Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1845-04-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 06 avril 1845 06 avril 1845
Description : 1845/04/06 (A1,N23). 1845/04/06 (A1,N23).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58124073
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
!*• ANNÉE.
Dimanche 6 Avril 184S.
IV- 23.
HAVRE, liDeAVBIL. .
Jamais aucun directeur, avec de si nombreux éléments d'insuc-
vence n'en a obtenu depuis l'ouverture de la salle, et jamais pour-
tant aucun de- ses prédécesseurs n'en a agi aussi cavalièrement
avec eux.
En effet, on lui a tenu compte et des difficultés de sa position
qui ne lui ont pas laissé le choix d'une troupe convenable, et du
'retrait de l'indemnité autre fois accordée pur la ville, on a payé
fort cher un spectacle qu'il montrait à bas prix, et il semble croire
que tout cela lui était élu. Peut-être accorde-t-il modestement la
plus grande part de son succès à son habileté ; car il est reconnu
' qu'à force de s'entendre louer, on finit par croire la louange vraie,
et M. Provence a été trouvé habile sur tous les tons.
Nous ne pensons pas qu'il pousse (ainsi que le disait un de ses
Agents) le dédain pour ses abonnés jusqu'à prétendre qu'ils ne
méritent aucuns égards; qu'ils doivent se trouver fort heureux
qu'on leur permette de rester debout pour leurs vingt francs
par mois ; cependant, s'il a trop de bon sens pour le dire, ses ac-
tions se ressentent un peu de cette pensée. Ainsi à la représen-
tation de dimanche, les portes se sont bien ouvertes pour les
abonnés, mais quand ceux-ci venaient pour s'asseoir, vite une es-
pèce de valet les repoussait brutalement en prétendant que la
direction avait disposé de toutes les places.
C'est ainsi que nous avons vu les hommes les plus respectables
et que leur âge ne permet pas de rester debout, être obligés de
déserter le théâtre.
M. Provence en cette circonstance, comme en beaucoup d'au-
tres, nous semble avoir manqué de tact, il se prépare par sa faute
des résistances qui pourront rendre difficile par la suite une ad-
ministration qui présentait d'abord des éléments de succès.
Nous ne sommes point l'adulateur de M. Provence, nous ne lui
adressons point de ces louanges, dont sa caisse pourrait au be-
soin dire le prix, mais nous n'avons non plus aucune animosité
personnelle, contre lui, et nous croyons lui rendre un plus
grand service , en lui faisant entendre la vérité, qu'eu lui prodi-
guant des flatteries qui souvent couvrent le précipice de Heurs.
Les Danseuses Viennoises ont eu mission de défrayer la semai-
ne . et elles s'en sont tirées à leur honneur. Les vieilleries qu'on
a reproduites pendant ces quelques jours n*ont point éloigné la
foule, cependant elles sont parties à temps, caria représentation
de lundi laissait bien des vides qui n'ont été comblés le lendemain
que par l'annonce de la Favorite
D'ailleurs l'imaginalive de nos amateurs fût bientôt été mise h
une. rude épreuve ; dimanche c'était une grêle de bonbons qui
inondait la scène, le lendemain il en pleuvait des sacs ; enfin mar-
di elle était, couverte de boites. Un jour de plus et probablement
tm eût jefé des caisses.
Quoiqu'il en soit, c'était charmant, d'ailleurs c'étaitun genre
nouveau, inconnu, et Dieu sait comme la nouveauté nous séduit.
Il y a longtemps que nous avons dit notre'façon de penser sur
VÈtqarnean, et nous n'en eussions plus parlé si nousne devions
un avis amical à M. Victor Henry. Quand on tient le sceptre du
haut comique, quand par son talent on a su acquérir l'estime gé-
nérale, on doit rester toujours convenable. A un M Grafetot de
ehereherdans des poses ridicules, dans ces gestes qui plaisent tant
sur les tréteaux de la foire, le moyen de faire rire, sa capacité ne
va pas audelà, mais M. Victor Henry ne voudrait sans doute pas
qu'on établît de parallèle entre lui et un saltimbanque, c'est pour-
quoi nous l'engageons à moins chercher à plaire au parterre du
dimanche et à rester ce qu'il était auparavant, un acteur conscien-
cieux.
Si le spectacle de ce jour avait été choisi pour attirer la foule ,
il n'en a pas été de même du lundi.
Trois vaudevilles, dont deux par M. Grafetot, c'était assez pour
fuir le théâtre ; aussi malgré les danseuses, la salle présentait des
vides immenses ; toutes les places marquées par l'administration
sont constamment restées désertes.
Pourtant Mlle Verdun chantait ! Comme les applaudissements
que son gosier de rossignol lui ont valu , ont dû lui sembler
bons ! ! ! ! Elle a eu tort de nous priver du couplet final de YITé-
ritiere, ça amuse le public , aussi eelui-ci à qui elle offrait la por-
tion congrue , l'a sifflée assez avantageusement.
Mardi on jouait la Fanon t?, et la foule est accourue. Pourtant
quelle triste exécution ! M. Dorval semble faiblir encore chaque
jour ; aussi pas le moindre encouragement, pas le plus petit mur-
mure flatteur.
Mlle Quaisain ! Certes on ne nous accusera pas d'indul-
gence pour les artistes, et pourtant nous nous sommes pris à la
plaindre de l'excessive sévérité du public. -
Oui, elle est faible, nous en convenons, l'opéra excède ses for-
ces, mais elle y met tous ses efforts, et son zèle reconnu devrait
au moins lui épargner ces chut qui tuent l'artiste bien plus cruel-
lement que des sifflets.
Puisse cette leçon lui faire adopter le conseil que nous lui.avons
depuis longtemps donné de se consacrer entièrement àl'opéra co-
mique ! Au moins à quelque chose malheur aura été bon.
. Wermelen a été digne d'éloges, et il en a été largement paye
en bravos. Que celui-là aussi y réfléchisse ; Topera comique est
pour sa voix un écueil bien dangereux.
Juuard ! Ah daignez m'eporgeer le reste.
2-e BÏEÇOD.
Il vient de se passer un fait inouï dans les annales de notre thi.-
âtr«. voici une reprise qui n'a pas tombé, \<Î ïdacon a obtenu tir.
demi succès. A la vérité la musique est facile et a la portée de nos
artistes, néanmoins nous sommes si accoutumés à les voir tuer la
moindre partition, que noue nous regardons comme -heureux ,
qiund ils en conduisent une jusqu'à la lin sans trop rudes calw-g.
Dimanche 6 Avril 184S.
IV- 23.
HAVRE, liDeAVBIL. .
Jamais aucun directeur, avec de si nombreux éléments d'insuc-
tant aucun de- ses prédécesseurs n'en a agi aussi cavalièrement
avec eux.
En effet, on lui a tenu compte et des difficultés de sa position
qui ne lui ont pas laissé le choix d'une troupe convenable, et du
'retrait de l'indemnité autre fois accordée pur la ville, on a payé
fort cher un spectacle qu'il montrait à bas prix, et il semble croire
que tout cela lui était élu. Peut-être accorde-t-il modestement la
plus grande part de son succès à son habileté ; car il est reconnu
' qu'à force de s'entendre louer, on finit par croire la louange vraie,
et M. Provence a été trouvé habile sur tous les tons.
Nous ne pensons pas qu'il pousse (ainsi que le disait un de ses
Agents) le dédain pour ses abonnés jusqu'à prétendre qu'ils ne
méritent aucuns égards; qu'ils doivent se trouver fort heureux
qu'on leur permette de rester debout pour leurs vingt francs
par mois ; cependant, s'il a trop de bon sens pour le dire, ses ac-
tions se ressentent un peu de cette pensée. Ainsi à la représen-
tation de dimanche, les portes se sont bien ouvertes pour les
abonnés, mais quand ceux-ci venaient pour s'asseoir, vite une es-
pèce de valet les repoussait brutalement en prétendant que la
direction avait disposé de toutes les places.
C'est ainsi que nous avons vu les hommes les plus respectables
et que leur âge ne permet pas de rester debout, être obligés de
déserter le théâtre.
M. Provence en cette circonstance, comme en beaucoup d'au-
tres, nous semble avoir manqué de tact, il se prépare par sa faute
des résistances qui pourront rendre difficile par la suite une ad-
ministration qui présentait d'abord des éléments de succès.
Nous ne sommes point l'adulateur de M. Provence, nous ne lui
adressons point de ces louanges, dont sa caisse pourrait au be-
soin dire le prix, mais nous n'avons non plus aucune animosité
personnelle, contre lui, et nous croyons lui rendre un plus
grand service , en lui faisant entendre la vérité, qu'eu lui prodi-
guant des flatteries qui souvent couvrent le précipice de Heurs.
Les Danseuses Viennoises ont eu mission de défrayer la semai-
ne . et elles s'en sont tirées à leur honneur. Les vieilleries qu'on
a reproduites pendant ces quelques jours n*ont point éloigné la
foule, cependant elles sont parties à temps, caria représentation
de lundi laissait bien des vides qui n'ont été comblés le lendemain
que par l'annonce de la Favorite
D'ailleurs l'imaginalive de nos amateurs fût bientôt été mise h
une. rude épreuve ; dimanche c'était une grêle de bonbons qui
inondait la scène, le lendemain il en pleuvait des sacs ; enfin mar-
di elle était, couverte de boites. Un jour de plus et probablement
tm eût jefé des caisses.
Quoiqu'il en soit, c'était charmant, d'ailleurs c'étaitun genre
nouveau, inconnu, et Dieu sait comme la nouveauté nous séduit.
Il y a longtemps que nous avons dit notre'façon de penser sur
VÈtqarnean, et nous n'en eussions plus parlé si nousne devions
un avis amical à M. Victor Henry. Quand on tient le sceptre du
haut comique, quand par son talent on a su acquérir l'estime gé-
nérale, on doit rester toujours convenable. A un M Grafetot de
ehereherdans des poses ridicules, dans ces gestes qui plaisent tant
sur les tréteaux de la foire, le moyen de faire rire, sa capacité ne
va pas audelà, mais M. Victor Henry ne voudrait sans doute pas
qu'on établît de parallèle entre lui et un saltimbanque, c'est pour-
quoi nous l'engageons à moins chercher à plaire au parterre du
dimanche et à rester ce qu'il était auparavant, un acteur conscien-
cieux.
Si le spectacle de ce jour avait été choisi pour attirer la foule ,
il n'en a pas été de même du lundi.
Trois vaudevilles, dont deux par M. Grafetot, c'était assez pour
fuir le théâtre ; aussi malgré les danseuses, la salle présentait des
vides immenses ; toutes les places marquées par l'administration
sont constamment restées désertes.
Pourtant Mlle Verdun chantait ! Comme les applaudissements
que son gosier de rossignol lui ont valu , ont dû lui sembler
bons ! ! ! ! Elle a eu tort de nous priver du couplet final de YITé-
ritiere, ça amuse le public , aussi eelui-ci à qui elle offrait la por-
tion congrue , l'a sifflée assez avantageusement.
Mardi on jouait la Fanon t?, et la foule est accourue. Pourtant
quelle triste exécution ! M. Dorval semble faiblir encore chaque
jour ; aussi pas le moindre encouragement, pas le plus petit mur-
mure flatteur.
Mlle Quaisain ! Certes on ne nous accusera pas d'indul-
gence pour les artistes, et pourtant nous nous sommes pris à la
plaindre de l'excessive sévérité du public. -
Oui, elle est faible, nous en convenons, l'opéra excède ses for-
ces, mais elle y met tous ses efforts, et son zèle reconnu devrait
au moins lui épargner ces chut qui tuent l'artiste bien plus cruel-
lement que des sifflets.
Puisse cette leçon lui faire adopter le conseil que nous lui.avons
depuis longtemps donné de se consacrer entièrement àl'opéra co-
mique ! Au moins à quelque chose malheur aura été bon.
. Wermelen a été digne d'éloges, et il en a été largement paye
en bravos. Que celui-là aussi y réfléchisse ; Topera comique est
pour sa voix un écueil bien dangereux.
Juuard ! Ah daignez m'eporgeer le reste.
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Il vient de se passer un fait inouï dans les annales de notre thi.-
âtr«. voici une reprise qui n'a pas tombé, \<Î ïdacon a obtenu tir.
demi succès. A la vérité la musique est facile et a la portée de nos
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