Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1892-04-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 24 avril 1892 24 avril 1892
Description : 1892/04/24. 1892/04/24.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k959550s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 24 Avril 1892
JOURNAL DU HAVRE
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre »
ILLUSTRÉ
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d'Orléans — 9
HAVRE
Y
M. NEBOUT, seul survivant de la mission Crampel.
Le capitaine MENARD, tué au Soudan.
NOS GRAVURES
M. Nebout.
Le seul survivant de la mission Grampel, M. Al
bert Nebout est rentré en France à la date du
3 avril, à bord de la Ville de Maceio. M. Albert
Nebout, dit notre confrère du Temps, est un
homme modeste, peu causeur, peu désireux de
faire parler de lui. 11 n’a qu’un souci, revoir sa
famille qui habite Rouen, et s’acquitter ensuite de
la mission dont M. Dybowski l’a chargé pour le
comité de l’Afrique française.
A l’heure où tout ce qui touche à la politique
coloniale intéresse si fort l’opinion, nous sommes
sûrs de donner satisfaction à nos lecteurs en re
produisant les traits d’un des plus vaillants pion
niers de la civilisation.
Bien qu’il n’existe pas de preuve mathématique
de la mort de Grampel, M. Nebout est malheureu
sement convaincu qu’elle ne peut être mise en
doute; mais en revanche, il apporte d’excellentes
nouvelles de la mission Dybowski qui dispose de
forces considérables, et il apporte au comité de
l’Afrique française le rapport complet de M. Dy
bowski sur les premiers travaux qu’il a exécutés.
D’autre part, nous apprenons que Dybowski a
attaqué et détruit le camp des musulmans qui ont
assassiné Grampel et les hommes composant sa
suite. Il a retrouvé des effets et documents ayant
appartenu à Crampel.
L’effet de la déroute et de la destruction d’une
partie de la bande musulmane qui a massacré la
mission Crampel a été immense dans la région du
haut Oubanghi, et, au retour, la colonne a reçu
des ovations des noirs; des traités ont été signés,
nous ouvrant le pays jusqu’à El-Koufi.
Malgré les grandes difficultés de cette expédition,
Dybowski a su la mettre à profit, au point de vue
scientifique, puisqu’il est arrivé à prendre des vues
photographiques, et qu’il a recueilli d’importants
spécimens ethnographiques, zoologiques et bota
niques qui vont arriver prochainement à Paris, et
qui s’ajouteront aux nombreux et intéressants
documents expédiés précédemment.
M. le capitaine Ménard.
François-Joseph-Marie-Charles Ménard est né à
Lunel (Hérault) (où vivent encore deux de ses
sœurs et ses vieux parents), le i cr septembre 1861.
A sa sortie de Saint-Cyr, il choisit l’infanterie de
marine et fut, au bout d’un an, envoyé au Sénégal,
où il commanda, pendant trente mois, le poste du
Koundou, alors l’avant-dernière de nos possessions;
il y resta dix-huit mois. Rentré en France, il y
fit un court séjour et partit pour Madagascar,
où il remplit diverses fonctions, entre autres celle
de rendre la justice.
Doué d’une érudition très grande et d’une pru
dence extrême, il fut désigné par ses chefs, Monteil
et Binger, pour une mission difficile qu’il n’avait
point sollicitée, mais qu’il accepta de grand cœur.
Il avait à faire, en sens inverse, le voyage de
Binger. Quand il partit en septembre 1890, les
Etats de Samory étaient en paix. On pouvait crain
dre que Ménard, sur la voie du retour, n’ignorât
que cette situation était changée et ne les traver
sât au risque de se faire massacrer.
Mais il l’avait su. Il prit une autre route, et le
malheur voulut que le pays inconnu où il arri
vait, fût lui-même en guerre avec les lieutenants
de Samory. Officier français, Ménard ne put pas
refuser de se battre avec ces nègres qui luttaient
pour la France, et sans illusions, mais avec le
sentiment qu’il sacrifiait sa vie à l’accomplisse
ment du devoir noblement compris, il alla au feu.
Blessé au bras, manquant de munitions, cinq
tirailleurs ayant été tués autour de lui, le roi
Fakourou ayant fui, Ménard, entouré de droite
et de gauche et pris par derrière, tomba.
Grande perte pour le pays, caries résultats acqu is
par la mission — et ils étaient considérables, —
sont perdus. Grande perte pour les jpauvres pa
rents, qui ont reçu sa dernière leWe en même
temps que la nouvelle de sa mort. *
Lî- ////
JOURNAL DU HAVRE
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
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HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d'Orléans — 9
HAVRE
Y
M. NEBOUT, seul survivant de la mission Crampel.
Le capitaine MENARD, tué au Soudan.
NOS GRAVURES
M. Nebout.
Le seul survivant de la mission Grampel, M. Al
bert Nebout est rentré en France à la date du
3 avril, à bord de la Ville de Maceio. M. Albert
Nebout, dit notre confrère du Temps, est un
homme modeste, peu causeur, peu désireux de
faire parler de lui. 11 n’a qu’un souci, revoir sa
famille qui habite Rouen, et s’acquitter ensuite de
la mission dont M. Dybowski l’a chargé pour le
comité de l’Afrique française.
A l’heure où tout ce qui touche à la politique
coloniale intéresse si fort l’opinion, nous sommes
sûrs de donner satisfaction à nos lecteurs en re
produisant les traits d’un des plus vaillants pion
niers de la civilisation.
Bien qu’il n’existe pas de preuve mathématique
de la mort de Grampel, M. Nebout est malheureu
sement convaincu qu’elle ne peut être mise en
doute; mais en revanche, il apporte d’excellentes
nouvelles de la mission Dybowski qui dispose de
forces considérables, et il apporte au comité de
l’Afrique française le rapport complet de M. Dy
bowski sur les premiers travaux qu’il a exécutés.
D’autre part, nous apprenons que Dybowski a
attaqué et détruit le camp des musulmans qui ont
assassiné Grampel et les hommes composant sa
suite. Il a retrouvé des effets et documents ayant
appartenu à Crampel.
L’effet de la déroute et de la destruction d’une
partie de la bande musulmane qui a massacré la
mission Crampel a été immense dans la région du
haut Oubanghi, et, au retour, la colonne a reçu
des ovations des noirs; des traités ont été signés,
nous ouvrant le pays jusqu’à El-Koufi.
Malgré les grandes difficultés de cette expédition,
Dybowski a su la mettre à profit, au point de vue
scientifique, puisqu’il est arrivé à prendre des vues
photographiques, et qu’il a recueilli d’importants
spécimens ethnographiques, zoologiques et bota
niques qui vont arriver prochainement à Paris, et
qui s’ajouteront aux nombreux et intéressants
documents expédiés précédemment.
M. le capitaine Ménard.
François-Joseph-Marie-Charles Ménard est né à
Lunel (Hérault) (où vivent encore deux de ses
sœurs et ses vieux parents), le i cr septembre 1861.
A sa sortie de Saint-Cyr, il choisit l’infanterie de
marine et fut, au bout d’un an, envoyé au Sénégal,
où il commanda, pendant trente mois, le poste du
Koundou, alors l’avant-dernière de nos possessions;
il y resta dix-huit mois. Rentré en France, il y
fit un court séjour et partit pour Madagascar,
où il remplit diverses fonctions, entre autres celle
de rendre la justice.
Doué d’une érudition très grande et d’une pru
dence extrême, il fut désigné par ses chefs, Monteil
et Binger, pour une mission difficile qu’il n’avait
point sollicitée, mais qu’il accepta de grand cœur.
Il avait à faire, en sens inverse, le voyage de
Binger. Quand il partit en septembre 1890, les
Etats de Samory étaient en paix. On pouvait crain
dre que Ménard, sur la voie du retour, n’ignorât
que cette situation était changée et ne les traver
sât au risque de se faire massacrer.
Mais il l’avait su. Il prit une autre route, et le
malheur voulut que le pays inconnu où il arri
vait, fût lui-même en guerre avec les lieutenants
de Samory. Officier français, Ménard ne put pas
refuser de se battre avec ces nègres qui luttaient
pour la France, et sans illusions, mais avec le
sentiment qu’il sacrifiait sa vie à l’accomplisse
ment du devoir noblement compris, il alla au feu.
Blessé au bras, manquant de munitions, cinq
tirailleurs ayant été tués autour de lui, le roi
Fakourou ayant fui, Ménard, entouré de droite
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