Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1845-01-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 19 janvier 1845 19 janvier 1845
Description : 1845/01/19 (A1,N12). 1845/01/19 (A1,N12).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5812404v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
lre ANNÉE.
Dimanche 49 Janvier 1845.
N° 12.
THÉÂTRE DU HAVRE-
&s^®s as s& sasa&asns.
Moins une nouveauté , le Mari de la Veuve, cette semaine s'est
traînée avec le vieux répertoire. Nous avons tour à tour revu la
Dame Blanche et les Maroc.nnes, les Marocaines et Fra Diavolo,
entrelardés de quelques vaudevilles usés jusqu'à la corde et sus-
ceptibles de réunir tout au plus une cinquantaine de personnes ,
ainsi qu'on a pu s'en convaincre vendredi dernier.
Le Mari de la Veuve est une petite comédie en un acte, de
M. Alexandre Dumas, pétillante d'esprit et de finesse ; mais ces
qualités disparaissent presque entièrement en passant par la
bouche des déplorables interprètes chargés de les faire ressortir.
En général , tous nos artistes ne comprennent pas que le na-
turel seul est la condition requise du bon comédien, visent à
l'effet, et dépassent couséquemment le but; on dirait d'une réu-
nion de Gra/gfots; c'est un reproche que nous leur avons souvent
adressé et nous avons remarqué avec plaisir que d'autres aussi
partageaient notre opinion.
Mme Verprés passe pour une veuve, quoiqu'elle soit bien et
dûment mariée ; mais M. "Vesprés a entrepris un long voyage ,
et de même que l'invincible Malbrouek ,
On n'snit quand y r'viondra.
Notre présumée v aeuve une nièce , jeune blonde à laquelle un
M. Léon t'ait la cour ; mais la tante est une brune bien piquante
encore , et M. Léon , amateur, croit pouvoir partager son hom-
mage entre les deux couleurs. H en conte donc à la nièce, il eu
conté' à la tante ; enfin il se croit aimé, et en conséquence il s'ins-
talle sans gêne chez la belle veuve.
Heureusement le mari qui était parti on ne sait pourquoi, ar-
rive comme une bombe ; il voit M. Léon se posant en futur pro-
priétaire dans le domicile conjugal; de son coté l'amant croit
voir un rival dans SI. Vesprés. Explication dans laquelle le mari
qui garde toujours l'incognito, consent à ce que celui qui sera
le non-préféré lasse place à l'autre. C'est scabreux pour un mari •
mais Mme Verprés est une vertu premier numéro.
Pourtant l'époux qui voit qu'il a échappé au naufrage ; et
qui sait aussi avec Béranger :
Que les doslins et les flo.ls snnl changeants ,
cherche tous les moyens d'aviser à un malheur qui rentre dan»
dans les probabilités humaines.
Heureusement, sa nièce est là , et il s'y prend de telle sorte
qu'il la colloque au dangereux jeune homme.
On voudrait savoir pourquoi le mari était parti, il va le dire
lorsqu'on annonce l'arrivée du notaire , et la toile tombe.
JJCS Armes de Richelieu. — Etentrée de Bïme Jeannin.
Des bravos trois fois répétés, des bouquets de fleurs lancés sur
la scène ! et tout cela chez M. Provence !
Oh ! c'est qu'il ne s'agit plus d'un de ces artistes qu'on nous a
imposés en nous disant : ça où rien ! Et comme de raison on a
préféré en. On voulait fêter la rentrée d'une de ces actrices bien-
aimées du public, un des débris de cette belle pha'ange qui fit
autrefois les beaux jours du théâtre.
Comme la joie était peinte sur les visages, comme les bravos
étaient tumultueux ; ce n'étaient plus ces quelques applaudisse-
ments tiraillés auxquels nous sommes accoutumés, c'était un élan,
une sympathie qui ont dû être une belle leçon pour ses camarades.
Mine .leannin (car tout le monde Fa déjà nommée) a rentré
dans le rôle de Mme Patin, des Premières Armes de Rich'heu.
L'émotion que lui a causée l'ovation qu'elle a reçue à son appa-
rition, s'est fait sentir pendant toute la soirée ; néanmoins elle a
bien représenté le type vrai d'une de ces femmes ridicules qui
préféraient être les dernières de la caste noble que de rester hono-
rées dans une sphère plus modeste ; et nous avons senti quelle
différence il y avait entre elle et cette autre création qui nous avait
montré le même personnage avec les allures grotesques d'une
femme des dernières classes de la société.
Notre admiration n'est cependant pas tellement exclusive que
nous n'ayons remarqué l'anomalie qui existait entre le personnage
de Mme Patin et Mme Jeannin, mais à cela près l'artiste a été tout
ce qu'elle pouvait être.
2Pra 33i'avoïo.
Nous parlerions bien de l'exécution de ï'ra I):avoh , mais a
quoi bon ? Pour faire aux acteurs le même reproche que nous
leur adressons sans cesse. Dire à Wermeien qu'il fait un fnvvo
perpétuel dans l'opéra comique ; à Stéphane , que l'emploi de
deuxième ténor excède, ses forces ; à Peyron qu'il devient de plus
en plus insupportable , c'est se répéter, et nous n'aimons guère
les répétitions.
Au nom de M. Auber, nous devons des remeroîmeiils à, M Sté-
phane pour avoir demandé la permission de ne point chanter la
délicieuse romance. Je l'aimais tant, qu'il a écorché si impitoya-
blement la première fois ; c'est autant de sauvé pour la partition.
£*e Colonel d'Auîreibis.
Dans un spectacle usé, devant une cinquantaine de personnes
la troupe de M. Provence est parvenue encore à se faire siffler.
C'est cette fois à M. Charles Sage, qu'elle le doit; il ne lui suffit
pas d'être froid, il faut encore que cet acteur manque ses
entrées. Grâce à lui, Mlle Pauline Goberï a dii rester cinq minu-
tes, sur la scène, ne sachant quelle contenance tenir et exposée
aux sifflets du parterre. Certes elle savait bien que. ce n'était point
à elle que s'adressait l'improbation publique, mais il est fàcheuv
pour un artiste consciencieux de se trouver dans une telle, position.
Dimanche 49 Janvier 1845.
N° 12.
THÉÂTRE DU HAVRE-
&s^®s as s& sasa&asns.
Moins une nouveauté , le Mari de la Veuve, cette semaine s'est
traînée avec le vieux répertoire. Nous avons tour à tour revu la
Dame Blanche et les Maroc.nnes, les Marocaines et Fra Diavolo,
entrelardés de quelques vaudevilles usés jusqu'à la corde et sus-
ceptibles de réunir tout au plus une cinquantaine de personnes ,
ainsi qu'on a pu s'en convaincre vendredi dernier.
Le Mari de la Veuve est une petite comédie en un acte, de
M. Alexandre Dumas, pétillante d'esprit et de finesse ; mais ces
qualités disparaissent presque entièrement en passant par la
bouche des déplorables interprètes chargés de les faire ressortir.
En général , tous nos artistes ne comprennent pas que le na-
turel seul est la condition requise du bon comédien, visent à
l'effet, et dépassent couséquemment le but; on dirait d'une réu-
nion de Gra/gfots; c'est un reproche que nous leur avons souvent
adressé et nous avons remarqué avec plaisir que d'autres aussi
partageaient notre opinion.
Mme Verprés passe pour une veuve, quoiqu'elle soit bien et
dûment mariée ; mais M. "Vesprés a entrepris un long voyage ,
et de même que l'invincible Malbrouek ,
On n'snit quand y r'viondra.
Notre présumée v aeuve une nièce , jeune blonde à laquelle un
M. Léon t'ait la cour ; mais la tante est une brune bien piquante
encore , et M. Léon , amateur, croit pouvoir partager son hom-
mage entre les deux couleurs. H en conte donc à la nièce, il eu
conté' à la tante ; enfin il se croit aimé, et en conséquence il s'ins-
talle sans gêne chez la belle veuve.
Heureusement le mari qui était parti on ne sait pourquoi, ar-
rive comme une bombe ; il voit M. Léon se posant en futur pro-
priétaire dans le domicile conjugal; de son coté l'amant croit
voir un rival dans SI. Vesprés. Explication dans laquelle le mari
qui garde toujours l'incognito, consent à ce que celui qui sera
le non-préféré lasse place à l'autre. C'est scabreux pour un mari •
mais Mme Verprés est une vertu premier numéro.
Pourtant l'époux qui voit qu'il a échappé au naufrage ; et
qui sait aussi avec Béranger :
Que les doslins et les flo.ls snnl changeants ,
cherche tous les moyens d'aviser à un malheur qui rentre dan»
dans les probabilités humaines.
Heureusement, sa nièce est là , et il s'y prend de telle sorte
qu'il la colloque au dangereux jeune homme.
On voudrait savoir pourquoi le mari était parti, il va le dire
lorsqu'on annonce l'arrivée du notaire , et la toile tombe.
JJCS Armes de Richelieu. — Etentrée de Bïme Jeannin.
Des bravos trois fois répétés, des bouquets de fleurs lancés sur
la scène ! et tout cela chez M. Provence !
Oh ! c'est qu'il ne s'agit plus d'un de ces artistes qu'on nous a
imposés en nous disant : ça où rien ! Et comme de raison on a
préféré en. On voulait fêter la rentrée d'une de ces actrices bien-
aimées du public, un des débris de cette belle pha'ange qui fit
autrefois les beaux jours du théâtre.
Comme la joie était peinte sur les visages, comme les bravos
étaient tumultueux ; ce n'étaient plus ces quelques applaudisse-
ments tiraillés auxquels nous sommes accoutumés, c'était un élan,
une sympathie qui ont dû être une belle leçon pour ses camarades.
Mine .leannin (car tout le monde Fa déjà nommée) a rentré
dans le rôle de Mme Patin, des Premières Armes de Rich'heu.
L'émotion que lui a causée l'ovation qu'elle a reçue à son appa-
rition, s'est fait sentir pendant toute la soirée ; néanmoins elle a
bien représenté le type vrai d'une de ces femmes ridicules qui
préféraient être les dernières de la caste noble que de rester hono-
rées dans une sphère plus modeste ; et nous avons senti quelle
différence il y avait entre elle et cette autre création qui nous avait
montré le même personnage avec les allures grotesques d'une
femme des dernières classes de la société.
Notre admiration n'est cependant pas tellement exclusive que
nous n'ayons remarqué l'anomalie qui existait entre le personnage
de Mme Patin et Mme Jeannin, mais à cela près l'artiste a été tout
ce qu'elle pouvait être.
2Pra 33i'avoïo.
Nous parlerions bien de l'exécution de ï'ra I):avoh , mais a
quoi bon ? Pour faire aux acteurs le même reproche que nous
leur adressons sans cesse. Dire à Wermeien qu'il fait un fnvvo
perpétuel dans l'opéra comique ; à Stéphane , que l'emploi de
deuxième ténor excède, ses forces ; à Peyron qu'il devient de plus
en plus insupportable , c'est se répéter, et nous n'aimons guère
les répétitions.
Au nom de M. Auber, nous devons des remeroîmeiils à, M Sté-
phane pour avoir demandé la permission de ne point chanter la
délicieuse romance. Je l'aimais tant, qu'il a écorché si impitoya-
blement la première fois ; c'est autant de sauvé pour la partition.
£*e Colonel d'Auîreibis.
Dans un spectacle usé, devant une cinquantaine de personnes
la troupe de M. Provence est parvenue encore à se faire siffler.
C'est cette fois à M. Charles Sage, qu'elle le doit; il ne lui suffit
pas d'être froid, il faut encore que cet acteur manque ses
entrées. Grâce à lui, Mlle Pauline Goberï a dii rester cinq minu-
tes, sur la scène, ne sachant quelle contenance tenir et exposée
aux sifflets du parterre. Certes elle savait bien que. ce n'était point
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