Titre : Le Patriote : organe français libre
Éditeur : (Le Havre)
Date d'édition : 1944-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833905k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 48 Nombre total de vues : 48
Description : juin 1944 juin 1944
Description : 1944/06 (N19). 1944/06 (N19).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k877736q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (277)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
2 “"'Année — N" 19
It s a long way to...
Tel est le titre de la nouvelle affiche
apposée sur nos murs.
Traduite clairement elle signifie:
Les Anglais sont plus lents que des
escargots, ce qui était d’ailleurs l’avis
de Jean Hérold, dit Paquis, quand il
disait à Radio Paris:
« Le front italien ne parle pas. »
Dans ce temps là, le front russe lui,
s'il ne parlait pas, hurlait ; seulement
ce critique omettait de le dire.
Certes, le front italien ne faisait pas
beaucoup de bruit, mais il n'était pas
muet; seulement les Apennins qui ne
laisse que deux bandes étroites et pla
tes, le long des c6tes adriatique et
tyrrhénienne, se prête admirablement
à la tactique défensive des Allemands
et a obligé les Alliés à une lutte sans
cesse renouvelée bien que paraissant
stagnante, non seulement pour déloger
les Allemands de leurs positions, mais
encore, pour conserver les leurs, en
dépit des contre-attaques répétées de
Kaiselring.
De plus, les Alliés ont eu, et ont en
core, à faire face à un problème épar
gné aux Allemands : celui d'amener
sur le front un matériel considérable
construit en Grande-Bretagne 'ou en
Amérique, par mer, en passant par l’A
frique du Nord, c’est-à-dire par une
voie longue et semée de dangers . Ce
que l'oreille distraite de Paquis n'a
pas voulu entendre, c'est cette prépa
ration patiente effectuée pendant des
mois par les Alliés. Le front italien
lui aussi, hurle maintenant. Il hurle au
nord où les sapeurs anglais traversent
le Rapido à la nage, construisent des
ponts et enlèvent la position de Cas-
sino ; il hurle, au sud-est où les Polo
nais se battent à l’arme blanche avec
les parachutistes allemands ; il hurle
au sud où les Français se couvrent de
gloire parmi les champs de mines et
de barbelés ; il hurle à l’ouest où les
Américains foncent le long des routes
côtières ; il hurle partout où tous, enlè
vent en dix jours, la ligne Gustave, for-
tifiée depuis six mois.
Le front italien hurle surtout aux
oreilles d'Hitler, qui doit l’ajouter à sa
hantise d’une offensive russe simulta
née avec le débarquement allié, il sait
que dans peu de temps, il devra fairç
face à trois fronts puissants et diffé
rents, et si, à nous Français, le temps,
comme la route, semble long, pour lui
il rapproche trop vite 1 échéance fatale.
Les voyages de Monsieur PÉTAIN
Les Allemands ont enfin permis à
Monsieur Pétain d'aller porter à domi
cile ses condoléances aux populations
bombardées. Quelle magnificence !
Voici bien de quoi réchauffer le
coeur des Français.
Ht voilà le noble vieil homme, allant
de ville martyre en ville martyre, por
ter la réconfortante parole.. bénir les
morts... et consoler les vivants tel
un bon apôtre...
Quel splendide tableau !
Et, Hitler, de se frotter les mains, à
le contempler et à l’entendre surtout,
car naturellement, il parle. Monsieur
Pétain, et c’est ce qu’il dit qui est inté
ressant : ne flétrit-il pas, à chacune de
ces pénibles — pour nous — occasions,
le trime des Alliés s'acharnant sur les
pauvres petits et si faibles Français ?
Quel précieux auxiliaire, tout de mê
me. ce Monsieur Pétain ; quelle mai-
tresse carte, dans un jeu de plus en
plus difficile.
Bien entendu, sur les souffrances
combien multiples et diverses que la
France subit de la part de l'Allemagne,
Monsieur Pétain est muet. Sans doute
le grand âge du noble vieil homme ne
lui permet-il de parler que par inter
mittences et ce doit être, pure coïnci
dence, s'il ne sort de son silence qu'
aux lendemains des opérations ou
bombardements alliés en France.
Mais pourquoi, les Allemands n’ont-
ils pas permis à la si inoffensive per
sonne — pour eux — de Monsieur
Pétain, de venir consoler les popula
tions de Dunkerque, Boulogne, Diep
pe, Le Havre, Caen, Cherbourg et Brest
qui furent si éprouvées également
pendant les deux premières années
d'occupation ?
Oh ! mais, en ce temps là. la ligne
de démarcation tentait et même réus
sissait, aux yeux des neutres et de
ooooooooooooooooo
Badoglio signe un armistice
avec les envahisseurs de son
pays :
Pour Radio-Paris : c'est un traître!
Pétain signe un armistice
avec les envahisseurs de son
pays :
Pour Radio-Paris : c'est un héros;
7 ? ?
• • •
ooooooooooooooooo
certains Français, a rendre au gouver
nement fantoche de Vichy), une appa
rence d'indépendance envers l'Allema
gne et celle-ci donnait à Hitler trop de
bénéfices pour qu’il risquât de les per
dre en manifestant trop de complai
sance envers Monsieur Pétain.
Il y a un an, c’étaient les villes
allemandes qui subissaient le plus
gros du pilonnage allié et si, pour
nous, leurs raids, moins nombreux en
France, firent encore trop de victimes,
pour Hitler, il n'y en avait pas encore
assez pour qu'il fasse jouer à Monsieur
Pétain son grand rôle de bon apôtre.
Quel Français, de moyenne intelli
gence fut-il, ne penserait pas que si
Monsieur Pétain se donne la peine de
tels déplacements ce n'est que sur
«l'invitation» d'Hitler, dans le but,
toujours le même, de diviser les Fran
çais et, à défaut de pouvoir les dres
ser, tout au moins, les exiter contre
les Alliés qui sont obligés de les frap
per aujourd'hui pour les libérer
demain.
COIFFURE...
QUELLE SERA LA MODE ?
Nous avons demandé à un spécialis
te de la coiffure :
« Combien de temps, mettent les
cheveux pour repousser, lorsqu'il sont
coupés ras ?
— Il faut compter -entre 7 à 10 mois
suivant les sujets .
Voilà mesdames les collaboratrices!
Imaginez-vous, avec une boule de
billard — comme grand-père, mais oui
— au lieu de votre chevelure soyeuse
et brillante. Avouez que ce serait
vraiment dommage !
Mais peut-on refuser cette satisfac
tion aux patriotes, hommes et femmes
que vous écœurez en ce moment ?
Et, si la mode des cheveux courts,
est venue de ce même principe, appli
qué en 1918 par vos amis allemands,
croyez-vous que la mode des cheveux
ras sera ainsi lancée?
Lectrices, à vous de répondre, quand
à nous, nous en doutons fort !
VOUS QUI AVIEZ PEUR...
et qui brûliez ce
journal, pensez aux efforts qu'il coû
te et désormais, faites le circuler !
It s a long way to...
Tel est le titre de la nouvelle affiche
apposée sur nos murs.
Traduite clairement elle signifie:
Les Anglais sont plus lents que des
escargots, ce qui était d’ailleurs l’avis
de Jean Hérold, dit Paquis, quand il
disait à Radio Paris:
« Le front italien ne parle pas. »
Dans ce temps là, le front russe lui,
s'il ne parlait pas, hurlait ; seulement
ce critique omettait de le dire.
Certes, le front italien ne faisait pas
beaucoup de bruit, mais il n'était pas
muet; seulement les Apennins qui ne
laisse que deux bandes étroites et pla
tes, le long des c6tes adriatique et
tyrrhénienne, se prête admirablement
à la tactique défensive des Allemands
et a obligé les Alliés à une lutte sans
cesse renouvelée bien que paraissant
stagnante, non seulement pour déloger
les Allemands de leurs positions, mais
encore, pour conserver les leurs, en
dépit des contre-attaques répétées de
Kaiselring.
De plus, les Alliés ont eu, et ont en
core, à faire face à un problème épar
gné aux Allemands : celui d'amener
sur le front un matériel considérable
construit en Grande-Bretagne 'ou en
Amérique, par mer, en passant par l’A
frique du Nord, c’est-à-dire par une
voie longue et semée de dangers . Ce
que l'oreille distraite de Paquis n'a
pas voulu entendre, c'est cette prépa
ration patiente effectuée pendant des
mois par les Alliés. Le front italien
lui aussi, hurle maintenant. Il hurle au
nord où les sapeurs anglais traversent
le Rapido à la nage, construisent des
ponts et enlèvent la position de Cas-
sino ; il hurle, au sud-est où les Polo
nais se battent à l’arme blanche avec
les parachutistes allemands ; il hurle
au sud où les Français se couvrent de
gloire parmi les champs de mines et
de barbelés ; il hurle à l’ouest où les
Américains foncent le long des routes
côtières ; il hurle partout où tous, enlè
vent en dix jours, la ligne Gustave, for-
tifiée depuis six mois.
Le front italien hurle surtout aux
oreilles d'Hitler, qui doit l’ajouter à sa
hantise d’une offensive russe simulta
née avec le débarquement allié, il sait
que dans peu de temps, il devra fairç
face à trois fronts puissants et diffé
rents, et si, à nous Français, le temps,
comme la route, semble long, pour lui
il rapproche trop vite 1 échéance fatale.
Les voyages de Monsieur PÉTAIN
Les Allemands ont enfin permis à
Monsieur Pétain d'aller porter à domi
cile ses condoléances aux populations
bombardées. Quelle magnificence !
Voici bien de quoi réchauffer le
coeur des Français.
Ht voilà le noble vieil homme, allant
de ville martyre en ville martyre, por
ter la réconfortante parole.. bénir les
morts... et consoler les vivants tel
un bon apôtre...
Quel splendide tableau !
Et, Hitler, de se frotter les mains, à
le contempler et à l’entendre surtout,
car naturellement, il parle. Monsieur
Pétain, et c’est ce qu’il dit qui est inté
ressant : ne flétrit-il pas, à chacune de
ces pénibles — pour nous — occasions,
le trime des Alliés s'acharnant sur les
pauvres petits et si faibles Français ?
Quel précieux auxiliaire, tout de mê
me. ce Monsieur Pétain ; quelle mai-
tresse carte, dans un jeu de plus en
plus difficile.
Bien entendu, sur les souffrances
combien multiples et diverses que la
France subit de la part de l'Allemagne,
Monsieur Pétain est muet. Sans doute
le grand âge du noble vieil homme ne
lui permet-il de parler que par inter
mittences et ce doit être, pure coïnci
dence, s'il ne sort de son silence qu'
aux lendemains des opérations ou
bombardements alliés en France.
Mais pourquoi, les Allemands n’ont-
ils pas permis à la si inoffensive per
sonne — pour eux — de Monsieur
Pétain, de venir consoler les popula
tions de Dunkerque, Boulogne, Diep
pe, Le Havre, Caen, Cherbourg et Brest
qui furent si éprouvées également
pendant les deux premières années
d'occupation ?
Oh ! mais, en ce temps là. la ligne
de démarcation tentait et même réus
sissait, aux yeux des neutres et de
ooooooooooooooooo
Badoglio signe un armistice
avec les envahisseurs de son
pays :
Pour Radio-Paris : c'est un traître!
Pétain signe un armistice
avec les envahisseurs de son
pays :
Pour Radio-Paris : c'est un héros;
7 ? ?
• • •
ooooooooooooooooo
certains Français, a rendre au gouver
nement fantoche de Vichy), une appa
rence d'indépendance envers l'Allema
gne et celle-ci donnait à Hitler trop de
bénéfices pour qu’il risquât de les per
dre en manifestant trop de complai
sance envers Monsieur Pétain.
Il y a un an, c’étaient les villes
allemandes qui subissaient le plus
gros du pilonnage allié et si, pour
nous, leurs raids, moins nombreux en
France, firent encore trop de victimes,
pour Hitler, il n'y en avait pas encore
assez pour qu'il fasse jouer à Monsieur
Pétain son grand rôle de bon apôtre.
Quel Français, de moyenne intelli
gence fut-il, ne penserait pas que si
Monsieur Pétain se donne la peine de
tels déplacements ce n'est que sur
«l'invitation» d'Hitler, dans le but,
toujours le même, de diviser les Fran
çais et, à défaut de pouvoir les dres
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les Alliés qui sont obligés de les frap
per aujourd'hui pour les libérer
demain.
COIFFURE...
QUELLE SERA LA MODE ?
Nous avons demandé à un spécialis
te de la coiffure :
« Combien de temps, mettent les
cheveux pour repousser, lorsqu'il sont
coupés ras ?
— Il faut compter -entre 7 à 10 mois
suivant les sujets .
Voilà mesdames les collaboratrices!
Imaginez-vous, avec une boule de
billard — comme grand-père, mais oui
— au lieu de votre chevelure soyeuse
et brillante. Avouez que ce serait
vraiment dommage !
Mais peut-on refuser cette satisfac
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que vous écœurez en ce moment ?
Et, si la mode des cheveux courts,
est venue de ce même principe, appli
qué en 1918 par vos amis allemands,
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