Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1906-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1906 01 avril 1906
Description : 1906/04/01 (A73)-1906/12/31. 1906/04/01 (A73)-1906/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5829167s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matièresNP
- 1er fascicule - 1er trimestre
- 2me fascicule - 2me, 3me et 4me trimestres
- .......... Page(s) .......... 139
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 169
- .......... Page(s) .......... 173
- .......... Page(s) .......... 195
- Rapport présenté au nom de la Commission d'examen du Concours Folloppe de 1906, par M. G. Jean-Aubry.......... Page(s) .......... 217
- Extrait des Oeuvres couronnées au Concours Folloppe 1906:
- .......... Page(s) .......... 235
- .......... Page(s) .......... 237
— 227 —
delaire et Mallarmé qui semblent avoir les premiers pressenti,
par la profondenr de leur philosophie hégélienne, que la poésie
trouverait dans la musique moderne des motifs d'étendre son
domaine. Après eux, les recherches et les tâtonnements se
poursuivirent, rapprochant chaque jour davantage les poètes
et les musiciens, castes autrefois ennemies. Sous la pression
d'insaisissables désirs, le vers rompit sa forme invariable, et
sereine, et se transforma pour répondre aux nécessités d'ex-
pressions nouvelles : le vers libre fut une de ces transforma-
tions, et non point l'oeuvre d'ignorants, d'incapables ni de
déments.
Qu'on emploie un vers régulier ou le vers libre, je le répète,
peu importe, le vers régulier sans idée n'est qu'un ronronne-
ment fastidieux, le vers libre sans rythme n'est qu'une indi-
geste prose.
Ce n'est point la forme du vers qui fait la poésie : il y a plus
de poésie dans une phrase de Salammbô que dans tout l'Art
poétique de Boileau.
Il est aussi impossible à un poète de ce temps d'exprimer
toute son âme avec les seuls moyens que possède la poétique
de Victor Hugo qu'avec les seuls moyens de la poétique raci-
nienne, et la plupart des envois que l'on nous fit attestent
l'absence de qualités poétiques véritables par ce désir constant
de pasticher des maîtres qui ne peuvent pas, malgré la gran-
deur de leur pensée, la beauté de leur style, malgré leur génie,
fournir toutes les ressources qui permettent de traduire l'émo-
tion d'un homme de ce temps, la sensibilité moderne.
Car c'est à ce mot moderne que je veux en venir, et l'on ne
s'étonnera pas, je pense, de me voir le défendre une fois de
plus.
Messieurs, soyons modernes.
Tous les maîtres qu'aujourd'hui nous vénérons furent des
modernes de leur temps, que l'on considère Rembrandt,
Racine, Beethoven et tant d'autres exemples où s'alimente le
plus émouvant martyrologe de l'humanité en marche ; et son-
geons, Messieurs, aux animosités que ceux-là rencontrèrent,
aux cabales, aux railleries qui les assaillirent tous, parce qu'à
leur époque, éprise d'idées reçues, comme toutes les époques,
ils ne se contentaient point de ressasser les mêmes refrains,
delaire et Mallarmé qui semblent avoir les premiers pressenti,
par la profondenr de leur philosophie hégélienne, que la poésie
trouverait dans la musique moderne des motifs d'étendre son
domaine. Après eux, les recherches et les tâtonnements se
poursuivirent, rapprochant chaque jour davantage les poètes
et les musiciens, castes autrefois ennemies. Sous la pression
d'insaisissables désirs, le vers rompit sa forme invariable, et
sereine, et se transforma pour répondre aux nécessités d'ex-
pressions nouvelles : le vers libre fut une de ces transforma-
tions, et non point l'oeuvre d'ignorants, d'incapables ni de
déments.
Qu'on emploie un vers régulier ou le vers libre, je le répète,
peu importe, le vers régulier sans idée n'est qu'un ronronne-
ment fastidieux, le vers libre sans rythme n'est qu'une indi-
geste prose.
Ce n'est point la forme du vers qui fait la poésie : il y a plus
de poésie dans une phrase de Salammbô que dans tout l'Art
poétique de Boileau.
Il est aussi impossible à un poète de ce temps d'exprimer
toute son âme avec les seuls moyens que possède la poétique
de Victor Hugo qu'avec les seuls moyens de la poétique raci-
nienne, et la plupart des envois que l'on nous fit attestent
l'absence de qualités poétiques véritables par ce désir constant
de pasticher des maîtres qui ne peuvent pas, malgré la gran-
deur de leur pensée, la beauté de leur style, malgré leur génie,
fournir toutes les ressources qui permettent de traduire l'émo-
tion d'un homme de ce temps, la sensibilité moderne.
Car c'est à ce mot moderne que je veux en venir, et l'on ne
s'étonnera pas, je pense, de me voir le défendre une fois de
plus.
Messieurs, soyons modernes.
Tous les maîtres qu'aujourd'hui nous vénérons furent des
modernes de leur temps, que l'on considère Rembrandt,
Racine, Beethoven et tant d'autres exemples où s'alimente le
plus émouvant martyrologe de l'humanité en marche ; et son-
geons, Messieurs, aux animosités que ceux-là rencontrèrent,
aux cabales, aux railleries qui les assaillirent tous, parce qu'à
leur époque, éprise d'idées reçues, comme toutes les époques,
ils ne se contentaient point de ressasser les mêmes refrains,
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