Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1893-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1893 01 juillet 1893
Description : 1893/07/01 (A60)-1893/09/30. 1893/07/01 (A60)-1893/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64818362
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2014
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ou à vapeur passaient à droite et à gauche, remontant le fleuve
pour aller décharger leurs cargaisons dans un des innombra-
bles docks ouverts de chaque côté à une navigation qui n'a pas
sa pareille. Rien de plus beau que ces majestueux trois-mâts,
que ces bricks aux larges flancs, que ces fines goëlettes qui,
mêlés aux noirs steamers avec leurs nuages de fumée, coupaient
le flot, se succédant presque à chaque minute, se hâtant vers le
port, après avoir sillonné les mers lointaines. J'admirais ce
magique spectacle : le fleuve s'élargissait démesurément jus-
qu'à devenir une mer, et pourtant il eût fallu descendre huit
lieues encore avant d'en atteindre le bas. Qu'est-ce donc que
cette puissante Tamise lorsqu'elle se jette à l'Océan?
Je regrettais maintenant de ne pouvoir aller plus loin ; mais
Gravesend était là, à droite. Je fus bien vite sur le quai, et du
quai à la gare. Je parcourus du nord au sud par Rochester et
Cantorbéry les fertiles campagnes du Kent, le plus beau, le
plus riche comté de l'Angleterre. J'aperçus des champs de
houblon, de grasses prairies, de magnifiques troupeaux comme
ceux que j'avais déjà admirés dans le Surrey un mois auparavant.
Je m'arrêtai quelques heures à Hastings. C'est une charmante
ville de plaisir, qui n'a plus rien d'antique que les ruines de son
château-fort et son nom illustré par la victoire du Conquérant.
De là, le chemin de fer suit la côte presque tout du long, à
travers de délicieux paysages, jusqu'à Brighton, le Trouville de
l'Angleterre, mais plus grand et mieux bâti que le nôtre. En
deux jours, je pus contempler à mon aise sa plage caressée du
soleil, les flots bleus qui la baignent, les blanches façades de
ses maisons et de ses hôtels ; visiter son aquarium, un des plus
riches du monde, ses parcs, ses jardins, ses églises élégantes,
pour ne rien dire de plus, et enfin son Palais Oriental, chéri
de Georges II, espèce de pagode indoue et chinoise en même
temps, aux ornements bizarres, monstrueux assemblage rêvé
par une imagination en délire, lourdement réalisé par un
architecte qui n'avait été ni aux écoles de Bénarès, ni à celles
de Pékin.
Grâce à l'aspect de ses constructions libres et dégagées sur
le devant, Brighton est une ville qui semble française. Ce ne
sont plus là ces forteresses où se renferment partout ailleurs les
Anglais. Plus de fossés, plus de retranchements entre les mai-
ou à vapeur passaient à droite et à gauche, remontant le fleuve
pour aller décharger leurs cargaisons dans un des innombra-
bles docks ouverts de chaque côté à une navigation qui n'a pas
sa pareille. Rien de plus beau que ces majestueux trois-mâts,
que ces bricks aux larges flancs, que ces fines goëlettes qui,
mêlés aux noirs steamers avec leurs nuages de fumée, coupaient
le flot, se succédant presque à chaque minute, se hâtant vers le
port, après avoir sillonné les mers lointaines. J'admirais ce
magique spectacle : le fleuve s'élargissait démesurément jus-
qu'à devenir une mer, et pourtant il eût fallu descendre huit
lieues encore avant d'en atteindre le bas. Qu'est-ce donc que
cette puissante Tamise lorsqu'elle se jette à l'Océan?
Je regrettais maintenant de ne pouvoir aller plus loin ; mais
Gravesend était là, à droite. Je fus bien vite sur le quai, et du
quai à la gare. Je parcourus du nord au sud par Rochester et
Cantorbéry les fertiles campagnes du Kent, le plus beau, le
plus riche comté de l'Angleterre. J'aperçus des champs de
houblon, de grasses prairies, de magnifiques troupeaux comme
ceux que j'avais déjà admirés dans le Surrey un mois auparavant.
Je m'arrêtai quelques heures à Hastings. C'est une charmante
ville de plaisir, qui n'a plus rien d'antique que les ruines de son
château-fort et son nom illustré par la victoire du Conquérant.
De là, le chemin de fer suit la côte presque tout du long, à
travers de délicieux paysages, jusqu'à Brighton, le Trouville de
l'Angleterre, mais plus grand et mieux bâti que le nôtre. En
deux jours, je pus contempler à mon aise sa plage caressée du
soleil, les flots bleus qui la baignent, les blanches façades de
ses maisons et de ses hôtels ; visiter son aquarium, un des plus
riches du monde, ses parcs, ses jardins, ses églises élégantes,
pour ne rien dire de plus, et enfin son Palais Oriental, chéri
de Georges II, espèce de pagode indoue et chinoise en même
temps, aux ornements bizarres, monstrueux assemblage rêvé
par une imagination en délire, lourdement réalisé par un
architecte qui n'avait été ni aux écoles de Bénarès, ni à celles
de Pékin.
Grâce à l'aspect de ses constructions libres et dégagées sur
le devant, Brighton est une ville qui semble française. Ce ne
sont plus là ces forteresses où se renferment partout ailleurs les
Anglais. Plus de fossés, plus de retranchements entre les mai-
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