Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1844-12-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 15 décembre 1844 15 décembre 1844
Description : 1844/12/15 (A1,N7). 1844/12/15 (A1,N7).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58123990
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
jre ANNÉE. lîïmanche 15 Décembre 4844. N0 7.
THÉÂTRE DU HAVRE-
LP théâtre de M. Provence continue à jnuir.de la vogue immen-
se que lui ont assuré ses acteurs et le bon choix de son répertoire.
On rencontre chaque soir , dans la salle , jusqu'à trente person-
nes , sans compter les contrôleurs, les ouvreuses de loges et la
mar-hjr.de de bâtons de cuerc d'orge. Le coup d'oeil est magni-
fique.
Il est vrai que celle aflluence est bien justifiée par la composi-
tion du spectacle, Don César de Bazan et les Diamants de la Cou-
ronne, le Mariage au Tambour et le Mari à la Campagne, puis Don
César de llazan , puis encore Don César Je Bazan, puis toujours
Don César de Bazan, voilà le cercle dans lequel roale perpétuelle-
ment notre troupe. Il faut dire pourtant que M. Provence a quel-
que fois poussé la générosité jusqu'à donner à ses abonnés , dans
la niêiiie soirée , trois vaudevilles qui n'avaient été joués que deux
ou trois l'ois chacu n .
Et dire que trente personnes au plus répondent à tant de graci-
euseté ! C'est, ma parole d'honneur, à dégoûter d'être directeur,
et surtout directeur capable !
Voyez pourtant comme le public a l'esprit mal fait ; il se fâche,
il siffle ,,il crie il tempête, il demande si on le regarde comme un
actionnaire ! Mais la perle des directeurs , ferme comme le juste
d'Horace , n'en continue pas moins son petit bonhomme de train ,
calculant, sans doute que , dans un temps peu reculé , ce même
public pourra lui économiser les frais d'uo'orchestre.
Cette opinion offre des probabilités ; il n'est guère de soirée où
le chant,.des merles ne se fasse entendre. Tantôt c'est le mauvais
chois de la pièce, tantôt c'est le jeu insipide d'un acteur , tantôt
c'est la déviation 'Je gésier d'un chanteur. Les accrocs à la langue
française ne provoquent que le rire. Et on rit souvent.
Dans les premiers jours de l'ouverture , il y avait foule pour-
tant Aussi l'homme habile qui dirige la chose, effrayé de l'aflluence
qui se portait au théâtre , et craignant pour l'ordre public, songea
à donner des pièces qui refroidissent l'ardeur de la multitude ;
ainsi nous avons vu , coup sur coup, apparaître et disparaître les
Trois Epiciers , Mad.an n.sclU il1- la Fa: lie, loi .ïiirpris.s et:
Ce paquet dramatique a produit l'effet que l'on devait en atten-
dre ; chacu i) s'est éloigna.
Les quelques fidèles qui sont restés quand même , ont bien prié
à coups de sifflet M. Provence de leur servir autre chose ; mais le
grand hoamie croit avoir assez fait , en donnant à ses abonnés,
pendant le mois , deux ou trois vaudevilles et un drame nouveaux,
Quoiqu'il en soit , cette monotonie du répertoire le fera peut-
être réfléchir ; cessant de se draper dans son orgueilleuse nullité ,
il comprendra que la triste voie dans laquelle il s'en ferre , ne lui
procurera pas des jours tissés d'or et de soie.
A moins que ce ne soit le public qui se trompe , ce qui est d'au-
tant plus probable , que M. Provence est la crème des directeurs
et qu'il sera toujours le plus capable , le plus pyramidal adminis-
trateur qui ait paru sous la calotte galvanisée de notre salle.
De ce que. M. Provence a trois ou quatre pièces à sa disposition,
il résulte que l'indisposition d'un acteur snffii pour arrêter toute
la boutique dramatique. Ainsi, pareeque la maladie de M. Grafetot
empêche la représentation d'un méchant vaudeville, voilà le direc-
teur . ne sachant plus où donner de la tête , colant bandes sur
bandes , pour dire au public qu'il n'en peut, mais....
Voilà donc celui que des amis maladroits déclaraient le directeur
modèle ! Voilà celui que l'on plaçait modestement au-dessus de M.
Lemaire ! \ oilà enfin l'homme dont les clarinettes de la presse
vantaient l'a tivité I
C'est fâcheux à dire, mais les troupes de cabotins fonctionnent
' béai coup mieux que notre troupe privilégiée.
Au reste, comme M. Provence sème , ii récollera.
Xia Favorite. — Début da £2. 23orvaI baryton.
Si on ne peut pas d re que LA FAVORITE ait été enlevée ; con •
irel'habiUK.e ordinaire, elle a marché sans encombre.
Nos chanteurs ont été ce qu'ils sont toujours.
M. Jouaru a montré sa belle voix, mais , comme compensation,
l'absence de toutrf méthode , attaquant tantôt avant , tantôt après
l'orchestre , émettant par-ci par-là des notes plus que douteuses ,
tel , par exemple le contre fa qui lui a pourtant valu les applaudis-
sements du parterre. Du reste ce dernier a l'ait parfois preuve de
bien mauvais goût dans la soirée.
Wernielen a toujours sa voix saccadée , ses mots qu'il, coupe
comme par syllabes et qui finissent par produire l'effet le plus dé-
sagréable . puis le coup de gueule final de chaque morceau,
destiné à simuler la puissance de la voix.
Mlle Quaisain est toujours la même jolie personne que nous
connaissons, se tenant disgrâcieusement courbée , défaut qui doit
essentiellement nuire à ^l'émission de la voix ; elle a toujours ses
notes mal soutenues , ses cadences traînées avec effort ; et pour-
tant elle a reçu une ovaion dont nous .ne pouvons encore nous
rendre compte.
Elle ne méritait pas plus la triple salve d'applaudissements
qu'elle a obtenus , qu'elle n'avait encouru les chat qui avaient ac-
compagné son chaut pendant le cours (le la représentation. Proba-
blement on aura voulu lui faire oublier son insuccès du deuxième
acte.
(iafl'ré a le talent de se rendre si nul, qu'il ne vaut pas même
la critique.
Nous passerons sous silence les Choeurs qui, comme d'habitude,
ont chaulé faux , puis Mme. Gustave , qui n'a pas toujours chant
juste , pour arriver ou débutant.
THÉÂTRE DU HAVRE-
LP théâtre de M. Provence continue à jnuir.de la vogue immen-
se que lui ont assuré ses acteurs et le bon choix de son répertoire.
On rencontre chaque soir , dans la salle , jusqu'à trente person-
nes , sans compter les contrôleurs, les ouvreuses de loges et la
mar-hjr.de de bâtons de cuerc d'orge. Le coup d'oeil est magni-
fique.
Il est vrai que celle aflluence est bien justifiée par la composi-
tion du spectacle, Don César de Bazan et les Diamants de la Cou-
ronne, le Mariage au Tambour et le Mari à la Campagne, puis Don
César de llazan , puis encore Don César Je Bazan, puis toujours
Don César de Bazan, voilà le cercle dans lequel roale perpétuelle-
ment notre troupe. Il faut dire pourtant que M. Provence a quel-
que fois poussé la générosité jusqu'à donner à ses abonnés , dans
la niêiiie soirée , trois vaudevilles qui n'avaient été joués que deux
ou trois l'ois chacu n .
Et dire que trente personnes au plus répondent à tant de graci-
euseté ! C'est, ma parole d'honneur, à dégoûter d'être directeur,
et surtout directeur capable !
Voyez pourtant comme le public a l'esprit mal fait ; il se fâche,
il siffle ,,il crie il tempête, il demande si on le regarde comme un
actionnaire ! Mais la perle des directeurs , ferme comme le juste
d'Horace , n'en continue pas moins son petit bonhomme de train ,
calculant, sans doute que , dans un temps peu reculé , ce même
public pourra lui économiser les frais d'uo'orchestre.
Cette opinion offre des probabilités ; il n'est guère de soirée où
le chant,.des merles ne se fasse entendre. Tantôt c'est le mauvais
chois de la pièce, tantôt c'est le jeu insipide d'un acteur , tantôt
c'est la déviation 'Je gésier d'un chanteur. Les accrocs à la langue
française ne provoquent que le rire. Et on rit souvent.
Dans les premiers jours de l'ouverture , il y avait foule pour-
tant Aussi l'homme habile qui dirige la chose, effrayé de l'aflluence
qui se portait au théâtre , et craignant pour l'ordre public, songea
à donner des pièces qui refroidissent l'ardeur de la multitude ;
ainsi nous avons vu , coup sur coup, apparaître et disparaître les
Trois Epiciers , Mad.an n.sclU il1- la Fa: lie, loi .ïiirpris.s et:
Ce paquet dramatique a produit l'effet que l'on devait en atten-
dre ; chacu i) s'est éloigna.
Les quelques fidèles qui sont restés quand même , ont bien prié
à coups de sifflet M. Provence de leur servir autre chose ; mais le
grand hoamie croit avoir assez fait , en donnant à ses abonnés,
pendant le mois , deux ou trois vaudevilles et un drame nouveaux,
Quoiqu'il en soit , cette monotonie du répertoire le fera peut-
être réfléchir ; cessant de se draper dans son orgueilleuse nullité ,
il comprendra que la triste voie dans laquelle il s'en ferre , ne lui
procurera pas des jours tissés d'or et de soie.
A moins que ce ne soit le public qui se trompe , ce qui est d'au-
tant plus probable , que M. Provence est la crème des directeurs
et qu'il sera toujours le plus capable , le plus pyramidal adminis-
trateur qui ait paru sous la calotte galvanisée de notre salle.
De ce que. M. Provence a trois ou quatre pièces à sa disposition,
il résulte que l'indisposition d'un acteur snffii pour arrêter toute
la boutique dramatique. Ainsi, pareeque la maladie de M. Grafetot
empêche la représentation d'un méchant vaudeville, voilà le direc-
teur . ne sachant plus où donner de la tête , colant bandes sur
bandes , pour dire au public qu'il n'en peut, mais....
Voilà donc celui que des amis maladroits déclaraient le directeur
modèle ! Voilà celui que l'on plaçait modestement au-dessus de M.
Lemaire ! \ oilà enfin l'homme dont les clarinettes de la presse
vantaient l'a tivité I
C'est fâcheux à dire, mais les troupes de cabotins fonctionnent
' béai coup mieux que notre troupe privilégiée.
Au reste, comme M. Provence sème , ii récollera.
Xia Favorite. — Début da £2. 23orvaI baryton.
Si on ne peut pas d re que LA FAVORITE ait été enlevée ; con •
irel'habiUK.e ordinaire, elle a marché sans encombre.
Nos chanteurs ont été ce qu'ils sont toujours.
M. Jouaru a montré sa belle voix, mais , comme compensation,
l'absence de toutrf méthode , attaquant tantôt avant , tantôt après
l'orchestre , émettant par-ci par-là des notes plus que douteuses ,
tel , par exemple le contre fa qui lui a pourtant valu les applaudis-
sements du parterre. Du reste ce dernier a l'ait parfois preuve de
bien mauvais goût dans la soirée.
Wernielen a toujours sa voix saccadée , ses mots qu'il, coupe
comme par syllabes et qui finissent par produire l'effet le plus dé-
sagréable . puis le coup de gueule final de chaque morceau,
destiné à simuler la puissance de la voix.
Mlle Quaisain est toujours la même jolie personne que nous
connaissons, se tenant disgrâcieusement courbée , défaut qui doit
essentiellement nuire à ^l'émission de la voix ; elle a toujours ses
notes mal soutenues , ses cadences traînées avec effort ; et pour-
tant elle a reçu une ovaion dont nous .ne pouvons encore nous
rendre compte.
Elle ne méritait pas plus la triple salve d'applaudissements
qu'elle a obtenus , qu'elle n'avait encouru les chat qui avaient ac-
compagné son chaut pendant le cours (le la représentation. Proba-
blement on aura voulu lui faire oublier son insuccès du deuxième
acte.
(iafl'ré a le talent de se rendre si nul, qu'il ne vaut pas même
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