Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1892-01-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 31 janvier 1892 31 janvier 1892
Description : 1892/01/31. 1892/01/31.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9595384
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 31 Janvier 1892
U HAVRE
A
Prix du Numéro. 2
Pour les abonnés au
ÎO cent.
ILLtTSTRÉ
BUREAUX ' '
O — Quai d'Orléans — 9
Journal du Havre
5 »
HEBDOMADAIRE
HAVRE
NOS GRAVURES
Le nouveau khédive.
16 janvier dernier,le vapeur autrichien
le Ferdinando-Massimiliano, qui portait le
nouveau khédive Abbas-Pacha et son
frère, est entré à huit heures du matin
-dans le port d’Alexandrie.
Le vapeur était escorté de vaisseaux
anglais qui étaient allés à sa rencontre
-en pleine mer.
A son entrée dans le port, tous les
vaisseaux anglais qui se trouvaient en
rade, ainsi qu’un vaisseau portant pavil
lon égyptien mouillé dans le Pharos,
ont tiré des salves d’artillerie auxquelles
répondaient les canons des fortifica
tions.
Abbas-Pacha a été salué par le prince
Hussein et les ministres égyptiens, sir
Francis Grenfell, les juges Scott et Pal
mer, ainsi que le consul général autri
chien, qui se sont rendus à bord du
vapeur.
Il était huit heures et demie lorsque
le khédive a débarqué. Il a été reçu sur
le quai par les ulémas, les consuls, les
magistrats, la municipalité, les notabi
lités militaires et civiles. Les troupes bri- <
tanniques et égyptiennes, avec musiques
et drapeaux, formaient la garde d’hon- '
neur.
Le khédive s’est aussitôt rendu au
palais Ras-el-Tin.
Il a quitté le palais à io heures, afin
d’aller prendre le train pour le Caire.
Le khédive a fait le trajet du palais à la gare
en voiture escortée de quarante généraux égyp
tiens. Il avait à côté de lui le prince Hussein et
deux ministres égyptiens.
Dans une seconde voiture se trouvait le prince
Mehemet-Ali, frère du khédive.
Sur tout le parcours, les maisons étaient décorées
■et de nombreux spectateurs étaient massés pour
voir passer le cortège.
A la gare, le khédive a été salué par les auto
rités militaires, les consuls étrangers et de nom
breux personnages de marque.
Pendant que le train emportant le khédive s’é
branlait, les troupes du Royal artillery, qui occu
pent le fort Komel-Dik, ont tiré une salve de vingt
et un coups de canon.
A l’arrivée au Caire, Abbas-Pacha a été reçu par
les princes de sa famille.
Il est aussitôt monté dans une voiture attelée de
quatre chevaux et s’est rendu au palais d’Abdin.
L escorte était composée d’un escadron de cavale
rie égyptienne. Sur tout le parcours, les soldats
égyptiens formaient la haie. Les troupes anglaises
et le reste des troupes égyptiennes rangées sur la
place devant le palais d’Abdin attendaient le
khédive et lui ont porté les armes lorsqu’il a
paru.
Abbas-Pacha est descendu de voiture devant la
Abbas-Pacha, le nouveau khédive d’Égypte.
grande entrée du palais De chaque côté de cette
entrée on avait installé des tribunes pour le corps
diplomatique, le corps consulaire, les hauts fonc
tionnaires, le clergé, la magistrature et les notabi
lités européennes. Ces tribunes étaient bondées.
Des places spéciales avaient été réservées à la
presse.
A sa descente de voiture le khédive a été accueilli
par la famille khédiviale, les ministres, les conseil
lers financiers.
Le premier ministre a donné alors lecture de la
lettre du grand-vizir annonçant que le sultan nom
mait Abbas- Pacha khédive d’Égypte.
La lecture terminée, les troupes ont présenté de
nouveau les armes, la musique anglaise a joué
l’hymne national turc, et la musique égyptienne a
entonné l’hymne khédivial.
Puis le nouveau khédive a passé la revue des
troupes, qui l’ont salué de leurs acclamations.
Après cette cérémonie rapidement menée, Abbas-
Pacha a fait son entrée au palais d’Abdin, où une
réception officielle a tu lieu immédiatement Tous
les membres du corps diplomatique et les hauts
fonctionnaires, à l’exception de Moukfar-Pacha,
commissaire impérial ottoman indisposé, ont été
présentés au nouveau khédive.
Après la réception, Abbas-Pacha a quitté le pa
lais et, toujours escorté d’un escadron de cavalerie
est allé rendre visite à sa mère, la prin
cesse Emineh.
La réception du nouveau khédive,
tant à Alexandrie qu’au Caire, s’est très
ien passée, sans aucun incident.
Elle a été favorisée par un temps
plendide. Le nouveau khédive a fait
une excellente impression sur ceux qui
l’ont approché.
A en croire les journaux russes, le
nouveau khédive d’Égypte entreprendra
prochainement un voyage en Europe,
pendant lequel il visitera Constanti
nople, Odessa, Saint-Pétersbourg,
Vienne et Paris.
Avant ce voyage, il enverra son frère
Mahomed Ali-Bey notifier san avène
ment aux cours européennes.
Le jeune prince, on le sait, vient
d’atteinlre sa majorité, aux termes de
la loi musulmane. Il est âgé de dix-huit
ans. Sympathique et intelligent, il aime,
dit-on, la France, et il parle, outre le
français, l’arabe, le turc, l’anglais et
l’allemand. Il était au Theresianum de
Vienne, lorsque la nouvelle de la mort
de son père lui est parvenue, et les pro
fesseurs de cet établissement, de même
que les condisciples du jeune homme,
étaient unanimes à louer l’aménité de
son caractère. Il se livrait plus particu
lièrement, en ces derniers temps, à l’étude
du droit et des langues étrangères.
Un mot qui le recommande à nos
sympathies lui était prêté dernièrement
par un de nos confrères du Figaro, et
nous ne résistons pas au plaisir de le
reproduire. w
Lors d’un récent séjour à Paris, le
prince Abbas fut reconnu par un des sujets de
son père, qui le salua du titre d’Altesse. « Vous
faites erreur, dit le prince, en excellent français
je suis Parisien. »
Le cardinal Manning.
Henri-Edouard cardinal Manning, du titre des
SS. André et Grégoire, archevêque de Westmins
ter, vient de mourir à l’âge quatre-vingt-trois
ans.
C’était un des plus grands personnages de l’An
gleterre et de l’Eglise romaine. Comme le cardinal
Newman, son vénérable collègue qui l’a pré
cédé de quelques années dans la vie et dans la
tombe, il avait été de ces protestants à l’esprit
élevé, à l’éducation parfaite, dont l’exemple et la
doctrine entraînèrent tant de leurs compatriotes
hors du schisme d’Henri VIII et d’Elisabeth. »
En se ralliant à l’Église catholique, il n’avait
abdiqué ni la largeur de ses opinions, ni la liberté
de son esprit. Soumis, sans aucune arrière-pensée,
à la discipline et à l’orthodoxie romaine, il avait
évité, pour faciliter les conversions, de présenter
tout d’abord à ses anciens coreligionnaires le
dogme catholique par les côtés les plus difficile
ment acceptables à leur conscience. Qui eût vu,
qui eût entendu causer ce noble vieillard, au cos-
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Le nouveau khédive.
16 janvier dernier,le vapeur autrichien
le Ferdinando-Massimiliano, qui portait le
nouveau khédive Abbas-Pacha et son
frère, est entré à huit heures du matin
-dans le port d’Alexandrie.
Le vapeur était escorté de vaisseaux
anglais qui étaient allés à sa rencontre
-en pleine mer.
A son entrée dans le port, tous les
vaisseaux anglais qui se trouvaient en
rade, ainsi qu’un vaisseau portant pavil
lon égyptien mouillé dans le Pharos,
ont tiré des salves d’artillerie auxquelles
répondaient les canons des fortifica
tions.
Abbas-Pacha a été salué par le prince
Hussein et les ministres égyptiens, sir
Francis Grenfell, les juges Scott et Pal
mer, ainsi que le consul général autri
chien, qui se sont rendus à bord du
vapeur.
Il était huit heures et demie lorsque
le khédive a débarqué. Il a été reçu sur
le quai par les ulémas, les consuls, les
magistrats, la municipalité, les notabi
lités militaires et civiles. Les troupes bri- <
tanniques et égyptiennes, avec musiques
et drapeaux, formaient la garde d’hon- '
neur.
Le khédive s’est aussitôt rendu au
palais Ras-el-Tin.
Il a quitté le palais à io heures, afin
d’aller prendre le train pour le Caire.
Le khédive a fait le trajet du palais à la gare
en voiture escortée de quarante généraux égyp
tiens. Il avait à côté de lui le prince Hussein et
deux ministres égyptiens.
Dans une seconde voiture se trouvait le prince
Mehemet-Ali, frère du khédive.
Sur tout le parcours, les maisons étaient décorées
■et de nombreux spectateurs étaient massés pour
voir passer le cortège.
A la gare, le khédive a été salué par les auto
rités militaires, les consuls étrangers et de nom
breux personnages de marque.
Pendant que le train emportant le khédive s’é
branlait, les troupes du Royal artillery, qui occu
pent le fort Komel-Dik, ont tiré une salve de vingt
et un coups de canon.
A l’arrivée au Caire, Abbas-Pacha a été reçu par
les princes de sa famille.
Il est aussitôt monté dans une voiture attelée de
quatre chevaux et s’est rendu au palais d’Abdin.
L escorte était composée d’un escadron de cavale
rie égyptienne. Sur tout le parcours, les soldats
égyptiens formaient la haie. Les troupes anglaises
et le reste des troupes égyptiennes rangées sur la
place devant le palais d’Abdin attendaient le
khédive et lui ont porté les armes lorsqu’il a
paru.
Abbas-Pacha est descendu de voiture devant la
Abbas-Pacha, le nouveau khédive d’Égypte.
grande entrée du palais De chaque côté de cette
entrée on avait installé des tribunes pour le corps
diplomatique, le corps consulaire, les hauts fonc
tionnaires, le clergé, la magistrature et les notabi
lités européennes. Ces tribunes étaient bondées.
Des places spéciales avaient été réservées à la
presse.
A sa descente de voiture le khédive a été accueilli
par la famille khédiviale, les ministres, les conseil
lers financiers.
Le premier ministre a donné alors lecture de la
lettre du grand-vizir annonçant que le sultan nom
mait Abbas- Pacha khédive d’Égypte.
La lecture terminée, les troupes ont présenté de
nouveau les armes, la musique anglaise a joué
l’hymne national turc, et la musique égyptienne a
entonné l’hymne khédivial.
Puis le nouveau khédive a passé la revue des
troupes, qui l’ont salué de leurs acclamations.
Après cette cérémonie rapidement menée, Abbas-
Pacha a fait son entrée au palais d’Abdin, où une
réception officielle a tu lieu immédiatement Tous
les membres du corps diplomatique et les hauts
fonctionnaires, à l’exception de Moukfar-Pacha,
commissaire impérial ottoman indisposé, ont été
présentés au nouveau khédive.
Après la réception, Abbas-Pacha a quitté le pa
lais et, toujours escorté d’un escadron de cavalerie
est allé rendre visite à sa mère, la prin
cesse Emineh.
La réception du nouveau khédive,
tant à Alexandrie qu’au Caire, s’est très
ien passée, sans aucun incident.
Elle a été favorisée par un temps
plendide. Le nouveau khédive a fait
une excellente impression sur ceux qui
l’ont approché.
A en croire les journaux russes, le
nouveau khédive d’Égypte entreprendra
prochainement un voyage en Europe,
pendant lequel il visitera Constanti
nople, Odessa, Saint-Pétersbourg,
Vienne et Paris.
Avant ce voyage, il enverra son frère
Mahomed Ali-Bey notifier san avène
ment aux cours européennes.
Le jeune prince, on le sait, vient
d’atteinlre sa majorité, aux termes de
la loi musulmane. Il est âgé de dix-huit
ans. Sympathique et intelligent, il aime,
dit-on, la France, et il parle, outre le
français, l’arabe, le turc, l’anglais et
l’allemand. Il était au Theresianum de
Vienne, lorsque la nouvelle de la mort
de son père lui est parvenue, et les pro
fesseurs de cet établissement, de même
que les condisciples du jeune homme,
étaient unanimes à louer l’aménité de
son caractère. Il se livrait plus particu
lièrement, en ces derniers temps, à l’étude
du droit et des langues étrangères.
Un mot qui le recommande à nos
sympathies lui était prêté dernièrement
par un de nos confrères du Figaro, et
nous ne résistons pas au plaisir de le
reproduire. w
Lors d’un récent séjour à Paris, le
prince Abbas fut reconnu par un des sujets de
son père, qui le salua du titre d’Altesse. « Vous
faites erreur, dit le prince, en excellent français
je suis Parisien. »
Le cardinal Manning.
Henri-Edouard cardinal Manning, du titre des
SS. André et Grégoire, archevêque de Westmins
ter, vient de mourir à l’âge quatre-vingt-trois
ans.
C’était un des plus grands personnages de l’An
gleterre et de l’Eglise romaine. Comme le cardinal
Newman, son vénérable collègue qui l’a pré
cédé de quelques années dans la vie et dans la
tombe, il avait été de ces protestants à l’esprit
élevé, à l’éducation parfaite, dont l’exemple et la
doctrine entraînèrent tant de leurs compatriotes
hors du schisme d’Henri VIII et d’Elisabeth. »
En se ralliant à l’Église catholique, il n’avait
abdiqué ni la largeur de ses opinions, ni la liberté
de son esprit. Soumis, sans aucune arrière-pensée,
à la discipline et à l’orthodoxie romaine, il avait
évité, pour faciliter les conversions, de présenter
tout d’abord à ses anciens coreligionnaires le
dogme catholique par les côtés les plus difficile
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