Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1845-01-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 12 janvier 1845 12 janvier 1845
Description : 1845/01/12 (A1,N11). 1845/01/12 (A1,N11).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58124021
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
?!*' ANNÉE.
Dimanche 12 Janvier 1845.
N° 11.
THEATRE DU HAVRE.
.aa^wa.as.s&saïïî&asîa..
i Au choix'du spectacle de dimanche, on a bien reconnu Thabi-
, lété de l'administration ! Donner un opéra-comique à cette classe
d'individus qui ne demandent au théâtre qu'émotions fortes, qui
i:ne se délectent qu'à la vue des cachots, ne demandent que coups
de poignards , c'est servir des mets fades à un palais blasé.
Lé 1 Courrier du 'Hi vre a cru y voir une bouderie à rencontre
du journalisme : nous, nous croyons en avoir deviné le véritable
motif. Le Ftllet avait reproché à M. Provence la mise en scène
plus que négligée du Colonel cl autrefois, il tenait à prouver qu'il,
savait bien faire les choses, et il a voulu exhiber au plutôt la te-
nue neuve et brillante des soldats du pape.
Son public.du dimanche lui en a été peu reconnaissant, car
quelques rares spectateurs apparaissaient disséminés dans la vas-
iesalle. .... : ! '
.Nousayons dit que Wermelen n'était point taillé en chanteur
d'opéra-comique , et chacun de ses essais en ce genre vient con-
, firmer de plus en plus notre opinion. Ce chanteur a depuis long-
temps atteint l'apogée de son talent, et il nous semble même tom-
ber d'une manière sensible dans le baryton. Tel devra être désor-
mais son but , et dans cette nouvelle carrière , il trouvera encore
. d'honorables palmes à cueillir.
A part les légers reproches que. nous avons souvent adressés à
. Mlle Quaisain , à part son mouvement de hanches , qui tient un
peu du canç.M , elle mérite les applaudissements qui lui sont cha-
que jour gracieusement accordés.
Quant au trialPeyron, on le porte littéralement sur les épaules.
Lorsque nous le voyons en scène , nous nous demandons s'il, a
bien réellement subi les trois épreuves obligées? L'esprit des au-
teurs ne lui paraît pas suffisant, il ajoute presque chaque fois les
plus belles fleurs de son géme. Cet artiste est un véritable cauche-
mar pour le public ; son organe disgracieux, ses gestes, qui le
rapprochent extr.aordinairement du pantin, lui donnent un ridi-
cule que rien , chez lui. ne peut ni racheter , ni même pallier.
£ie Pré aux Clercs. —- !Deuxîème début àa Mlle Gardes.
M. Provence, par une espièglerie dont un directeur habile est
seul capable, s'était dit : Ils ont sifflé mou baryton dans la Favo-
rite ; je leur en donnerai un qui chantera bien la 'Favorite, mais
rien autre chose ; et il a réussi au gré de ses désirs.
Plus tard il avait présenté une chanteuse dont la voix .félée res-
semblait à une crécelle, et pour punir le public qui a été plus diffi-
cile que d'habitude, il lui a offert une nouvelle chanteuse dont le
mérite seul est une voix fraîche, mais sans habitude dès planches,
: sans notions suffisantes delà musique, et ajoutant à ces avanta-
ges un accent qui devra plus d'une fois provoquer le rire qu'il a.
excité au deuxième début.
Mais on ne doît attacher qu'une médiocre importance à cedér
but. Si Mlle Gardes était appelée à faire un long séjour au Havre,
on eût dû se montrer sévère ; et quand on réfléchit que trois mois
seulement nous séparent du renouvellement de l'année théâtrale,
quand on se rappelle la facilité avec laquelle on a admis les autres
artistes, il serait injuste d'être plus difficile aujourd'hui; d'ailleurs
M. Trovence ro le ait ainsi pendant trois mois, et nous ssrion*
privés de quelques pièces nouvelles que l'affiche nous promet.
Mlle Gardes n'est pas une'actrice dont on puisse désespérer ,
pendant les trois mois qui lui seront accordés, elle pourra travail-
ler, et le public pourra aussi plus facilement juger en connais-
sance de cause, lorsque viendra le jour de manifester enfin sa sur
prêrne volonté !
Emma ou un An^-e-Gardiea.
Là où il y avait la charpente d'un drame des mieux condition-
nés , M.. Léon Laya n'y a,vu qu'ulge^cQmédie de moeurs ; chacun
son goût. . - .
Comme Stella , Emma est une héroïne, brûlant de l'amour
paternel le plus pur, et lui sacrifiant tout, même son amour de
jeune fille. Car elle aime sou cousin le capitaine Francisque, la
pauvre Emma, et pourtant, afin de sauver le repos de son père ,
elle se laisse accuser d'une intrigue avec un ami de la maison , le
jeune vicomte de Ferrière , qui cherche à séduire sa belle-mère.;
elle pousse même le dévouement filial jusqu'à consentir à son
mariage avec son séducteur supposé.
Mais celui-rci est français,- le colofiel Desroehes est français ,
quoique un peu aveugle, le cousin Francisque est français , à
preuve qu'il arrive de rosser pas mal les Bédouins (il est convenu
que les Bédouins sont toujours rossés) l'affaire peut donc s'arran-
ger. Et elle s'arrange en effet. Le jeune comte qui ne se soucie pas
trop du sacrement, fait passer la lettre fntale..qu'il avait écrite, et
qui a failli tout perdre , sur le compte de Francisque , qui ne ]«
désavoue pas, et il demandequ'on laisse Emma libre de son choh.
Il sait fort bien, le -mauvais sujet, qu'il ne s'engage à rien ; Emma
en effet vole dans les bras de Fraucisque qu'elle aime. Le colonel
qui n'y a vu que du feu , déclare que sa filte est un ange ; et *u
femme qui sait ce qu'en vaut ( nous allions dire l'aune ) le mètre,
invite fort poliment 51. le. vicomte à se tenir désormais chez lui,
.MoKAiixÉ. — Un colonel est susceptible de la chose tout com-
me le plus simple pioupiou : Heureux ! trois fois heureux celui
qui a une Emma pour l'empêcher !
Dans le choix ,Je*ScT*-pièces, M. Provence oublie trop à
quels interprète^1î;a'affaii«. |?ette comédie., pour êtee supporta-
ble , doit, eateriï^de çoù^sse"-^ être b^I^^B^fîoVii, lor*
qu'on ne sait;pas'pffisammè|iÇ6on rô^es^^i^r^o^taient
sur le souffleur- Mle soufflet ne leuW Kê^É3 \"A.
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Dimanche 12 Janvier 1845.
N° 11.
THEATRE DU HAVRE.
.aa^wa.as.s&saïïî&asîa..
i Au choix'du spectacle de dimanche, on a bien reconnu Thabi-
, lété de l'administration ! Donner un opéra-comique à cette classe
d'individus qui ne demandent au théâtre qu'émotions fortes, qui
i:ne se délectent qu'à la vue des cachots, ne demandent que coups
de poignards , c'est servir des mets fades à un palais blasé.
Lé 1 Courrier du 'Hi vre a cru y voir une bouderie à rencontre
du journalisme : nous, nous croyons en avoir deviné le véritable
motif. Le Ftllet avait reproché à M. Provence la mise en scène
plus que négligée du Colonel cl autrefois, il tenait à prouver qu'il,
savait bien faire les choses, et il a voulu exhiber au plutôt la te-
nue neuve et brillante des soldats du pape.
Son public.du dimanche lui en a été peu reconnaissant, car
quelques rares spectateurs apparaissaient disséminés dans la vas-
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.Nousayons dit que Wermelen n'était point taillé en chanteur
d'opéra-comique , et chacun de ses essais en ce genre vient con-
, firmer de plus en plus notre opinion. Ce chanteur a depuis long-
temps atteint l'apogée de son talent, et il nous semble même tom-
ber d'une manière sensible dans le baryton. Tel devra être désor-
mais son but , et dans cette nouvelle carrière , il trouvera encore
. d'honorables palmes à cueillir.
A part les légers reproches que. nous avons souvent adressés à
. Mlle Quaisain , à part son mouvement de hanches , qui tient un
peu du canç.M , elle mérite les applaudissements qui lui sont cha-
que jour gracieusement accordés.
Quant au trialPeyron, on le porte littéralement sur les épaules.
Lorsque nous le voyons en scène , nous nous demandons s'il, a
bien réellement subi les trois épreuves obligées? L'esprit des au-
teurs ne lui paraît pas suffisant, il ajoute presque chaque fois les
plus belles fleurs de son géme. Cet artiste est un véritable cauche-
mar pour le public ; son organe disgracieux, ses gestes, qui le
rapprochent extr.aordinairement du pantin, lui donnent un ridi-
cule que rien , chez lui. ne peut ni racheter , ni même pallier.
£ie Pré aux Clercs. —- !Deuxîème début àa Mlle Gardes.
M. Provence, par une espièglerie dont un directeur habile est
seul capable, s'était dit : Ils ont sifflé mou baryton dans la Favo-
rite ; je leur en donnerai un qui chantera bien la 'Favorite, mais
rien autre chose ; et il a réussi au gré de ses désirs.
Plus tard il avait présenté une chanteuse dont la voix .félée res-
semblait à une crécelle, et pour punir le public qui a été plus diffi-
cile que d'habitude, il lui a offert une nouvelle chanteuse dont le
mérite seul est une voix fraîche, mais sans habitude dès planches,
: sans notions suffisantes delà musique, et ajoutant à ces avanta-
ges un accent qui devra plus d'une fois provoquer le rire qu'il a.
excité au deuxième début.
Mais on ne doît attacher qu'une médiocre importance à cedér
but. Si Mlle Gardes était appelée à faire un long séjour au Havre,
on eût dû se montrer sévère ; et quand on réfléchit que trois mois
seulement nous séparent du renouvellement de l'année théâtrale,
quand on se rappelle la facilité avec laquelle on a admis les autres
artistes, il serait injuste d'être plus difficile aujourd'hui; d'ailleurs
M. Trovence ro le ait ainsi pendant trois mois, et nous ssrion*
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Mlle Gardes n'est pas une'actrice dont on puisse désespérer ,
pendant les trois mois qui lui seront accordés, elle pourra travail-
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Là où il y avait la charpente d'un drame des mieux condition-
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Comme Stella , Emma est une héroïne, brûlant de l'amour
paternel le plus pur, et lui sacrifiant tout, même son amour de
jeune fille. Car elle aime sou cousin le capitaine Francisque, la
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elle se laisse accuser d'une intrigue avec un ami de la maison , le
jeune vicomte de Ferrière , qui cherche à séduire sa belle-mère.;
elle pousse même le dévouement filial jusqu'à consentir à son
mariage avec son séducteur supposé.
Mais celui-rci est français,- le colofiel Desroehes est français ,
quoique un peu aveugle, le cousin Francisque est français , à
preuve qu'il arrive de rosser pas mal les Bédouins (il est convenu
que les Bédouins sont toujours rossés) l'affaire peut donc s'arran-
ger. Et elle s'arrange en effet. Le jeune comte qui ne se soucie pas
trop du sacrement, fait passer la lettre fntale..qu'il avait écrite, et
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désavoue pas, et il demandequ'on laisse Emma libre de son choh.
Il sait fort bien, le -mauvais sujet, qu'il ne s'engage à rien ; Emma
en effet vole dans les bras de Fraucisque qu'elle aime. Le colonel
qui n'y a vu que du feu , déclare que sa filte est un ange ; et *u
femme qui sait ce qu'en vaut ( nous allions dire l'aune ) le mètre,
invite fort poliment 51. le. vicomte à se tenir désormais chez lui,
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me le plus simple pioupiou : Heureux ! trois fois heureux celui
qui a une Emma pour l'empêcher !
Dans le choix ,Je*ScT*-pièces, M. Provence oublie trop à
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