Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1844-12-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 29 décembre 1844 29 décembre 1844
Description : 1844/12/29 (A1,N9). 1844/12/29 (A1,N9).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58124006
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
lre ANNÉE. Dimanche 29 Décembre 4844. N° 9.
IÏ&VBE, LE 3» DÉCEIflBBË.
Encore trois jours , et l'an de grâce 18W .cette mirifique année <
qui a produit le FOLLET et tué le MÉMOMAL, ne sera plus. Encore
trois jours , et nous allons entrer dans la semaine des pralines ,
des marrons glacés et des souhaits! Ce n'est que cette dernière mar-
chandise que nous offrirons à nos innombrables lecteure; c'est plus
convenable, et ça coûte moins cher.
' (V fout seigneur tout honneur. A notre très cher M. Provence :
Qu'il soit toujours le plus grand , !e plus habile , le plus immense
dès-directeurs passés , prêents et futi rs ; enfin qu'il soit le nec
plus ultrdAe la chose. Que ce rare homme entre tous les rares
homines , conserve jusque par delà les temps les plus reculés, là
réputation colossale d'habileté .dont il fait preuve depuis plus d'un
mois. '"
A M. Alexandre : De conluire la boutique dramatique avec plus
d'entente , de varier le répertoire monotone en diable , et surtout
de soigner les entrées des acteurs , afin que ça ne ressemble plus
à une charrue mal attelée.
A M. Grafelot : Moins de présomption. Nous l'engageons à lire
les avis de la presse, et à en faire son profit, afin de ne plus enten-
dre pendant le cours de la nouvelle année les petits instruments qui
s'acharnent après lui.
A Mlle Verdun , de supporter plus patiemment la mauvaise hu-
meur du public , qui a bien le droit de se lâcher.
A Mme Fontenay de devenir une Marguerite de Bourgogne sor-
table , et d'être moins glaciale , moins compassée dans tous ses
rôles.
A Mlle Quàisain : d'être toujours une jolie chanteuse , et Mme.
Lefebvre , une charmante actrice.
A messieurs de l'orchestre : la découverte de l'accord parfait,
espèce de pierre philosophais pour les cors et les seconds vio-
lons surtout.
A tons les acteurs en général, l'ensemble qui leur manque.
. Nous souhaitons à nos abonnés des masses de prospérités , es-
pérant bien qu'il nous continueront la faveur qui a accueilli le Fo'-
let, dès ses premier; pas dans la carrière.
• Mais à ceux qui ne le sont pas , nous souhaitons toutes sortes de
tortures , et entre autres , celle d'être condamnés à entendre pen-
dant quatre heures consécutives et sans interruption l'acteur Emile
dans Mlle de la Vaille. C'est bien sévère, mais c'est comme ça, et
nous n'en rabattrons en rien de notre souhait.
Si l'habileté consiste à attirer une trentaine de personnes dans
une salle qui peut en contenir quinze cents, M. Provence est un
homme très-capable. Tel est en effet le chiffre qu'atteint chaque
soir la représentation. Ainsi que nous l'avions prévu , l'indifféren-
ce gagne le public , et il faut convenir que ce n'est pas sans
i motifs.
Bien plus, au lieu de chercher à conserver les quelques fidèles
qui ont encore pour cette fois osé affronter la monotonie du ré-
pertoire, on semble tout faire pour les éloigner de plus en plus. C'est
ainsi qu'on a offert, pour la troisième fois aux sifflets, Mademoi-
selle de La Faiile, justement conspuée par les spectateurs.
Aussi les sifflets n'ont pas manqué à leur mission ; c'était un
véritable charivari, tout a été sifflé, hué, baffoué ; pièce, acteurs,
régisseurs, directeur et toute la gent dramatique.
Mlle Verdun a pourtant voulu regimber. Contre tous les règle-
ments, contré tout usage, elle s'est adressée au public, en disant :
qu'on ne traitait pas ainsi des artistes.
Pour réponse le public s'est contenté de rire de plus" belle. Cer-
tes personne ne veut humilier les artistes. Quoique ce mot artiste
soit comme le caoutchouc, suceptible d'une grande élasticité, nous
tenons pour tels tous les acteurs de M. Provence. Mais parce que
ces messieurs viennent se moquer du public , en lui servant sans
ccsse'cc fjuïl ne reul p
On peut appeler le régisseur, c'est vrai. Mais Mlle Verdun sait
fort bien qu'il vient rarement quand on l'appelle, et que quand il
se présente, il ne dit rien, et s'en retourne, en n'en pensant pis
plus.
Que cette actrice s'en prenne donc à son habile directeur.
Pcu'-être sera-t-elle plus heureuse que nous, et lui fera-t-elle en-
tendre que Ja route qu'il suit est parsemée d'écueil.s.
Cependant nous avons peine à croire que M. Provence qui se
sait pourvu.d'habileté à revendre, veuille bien recevoir une leçon
de Mlle Verdun. Il n'y a qu'une série de représentations comme
celles de toute la semaine qui pourront l'avertir utilement.
Quoiqu'il en soit il aura toujours comme fiche de consolation le
sentiment de sa suprématie directoriale.
lî'J&tourneau, — Grafetot, — Ch, Sage. — Eugène.
L'Elonrne.'iu avait été sifflé ; mais comme le ciracièré de cet oi-
seau est d'oublier vite , il a reparu cette semaine , et celte fois ,
bien lui en a pris.
Grâce aux avis qu'a reçus M. Grafelot, non par les journaux qu'il
ne lit jamais , mais par !c public qu'il écoute quelquefois , et qui
lui avait rappelé le ramrgc de certain oiseau . (et acteur a modifié
son jeu; il a fini par voir dans son personnage d'étourdi aatre chose
qu'un paillasse ; aussi la pièce a marché sans encombre.
M. Charles Sage , à qui nous avions reproché sa froideur , a élé
cette fois, beaucoup plus convenable.
Mais il est un acteur dont nous n'avons pas encore parlé, pauvre
artiste relégué dans les utilités , c'est à dire, chargé de faire valoir
les autres en donnant la réplique , et qui a fait preuve , dans-le
bout de rôle qui lui était confié , d'un oi^elJéi'it coroiq^p.. C'était .
bien là le garde champêtre communal. A-{grs;no;us4ë|s sém^sde-, J£
IÏ&VBE, LE 3» DÉCEIflBBË.
Encore trois jours , et l'an de grâce 18W .cette mirifique année <
qui a produit le FOLLET et tué le MÉMOMAL, ne sera plus. Encore
trois jours , et nous allons entrer dans la semaine des pralines ,
des marrons glacés et des souhaits! Ce n'est que cette dernière mar-
chandise que nous offrirons à nos innombrables lecteure; c'est plus
convenable, et ça coûte moins cher.
' (V fout seigneur tout honneur. A notre très cher M. Provence :
Qu'il soit toujours le plus grand , !e plus habile , le plus immense
dès-directeurs passés , prêents et futi rs ; enfin qu'il soit le nec
plus ultrdAe la chose. Que ce rare homme entre tous les rares
homines , conserve jusque par delà les temps les plus reculés, là
réputation colossale d'habileté .dont il fait preuve depuis plus d'un
mois. '"
A M. Alexandre : De conluire la boutique dramatique avec plus
d'entente , de varier le répertoire monotone en diable , et surtout
de soigner les entrées des acteurs , afin que ça ne ressemble plus
à une charrue mal attelée.
A M. Grafelot : Moins de présomption. Nous l'engageons à lire
les avis de la presse, et à en faire son profit, afin de ne plus enten-
dre pendant le cours de la nouvelle année les petits instruments qui
s'acharnent après lui.
A Mlle Verdun , de supporter plus patiemment la mauvaise hu-
meur du public , qui a bien le droit de se lâcher.
A Mme Fontenay de devenir une Marguerite de Bourgogne sor-
table , et d'être moins glaciale , moins compassée dans tous ses
rôles.
A Mlle Quàisain : d'être toujours une jolie chanteuse , et Mme.
Lefebvre , une charmante actrice.
A messieurs de l'orchestre : la découverte de l'accord parfait,
espèce de pierre philosophais pour les cors et les seconds vio-
lons surtout.
A tons les acteurs en général, l'ensemble qui leur manque.
. Nous souhaitons à nos abonnés des masses de prospérités , es-
pérant bien qu'il nous continueront la faveur qui a accueilli le Fo'-
let, dès ses premier; pas dans la carrière.
• Mais à ceux qui ne le sont pas , nous souhaitons toutes sortes de
tortures , et entre autres , celle d'être condamnés à entendre pen-
dant quatre heures consécutives et sans interruption l'acteur Emile
dans Mlle de la Vaille. C'est bien sévère, mais c'est comme ça, et
nous n'en rabattrons en rien de notre souhait.
Si l'habileté consiste à attirer une trentaine de personnes dans
une salle qui peut en contenir quinze cents, M. Provence est un
homme très-capable. Tel est en effet le chiffre qu'atteint chaque
soir la représentation. Ainsi que nous l'avions prévu , l'indifféren-
ce gagne le public , et il faut convenir que ce n'est pas sans
i motifs.
Bien plus, au lieu de chercher à conserver les quelques fidèles
qui ont encore pour cette fois osé affronter la monotonie du ré-
pertoire, on semble tout faire pour les éloigner de plus en plus. C'est
ainsi qu'on a offert, pour la troisième fois aux sifflets, Mademoi-
selle de La Faiile, justement conspuée par les spectateurs.
Aussi les sifflets n'ont pas manqué à leur mission ; c'était un
véritable charivari, tout a été sifflé, hué, baffoué ; pièce, acteurs,
régisseurs, directeur et toute la gent dramatique.
Mlle Verdun a pourtant voulu regimber. Contre tous les règle-
ments, contré tout usage, elle s'est adressée au public, en disant :
qu'on ne traitait pas ainsi des artistes.
Pour réponse le public s'est contenté de rire de plus" belle. Cer-
tes personne ne veut humilier les artistes. Quoique ce mot artiste
soit comme le caoutchouc, suceptible d'une grande élasticité, nous
tenons pour tels tous les acteurs de M. Provence. Mais parce que
ces messieurs viennent se moquer du public , en lui servant sans
ccsse'cc fjuïl ne reul p
On peut appeler le régisseur, c'est vrai. Mais Mlle Verdun sait
fort bien qu'il vient rarement quand on l'appelle, et que quand il
se présente, il ne dit rien, et s'en retourne, en n'en pensant pis
plus.
Que cette actrice s'en prenne donc à son habile directeur.
Pcu'-être sera-t-elle plus heureuse que nous, et lui fera-t-elle en-
tendre que Ja route qu'il suit est parsemée d'écueil.s.
Cependant nous avons peine à croire que M. Provence qui se
sait pourvu.d'habileté à revendre, veuille bien recevoir une leçon
de Mlle Verdun. Il n'y a qu'une série de représentations comme
celles de toute la semaine qui pourront l'avertir utilement.
Quoiqu'il en soit il aura toujours comme fiche de consolation le
sentiment de sa suprématie directoriale.
lî'J&tourneau, — Grafetot, — Ch, Sage. — Eugène.
L'Elonrne.'iu avait été sifflé ; mais comme le ciracièré de cet oi-
seau est d'oublier vite , il a reparu cette semaine , et celte fois ,
bien lui en a pris.
Grâce aux avis qu'a reçus M. Grafelot, non par les journaux qu'il
ne lit jamais , mais par !c public qu'il écoute quelquefois , et qui
lui avait rappelé le ramrgc de certain oiseau . (et acteur a modifié
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qu'un paillasse ; aussi la pièce a marché sans encombre.
M. Charles Sage , à qui nous avions reproché sa froideur , a élé
cette fois, beaucoup plus convenable.
Mais il est un acteur dont nous n'avons pas encore parlé, pauvre
artiste relégué dans les utilités , c'est à dire, chargé de faire valoir
les autres en donnant la réplique , et qui a fait preuve , dans-le
bout de rôle qui lui était confié , d'un oi^elJéi'it coroiq^p.. C'était .
bien là le garde champêtre communal. A-{grs;no;us4ë|s sém^sde-, J£
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