Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1893-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1893 01 juillet 1893
Description : 1893/07/01 (A60)-1893/09/30. 1893/07/01 (A60)-1893/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64818362
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2014
— 352 —
est toujours inscrite, et toujours en français, comme au temps
où notre langue était seule parlée à la cour de ses rois. L'ordre
de la Jarretière a également conservé la sienne : « Honni soit qui
mal y pense ! », et le fondateur de cet ordre, le roi Edouard III,
et tous les rois ses successeurs, si jamais leurs ombres, la nuit,
viennent parcourir les vastes salles du Parlement, peuvent lire
tracées de toutes parts, côte à côte, sur les murailles, sur les
vitraux, sur les pavés, les deux antiques devises, sœurs insé-
parables que la mort ne peut atteindre. Les nobles pairs à leur
tour et les hommes des Communes les ont sans cesse sous les
yeux au milieu de leurs délibérations. Notre glorieuse langue
française pénètre ainsi jusque dans le sanctuaire de leurs ins-
titutions et de leurs lois ; elle garde une telle place qu'il
semble n'en rester aucune pour la langue même du pays. Ces
quelques mots étrangers rayonnent pour tout bon Anglais
comme un souvenir et aussi comme un regret — comme un
souvenir des conquêtes de sa patrie sur le continent, comme
un regret de n'avoir pu les conserver. — Et nous, Français, ces
mêmes paroles nous remettent en mémoire l'invasion de Guil-
laume et l'établissement des Normands, nos pères, dans le
royaume de Harold. Vainqueurs farouches, ils ont fini par se
fondre au milieu des Saxons vaincus ; mais ils ont laissé là
d'ineffaçables traces de leur triomphe. C'est d'eux que viennent
en grande partie ces coutumes si respectées, et la langue, mi-
roir du peuple qui la parle, est pleine de mots français ou qui
l'étaient naguère, mêlés au fonds primitif, de même qu'aux an-
ciens habitants se sont mêlés les soldats de la conquête. Ce
sont eux encore qui avaient construit ce vieux palais de West-
minster brûlé en 1834 et remplacé par celui que je viens de
décrire. Seules la crypte de St-Etienne et Westminster-Hall ont
pu échapper au désastre. Ces deux curieux vestiges se trouvent
a l'angle nord-est des bâtiments actuels, la crypte sous la nou-
velle nef de St-Etienne, la salle de Westminster au sortir même
de cette nef, qui communique avec elle par un vestibule et un
escalier de pierre monumental.
Westminster-Hall est une des plus vastes salles dont la voûte
ne soit point soutenue sur des colonnes : 88 mètres de long,
21 de large, autant de haut, telles sont ses dimensions. Rien de
plus admirable que sa charpente en bois de châtaignier, d'une
belle teinte jaune brunie par le temps ; rien de plus élancé, de
est toujours inscrite, et toujours en français, comme au temps
où notre langue était seule parlée à la cour de ses rois. L'ordre
de la Jarretière a également conservé la sienne : « Honni soit qui
mal y pense ! », et le fondateur de cet ordre, le roi Edouard III,
et tous les rois ses successeurs, si jamais leurs ombres, la nuit,
viennent parcourir les vastes salles du Parlement, peuvent lire
tracées de toutes parts, côte à côte, sur les murailles, sur les
vitraux, sur les pavés, les deux antiques devises, sœurs insé-
parables que la mort ne peut atteindre. Les nobles pairs à leur
tour et les hommes des Communes les ont sans cesse sous les
yeux au milieu de leurs délibérations. Notre glorieuse langue
française pénètre ainsi jusque dans le sanctuaire de leurs ins-
titutions et de leurs lois ; elle garde une telle place qu'il
semble n'en rester aucune pour la langue même du pays. Ces
quelques mots étrangers rayonnent pour tout bon Anglais
comme un souvenir et aussi comme un regret — comme un
souvenir des conquêtes de sa patrie sur le continent, comme
un regret de n'avoir pu les conserver. — Et nous, Français, ces
mêmes paroles nous remettent en mémoire l'invasion de Guil-
laume et l'établissement des Normands, nos pères, dans le
royaume de Harold. Vainqueurs farouches, ils ont fini par se
fondre au milieu des Saxons vaincus ; mais ils ont laissé là
d'ineffaçables traces de leur triomphe. C'est d'eux que viennent
en grande partie ces coutumes si respectées, et la langue, mi-
roir du peuple qui la parle, est pleine de mots français ou qui
l'étaient naguère, mêlés au fonds primitif, de même qu'aux an-
ciens habitants se sont mêlés les soldats de la conquête. Ce
sont eux encore qui avaient construit ce vieux palais de West-
minster brûlé en 1834 et remplacé par celui que je viens de
décrire. Seules la crypte de St-Etienne et Westminster-Hall ont
pu échapper au désastre. Ces deux curieux vestiges se trouvent
a l'angle nord-est des bâtiments actuels, la crypte sous la nou-
velle nef de St-Etienne, la salle de Westminster au sortir même
de cette nef, qui communique avec elle par un vestibule et un
escalier de pierre monumental.
Westminster-Hall est une des plus vastes salles dont la voûte
ne soit point soutenue sur des colonnes : 88 mètres de long,
21 de large, autant de haut, telles sont ses dimensions. Rien de
plus admirable que sa charpente en bois de châtaignier, d'une
belle teinte jaune brunie par le temps ; rien de plus élancé, de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Société havraise d'études diverses" or dc.contributor adj "Société havraise d'études diverses")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 39/113
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64818362/f39.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64818362/f39.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64818362/f39.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64818362
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64818362
Facebook
Twitter