Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1844-11-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 10 novembre 1844 10 novembre 1844
Description : 1844/11/10 (A1,N2). 1844/11/10 (A1,N2).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58123975
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
LE FOLLET DÎT HATRB.
doit se féliciter de cette acquisition ; c'est pour lui une bonne
fortune.
L'orchestre est, comme toujours, d'une médiocrité remarquable
Combien les quelques artistes qui y sont clairsemés doivent souf-
frir ! Croirait-on, par exemple, que, dans le théâtre du Havre,
on a vu le chef d'orchestre obligé d'exécuter sur le violon les
solos de la flûte qui n'en pouvait, mais?..
Un mot en général. Nous laisserons ceux que cela touche s'en
faire l'application particulière.
Quand un acteur ( ou une actrice ) est en scène, il doit y être
tout-à-fait II ne suffit point de donner la réplique, puis de pro-
mener des regards plus ou moins assassins dans chaque loge ;
c'est sans doute fort intéressant pour ceux qui jouissent d'une
telle faveur, mais le public demande autre chose. Il ne vient pas
pour voir des mines, il paie pour voir le personnage de la pièce.
Nous t'ésirons n'être plus obligé de revenir sur ce sujet.
-*OES>©-€S5B*»— ■
aa'^saas&sssa&asia.
D'abord un drame pur sang. C'est une malheureuse jeune fille
qui a eu la douleur de donner le jour à un fils, et qui cependant
trompe le plus honnêtement du monde un colonel qu'elle épouse,
ayant soinde lui cacher le léger accroc fait à son honneur.
Heureusement tout se découvre. Le colonel avait sembla-
ble peccadille sur la conscience, et le bonheur veut qu'il ait, à
seize ans de là, été le papa de l'enfant. Ils s'entre pressent tous ré-
ciproquement sur leur coeur, et puis voilà !
Ce drame offre des situations pathétiques , mais hélas ! avec
les acteurs de M. Provence,
lous les meilleurs bonbons deviennent chicotin.
Cet intéressant spectacle était immédiatement suivi du Çhèva- .
lier du Guet, deuxième édition du spectacle de la veille.
Le lundi ont eu lieu les débuts dont nous avons entretenu nos
lecteurs dans notre premier article.
Le Directeur sait que son public a soif de plaisirs, aussi le
lendemain l'affiche annonçait le Verre d'Eau.
S'il est une pièce qui e\i.ne de la tenue, du bon ton , c'est sans
contredit cette comédie do M. Scribe. Maismalheureusemente'est
le côté faible de la troupe. Nous ne parlerons pas d'Abigaïl qui
ressemblait beaucoup plus à la Lisette de Béranger, qu'à une
jeune protégée de reine ; tout cela le cédait en ridicule à l'am-
bassadeur, marquis de Torcy. Le pauvre marquis était si grotes-
quement enharnaché, qu'à son entrée en scène, un rire homérique
a éclaté dans toute la salle.
Les Premières armes de Richelieu , déjà jouées, ont marché
assez rondement; niais la musique s'était endormie, et il a fallu
quelques coups d'éperon du jeune duc pour la faire marcher.
Un drame, plus un opéra, ont défrayé la journée du jeudi. Les
Deux Frères, pièce imitée de l'allemand , offre aux acteurs les
moyens de produire de l'effet, et quoique la réconciliation des
deux frères soit prévue dès le commencement, elle eût atteint ce
but, n'était un certain M. Victor Henry qui est parvenu à défigu-
rer le rôle dont il était chargé.
Il a visé à l'effet, et il s'est totalement fourvoyé. Pour exciter le
rire il a fait le pantin, et voilà tout. Dans quel end.ioit a-t-il
donc vu se jeter sur le derrière pour traduire £son émotion ?
Mais en voilà bien assez sur cet artiste.
Nous avons déjà parlé de M. Jouard qui terminait ses débuts
dans la Dame Blanche , il nous reste à faire la part à chacun des
autres principaux acteurs,
A tout seigneur, tout honneur. Nous commencerons par M.
Wermelen. De l'aveu unanime il a été d'une faiblesse désespé-
rante. C'est à peine si l'air si énergique : Ah ! quel plaisir d'être
soldat! air tout à fait dans ses moyens, a reçu quelque rares ap-
plaudissements. Et chose remarquable, c'est que tous les bravos
partaient toujours du même côté du parterre. Non pas que nou
voulions en tirer la moindre conséquence, mais une autre fois ,
on pourrait peut-être plus convenablement s'arranger. Sous'jle
lustre, par exemple !' . , .
■Ah! M. Wermelen , qu'avez-vdus fait du délicieux morceau :
Viens, gentille dame ? Aussi quel silence glacial ! C'est une leçon,
et elle est sévère.
Les éclats de gosier ne font point l'énergie du chant. Us prou-
vent tout au plus ou mauvais goût ou manque de moyens dans
l'artiste ; soyez-en donc plus sobre à l'avenir.
MlleQuaisain !... Diable! le sol est brûlant ! Elle est si jolie !
Eh bien, nous serons franc avec elle comme avec les autres ; elle
a été généralement faible et au dernier duo surtout, avec Georges
d'Avenel, l'épuisement se trahissait d'une manière trop marquée.
Mme Pauline Gobert a été toute gentille. Sa part est belle.
En général tout le répertoire est joué, non pas assez bien pour
faire plaisir, pas assez mal pour être sifflé. C'est pitoyable sous le
rapport de l'art.
£7*a spectacle dans la WMBne.
La lune est-elle habitée ? Que se passe-t-il dans cet astre ? voilà
la question que depuis Nostradamus jusqu'à son successeur,
Eugène Bareste, tous les savants se sont adressée. Nicodème lui-
même, malgré son voyage, ne l'a pas fait avancer d'un pas. En
vain tous les astronomes ont braqué sur elle les télescopes
les plus puissants; les uns ont cru y découvrir des montagnes ■>
des mers, les autres ont aperçu un trou qui la perçait d'outra en
outre (sans doute quelques puits arthésien ) la plupart n'y ont vu
que du feu.
Plus, heureux que tous ces maîtres de la science, et grâce à une
simple lorgnette de spectacle, nous avons pu lire dans cet astre ,.
et il ne nous reste plus qu'à raconter à nos lecteurs les choses
mirobolantes que nous y avons aperçues.
Il nous semble voir sur toutes les figures un sourire d'incré-
dulité. Nous ne prétendons point forcer l'opinion ; nous laissons
chacun libre de sa croyance.
D'abord nous vîmes un immense bassin rempli de vaisseaux,
puis à l'une des extrémités un espèce de grande maison qui res-
semblait à peu près à une de nos salles de spectacle. Et c'en était
une en effet, ce que nous reconnûmes à deux énormes pancartes
affichées à la porte.
Toujours grâce à la bienheureuse lorgnette, nous lûmes avec
stupéfaction.
Aujourd'hui 31 erbmevon , an 11884444.
Pour les débuts de M. Unahpets et Mme Bffelemrew.
LA MUETTE M PORTICI,
Opéra en quatre actes de M. Auber.
Qu'on juge de notre stupéfaction,en voyant un opéra français
transporté dans le royaume de la lune. Jusqu'alors nous avions
pensé que la Belgique seule s'était arrogé le droit de nous piller.
Nous vous dirions bien par quel moyen la partition est montée
jusque-là, mais.nous avons omis de nous en informer.
Quoiqu'il en soit, notre curiosité fut vivement piquée , cepen-
dant nous allions renoncer à la satisfaire, et pour cause, lorsque
nous vîmes toutà roupies portes s'ouvrir, etla foule se précipiter.
Nous ne parlerons pas du coup-d'ceil que présentait la salle;
les dames ne le cédaient en rien pour la grâce à celles qui peu-
plent notre planète ,■ notre attention fut toute absorbée par ce
qui se passa sur la scène.
Une espèce de polichinelle, habillé de satin blanc (souvenez-
vous-en) vint roucouler quelques morceaux qui parurent indispo.
ser passablement le public. Cependant, tout se traînait cahin,
caha, lorsque, par malheur, apparut sur la scène la débutante.
doit se féliciter de cette acquisition ; c'est pour lui une bonne
fortune.
L'orchestre est, comme toujours, d'une médiocrité remarquable
Combien les quelques artistes qui y sont clairsemés doivent souf-
frir ! Croirait-on, par exemple, que, dans le théâtre du Havre,
on a vu le chef d'orchestre obligé d'exécuter sur le violon les
solos de la flûte qui n'en pouvait, mais?..
Un mot en général. Nous laisserons ceux que cela touche s'en
faire l'application particulière.
Quand un acteur ( ou une actrice ) est en scène, il doit y être
tout-à-fait II ne suffit point de donner la réplique, puis de pro-
mener des regards plus ou moins assassins dans chaque loge ;
c'est sans doute fort intéressant pour ceux qui jouissent d'une
telle faveur, mais le public demande autre chose. Il ne vient pas
pour voir des mines, il paie pour voir le personnage de la pièce.
Nous t'ésirons n'être plus obligé de revenir sur ce sujet.
-*OES>©-€S5B*»— ■
aa'^saas&sssa&asia.
D'abord un drame pur sang. C'est une malheureuse jeune fille
qui a eu la douleur de donner le jour à un fils, et qui cependant
trompe le plus honnêtement du monde un colonel qu'elle épouse,
ayant soinde lui cacher le léger accroc fait à son honneur.
Heureusement tout se découvre. Le colonel avait sembla-
ble peccadille sur la conscience, et le bonheur veut qu'il ait, à
seize ans de là, été le papa de l'enfant. Ils s'entre pressent tous ré-
ciproquement sur leur coeur, et puis voilà !
Ce drame offre des situations pathétiques , mais hélas ! avec
les acteurs de M. Provence,
lous les meilleurs bonbons deviennent chicotin.
Cet intéressant spectacle était immédiatement suivi du Çhèva- .
lier du Guet, deuxième édition du spectacle de la veille.
Le lundi ont eu lieu les débuts dont nous avons entretenu nos
lecteurs dans notre premier article.
Le Directeur sait que son public a soif de plaisirs, aussi le
lendemain l'affiche annonçait le Verre d'Eau.
S'il est une pièce qui e\i.ne de la tenue, du bon ton , c'est sans
contredit cette comédie do M. Scribe. Maismalheureusemente'est
le côté faible de la troupe. Nous ne parlerons pas d'Abigaïl qui
ressemblait beaucoup plus à la Lisette de Béranger, qu'à une
jeune protégée de reine ; tout cela le cédait en ridicule à l'am-
bassadeur, marquis de Torcy. Le pauvre marquis était si grotes-
quement enharnaché, qu'à son entrée en scène, un rire homérique
a éclaté dans toute la salle.
Les Premières armes de Richelieu , déjà jouées, ont marché
assez rondement; niais la musique s'était endormie, et il a fallu
quelques coups d'éperon du jeune duc pour la faire marcher.
Un drame, plus un opéra, ont défrayé la journée du jeudi. Les
Deux Frères, pièce imitée de l'allemand , offre aux acteurs les
moyens de produire de l'effet, et quoique la réconciliation des
deux frères soit prévue dès le commencement, elle eût atteint ce
but, n'était un certain M. Victor Henry qui est parvenu à défigu-
rer le rôle dont il était chargé.
Il a visé à l'effet, et il s'est totalement fourvoyé. Pour exciter le
rire il a fait le pantin, et voilà tout. Dans quel end.ioit a-t-il
donc vu se jeter sur le derrière pour traduire £son émotion ?
Mais en voilà bien assez sur cet artiste.
Nous avons déjà parlé de M. Jouard qui terminait ses débuts
dans la Dame Blanche , il nous reste à faire la part à chacun des
autres principaux acteurs,
A tout seigneur, tout honneur. Nous commencerons par M.
Wermelen. De l'aveu unanime il a été d'une faiblesse désespé-
rante. C'est à peine si l'air si énergique : Ah ! quel plaisir d'être
soldat! air tout à fait dans ses moyens, a reçu quelque rares ap-
plaudissements. Et chose remarquable, c'est que tous les bravos
partaient toujours du même côté du parterre. Non pas que nou
voulions en tirer la moindre conséquence, mais une autre fois ,
on pourrait peut-être plus convenablement s'arranger. Sous'jle
lustre, par exemple !' . , .
■Ah! M. Wermelen , qu'avez-vdus fait du délicieux morceau :
Viens, gentille dame ? Aussi quel silence glacial ! C'est une leçon,
et elle est sévère.
Les éclats de gosier ne font point l'énergie du chant. Us prou-
vent tout au plus ou mauvais goût ou manque de moyens dans
l'artiste ; soyez-en donc plus sobre à l'avenir.
MlleQuaisain !... Diable! le sol est brûlant ! Elle est si jolie !
Eh bien, nous serons franc avec elle comme avec les autres ; elle
a été généralement faible et au dernier duo surtout, avec Georges
d'Avenel, l'épuisement se trahissait d'une manière trop marquée.
Mme Pauline Gobert a été toute gentille. Sa part est belle.
En général tout le répertoire est joué, non pas assez bien pour
faire plaisir, pas assez mal pour être sifflé. C'est pitoyable sous le
rapport de l'art.
£7*a spectacle dans la WMBne.
La lune est-elle habitée ? Que se passe-t-il dans cet astre ? voilà
la question que depuis Nostradamus jusqu'à son successeur,
Eugène Bareste, tous les savants se sont adressée. Nicodème lui-
même, malgré son voyage, ne l'a pas fait avancer d'un pas. En
vain tous les astronomes ont braqué sur elle les télescopes
les plus puissants; les uns ont cru y découvrir des montagnes ■>
des mers, les autres ont aperçu un trou qui la perçait d'outra en
outre (sans doute quelques puits arthésien ) la plupart n'y ont vu
que du feu.
Plus, heureux que tous ces maîtres de la science, et grâce à une
simple lorgnette de spectacle, nous avons pu lire dans cet astre ,.
et il ne nous reste plus qu'à raconter à nos lecteurs les choses
mirobolantes que nous y avons aperçues.
Il nous semble voir sur toutes les figures un sourire d'incré-
dulité. Nous ne prétendons point forcer l'opinion ; nous laissons
chacun libre de sa croyance.
D'abord nous vîmes un immense bassin rempli de vaisseaux,
puis à l'une des extrémités un espèce de grande maison qui res-
semblait à peu près à une de nos salles de spectacle. Et c'en était
une en effet, ce que nous reconnûmes à deux énormes pancartes
affichées à la porte.
Toujours grâce à la bienheureuse lorgnette, nous lûmes avec
stupéfaction.
Aujourd'hui 31 erbmevon , an 11884444.
Pour les débuts de M. Unahpets et Mme Bffelemrew.
LA MUETTE M PORTICI,
Opéra en quatre actes de M. Auber.
Qu'on juge de notre stupéfaction,en voyant un opéra français
transporté dans le royaume de la lune. Jusqu'alors nous avions
pensé que la Belgique seule s'était arrogé le droit de nous piller.
Nous vous dirions bien par quel moyen la partition est montée
jusque-là, mais.nous avons omis de nous en informer.
Quoiqu'il en soit, notre curiosité fut vivement piquée , cepen-
dant nous allions renoncer à la satisfaire, et pour cause, lorsque
nous vîmes toutà roupies portes s'ouvrir, etla foule se précipiter.
Nous ne parlerons pas du coup-d'ceil que présentait la salle;
les dames ne le cédaient en rien pour la grâce à celles qui peu-
plent notre planète ,■ notre attention fut toute absorbée par ce
qui se passa sur la scène.
Une espèce de polichinelle, habillé de satin blanc (souvenez-
vous-en) vint roucouler quelques morceaux qui parurent indispo.
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