Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1929-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1929 01 février 1929
Description : 1929/02/01 (N27)-1929/02/28. 1929/02/01 (N27)-1929/02/28.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9826654
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
Troisième Année. — N° 27
Ce Journal ne doit pas être vendu
Le réclamer au Siège de chaque Amicale
Février 1929.
LES
PETITES
S. A. G. N» 3Ï62
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Amicales Laïques
Publicité : M. G. LEFEVRE
Ecole Rue Emile-Zola - LE HAVRE
JOURNAL MENSUEL
Rédaction : M. M. PIMONT
109, rue Massillon - LE HAVRE
Maurice BOUCHOR
Les instituteurs de France et tous ceux qui
ont à cœur l’éducation du peuple, les écoles,
les oeuvres post-scolaires, les Amicales, les
Universités populaires, les coopérateurs sont
en deuil. Le poète Maurice Bouchor n’est
plus. Il s’est éteint à Paris le 17 janvier
après une vie d’apostolat que les épreuves
les plus dures n’avaient pas épargnées. Peu
de noms d’écrivains sont aussi connus que
le sien. Il n’a pas été seulement un des
plus purs poètes de cç temps, un grand
lettré et une âme d’élite. C’était aussi un
éducateur pas ionné, épris de bouté et de
justice, un cœur tendre et généreux, attiré
vers le peuple par une ardenle vocation.
Nous rappelions il y a quelques mots ce
qu’il a été pour nous, les Amicalistes, un
initiateur, un guide et un exemple. Il nous
lisait l’an dernier, au Havre même, au cours
d’une de ces merveilleuses matinées littérai
res et concertantes auxquelles il nous avait
habitués, que c’était la dernière fois qu’il
se trouvait parmi nous. Ce sage sentait ses
forces décliner avec rapidité, mais comme il
avait bien rempli sa vie, il voyait venir
la mort, avec sérénité. Elle n’était pas faite
d’horreur, mais elle lui apparaissait comme
un repos. Il la regardait avec ces mêmes yeux
clairs et profonds qui semblaient refléter son
ardente foi en des jours meilleurs pour une
humanité qu’il voulait toujours plus juste
et fraternelle. Le 3o septembre, il écrivait
à un de ses amis : « Je suis usé jusqu’à la
corde : ncu capable de me tenir debout et
respirant avec difficulté. Mais une lin plus
ou moins longue et pénible ne m’effraie pas ;
en dehors de minuscules besognes non litté
raires et de mes affections de famille, de
mes amitiés, j'ai, pour occuper, élever et
réjouir nia pensée, ces milieux enseignants
que j’ai eu le bonheur de traverser en y col
laborant à une grande œuvre collective. Et
ce qui, jusqu’à la lin, dominera en moi,
c’est la reconnaissance à ces milieux et à
ceux qui, comme vous, m’honorent d’une
amitié qui n’est infiniment précieuse. »
Maurice Bouchor était né le 16 novembre
i855. Poète délicat et fécond, il avait débuté
en 1874, à dix-neuf ans, par ses « Chansons
joyeuses ». Souvent gai et léger, comme scs
amis J. Richepin et Raoul Ponchon, parfois
méditatif comme dans « Les Symboles » il
donna pendant vingt ans de nombreuses
œuvres de haute valeur.
a Hardi, fait pour les grandes tâches,
« Le cerveau plein, les reins puissants »
a dit de lui l’auleur de la Chanson des Gueux.
Il fut le dramaturge et l’animateur du théâ
tre des Marionnettes de la Galerie Vivienne.
Il y fit jouer, ses libres adaptations de Shaks-
puare, puis ses Mystères : Tobie, La Nativité,
Souscriptions volontaires
en faveur du Journal
Notre appel de janvier a peut-être été en
tendu. Il ne semble pas avoir déterminé un
mouvement spontané. Nous saluons cepen
dant nos quatre premiers souscripteurs et les
remercions très sincèrement.
Anonyme H. L. au Havre . • F r * w
Amicale rue de l’Observatoire » 5o »
Une Amicalist.e de Raspail » 3° »
Amicale Ecole de Filles Douanes.... » 25 »
On Achèterait
Jeu de Croquet et Limogra-
phe en bon état.
S’adresser ou écrire Ecole rue des Bouleaux
FRILEUSE-LE HAVRE
VÊTEMENTS
V
S. ADAM
i8. Rue Thlers
LE HAVRE
Le Bon Samaritain, etc.
Vers la quarantaine, connu et apprécié dos
lettrés, il élargit sa manière pour s’adresser
à un andiloire plus nombreux et plus sim
ple. L’ardente bataille de l’affaire Dreyfus
l’avait trouvé parmi les plus acharnés et après
la victoire, due au peuple, au vrai peuple,
ami de la justice, il ne songea plus qu’à
instruire ce. peuple en mettant à sa portée les
beaulés de la littérature, de la poésie et de la
musique. Grâce, à l’Association philotechni
que, il entreprit dans les faubourgs et la ban-
I eue de Paris une campagne de lectures po
pulaires à la fois originale et féconde, 11 put
ainsi se mettre en contact direct avec les fou
les qu’il aimait et qui l’aimaient. Nous avons
dit comment il fit école dans notre propre
région. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’il
alluma beaucoup de foyers sur des points
très divers de la France.
En même temps, et en collaboration avec
le compositeur Julien Tiersot, il se mit à
composer sur l airs populaires de toutes les
provinces des chansons que les écoliers ont
appri es et chantent encore. Plusieurs recueils
virent ainsi le jour et loin de s’affaiblir leur
inspiration devenait de plus en plus belle el
noble. Son « Poème de la Vie humaine », sen
« Contes Populaires » sont connus de tous.
I! a publié des traductions, des adaptations,
des Recueils pour les réunions civiques. Son
« Anthologie » et surtout le beau livre de
« La Vie profonde », parus il y a quelques
années, renferment le meilleur de son œuvre,
de son cœur et de sa pensée.
Bouchor a glorifié le travail et les travail
leurs. Il a étudié avec sa philosophie aima
ble et souriante tous les problèmes sociaux.
II a exalté l’amour de la patrie, mais il a
chanté F universelle- humanité. Il a aimé les
héros et magnifié les martyrs ; mais par
dessus tout et bien avant l’effrayant cata
clysme de 1914-1918, il a célébré la paix, en
tre Français, la paix dans l’Europe, la paix
dans le monde.
Et c’est pour tout ce qu’il a remué d’idéal
et semé de bonté, sans être l’homme d’aucun
parti, que l’admiration et la reconnaissance
du peuple lui sont acquises. Et nous emprun
terons à l’illustre Ferdinand Buisson cette
conclusion qui est à la fois à l’honneur de
celui qui l’a inspirée et de celui qui l’a écri
te : « Souhaitons qu’il ait beaucoup de con
tinuateurs dignes de lui. Souhaitons que beau
coup s’éprennent de ce qu’il avait si bien vu
et si bien réalisé par de,s tentatives qui sont
autant de succès ! Notre peuple a besoin, non
de prêcheurs de morale, mais de gens qui la
portent en eux-mêmes et qui trouvent dans
le plaisir qu’ils procurent à tous, le commen
cement de la récompense qu’ils ont méritée ».
« Faut-il le dire ?
-- Hélas, oui »
La conférence Lorée-Privas, donnée à la
Lyre Havraise, le 2.3 janvier dernier, nous a
causé une grosse déception. Non pas en ce qui
concerne la conférencière et. l’intérêt de sa
causerie dont on trouvera ailleurs un compte
rendu élogieux. Mais nous devons avouer que
le public de nos Amicales s’en est complète
ment désintéressé. Au point de vue financier,
c’est un désastre, car malgré l’appel porté en
décembre et en janvier par nos 4-ooo exem
plaires, malgré les 2.000 tracts distribués à
la diligence des présidents ©1 présidentes d’A-
micales et même des directeurs et directrices
de nos grandes écoles, on ne compta que 75
auditeurs amicalistes. Cependant ce qui nous
peine le plus, c’est l’indifférence constatée
pour une manifestation éducative, c’est l’é
loignement pour les conférences. Et cela nous
a fait réfléchir. Nous avons annoncé pour le
27 février, à la Salle Lord Kitchener, une con
férence de documentation laïque. Deux maî
tres Aliborons, pour parler comme notre trop
célèbre ami René B... devaient y examiner la
question de la Nationalisation de l’Enseigne
ment avec ou sans monopole. A quelques si
gnes, nous avons cru deviner, étant donné
surtout, l’exemple du 23 janvier, qu’il était
préférable de nous abstenir. A regret, nous
y renonçons, laissant, les Amicalistes aux dis
tractions qui gardent leur faveur.
ADHÉSIONS
yo 84 _ Amicale de Bourvitle par Fontai-
ne-le-Dun.
yo 85 — Amicale du Parc d’Anxtol par
Bolbec.
Concours de Diction
Nos lecteurs ont pu lire dans notre précé
dent numéro le règlement du concours de
diction que nous organisons pour le 28 avril,
à i4 heures.
Par les soins de notre commission des cours
et conférences, le jury prévu vient d’être
constitué. Nous sommes heureux d’annoncer
sa composition :
Monsieur l’Inspecteur primaire du Havre ;
Monsieur le Directeur de l’Ecole primaire-
supérieure ;
Madame la Directrice du Lycée, de Filles ;
Madame ïa Directrice de PFeole Primaire
Supérieure ;
Monsieur Versini, Professeur de Première
au Lycée du Havre ;
Monsieur Ghevé, Professeur dé Lettres à
P Ecole primaire supérieure.
-Nous les remercions hautement d’avoir ré
pondu à notre appel, donnant une marque
d’estime à notre • œuvre et d’intérêt à nos
Amicalistes.
La composition de ce jury est une garan
tie de compétence et d’impartialité à laquelle
seront sensibles touA nos concurrents.
Nous prions les futurs candidats B de bien
re 1-i re le s Jco nd fiions du concours dans, notre
numéro de janvier, et de se faire inscrire
en temps utile, avant le i4 avril.
Le morceau imposé choisi par le jury e 1 :
1. Catégorie hommes : La Plainte du Bois,
de Jean Richepin ;
2. Catégorie dames : Les Voix du jardin,
de Victor Hugo.
Nous rappelons que les concurrents de
vront présenter un 1 morceau de leur choix :
80 vers ou 60 lignes de prose au maximum
Le. jury leur sera particulièrement reconnais
sant d’en, présenter le texte si possible à plu
sieurs exemplaires .
Les concurrents pourront réclamer le texte
imprimé du morceau imposé chez le Prési
dent de la Commission des Cours et Confé
rences, 109, rue Massillon, à partir du 20
février i
Et maintenant, à l’étude et bon succès !
LA VIE FÉDÉRALE
Le Coivt'il d’Aclministration de la Fédération
s’est réuni le lundi 28 janvier, à 20 heures,
Salle Lord-Kitchener, sous la présidence de
M. G. Lefèvre.
Etaient présents : MM. G. Lefèvre, vice-
président Candellier, secrétaire ; Pimont.
Aubry, Beuzeboc, G. Longuet et Michel ;
Mmes Pimont, vice-présidente ; Candellier,
Lemonnier et Pitloors.
Excusés : MM. Hanin, Langlois e! Mande-
ville ; Mmes Boulingue, Basilic, Gérard et
Perrier. .
Le P..-V. de la dernière séance est adopté.
Comité de Défense laïque. — M. G. Lefè
vre, délégué, donne à l’assemblée lecture
des statuts du Comité de Défense laïque et
d’une lettre de Mme Boulingue, vice-prési
dente, déléguée également pour représenter
la Fédération.
Après un échange de vues, le Conseil d’Ad-
mlnistration fait confiance à M. G. Lefèvre
et à Mme Boulingue pour donner l’adhésion
définitive après avoir demandé quelques pré
cisions.
Championnat de Fnance des « Petites A »
— La même subvention (200 fr.) est votée
comme en 1928 pour l’Equipe qui devra être
représentative, à Paris, de la Fédérat.on Ré
gionale Havraise des Petites A.
Condoléances au Secrétaire génénal. — M.
G. Lefèvre se fait l’interprète du Conseil pour
assurer à notre camarade Candellier et à
Madame l’expression de nos condoléances les
plus sympathiques à l’occasioni du deuil qui
les a récemment frappés.
M. et Mme Candellier remercient les mem
bres du Conseil de leurs affectueux senti
ments, ce qui les attache plus étroitement
encore à la Fédération.
Adhésion nouvelle. — Le Conseil prononce
l’adhésion définitive de l’Amicale du Parc
d’Anxtot.
Communications. —-, M. et Mme Pimont
rendent compte ensuite des démarches qu’ils
ont faites pour la composition du jury du
Concours de Diction ; puis le Conseil décide
de rendre dans le journal un public hommage
à Maurice Bouchor, qui fut le grand ami de
nos Amicales laïques.
Délégués à la Propagande
(Suite)
Fécamp : MM. Bertin et Quédé.
Valmojit : M. Barbier, Maire de Valmont.
Ourville : M. Poupel.
Doüdeville : M. Bellanger.
Gany : M. Caumartin.
Saint-Valéry : M. Lemonnier.
Banville : M. Debeauvais.
Y veto! : M. Cahan, directeur d’école ; M.
Marie, instituteur ; M. Bretteville fils.
Gatidebec : M. le Directeur d’Ecole.
Li lebonnc : MM. Ricquier et Saline.
Fontainê-lc-Dun : M. Heurtault ; Vittecoq.
Goiilérejce-Aiilltion de
Mme Fwine-Loiée-Privas
Il e t toujours infiniment agréable d’en
tendre une femme parler des femmes — et
non pas d’une femme — car sous la forme
collective elle ne saurait, et nous ne sau
rions que l’approuver, ne dire que dès cho
ses aimables de ses semblables et.vanter leurs
multiples qualités.
Et il en fut ainsi mercredi 23 janvier, en
la Salle de la Lyre Havraise, où Mme Francine
Privas, qui fut l’épouse du regretté chanson
nier montmartrois et sa collaboratrice, vint
entretenir l’assistanc^ de la « Chan on des
doigts de Fée, c’est-à-dire faire une
jolie mosaïque des piècès écrites par les poè
tes ët les musiciens pour vanter les arts et
métiers féminins.
Le fin ciment avec lequel elle lia toutes
les. petites pierres aux tons chatoyants déta
chées des œuvres les plus réputées donna
infiniment de charme à cette délicate pré
sentation.
Mme Privas, après avoir tout d’abord évo
qué le souvenir de celui qui fut le « Prince
des Chansonniers », en interprétant l’une de
ses œuvres les plus philosophiques « Les
Heures », se plut à exalter le talent des den
tellières des campagnes, .puis rappela quel
ques passages de, la poésie d’Hugo sur le
(( Doigt (te la Femme ».
La fameuse tapisserie de la Reine Mathilde,
Brodée à l’aiguille par la duchesse de Nor
mandie et . ses dames, fut pour la conféren
cière l’oceasion de détailler un joli sonnet
dé, Jean Bertot, .
Elle montra ensuite par la populaire chan
son de « Jenny l’ouvrière », par des jolies
choses que le travail à l’aiguille inspira à
i ;re Dupont, par la chanson des « Fileuses
de laine », de Xavier. Privas, combien le tra
vail des femmes est beau et noble.
Noble aussi, la tâche de bonté qu’accom
plissent les infirmières et que son mari exalta
dans la chanson de la Croix-Rouge, non moins
remarquable celle des remplaçantes qui, avec
tendresse, élèvent leurs enfants et ceux "des
autres., -
Pour lès. petit -, Mme, Francine Privas a écrit
une chanson berceuse .dédiée à sa filleule
Antpindte et Léon Frapié a loué les institu
trices de la Maternelle.
Les' blanchisseuses ont excité la verve pri-
me aütière, d’Armancl Masson ; la brodeuse
est honorée d’une œuvre de Mme Privas,
Richepin a écrit l’émouvant poème du « Mou
ron pour les petits oiseaux », Pierre Allain
a loué la « Midinette », Pierre Dupont a
consacré une chanson aux travailleuses de la
soie.
Mme Privas, dans cette revue, n’a eu garde
d’oublier les doigts de la dactylo, actionnant
le « clavier de la pensée », ni ceux de la
cuisinière, experte et coquette en son art
culinaire ; ni ceux des tisseuses de rubans
qui réalisent des merveilles. Sa causerie, au
cours de laquelle elle rappela les œuvres dans
lesquelles les grands peintres et les maîtres
du ciseau montrèrent l’habileté des ouvrières,
s’acheva sur l’interprétation de Travaille !
chaleureux appel à l'ennoblissement de la fem
me par le travail, sur la jolie chanson de
Mimi Pinson, d’Alfred de Musset et Bérat,
et sur cette ironique fantaisie de Jacques
Fernv « La chanteuse et le conférencier ».
L’interprétation de ces diverses œuvres
valut de . chaleureux bravos à l’aimable ar
tiste que M. Toutain, de l’Université Popu
laire, et M. Lefèvre, des Petites A, remerciè
rent de sa collaboration à l’œuvre d’éducation
artistique qu’ils poursuivent.
Us se plurent également à saluer la mé
moire de MM. Privas et Bouchor, qui furent
les fidèles amis de leur œuvre.
Deuxième Audition de la
Société de Propagande
Musicale
La Société d.e Propagande Musicale donnait,
le 27 janvier, dans la vaste salle de l’école
Raspail, un nouveau concert pour le plaisir
d’un, nombreux auditoire dans lequel on re
marquait : Mlle Gérard, Mmes Richard,
P.ttoors, Basilic ; MM. Pimont, GSeorges Lon
guet et Michel.
Ce dernier en remerciant les distingués
eollaborateui/s fies Petites A, présenta (les
excuses de M. G. Lefèvre, président de la
fédéral ion ; R. Longuet, vice-président, Can-
•delEer, secrétaire général, et '.Mmes Pimont
et Boulingue, vice-présidentes.
L’orchestre, composé de MM. Bertrand
Poljet, violoniste, premier prix du Conser
vatoire Royal d’Anvers ; Lucien Vanypre,
pianiste ; Roger Chardelle, violoniste ; René
Gosselin, violoncelliste, et Léon Thuyjne,
contrebassiste, devait Se faire vivement appré
cier en des pièces diverses.
A la vérité, il apporte beaucoup de com
préhension et d’habileté dans l’interpréta
tion de la fameuse Symphonie inachevée,
de Schubert, où les deux thèmes de base sont
joliment présentés par le violon et soulignés
par 1 ensemble et dont les oppositions curieu
ses, les finesses et les sonorités extrêmement
douces sont rendues à souhait.
L orchestre .test aussi à l’aise pour traduire
1 Ouveiturc d Oberon », de Weber, èn ses
inpressiotns mystérieuses, ses charmes, ses
é\ocations et ses arabesques sonor'es, comme
le « Prélude » du Déluget de Saint-Saëns,
poème symphonique, qui manifeste un at
trait discret, une beauté recueillie, un art
supérieur parfaitement equil.bré et, dans ses
soli importants pour violon, permet à M.
Poljet de montrer toute la délicatesse de son
archet, toutes les ressources de son talent.
Après la « sérénade » de Namouna, le bal
let inspiré à Lalo par les vers d’Alfred de
Musset, musique aimable et personnelle com-
poitant de prisants « pizzicati. » et d’excel
lents rythmes de danse, les sympathiques
exécutants précisent brillamment l’ampleur,
la magnificence, l’originalité polyphonique
de la « Marche Hongroise. » de la Damnation
de- Fciust, l’œuvre connue de Berlioz, admi
rable complément du programme.
I) autre part, Mlle Ch. Barbediennc, qui
joint à des dons superbes de mezzo-soprano
d’estimables qualités de diction et de style,
assure un relief saisissant à des liedbr mé
lancoliques et touchants de Schubert et Schu
mann.
Puis elle nuance délicieusement trois belles
mélodies françaises, de façon à dégager le
lyrisme captivant de Nocturne (Franck) ;
la fantaisie légère et fine du Colibri (Chaus
son) ; la grâce pure, antique, en somme,
grecque de Phydité (Dup-arc).
Avec la collaboration remarquée de Mlle
Geneviève Chausson, qui l’accompagne au
piano avec exactitude et sentiment, c’est un
succès de plus pour Mlle Barbedienne, qui
était applaudie récfimmenl, au Casino, dans
Werther.
Toute l’audition eut d’autant plus d’inté
rêt que M. Ch. Bost, dont l’érudition égale
le dévouement, avait bien voulu commenter
le programme- Il donna d’agréables indica
tions et, à propos dis Schubert, Schumann et
Weber, parla de la pasrion romantique, de
la puissance, du torrent tumultueux révélés
par les œuvres des maîtres.
La iflalWe Dansante des 'Petites A
Le 3 février, dans le cadre agréabïie de la
Salle des Fêtes de la rue Lord-Kitchener, la
Fédération Régionale des « Petites A » orga
nisait une matinée dansante.
Disons d.e suite que ce fut très réussi. Les
amicalistes des deux sexes répondirent exces
sivement nombreux à l’appel des organisa
teurs, et chaque couple ne disposa que de peu
de place pour avancer les pieds en cadence!...
Mais eela ne rebuta personne, et c’est sans
fatigue que les fanatiques du fox-trot, du
one-step et autres tangos, évoluèrent tout
l’après-midi, aux accents entraînants de l’or
chestre Maurice Dupré, et, certes, il fit plus
chaud dans la salle que sous le vent glacial
du dehors !
Pour corser la fête, un grand concours
de coiffes fût organisé. Concours original,
B. IVIELUET
Photographe des Dames
et des Enfants
llOllis à 114, rue de Normandie
Remise de 5 ojo aux Membres de
VEnseignement et aux Amicalistes.
Ms ms inmiiniK
le GRAND BAZAR «lisoi niait 11 Meilleur Nirtlit
LE HAVRE — 121, Rue de Péris — LE HAVRE
Ce Journal ne doit pas être vendu
Le réclamer au Siège de chaque Amicale
Février 1929.
LES
PETITES
S. A. G. N» 3Ï62
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Amicales Laïques
Publicité : M. G. LEFEVRE
Ecole Rue Emile-Zola - LE HAVRE
JOURNAL MENSUEL
Rédaction : M. M. PIMONT
109, rue Massillon - LE HAVRE
Maurice BOUCHOR
Les instituteurs de France et tous ceux qui
ont à cœur l’éducation du peuple, les écoles,
les oeuvres post-scolaires, les Amicales, les
Universités populaires, les coopérateurs sont
en deuil. Le poète Maurice Bouchor n’est
plus. Il s’est éteint à Paris le 17 janvier
après une vie d’apostolat que les épreuves
les plus dures n’avaient pas épargnées. Peu
de noms d’écrivains sont aussi connus que
le sien. Il n’a pas été seulement un des
plus purs poètes de cç temps, un grand
lettré et une âme d’élite. C’était aussi un
éducateur pas ionné, épris de bouté et de
justice, un cœur tendre et généreux, attiré
vers le peuple par une ardenle vocation.
Nous rappelions il y a quelques mots ce
qu’il a été pour nous, les Amicalistes, un
initiateur, un guide et un exemple. Il nous
lisait l’an dernier, au Havre même, au cours
d’une de ces merveilleuses matinées littérai
res et concertantes auxquelles il nous avait
habitués, que c’était la dernière fois qu’il
se trouvait parmi nous. Ce sage sentait ses
forces décliner avec rapidité, mais comme il
avait bien rempli sa vie, il voyait venir
la mort, avec sérénité. Elle n’était pas faite
d’horreur, mais elle lui apparaissait comme
un repos. Il la regardait avec ces mêmes yeux
clairs et profonds qui semblaient refléter son
ardente foi en des jours meilleurs pour une
humanité qu’il voulait toujours plus juste
et fraternelle. Le 3o septembre, il écrivait
à un de ses amis : « Je suis usé jusqu’à la
corde : ncu capable de me tenir debout et
respirant avec difficulté. Mais une lin plus
ou moins longue et pénible ne m’effraie pas ;
en dehors de minuscules besognes non litté
raires et de mes affections de famille, de
mes amitiés, j'ai, pour occuper, élever et
réjouir nia pensée, ces milieux enseignants
que j’ai eu le bonheur de traverser en y col
laborant à une grande œuvre collective. Et
ce qui, jusqu’à la lin, dominera en moi,
c’est la reconnaissance à ces milieux et à
ceux qui, comme vous, m’honorent d’une
amitié qui n’est infiniment précieuse. »
Maurice Bouchor était né le 16 novembre
i855. Poète délicat et fécond, il avait débuté
en 1874, à dix-neuf ans, par ses « Chansons
joyeuses ». Souvent gai et léger, comme scs
amis J. Richepin et Raoul Ponchon, parfois
méditatif comme dans « Les Symboles » il
donna pendant vingt ans de nombreuses
œuvres de haute valeur.
a Hardi, fait pour les grandes tâches,
« Le cerveau plein, les reins puissants »
a dit de lui l’auleur de la Chanson des Gueux.
Il fut le dramaturge et l’animateur du théâ
tre des Marionnettes de la Galerie Vivienne.
Il y fit jouer, ses libres adaptations de Shaks-
puare, puis ses Mystères : Tobie, La Nativité,
Souscriptions volontaires
en faveur du Journal
Notre appel de janvier a peut-être été en
tendu. Il ne semble pas avoir déterminé un
mouvement spontané. Nous saluons cepen
dant nos quatre premiers souscripteurs et les
remercions très sincèrement.
Anonyme H. L. au Havre . • F r * w
Amicale rue de l’Observatoire » 5o »
Une Amicalist.e de Raspail » 3° »
Amicale Ecole de Filles Douanes.... » 25 »
On Achèterait
Jeu de Croquet et Limogra-
phe en bon état.
S’adresser ou écrire Ecole rue des Bouleaux
FRILEUSE-LE HAVRE
VÊTEMENTS
V
S. ADAM
i8. Rue Thlers
LE HAVRE
Le Bon Samaritain, etc.
Vers la quarantaine, connu et apprécié dos
lettrés, il élargit sa manière pour s’adresser
à un andiloire plus nombreux et plus sim
ple. L’ardente bataille de l’affaire Dreyfus
l’avait trouvé parmi les plus acharnés et après
la victoire, due au peuple, au vrai peuple,
ami de la justice, il ne songea plus qu’à
instruire ce. peuple en mettant à sa portée les
beaulés de la littérature, de la poésie et de la
musique. Grâce, à l’Association philotechni
que, il entreprit dans les faubourgs et la ban-
I eue de Paris une campagne de lectures po
pulaires à la fois originale et féconde, 11 put
ainsi se mettre en contact direct avec les fou
les qu’il aimait et qui l’aimaient. Nous avons
dit comment il fit école dans notre propre
région. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’il
alluma beaucoup de foyers sur des points
très divers de la France.
En même temps, et en collaboration avec
le compositeur Julien Tiersot, il se mit à
composer sur l
provinces des chansons que les écoliers ont
appri es et chantent encore. Plusieurs recueils
virent ainsi le jour et loin de s’affaiblir leur
inspiration devenait de plus en plus belle el
noble. Son « Poème de la Vie humaine », sen
« Contes Populaires » sont connus de tous.
I! a publié des traductions, des adaptations,
des Recueils pour les réunions civiques. Son
« Anthologie » et surtout le beau livre de
« La Vie profonde », parus il y a quelques
années, renferment le meilleur de son œuvre,
de son cœur et de sa pensée.
Bouchor a glorifié le travail et les travail
leurs. Il a étudié avec sa philosophie aima
ble et souriante tous les problèmes sociaux.
II a exalté l’amour de la patrie, mais il a
chanté F universelle- humanité. Il a aimé les
héros et magnifié les martyrs ; mais par
dessus tout et bien avant l’effrayant cata
clysme de 1914-1918, il a célébré la paix, en
tre Français, la paix dans l’Europe, la paix
dans le monde.
Et c’est pour tout ce qu’il a remué d’idéal
et semé de bonté, sans être l’homme d’aucun
parti, que l’admiration et la reconnaissance
du peuple lui sont acquises. Et nous emprun
terons à l’illustre Ferdinand Buisson cette
conclusion qui est à la fois à l’honneur de
celui qui l’a inspirée et de celui qui l’a écri
te : « Souhaitons qu’il ait beaucoup de con
tinuateurs dignes de lui. Souhaitons que beau
coup s’éprennent de ce qu’il avait si bien vu
et si bien réalisé par de,s tentatives qui sont
autant de succès ! Notre peuple a besoin, non
de prêcheurs de morale, mais de gens qui la
portent en eux-mêmes et qui trouvent dans
le plaisir qu’ils procurent à tous, le commen
cement de la récompense qu’ils ont méritée ».
« Faut-il le dire ?
-- Hélas, oui »
La conférence Lorée-Privas, donnée à la
Lyre Havraise, le 2.3 janvier dernier, nous a
causé une grosse déception. Non pas en ce qui
concerne la conférencière et. l’intérêt de sa
causerie dont on trouvera ailleurs un compte
rendu élogieux. Mais nous devons avouer que
le public de nos Amicales s’en est complète
ment désintéressé. Au point de vue financier,
c’est un désastre, car malgré l’appel porté en
décembre et en janvier par nos 4-ooo exem
plaires, malgré les 2.000 tracts distribués à
la diligence des présidents ©1 présidentes d’A-
micales et même des directeurs et directrices
de nos grandes écoles, on ne compta que 75
auditeurs amicalistes. Cependant ce qui nous
peine le plus, c’est l’indifférence constatée
pour une manifestation éducative, c’est l’é
loignement pour les conférences. Et cela nous
a fait réfléchir. Nous avons annoncé pour le
27 février, à la Salle Lord Kitchener, une con
férence de documentation laïque. Deux maî
tres Aliborons, pour parler comme notre trop
célèbre ami René B... devaient y examiner la
question de la Nationalisation de l’Enseigne
ment avec ou sans monopole. A quelques si
gnes, nous avons cru deviner, étant donné
surtout, l’exemple du 23 janvier, qu’il était
préférable de nous abstenir. A regret, nous
y renonçons, laissant, les Amicalistes aux dis
tractions qui gardent leur faveur.
ADHÉSIONS
yo 84 _ Amicale de Bourvitle par Fontai-
ne-le-Dun.
yo 85 — Amicale du Parc d’Anxtol par
Bolbec.
Concours de Diction
Nos lecteurs ont pu lire dans notre précé
dent numéro le règlement du concours de
diction que nous organisons pour le 28 avril,
à i4 heures.
Par les soins de notre commission des cours
et conférences, le jury prévu vient d’être
constitué. Nous sommes heureux d’annoncer
sa composition :
Monsieur l’Inspecteur primaire du Havre ;
Monsieur le Directeur de l’Ecole primaire-
supérieure ;
Madame la Directrice du Lycée, de Filles ;
Madame ïa Directrice de PFeole Primaire
Supérieure ;
Monsieur Versini, Professeur de Première
au Lycée du Havre ;
Monsieur Ghevé, Professeur dé Lettres à
P Ecole primaire supérieure.
-Nous les remercions hautement d’avoir ré
pondu à notre appel, donnant une marque
d’estime à notre • œuvre et d’intérêt à nos
Amicalistes.
La composition de ce jury est une garan
tie de compétence et d’impartialité à laquelle
seront sensibles touA nos concurrents.
Nous prions les futurs candidats B de bien
re 1-i re le s Jco nd fiions du concours dans, notre
numéro de janvier, et de se faire inscrire
en temps utile, avant le i4 avril.
Le morceau imposé choisi par le jury e 1 :
1. Catégorie hommes : La Plainte du Bois,
de Jean Richepin ;
2. Catégorie dames : Les Voix du jardin,
de Victor Hugo.
Nous rappelons que les concurrents de
vront présenter un 1 morceau de leur choix :
80 vers ou 60 lignes de prose au maximum
Le. jury leur sera particulièrement reconnais
sant d’en, présenter le texte si possible à plu
sieurs exemplaires .
Les concurrents pourront réclamer le texte
imprimé du morceau imposé chez le Prési
dent de la Commission des Cours et Confé
rences, 109, rue Massillon, à partir du 20
février i
Et maintenant, à l’étude et bon succès !
LA VIE FÉDÉRALE
Le Coivt'il d’Aclministration de la Fédération
s’est réuni le lundi 28 janvier, à 20 heures,
Salle Lord-Kitchener, sous la présidence de
M. G. Lefèvre.
Etaient présents : MM. G. Lefèvre, vice-
président Candellier, secrétaire ; Pimont.
Aubry, Beuzeboc, G. Longuet et Michel ;
Mmes Pimont, vice-présidente ; Candellier,
Lemonnier et Pitloors.
Excusés : MM. Hanin, Langlois e! Mande-
ville ; Mmes Boulingue, Basilic, Gérard et
Perrier. .
Le P..-V. de la dernière séance est adopté.
Comité de Défense laïque. — M. G. Lefè
vre, délégué, donne à l’assemblée lecture
des statuts du Comité de Défense laïque et
d’une lettre de Mme Boulingue, vice-prési
dente, déléguée également pour représenter
la Fédération.
Après un échange de vues, le Conseil d’Ad-
mlnistration fait confiance à M. G. Lefèvre
et à Mme Boulingue pour donner l’adhésion
définitive après avoir demandé quelques pré
cisions.
Championnat de Fnance des « Petites A »
— La même subvention (200 fr.) est votée
comme en 1928 pour l’Equipe qui devra être
représentative, à Paris, de la Fédérat.on Ré
gionale Havraise des Petites A.
Condoléances au Secrétaire génénal. — M.
G. Lefèvre se fait l’interprète du Conseil pour
assurer à notre camarade Candellier et à
Madame l’expression de nos condoléances les
plus sympathiques à l’occasioni du deuil qui
les a récemment frappés.
M. et Mme Candellier remercient les mem
bres du Conseil de leurs affectueux senti
ments, ce qui les attache plus étroitement
encore à la Fédération.
Adhésion nouvelle. — Le Conseil prononce
l’adhésion définitive de l’Amicale du Parc
d’Anxtot.
Communications. —-, M. et Mme Pimont
rendent compte ensuite des démarches qu’ils
ont faites pour la composition du jury du
Concours de Diction ; puis le Conseil décide
de rendre dans le journal un public hommage
à Maurice Bouchor, qui fut le grand ami de
nos Amicales laïques.
Délégués à la Propagande
(Suite)
Fécamp : MM. Bertin et Quédé.
Valmojit : M. Barbier, Maire de Valmont.
Ourville : M. Poupel.
Doüdeville : M. Bellanger.
Gany : M. Caumartin.
Saint-Valéry : M. Lemonnier.
Banville : M. Debeauvais.
Y veto! : M. Cahan, directeur d’école ; M.
Marie, instituteur ; M. Bretteville fils.
Gatidebec : M. le Directeur d’Ecole.
Li lebonnc : MM. Ricquier et Saline.
Fontainê-lc-Dun : M. Heurtault ; Vittecoq.
Goiilérejce-Aiilltion de
Mme Fwine-Loiée-Privas
Il e t toujours infiniment agréable d’en
tendre une femme parler des femmes — et
non pas d’une femme — car sous la forme
collective elle ne saurait, et nous ne sau
rions que l’approuver, ne dire que dès cho
ses aimables de ses semblables et.vanter leurs
multiples qualités.
Et il en fut ainsi mercredi 23 janvier, en
la Salle de la Lyre Havraise, où Mme Francine
Privas, qui fut l’épouse du regretté chanson
nier montmartrois et sa collaboratrice, vint
entretenir l’assistanc^ de la « Chan on des
doigts de Fée, c’est-à-dire faire une
jolie mosaïque des piècès écrites par les poè
tes ët les musiciens pour vanter les arts et
métiers féminins.
Le fin ciment avec lequel elle lia toutes
les. petites pierres aux tons chatoyants déta
chées des œuvres les plus réputées donna
infiniment de charme à cette délicate pré
sentation.
Mme Privas, après avoir tout d’abord évo
qué le souvenir de celui qui fut le « Prince
des Chansonniers », en interprétant l’une de
ses œuvres les plus philosophiques « Les
Heures », se plut à exalter le talent des den
tellières des campagnes, .puis rappela quel
ques passages de, la poésie d’Hugo sur le
(( Doigt (te la Femme ».
La fameuse tapisserie de la Reine Mathilde,
Brodée à l’aiguille par la duchesse de Nor
mandie et . ses dames, fut pour la conféren
cière l’oceasion de détailler un joli sonnet
dé, Jean Bertot, .
Elle montra ensuite par la populaire chan
son de « Jenny l’ouvrière », par des jolies
choses que le travail à l’aiguille inspira à
i ;re Dupont, par la chanson des « Fileuses
de laine », de Xavier. Privas, combien le tra
vail des femmes est beau et noble.
Noble aussi, la tâche de bonté qu’accom
plissent les infirmières et que son mari exalta
dans la chanson de la Croix-Rouge, non moins
remarquable celle des remplaçantes qui, avec
tendresse, élèvent leurs enfants et ceux "des
autres., -
Pour lès. petit -, Mme, Francine Privas a écrit
une chanson berceuse .dédiée à sa filleule
Antpindte et Léon Frapié a loué les institu
trices de la Maternelle.
Les' blanchisseuses ont excité la verve pri-
me aütière, d’Armancl Masson ; la brodeuse
est honorée d’une œuvre de Mme Privas,
Richepin a écrit l’émouvant poème du « Mou
ron pour les petits oiseaux », Pierre Allain
a loué la « Midinette », Pierre Dupont a
consacré une chanson aux travailleuses de la
soie.
Mme Privas, dans cette revue, n’a eu garde
d’oublier les doigts de la dactylo, actionnant
le « clavier de la pensée », ni ceux de la
cuisinière, experte et coquette en son art
culinaire ; ni ceux des tisseuses de rubans
qui réalisent des merveilles. Sa causerie, au
cours de laquelle elle rappela les œuvres dans
lesquelles les grands peintres et les maîtres
du ciseau montrèrent l’habileté des ouvrières,
s’acheva sur l’interprétation de Travaille !
chaleureux appel à l'ennoblissement de la fem
me par le travail, sur la jolie chanson de
Mimi Pinson, d’Alfred de Musset et Bérat,
et sur cette ironique fantaisie de Jacques
Fernv « La chanteuse et le conférencier ».
L’interprétation de ces diverses œuvres
valut de . chaleureux bravos à l’aimable ar
tiste que M. Toutain, de l’Université Popu
laire, et M. Lefèvre, des Petites A, remerciè
rent de sa collaboration à l’œuvre d’éducation
artistique qu’ils poursuivent.
Us se plurent également à saluer la mé
moire de MM. Privas et Bouchor, qui furent
les fidèles amis de leur œuvre.
Deuxième Audition de la
Société de Propagande
Musicale
La Société d.e Propagande Musicale donnait,
le 27 janvier, dans la vaste salle de l’école
Raspail, un nouveau concert pour le plaisir
d’un, nombreux auditoire dans lequel on re
marquait : Mlle Gérard, Mmes Richard,
P.ttoors, Basilic ; MM. Pimont, GSeorges Lon
guet et Michel.
Ce dernier en remerciant les distingués
eollaborateui/s fies Petites A, présenta (les
excuses de M. G. Lefèvre, président de la
fédéral ion ; R. Longuet, vice-président, Can-
•delEer, secrétaire général, et '.Mmes Pimont
et Boulingue, vice-présidentes.
L’orchestre, composé de MM. Bertrand
Poljet, violoniste, premier prix du Conser
vatoire Royal d’Anvers ; Lucien Vanypre,
pianiste ; Roger Chardelle, violoniste ; René
Gosselin, violoncelliste, et Léon Thuyjne,
contrebassiste, devait Se faire vivement appré
cier en des pièces diverses.
A la vérité, il apporte beaucoup de com
préhension et d’habileté dans l’interpréta
tion de la fameuse Symphonie inachevée,
de Schubert, où les deux thèmes de base sont
joliment présentés par le violon et soulignés
par 1 ensemble et dont les oppositions curieu
ses, les finesses et les sonorités extrêmement
douces sont rendues à souhait.
L orchestre .test aussi à l’aise pour traduire
1 Ouveiturc d Oberon », de Weber, èn ses
inpressiotns mystérieuses, ses charmes, ses
é\ocations et ses arabesques sonor'es, comme
le « Prélude » du Déluget de Saint-Saëns,
poème symphonique, qui manifeste un at
trait discret, une beauté recueillie, un art
supérieur parfaitement equil.bré et, dans ses
soli importants pour violon, permet à M.
Poljet de montrer toute la délicatesse de son
archet, toutes les ressources de son talent.
Après la « sérénade » de Namouna, le bal
let inspiré à Lalo par les vers d’Alfred de
Musset, musique aimable et personnelle com-
poitant de prisants « pizzicati. » et d’excel
lents rythmes de danse, les sympathiques
exécutants précisent brillamment l’ampleur,
la magnificence, l’originalité polyphonique
de la « Marche Hongroise. » de la Damnation
de- Fciust, l’œuvre connue de Berlioz, admi
rable complément du programme.
I) autre part, Mlle Ch. Barbediennc, qui
joint à des dons superbes de mezzo-soprano
d’estimables qualités de diction et de style,
assure un relief saisissant à des liedbr mé
lancoliques et touchants de Schubert et Schu
mann.
Puis elle nuance délicieusement trois belles
mélodies françaises, de façon à dégager le
lyrisme captivant de Nocturne (Franck) ;
la fantaisie légère et fine du Colibri (Chaus
son) ; la grâce pure, antique, en somme,
grecque de Phydité (Dup-arc).
Avec la collaboration remarquée de Mlle
Geneviève Chausson, qui l’accompagne au
piano avec exactitude et sentiment, c’est un
succès de plus pour Mlle Barbedienne, qui
était applaudie récfimmenl, au Casino, dans
Werther.
Toute l’audition eut d’autant plus d’inté
rêt que M. Ch. Bost, dont l’érudition égale
le dévouement, avait bien voulu commenter
le programme- Il donna d’agréables indica
tions et, à propos dis Schubert, Schumann et
Weber, parla de la pasrion romantique, de
la puissance, du torrent tumultueux révélés
par les œuvres des maîtres.
La iflalWe Dansante des 'Petites A
Le 3 février, dans le cadre agréabïie de la
Salle des Fêtes de la rue Lord-Kitchener, la
Fédération Régionale des « Petites A » orga
nisait une matinée dansante.
Disons d.e suite que ce fut très réussi. Les
amicalistes des deux sexes répondirent exces
sivement nombreux à l’appel des organisa
teurs, et chaque couple ne disposa que de peu
de place pour avancer les pieds en cadence!...
Mais eela ne rebuta personne, et c’est sans
fatigue que les fanatiques du fox-trot, du
one-step et autres tangos, évoluèrent tout
l’après-midi, aux accents entraînants de l’or
chestre Maurice Dupré, et, certes, il fit plus
chaud dans la salle que sous le vent glacial
du dehors !
Pour corser la fête, un grand concours
de coiffes fût organisé. Concours original,
B. IVIELUET
Photographe des Dames
et des Enfants
llOllis à 114, rue de Normandie
Remise de 5 ojo aux Membres de
VEnseignement et aux Amicalistes.
Ms ms inmiiniK
le GRAND BAZAR «lisoi niait 11 Meilleur Nirtlit
LE HAVRE — 121, Rue de Péris — LE HAVRE
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