Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1908-11-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 novembre 1908 15 novembre 1908
Description : 1908/11/15 (A18,N929). 1908/11/15 (A18,N929).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388801s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
Dix-Huitième Année N° 929 1 Le Numéro DIX Centimes
t A
Dimanche 15 Novembre
LE TRÂTAILLEUR H1TKAIS
INSERTIONS : J
AM08C88. Uligao 9 fr. 50
AWS d,i"amatioa.. - lfr. »
RW. - 2 Dr. »
ItéiMtiM & Adainiitratioa :
70, Rar Malpalu, ROUEN
Bureau au Havre :
Rie Jeal-Baptiste Eyriès
lépéi : TACHER, 6, place Gambetta
Les abonnements se paient à
l'aaoc. et se font à partir dû
1 « et 16 de chaque mois.
ORGANE REPUPLICAIN
de la SeiDe-Inférieure, de l'Eure et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr. »
Autres départements,. M. Sfir. s
SIX MOIS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 2 fir. 50
Autres dparternepts. 2 fr. 73
Toute la correspondance concer-
nant le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Normand. «
UN PROJET
La question des retraites ou-
vrières a toujours embarrassé
nos parlementaires et jusqu'a-
lors, aucune solution véritable-
ment pratique, malgré desérieux
efforts, n'était venue baser l'éta-
blissement de cette importante
réforme.
Est-ce que le problème serait
enfin résolu ?
Bien des besognes ont été en-
treprises pour rendre accepta-
ble le projet ruineux et désor-
donné, voté précédemment,
Mais M. le ministre du travail
eut beau faire pour lui donner
un aspect acceptable, il ne par-
vint ni à convaincre ni à rassu-
rer la commission du Sénat et
tous ceux qui pensaient comme
elle.
Les-dernières proposit ions de
M. Viviani consistaient à limi-
ter les dépenses de l'Etat au mo-
yen d'un forfait, dont le chiffre
s'élevait à la somme de cent
millions. L'importance de celle
charge était, à elle seule déjà,
> de nature à faire réfléchir les
plus hardis. Avec les budgets
mal équilibrés au moyen de
subterfuges et d'emprunts que
nous sommes trop habitués à
voir se succéder depu is q u elej ues
années, une telle dépense était
inacceptable. D'un autre côté, le
système du forfait détruisait de
fond en comble toutes les bases
premières du projet que, par
une contradiction singuliè-
re, le gouvernement s'acharnait
quand même à maintenir. On
ne pouvait plus travailler sur
ces ruines. 11 fallait faire table
rase et c'est à quoi s'est appli-
qué M. Cuvinot.
- C'eut été vouloir construi-
re un édifice instable que
d'essayer de le faire reposer sur
des bases primitivement choi-
sies.
M. Cuvinot, au contraire, a
conçu la solution du problème
dans un esprit positivement
nçuf.
., Jusqu'alors nous avons tou-
jours marché vers l'inconnu ;
au point de vue financier nous
allons vers de lourdes charges
qu'aucun frein ne pouvait con-
tenir. -'
1 Que de chiffres n'a-t-on pas
accumulés pour chercher à dé-
couvrir quel serait le nombre
des assurés et celui des parties
prenantes {Toutes ces probabili-
tés s'entassaient sans éléments
acceptables d'appréciations
Puis, on avait choisi, pour sa-
tisfaire à toutes ces exigences et
à toutes ces incertitudes, le sys-
tème de la capitalisation. Là
- encore, l'immensité du pro-
blème, pose de cette sorte, s'ac-
cusait plus, peut-être, dans ses
dangereux résultats. Le prési-
dent de la commission du Sénat
a donc éliminé cet élément
troublant. Le triple versement
par l'Etat, par l'ouvrier, par le
patron, ne serait plus désormais
obligatoire.
Le bénéfice de la loi serait
acquis aux ouvriers, employés
et domestiques.
La proposition est établie sur
le principe que tous les verse-
ments seront facultatifs.
Ils seraient proportionnels
aux salaires pour les employés
et les employeurs. Les bénéfi-
ciaires auraient un livret indi-
viduel. Quant à la majoration
versée par l'Etat, elle serait cal-
culée, chaque année, en prévi-
sion d'une liquidation à l'âge
de 65 ans. Car c'est cet âge que
M. Cuvinot a choisi et qui per-
met d'acquérir, par la fruclifi-
cation des capitaux, la disponi-
bilité nécessaire au service delà
retraite. Celle-ci, du reste, très
logiquement, serait calculée
suivantdes tarifs,qui tiendraient
compte pour chaque versement
de l'intérêt composé du capital
et des chances de mortalité en
raison de l'âge des déposants et
de l'âgi auq uel commence la
retraite. On voit, maintenant,
quelle serait la méthode suivie
pour le calcul de la majoration
de l'Etat : elle se ferait d'après
le livret individuel. Elle serait
du tiers de la rente produite par
les versements effectués à capi-
tal aliéné et cesserait de croître
lorsque, tout compris, la rente
acquise atteindrait 360 fr. Enfin,
pour éviter la création d'une
administration spéciale, la caisse
actuelle des retraites pour la
vieillesse aurait la gestion finan-
cière de la nouvelle organisa-
tion.
Les grandes lignes de cette
proposition suffisent à donner
une idée très nette de sa concep-
tion.
Les intéressés n'auront re-
cours à l'intervention de l'Etat
qu'autant qu'ils auront fait un
effort de prévoyance.
Ce système a l'avantage d'être
plus équitable que celui des
partisans de l'obligation, qui ne
tarderait pas au point de vue
financier a entraîner l'Etat
vers un avenir plein de mena-
ces.
La classe ouvrière ne se laisse
d'ailleurs pas prendre à de belles
paroles, ou à de fallacieuses pro-
messeset elle sait pertinemment
que pour récolter plus tard,
il faut auparavant avoir ense-
mencé son champ.
Ce qui n'est que fort juste !
Jean MESNIL
La Semaine Politique
Le Rachat de l'Ouest
Après avoir entendu les explications
de M. Barthou, la commission sénato-
riale des chemins de fer a approuvé le
projet voté par la Chambre et relatif à
l'exploitation provisoire du réseau
acheté ainsi que les deux conventions
projetéesavec les Compagnies de l'Ouest
et de l'Orléans pour le mode de paie-
ment du rachat. M. Prevet a été chargé
de rédiger un rapport en ce sens.
*
* 9
La commission des travaux publics a
examiné dans leurs grandes lignes les
conventions passées avec la Compagnie
de l'Ouest au sujet du règlement amia-
ble du rachat, et avec la compagnie d'Or-
léans pour le remaniement de son ré-
seau.
En ce qui concerne la convention avec
la Compagnie de l'Ouest elle a chargé
son président, M. Janct, et M. Régnier,
nommé rapporteur provisoire, d'élabo-
rer un questionnaire de renseignements
à demander au ministre des travaux
>
publics, de manière à pouvoir appré-
cier si les sacrifices consentis par rEtat
sont en rapport avec les avantages ob-
tenus.
En ce qui concerne la convention avec
la Compagnie d'Orléans, la commis-
sion a constaté qu'elle comprenait deux
parties distinctes : l'une, relative à la
constitution de lignes nouvelles, pou-
vant être rapidement solutionnée: l'au-
tre transformant complètement l'éten-
due et le régime financier du réseau et
devant donner lieuà un examen très ap-
profondi. Elle a donc, avant tout exa-
men au fond, décidé à l'unanimité de la
renvoyer au gouvernement en lui de-
mandant d'ouvrir de nouvelles négo-
ciations avec la Confyâgnie d Orléans
afin de scinder la convention en deux
conventions séparées, susceptibles
d'être étudiées à part.
L'Incident de Casablanca
Le gouvernement allemand avait ac-
cepté de soumettre à un tribunal arbi-
tral le différend survenu à propos des
déserteurs de Casablanca ; il vient de
signer une des formules que la France
lui avait soumises.
En voici le texte :
« Les deux gouvernements, regrettant
les événements qui se sont produits à
Casablanca le 25 septembre dernier et
qui ont amené des agents subalternes
à des violences et à de fâcheuses voies
de fait, décident de soumettre l'ensem-
ble des questions soulevées à ce sujet à
l'arbitrage.
« D'un commun accord, chacun des
deux gouvernements s'engage à expri-
mer ses regrets sur les actes de ces
agents, suivant le jugement que les ar-
bitres auront porte sur les faits et sur
la question de droit. »
Le choix d'un tribunal n'est pas en-
core décidé. Il ne reste plus qu'à s'en-
tendre sur cette question qui terminera
irrévocablement le conflit.
La réorganisation de la
Cour de cassation
La commission de la réforme judi-
ciaire s'est réunie pour examiner la
proposition relative a la réorganisation
de la Cour de cassation.
Après une longue discussion, elle a
décidé à l'unanimité de supprimer la
chambre des requêtes et de la rempla-
cer par une deuxième chambre civile.
Le statut des fonctionnaires
La commission d'administration gé-
nérale et de décentralisation a continué
l'examen de l'avant-projet de M. Chai-
gne sur le statut des tonctionnaires.
- --
L'Election sénatoriale
Les conseils municipaux vont très
prochainement choisir leurs délé-
gués pour la nomination des séna-
teurs.
Déjà, dans des compétitions de
clocher, dans des officines d'arron-
dissement, on a au mépris du corps
électoral tout entier, désigné les can-
didats.
Les délégués sénatoriaux n'auront
plus à désigner leurs candidats ;
suivant qu'ils seront classés dans un
parti ou dans l'autre, ils devront vo-
ter pour la liste que les chefs de
parti leur auront présentée.
Il y a neuf ans, nous présention s
sur la désignation de l'assemblée
préparatoire, MM. Portier, Siegfried,
Waddington et Lesouëf, avec un
programme nettement républicain,
et nous combattions à outrance MM.
de Montfort et Rispal qui avaient
adhéré au parti de Rouen.
Il semblerait que nous devrions
continuer à soutenir MM. Fortier et
Waddington, soumis à la léélection
et M. Siegfried qui se présente à
nouveau aux suffrages des électeurs ;
malheureusement, il n'en sera pas
ainsi, car MM. Fortier et Wadding-
ton, dont l'attitude en i900 était
nettement et franchement républi-
caine. se sont laissés enjôler par leur
collègue, M. de Montfort, le chef du
parti réactionnaire dans la Seine-
Inférieure.
Nous savons bien que MM. Fortier
et Waddington prétendent que c'est
M. de Montfort qui est venu à la Ré-
publique; c'est possible, mais sa pré-
sence avec des républicains fera de
suite suspecter ceux qui acceptent un
tel concours.
Les candidats qui se présenteront,
ou plutôt que l'on met en avant
sont : MM. Lormier et IUcard, pour
Rouen ; Lemonnier et Lesouëf pour
Yvetot ; Gervais et Bouctot pour
Neufchâtel ; Bignon pour Dieppe et
Siegfried ou Genestal pour le
Havre.
M. Goujon, ancien député d'Elbeuf,
a posé sa candidature indépen-
dante.
Dans notre prochain numéro,
nous examinerons et discuterons
toutes ces candidatures, ainsi que
celles qui seront présentées par les
réactionnaires.
J. M.
*
-*̃ *
Le Journal Officiel publie le décret
convoquant, pour le 3janvier prochain,
les collèges électoraux, à l'effet d'élire
les sénateurs de la série sortante et des
départements où, par suite de décès, la
représentation sénatoriale est incom-
plète.
Les réunions publiques en vue des
élections sénatoriales pourront donc
être tenues à dater du jour de la pro-
mulgation du décret de convocation
des électeurs jusqu'au jour du vote in-
clusivement.
Le ministre de l'intérieur adressera à
ce sujet, dès les premiers jours du
mois prochain, deux circulaires aux
préfets. Dans la première, le ministre
rappelle les dispositions relatives à
l'élection des délégués et suppléants et
à l'établissement de la liste des élec-
teurs sénatoriaux ; dans la seconde, il
renouvelle aux préfets les instructions
concernant la tenue et les opérations
mêmes du collège électoral.
Mort de Victorien Sardou
M. Victorien Sardou, le célèbre
auteur dramatique, est mort diman-
che matin.
Né à Paris le 5 septembre 1831,
M. Victorien Sardou était membre
de l'Académie française et grand-
croix de la Légion d'honneur.
Il a donné au théâtre une quantité
de pièces à succès.
Citons parmi ses dernières œu-
vres :, Clêopàtre, Tllerulidor, Ma-
dame Sans-Gêne, Spiritisme, Robes-
pierre, La Fille de Tabarin, Gismon-
du, La Sorcière, et enfin, VAffaire
des Poisons.
La mort de M. Victorien Sardou
porte à six le nombre des sièges va -
cants à l'Académie française.
Chronique du Dimanche
Il existe une certaine catégorie d'in-
dividus, faux savants, mauvais écri -
vains, artistes présomptueux, faux
bonshommes enfin, qui étalent avec
un cynisme révoltant le médiocre sa -
voir qu'ils possèdent,
Imbus de leur personnalité, obsé-
quieux et obsédants, on les rencontre
partout.
- Ils vont, ils viennent, ils trottent,
toujours inlassables ; ils s'introduisent
dans tous les milieux et prennent part
à tous les faits qui se produisent dans
une localité.
Dans n'importe quel endroit à
n'importe quel moment il faut toujours
qu'ils se fassent remarquer autrement
que par leur présence.
Rarement, ils laissent échapper l'oc-
casion de discourir, et si cet ineffable
bon/lturneleurestpas permis, n'écou-
tanique leur pedantisme, ilss'ingénient
par d'autres moyens à attirer l'atten-
tion de la galerie sur leur peu inté-
ressante personne.
Dans une réunion, c'est par des
gestes exhubéranls ou par des paro-
les qui ont raii- d'é Ire placées très a
propos, mais qui en somme ne sont
que de la vulgaire clicherie.
Au spectacle, leurs applaudisse-
ments prolongés et réitérés ne sem-
blent-ils pas dire clairement :
« Entendez-vous, je suis là, vo-
yez comme je vous applaudis bien ;
c'est moi M. Untel, vous savez, vous
connaissez, mais oui voyons. bravo.
bravo 1 »
Lorquils assistent à une cérémonie
funèbre, c'est autre chose, bien que
ne connaissant le défunt et la fa-
mille que très vaguement, ils pleu-
rent, ils sangloltent, ils gémissent, et
je cherche en vain a quoi l'on pour-
rait bien comparer ces larmes et ces
sanglots.
Ils se tamponnent les yeux, ma foi
fort savallunenl, avec un minuscule
mouchoir. C'est d'un effet dramatique
capable de faire "tourir de jalousie
Mme Sarah Bernarht.
Leur vie entière peut se résumer
par cet horrible mot « hypocrisie ».
Sous des apparences doucereuses et
des gestes protecteurs et prévenants,
ils cachent une lÎllte si toutefois ils
en possèdent une jalouse et pleine
de fiel.
Lorsqu'ils parlent, lorsqu'ils écri-
vent, leurs paroles où leurs écrits ont
l'air de fleurer le miel, grave erreur ;
et si ion s'approche de bien près, si on
prend la peine de lire entre les lignes,
c'est une odeur aussi fétide que l'ha-
leine d'un reptile, qui s'en dégage.
Ces gens-Id, personne ne les con-
nait. La plupart du temps on ne sait
d'où ils viennent ; on ignore leur passé,
jamais ils n'en causent d'ailleurs,
c'est qu'il n'a pas toujours été glorieux,
voir même honorable.
Ils se sont introduits à force d'insi-
nuation dans la société, on les y a ac-
cepté, on les y tolère.
Leur but, quelque distinction qu'ils
n'ont pas méritée et qu'ils cherchent
à conquérir, à l'aide de n'importe quel
stratagême.
Tous les moyens leurs sont bons
pour arriver, même les plus vils. Une
bassesse ne fera jamais reculer ces
êtres rampants et venimeux.
Lorsqu'à force de fourberie, ils ar-
rivent enfin à l'apogée de leur triste
carrière, la masse, la foule idiote les
acclame quand même, et les salue bien
respectueusement au passage.
Eux, ils se figurent que c'est arrivé,
qu'ils ont grandement mérité cet hom-
mage et qu'il y a encore de la place
sur leur poitrine pour toutes sortes de
constellations.
Plus nous allons, plus cette race
augmente. A droite, à gauche, partout I
ces cabotins, ces fantoches, surgissent
plus nombreux que jamais.
La planète en est infestée 1
ÉO.
M. Fallières au Havre
Le président de la République a reçu
lundi M. Génestal, maire, et une délé-
gation du Conseil municipal du Havre,
accomnagnés de M. Fosse, préfet de la
Seine-fnférieure, et M. Jules Siegfried,
venant le prier d'inaugurer les travaux
du port et solliciter sonhaut patronage
en faveur du premier congrès national
des associations post-scolaires, qui aura
lieu au Havre en juillet prochain.
M. Fallières a fait le meilleur accueil
à la délégation, l'a retenue à déjeuner
et a accepté son invitation.
La délégation a été reçue également
par M. Clémenceau et M. Doumergue,
qui l'ont assurée du concours du gou-
vernement et ont promis d'accompa-
gner le président de la République dans
son voyage au Havre. M. Doumergue
a, en outre, accepté la présidence d'honr
neur du CoogrèL
t A
Dimanche 15 Novembre
LE TRÂTAILLEUR H1TKAIS
INSERTIONS : J
AM08C88. Uligao 9 fr. 50
AWS d,i"amatioa.. - lfr. »
RW. - 2 Dr. »
ItéiMtiM & Adainiitratioa :
70, Rar Malpalu, ROUEN
Bureau au Havre :
Rie Jeal-Baptiste Eyriès
lépéi : TACHER, 6, place Gambetta
Les abonnements se paient à
l'aaoc. et se font à partir dû
1 « et 16 de chaque mois.
ORGANE REPUPLICAIN
de la SeiDe-Inférieure, de l'Eure et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr. »
Autres départements,. M. Sfir. s
SIX MOIS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 2 fir. 50
Autres dparternepts. 2 fr. 73
Toute la correspondance concer-
nant le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Normand. «
UN PROJET
La question des retraites ou-
vrières a toujours embarrassé
nos parlementaires et jusqu'a-
lors, aucune solution véritable-
ment pratique, malgré desérieux
efforts, n'était venue baser l'éta-
blissement de cette importante
réforme.
Est-ce que le problème serait
enfin résolu ?
Bien des besognes ont été en-
treprises pour rendre accepta-
ble le projet ruineux et désor-
donné, voté précédemment,
Mais M. le ministre du travail
eut beau faire pour lui donner
un aspect acceptable, il ne par-
vint ni à convaincre ni à rassu-
rer la commission du Sénat et
tous ceux qui pensaient comme
elle.
Les-dernières proposit ions de
M. Viviani consistaient à limi-
ter les dépenses de l'Etat au mo-
yen d'un forfait, dont le chiffre
s'élevait à la somme de cent
millions. L'importance de celle
charge était, à elle seule déjà,
> de nature à faire réfléchir les
plus hardis. Avec les budgets
mal équilibrés au moyen de
subterfuges et d'emprunts que
nous sommes trop habitués à
voir se succéder depu is q u elej ues
années, une telle dépense était
inacceptable. D'un autre côté, le
système du forfait détruisait de
fond en comble toutes les bases
premières du projet que, par
une contradiction singuliè-
re, le gouvernement s'acharnait
quand même à maintenir. On
ne pouvait plus travailler sur
ces ruines. 11 fallait faire table
rase et c'est à quoi s'est appli-
qué M. Cuvinot.
- C'eut été vouloir construi-
re un édifice instable que
d'essayer de le faire reposer sur
des bases primitivement choi-
sies.
M. Cuvinot, au contraire, a
conçu la solution du problème
dans un esprit positivement
nçuf.
., Jusqu'alors nous avons tou-
jours marché vers l'inconnu ;
au point de vue financier nous
allons vers de lourdes charges
qu'aucun frein ne pouvait con-
tenir. -'
1 Que de chiffres n'a-t-on pas
accumulés pour chercher à dé-
couvrir quel serait le nombre
des assurés et celui des parties
prenantes {Toutes ces probabili-
tés s'entassaient sans éléments
acceptables d'appréciations
Puis, on avait choisi, pour sa-
tisfaire à toutes ces exigences et
à toutes ces incertitudes, le sys-
tème de la capitalisation. Là
- encore, l'immensité du pro-
blème, pose de cette sorte, s'ac-
cusait plus, peut-être, dans ses
dangereux résultats. Le prési-
dent de la commission du Sénat
a donc éliminé cet élément
troublant. Le triple versement
par l'Etat, par l'ouvrier, par le
patron, ne serait plus désormais
obligatoire.
Le bénéfice de la loi serait
acquis aux ouvriers, employés
et domestiques.
La proposition est établie sur
le principe que tous les verse-
ments seront facultatifs.
Ils seraient proportionnels
aux salaires pour les employés
et les employeurs. Les bénéfi-
ciaires auraient un livret indi-
viduel. Quant à la majoration
versée par l'Etat, elle serait cal-
culée, chaque année, en prévi-
sion d'une liquidation à l'âge
de 65 ans. Car c'est cet âge que
M. Cuvinot a choisi et qui per-
met d'acquérir, par la fruclifi-
cation des capitaux, la disponi-
bilité nécessaire au service delà
retraite. Celle-ci, du reste, très
logiquement, serait calculée
suivantdes tarifs,qui tiendraient
compte pour chaque versement
de l'intérêt composé du capital
et des chances de mortalité en
raison de l'âge des déposants et
de l'âgi auq uel commence la
retraite. On voit, maintenant,
quelle serait la méthode suivie
pour le calcul de la majoration
de l'Etat : elle se ferait d'après
le livret individuel. Elle serait
du tiers de la rente produite par
les versements effectués à capi-
tal aliéné et cesserait de croître
lorsque, tout compris, la rente
acquise atteindrait 360 fr. Enfin,
pour éviter la création d'une
administration spéciale, la caisse
actuelle des retraites pour la
vieillesse aurait la gestion finan-
cière de la nouvelle organisa-
tion.
Les grandes lignes de cette
proposition suffisent à donner
une idée très nette de sa concep-
tion.
Les intéressés n'auront re-
cours à l'intervention de l'Etat
qu'autant qu'ils auront fait un
effort de prévoyance.
Ce système a l'avantage d'être
plus équitable que celui des
partisans de l'obligation, qui ne
tarderait pas au point de vue
financier a entraîner l'Etat
vers un avenir plein de mena-
ces.
La classe ouvrière ne se laisse
d'ailleurs pas prendre à de belles
paroles, ou à de fallacieuses pro-
messeset elle sait pertinemment
que pour récolter plus tard,
il faut auparavant avoir ense-
mencé son champ.
Ce qui n'est que fort juste !
Jean MESNIL
La Semaine Politique
Le Rachat de l'Ouest
Après avoir entendu les explications
de M. Barthou, la commission sénato-
riale des chemins de fer a approuvé le
projet voté par la Chambre et relatif à
l'exploitation provisoire du réseau
acheté ainsi que les deux conventions
projetéesavec les Compagnies de l'Ouest
et de l'Orléans pour le mode de paie-
ment du rachat. M. Prevet a été chargé
de rédiger un rapport en ce sens.
*
* 9
La commission des travaux publics a
examiné dans leurs grandes lignes les
conventions passées avec la Compagnie
de l'Ouest au sujet du règlement amia-
ble du rachat, et avec la compagnie d'Or-
léans pour le remaniement de son ré-
seau.
En ce qui concerne la convention avec
la Compagnie de l'Ouest elle a chargé
son président, M. Janct, et M. Régnier,
nommé rapporteur provisoire, d'élabo-
rer un questionnaire de renseignements
à demander au ministre des travaux
>
publics, de manière à pouvoir appré-
cier si les sacrifices consentis par rEtat
sont en rapport avec les avantages ob-
tenus.
En ce qui concerne la convention avec
la Compagnie d'Orléans, la commis-
sion a constaté qu'elle comprenait deux
parties distinctes : l'une, relative à la
constitution de lignes nouvelles, pou-
vant être rapidement solutionnée: l'au-
tre transformant complètement l'éten-
due et le régime financier du réseau et
devant donner lieuà un examen très ap-
profondi. Elle a donc, avant tout exa-
men au fond, décidé à l'unanimité de la
renvoyer au gouvernement en lui de-
mandant d'ouvrir de nouvelles négo-
ciations avec la Confyâgnie d Orléans
afin de scinder la convention en deux
conventions séparées, susceptibles
d'être étudiées à part.
L'Incident de Casablanca
Le gouvernement allemand avait ac-
cepté de soumettre à un tribunal arbi-
tral le différend survenu à propos des
déserteurs de Casablanca ; il vient de
signer une des formules que la France
lui avait soumises.
En voici le texte :
« Les deux gouvernements, regrettant
les événements qui se sont produits à
Casablanca le 25 septembre dernier et
qui ont amené des agents subalternes
à des violences et à de fâcheuses voies
de fait, décident de soumettre l'ensem-
ble des questions soulevées à ce sujet à
l'arbitrage.
« D'un commun accord, chacun des
deux gouvernements s'engage à expri-
mer ses regrets sur les actes de ces
agents, suivant le jugement que les ar-
bitres auront porte sur les faits et sur
la question de droit. »
Le choix d'un tribunal n'est pas en-
core décidé. Il ne reste plus qu'à s'en-
tendre sur cette question qui terminera
irrévocablement le conflit.
La réorganisation de la
Cour de cassation
La commission de la réforme judi-
ciaire s'est réunie pour examiner la
proposition relative a la réorganisation
de la Cour de cassation.
Après une longue discussion, elle a
décidé à l'unanimité de supprimer la
chambre des requêtes et de la rempla-
cer par une deuxième chambre civile.
Le statut des fonctionnaires
La commission d'administration gé-
nérale et de décentralisation a continué
l'examen de l'avant-projet de M. Chai-
gne sur le statut des tonctionnaires.
- --
L'Election sénatoriale
Les conseils municipaux vont très
prochainement choisir leurs délé-
gués pour la nomination des séna-
teurs.
Déjà, dans des compétitions de
clocher, dans des officines d'arron-
dissement, on a au mépris du corps
électoral tout entier, désigné les can-
didats.
Les délégués sénatoriaux n'auront
plus à désigner leurs candidats ;
suivant qu'ils seront classés dans un
parti ou dans l'autre, ils devront vo-
ter pour la liste que les chefs de
parti leur auront présentée.
Il y a neuf ans, nous présention s
sur la désignation de l'assemblée
préparatoire, MM. Portier, Siegfried,
Waddington et Lesouëf, avec un
programme nettement républicain,
et nous combattions à outrance MM.
de Montfort et Rispal qui avaient
adhéré au parti de Rouen.
Il semblerait que nous devrions
continuer à soutenir MM. Fortier et
Waddington, soumis à la léélection
et M. Siegfried qui se présente à
nouveau aux suffrages des électeurs ;
malheureusement, il n'en sera pas
ainsi, car MM. Fortier et Wadding-
ton, dont l'attitude en i900 était
nettement et franchement républi-
caine. se sont laissés enjôler par leur
collègue, M. de Montfort, le chef du
parti réactionnaire dans la Seine-
Inférieure.
Nous savons bien que MM. Fortier
et Waddington prétendent que c'est
M. de Montfort qui est venu à la Ré-
publique; c'est possible, mais sa pré-
sence avec des républicains fera de
suite suspecter ceux qui acceptent un
tel concours.
Les candidats qui se présenteront,
ou plutôt que l'on met en avant
sont : MM. Lormier et IUcard, pour
Rouen ; Lemonnier et Lesouëf pour
Yvetot ; Gervais et Bouctot pour
Neufchâtel ; Bignon pour Dieppe et
Siegfried ou Genestal pour le
Havre.
M. Goujon, ancien député d'Elbeuf,
a posé sa candidature indépen-
dante.
Dans notre prochain numéro,
nous examinerons et discuterons
toutes ces candidatures, ainsi que
celles qui seront présentées par les
réactionnaires.
J. M.
*
-*̃ *
Le Journal Officiel publie le décret
convoquant, pour le 3janvier prochain,
les collèges électoraux, à l'effet d'élire
les sénateurs de la série sortante et des
départements où, par suite de décès, la
représentation sénatoriale est incom-
plète.
Les réunions publiques en vue des
élections sénatoriales pourront donc
être tenues à dater du jour de la pro-
mulgation du décret de convocation
des électeurs jusqu'au jour du vote in-
clusivement.
Le ministre de l'intérieur adressera à
ce sujet, dès les premiers jours du
mois prochain, deux circulaires aux
préfets. Dans la première, le ministre
rappelle les dispositions relatives à
l'élection des délégués et suppléants et
à l'établissement de la liste des élec-
teurs sénatoriaux ; dans la seconde, il
renouvelle aux préfets les instructions
concernant la tenue et les opérations
mêmes du collège électoral.
Mort de Victorien Sardou
M. Victorien Sardou, le célèbre
auteur dramatique, est mort diman-
che matin.
Né à Paris le 5 septembre 1831,
M. Victorien Sardou était membre
de l'Académie française et grand-
croix de la Légion d'honneur.
Il a donné au théâtre une quantité
de pièces à succès.
Citons parmi ses dernières œu-
vres :, Clêopàtre, Tllerulidor, Ma-
dame Sans-Gêne, Spiritisme, Robes-
pierre, La Fille de Tabarin, Gismon-
du, La Sorcière, et enfin, VAffaire
des Poisons.
La mort de M. Victorien Sardou
porte à six le nombre des sièges va -
cants à l'Académie française.
Chronique du Dimanche
Il existe une certaine catégorie d'in-
dividus, faux savants, mauvais écri -
vains, artistes présomptueux, faux
bonshommes enfin, qui étalent avec
un cynisme révoltant le médiocre sa -
voir qu'ils possèdent,
Imbus de leur personnalité, obsé-
quieux et obsédants, on les rencontre
partout.
- Ils vont, ils viennent, ils trottent,
toujours inlassables ; ils s'introduisent
dans tous les milieux et prennent part
à tous les faits qui se produisent dans
une localité.
Dans n'importe quel endroit à
n'importe quel moment il faut toujours
qu'ils se fassent remarquer autrement
que par leur présence.
Rarement, ils laissent échapper l'oc-
casion de discourir, et si cet ineffable
bon/lturneleurestpas permis, n'écou-
tanique leur pedantisme, ilss'ingénient
par d'autres moyens à attirer l'atten-
tion de la galerie sur leur peu inté-
ressante personne.
Dans une réunion, c'est par des
gestes exhubéranls ou par des paro-
les qui ont raii- d'é Ire placées très a
propos, mais qui en somme ne sont
que de la vulgaire clicherie.
Au spectacle, leurs applaudisse-
ments prolongés et réitérés ne sem-
blent-ils pas dire clairement :
« Entendez-vous, je suis là, vo-
yez comme je vous applaudis bien ;
c'est moi M. Untel, vous savez, vous
connaissez, mais oui voyons. bravo.
bravo 1 »
Lorquils assistent à une cérémonie
funèbre, c'est autre chose, bien que
ne connaissant le défunt et la fa-
mille que très vaguement, ils pleu-
rent, ils sangloltent, ils gémissent, et
je cherche en vain a quoi l'on pour-
rait bien comparer ces larmes et ces
sanglots.
Ils se tamponnent les yeux, ma foi
fort savallunenl, avec un minuscule
mouchoir. C'est d'un effet dramatique
capable de faire "tourir de jalousie
Mme Sarah Bernarht.
Leur vie entière peut se résumer
par cet horrible mot « hypocrisie ».
Sous des apparences doucereuses et
des gestes protecteurs et prévenants,
ils cachent une lÎllte si toutefois ils
en possèdent une jalouse et pleine
de fiel.
Lorsqu'ils parlent, lorsqu'ils écri-
vent, leurs paroles où leurs écrits ont
l'air de fleurer le miel, grave erreur ;
et si ion s'approche de bien près, si on
prend la peine de lire entre les lignes,
c'est une odeur aussi fétide que l'ha-
leine d'un reptile, qui s'en dégage.
Ces gens-Id, personne ne les con-
nait. La plupart du temps on ne sait
d'où ils viennent ; on ignore leur passé,
jamais ils n'en causent d'ailleurs,
c'est qu'il n'a pas toujours été glorieux,
voir même honorable.
Ils se sont introduits à force d'insi-
nuation dans la société, on les y a ac-
cepté, on les y tolère.
Leur but, quelque distinction qu'ils
n'ont pas méritée et qu'ils cherchent
à conquérir, à l'aide de n'importe quel
stratagême.
Tous les moyens leurs sont bons
pour arriver, même les plus vils. Une
bassesse ne fera jamais reculer ces
êtres rampants et venimeux.
Lorsqu'à force de fourberie, ils ar-
rivent enfin à l'apogée de leur triste
carrière, la masse, la foule idiote les
acclame quand même, et les salue bien
respectueusement au passage.
Eux, ils se figurent que c'est arrivé,
qu'ils ont grandement mérité cet hom-
mage et qu'il y a encore de la place
sur leur poitrine pour toutes sortes de
constellations.
Plus nous allons, plus cette race
augmente. A droite, à gauche, partout I
ces cabotins, ces fantoches, surgissent
plus nombreux que jamais.
La planète en est infestée 1
ÉO.
M. Fallières au Havre
Le président de la République a reçu
lundi M. Génestal, maire, et une délé-
gation du Conseil municipal du Havre,
accomnagnés de M. Fosse, préfet de la
Seine-fnférieure, et M. Jules Siegfried,
venant le prier d'inaugurer les travaux
du port et solliciter sonhaut patronage
en faveur du premier congrès national
des associations post-scolaires, qui aura
lieu au Havre en juillet prochain.
M. Fallières a fait le meilleur accueil
à la délégation, l'a retenue à déjeuner
et a accepté son invitation.
La délégation a été reçue également
par M. Clémenceau et M. Doumergue,
qui l'ont assurée du concours du gou-
vernement et ont promis d'accompa-
gner le président de la République dans
son voyage au Havre. M. Doumergue
a, en outre, accepté la présidence d'honr
neur du CoogrèL
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