencontrais une femme
croyante que l’on empêche d’aller à l’église,
je la prendrais par la main ejt je la conduir
rais vers l’autel. »
C’est ainsi que nous comprenons la liberté
de pensée.
Et c’est nous calomnier, nous calomnier
encore que de dire que nous tendons à faire
table rase d.e toute conviction religieuse et
à saper la religion catholique. Mensonge.
Nons ne voulons supprimer aucune foi, mais;
nous la souhaitons sincère et non travestie
pour des fins politiques.
Elle n’a aucun droit de se dire traquée,
persécutée, car elle se peut exprimer libre
ment. Nous nous inclinons vers toutes les
aspirations de l’être vers ce qu’il croit être
le bien ou le mieux.
Jeunesse, vous répondez envers l’avenir de
tout ce que le passé a déjà fait pour l’éléva
tion morale de l’humanité. Je vous salue
avec plaisir : vous n’aurez sans doute pas
un chemin de velours et renié de roses ; il
vous faudra de la vigueur, de la ténacité,
un cœur cuirassé contre les sots, les médi
sante, les calomniateurs. Ainsi vous rempli
rez votre devoir de chaînon vivant dans la
chaîne sans fin que constitue la lente ascen
sion de notre espèce.
Soyez réfléchis et clairvoyant. Défiez-vous
des excitations faciles. Et pour terminer ce
lot de conseils amicaux, nous répéterons ce
qu’en substance disait Jean Jaurès : « La dé
mocratie est le seul état dans lequel un hom
me libre se puisse mouvoir. Mais il faut
exercer une grande vigilance pour n’être pas
1er, dupes d’une exploitation des plus nobles
idées en vue d’intérêts personnels et de fins
égoïstes. Aux hommes de bonne volonté, il
faut lutter contre l’ignorance dormante et
routinière des foule/', contre les démagogues
et les charlatans de la démocratie qui jettent
le discrédit sur les meilleures causes, contre
le> hommes qui vivent des problèmes et qui
mourraient de leur solution ».
Défense laïque
(suite)
L’Enseignement post-scolaire obligatoire
« Le Congrès tient à poser, une fois de
« plus, devant l’opinion et les Pouvoirs pu.-
(( blics, le problème de l’enseignement post-
« scolaire obligatoire, il ne méconnaît ni la
« complexité d’une telle question* ni ses ré-
« percussions sociales, ïii ‘les considérables
« engagements de dépens j, sans lesquels
« rien de sérieux ne serait réalisable. Mais
« il affirme qu’aucun argument, même fi-
« nancier, ne peut prévaloir contre la né-
« cessité et l’urgence d’une œuvre démocra-
« tique essentielle, liée d’ailleurs au perfec-
(( tionnement .de l’école primaire et à la suir-
« veiilanoc rigoureuse (dé la fréquentation
« scolaire.
« Il demande que soit institué dans chaque
« commune, un centre d’enseignement postj-
« scolaire général, utilisant, pour les renfor-
« cer et les coordonner, les œuvres d’éduca-
« tion laïques existantes et offrant à tous les
« jeunes gens d’âge ’poaC-scolaire, qui y so-
« ront obligatoirement inscrits, des moyens
« de culture, de recherche pratique et de
« réflexion libre. L’Etat et les Pouvoirs pu-
« blics Assureraient à ces organismes des!
« ressources financières suffisantes, et le con-
« cours d’un personnel spécial convenable|-
« ment rémunéré.
« En outre de cet indispensable enseigne-
« menft général, le Congrès, demande que
« soit renforcé le caractère obligatoire de la
« loi Artier de 1919, l’obligation, d’instituer
« et d’entretenir les cours professionnels de-
« vant être rigoureusement appliquée à toute
« commune au-dessus d’une limite de popuh
« la*ion fixée par la loi.
« Il demande que les heures d’apprentis-
« sage soient incorporées dans la durée lé-
« gale de la journée de travail, sans dimi-
« mit ion de salaire pour lés apprentis, que
« le* chambres de métiers soient obligatoi-
« rement associées à l’entretien de ces cours,
« et, enfin, que de larges! ressources leuij
« soient assurées par une efficace perception
« de la taxe d’apprentissage. •
« Le Congrès demande que le; Gouverne-
« ment se préoccupe d’assurer, dans des
« cours spéciaux, l’instruction des étrangers,
« de façon à décongestionner les cours d’en-
« seignement professionnel, ceux-ci étant
« trop souvent envahis par des ouvrière
« étrangers désirant apprendre le français.
« Il souhaite, dans la mesure où le per-
« mettent les conventions internationales,
« que ces cours spéciaux pour étrangers
« soient généralisés et imposé*. »
B. flELLET
Photographe des Dames
et des Enfants
110 Dis à 114, rue de Normandie
Remise de 5 o/o aux Membres de
VEnseignement et aux Amicalistes.
Nous yods reconnus
te GRAND BAZAR Maison Yendant le Meilleur
LE HAVRE — 121. Rue de Paris — LE HAVRE
Troisième Année. — N° 37
Ce Journal ne doit pas être vendu
Le réclamer au Siège de chaque Amicale
Décembre 1929.
LES
PETITES
A. G. ÏV° 3702
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Amicales Laïques
Publicité: M. G. LEFEVRE
Ecole Rue Emile-Zola - LE HAVRE
JOURNAL MENSUEL
Rédaction : M. M. PIMONT
109, rue Massillon - LE HAVRE - Tél. 96.91
En regardant par dessus le mur
Une belle œuvre post-scolaire
Les formes que prend l’activité post-sco
laire sont nombreuses.
Nos Amicales ont presqiue chacune leur
mode d’activité propre, leur tend.ance parti
culière et suivant les besoins, les ressources
et les possibilités locales ou régionales, elles
ont su s’adapter est s’organiser.
C’est ainsi que dans trois cantons de notre
arrondissement, grâce au zèle et au dévoue
ment de quelques initiatrices, en tête des
quelles il faut citer Mlle Hamelin, actuelle
ment présidente de l’Amicale Beaumarchais,
grâce aussi à l’appui bienveillant et convain
cu. de M. Ilerbin, Inspecteur de l’Enseigne
ment primaire à Bolbec, s’est constituée dei-
puiî 5 ans une OEuvre extrêmement pros
père dont il nous a paru intéressant d’entre
tenir nos lecteurs.
Œuvre du Trousseau
£n 1925, le personnel des écoles publiques
de Bolbec groupé autour de Mlle Hamelin,
alors directrice du Cours complémentaire de
l’Ecole Jules-Ferry, décidait de créer, à
l’exemple de 00 qui existait à Yvetot, une
Œuvre du Trousseau.
D’abord envisagée pour les deux écoles pu
bliques de la Ville, l’innovation fort bien
accueillie par les familles, devint bientôt can
tonale ; elle groupe aujourd’hui toutes les
écoles de filles ou mixtes du canton.
Le but de l’Œuvre est de constituer à ses
adhérentes un bon et solide trousseau moyen
nant de faibles cotisations mensuelles.
Il existe deux sortes de trousseaux : i° un
trousseau minimum composé de 12 mou
choirs, 6 chemises, 3 pantalons, 2 combinai
sons qui est délivré lorsqu'elle atteint ses i3
aiv> révolus à toute adhérente ayant versé
1 franc pur mois depuis l’âge de 8 ans, soit
au total 60 francs versés.
2 0 Un trousseau maximum délivré à 18
ans et comprenant 12 mouchoirs, 12 chemi
sas, 6 pantalons, 2 combinaisons, 12 tor
chons, 6 serviettes, 4 taies, 2 draps. Pour
l’obtenir il suffit de verser 1 franc par mois
de 8 à i3 ans et 3 francs par mois de i3
à 18 ans, 240 francs en totalité.
Ce dernier est beaucoup plus avantageux
que le premier ; aussi, nombreuses roi 11 les
fillettes qui inscrites pour le trousseau mini
mum optent à i3 ans pour le trousseau ma
ximum.
Pour devenir membre participant il faut
être élève d’une école publique. Toute adhé
rente qui cesse de payer ses cotisations ou
qui abandonne l’école publique cesse de faire
partie de la Société.
Les cotisations dos adhérentes ne suffiraient
pas pour assurer la prospérité et même l’exis
tence de l’Œuvre. Elle a d’autres ressources
et ce ne sont pan les moindres : cotisations
ou dons de généreux amis de l’école (mem
bres fondateurs, honoraires ou bienfaiteurs),
subventions du département et des commu
nes que l’œuvre intéresse. Il convient d’ajou
ter que, très souvent, des prix très avanta
geux sont consentis par les industriels pour
les achaits d’étoffe.
L’Association est dirigée par un Conseil
d’administration comprenant surtout les
membres du personnel enseignant en exer
cice.
La Présidente fait les achats, coupe et ré
partit dans les écoles les matières premières
destinéees aux adhérentes.
Chaque directrice d’Ecole a la garde du
trousseau, recueille les cotisations die tous les
membres de son école et transmet les fonds
à la Trésorière.
Les avantages d’une telle œuvre sont évi
dents. Non seulement elle assure à ses adhé
rentes pour une dépense minime un gentil
trousseau de bonne qualité, mais elle leur
donne des habitudes de travail, d’ordre, d’é
conomie et de prévoyance.
Les leçons de couture ont beaucoup gagné
en intérêt et c’est une constatation que tou
tes les institutrices ont mi faire.
VÊTEMENTS
Au lieu de travailler sur de petits carrés
d’étoffes ourlets, points divers, plis ou mar
ques c’est sur une pièce de leur propre trous
seau que les enfants s’exercent. On devine
l’application, le soin, l’attention qu’elles y
apportent.
Un petit fait qui mérite d’être divulgué
pour terminer ce court exposé.
Au début, à l’époque où l’on cherchait à
recruter les adhésions, la plupart des élèves
d’une classe s’était fait inscrire à ’lOEuvre.
Une fillette appartenant à une famille nom
breuse et déshéritée n’avait pu se joindre à
°es compagnes Cellesi-ci, touchées par ses lar
mes, se cotisèrent pour payer sa cotisation
mensuelle. Ce joli geste se répète chaque an
née et la fillette qui est encore en classe cons
titue son Trousseau !
L’Œuvre avait en 1928 : 245 adhérentes.
Le total de ses recettes s’e~t élevé à 9.004 fr.
Une Œuvre analogue existe à Lillebonne
et à Goderville.
Estj-il besoin de dire que ces résultats ho
norent grandement le personnel qui en as
sure le bon fonctionnement ?
Il suffira pour n’en pas douter de songer
aux efforjts que peut nécessiter le recrutement
des adhésions ou des concours, la tenue de
la comptabilité, les achats d’étoffe, la coupe,
la répartition des matériaux, la rentrée des
travaux, leur classement, leur conservation.
*
* *
Cette Œuvre devait forcément être bien
accueillie dans nos villages normands : cette
Œuvre de prévoyance qui réjouirait les mâ
nes des grand’mères qui montraient avec or
gueil leurs « coffrées » de mariées et qui
perpétue cet amour des femmes de chez nous
pour l’armoire bien pleine et bien rangée.
Cependant il ne faut pas se dissimuler que
pour ceux, pour celles qui administrent une
pareille œuvre, il y a un gros travail et de
gros soucis. Qu’elles en soient donc haute
ment louées ! Il est aussi utile d’insister sur
la nécessité de continuer l’effort, quand on
a commencé ; il faut pour atteindre son but
prolonger l’action ainsi exercée sur la jeu
nesse, et certes, il vaudrait mieux ne rien
enjtreprendi'e si l’on n’était pas assuré de
maintenir l’œuvre ou de la passer dans des
mains résolues à la faire vivre.
Et maintenant, ne pensez-vous pas que la
place de ces trois œuvres du trousseau qui
vivent si intensément auprès de nous serait
tout indiquée dans notre Fédération desj œu
vres laïques ? Quel plus bel exemple de soli
darité pourrionsmous souhaiter que d.e voir
ces ruches se joindre au faisceau toujours
plus nombreux des œuvres qu’intéressent à
la fois l’Ecole nationale et son lendemain ?
Souscriptions volontaires
en faveur du Journal
Anonyme Harfleur io fr.
Amicale des filles Bléville io fr.
Mme Gantois, vicé-présid. d’honneur 10 fr.
JETTlsTESSE
Je veux aujourd’hui me pencher sur l’é
ternel problème de la jeunesse, qui se renou
velle à chaque génération, pour laquelle on
p ut se demander quelles sont ses caractéris
tiques, quel, espoirs on peut fonder sur elle,
ou quelles appréhensions formuler devant
telle ou telle orientation de pensée, telle ou
telle affirmation de sentiment.
Essayons donc, en toute bonne foi et sim
plicité, de rechercher les traits essentiels qui
décèlent-la mentalité de la jeuneesë. J’affir
me d’abord que les évènements ont souvent
le pouvoir de transformer les hommes, de les
faire le lendemain différents ce qu’ils étaien,
la veille. Et ceux qui critiquaient la généra
tion d'avant-guerre, la disant décadente, in
capable d’énergie, ont dû faire leur mea
culpa devant les prouesses surhumaines des
poilus de la tranchée. Personne n’aurait cru
que nous aurions dépassé les exemples tra
ditionnels et classiques de l’héroïsme romain,
l'indomptable énergie des Gracque% les réso
lutions inébranlables des Horaces et des Cur
riaces non entamées par le sentiment ; la
farouche sévérité de Mucius Scœvola.
C’étaient certes de grands exemples. Mais
ils apparaissent devant l’histoire moins nobles,
et moins hauts que l’héroïsme en masse de
notre nation ; car les Romains soutenaient
leur classe sociale, étayaient leurs privilèges,
défendaient en un mot leurs avantages tk
caste, tandis que nos soldats et leurs chefs
allaient au combat pour défendre leur indé|
pendance et celle de la Nation, pour mainte
nir la liberté de tous les hommes, avec 1.
forte conviction de tuer la guerre et animés
par un idéal raisonné.
Ces qualités 1 , ces vertus devraisi-jq dire,
sont dans notre jeunesse qui a grandi au m.
lieu des manifestations sublimes, de notre
grandeur nationale. Et je ne verserai pas dans
le travers humain de céder à l’attrait d’une
comparaison qui me ferait apparaître comme
le « laudator lemporis acti », celui qui ne
voit de bien que dans les temps révolus.
Je veux, en l’examinant de plus près, dé
gager dans l’actuelle génération d’autres traits
caractéristiques de son élan vers l’avenir.
Je vois d abord qu’elle est convaincue de
commencer un monde nouveau. Ça ne me
surprend, pas ; c’est dans l’oidre. Boileau
déclarait que Ronsard et la Pléiade n'avaient
aucun mérite. Les romantiques .iraitérera les
classiques de vieilles perruques et Racine fut
même qualifie de polisson. Aujourd’hui, c'est
sur les romantiques et les naturalistes que l’on
crie haro. Les parents ne sont pas à la page ;
les mères qui ont gardé leurs cheveux sont
i83o ; les professeurs au front chenu sont
des fossiles. Les jeunes maîtres des écoles
libératrices ou émancipées oppo.ent la mé
thode directe à ce qu’ils nomment avec un
peu de dédain la méthode traditionnelle.
Chaque flot se croit indépendant des vagues
qui l’ont précédé. C’est inintelligent, mais
humain.
Et combien la coupure semble justifiée par
la guerre qui a tout transformé, qui-a fait
de la France victorieuse, couronnée de lau
riers, un corps meurtri, désorbité dans une
paix menteuse presque aussi douloureuse que
la guerre !
Et les jeunes sourient quand on leur parle
de progrès, de civilisation, de fraternité hu
maine. 11 semble que la joie, la fête, les stu
péfiants ont plus de vérité tangible. Et l’on
va dans l’insouciance, avec le double mot
d’ordre de « se débrouiller » et de ne pas
s’en faire ».
Je ne m’inquiète pas de ces outrances, car
elles n’ont pas encore pris leur place d’équi
libre.
Pas davantage je ne suis ému par le goût
du risque, qui caractérise notre époque. De
puis que le plan social est bouleversé, les
incertitudes attirent. Certes, par là l’esprit
d’initiative est entretenu et quand une dis
cipline assagit de tels élans, on aboutit à
l’excellence des jeux et des sports ordonnés.
Mais je goûte peu, je l’avoue, le danseur
qui bat un record après plus de i5o heures
de danse, ou le jeuneur qui se consume en
un mois d’abr-tention ! Il y a, convenons-en
un côté maladif dans ces exhibitions.
Et en art, que d’étrangetés aussi 1 Adieu
l’eurythmie grecque, si harmonieusement
chanitée par Chénier ! Il nou>- faut d’autres
formes, d’autres couleurs, une plastique
moins humaine où l’imagination est plus à
l’aise que dans lu lignes sévères d.’un dessin
« cette probité de l’art » comme osait le
proclamer Ingres.
Par contre-coup de cette orientation vers
le nouveau, l’étrange, l’inconnu, les ancien
nes professions sont délaissées au bénéfice de
certaines qui exercent un attrait mirifique.
A cet égard voici deux anecdotes vécues.
« Anatole France se promène avec son
petit-fils sur l’avenue des Champs-Elysées. Et
comme le grand 1 écrivain essaie d’entretenir
une conversation suivie avec l’enfant, il cher
che à l’orienter vers les fables de La Fon
taine ou vers une tragédie de Racine que
l’écolier a dans son programme de classe.
Peine perdue. L’esprit du collégien s’évade
à chaque instant pour noter avec une préci
sion implacable qu’une automobile Peugeot
passe, suivie d’une Schneider, puis d’une de
Dion, etc. Et le bon grand-père de conclure :
« Décidément, je suis mûr pour le Mu
séum ».
Un autre exemple significatif nous est
fourni par une • composition donnée à des
enfants de douze ans, à Paris. On leur avait
posé la question suivante : « Que voudriez-
vous être dans la vie ? Quelle profession
choisiriez-vous P » Il y a quarante ans,
nous eussions répondu : « Je serai un grand
citoyen, ou général, amiral, poète, académi
cien, sénateur » et nous pensions à nos dieux :
Napoléon, Hugo, Danton, Mounet-Sully. Les
petite, d’aujourd’hui ont répondu : « Je veux
être chef de gare, directeur de garage, avia
teur. boxeur » et ils pensaient à Garros. Lind-
berg, Carpentier, Suzanne Lenglen...
Cette nouvelle mentalité adolescente ne
cherche plus, pour alteindre, au bien-être,
les voies vertueuses de l’épargne, dus priva-
lionsl, de la persévérance; elle compte, pour
dominer, sur un coup d’aile de la fortune.
Et si la tentative échoue, on joue plusieurs
fois sou va-tout dans l’existenoe.
Il en est ains. du Danseur Mondain, de
Bourget, étourdi par le luxe, le décor, la
danse, en quête perpétuelle du plaisir et de
l’aventure.
Pour certains jeunes, le chauffeur repré-
Î
I
I
II
FÉDÉRATION RÉGIONALE HAVRAISE DES PETITES « A »
Samedi 18 Janvier 1930, à 20 h. 30, SALLE DE LA LYRE HAVRAISE
////////////y////////
UNE POETESSE DE LA MER : Lucie Delarue-Mardrus
Conférence littéraire
par Monsieur Ed. SPALIKOWSKI
Homme de Lettres, Chancelier de la Société des Ecrivains Normands
AVEC LE CONCOURS
des Lauréates du Concours de Diction, du Groupe Choral Féminin
de la Fédération, du Groupe des Exercices rythmiques
de la Chorale Mixte du Patronage des Etoupières et de V Orchestre
Symphonique de l’Amicale Flaubert-Piedjort-H.-Genestal
sous la direction de AI. Eponville.
i
!
I
1
}l Participation aux frais. — I fr. 50 par personne. I franc pour les Ami- ,,.
calistes sur présentation de leur carte à jour. — Location : O fr. 50 par place
jjj chez le Concierge de la Lyre Havraise. jjj
sente un être supérieur, symbole d’une épo
que trépidante, point de concentration de
tou les les ivreeses. .
Un autre trait .dominant de la jeunesse
actuelle est son mépris de l’épargne, son in
compréhension du vieux b&G de laine fran
çais. A chaque jour suffit sa peine et son
pain. Foin des sages prévisions de jadis ! A
l’heure de la difficulté, on avisera aux moyens
de la résoudre.
Malgré cet ensemble, ,ck>nt quelques élé
ments contristent les tradiiionnalistes, je ne
désespère pas de la jeunesse et j’affirme que
la République peut en attendre des services
éclatants.
Pi ir e dans sa grande masse, elle est d’âme
démocratique. Elle sait que les destins de
la Patrie, — en tenps de paix comme en
temps de guerre, — requièrent un égal con
cours de tous les citoyens
Et il ne faut pas trop s’émouvoir si nous
voyons quelques parcelles de la bourgoisie
prêter une attention curieuse à de récentes
prédications pagand-catholiques. C’eot un di
verti sseu ent plus qu’une conviction.
C’est un Alillettantisme qui s’incline vers
du nouveau, qui s’amuse à voir une âme
païenne prôner la religion comme un rem
part social, comme une manière de paraton
nerre contre les menaces d’orage qui gron
dent sourdement.
Pas davantage, je ne suis surpris de cons
tater qu’un petit groupe va aux opinions ex
trêmes, au risque,, comme les papillons, de
se brûler 1er, ailes à un foyer trop ardeht.
Je sais, en effet, qu’il subsiste une majo
rité d’élite qui ne veut pas reculer aux anti
ques traditions religieures, qui ne -les raille
pas certes, mais ne peut les faire coexister
avec la science et la conscience n odierne.
Cette élite préconise une morale laïque, res
pectueuse de toute croyance, parce que l’hom-
tne croit ce qu’il peut, non ce qu’il veut.
Nous sommes tolérants, car nous admet
tons que l’on pense autrement que nous. M.
E. Herriol l’a dît, en une formule saisissante,
émouvante : « Si je rencontrais une femme
croyante que l’on empêche d’aller à l’église,
je la prendrais par la main ejt je la conduir
rais vers l’autel. »
C’est ainsi que nous comprenons la liberté
de pensée.
Et c’est nous calomnier, nous calomnier
encore que de dire que nous tendons à faire
table rase d.e toute conviction religieuse et
à saper la religion catholique. Mensonge.
Nons ne voulons supprimer aucune foi, mais;
nous la souhaitons sincère et non travestie
pour des fins politiques.
Elle n’a aucun droit de se dire traquée,
persécutée, car elle se peut exprimer libre
ment. Nous nous inclinons vers toutes les
aspirations de l’être vers ce qu’il croit être
le bien ou le mieux.
Jeunesse, vous répondez envers l’avenir de
tout ce que le passé a déjà fait pour l’éléva
tion morale de l’humanité. Je vous salue
avec plaisir : vous n’aurez sans doute pas
un chemin de velours et renié de roses ; il
vous faudra de la vigueur, de la ténacité,
un cœur cuirassé contre les sots, les médi
sante, les calomniateurs. Ainsi vous rempli
rez votre devoir de chaînon vivant dans la
chaîne sans fin que constitue la lente ascen
sion de notre espèce.
Soyez réfléchis et clairvoyant. Défiez-vous
des excitations faciles. Et pour terminer ce
lot de conseils amicaux, nous répéterons ce
qu’en substance disait Jean Jaurès : « La dé
mocratie est le seul état dans lequel un hom
me libre se puisse mouvoir. Mais il faut
exercer une grande vigilance pour n’être pas
1er, dupes d’une exploitation des plus nobles
idées en vue d’intérêts personnels et de fins
égoïstes. Aux hommes de bonne volonté, il
faut lutter contre l’ignorance dormante et
routinière des foule/', contre les démagogues
et les charlatans de la démocratie qui jettent
le discrédit sur les meilleures causes, contre
le> hommes qui vivent des problèmes et qui
mourraient de leur solution ».
Défense laïque
(suite)
L’Enseignement post-scolaire obligatoire
« Le Congrès tient à poser, une fois de
« plus, devant l’opinion et les Pouvoirs pu.-
(( blics, le problème de l’enseignement post-
« scolaire obligatoire, il ne méconnaît ni la
« complexité d’une telle question* ni ses ré-
« percussions sociales, ïii ‘les considérables
« engagements de dépens j, sans lesquels
« rien de sérieux ne serait réalisable. Mais
« il affirme qu’aucun argument, même fi-
« nancier, ne peut prévaloir contre la né-
« cessité et l’urgence d’une œuvre démocra-
« tique essentielle, liée d’ailleurs au perfec-
(( tionnement .de l’école primaire et à la suir-
« veiilanoc rigoureuse (dé la fréquentation
« scolaire.
« Il demande que soit institué dans chaque
« commune, un centre d’enseignement postj-
« scolaire général, utilisant, pour les renfor-
« cer et les coordonner, les œuvres d’éduca-
« tion laïques existantes et offrant à tous les
« jeunes gens d’âge ’poaC-scolaire, qui y so-
« ront obligatoirement inscrits, des moyens
« de culture, de recherche pratique et de
« réflexion libre. L’Etat et les Pouvoirs pu-
« blics Assureraient à ces organismes des!
« ressources financières suffisantes, et le con-
« cours d’un personnel spécial convenable|-
« ment rémunéré.
« En outre de cet indispensable enseigne-
« menft général, le Congrès, demande que
« soit renforcé le caractère obligatoire de la
« loi Artier de 1919, l’obligation, d’instituer
« et d’entretenir les cours professionnels de-
« vant être rigoureusement appliquée à toute
« commune au-dessus d’une limite de popuh
« la*ion fixée par la loi.
« Il demande que les heures d’apprentis-
« sage soient incorporées dans la durée lé-
« gale de la journée de travail, sans dimi-
« mit ion de salaire pour lés apprentis, que
« le* chambres de métiers soient obligatoi-
« rement associées à l’entretien de ces cours,
« et, enfin, que de larges! ressources leuij
« soient assurées par une efficace perception
« de la taxe d’apprentissage. •
« Le Congrès demande que le; Gouverne-
« ment se préoccupe d’assurer, dans des
« cours spéciaux, l’instruction des étrangers,
« de façon à décongestionner les cours d’en-
« seignement professionnel, ceux-ci étant
« trop souvent envahis par des ouvrière
« étrangers désirant apprendre le français.
« Il souhaite, dans la mesure où le per-
« mettent les conventions internationales,
« que ces cours spéciaux pour étrangers
« soient généralisés et imposé*. »
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